Bee Dee Kay Drives The UFOzzz au Barbe, Plouha, le 11 avril 2025
michel
Trump a un plan en cas d'invasion d'extraterrestres.
Trump n'est pas Breton... Macron n' a rien prévu pour garantir la sécurité des autochtones!
En ce vendredi 11 avril, ils ont débarqué, une semaine avant l'arrivée des cloches, ils ont flanqué un bordel monstre à Plouha.
Et pourtant, les humanoïdes avaient prévenu, le message, codé, disait: prochaine invasion, la France en avril, mais, comme dans le film 'Invaders from Mars' ( 1953), les autorités ont fait la sourde oreille.
Nous étions plus de soixante à siroter nos boissons légèrement alcoolisées dans l'abreuvoir communal, quand vers 20:40' ils ont débarqué, Bee Dee Kay et ses UFOzzz.
Non, il ne s'agissait pas de Phil Mogg, Mick Bolton, Pete Way et Andy Parker, ni de Michael Schenker qui élevait encore des Scorpions, mais de dangereux aliens, à l'apparence humaine, dont la C I indique, nationalité française, sauf pour un égaré qui a des papiers flamands.
Sur le podium, t'avais bien remarqué un décorum que tu croyais être enterré depuis la mi-sixties avec la disparition des Spotnicks de Göteborg, un navette spatiale désuète, la fusée cabossée de Tintin et autres babioles piquées à un collectionneur, fan de Star Wars, mais tu ne t'attendais pas à voir arriver un quintette affublé de fringues, ayant probablement appartenu à Youri Gagarine.
Le chef, le plus dangereux, se balade sur la croûte terrestre en se faisant appeler Bee Dee Kay.
Il sévissait dans la région de Limoges avec une bande de loubards, The Blue Devils, ou chez Dee Cats et Pump it Up, il monte une première mouture garage de ce qui allait devenir Bee Dee Kay Drives The UFOzzz: Bee Dee Kay & the Roller Coaster, il en reste des traces discographiques.
Les sbires actuels ont pour nom: Grant Seeflay, ( chouette veston emprunté à Chris Isaak) que tu as connu sous l'identité Fred Rollercoaster = Frédéric Brissaud, chez Weird Omen,, son sax baryton ou ténor s'entendait aussi chez King Khan & the Shrines ( e a)/ le batteur Tam Tam Terric, parfois connu comme le Parrain ( Eric Pelle) , tambourine chez Barons du Bayou et Bad Chili & the Crabs/ à la contrebasse, tu as le rusé Fi-Cell, moins fragile que la porcelaine, ( Beachbreakers, Undertakers, Gabba Heys.) / et enfin, l'immigré uit Gierle, Belgenland, désormais buveur de Cognac, le guitariste Benny De Jongh ( Shorty Jetson & the Racketeers uit Turnhout, Cherry Divine from Australia , The Dell Limos...).
Une annonce: Ladies and Gentlemen, are you ready for the new sensation...
INXS?
No, la guitare métallique de Benny (sans les Jets, Elton) couvre le message, mais il s'agit bien de Bee Dee Kay Drives The UFOzzz !
Après l'introduction, tonitruante, le combo entame son discours rockabilly bien crade, contrebasse affutée et jeu de batterie à l'unisson, riffs de guitare à faire pleurer tous les chats errants et surtout un sax carnassier qui mugit pire que le brame du cerf en rut et puis, t'as la bête, Bee Dee Kay ...raah, raah, raah qu'il fait... c'mon baby... comme s'il s'adressait à toutes les nanas présentes dans le troquet, d'ailleurs il se tape une première promenade parmi nous, une sorte de repérage pour dénicher la plus sexy.
Après cet épisode ' Introducing the UFOzzz' , ils enchaînent sur 'Buzz Saw' une perfide attaque à la tronçonneuse, Bee Dee Kay, lui, se permet un petit pas de danse à la Chuck Berry, mais sans guitare.
Cette gymnastique lui a ouvert l'appétit, du coup il bouffe son micro, sans ketchup.
Il attaque, 'The Trance' un mix furieux d'Alan Vega et de Gene Vincent.
Bee Dee Kay ( quel abruti a ouvert la cage?) vocifère, refait le coup du micro enfoncé jusqu' à la glotte, nous la joue Arish Ahmad Khan sans sa coiffe à plumes, se démène comme un forcené, piqué par une sale bestiole, tandis que sa troupe balance un rock crapuleux à flanquer la frousse à toutes les mégères en bigoudis qui pensaient écouter du Paul Anka.
Dans le public, certains ont commencé à sérieusement s'agiter, dans 20 minutes, on pataugera dans la bière.
Sur scène, les soucoupes violentes poursuivent leur opération de curetage des oreilles, 'I got what you need' éructe, en déraillant l'extroverti, en précisant... I'm a fool...
Le sax emballe, les autres cavalent, ça déménage méchant, ce soir.
Le train se moque des arrêts, la gare est oubliée, encore un coup de la SNCF, quand ils ne font pas la grève, ils ignorent certaines stations jugées mesquines, c'est parti pour l' instrumental 'Leapin' Lizards', pour faire plaisir à Annie, la petite orpheline.
C'est connu, les lézards ça bondit plus haut que les kangourous, pour mieux sauter, B D s'est débarrassé de son blouson , il se passe la main dans sa chevelure gominée, nous concocte quelques mimiques squamates, en se disant que si Iggy joue à l'iguane rien ne m'empêche de faire le lézard, tout comme King Krule.
'Rockin soul' déboule à fond le caisson, il fixe une brave dame, lui souffle... I got my mojo working... geste à l'appui. ( Vidéo censurée).
En sueur, pire qu'Eugène qui connaît les mystères de Paris, il annonce, let's cool it down, kids, voici ' Dark was the night' et son sax oriental.
Quelques relents Tom Waits décorent ce voodoo track, qu'il chante à la manière de de Screamin' Jay Hawkins, le jeteur de sort.
D'autres noms s'imposent à ton esprit, les Cramps, le Gun Club ou Reverend Horton Heat, le pasteur interprétant du psychobilly.
Et maintenant , folks, une reprise de Gershwin.
George n'a pas reconnu son ' Summertime' , façon instrumental halluciné.
Sur le deux-titres sorti en 2024, tu peux entendre ' Wake up, honey' et si cette nana ne s'éveille pas, c'est qu'elle a avalé toute la boîte de barbituriques.
On rame quelque peu pour la setlist, on suppose que ' Ain't that a dilly' de Marlon Grisham est accolé à la précédente, puis vient l' instrumental déchaîné ' The Limp' pour lequel Bee Dee, désormais poitrine à l'air, a saisi une paire de shakers couleur banane.
Des religieuses échelées, ayant troqué leur tenue de carmélite, pour des nippes plus aptes à la gymnastique en boîte se démènent à nos côtés, au grand dam de Helmut Newton et David Hamilton, bousculés pendant leur shoots.
'That kind of love' précède l'explosif 'U move me baby' suivi par le downtempo 'Just that style' , introduit par la contrebasse et la batterie avec quelques licks à la Link Wray ( remember 'Rumble' ) pour décorer , c'était sans compter sur le shouter qui, exacerbé, pousse ses copains à accélérer le rythme tout en lâchant ... I just wanna go...
Il n'est pas parti!
Là, ils sont arrivés au dernier titre mentionné sur le papier, Fi - Cell fait mine de se tirer, une nurse le ramène sur scène et c'est reparti comme en quatorze avec un instrumental en mode exotica, ' Black crack'.
Sur la lancée, le combo balance encore trois salves en mode TGV, quelques effluves Eddie Cochran parsèment l'un d'eux, le chant de Bee Dee vire bêlements de chèvre, nourrie aux amphétamines, il vise une madame lui susurre I never let you go puis enchaîne sur un autre rock où il déballe ...I'm coming home... mais c'était pas le morceau de Ten Years After.
Le set s'achève par ' Do me wrong' , c'était sans compter sur les filles en délire qui les repoussent sur scène, malgré la contrebasse qui maugrée.
Il y aura un triple rappel qui dépassera l'heure fatidique de 22h , celle qui fait réagir les voisines acariâtres.
' Rock with me, baby' de Billy Lee Riley ouvre la partie dessert et selon Terric, ils ont également joué ' Young and wild' (devenu ' Old and Wild') et ' Do me wrong' .
L'arbitre a mis fin au combat, les cosmonautes ont bu quelques Ricard, une partie du public du Barbe est repartie le sourire aux lèvres, en ayant conscience d'avoir assisté à un show épique, les autres sont restés au comptoir pour étancher une petite soif, les voisines, elles, ronflaient!
Prochain concert des soucoupes le 26 avril à Capdenac, près de Figeac!