dimanche 30 juin 2024

The Big Idea au Chaland qui Passe, Binic, le 28 juin 2024

 The Big Idea au Chaland qui Passe, Binic, le 28 juin 2024 

 

michel 

Pas de foot, ce soir, t'as une idée?

The Big Idea au Chaland qui Passe!

Tu ne peux te tromper, c'est écrit sur plusieurs éléments du drumkit, le combo a vu le jour du côté de La Rochelle.

Ils fréquentaient le même lycée, les mêmes salles de concerts, avaient des idées ( forcément) et décident de former un groupe de rock, ils cohabitent en région parisienne, enregistrent, d'abord des singles, puis un album ' La passion du crime' , pas publié par Le Masque, puis deux autres, et là, paf, ze covid, retour au bercail pour voir si les filles de La Rochelle sont toujours comme dans la chanson.

En Charente-Maritime, ils composent une double suite à ' La passion du crime', puis un beau jour, à force d'admirer les catamarans, chalutiers ou ketchs, ils décident de prendre la mer, direction la Guadeloupe et de graver, pendant la longue traversée, l'album 'The Fabulous Expedition of Le Grand Vésigue', en l'accompagnant d'un film documentaire.

Revenus sur terre, ils pondent un nouvel album ( double)  'Tales of Crematie' , une épopée se déroulant au Moyen-Age, la galette se vend sans saucisses, mais avec un livret illustré, façon enluminures du 13è siècle.

Instructif, mais qui sont ces jeunes gens?

 Matéo Aillet ( trompette/ guitare/ chant) , Sinclair Renou, Sacha David, Louis Dubreuil, Victor Mouton et Pierre Mullot, ce sont quasi tous de multi-instrumentistes et des rossignols charentais.

Sinclair, que certains connaissent comme "Señor Sinclair" ou comme membre de Bad Biche , joue de la guitare, de la basse et chante.

Sacha, Mad Foxes,  manie  guitare, basse et chante.

Pierre Mullot se cache derrière la batterie et chante.

Victor Mouton, oublie Panurge, il préfère King Gizzard, joue de la guitare, des claves, il chante, s'adonne à l'escalade et au bronzage, pas intégral, sous spotlight, accessoirement, il démolit le mobilier ménager.

Louis Dubreuil, basse, guitare, claviers, accent cockney, étant le sixième élément.

Peu avant 20h, on a réussi à se caser près de la vitrine, à 20 cm des différents jeux de pédales  du sextet. A 20:25, les marins rappliquent pour d'emblée chercher la bagarre, comme tous les marins largués, dirait JP Mader, 'The Fight' castagne méchant, normal avec 4 guitares agressives, une basse post-punk et un batteur percutant, et on oublie le chant fougueux qui fait passer les invectives de Jello Biafra pour un gazouillis de pouliche maniérée.

Malgré l'espace réduit, deux des protagonistes ont décidé de se dégourdir les jambes, Victor vient s'asseoir sur le comptoir,  tous s'acharnent comme de beaux diables, trop longtemps cloîtrés dans leur boîte.  Décidément, leur chorégraphie ne peut être comparée à un ballet de Béjart.

Un premier uppercut qui fait mal, la boule à facettes parle de déposer plainte auprès de Darmanin.

Les instruments changent d'utilisateurs ( sauf la batterie) pour 'Guess who's back' .

On a essayé de deviner, vu l'accent, on a pensé à Ian Dury, c'était pas lui!

Le tempo est plus lent, les riffs n'en sont pas moins acérés.

'Vertigo of love' ( merci Alain), une berceuse noisy, est décorée  d'une trompette destinée à amadouer Juliette, qui,  tu le sais,  a de l'esprit.

On nous balance quelques pointes de surf à la Pulp Fiction, un chant tantôt douceâtre, tantôt scandé, des piques psychédéliques, du tribal, du funk blanc, des cassures, des reprises pas molles... tout ça a l'air décousu, mais les alchimistes savent pertinemment ce qu'ils font et le public les suit dans leurs délires.

Tu dis, Francine?

Déjanté...  pas commun, en tout cas!

Les marais ne sont pas un thème courant dans le rock, avance l'humoriste.

Il ne doit pas connaître le swamp rock.

Jean Marais a souri, ils ont envoyé ' The team and the beast' , sans doute pour le copain de Jean Cocteau.

Après ce nouvel épisode cinématographique, plein de rebondissements, et achevé en queue de poisson, c'est 'We are Victorious, une réponse à Queen, qui déboule. 

Le slow est amorcé par un cliquetis de baguettes, le chant d'abord narré, se transforme en hymne de stade digne des Monty Python.

 Mathilda a voulu entamé une valse, en compagnie de Tom Waits,  malheureusement, elle a abandonné cette idée suite  au manque d'espace .

Une amorce cathédrale annonce ' In the claws of Cremazilla', peut-être un bébé, non reconnu,  de Godzilla.

Cet alt rock sophistiqué a démarré tout en douceur,  petit à petit le ton monte,  le public attend l'explosion.

Le claviériste abandonne ses touches pour venir frapper un jeu de congas, ça y est c'était le signal de la déferlante qui nous ramène vers Thee Oh Sees, King Gizzard et quelques autres fêlés notoires.

'The council of the kings', les rois aiment les Beatles , la plage démarre en mode serein, cette valse kitsch a énormément plu à Ringo ( pas celui de Sheila, l'amoureux des gondoles), mais ici aussi, on sait que The Big Idea va brouiller les pistes et changer son fusil d'épaule.

Un passage effervescent, on assiste au retour de Gilbert O'Sullivan, tu prévois une fin calme, erreur fatale,  la conclusion sera plus fébrile que le 'Sultana' de Titanic, car  le conseil des souverains s'est fondu dans 'The Margarina Hotel' un endroit où l'huile de palme est proscrite.

Pris d'une inspiration soudaine, le barman s'est mis à fouetter une cloche pendue au dessus des bouteilles de gnôle, du coup,  folie  générale dans le zinc.

On nous promet ( une nouvelle fois) une belle chanson car c'est la dernière, 'The War' est scandé par tous les miliciens qui, baïonnette au canon, font sus à l'ennemi,  en l'occurrence nous !

C'est la soirée de tous les dangers, on a évité de justesse d'être transformés  en brochettes,  pas halal, par contre la boule miroitante a rendu l'âme, victime d'un coup fatal.

Voilà, c'est l'heure de ramasser les cadavres, le massacre a pris fin.


Arnaud: et le bis, messieurs?

Ce sera un extrait de l'album nautique, ' King Cabral'  , une marche décorée d'entrelacs de guitares, de lignes d'harmonica discrètes et d'un envol de trompette majestueux.

Fin d'un concert qui entrera dans les annales!




 



 


jeudi 27 juin 2024

EP - Baby Rose & Badbadnotgood - Slow Burn

EP - Baby Rose & Badbadnotgood -  Slow Burn

 

 Secretly Canadian.

michel

R&B/jazz  

Si Jasmine Rose Wilson ( 30 ans dans quelques semaines)  naît à Washington DC, c'est à Fayetteville ( Caroline de Nord) qu'elle grandit, but the spirit of the big city never left her.

Elle dit avoir baigné dans la musique depuis sa plus tendre enfance. Quand on lui offre un piano, elle se met à composer  ses propres chansons, inspirée par Billie Holiday ou Janis Joplin, ses copines la surnomment Little Alicia Keys.

En 2017,  sous le nom de Baby Rose, elle réalise une mixtape, baptisée 'From dusk till dawn' qui attire l'attention des producteurs, en 2019, elle est invitée à enregistrer un titre  avec Ari Lennox  ( 'Self Love' ) sur la compilation 'Revenge of the Dreamers III' .

La même année sort son debut album, ' To myself' , inspiré par une rupture avec son boy-friend de l'époque.

La rondelle se vend, Baby Rose tourne aux States et sur le Vieux Continent.

2020, l'EP 'Golden Hour', confirme le talent du bébé, mais 2020 c'est aussi l'année de la pandémie, sa carrière en souffre.

Un second full album ' Through ang Through' distribué par Secretly Canadian voit le jour en 2023 et la conduit vers les sommets des rhythm'n'blues charts.

2024: parution de l'EP ' Slow Burn' , l'album est produit par le groupe canadien  BadBadNotGood ( qui collectionne les awards) , les musiciens accompagnent Jasmine Rose sur les six titres de la plaque.

A propos de BBNG:  five solo studio albums, des collaborations diverses, leur mélange de jazz/hip hop/rock instrumental fait l'unanimité!

Tracklist

  1. On My Mind
  2. Slow Burn
  3. Caroline ( featuring Mereba)
  4. Weekness
  5. It’s Alright
  6. One Last Dance

 

  1. Crédits: Written by Jasmine Rose Wilson, Chester Anton Mathias Hansen, Leland Whitty, Alexander Sowinski, and Felix Fox-Pappas
    Performed by Baby Rose and BABADNOTGOOD 
  2.  Recorded by Travis Pavur
    Engineered by Travis Pavur
    Mixed by Travis Pavur
    Mix Assistant: Andy Petr
    Mastered by João Carvalho
    Mastering Assistant: Bryan Lowe
    Produced by BADBADNOTGOOD 

 BadBadNotGood are Chester Anton Mathias Hansen ( bass)/ Leland Whitty ( guitar, flute) / Alexander Sowinski (drums) / Felix Fox-Pappa s(keys) + Julius Rodriguez ( organ) 


Pochette: la  photo, esthétique, en noir et blanc (Sylvain Chaussée)  dévoile une Baby Rose, plantée dans un décor urbain, et adoptant une figure  à la fois grave et  songeuse.

Ce qui frappe d'emblée sur le downtempo 'On my mind', un blues aux forts relents gospel/soul, est la voix poignante, mature et veloutée de Miss Rose.

Le morceau est introduit par un orgue liturgique, renvoyant aussi bien vers Ray Charles, que vers Jimmy Smith, un battement régulier  de batterie l'accompagne,  puis vient la voix, qui peut évoquer Dusty Springfield, un filet de guitare s'immisce dans la mélodie, qui reprend de la vigueur avec le retour de l'orgue, du drumming cadencé et du jeu de basse clairvoyant.

Tous les amateurs de  vintage soul  ne peuvent que craquer devant la maîtrise déployée par la Baby et ses compagnons.

Le thème de la chanson: les désarrois du coeur, un coeur blessé comme celui de Petula Clark.

  Miss Rose s'avère dans l' impossibilité de traduire sa peine par des mots.

Une entrée en matière qui déchire les entrailles.

Le scénario de 'Slow Burn' déploie les mêmes éléments, un tempo lent, une voix rauque,  burinée, quelque peu voilée,  qui te conduit  irrémédiablement en direction des  flammes de l'enfer.

Certains critiques n'hésitent pas comparer la collaboration Baby Rose/ Badbadnotgood  au partenariat Aretha Franklin/ Muscle Shoals,  à l'époque du fameux 'I never loved a man ( the way I love you)', même feeling, même maîtrise vocale et une instrumentation qui te refile la chair de poule.

O K, pas de cuivres chez Badbadnotgood mais l'esprit qu'on retrouvait sur les enregistrements de chez Atlantic est bien là.

Ne pas s'approcher trop près du lecteur de CD, le morceau est brûlant. 

Non, Baby Rose n'a pas repris MC Solaar, avec  'Caroline', elle rend hommage à la Caroline du Nord, où elle a vécu.  ... Caroline, Caroline, Caroline, Caroline, you gave me peace of mind... répète-t-elle, bien aidée par Marian  Mereba ,  chanteuse de soul/hip hop originaire  d'Alabama, dont la voix vient émettre un contraste au phrasé si spécifique de Jasmine Rose Wilson.

 Les harmonies, magiques , se baladent sur un fond Americana reluisant,  avec une mise en avant de la flûte jouée par Leland Whitty.

Un brin de nostalgie  se dégage de cette ballade rêveuse qui lui donne l'occasion de comparer le calme et la sérénité d'un pays où les étoiles brillent au travers des pins, avec le bruit et la fureur qui règnent à Washington.

Baby Rose a -t-elle lu Baudelaire,  chez qui la dualité est un thème essentiel?

Sur 'Weekness' ( note le jeu de mots weak est devenu week, car elle passe les jours de la semaine en revue), une guitare plus mordante répond au jeu de basse rebondi,  la plage  dépeint, encore,  les aléas d'une relation amoureuse.

La voix,  implorante après un bridge instrumental, peut évoquer Amy Winehouse, en vue du terme, de quelques coups de baguette appuyés, Alexander, incite ses compagnons à reprendre le fil, là où Baby Rose l'avait momentanément abandonné pour chialer.

Il fallait un upbeat track, ce sera le groovy  'It's alright' , le batteur imprime un rythme leste, guitare, tantôt en mode funk, tantôt pointilliste,  et sexy basslines, comme à la grande époque de Prince ( Lovesexy) soutiennent le chant,   parfois heurté, de Jasmine Rose et transforment la plage en dancetrack asymétrique.

La dernière, ' One last dance' n'est pas aussi romantique que ' Save the last dance for me ' des Drifters, pas de doo wop, mais une ballade saisissante qui pourrait bien devenir le slow de l'été si les radios cessaient de programmer des niaiseries formatées.

Un gars commentait le morceau en ces termes: " Chills…medicine for the heartbreak".

On partage son avis, Dr Love, c'est fini, plus question de lui laisser des centaines d'Euros pour écouter ses conseils de merde, désormais on se branche sur Baby Rose! 

 

Elle sera au Paradiso ( Amsterdam) en septembre, pourquoi pas au Barbe ou au Chaland qui Passe?




 


 


lundi 24 juin 2024

Fête de la musique à Tréguier, le 22 juin 2024

 Fête de la musique à Tréguier, le 22 juin 2024

Ensemble vocal de Tréguier - Feti'a - New Band du Lundi Soir - Soazig.

michel

L'an dernier t'avais opté pour Guingamp, cette année t'as choisi Tréguier pour fêter la musique.

Le programme s'annonce varié et éclectique, un hic, le manque de clarté quant aux endroits où doivent se produire les différents artistes, qui ne pourront pas se taper un dîner chez Maxim's avec le cachet proposé.

Un véritable  dédale,  malgré le flyer reçu  près d'une barrière bloquant la circulation aux véhicules motorisés.

S t'es pas doué pour la lecture de cartes IGN , que ta  boussole est désorientée, tu risques d'errer pendant un bon bout de temps.

T'avais pas de but précis, vers 18:35 t'aboutis dans les magnifiques jardins de la maison d'Ernest Renan, un philosophe s'étant attiré l'ire des grenouilles de bénitier.

Sur le podium, 14 chanteurs/chanteuses, nettement plus âgés ( Yvette vient de souffler  92 piges, toutes piquées dans un kouign-amann de 8 cm de diamètre)  que les Petits Chanteurs à la Croix de Bois et un maitre ( féminin) de cérémonie ( Françoise Le Bolloc’h): voilà  l' Ensemble vocal de Tréguier!

Un public sagement assis et attentif savoure les chants mélodieux des ex -jeunes  gens et jeunes filles,  en profitant d'un rayon de soleil bénéfique.

Après avoir, notamment,  narré les mésaventures des chats qui miaulent, la troupe se concentre pour  entamer  un extrait de l'opérette 'La belle de Cadix', si tu veux  goûter aux  plaisirs de la volupté, il faut écouter religieusement  'Le coeur des femmes' .

Applaudissements nourris suivi par  un message:  l'Ensemble recrute!

T'as inscrit ta voisine, qui chaque soir chante sous la douche, ce qui  pousse sa chienne, peu mélomane,  à aboyer sans discontinuer pendant 10 minutes.

Aux suivants: Feti'a qui signifie étoile à Tahiti.

Pas de vahinés en piste, mais un duo mixte et éminemment sympathique : Gaëtan à la guitare acoustique et la petite  Lisa (ou Liza) à la trompette et au chant.

Aucune trace  de cette combinaison sur le web.

Tandis que les cloches de la cathédrale Saint-Tugdual annoncent la fermeture de la boulangerie, le duo amorce un instrumental mélodieux aux effluves Herb Alpert ( You and Me), c'est frais, plaisant et  habilement interprété.

Toujours sous forme instrumentale ' Respect', le hit monumental d'Aretha Franklin te pousse à chantonner le refrain.

Liza a composé la suivante, une valse.

Pas de violon racoleur comme chez André Rieu, mais une trompette donnant un petit air sud-américain  à la mélodie.

Pour un premier morceau (bien)  chanté  Feti'a a choisi 'La Seine' de Vanessa Paradis/M , comme elle est passablement polluée, Madame Hidalgo hésite à s'y baigner, d'autant plus que son bikini a rétréci au lavage. 

Belle séquence scat de Lisa.

Un brin d'exotisme pour suivre avec le délicieux 'Orio',  suivi par un thème argentin adapté à leur sauce, latino  mainstream.

'An Englishman in New -York' de Sting a inspiré  quelques choucas qui se sont installés sur la branche d'un arbre pour écouter Lisa et son ami. 

Là où elle nous a impressionnés c'est lors de la reprise de ' LOVE' de Nat King Cole, un joli phrasé, émouvant,   et sur la lancée  l'enchantement se poursuit avec ' Just the two of us' de Grover Washington/ Bill Withers,  interprété avec feeling.

Plus étonnante sera  leur version minimaliste  de ' September' de Earth, Wind & Fire qui précède un rond de Saint-Vincent, façon Blue Note,  qui a  incité une dizaine de danseurs  a touillé autour des plates- bandes fleuries.


Fite'a se produira lors du Fest- Noz de Loguivy-les-Lannion le 29 juin.

Tu quittes les jardins pour rejoindre la place des Halles où un quintet ( New Band du Lundi Soir) a déjà bien entamé son set.

Absence totale d'informations concernant cet équipage, si ce n'est qu'il propose du Celtic folk.

Deux violons ( féminins), un banjo, un violoncelle et une guitare  exécutent une valse à ton arrivée.

'Esperanza' qui suit est fort animé puis vient  ' Dirty old town', qui te permet de revoir Shane en images sur ton écran cérébral.

Les violons et la guitare donnent le ton, le banjo, concentré et précis, se montre aussi dynamique qu'une momie,  quant au violoncelle, on l'a mis au repos. 

On poursuit avec une suite de polkas annonce la guitare, puis vient une ballade irlandaise au répertoire des Chieftains, 'Lord Mayo', pas de tin whistles, ni de cornemuse,  mais ça  bouge bien, le violoncelle, jusqu'ici assez placide,  nous place quelques coups d'archet énergiques.

Tout roule, la mayonnaise a pris, puis  clac, une corde de la guitare se fait la malle, et pourtant pas de ferry-boat en partance de Tréguier vers Cork.

Le set prend fin  avec ' La danse de l'ours' , un titre fringant joué dans tous les bals folk bretons. 

Pour terminer ton périple du côté du Jaudy tu retournes chez Renan pour assister au concert de Soazig.

Soazig Daniel soigne les animaux et chante, elle a récemment pondu un EP, ' Au-delà des mots'.

Les jardins se sont vidés après le concert donné par une troupe vocale impressionnante, les amis, la famille et leurs compagnons à quatre pattes, sont partis boire  du cidre, on pressent un show confidentiel.

Heureusement pour la jeune personne,  Tréguier est arrivé en rangs serrés après 10 minutes de concert.

Soazig, c'est: une fille, une voix, une guitare et des bandes,  avec au menu des reprises et des compositions,  attention, vin non compris!

Olivia Ruiz ou Zazie  ' J'envoie valser'  pour ouvrir le bal, la voix est claire, les accords de guitare simples, la rengaine touche les âmes.

Puis vient Rose, une copine à Ronsard, ' La liste', on te signale qu'elle sera à Pordic ce 29 juin.

Hoshi ' Ta marinière' voit tes petites voisines reprendre le refrain.

Si Soazig est une chanteuse débutante,  elle montre  pourtant déjà des réflexes de star... est-ce que vous allez bien?

Un oui, timide,  répond à la question bateau.

Rien entendu, Tréguier, vous allez bien?

Ouais! 

' La grenade' de  Clara fait un tabac,  la suite est plus surprenante , personne n'imaginait que Soazig allait reprendre ' Dust in the wind' de Kansas.

Pas de grain de poussière dans la voix, c'était chouette, fondu enchaîné sur 'Sweet Dreams',  dominé par des bandes pas tout à fait sweet.

Stromae en mode castagnettes, voici  ' Alors on danse'  qui précède un premier extrait de son EP., 'Electro coeur' suivi par une seconde compo de sa plume ' Pars'.

Créneau variété/pop  française, agréable,  mais assez inoffensive.

Ce concert ligne claire continue avec Boulevard des Airs 'Allez reste' , suivi par celle qu'on avait presque oubliée,  Alizée et  ' Moi, Lolita' . 

Un troisième titre de son extended play 'La bulle'  lui a donné l'idée d'inonder les premiers rangs de bulles de savon.

Soudain un couac, la bande émet un vrombissement pas sympa, juste au moment où tu comptais sabrer le champagne.

'Au-delà des mots' s'avère moins kitsch que 'Parole, parole' de Dalida   mais plait à la jeunesse et aux mamans,  qui ont adoré ' Pop corn salé' , le tube de Santa, qui précède la dernière salve,  Angèle ' Balance ton quoi'. 

   Si tu recherches des chansons engagées, des textes coup de poing ou profonds, tu peux te passer de Soazig, par contre si tu tiens  à passer un moment délassant sans te prendre la tête,  elle peut répondre à tes aspirations.

 

 

 

 









 



 


dimanche 23 juin 2024

Edda Bel Abysse et Fanny Marcon au Chaland qui Passe, Binic, le 21 juin 2024

 Edda Bel Abysse et Fanny Marcon  au Chaland qui Passe, Binic, le 21 juin 2024 

michel


Pas de Fête de la Musique à Binic, c'était compté sans Arnaud du Chaland qui Passe qui invite  Edda Bel Abysse et Fanny Marcon et propose une jam en after, dans le café-concert le plus rock et le plus lilliputien  des Côtes-d'Armor.

Tu dis.... non personne n'a embrassé Fanny, il ne s'agit pas d'un jeu de boules, ma poule!

Fanny M. est  auteure-compositrice autodidacte qui sévit dans l'univers musical depuis l'âge de 15 ans, la fille est du genre itinérant, on l'a vue ( non pas dans le Vercors, Alain) en Savoie, dans le Lot et ailleurs, elle  semble avoir désormais déposé ses bagages en région toulousaine.

Elle a fait partie du duo Mee and Mee, catalogué comme folk , ce qui est légèrement réducteur,  sauf si tu ajoutes quelques qualificatifs, tels que hanté, gothique, noisy,  ou si tu considères  que David Eugene Edwards fait du folk pour boy scouts boutonneux.

Depuis un petit temps, Fanny joue à la louve solitaire et  se produit en s'accompagnant à la guitare électrique ,  en maniant un set de pédales à effets, archaïque , en tabassant des boîtes de thé Lipton ou d'Arabica, dénichées dans une brocante à Saint-Girons, avec des baguettes piquées chez un Chinois, servant du riz cantonnais made in Bangladesh, de temps en temps, elle se transforme en Hamelin et joue d'une flûte, piquée à un Schtroumpf, pour chasser toute la vermine tapie  dans les coins inaccessibles à l'aspirateur. C'est déjà   un  sacré boulot et de plus, elle  psalmodie des litanies de sibylle hallucinée dans un ou deux micros, eux aussi logés sur le sol .

Détail pas anodin, avant  son entrée en piste le public avait remarqué que plusieurs nattes/ coussins étaient jonchés sur  le plancher, why?

C'est simple, elle donne son concert à genoux, c'est plus pratique pour manipuler l'overdrive, la distorsion, la reverb , la machinerie à loops et  tout ce  qui traîne un peu partout.

Il est 20 25, there she is, elle sourit, met en boucles ses percussions artisanales, plaque quelques accords de guitare, eux aussi mis dans la machine. Le fond sonore répétitif et lancinant, déjà, t'emmène dans des contrées fort éloignées du rationnel, et, quand elle s'avise d'entamer un psaume sibyllin, t'es comme envoûté , tu ne parviens même plus à retrouver le verre de bière que t'avais déposé derrière toi.

Des effets de voix tantôt dramatiques, tantôt  liturgiques, commuent le lament en partition pour messe noire, ton esprit vogue et se laisse porter par un chant auquel tu ne comprends rien mais qui parle à ton inconscient.

Un titre?

Pas de titres, elle improvise et envoûte.

Impossible de faire plus  DIY que les délires  produits par  cette pythie.

Donc, pendant une dizaine de minutes elle a communiqué avec notre psychisme secret  avant d'entamer un second exercice tout aussi spirituel, un sentiment de douleur profonde se dégage de son chant qu'elle accompagne d'une gestuelle dramatique.

Ton cerveau tient à citer des noms, aucun n'est assez proche  de l'univers dans lequel évolue Fanny, mais on avance Patti Smith dans ses moments les plus expérimentaux,  le minimalisme  de Scout Niblett, la creaky music, que certains nomment  Southern gothic  de 16 Horsepower ou Wovenhand, ou le folk doom de Chelsea Wolfe.

Dix minutes plus tard, une troisième mélopée allumée est ébauchée par une amorce nerveuse, les riffs répétitifs et  le chant frénétique,  où on perçoit les lyrics.. rock'n'roll fever...  nous renvoient des images d'Alan Vega, un autre  artiste inclassable, adepte de l'auto-flagellation.

Ici encore, à la manière d'un medium,  elle communique pendant douze minutes avec des esprits dont ta conception cartésienne de l'univers   t'empêche de reconnaître l'existence.

Quelle heure est-il?

Ah, bon, je peux encore vous en ficeler une, elle sort sa petite flûte destinée à charmer les crotales bretons , pousse quelques borborygmes inquiétants, se mue en femme reptile avant de mettre un  terme à  sa performance déconcertante et   intense.

Un grand moment!


Avec Edda Bel Abysse on revient à une idée plus conventionnelle du concert.

Tu fais la connaissance de Lila Gion en 2015, elle se produisait avec le groupe Blemzia à Louvain-La - Neuve, Colline Hill complétait l'affiche. 

Lila a lu Henrik Ibsen et est devenue Edda Bel Abysse, on lui connait quelques singles et deux EP's , un album est en gestation.

Sur scène: un piano électrique, un synthé, des bandes.

Beaucoup de delay sur la voix lorsqu'elle entame ' La vie sans voix' ( cf setlist) , une plage synth pop qui dépeint les désarrois que peuvent connaître la femme, celle  qui parfois, dans sa cuisine, pleure.

Un déballage, oui, mais chargé  de pudeur.  

'Pardon'  présente les mêmes caractéristiques:  beats réguliers et voix en méandres, texte féministe. Elle se balade nonchalamment sur le peu d'espace réservé à l'artiste, se dandine, se tortille, adopte une gestuelle séductrice pour  emballer un voisin intimidé.

'Les trains', un extrait de l'EP 'Mâlesainte', chemine dans nos cerveaux  à la manière d'un tortillard de banlieue, une fois arrêté en gare, on plonge, après un faux départ,  dans l'oeil du 'Cyclope' , heureusement Ulysse était dans le coin pour venir à notre secours.

Elle finit en halètements, le titre se fond dans la suivante ' Garder l'enfant' aux sonorités élastiques.

Imposante gymnastique  vocale sur le morceau qui succède, il est  empreint de sensualité. Comme la setlist plaquée sur le synthé n'est pas respectée, on n'ose avancer un intitulé, mais il est question d'une odeur de peau laissée sur un oreiller encore chaud.

Un brin de voyeurisme avec  'Les couples' , où la voix se fait broderie fine sur fond dream pop vaporeux et  le bruit des vagues en arrière-plan.

Effectivement, on peut se sentir seul(e) face à la mer.

'Le saut dans le grand bain' traite avec  sensibilité  de l'après -deuil,   le mix électro et tonalités orientales frise le génie, un des grands moments du set.

Elle te fixe droit dans les yeux et entame ' Nostalgie avant la fin'. 

Notre histoire n'avait pas vraiment commencé,  déjà  elle se détourne .

 My God, , que les femmes sont imprévisibles et frivoles.

Elle termine le set, après un message électoral peu favorable  à ceux qui ont ramassé le plus de suffrages lors des élections européennes,  par une dernière tirade pleine de sous-entendus coquins.

Merci, bises à tous!


Les clients réclament leur bis.

Arnaud, je peux?

A ta guise, marquise!

Ce sera le langoureux  'Tout est bien'   avec un clin d'oeil au tramway d' Elia Kazan .

Edda sera le 27 juin à Laval ( Guinguette de La Halte) 




 

 

 





 



vendredi 21 juin 2024

Bonjour Minuit - Point Presse du 20 juin 2024

 Bonjour Minuit - Point Presse du 20 juin 2024

Dernière ligne droite pour la saison 2023 - 2024, l'équipe dirigeante réunit la presse locale et internationale pour présenter un des derniers événements majeurs avant la fermeture pour les congés annuels: Le micro-festival Re-Bonjour.

Déjà une quatrième édition pour cette fête   qui succède au festival Happy Day.

Les 6 et 7 juillet  les habitants, enfants et adultes,  du quartier et  les habitués du complexe de la place Nina Simone pourront assister à un événement gratuit sur le thème 'Océan Indien'.

Au programme des concerts, une roller disco parade, des deejays, un initiation au skate, au breakdance, un open mic, une projection, des ateliers masques et collages, la boum du quartier... à boire, à manger, de la bonne humeur et des températures estivales.


Le menu:

Samedi 6/7 :

Roller disco
+ Armel DJ set (dès 15h)
15h-19h, place Nina Simone

Skatepark & initiation
15h-19h, place Nina Simone

Initiation au breakdance
Avec la Cie Arenthan.
17h30-19h, Club

Bad Seeds
DJ set [Brest]
19h-21h

808 Club : SB Vol.1
Showcase rap + Open mic avec Da Titcha
19h45-21h15, grande salle

Lovana
Afro-électro [MDG]
21h45-22h30, grande salle

Mouvman Alé
Chanson expérimentale [RÉU]
23h-0h, grande salle

Rasa
DJ set, électro [IND]
0h-2h30, patio

Dou
DJ set [Nantes]
21h-23h, patio


Dimanche 7/7 :

Atelier masques & collages avec les Mères Agitées
15h30-18h30, patio

La Boum du quartier avec les Ados DJ
16h-16h45, Club

Nouveaux voisins, nouveaux amis - Manuel Merlot
Docu-concert.
17h-18h, grande salle

 

Muriel et Hélène nous rappellent également que ce 1 juillet, en collaboration avec la Nef D Fous, BM accueille Cosmic Psychos avec  Meat Shirt en support.

Et pour terminer un mot concernant le Grrrl Camp, les candidates ont jusqu'au 15 juillet pour s'inscrire.

Le Grrrl+ Camp 2024 est porté par quatre lieux de musiques actuelles bretons : Bonjour Minuit (Saint-Brieuc), La Carène (Brest), L’Echonova (Saint-Avé/Vannes), La Nouvelle Vague (Saint-Malo)

Avec un premier concert fin 2024.


mercredi 19 juin 2024

EP - Restriction - Ixion

 EP - Restriction - Ixion

michel

Label:     Independent

Atmospheric doom metal

La mythologie grecque a inspiré pas mal de groupes dans le milieu metal: Acheron ( du death de Pittsburgh) s'en tient au fleuve des enfers, Styx, de Chicago, aimait l'eau aussi, Hypnos, le dieu du soleil a inspiré Hypnos 69 de Diest, aux States, il y a eu quelques Proteus, tous adeptes d'un métal hurlant,  Medusa,  une des Gorgones est partie jouer du punk à Londres, dans le même ordre d'idée, tu as Chimaira qui crache le feu  à Cleveland, Titan c'est du costaud et du speed metal basque,  on élimine Aphrodite's Child et Dionysos, trop propres, et on se penche sur Ixion,  un duo du Finistère, né en 2004, et ayant comme nom de baptême le prince précipité dans le Tartare, attaché par des serpents, pour   avoir tenté de mystifier Zeus, un grand colérique.

Julien Prat est l'instigateur du projet, son complice se nomme Yannick Dilly.

Après avoir accouché d'une   démo en 2007, ce sont quatre albums qui atterrissent dans les bacs, le dernier ' L'adieu aux étoiles'  date de 2020.

En 2024, Julien imagine d'élaborer un triptyque, le premier panneau du retable, 'Extinction', paraît en avril, la peinture du  second tableau ' 'Restriction' n'est pas encore sèche.

Tracklist:

1.The Laws of Life
2.Breaking the Code
3.A Chimeric Dream Part 2
4.The Advent
5.Turning Point

 All music, concept and lyrics by Julien Prat qui s'occupe des guitares, synthés, keys, du programming et des growls .

Yannick Dilly, lui,  se charge des clean vocals.

Artwork by Vincent Fouquet ( Above Chaos) ,  un monsieur ayant signé des pochettes et visuels pour des groupes comme Tsjuder, Inquisition, Benighted, Nordjevel, Loudblast, Nightfall, Naglfar, Melechesh ou encore des affiches pour le Hellfest ou Headbanger Box.

Il se dit inspiré par Dali, Doré ou Rembrandt. 

Le design, futuriste, montre un cyborg, dépouillé de tout caractère humain, évoluant dans une galaxie abstraite.  

'The laws of life' ,  renvoie vers Isaac Asimov et ses lois de la robotique,  car oui, même  les androïdes  doivent respecter quelques codes.

Rappel, ci-dessous les lois  édictées par le maître de la science-fiction:   (1) un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger ; (2) un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi ; (3) un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

Sur un fond musical plus proche de Kraftwerk, de Jean-Michel Jarre, de la space ambient music, que du death doom  de My Dying Bride ou de Paradise Lost, Ixion nous balade dans un cosmos relativement  serein. La voix de Yannick n'inspire aucun sentiment de frayeur et  peut même  évoquer certaines compositions de Air. Cette plage, aérienne,  s'éloigne donc des efforts de groupes obscurs tels que Astral Lueur( Ukraine)  ou Fear of Eternity ( Sicile)   dont le propos est plus inquiétant, voire carrément gore.

'Breaking the code' présente les mêmes caractéristiques, avec une amorce presque prog rock, le ton change dès que Julien vient poser ses growls sur l'arrière plan planant, qui se transforme en marche cosaque majestueuse, semblant   inspirée par Richard Wagner.

' A Chimeric Dream Part 2', une suite à la première partie, audible sur l'EP 'Extinction', où il était question d'un phantasme sans doute irréalisable : l'immortalité!

Faust n'était pas le premier à en rêver, Prométhée, le voleur de feu, était devenu immortel avec l'aide de Chiron, l'aîné des Centaures. 

Ambiances vaporeuses et  vocaux  désincarnés, Ixion nous entraîne dans son univers mystérieux, une sphère où on a le sentiment d'avoir quitté notre enveloppe corporelle pour évoluer dans un éther où on risque de  croiser le Major Tom, un copain de David Bowie.

L'avènement!

Du RN?

Soyons sérieux, 'The Advent' , ses nappes atmosphériques, son chant, tantôt guttural, tantôt limpide,   nous escorte pendant près de six minutes dans une nébuleuse où tu rases  des centaines d'étoiles, plus ou moins camouflées derrière des nuages interstellaires, faits de poussières et de  gaz.

Tu peux songer à 'Astronomy Domine', mais aussi  au cantique  des anges, lorsque survient un mouvement liturgique.

Le groupe cite Klaus Schulze comme influence, on retrouve effectivement  des pointes de Tangerine Dream dans le travail d'Ixion.

'Turning point', si rien n'est irréversible, nos braves androïdes peuvent toujours faire volte-face.

Dans l'univers de la sci-fi tout est possible, c'est par un chant éthéré, quasi sacré,  collé  sur une  musique cosmique,   qu'aurait beaucoup appréciée Erik Satie, que démarre cette dernière plage.

Après un pont instrumental à la Mike Oldfield, la voix éraillée de Julien prend le relais, il n'est pas question de growls agressifs, la modération est de mise,  pour nous conduire un terme d'un trip sidéral qui te donne  envie de retrouver l'oeuvre de Victor  Vasarely, le peintre qui  a propulsé ses admirateurs  dans l'espace.   


 


 

 

 


mardi 18 juin 2024

Poison Boys · au Chaland qui Passe, Binic, le 16 juin 2024

 Poison Boys · au Chaland qui Passe, Binic, le 16 juin 2024

michel

Un message datant de fin mai:

" Bonjour la France!!!

We’re coming to you directly from Chicago in June!! "
signé Poison Boys!
 
Coup de bol la tournée s'achève le 16 juin à Binic, forcément c'est Arnaud du Chaland Qui Passe qui doit accueillir those who are pumping  new life into the glam/punk/ rock scene, une scène  qui en avait bien besoin, depuis  que les Stooges, New York Dolls ou les Heartbreakers ont disparu pour des raisons diverses: hospice, cimetière, chaises roulantes ou accès d'Alzheimer.
A 17h pile, trois beaux gosses ( dixit Marine)  dans la force de l'âge  et arborant une crinière à faire peur à tous les figaros du monde ( tu penses à Slash, Alice Cooper, tous les membres de Cinderella, de Mötley Crue, de Stryper  ou à Marc Bolan, e a), se pointent et d'emblée une déflagration, dépassant allègrement le niveau sonore perçu lors du décollage de la fusée Ariane, vient chatouiller nos feuilles de chou.
Le signal est clair, ceux qui étaient venus pour entendre de l'ambient, style 'Music for Airports' de Brian Eno peuvent reprendre le chemin d'Orly. 
 Matt Dudzik: Vocals & Guitar, Johnny K: Bass & Backing Vocals et  Matt Chaney: Drums, qui constituent la version 2024 des Poison Boys ne sont pas venus pour nous conter fleurette.
 
Le combo existe depuis 2014, les membres fondateurs se nommaient Matt Dudzik et Mike Lippman , ce dernier est victime d'une overdose fatale la même année, Matt décide pourtant de poursuivre l'aventure et recrute de nouveaux complices. 
Une cassette démo  existe  de l'époque des débuts , d'autres singles ou EP's lui succèdent, il faut attendre 2019 pour la sortie d'un premier LP ( Out of my head), à l'époque, les deux Matt sont accompagnés par  Adam Sheets à la basse. 
2022, parution du second album 'Don't turn on me'  voyant Steve Elfinger comme second guitariste et Nico Bones ( couché Médor) à la basse.
Une compilation paraît en 2023 et un split record ( Poison Boys + Jonesy) voit le jour en février 2024, une première apparition pour l'actuel bassiste,  l'obligeant Johnny K.

T'es coincé, entre une grande bringue ( mot féminin), carburant très sec au pastis, avec glaçons,  et ton pote Gilles. Faut pas souffrir de claustrophobie au Chaland.
  Le trio, qui travaille à l'ancienne, aucune trace de pédales à effets, de synthés ou de bandes pré-enregistrées, attaque son laïus avec la bombe, bien - nommée,  'Headed for disaster'  .
Efficacité à toute épreuve: guitare raw power et dirty riffs,  basse qui cogne et Matt qui bûcheronne à l'arrière, ce n'est que le début,  ça va durer une bonne heure.
'Bustin out' et son intro stonienne  vient exploser à nos pieds et secouer nos entrailles, ... ready to go... qu'il dit sans nous expliquer où il se rend, en enfer, maybe!
La 'Little speedway girl' est encore plus excitée que la 'Sweet Little Sixteen', ils enchaînent sur DYTOM , c'est ce que dit la setlist, tu comprends 'Don't you turn on me'  qui fait passer les Kaiser Chiefs, Vaccines, Kooks, et autres Hard-Fi, pour des petits branleurs, bouffeurs de porridge.
Les grains du chapelet défilent, t'as déjà des ampoules au talon à force de battre le sol: ' Day by day'  ,'Can't get you out of my mind' , 'The searcher' , des trucs qui te renvoient à la belle époque,  celle de Blue Cheer, Cactus, MC 5, et plus récemment, les Ramones.
Elle est comment, ta ville?
Sordide, écoute ' Sleaze City', tu comprendras!
Un petit larsen pour appuyer le propos et on passe à 'Knocked down again', nous voilà acculés dans les cordes, heureusement le gong annonce la fin du round.
Deux secondes de répit, avant la reprise, 'Fast time rocker', attachez vos ceintures, virage sur les chapeaux de roue, avec une image en tête, celle de James Dean!
'Countdown love' est dédié à un  de leurs potes, un mec que nobody in the room knows, puis vient le remuant ' Take a chance with me' , suivi par 'Rubber band' .
On te signale, juste en passant,  qu'une matraque est faite en caoutchouc.
Johnny sourit, te fait un clin d'oeil, ne va pas imaginer qu'il drague, ça fait 20' qu'il est obligé d'élever sa basse vers le plafond pour ne pas blesser les dames qui défilent en direction des lavatories, brave homme!
'About that girl' , une fille que Matt a connue dans le temps, c'était peut-être le morceau le plus calme du set.
Retour au front avec la suivante intitulée ' Pub rock hit' sur la playlist,  ce qui ne dit rien, car ils n'ont pas précisé si c'était du Dr Feelgood, Count Bishops, Dave Edmunds ou du Eddie and the Hot Rods.
Par contre , 'Slow Down' de Larry Williams, repris par les Beatles  a bien été annoncé.
We've got a couple more songs, qu'il dit, en commençant par ' Set you free' qui fond dans le speedé  'Out of my head'  pour s'achever avec 'Motorhead'/ 'Another day'.

Une heure de furie, de sueur et de good vibes, mais le Chaland veut plus.
OK, one more for France, lâche Matt, du coup Loïc se tourne vers La Mecque et récite quelques versets d'un livre saint.
'Judy says'  des Vibrators, achève la messe, amen!

Qui a dit que le rock était mort?

(PS - la setlist n'est pas certifiée à 100%)


 



 

lundi 17 juin 2024

Kingz Mansion au P’tit Bonheur, Guingamp, le 15 juin 2024

 Kingz Mansion au P’tit Bonheur, Guingamp, le 15 juin 2024

 

michel et Clelia Attanasio

 

Samedi 15 mars  dans le Trégor/Argoat/Goëlo, pour s'emmerder il fallait vraiment le vouloir, des concerts à profusion, des Fest-Noz ou Fest-Deiz un peu partout, des tournois de boules, des kermesses à tout ce que tu peux imaginer  et si t'étais du côté d'Yffiniac, tu pouvais même  te rendre à l'office  dans la paroisse Notre-Dame de la Baie.

Avec ta p'tite lady ( merci Vivien Savage), t'as opté pour le P'tit Bonheur à Guingamp qui programmait  Kingz Mansion.

Il niche où ce manoir royal?

Du côté  de Rennes, mais ne t'attends pas à participer à une chasse à courre dans un parc foisonnant de biches, sangliers, bécasses, perdreaux et autres morues,  Kingz Mansion fait du rock, de l'alternatif, qui lorgne vers  King Gizzard & The Lizard Wizard, Fugazi, Tomahawk, Jay Reatard , les Jacuzzi Boys..... donc, tu peux t' attendre à une grosse dose de garage, à des pincées psychédéliques, avec quelques incursions du côté de l'experimental rock.

Les protagonistes ( moins de 100 ans, si tu additionnes leur âge respectif):  Timeri Courtay ( c'est une demoiselle -   Google, please: Timeri en Polynésie = fleur de miel ): Guitare, Chant - Aodren Rüest : Guitare Lead, Chant - Orso Sansonetti : Basse - et  Malo Morvan : Batterie.

Le groupe est né il y a un peu plus de deux ans, les molaires du haut pointent, la dentition est presque complète.

Discographie?

Un premier single officiel a vu le jour en mai, sinon, sur bandcamp tu peux dénicher un EP comprenant des démos. 

19:45',  c'est parti, volume dans le rouge, madame pas toquée,  tique, il est vrai que vu la configuration des lieux, l'intensité sonore  risque de détériorer quelques pavillons ( pas de chasse), ça tombe bien  ce premier titre, troublant,  à la structure complexe,  a pour nom 'Borderline'.

Deux ans d'existence, à peine, mais une maîtrise admirable!

Une guitare ciselée  introduit 'Out of the blue' , la basse se fait mordante, la plage au démarrage groovy  vire soudain garage/ psychedelic rock, avec quelques piques de surf,  loin d'être désagréables.

A classer sur le rayon The Growlers, les Black Lips, Thee Oh Sees!

Timeri introduit la suivante 'Don't be a hero' à la guitare et au chant , bizarrement ce morceau te renvoie vers les Bataves Shocking Blue.

C'est joli et  aérien, le bridge permet à Aodren de placer quelques riffs virulents, histoire d'irriter davantage Madame Le Goff  dont les index  servent de bouchons anti- tintouin. 

'From time to time' ou une  triste histoire  rennaise narrant les mésaventures d'un SDF, victime d'une agression.

Timeri et Aodren se relayent au chant, les guitares cinglent, Malo frappe comme un saint breton, la basse d'Orso a réveillé un ou deux oursons slovènes, ayant  émigré du côté du Trieux, bref, ça bouscule sévère.

Un blanc trompeur incite à des applaudissements intempestifs, la reprise est anarchique, puis vient un mouvement apaisé, le chant se fait  soyeux,  c'est presque du garage prog.

Le bus ignore l'arrêt, ceux qui attendaient parlent de déposer une plainte, le groupe a  embrayé sur 'Pink' ( c'est ce que dit la setlist), même si ce n'est pas la couleur à laquelle tu songeais.

On arrive au dernier morceau du set 1, il est qualifié d'ambient.

Aodren le joue en solitaire.

A l'autopsie  on corrige la description, on garde ambient en y ajoutant fuzz, Marc De Backer de Mongolito, qui passait dans le coin , remarque: pas mal, une idée à creuser.

Break interminable, largement suffisant pour avaler six Ricard, coeur de Lion!

 

21:10' , reprise avec le single ' Mr Nightmare', aux forts  relents Arctic Monkeys , le final chaotique se fond dans la suivante tout aussi virulente  ' Sunken' .

Pas de quartier ce soir, mon cher Jacques, on secoue le cocotier, le prunier, les puces et  les vioques en passant!

'I'm wasting my time', du garage  punk  carnassier, précède ' Don't be a hero' déjà interprété lors de la première mi-temps.

Idem pour le kilométrique ' From time to time' avec fondu sur 'What you want' et 'Pink',  la voix enfantine de Timeri répondant au timbre fiévreux d'Aodren.

En vue du terme, après un solo de batterie farouche, la demoiselle s'accroupit et  manie les différents boutons du pédalier multi-effets pour créer un degré de saturation grinçant.

'Borderline' explique qu'il faut se méfier des amis toxiques et de Britney Spears, une approche hispanisante précède des jaillissements sismiques, et avec une seconde version du catchy 'Out of the Blue' c'est le fantôme de Jim Morrison, et des Doors, qui pointe le bout du nez.

Tarantino s'est dit impressionné, il compte tourner un film sur les berges de la Vilaine et utiliser le titre comme bande son, tout comme la suivante 'Quinn's mansion' ,    du surf psychédélique vicié  présentant quelques senteurs desert rock pas désagréables.

Quoi, le casting?

Anthony Quinn a été pressenti!

C'est la dernière, qu'il dit: ' Saturday night' ( Sunday morning, from dusk till daw), un titre inspiré par la vie nocturne foisonnante de Douarnenez, une ville qui sent plus  la sardine,  que la morphine.

Cette ' berceuse' à la Buffalo Tom  se termine sur un effet Larsen strident pour faire plaisir à Lupin.

A la demande générale d'un client allumé, le groupe propose une reprise foudroyante de ' New-York City cops' des Strokes.

Les cordes vocales d'  Aodren étant sur le point de rendre l'âme, le concert, fougueux, s'achève ici!

  Kingz Mansion sera aux Fêtes de la Musique à Douarnenez le 21 juin.










 

 

samedi 15 juin 2024

Lescop et Jeanne Bonjour à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 14 juin 2024

 Lescop et Jeanne Bonjour à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 14 juin 2024

michel

Un jour avant l'ouverture officieuse des fêtes de la musique dans les Côtes-D'Armor, Bonjour Minuit accueille un double plateau:   Lescop et Jeanne Bonjour.

21:00, les Briochiens sont au rendez-vous, une jeune demoiselle,  blonde, au visage pouvant évoquer une Virginie Effira à 20 ans, se présente.. Bonsoir, je suis Jeanne Bonjour, c'est mon  nom véritable,  je sais, Jeanne Bonjour à  Bonjour Minuit, c'est singulier, mais pas plus que Vanessa Paradis au Paradiso.

Je suis seule ce soir , non, ce n'est pas pour vous seriner du Mireille Mathieu, c'est pour vous annoncer que mes acolytes habituels, Léo et Antoine, m'ont dit, débrouille-toi sans nous, il y a du foot à la télé.

Jeanne, de Rennes, va donc pianoter et/ou chanter sur des bandes, des titres extraits de son EP ' 13 ans' et de l'album  'Nouvelle ère', tout en nous exposant des pans de sa vie ou en nous déballant quelques vannes spirituelles, car la Miss,   malicieuse, ne craint rien, ni personne, ce qui donne du piment à son show.

Après une brève intro au piano, elle quitte les touches, empoigne un micro pour se balader près des premiers rangs en chantant 'De passage', à entendre sur le LP ' Nouvelle ère'.

Un titre synth pop  à la fois dansant et mélancolique, sur lequel Jeanne se pose des questions à propos de sa vie amoureuse.

C'est catchy,  frais, tonique,...on sait qu'elle ne raffole pas des comparaisons avec Angèle, Suzane  ou   Marie-Flore, pourtant,  on se promène dans les mêmes rayons. 

Le midtempo ' Silence'  chanté sur un mode détaché est plus profond qu'il n'en a l'air, lors d'un dernier mouvement, amorcé par une détonation assourdie, des beats soutenus changent la donne et t'invitent aux déhanchements, alors que la voix monte, monte et monte encore, pour exprimer son désarroi.

Retour au piano pour ' A mes amours' , encore un titre imprégné  d'un sentiment de   tristesse et  d'abandon,   sans tomber dans les excès qui mènent à la dépression .

Elle sourit, mais son univers  baigne dans un halo mélancolique, ..où est la puissance, quand je suis dans l'errance ....confie-t-elle.

OK, vous avez encaissé trois titres déprimants, avec 'Regrets' vous allez pouvoir danser.

Saint-Brieuc bat des mains pour accompagner la confession de la belle, qui fait preuve d'une spontanéité touchante.

Après une nouveauté toujours aussi troublante, elle enchaîne sur  ' Ce soir'  et ses sonorités arabisantes.

Elle ajoute , avec ce titre t'as toutes les chances de pécho cette nuit, elle joue à l'allumeuse, se déhanche, sourit sensuellement, tout Saint-Brieuc craque!

J'ai repris  Crip en français.

 Euh, en fait il s'agit de ' Creep' de Radiohead, la  cover décalée  tient presque du génie.

Voilà, je vous quitte avec 'Série B', un dance track  fringant.

T'as le bonjour de Jeanne, qui après ce set pétillant s'en va vendre sa marchandise au stand merch.

Lescop.

Matos prêt en moins de deux et pourtant il a fallu patienter jusqu'à 22:15 avant de voir arriver les musiciens...faut que le bar tourne!

 Mathieu Peudupin avait mis Lescop en pause,  il a fallu huit ans avant de le voir proposer un successeur à 'Echo', en février 2024 , la France découvre 'Rêve parti'.

Non, il ne percevait pas d'allocations chômage, Saint-Brieuc avait d'ailleurs eu l'occasion de le voir lors du Festival Art Rock avec le projet Serpent, qu'il qualifiait de groupe post-funk d'influence The Rapture.

Là, il revient à ses premières amours, la new wave saupoudrée de cold wave, qualifiée par la critique  de Frenchy but Chic.

Pour la tournée de promotion il a monté un  nouveau Lescop Band  très performant, seul hic, il faut engager un détective branché pour retrouver le nom de ces mercenaires. A la batterie augmentée d'éléments électroniques, il a conservé le fabuleux Cyprien Jacquet (aka Wendy Killman), à la basse, au synthé et secondes voix, on a vu une grande fille, douée: Camille Frillex, le troisième élément, encore un crack, manie la guitare et des synthés et si en fin  de concert Lescop a mentionné un nom, celui -ci était couvert par la musique et n'a pu être déchiffré par tes pavillons amoindris, sorry ( on avance toutefois le nom de Martin Lefebvre, un animal à sang froid).

Après une intro synthétique, suivie par des beats métronomiques, il entame 'Elle'  de son  phrasé caractéristique, détaché et aussi chaud qu'un glaçon perdu dans un verre de pure malt. 

 Ça faisait une paye que tu n'avais plus croisé la route du dandy de l'Indre ( le Brussels Summer Festival de 2017 et avant ça, au même programme que Daniel Darc, en 2012, aux Nuits Botanique) , ce premier titre t'a impressionné, et t'étais pas le seul à estimer qu'on allait assister à un grand concert.

'Exotica' confirme cette première impression,, une plage magnétique, portée par une basse tropicale. Oui, on sent encore et toujours l'influence d'Etienne Daho dans cette new wave à la française.

Sur l'album, Halo Maud donne la réplique à Lescop, sur ' La femme papillon' ce soir, ce rôle est repris par Camille. 

Fallait se méfier du baiser de la femme araignée, celui de la femme papillon est tout aussi empoisonné.

Un grand titre pour lequel l'élégant chanteur adopte une gestuelle de lépidoptère, empruntée à Annabelle Moore, que tu peux admirer dans la Butterfly Dance.

Un saut dans le passé avec 'David Palmer', un premier titre voyant apparaître la guitare.

Rien que pour la première ligne... Il ressemble à Pierre Clémenti... tu as apprécié ce David Palmer  qui évoque Serge Gainsbourg .

Un synthé grinçant amorce 'Radio' aux sonorités 80's  limpides, il est suivi par un des hits de 2012, ' La nuit américaine' qui voit le public, déjà chaud , s'embraser davantage.

Il n'y a pas que les States dans ses rêves, là,  il nous emmène au Japon, après les bruits de sirènes,   'Tokyo la nuit'  déboule,  l'obscurité, la vie nocturne  et les grandes métropoles,  hantent un  esprit  où tout tourbillonne sur un fond post punk.

Sur l'imparable et saccadé  ' La plupart du temps',  il entame un nouveau dialogue avec la mystérieuse Camille, Saint-Brieuc, envoûtée,  chaloupe aux sonorités de cette  valse  synth wave, suivie par 'Grenadine' à l'introduction majestueuse.

Même les boissons sucrées peuvent prendre une teinte sombre.

Basse et guitare en éclaireurs, Lescop bat des mains, le public l'imite, quelques effets caoutchoucs au synthé, c'est le lancinant  ' Le Vent' ,qui terminait l'album de 2012, qui vient ébouriffer les cheveux.

Deux notes ont suffi,  une voisine a reconnu 'les garçons' le tube du dernier album.

Petit rappel, en 1963, déjà, Richard Anthony avouait " les garçons pleurent", on est loin de l'idéal masculin, viril et insensible.

Après avoir rafistolé un micro récalcitrant, il vient chanter  'Dérangé'  au milieu de la foule, des dizaines de smartphones immortalisent l'instant.

Et 'Le jeu'?

Une dangereuse  chandelle, Isabelle, méfie-toi!

Dancing time pour suivre, ' Tu peux voir' avec le travail étourdissant, de celui qu'on appellera Martin aux claviers, voit la voisine de tout à l'heure transformée en danseuse étoile, sans tutu.

'Marlene' avait mis les bouts pour ne pas entendre le bruit des bottes, le chanteur rend un  hommage percutant  à celle qui fut 'Der Blaue Engel'  .

Une séquence philosophique précède celle que tout le monde attendait, surtout celles qui sont à la veille de passer le bac, Lescop  est facétieux ce soir: 'La Forêt'.

Merci qui?

Marie?

Euh, The Cure, plutôt!

Fin d'un concert étoilé, pas vraiment, il  nous accorde deux titres en rappel: le mélancolique  'Rêve parti'  et ' Un rêve'  une tuerie pondue en 2012.

D'après Lescop,   à  La Cigale le public était survolté , ici,  à Bonjour Minuit tous les plombs ont sauté !

 














vendredi 14 juin 2024

EP How Will I - Nora Fox

  EP How Will I - Nora Fox

michel

 Brontosaurus Records 

folk/pop

 Nora Fox Blackall, du Connecticut,  a plusieurs cordes à son arc, elle joue de divers instruments, compose,  chante, danse ( freestyle ou ballet) , écrit , publie des poèmes, peint, dessine, fait du cinéma, du théâtre, de la télévision  et voyage!

Du tricot?

Oui, et de la confiture!

Elle a eu l'occasion de se produire au Carnegie Hall  où elle a interprété certaines de ses compositions, accompagnée par le Chamber Virtuosi Ensemble.

Elle a chanté du Haendel, a fait partie de la troupe ayant monté un Broadway revival de  The Sound of Music,  joué du Shakespeare,  dansé  aux côtés du maître du butô Takuya Muramatsu, a, pendant un temps,  fait partie du groupe de pop orchestral  Arc Iris...  et pourtant sa discographie est des plus discrètes. 

Sur soundcloud tu peux écouter quelques titres datant d'il y a 10 ans  et d'autres plus récents , une chaîne YouTube à son nom propose  des reprises telles que 'Why do fools fall in love' ou 'In Love' , un extrait d'un musical, signé Seth Bisen Hersh.

Il y a du changement à l'horizon, avec la sortie récente de l'EP 'How Will I ' sur Brontosaurus Records .

Quatre titres:

 1.How Will I 03:47

2As the .Sky Unfolds 03:50

3.I Just Met You Again 02:36

4.Home Again 05:00 

 - Produced by Nora Fox & Devon Yesberger
- Mixed & mastered by Devon Yesberger 

ou  pour Home again:  produced by Louis Cato & Nora Fox
- Additional arr. by Will Platt
- Executive produced by Lauren Henderson
- Mixed & mastered by Daniel Sanint, Flux Studios NYC 

Au chant: Nora Fox.

et  pour How Will I
- Piano, vibraphone, guitar, organ: Devon Yesberger
- Violin & viola: Chase Potter


pour Sky Unfolds
- Ukulele, flute: Nora Fox
- Charango: Will Platt
- Guitar & organ: Devon Yesberger
- Bass: Jayla Chee

pour I Just Met You Again
- Piano & organ: Devon Yesberger

pour Home Again
- Guitar: Louis Cato 

La pochette montre une Nora Fox enfant , très sérieuse et fixant le photographe. 

'How will I' débute par une intro mélodieuse au piano, sur laquelle  se pose la voix aérienne de Nora, les cordes viennent enjoliver harmonieusement la ballade en vue du terme.

La berceuse dégage  une impression de délicatesse, d'intimisme  et de légèreté  qui renvoie vers le chef-d'oeuvre de Carole King,  'Tapestry'.

C'est l'aube, le ciel se dévoile, les étoiles vont se coucher, un ukulele,  joué en retenue, amorce ' As the Sky unfolds' , le charango de Will Platt, la basse de Javla et  la guitare ou l'orgue de Devon se font tout aussi discrets, tandis que Nora salue l'aurore en gazouillant tel un troglodyte mignon.

Quand la flûte intervient pour accompagner le concert des oiseaux, les fleurs, jusqu'ici endormies, se redressent, le soleil les gratifie d'un clin d'oeil complice,...ça va être une belle journée!

On enchaîne sur une autre piano ballad,  'I Just Met You Again' est chanté d'une voix vibrante qui peut évoquer une autre Norah, fille de Ravi Shankar.

Un peu plus de deux minutes trente de fraîcheur, de tendresse et d'émotion: la simplicité,  l'absence d'accessoires excessifs ou pompeux, s'avèrent bénéfiques.

Pour ' Home again', Nora a changé d'optique, le piano est remplacé par une guitare acoustique, maniée subtilement par Louis Cato, un monsieur ayant  un beau bristol à présenter: Bobby McFerrin, Marcus Miller, John Scofield, Mariah Carey, John Legend.. .

Un soupir, un murmure, des cordes à peine effleurées, la nostalgie coule à grands flots, comme dans les plus grands succès des Carpenters, c'est le moment de fermer les yeux et d' écouter avec recueillement.

Inutile de t'inscrire au programme 'la félicité au quotidien ' pour te libérer du stress et des contraintes de la vie ' moderne' , il suffit d'écouter l'EP ' How will I' de Nora Fox!




 

 


lundi 10 juin 2024

Tarafikants en déambulation à Saint-Quay- Portrieux , le 9 juin 2024

 Tarafikants en déambulation à Saint-Quay- Portrieux , le 9 juin 2024

 

michel 

L'association Arpège des Arts propose, en ce mois de juin ensoleillé, une  escapade dans les Balkans.

Du 4 au 9 juin, les Balkans s'exportent à  Saint-Quay-Portrieux, le programme prévoit des expositions, du cinéma, des extraits littéraires, des conférences, de la goulash , de la banitsa,  du tarator, de la ciorba, du raki, du Nicoresti ou du Tcherga et... des concerts. 

Après avoir fait danser les convives du dîner dansant, au Kasino de la station balnéaire, le samedi soir, le plus balkanique ( du calme Joey et vous aussi les fraudeurs)  des groupes rennais, Tarafikants,   déambule en musique, le dimanche à l'heure de l'apéro, rue Clémenceau  avant de se poster au bar de la Marine pour terminer son périple. 

La mixité totale prévaut au niveau line-up: trois éléments féminins, trois messieurs: le boute-en-train Marie-Amélie Gayard mène le bal ( flûtes diverses: kaval, tárogató, traversière..  et chant en roumain) / Florica Sandu  et Marie Lemesle  au violon/ Olivier Lecointre au tuba/ Dimitri Halasz à l'accordéon et Frédéric Dupont au tambour tapan,  que tu frappes avec des baguettes, pas destinées à manger des sushis.

Donc tarafikants, que tu ne confonds pas avec trafiquants, un taraf en Roumanie étant un ensemble de musique traditionnelle, on ne t'apprend rien, tu connais le Taraf de Haïdouks et t'as vu l'admirable film 'Latcho Drom' de Tony Gatlif ou 'Skupljači perja' ( J'ai même rencontré des Tziganes heureux) d' Aleksandar Petrovic, interprète des airs des Carpates  comme on les joue lors de festivités diverses ou dans les tavernes du côté de Pitesti, de Craiova ou de Brasov.

Tu dis?

Oui, Dracula fréquentait ces endroits, et buvait un coup de vin avant de se désaltérer d'une autre manière.

T'étais attablé en terrasse, avec madame, au Bon Dieu sans Confession  quand le taraf a commencé son aubade, très vite un attroupement s'est créé, tandis que les violons virevoltaient allègrement, que Marie-Amélie faisait la nique aux mouettes et goélands avec sa petite flûte, que l'accordéon, pas rance, de Dimitri caracolait joyeusement, que le l'imposant tuba  d'Olivier et le tambour de Frédéric rythmaient la cadence.

Les passants ont vite accompagné les musiciens en tapant des mains et en frappant le pavé des talons, faut dire que des titres tels que 'Ce dor, ce chin, ce jale'  ou 'Joc țigănesc' invitent à la danse.

Les Bretons habitués aux Fest-Noz ne s'en sont pas privés et ont entamé une gavotte rom très réussie.

Un titre chanté ( ? 'La carciuma de la drum') a donné des ailes à Yvette et à  son compagnon, deux habitués des cours de danse tzigane donnés par Mariska.

La fête continue plus loin, clame le chef, suivez-nous, on descend vers le port, toujours en musique.

Un nouvel arrêt face à la Crêperie a rameuté davantage de badauds, ravis d'entendre des chants ou danses  tels que  'Brâul' ou  'Racenica'.

En apothéose le sextet a terminé son aubade au Bar de La Marine devant des clients enthousiastes.



samedi 8 juin 2024

Warm Up 2 du festival Attrap’Sons, avec Pepper Beef, à la Brasserie Distoufer, Guingamp, le 7 juin 2024

 Warm Up 2 du festival Attrap’Sons, avec Pepper Beef, à la Brasserie Distoufer, Guingamp, le 7 juin 2024

michel

L'édition 4 du  festival Attrap'sons doit se dérouler, du 23 au 25 août sur l' esplanade du château, à  Châtelaudren-Plouagat.

Un festival qui avait eu la malchance de voir son édition inaugurale de 2020 annulée suite à la situation sanitaire inquiétante, loin de se décourager, l'équipe de Fest in Leff a remis le couvert en 2021, avec un Cali éblouissant en tête d'affiche.

2024, promet de belles vibrations, la carte annonce Joey Starr, Superbus ou Asian Dub Foundation, pour ne citer que quelques noms.

La tradition veut que le groupe ou l'artiste lauréat du tremplin précédant le festival se retrouve à l'affiche, Morskoul a remporté tous les suffrages, devançant Pepper Beef.

Pepper Beef, invité par les organisateurs pour un second warm-up, se déroulant à la Brasserie Distoufer, à peine remise de son  festival WAR RAOK’N ROLL #3.

Un podium est installé sur la terrasse, le soleil est au rendez-vous, Guingamp aussi, les différentes bières proposées par la Brasserie coulent à flot, un fantaisiste a voulu commander une pepper beef pizza en confondant Distoufer et Domino's, le groupe breton ne s'en est pas formalisé et, à 19:30', pile, a entamé son prêche.

D'après les gazettes locales, Pepper Beef  se forme à Lamballe en 2020, juste après avoir avalé l'hostie  tendue par l'homme d'église, lors de leur communion solennelle.

Les jeunes gens donnent quelques concerts, très peu en 2020 ( va-t-en savoir pourquoi) , un peu plus en 2022 et encore davantage en 2023, année qui voit la sortie d'un premier EP ( Other Self).

En 2024, ça tourne  pas mal, merci!

Le line-up: au chant, Maïa Gasnier, alias Maïa pète une corde, aux guitares, Maelan Auvray et Baptiste Wagner, à la basse, Arthur Guinard et aux drums, Quentin ( arrivé en 2024) .

Une guitare, une voix, proche de celle de Sarah ( devenue Sam) Bettens de K's Choice, le midtempo ' Devil in Me' , aux accents vaguement grunge, est sur les rails.

Les guitares s'enflamment, basse et batterie se tendent, la voix de Maïa jouent à l'élastique, du coup on est plus proche de Hole que de Lana Del Rey.

 Une entrée en matière âpre et déterminée, ils en ont sous le capot, ces jeunes Bretons, leur steak au poivre arrache salement la gueule., normal,  quand on est possédé par le démon.

Une attaque sèche à la gratte amorce 'Frog', Maïa invective  un gars assis plus loin, tend un doigt vengeur dans sa direction, I see this man , celui qui porte un manteau noir,  elle s'énerve vachement, hurle, les garçons suivent le mouvement , ça mitraille sec...  des cuisses de grenouille au menu ce soir, en écoutant RATM?

Tac, tac, tac,.. fait Quentin pour amorcer ' The last clock' , un morceau plus funky décoré d'un solo de guitare incandescent.

Tous à genoux, ( sauf Quentin coincé derrière ses caisses), Arthur a saisi une guitare sèche pour entamer 'Another pill', un comprimé pas si dur à avaler car proposé en mode downtempo.

Baptiste tire quelques effets magnétiques, d'influence Pink Floyd,  de sa guitare Tokai, qui ne vient pas de Hongrie mais  du Japon, tandis que Maïa se fait  implorante. Insensiblement le ton monte car Arthur a repris la basse, pour nous mener vers le terme de cette chanson analgésique.

Dans l'oeil du cyclone:  t'es plus au moins protégé,  tu t'attendais au pire  car autour de toi l'orage gronde, il pleut des câbles,  d'effrayantes  ondes de tempête sévissent, mais non ' Eye of the hurricane' débute mollo et poursuit sa route paisiblement , on a échappé à un nouvel épisode catastrophe, prédit par les Verts.

Maïa: j'ai écrit ' My Mind' en pensant au mec qui m'a largué, il y a quatre ans.

Encore un titre qui part en sourdine pour monter crescendo.

Distoufer, tu chantes avec moi ou je te filme et envoie la vidéo à ta femme, à laquelle tu as dit que tu te rendais à la messe. 

25 gosiers s'époumonent, sans arriver à concurrencer vraiment Maïa, en scandant my mind, my mind, my mind ...

Un tube en puissance, t'as soufflé Frank Black.

Il y a du boeuf, des grenouilles, des pilules, 22, voilà les poulets: ' Chicken balls.

Car les poulets en ont de grosses  et de bien dures, le titre mordant et épicé frappe fort, du coup elle prévient...don't try to call the police... ce qui n'était pas notre intention.

Après un passage lyrique à la guitare, ramenant le calme dans le poulailler, soudain, le coq aperçoit Goupil et forcément , une débandade infernale  fait place au flegme relatif qui régnait dans la basse-cour.

La suivante se nomme ' Deep Inside' annonce la chanteuse et c'est parti pour une plage tout en saccades et soubresauts,  chantée d'un timbre agressif, rappelant le chant hargneux de Sandra Nasić ( Guano Apes).

Après un effort solitaire de Quentin, 'Fly Away'  s'élève haut dans les cieux,.

Encore un titre heurté au chant scandé que tu reçois comme une méchante claque en pleine poire.

Comme il fait plus de 7 minutes, les garçons en profitent pour partir en jam,  plus percutante que le truc qui dégouline et passe par les trous de la tartine, que s'enfilent tous les Frères Jacques chaque matin, sauf le dimanche, le jour du croissant chaud.

Voilà on est arrivé au bout des 50 minutes d'un concert intense, riche en émotions, donné par un jeune band enthousiaste et qui connait la définition du terme panache.

Après un quizz  intellectuel qui te permet de remporter quelques babioles, Pepper Beef revient pour un second set, quasi une copie conforme du premier, si ce n'est qu'ils ont eu la bonne idée de costumer  certains morceaux  de nippes différentes, en privilégiant l'improvisation, l'usage du fuzz  et  parsemée, parfois, d'une formule destroy.

La soirée se termine par le tirage de la tombola avec comme gros lot un passe trois jours pour le festival.

PS: t'as décroché un briquet !




 

 

mercredi 5 juin 2024

EP - Mirrorball - ELBA

 EP -  Mirrorball  - ELBA

michel

 Nordic Music Society

Elba.

Une île bien connue de Bonaparte?

Non.

Un dessert à base de pêches et de glace vanille?

T'es con, melba n'est pas elba.

Une agence de publicité?

Non, n'insiste pas, ce n'est ni un parfum, ni un hôtel de luxe, ni une marque de maroquinerie... ELBA est le nom choisi par  Ellen Østervig Bathum pour élaborer de la musique 

Elle  vient de Thy dans le Jutland ( Danemark) , son parcours musical , qui a démarré il y a plus de sept ans,  la voit passer par de grands festivals danois  ( Roskilde en 2019), le Copenhagen Pride ou le Alive Festival à Thisted.

'Antidote' son debut single de 2018 frappe les imaginations, ...there's a sense of Robyn's rebellious individuality on show ... signale le webzine Clash.

D'autres singles, toujours dans la veine dance pop, succèdent à 'Antidote', puis viennent les EP's  'Remember Me' et 'Speak' , suivi par un trois titres ' New Beginnings'  puis l'album ' Teardrops & Blind Spots'  et d'autres singles, dont certains se retrouvent sur l'EP 'Mirrorball' sorti le 24 mai.

Tracks:

 1 We Can Do This 2 Kindness 3 You Do You 4 Confetti 5 I'm A Dancer

Pour les crédits,  il a fallu  jongler pour dénicher des noms: 

Ellen Bathum: vocals, OK 

 Sont encore annoncés, Mads Bunch Johansen ( drums, programming),  Nikolaj Poulsen ( guitars),  Astrid Cordes ( synthetizer) , Aske Vang ( bass), Daniel Brandt ( bass), Mathilde Helding ( cello) .

Elba prend la pose sur la photo de pochette, signée Sebastian Vistisen Toft & Alice Birkebæk Fredsøe.

Fringues scintillantes, cheveux gominés, longue tresse pendante et oeil dirigé droit vers l'objectif, pour nous dire je suis là, viens avec moi sous la boule à facettes, on va bouger toute la nuit!

C'est parti, 'We can do this', on te met au défi de ne pas remuer sur ce titre fait pour le dance floor, quant au refrain  super addictif , il va s'imprégner dans tes cellules pendant des heures.

L'intro, chantée d'un timbre enrhumé, vire très vite dance pop, avec une basse omniprésente, des beats efficaces et quelques gimmicks sophistiqués au synthé, la voix sucrée fait le reste, ...can't get it out of my head... te souffle Kylie.  

'Kindness' pulse à mort, Elba semble avoir inventé un ethno electro tribal, qu'on peut, à la rigueur, rapprocher de Tom Tom Club.  

A gauche on a lu ..  At its core, this song is a self-love anthem..., à droite, on tape sur le même clou... ELBA gifts us with a feel-good pop track that’s all about celebrating self-love.

Anyway, ça claque plus que gentiment! 

Comme les deux titres précédents, 'You do You' pétille comme le meilleur Dom Pérignon, ici encore la basse joue un rôle prépondérant, tandis que  le fond sonore, tapissé par les guitares, le synthé et les percussions, explose en un millier de fragments lumineux, transformant la chanson en feu d'artifices glorifiant l'estime de soi.

Sortez le canon à 'Confetti' et que la fête continue!

 Une petite musique joviale  introduit l'hymne, qui s'emballe après 60 secondes  pour tourbillonner follement tout en semant des milliers de chutes de papier multicolores.

Il n'est pas si loin le temps où le jet de confettis était un prétexte pour approcher une personne du sexe opposé lors du carnaval, d'ailleurs, Elba confiait lors d'une interview  ‘Confetti is  a love song to my boyfriend'.

Un conseil vert: penser aux cotillons biodégradables , merci qui?

Marion Cotillard?

Pour terminer l'exercice, Elba propose  ' I'm a dancer'., un titre vibrant , célébrant la joie de vivre et l'art du lâcher prise,  pour oublier sur la piste de danse  les moments sombres qui peuvent ternir l'existence.

The light always returns, affirme-t-elle, si  'Mirrorball' peut pendant un moment éloigner les idées néfastes qui traversent l'esprit des gens  et leur  rendre le sourire, j'aurai  réussi mon pari!

Positive songs can transform a bad day, donc tu te fais une playlist comprenant, e a,  'Daisies' de Katy Perry, 'I love me' de Demi Lovato,  'Walking on Sunshine' de Katrina & the Waves , 'Celebration' de Kool & the Gang, 'Feeling Good' de Nina Simone et tout l'EP ' Mirrorball' d'ELBA!