lundi 20 janvier 2025

French Cowboy and the One au Chaland qui Passe, Binic, le 19 janvier 2025

 French Cowboy and the One au Chaland qui Passe, Binic, le 19 janvier 2025

 

michel

 

C'est la reprise au Chaland qui Passe, elle coïncide avec la célébration des  5 ans d'Arnaud au gouvernail du zinc le plus hip de Binic.

La veille, il y avait:  darts ( ni ceux qui amusaient l'Angleterre avec leur doo-wop dans les seventies, ni les Ricaines sexy sorties en droite ligne d'un garage de Phoenix, non, des fléchettes pour clients adroits votant à gauche), blind test, rougail binicais et musique.

A voir la tête des habitués le lendemain, la bière  a dû couler à grands flots. 

Au menu du dimanche le tableau annonce  deux gardians vendéens pas vendus: French Cowboy and The One!

Federico Pellegrini, Brixton Hooligan chapeau sur crâne glabre, et son acolyte Éric Pifeteau, baseball cap d'occasion, ont laissé leurs canassons à Etables, ils ont pagayé sans relâche pour rejoindre le port de Binic et arriver à l'heure pour le soundcheck.

Federico ne boit pas de San Pellegrino, il chante, joue de la guitare ( une  acoustique, ayant vécu, électrifiée) et manie un échantillonneur tout en posant le pied sur une des nombreuses pédales de sa loop station, Eric, qui connaît France Gall, ne tape pas sur des bambous, il tabasse caisses, toms, cymbales , charleston et pads   debout et avec vigueur .

Ils furent Little Rabbits ( 5 longues oreilles) , puis French Cowboy ( 4 bouviers), il n'en reste que deux, donc the French Cowboy and the one (  pour la petite histoire et pour faire plaisir à Katerine on cite le nom   La Secte-Machine et pour faire plaisir à Lio, on ajoute Helena Noguerra).

Depuis 2006, la dernière mouture n'est pas restée inactive, on compte plusieurs albums (le dernier 'Niente' en 2023) , des EP's et quelques singles.

Pas mal de scènes, un peu partout dans l'hexagone, parfois chez des voisins, en ce début de soirée, les flingueurs achèvent une mini-tournée qui a sillonné le pays, qui censure ses gouvernements plus rapidement que Lucky Luke,  un mec tirant pourtant plus vite que son ombre.

17:15', les Cowboys vieille école  ( John Wayne, Gary Cooper plutôt que Jake Gyllenhaal ) en piste.

Une bande est dropée, un mix  de sonorités electro/garage/dance groove/jungle, déferle, Eric commence son travail de forçat, frappe à tour de bras, Fellini plaque quelques accords secs sur sa gratte et entame son chant.  

On ne comprend rien, signale Chantal.

Effectivement le chant est indéchiffrable, heureusement Arnaud le magicien d'Oz va y remédier et  les clients finiront par discerner les paroles de  'QVVDM (Que voulez vous de moi)', une plage bien crasseuse , dans le style des Cramps, ou de Ian Svenonius ( ESCAPE-ISM).

La guitare est abandonnée, pas les gros beats,  sur 'Charogne', une plage en talk-over,   sentant  bon Serge Gainsbourg.

Danser est autorisé, qu'il dit.

Réaction de Marie-Jeanne, ici, on danse sur les tables!

' Embrasse' fuse!

Quoi, embrasse -moi.... viens jusqu'à moi, glapit la fille.

Après ce disco post punk frénétique, qui évoque le ' Jukebox Babe' d'Alan Vega, vient ' De rien', un tube nihiliste,  bourré d'effets pétillants.

Boum!

Quoi, boum,... c'est rien, c'est le crâne de  Monsieur Pifeteau qui a fait connaissance avec l'escalier menant aux lavatories.

Heureusement une des femmes en blanc, filles naturelles de  Bercovici et  Cauvin, est sur place et vient panser le blessé.

Séquence effeuillage, car la température approche de 28°, pas à l'ombre, on n'a pas vu le soleil, et speech vantant les vertus du Muscadet, avant d'aborder 'Serrer' , un midtempo philosophique, né pendant le COVID, époque où  les gestes barrières étaient de rigueur.

Oublie West Side Story, ' America'  chanté en italien est très  proche d' Adriano Celentano, celui qui a fait danser la terre entière ( sauf les paraplégiques) avec 'Svalutation'.

Une baguette malicieuse s'échappe, heureusement dans le carquois d'Eric il y a des réserves.

'Avant' en mode énumération  trash  est le ' Ex -fan des Sixties'  post punk  du Cowboy, on adore l''association Raquel Welch/ Rintintin.

Rayon omissions, on cite Elon Musk, Vianney, Aya Nakamura, Cyril Féraud!

C'est moche, les discomobiles ne font plus partie du paysage de nos villages, on les ressuscite avec ' Disco Flash' , un tube second degré interplanétaire qui a plu énormément à Henriette,  elle a commencé à se trémousser indolemment face au duo.  

Vive les riches, clame Federico avant d'entamer ' Anne', tu sais, celle qui ne voit rien venir!

Stridences futuristes et rythme infernal, 'Anne' fuse et  claque  comme le  fouet  d'Indiana Jones.

' Keep rocking' pas besoin de dessin, c'est pas de la musette, et toujours in English, le boogie garage  ' Big trouble'   secoue le palmier, faut faire gaffe  une noix de coco sur le ciboulot , ça craint.

Le dansant ' Plus rien' inspire quelques madames, elles s'agitent nerveusement sur le mètre carré face aux musiciens.

Par contre, Sandrine fait remarquer que le texte ne peut pas vraiment être qualifié de littéraire.

Quelle pimbêche!

Pour Sandrine, on passe à l'italien.

 Merde, elle pige le vocable de Dante, tant pis, voici ' Dai' pour la ragazza.

Elle disparaît avant le terme de la tirade, le duo poursuit avec 'Danser'   ou comment virevolter sur des sons mariant krautrock, disco et futurisme.


Voilà, vous pouvez retourner au bar, on a fini.

Courroucée, une groupie les invective, vous avez perdu la raison, j'ai pas entendu  'Embrasse'.

Fallait arriver à l'heure, cocotte, on l'a joué en début de set, t'étais où, à la messe?

Elle supplie à genoux, s'il vous plaît...

Rien que pour toi, alors, voici une seconde version de 'Embrasse'  et puis comme nous sommes des gens sympathiques, pour tout le monde voici 'Little 15' , une reprise grandiose de Depeche Mode.

 

Ils ont rengainé leurs colts, t'as versé une larme, t'as quitté Binic pour aller voir  'Midnight Cowboy' ,devenu 'Macadam Cowboy' dans nos contrées, le seul western se déroulant à New-York.