Initialement Didier et Loli avaient prévu Jason Ricci, mais toute la tournée de l'harmoniciste a été annulée.
En apprenant que Guy Forsyth était dans le coin, ils signent illico presto le Texan, décoré, en 2005, d'un Austin Music Award for best male vocalist.
Personne n'a eu à le regretter, un concert cinq étoiles, un public ( dont Steven en jolie compagnie, le duo comique Milou/Guy et des anciens du Nekkersdal...) et des patrons aux anges, un trio de musiciens heureux: c'est pas beau la vie!
Guy Forsyth & Band
C'est le Guy aux guitares, mouth harp, ukulele et vocaux suprêmes - le subtil Will Landin à la basse ou au tuba et le brillant Jeff Batto aux drums.
C'est du blues, non?
Pas uniquement, petit... T'auras du twelve bar, du dixieland, du cabaret, du gospel, du folk, de la rumba etc... Guy est clair:there's really only three types of music:"There's the stuff you like, the stuff you don't like and stuff you haven't heard." et comme il est éclectique, t'auras un peu de tout sauf du rap!
Une entrée en matière époustouflante, le trio a capella pour le negro spiritual 'Sink 'em Low'.
Simplement beau!
Nouveau gospel, mais Mr Forsyth a sorti son harmonica: '105' , le Montmartre s'occupera des handclappings.
On fait appel à Thomas Edison pour un blues tragique 'Hometown Boy'.
Next one is a song I wrote when I found I was pregnant... Pardon monsieur, 'pregnant'?
Eh Didier, keske tu leur as donné à manger? ' Red Dirt', une petite slide canaille pour ce laidback blues juteux.
Du cabaret blues à la Tom Waits :' Death gonna hunt you down', très jazzy avec ce low pitched tuba sound.
En pensant à sa fille 'Mary Mae' , un dixieland joué à l'ukulele.
Pour un gars aimant appuyer sur le champignon,a guy who was hooked on gasoline: 'Leadfoot Larry', un truc retro qu'aurait pu chanter Marylin Monroe.
Superbe.
Le titre d'un de ses CD's: 'Needle Gun', tu comprends needles for a tattoo machine.
T'as vu mes biceps, mate le tatouage. Il a pas vu le mien, me souffle Milou...
Il est où, mon chou?
Vais pas enlever mon slip en public, mec!
'Don't turn me in' du Chicago Blues, pur jus, sera suivi du slow blues ' Play to Lose'.
Il nous sort un numéro incroyable, il quitte la scène et vient chanter, sans micro, parmi les attablés estomaqués. Godv., quelle voix, une cavité buccale plus large que la caverne d'Ali Baba, cachant 40 Albert Spaggiari. S'approche de la table de Steven, qui s'empresse de sauver sa Blanche, mais le Guy lui fauche une cibiche et se l'allume tout en continuant son couplet, pour finir la tyrolienne à l'harmonica.
Phénoménal, le Montmartre explose.
On termine le set par le jazzy 'Thank you for my suit', mettant en évidence les talents de Will, qui nous la joue Jaco Pastorius.
Break /ravitaillement et set 2!
On repart avec un blues 'If I was Sick' pour se diriger vers la Nouvelle -Orléans, le 'Kingfish' de Randy Newman.
Listen Guy, faut changer le jack de ma basse, écoute ce bruit, fieu!
OK, on en profitera pour jouer 'Children of Jack', un folk tune en l'honneur de Jack Kerouak.
Un petit tour au Music Hall, à Harlem? 'Adam's Rib': joyeuse séance de scatting, plus Louis Armstrong que nature.
'Eureka Street Drag' décoré d'un fingerpicking fascinant.
Une cover de Ry Cooder 'The Girls From Texas', du Chicano rock rigolo.
Assez ri, Bruxelles, il est temps de vous réveiller: un bluesrock saignant, sentant bon le Stevie Ray Vaughan: ' Don't turn me in'.
'Tattle Tale' du tango/blues subtil et agité à la fois, sera suivi d'un folk social 'Old time man' .
Guy reste un as à la slide, il nous le prouvera avec le blues nerveux ' Don't Stand Still' (Snakeboy's Lament) .
La section rythmique amorce une intro à la Bo Diddley (pas étonnant, c'est 'Mona' d' Ellas Otha Bates McDaniel aka Bo Diddley) , l'harmonica accroche le wagon, c'est parti: des fourmis te chatouillent partout, tout l'établissement à la bougeotte, une crise d'épilepsie collective. De sages madames s'agitent comme des siphonnées en pleine crise de delirium tremens, Steven suit le mouvement (pour lui, c'est normal). Faut faire quelque chose sinon les voisins risquent d'appeler Veeweyde et on est tous bons pour une piquouze fatale...
Fin, ouf, on a survécu!
Un bis?
Yes!
Ukulele/tuba et le batteur aux sifflements: 'True Friends' d'une voix de crooner sortie d'une comédie musicale anno 1946.
Nouvel instant de magie.
Sous les acclamations, Jeff, Will & Guy nous assènent un dernier negro spiritual, a capella: ' God danced the day you were born', et il danse encore!
Plus de deux heures de concert!
Guy Forsyth revient en Belgique fin août/début septembre: au Spirit of 66 (Verviers) et au Crossroads (Antwerpen).