The Gatsbys lors du
Festival Jazz sur la Mer à St Brieuc pour les jeudis du jazz au Légué -
Halle du Bélem à Saint-Brieuc, le 22 août 2019
Dans les gazettes, début juillet: Neuf concerts de jazz vont émailler les soirées d'été sur le port du Légué, Jazz-sur-la-mer propose "Les jeudis du Jazz" , un festival programmé à la halle du Bélem et au carré Rosengart les jeudis de juillet et d'août.
Le 22 août, à 21h, le programme prévoit The Gatsbys sous les Halles du Bélem au Quai Armez, sur la rive briochine du Légué.
L'association a aligné plusieurs rangées de sièges, tous occupés à 21:10' lorsqu'un membre du comité, le brave Gérard, vient annoncer di gattes billes.
Un quartet rapplique, l'élément mâle est fringué de noir, le galurin n'est pas obligatoire, il se compose de Julien Vinçonneau à la guitare Ibanez ( il dirige son propre quartet et a sévi au sein de diverses formations dont DBStraße, Marilou Sous la Neige - Gainsbourg Experience ou le Louisiana Quartet/
Nicolas Gautier au saxophone ( Nicolas Gautier Sextet, Khagely Trio ou Horns to be Alive) et Xavier Normand à la contrebasse et au charley ( Doucha, Alice Jazz Trio, le quartet de JuJu, Sweet N So, etc...).
Aux vocaux, Elora Antolin, professeur de chant en Touraine et active chez Miranda, Shades, The Fluffystockings, Jazz Canto, etc...
Tous les protagonistes font partie du collectif Mabel Jazz Band, avec The Gatsbys ils ont décidé de nous replonger dans les roaring twenties, celles de Scott Fitzgerald et de son célèbre ' The Great Gatsby'.
Une époque qui voit la femme s'émanciper....désormais, elle sort seule, boit, fume, drague et vote!
Les reines se nommaient Joséphine Baker, Coco Chanel, Louise Brooks, Dolores del Rio , Alice Babette Toklas ou Gertrude Stein.
Les soirées étaient décadentes malgré la prohibition, gangsters, poètes, dandies, flappers et vedettes de cinéma se côtoient, la lost generation se permet tout et vit à du 250 miles à l'heure.
Le répertoire du quartet, dont la nana porte une robe dessinée pour Clara Bow, repose sur les standards jazz des années folles.
'Cheek to cheek' ouvre le set, après deux soli judicieux ( guitare et sax), le titre de Irving Berlin prend la déviation scat et d'emblée la clientèle se rend compte qu'elle n'a face à elle ni des crabes, ni une mégère.
Fred Astaire a cherché Ginger Rogers en vain pour l'inviter à un pas de danse, joue contre joue.
'The Sheikh of Araby' suit sur un tempo élevé, le schéma demeure identique, soli et scat tandis que la contrebasse s'occupe du ciment.
Les standards défilent pour le plus grand plaisir de l'audience: 'Take the A train' pour passer de Brooklyn à Harlem, 'Route 66' pour descendre plus bas, 'Let's do it, let's fall in love' de Cole Porter, caressant et velouté, puis un ' Sweet Sue' plus nerveux.
Doigté et finesse caractérisent le jeu de Julien l'hidalgo, satin et duvet pour le saxophone, rythme et rigueur pour Xavier qui n'a de Normand que le nom, quant à la sublime Elora, grâce et chic lui conviennent à merveille.
Place à l'acrobatique ' Bernie's tune' suivi par un cours de danse donné par Spike Jones and his cityslickers ' The Charleston' .
' Ain't she sweet' de 1927 achève la première manche de la party.
Les danseuses ont un coup de mou?
Non, Gérard vient nous causer de l'avenir, incertain, du festival avant de céder le micro à Miss Antolin.
Lady Gaga et Tony Bennett ont repris ' The lady is a tramp' de Lorenz Hart/Richard Rodgers, pas mal, mais donnez-nous Ella Fitzgerald, she was on top.
Puis vient la pièce maîtresse du show, une version rocambolesque de 'Caravan' introduite par une contrebasse audacieuse aux bruitages dunes du désert et crissements de scorpion sur les cymbales, le sax et la guitare rejoignent Xavier après de longues minutes avant d'entendre la séduisante chanteuse proposer un soliloque pas chameau.
Qui connaît Mildred Bailey?
La liqueur?
C'était une meneuse de revue célèbre dans les années 30, voici le swing 'Doin' the uptown lowdown' que l'on retrouvait à son répertoire.
Irving Berlin, encore, avec 'Puttin' on the Ritz' .
Je m'habille comment?
Try to look like Gary Cooper, c'était la référence en matière de coolitude en 1930.
'I want to be happy' , ' I got rhythm' et une version en onomatopées de ' It don't mean a thing' nous conduisent vers la dernière ligne droite.
Saint-Brieuc, préparez-vous psychologiquement, il n'en reste qu' une, 'I wanna be like you', extrait du 'Jungle Book'.
Joe Dassin se pointe pour lui refiler un bouquet d'églantines et mendier un dessert, il sera servi à Haarlem au Savoy Ballroom, ' Stompin' at the Savoy' termine le bain de jouvence!
En 2019, ça rigole moins...