Album - Broken Hearted Blue - Jenny Don't and the Spurs
country - rockabilly - cowpunk
Fluff & Gravy Records
Dis, Jenny, d'où te vient le surnom Jenny Don't, on t'a baptisée Jenny Connors, non?
Quoi, tu ne voulais pas tenir une raquette, tu préférais la guitare et les touches noires et blanches, mais encore... ah, petite, sans cesse tu entendais, no, Jenny, don't... t'avais un sale caractère ou quoi?
On peut dire que j'étais de nature indépendante et déterminée, en musique, ce qui m'attirait c'était la outlaw country: Johnny Cash, Willie Nelson, Lee Clayton, Nikki Lane, Tanya Tucker, Waylon Jennings et sa madame Jessi Colter...
Tu faisais quoi avant Jenny Don't and the Spurs?
A Portland, il y avait un country punk band nommé Don't, j'étais leur chanteuse, j'ai encore fait partie de Ladies of the Night, de l'electro country punk nocturne.
En 2012, avec Kelly Halliburton ( my husband) , on monte Jenny Don't and the Spurs,
Kelly s'était déjà farci une dizaine de formations, dont, e.a., Pierced Arrows, Resist, Defiance, Deprived, Detestation, Severed Head Of State ou P.R.O.B.L.E.M.S...
Le nouveau groupe pond une demo en 2013 avec Sam Henry aux drums ( décédé depuis) , ce premier enregistrement est suivi par un self-titled album en 2015, le line-up s'est étoffé!
2017: deux sorties, un live et 'Call of the road' , 2021 ' Fire on the ridge', 2023, l'EP ' Lovesick Crawl", et comme ils ne glandent pas, en 2024, l'album 'Broken hearted blue' suivi par un EP capté live .
'Broken hearted blue'
Flying High 3:47
Pain In My Heart 3:29
Jealous Heart 2:54
Sidewinder 2:27
Unlucky Love 4:58
Broken Hearted Blue 4:06
You're What I Need 3:52
One More Night 5:18
My Baby's Gone 2:27
Bones In The Sand 3:04
Vocals and Rhythm guitar – Jenny Don’t
Les éperons:
Bass Guitar – Kelly Halliburton
Lead Guitar – Christopher March
Drums – Buddy Weeks
Pedal Steel on "Pain In My Heart" and "You're What I Need" - Rusty Blake
Produced by Collin Hegna (Brian Jonestown Massacre, Federale)
Cover design: Scott Sugiuchi - photo ( une Jenny en cowgirl plus vraie que nature brandissant haut sa guitare) : Jen Noel Borst !
'Flying High' , l'amour rend non seulement aveugle mais il t'envoie aussi sur un petit nuage, ... I Told You That I Loved You And I Would Until I Died I Didn’t Think Too Much About It Because My Love Is Blind And I Was Flyin’ High.. mais la médaille a un revers ... The Summer Love We Thought We Shared Has Turned To Winter’s Gloom... sur fond country/rockabilly, Jenny d'une voix nasale typiquement country ( resonance in the back of the throat) évoquant une certaine Dolly Parton, dessine à grands traits la naïveté d'une fille amoureuse.
Les guitares twangy à souhait et le drumming méthodique servent de background parfait à ce roots rock racé.
Tu aimes Wanda Jackson , Imelda May ou le honky - tonk style d'un Johnny Paycheck tu vas craquer pour 'Pain in my heart ', embelli par une pedal steel imparable, jouée par Rusty Blake.
Le voisin du dessous s'est mis à frapper le plafond avec le manche du balai, t'as mis du temps à comprendre qu'il n'appréciait pas entendre tes coups de talon rythmant la mesure sur le plancher.
Snare drum beats et groovy bass plus la voix de Jenny, c'est vachement addictif!
Le coeur souffre, après la peine causée par le départ du gars, elle se rend compte qu'elle éprouve de la jalousie, 'Jealous Heart', après une salve martiale à la batterie, mixe surf tones à la Dick Dale ( merveilleux Christopher March) et rootsy americana, et puis, il y a a Jenny who is runnin’ wild like a a dog in heat ... c'est la saison, faut pas oublier la laisse!
L'instrumental reptilien ' Sidewinder' renvoie aussi bien vers 'Rumble' de Link Wray que vers le surf rock'n'roll des Madrilènes Los Coronas.
'Unlucky love', un midtempo, voit la belle pleurnicher et répéter à l'infini, je sais que ce n'est pas moi la fille dont tu rêves, ... I’m Just A Fool Unlucky In Love... après une amorce façonnée par une basse leste et un backbeat de fond plutôt solide, la guitare vient nous la jouer western spaghetti, tandis que Jenny croone pour fredonner son infortune.
On enchaîne sur le titletrack ' Broken Hearted Blue' qui évoque un Chris Isaak féminin , lui aussi psalmodiait ... I Don’t Want To Fall In Love With You...
Les torch songs ont toujours un bel avenir chez les country singers , surtout quand on a des musiciens connaissant leur job sur le bout des doigts.
Sur 'You're what I need', la dame chante sa reconnaissance vis-à-vis de ses fans, elle adore sa vie sur la route et monter sur scène, mais sans le public ce trip n'a aucun sens.
Le titre est introduit calmement par la pedal steel, très vite le tempo monte d'un cran, la locomotive file à une vitesse folle de ville en ville, car, comme Merle Haggard, elle est atteinte par la white line fever, aussi contagieuse que la freightliner fever dont souffre tous les truck drivers sillonnant les highways du Sud.
I Can See The Bad Moon Rising... chante Jenny sur le bluesy et swampy 'One More Night', ce n'est probablement pas un hasard, le Creedence doit être une influence.
La reverb et la delay sur la guitare te renvoyant vers le grand Scotty Moore.
'My baby's gone' marie les sonorités Bo Diddley et les riffs à la Buddy Holly, le titre le plus rock de la collection voit Jenny adopter des intonations Elvis Presley pour fleurir son chant..
Après avoir lancé ' Let's go', la guitare se déchaîne jusqu'au final.
'Bones in the sand', la plage clôturant l'exercice pourrait servir de soundtrack pour un western featuring Clint Eastwood.
Tu la crois sur parole quand au terme de la plage elle rabâche ... I've got a fire burning in me, cette fille respire la classe et l'authenticité.
Verdict: Broken Hearted Blue devrait plaire à tous les amateurs de vintage country & western ainsi qu'aux fans inconditionnels de genuine rockabilly.