Tha Dunciz - Esplanade du Casino - Saint-Quay-Portrieux, le 19 juillet 2024
michel
Saint-Quay-Portrieux, vendredi 19 juillet, la municipalité propose un concert gratuit, sur l'esplanade du casino, à 21 h 15. « Tha Dunciz »!
A 21h, des vacanciers font toujours trempette dans la belle bleue, tandis que d'autres s'attroupent sur l'esplanade/parking du Kasino de la cité balnéaire pour assister au show ( le terme concert étant réducteur) du sextet de Caen: Tha Dunciz!
Leur page facebook annonce "Tha Dunciz les cancres du FUNK", il suffit de décrypter le message: ces braves gens ne se prennent pas au sérieux, mais l'assistance va sérieusement se marrer aux facéties du frontman, alors que derrière lui l'équipe livre un fond sonore hautement stimulant.
Du second degré, de la sueur, du talent ( beaucoup), du groove, une chorégraphie colorée et une garde-robe à rendre jalouses les drag-queens se produisant Chez Maman, un spectacle total, quoi!
Création du projet en 2010, grosse mouvance au niveau line-up , idem pour le répertoire, depuis 2022 de nouveaux musiciens s'installent et le groupe inclut des compos personnelles au menu.
Un EP est sorti depuis.
A 21:30', en piste, les enfants des gilets jaunes: Philippe Guitton aux percussions + backings ( congas, bongos, chimes, shakers etc...), un monsieur actif: Percus et Chemises, Si Senior, Calva Changa, Soul Parasol, Caraïbo Coco, Abat Jour et Canapé, Julien Jacob, Odara, Nyama, Amipagaille.../ Alex Paul, basse ou synthé basse + backings ( Tupelo Music Club) / Paul Héroux, aux keys + backings (Sweet Olive, il est mentionné comme batteur dans pas mal de projets blues)/ Antoine Cadot à la batterie ( Headcharger, Saint DX, Alexia Gredy...) et Michael qui remplace ( avec prestance), au pied levé, le guitariste officiel du combo.
La diva Zonk ( alias DJ Homard, maître ès zonkeries) rejoindra les artificiers après la mise à feu.
L'intro psychédélique de 'Life' vire très vite funk/hip hop avec l'apparition flamboyante de Zonk, drapé dans une cape de catcheur, numérotée 42 , il se présente de dos , coiffé d'un sombrero, piqué à un copain de Marcel Amont, une dame près de toi a flashé sur ses bottillons roses, il se met à chantonner en mode hip hop, du coup, le groove dégouline de partout.
Un de tes potes avance Funkadelic, Parliament, et autres avatars signés George Clinton, il a raison, les influences sont évidentes, tant du point de vue musical, que du côté toilettes, J P Gaultier passe pour un réactionnaire, en comparaison.
T'as adoré la phrase...welcome to the carpet on the floor.. qui t'a rappelé le paillasson traînant derrière la porte chez Mamie Simone.
Ils embrayent sur un second funk tout aussi purulent, l'assistance a bien enregistré le message ...move your body and soul... ça remue à droite et à gauche, il est question d'un Lover Jack, qui nous est inconnu, comme les artistes travaillent sans filet et sans setlist, on reste dans l'inconnu.
Zonk s'éclipse vers la loge, où la maquilleuse l'attend.
Il revient encore plus beau, la Grande Zoa en a pâli de jalousie, c'est reparti pour un disco groove infectieux. Tu connaissais un truc baptisé ' Happy days are here again' , de l'époque Glenn Miller, c'était pas le même psaume, il a annoncé...get ready to move... St Quay était fin prêt, ... shake your booty... St Quay a obéi, on a flairé du Kool & the Gang, trop trivial, selon Zonk, nous on se base sur des faces B de groupes que tu n'entendras pas sur Nostalgie.
Une pointe de Prince émane de la suivante, avant de prendre la tangente, la star lâche... who's got the power to break my soul, who's got the power to take control .. c'est sans doute ce qui a fait naître l'image de Prince dans ton cerveau, qui, du coup, a aussi revu Sheila E.
Les copains partent en jam, le synthé et les claviers s'ébranlent, la guitare s'embrase, les percussions s'emballent , bref ça se décarcasse sacrément sur le podium.
Youri Gagarine se pointe, c'est parti pour 'Lost in space', un endroit où n'a jamais séjourné Bill Murray.
Après ce disco funk stellaire, très visuel, dans lequel tu respires quelques effluves Earth, Wind & Fire, mais aussi des bribes de Lonnie Liston Smith, le père du cosmic funk , ce sont les percus qui introduisent le bouillonnant 'Let the music play'.
Le synthé basse ronfle à mort, c'est l'heure de glisser tes fringues qui puent la transpiration dans la 'Washing Machine', Saint Quay bat des mains, le tambour du lave-linge tourne à plein régime, les petites mains de Philippe tabassent bongos et congas, ... shake up your thing and let yourself go... chantonne la clique, le message passe, les croupions remuent en cadence.
Zonk vient vérifier de plus près, félicite un adepte du breakdance, chatouille pieusement une madame, fait un clin d'oeil à un gosse déluré, et twiste à Saint -Quay, bref, grosse ambiance sur le parking.
Après une attaque 'Jingo lo ba' c'est reparti pour un funk torride, saupoudré de paillettes jazz fusion, sentant bon les Crusaders (sans les cuivres) ou George Duke.
Zonk se tape une dernier bain de foule, monte au sommet de l'Himalaya breton, puis disparaît pour revenir avec le petit cartable emprunté à Angus Young, 'Skool' est annoncé comme la dernière de la soirée
C'était compter sans le public effervescent qui rappelle les collégiens récalcitrants.
Tha Dunciz revient pour lâcher un latin/rap/ funk dont l'intro pouvait faire penser à' Rapture ' de Blondie. Peut-être une adaptation libre de ' He's not such a bad guy after all' de Kid Creole and the Coconuts, le guy étant devenu girl!
Ainsi prend fin le show qu'il ne fallait pas manquer cet été!