't Vondel à Halle, une belle salle de concert dans laquelle la pils (1€50) est encore servie dans un verre.
En ce 21 janvier, coïncidant, en l'an 1793, avec l'exécution sur la place de la Révolution de Louis XVI ,Halle s'apprête à faire la java: l'affiche annonce Vive la Fête à 20h30'.
Il sera 20h58', lorsque le DJ de service occultera AC/DC, s'époumonant sur l'autoroute menant vers les enfers, pour nous emmener en bateau, une croisière sur le beau Danube bleu.
Introduction kitsch pour l'arrivée en scène du meest aantrekkelijke en sexy rock’n roll couple made in Belgium: Danny Mommens et la bombe blonde, Els Pynoo, non, elle n'est pas originaire de Cognac!
Le doué Roel Van Espen aux keyboards- le lange, Gino Geudens aux drums et l'homme de Néandertal , Bart Buls à la basse.
Tu disais, Bertrand?
Que la fête commence!
Tu ne penses pas si bien dire: boum...boum...boum... de gros beats electroclash, c'est parti pour une 'Nuit Blanche'
...Tous les jours des fêtes
Oui c'est excentrique
Je dis: vive la fête
Pour être héroïque..
Va te cacher, Sartre!
Tous les regards sont rivés sur la grande Els, qui fait passer Lady Gaga pour une nonnette frigide.
'Machine sublime' un second sexy dancefloor track.
Cool poseur Danny au chant pour 'Quatsch' , une New Wave sentant bon les eighties, la Neue Deutsche Welle, D A F en tête. Tu ne peux réprimer un pas de danse et les ja.. ja ...de Miss Pynoo sont une invitation lubrique.
Quelques riffs bien putes pendant 'Tokyo' et une pointe d'humour belgicain. Dames en heren, aan de keys Elio Di Rupo, aan de bas: Bart De Wever.
'Everybody hates me' coz I'm rock'n roll... ( sur le dernier CD en date 'Disque d'Or')
Du dance-punk implacable.
Un petit shampoing? 'Schwarzkopf'...dis-moi qui est la plus belle ce soir?...
Aucune hésitation, Els: c'est Danny!
Il est content du verdict et nous sort un numéro Angus Young graisseux: 'Naïve' , Els transformée en Muriel Moreno.
'Mon Dieu' minaude la Baby Doll.
Un flashback, annonce le guitar hero: 'Non, dis non' ( 2000 'Attaque Surprise')!
Un simili plastic slow sensuel.
Que dites-vous d'un petit instrumental bien gras, bourré de woooh ...ha...ha..ha et de déhanchements subversifs: 'Elsangel'.
'La Vérité' confession amoureuse sur fond de guitare punchy.
Oui, ils ont écouté Jacques Duvel composant pour Lio, et Gainsbarre, et les Cure, et Visage et le Zep ... on s'en fout, c'est bandant et vachement moins premier degré que les Editors ou autres clones de la bande à Robert ou à celle de Joy Division.
Les musicos assurent un max, le peuple s'amuse, faut pas craindre une révolution:panem et circenses...
Ca y est, ça le reprend: le Danne joue au Slash, une intro ,virant disco suintant, pour ' Assez'.
Elle a eu le coeur brisé, la grande Els, mais pas question de refaire son 'Maquillage' car ...maquillage c'est camouflage et je n'aime pas...
Ce truc simpliste et répétitif rend tout Halle complètement nuts, une nuée de nanas sautent dans tous les sens, la pintje à 1€50 arrose tes godasses du dimanche que t'avais cirées il y a un mois.
Bordel, le chien du voisin va, une nouvelle fois, me lécher les pieds!
'Noir Désir' un cantique pas poli...Je veux être seule, reste-là, toi, ta gueule...
On dirait mon épouse!
Sur scène c'est la totale, Els en Monroe grattant un ukulele inaudible, Mommens en hardeux des seventies: du rock aussi distingué qu'un Isigny au bouquet prononcé.
Vais faire une prière dans la Basilique, annonce la poupée à la troupe, elle s'éclipse.
( PS: en ouvrant la gazette ce matin, ai lu que le curé de Halle avait démissionné) .
Les boys profitent de son absence passagère pour se mettre en évidence, avec un coup de chapeau au perruqué bassiste pour son solo groovy.
Bien joué, les gars.
Revoilà le sex-symbol: 'Touche pas', c'est ce qu'elle a dû raconter au cureton, regarder mais pas toucher... on a frisé l'apoplexie à l'église!
Vive la Fête termine très fort, ils déterrent un ancêtre de la synth-pop (non, pas Chicory Tip), le fabuleux 'Pop Corn', composé par Gershon Kingsley, en 1969, et un hit monumental pour Hot Butter.
Ti ..ti..ti...ti... avec un country & western en background, ce soir on a droit à une version speedée et quelques effets Eurovision (Telex) avant l'invasion des pays de l'Est.
La folie à Halle, Vondel le puritain se bouche les oreilles!
Dank u, Halle, salut & tot ziens.
Outro: le retour de Strauss!
On a beau applaudir à tout rompre, la fête est finie!