Cali, il y a une dizaine de jours:
La tournée "Cali chante Léo Ferré" plonge vers ses dernières dates...
avec vous j'espère...
Je vous embrasse.
Cali
On vient, Bruno, tiens- nous une place!
Si la magnifique salle ' Le Quai des Rêves' n'affichait pas COMPLET pour la venue du chanteur des Pyrénées - Orientales, on n' en était pas loin !
Etonnamment peu de jeunes au rendez-vous, mais pas mal de spectateurs ayant eu le bonheur de croiser, un jour, il y a longtemps, Léo Ferré sur une scène.
Fameux défi que de s'attaquer au répertoire de celui qui aurait eu 100 ans le mercredi 24 août 2016, Cali ose tout!
L'album, une réussite, compte 16 chansons, le tour de chant, un triomphe, bien plus, pendant deux heures la salle a vibré, versé quelques larmes, chanté, hurlé, dansé, ri et applaudi à tout rompre lors du spectacle proposé par les trois protagonistes, ayant investi une scène sobrement décorée.
20:30', après un bref sermon d'introduction proposé par une administratrice du complexe culturel... photos et vidéos à proscrire.....le théâtre est plongé dans l'obscurité, la voix du fils du directeur du personnel du casino de Monte-Carlo jaillit sur bande... elle récite le fameux 'Préface' , un texte démantelant la poésie contemporaine, on était en 1956!
De l'ombre surgissent les musiciens, Augustin Charnet ( ex Kid Wise, vu au BSF en 2015) aux claviers, piano, synthé et Miky Biky ( Michael Ponton), de Dionysos, aux guitares.
Ils ne sont que deux, ils abattent le boulot d'un orchestre symphonique.
Cali, légèrement épaissi, les suit pour entamer ' C'est extra'.
La voix est sobre, juste, belle, Bruno Caliciuri oublie Cali pour un instant, il vit le texte, seule la gestuelle rock rappelle le personnage adulé par la jeunesse.
Le trio enchaîne sur une comptine, 'L'enfance', Ferré pouvait faire dans l'intime!
C'est l'heure des salutations, avec l'accent catalan.. Bonsoir tout le monde... il envoie '20 ans' .
Cali rugit, Augustin se lâche, Lamballe bat des mains, ça bouge sur les gradins, Cali explose.
Tout le monde a saisi que ce concert ne sera pas banal!
Le calme revient avec ' La mélancolie'... c'est quoi?
Garbo dans la Reine Christine, c'est un chimpanzé au zoo d'Anvers...
Regarde la pochette de l'album, Ferré et les chimpanzés c'était quelque chose, avec sa femme, il avait adopté un bébé chimpanzé, Pépée, auquel il a dédié une chanson, non reprise ce soir!
Miky, tu as été brillant, viens, je te bise!
Lorsque Ferré a écrit ' Ils ont voté' , il n'avait pas connu Giscard, Sarkozy, Hollande ou Macron, c'est assurément un des titres ayant contribué à le cataloguer Anar, la chanson, en 2018 garde tout son sens, Cali est venu serrer la main du quidam qui a poussé 'les gilets jaunes' aux termes du pamphlet.
Ferré et la Bretagne, l' îlot du Guesclin, Cali et ses copains y sont passés, en pèlerinage, ce soir il dédie ' Ni Dieu, ni Maître' à son paternel, doté d'un faciès à la Lino Ventura, c'est lui qui a fait connaître Léo Ferré à son rejeton, Ferré, un poète qui pouvait rocker ferme, cf. ses concerts avec Zoo.
'Les anarchistes' portés par un piano Chopin nous renvoient vers les barricades, en 68, c'était en mai!
La suivante, ' Les étrangers', illustre une autre tranche de vie de Léo, il philosophe, en vadrouille avec ses copains, dont Lochu, il évoque à nouveau, la Bretagne, ...Quand la mer se ramène avec des étrangers
En Bretagne y a toujours la crêperie d'à côté
Et un marin qui t'file une bonne crêpe en ciment
Tellement il y a fourré des tonnes de sentiments...
Cali termine prostré, l'orage gronde!
Si 'Thank you, Satan' démarre en mode larghetto, le morceau libertaire se métamorphose en rock démoniaque. Cali se permet une gestuelle pelvienne à faire pâlir Elvis.
Debout, Lamballe, debout....
Un des clous de la soirée sera ce 'Jolie Môme' presque punk, Lamballe s'emballe, Cali escalade trois rangées de fauteuils pour entamer un tango endiablé avec une locale pas bancale.
Cali, comme le Perrier, c'est fou!
Un silence, une bande, Ferré récite ' La solitude' , le trio enchaîne sur 'Les poètes', récité par un chanteur concentré, un fond musical Einstürzende Neubauten se greffe sur le texte, l'effet est géant.
' La mémoire et la mer' dont les choeurs sont assurés par Miky et Augustin, précède un exercice en solitaire.
Luc, la bonne à tout faire, refile une guitare sèche au Catalan qui cabotine, évoque un concert parisien de Ferré, concert qu'il a manqué alors qu'il était dans la Ville Lumière, une dame y était, elle se souvient avoir pleuré, Ferré pleurait aussi, Cali lui refile le micro, lui fait l'accolade, puis propose 'Paris je ne t'aime plus'.
Retour des musiciens, on embarque tous sur 'Le bateau espagnol', direction l'Amérique.
'Le flamenco de Paris' est précédé par une amorce cathédrale, digne de Notre-Dame, Cali y introduit 'La Muerte'. Picasso, Franco, La Phalange, des flashes t'éblouissent!
Après les taureaux, le sang, les atrocités, il faut revenir à la quiétude et c'est le tendre 'Avec le temps' qui achève un concert sans failles.
Cali s'éclipse, tête baissée, suivi par ses compagnons.
La salle est debout.
Ils reviennent pour proposer 'L'âge d'or', un morceau après lequel le funambule décide de présenter de manière cocasse toute l'équipe technique.
Il est disert, ce soir, nous narre l'anecdote de cette dame de Sarreguemines ( c'est en Islande, ha, ha ) qui lui reproche de ne pas avoir interprété le tube.
Quel tube, très chère?
'Le Sud'.
Nous ne chanterons pas 'Le Sud', ce soir, Nino, mais 'Richard'.
Richard de Ferré c'est un peu le Jef de Jacques Brel, c'est un mec bien, un peu triste!
Très en verve, Cali propose un troisième bis, le phénoménal 'L'affiche rouge', un texte d'Aragon mis en musique par Léo Ferré.
Nous étions des centaines à avoir la gorge serrée, ta voisine a versé quelques larmes, la dame assise devant toi hoquetait d'émotion.
On ne va pas se quitter ainsi, l'artiste ramasse un recueil et nous lit le poème 'Lorsque tu me liras' que Ferré avait écrit pour sa femme.
Cali cède le relais à Léo qui termine la lecture tandis que le trio se dirige vers les coulisses.
A Lamballe ce fut magistral, on imagine à peine ce que cela va donner à Perpignan, le 5 décembre!
avec vous j'espère...
Je vous embrasse.
Cali
On vient, Bruno, tiens- nous une place!
Si la magnifique salle ' Le Quai des Rêves' n'affichait pas COMPLET pour la venue du chanteur des Pyrénées - Orientales, on n' en était pas loin !
Etonnamment peu de jeunes au rendez-vous, mais pas mal de spectateurs ayant eu le bonheur de croiser, un jour, il y a longtemps, Léo Ferré sur une scène.
Fameux défi que de s'attaquer au répertoire de celui qui aurait eu 100 ans le mercredi 24 août 2016, Cali ose tout!
L'album, une réussite, compte 16 chansons, le tour de chant, un triomphe, bien plus, pendant deux heures la salle a vibré, versé quelques larmes, chanté, hurlé, dansé, ri et applaudi à tout rompre lors du spectacle proposé par les trois protagonistes, ayant investi une scène sobrement décorée.
20:30', après un bref sermon d'introduction proposé par une administratrice du complexe culturel... photos et vidéos à proscrire.....le théâtre est plongé dans l'obscurité, la voix du fils du directeur du personnel du casino de Monte-Carlo jaillit sur bande... elle récite le fameux 'Préface' , un texte démantelant la poésie contemporaine, on était en 1956!
De l'ombre surgissent les musiciens, Augustin Charnet ( ex Kid Wise, vu au BSF en 2015) aux claviers, piano, synthé et Miky Biky ( Michael Ponton), de Dionysos, aux guitares.
Ils ne sont que deux, ils abattent le boulot d'un orchestre symphonique.
Cali, légèrement épaissi, les suit pour entamer ' C'est extra'.
La voix est sobre, juste, belle, Bruno Caliciuri oublie Cali pour un instant, il vit le texte, seule la gestuelle rock rappelle le personnage adulé par la jeunesse.
Le trio enchaîne sur une comptine, 'L'enfance', Ferré pouvait faire dans l'intime!
C'est l'heure des salutations, avec l'accent catalan.. Bonsoir tout le monde... il envoie '20 ans' .
Cali rugit, Augustin se lâche, Lamballe bat des mains, ça bouge sur les gradins, Cali explose.
Tout le monde a saisi que ce concert ne sera pas banal!
Le calme revient avec ' La mélancolie'... c'est quoi?
Garbo dans la Reine Christine, c'est un chimpanzé au zoo d'Anvers...
Regarde la pochette de l'album, Ferré et les chimpanzés c'était quelque chose, avec sa femme, il avait adopté un bébé chimpanzé, Pépée, auquel il a dédié une chanson, non reprise ce soir!
Miky, tu as été brillant, viens, je te bise!
Lorsque Ferré a écrit ' Ils ont voté' , il n'avait pas connu Giscard, Sarkozy, Hollande ou Macron, c'est assurément un des titres ayant contribué à le cataloguer Anar, la chanson, en 2018 garde tout son sens, Cali est venu serrer la main du quidam qui a poussé 'les gilets jaunes' aux termes du pamphlet.
Ferré et la Bretagne, l' îlot du Guesclin, Cali et ses copains y sont passés, en pèlerinage, ce soir il dédie ' Ni Dieu, ni Maître' à son paternel, doté d'un faciès à la Lino Ventura, c'est lui qui a fait connaître Léo Ferré à son rejeton, Ferré, un poète qui pouvait rocker ferme, cf. ses concerts avec Zoo.
'Les anarchistes' portés par un piano Chopin nous renvoient vers les barricades, en 68, c'était en mai!
La suivante, ' Les étrangers', illustre une autre tranche de vie de Léo, il philosophe, en vadrouille avec ses copains, dont Lochu, il évoque à nouveau, la Bretagne, ...Quand la mer se ramène avec des étrangers
En Bretagne y a toujours la crêperie d'à côté
Et un marin qui t'file une bonne crêpe en ciment
Tellement il y a fourré des tonnes de sentiments...
Cali termine prostré, l'orage gronde!
Si 'Thank you, Satan' démarre en mode larghetto, le morceau libertaire se métamorphose en rock démoniaque. Cali se permet une gestuelle pelvienne à faire pâlir Elvis.
Debout, Lamballe, debout....
Un des clous de la soirée sera ce 'Jolie Môme' presque punk, Lamballe s'emballe, Cali escalade trois rangées de fauteuils pour entamer un tango endiablé avec une locale pas bancale.
Cali, comme le Perrier, c'est fou!
Un silence, une bande, Ferré récite ' La solitude' , le trio enchaîne sur 'Les poètes', récité par un chanteur concentré, un fond musical Einstürzende Neubauten se greffe sur le texte, l'effet est géant.
' La mémoire et la mer' dont les choeurs sont assurés par Miky et Augustin, précède un exercice en solitaire.
Luc, la bonne à tout faire, refile une guitare sèche au Catalan qui cabotine, évoque un concert parisien de Ferré, concert qu'il a manqué alors qu'il était dans la Ville Lumière, une dame y était, elle se souvient avoir pleuré, Ferré pleurait aussi, Cali lui refile le micro, lui fait l'accolade, puis propose 'Paris je ne t'aime plus'.
Retour des musiciens, on embarque tous sur 'Le bateau espagnol', direction l'Amérique.
'Le flamenco de Paris' est précédé par une amorce cathédrale, digne de Notre-Dame, Cali y introduit 'La Muerte'. Picasso, Franco, La Phalange, des flashes t'éblouissent!
Après les taureaux, le sang, les atrocités, il faut revenir à la quiétude et c'est le tendre 'Avec le temps' qui achève un concert sans failles.
Cali s'éclipse, tête baissée, suivi par ses compagnons.
La salle est debout.
Ils reviennent pour proposer 'L'âge d'or', un morceau après lequel le funambule décide de présenter de manière cocasse toute l'équipe technique.
Il est disert, ce soir, nous narre l'anecdote de cette dame de Sarreguemines ( c'est en Islande, ha, ha ) qui lui reproche de ne pas avoir interprété le tube.
Quel tube, très chère?
'Le Sud'.
Nous ne chanterons pas 'Le Sud', ce soir, Nino, mais 'Richard'.
Richard de Ferré c'est un peu le Jef de Jacques Brel, c'est un mec bien, un peu triste!
Très en verve, Cali propose un troisième bis, le phénoménal 'L'affiche rouge', un texte d'Aragon mis en musique par Léo Ferré.
Nous étions des centaines à avoir la gorge serrée, ta voisine a versé quelques larmes, la dame assise devant toi hoquetait d'émotion.
On ne va pas se quitter ainsi, l'artiste ramasse un recueil et nous lit le poème 'Lorsque tu me liras' que Ferré avait écrit pour sa femme.
Cali cède le relais à Léo qui termine la lecture tandis que le trio se dirige vers les coulisses.
A Lamballe ce fut magistral, on imagine à peine ce que cela va donner à Perpignan, le 5 décembre!