Les Studios partent en Live avec Scardanelli and Sophie et Soma Cumbia , Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 25 janvier 2025
michel
Rendez- vous annuel en janvier à Bonjour Minuit, Les Studios partent en Live, un événement qui permet à des locaux fréquentant les studios de la salle briochine de montrer leur savoir- faire en public.
Pas besoin de s'appeler Crésus pour assister aux concerts, la manifestation est gratuite, ce qui explique la présence d'un public nombreux et enthousiaste.
Quatre formations au menu: Scardanelli & Sophie + Ti Jam + Soma Cumbia + Full Stench.
Pascal, tu prends les deux derniers?
Ya ( ce n'est ni du flamand, ni de l'allemand).
Sur place, on constate une inversion, Soma Cumbia jouera avant Ti Jam.
Tant mieux, tu passes d'une équipe de foot, sans les remplaçants, à une équipe de volley mixte, travaillant sans filet et sans balle.
20:45, au Club: Scardanelli & Sophie
Six mois après avoir croisé leur route au Char à Bancs à Plélo ( voir chronique) , tu retrouves ( avec plaisir) Sophie Caudin et Simon Scardanelli.
Profitant de la trêve de Noël, Simon avait remis les pieds au UK et joué ( sans Sophie) au Kings Head à Lewes, ce soir le duo est reconstitué , il prépare d'ailleurs un premier album sous l'étiquette Scardanelli and Sophie.
Si à Plélo, pour un afternoon tea, une partie du public écoutait d'une oreille distraite, ce ne sera pas le cas à Bonjour Minuit, le London native, ex Big Bam Boo, qui n'a rien en commun avec Friedrich Hölderlin, un philosophe du Wurtemberg signant certains de ses écrits, Scardanelli, et la pétulante Sophie Caudin, qui n'aura pas mis trois heures à rejoindre Saint-Brieuc , situé à 22 kilomètres de son domicile, ont littéralement mis le feu dans un club tout acquis à leur cause.
Les 40 minutes de set ont paru fort courtes.
Sophie à l'accordéon et à la flûte traversière ( pas de piano, ce soir) et Simon à la guitare acoustique ou au ukulélé , un pied sur une stomp box, entament la soirée par 'Dead end road', un folk rock nerveux qui devrait se retrouver sur leur premier album en duo.
La plage évoque les Waterboys, les lyrics baignant dans un mysticisme qui aurait plu à Bob Dylan, un hic... there was blood in the water... Agatha Raisin mène l'enquête.
No time to chat, chaps, le temps nous est compté!
'Whirlwind' lis-tu sur le papier gisant sur le plancher, Simon s'adresse à Sophie et lui souffle 'Sweet Loretta' et c'est bien l'hommage à Loretta Lynn qui déboule.
La voix mature du néo- breton est backée par le timbre clair de Sophie, dont l'accordéon tourbillonne allègrement.
La réponse positive et l'enthousiasme du public se ressentent sur scène, les acolytes sont tout sourire.
Un avertissement avant d'entamer ' Wild Flowers' , méfiez-vous des vampires féminins!
Après un coup d'oeil circulaire, tu n'as aperçu aucune buveuse de sang, rien que des jeunes dames gentilles et en extase devant la veste aux motifs Jackson Pollock du singer songwriter. dont le jeu de guitare sec est amadoué par l'accordéon espiègle de l'énergique Sophie.
Il troque sa gratte contre un ukulélé, la salle l'accompagne aux handclaps, Sophie s'ébroue, c'est parti pour le percutant et obsédant ' Battle' ( titre incomplet) .
Des sonorités vaudou et une invective destinée au diable, la rixe est virulente.
' Days that lie' voit Sophie alterner accordéon et flûte traversière, le titre vaguement country te fait penser au ' Camouflage' de Stan Ridgway.
Dans la salle, nous ne sommes guère nombreux à avoir jusqu'ici assisté à un concert de Simon et Sophie et pourtant, c'est la force des singer-songwriters old skool, , sans connaître la chanson, le public fredonne le refrain de cette épopée grandiose.
Puis vient le moment le plus rock du set, les près de huit minutes de ' Hopes in my pocket' vont chauffer le club à blanc, l'accordéon pirouette et cogne, Sophie l'utilise comme une baïonnette. Simon martyrise son acoustique et comme les talons de tes voisins, tes boots martèlent le sol ... don't tell me something I already know, gueule ton voisin, imité par sa compagne.
Le délire absolu!
Simon en tenue estivale, un marcel mettant en évidence sa musculature d'athlète retraité, sue à grandes gouttes.
' Wicked love' , datant de l'époque Big Bam Boo, ne va pas calmer les ardeurs du public qui, à gorge déployée, braille le refrain, les wouh ouh ouh fusent de partout.
C'est déjà le dernier morceau, 'The glittering prize' dépeint les jeunes (et folles) années du troubadour aux cheveux d'argent.
Bien cadencé et énergique ce titre met fin à un concert mémorable.
Visiblement ravis de la réponse du public, Sophie et Simon quittent la scène, un large sourire illuminant leur visage.
Pas le temps de glandouiller, sur l' écran au dessus du bar on constate que le second groupe a entamé son récital dans la salle du bas!
On descend la volée d'escalier en voltige pour arriver dans un hall bien garni et prêt à se déhancher sur les rythmes chaloupés de la musique du soleil: la cumbia!
Si chez Soma Cumbia, on ne compte aucun Colombien, ni Bolivien ou Péruvien, le sextet, basé à Plérin, comprend néanmoins deux Sud-Américains, qui sont épaulés par trois Bretons, moins amateurs de gavottes que de cachaca, et d'une Espagnole, qui ne s'adonne pas à la sardane.
Chaque été la bande sillonne les Côtes-d'Armor et départements limitrophes pour distiller leur cocktail coloré, pour la plus grande joie des amateurs de vibrations latino.
Line- up: Clara ( Espagne) : chant, petites percussions ( guiro à gratter) / Alban, casquette 1 : timbales /Maëva : trompette, melodica , charango, shakers / Pablo casquette 2 ( Argentine) : guitare électrique et voix/ Dany le Gaucho ( Salvador) : voix et basse et Jérôme casquette 3 : congas.
Pablo (Lopez ) a composé 'La revolución', une insurrection sans hémoglobine, qui voit la Bretagne se trémousser plus ou moins esthétiquement.
Par contre, face à la scène, une jeune personne moins raide que ses voisines attire tous les regards tant ses circonvolutions sont chatoyantes.
Le melodica de Maëva se balade sur les phrases musicales chaudes et répétitives des copains, et puis il y a la voix de Clara, claire et enivrante.
Ici pas de beats electro comme chez La Yegros, mais une cumbia fidèle à la tradition!
On range les mousquets pour attaquer 'No soy del Valle' , ils ne sont peut-être pas de la vallée, mais l'endroit d'où ils viennent doit ressembler au paradis, à les voir tous heureux.
Maëva ramasse une trompette, avec laquelle elle entame un dialogue courtois avec la guitare de Pablo sur ' El Sacristan' .
La basse ronronne, les percussions bourdonnent gaiement, Clara fredonne, le sacristain et tes voisins gondolent.
Si dehors le thermomètre indique 1°, dans la salle la température approche des 30°, fiesta cumbiana, ce soir, même la Coreff prend des saveurs de cerveza Aguila.
Pablo, en fan de Carlos ( non pas Big Bisou, ni Ilich Ramírez Sánchez, Carlos Santana), amorce 'La Canoa Ranchaa' , la trompette le rejoint, les percussions et la basse s'emballent , Clara canta, les copains assurent les backings .. Me voy pá ve'té..
Ole, ole, ole!
Puis vient une version étonnante ( in English) de ' The Guns of Brixton' que tu connais par The Clash, qui mixaient punk et reggae.
Un charango pour Maëva, voilà ' Respira' qui respire la bonne humeur et la joie de vivre.
Et la fête continue avec ' Cumbia Sobre El Mar' suivi par le vif ' El Guayabo' à la gymnastique vocale acrobatique, pour terminer le set par ' Samba Lando', décoré de riffs qui étrillent , sur fond vaguement surf.
Hasta luego, Bonjour Minuit!
La foule, effervescente, ne l'entend pas ainsi et les gentils Ti Jam sont d'accord pour retarder leur set, il y aura un rappel: le furieux ' Cumbia del Abuelo' chanté par Dany qui adopte une cadence rodéo.
Lise?
C'était trop top !
Carrément, señorita!
A toi, Pascal..