The Beat Girls - Café Archipel- Bruxelles- le 6 octobre 2015
Une nouvelle fois, direction Bruxelles et son célèbre " piétonnier aimant à racailles".
T'es pas content, Yvan Divan?
« Je ne réponds pas à ça, c’est n’importe quoi ! Ce sont des gens qui
n’ont jamais levé le derrière de leur fauteuil et qui devraient quitter
leur écran d’ordinateur et venir un peu se promener en ville ! »
Donc après avoir largué ton véhicule près du Midi, tu t'es promené sur les boulevards pour te rendre vers l'Archipel, tu n' as vu que des gens heureux, une canette de bière à la main et occupés à se rouler une cigarette en ajoutant quelques graines à leur tabac, tu as aperçu: quelques policiers bien fiers de se déplacer à trottinette giroscopique, deux ou trois archéologues fouiller les poubelles, une dame bien gentille t'a tendu la main en disant j'ai faim, t'as pas compris car elle était face au Chinois qui propose un plat à 6€, mais t'as pas vu Mayeur, il était devant son Mac.
Le même scénario s'était reproduit les 5 jours précédents lorsque tu avais visité l'AB et le Rock Classic!
20:15', l'Archipel est déjà sérieusement peuplé, Bill, un revenant, est assis au comptoir, RickyBilly, la babelutte, en forme olympienne avec deux mois de scoops à délester, montre le bout du nez, cinq ou six clients au regard trouble semblent déjà incapables de compter jusqu'à trois, le flot d'inepties exposées par la casquette de Jette déferle, il est 20:55 quand trois petites Japonaises prennent place sur la scène, The Beat Girls.
1mètre 32, Nakki, aux drums et vocals, 1m59, Hitomi à la basse, some vocals, 1m 28, Saki, une Gretsch rouge immense et vocals, abreuvent l'assistance d'un double soundcheck garage/ sixties pop.
Pause de cinq minutes, rouge à lèvres, blush, kakochnik made in Tokyo et sourires photogéniques, que la fête commence!
Feu, une intro niponne friponne à la croisée du garage rock et du girl-group sound popularisé par Phil Spector, susurrée en pidgin que seul Bill Murray, un spécialiste, est apte à piger.
D'emblée l'assistance est séduite par les sonorités surf de l'instrument manié de main experte par la petite Saki.
Elles enchaînent sur une seconde sucrerie, le Japon et les Yankees ont oublié leurs querelles, Pearl Harbor ou Nagasaki, pour fraterniser en musique.
Un troisième extrait de leur rondelle au titre écrit en katakana, rōmaji ou hiragana, tu hésites, s'avère tout aussi récréatif .
Ces demoiselles et leur bubblegum rock'n'roll évoquent en toi des souvenirs lointains de kermesse du village, d'auto-tamponneuses, de cinéma à 20 francs pour deux films, un Tarzan avec Johnny Weissmuller et 'Hatari' featuring John Wayne, époque bénie!
Hoor je, hoor je ... qu'il dit en postillonnant, ben, oui, les coquines viennent de reprendre 'Breakaway' d'Irma Thomas.
Cinq, six teenagers s'essayent au twist.
Boris et Goran ont commandé leur 24è pils!
Tout baigne.
Après un Chubby Checker jaune, elles proposent 'Da doo ron ron'.
Non, Ricky, l'original n'est pas signé Frank Alamo, les Crystals, tu connais?
Pas de repos pour les braves, boum, boum, boum, voilà une version kamikaze de ' My Bonnie lies over the ocean'.
Grosse ambiance sur l'Archipel bruxellois, désormais devenu la 6 853è île formant le Japon.
Après ce titre enfantin, la machine doit retourner au garage pour un entretien, Nakki bastonne en souriant, Saki est concentrée, la basse pompe.
Le soleil se lève à l'est, à l'ouest, la bière coule!
Après une annonce publicitaire, le film reprend, les ingrédients n'ont pas changé, let's go , let's go gueulent les nanas!
On approche de la mi-temps, elles osent ' Wonderful world' de Sam Cooke, suivi par deux ou trois compositions à digérer avec un doigt de saké.
'Jailhouse rock', ' Rock'n'Roll music' et 'Do you love me' clôturent ce set endiablé.
Courte pause, impossibilité de se commander à boire, le troquet est blindé, Patriiiick Ouchène a plus de bol, il a réussi à dégotter un demi.
On remet ça, une intro souriante, illuminée d'une chorégraphie Donald Duck, puis un enchaînement de twist, rock, surf, rockabilly et des pastiches des Shirelles, Ronettes, The Chiffons, Leslie Gore ou the Marvelettes!
Un éméché aboutit sur scène entre la basse de Hitomi et la Gretsch de Saki.
Goran demande Nakki en mariage, elle réfléchit, reprend ses baguettes, le carrousel reprend.
On reconnaît 'Do you wanna dance', suivi par une farandole servie sans choucroute.
Non, Hildegarde, je ne danse pas, c'est mardi aujourd'hui, trop tard pour le Rosenmontag!
Goran, refoulé, s'en prend à RickyBilly puis avise une touriste pas bidon.
Les Beat Girls beuglent oh Yeah, oh Yeah..., 'Farmer John' débarque.
Elles reprennent 'Da doo ron ron' puis un instrumental surf.
Youpie, my baby does the 'Hanky Panky', et voilà 'Good Golly Miss Molly', il manquait Dalida!
A tes côtés ça remue ferme, Ricky s'est tiré, le clan des Siciliens slaves cherche noise à tout ce qui bouge tout en reluquant ce qui porte jupon d'un oeil lubrique.
Les Japanese girls arrivent au terme de leur sermon.
La clientèle exige un bis, elles s'exécutent, mais le spectacle est désormais dans la salle, Goran vient de masser la poitrine de Simone, ce n'était pas au goût de son copain black, des coups se perdent, tandis que, oh ironie du sort, les petites chantonnent 'Do you love me'.
Le pugilat se poursuit en terrasse, tu prends congé!