17ème édition des fêtes au Château Féodal de Beersel.
Un week-end de beuverie et de goinfrerie aux produits locaux: Gueuze, Lambiek, Belgoobier, Oud-Beersel- boudins, saucisses de la ferme Cuvry etc...
Des animations folkloriques, des expositions et des concerts: si le samedi est consacré aux groupes kermesse (style Les Truttes), le menu du dimanche nous réserve une légende du rock made in Belgium: Paul Michiels!
Paul Michiels, alias Polle Pap, fils de laitier et lui-même melkboer durant son adolescence à Heist-op-den-Berg, possède la plus belle voix de notre royaume ingouvernable.
La biographie du playboy flamand ( né en 1948), sur lequel le temps n'a aucune prise, affiche six pages dans le recueil Belgian pop & rock: Les Jeunes- Purple Bus- Octopus ( 2 albums, une flopée de singles dont le hit 'Hey Na Na'- un gros hit solo sous le pseudo P P Michiels: 'Females' - Soulsister, bien sûr ( reformé d'ailleurs) - avant de reprendre une carrière solo ou de participer à des tribute projects (The Big M's) et de prêter sa voix au Brussels Jazz Orchestra... Polleke a joué au moins 20 fois dans chaque salle de concert d'Ostende à Arlon!
18h50':
arrivée du keyboard player : Hervé Martens ( Soulsister- Sofie & So Four- Kate Ryan et des milliers de collaborations comme sessionman: Viktor Lazlo- Toots- Sister Sledge- Nancy Sinatra...) et de P P.
Il entame 'Over the Rainbow' tout en s'accompagnant à l'harmonica.
Sa voix de crooner à la Chet Baker et son physique à la Don Johnson, époque The Hot Spot, peuvent faire chavirer le coeur de n'importe quelle gamine de quinze ans et je te parle pas des quinca rêvant d'un one-night-stand torride!
Beersel conquis dès le premier titre.
Le reste du band a investi le podium et tes yeux se sont vite fixés sur la superbe et talentueuse choriste: Ibernice MacBean de Rotterdam, une bombe!
Aux drums: Michael Shack (Milk Inc- Soulsister- Kate Ryan) et aux guitares, le méchant Little Chris Van Nauw (Last Call, Howlin'Bill, Soulsister, Sofie, Kate Ryan..).
Tous ces gars disposent d'une solide carte de visite et ne crois pas qu'Ibernice soit une novice, la belle a tourné avec Tony Hadley de Spandau Ballet, Mark King de Level 42, Raymond van het Groenewoud ou Zap Mama....
Une acoustique pour le lapin Michiels/père de sept gosses, soultime in Beersel: un 'Sweet Dreamer' gluant pour plonger dans les fifties avec le fantastique 'Peggy Sue'.
On commence à se bousculer frontstage et les moins bourrés amorcent un pas de danse tout en fredonnant..
Peggy Sue Peggy Sue
Pretty pretty pretty pretty Peggy Sue
Peggy oh Peggy Sue
Oh well I love you gal and I need you Peggy Sue ...
Le vétéran poursuit la courbe rock'n roll avec ' I saw her standing there' des Beatles, tes guibolles ne tiennent plus en place, ta Kriek vient de souiller tes pompes.
Polleke, t'es un smeerlap!
La suivante alimente mon compte en banque et nourrit la famille depuis qu'un certain Tom Jones, que j'irai voir au Suikerrock, l'a enregistrée: 'Changes' , un hit de Soulsister.
Duo vocal magique!
Le requin enchaîne sur un second Soulsister, le disco pop 'Tell me what it takes' et pour nous rappeler qu'avec Jan Leyers ils ont pondu d'autres perles, la soulballad ' Like a mountain'.
Ibernice s'attaquant insidieusement à tes viscères.
Pas encore remis de tes émotions, il dédie 'Geogia on my mind' à l'actrice flamande, Chris Lomme, présente sur la plaine.
Le crooning de papy Michiels et les lignes bluesy de Little Chris ont réussi à tirer des larmes des mirettes au chômage de l'aveugle debout à mes côtés, c'est une honte!
Back to rock: dans le jukebox de ma grand-mère il y avait un 45t d'Eddie Cochran, trente-six saphirs se sont épuisés sur 'C'mon Everybody' : fallait voir les chevaliers en cotte de mailles balancer leur glaive dans les douves pour entamer un pas de danse rockabilly furieux!
Beersel, on joue sans setlist, on s'adapte au public, je crois qu'il est temps de vous jouer un titre écrit par un autre fils de laitier, un temps flic, un gars qui ne sait plus combien il y a de zéros derrière le chiffre 9 que tu trouves sur son compte à la Barclay's: Sting et son jazzy 'Fragile'!
Une pure merveille!
Son premier hit imparable 'Females' suivi d'une antiquité indémodable:'Jailhouse Rock' .
Tous les regards fixés sur le bedonnant et chauve Wouter Vandezattemolen transformé en Elvis the Pelvis en pleine séance d'aerobics: même Jane Fonda a applaudi!
Co-écrit avec un autre ancêtre,Roland: le country autobiographique 'Perfect Handy Lovin'Man'!
Hervé, tu choisis, menneke!
Pour ma maman: 'Sealed with a kiss' , 1962 Brian Hyland!
Ma conjugale préfère la version kitsch ' Quand vient la fin de l'été' de Nancy Holloway, dois-je avouer: ik ook!
Sans transition un twist 'She's gone' et un second 'Let's twist again'.
Faut appeler l'ambulance Lisette vient de péter un ménisque!
Un Wurlitzer ambulant Monseigneur Michiels.
Beersel sue et ça va s'aggraver avec l'infernal 'The way to your heart'!
En superforme le sexagénaire, ce gars est de la race des grands entertainers.
Un triomphe et un triple encore génial:
'Oh Carol', toute ta jeunesse - la vicieuse 'Long Tall Sally' et une version second degré hilarante de 'Gloria'!
Super concert!