BIG in BXL ( part three) - Ancienne Belgique- Bruxelles, le 1 novembre 2025
michel
Au suivant... Lucasz
Même topo que pour Altaïr, un quasi inconnu sur la toile, une page instagram contenant quatre photos et that's it!
Lucasz, t'es qui, d'où tu sors, t'as un passé, ... questions ouvertes!
Un grand moustachu se plante derrière le micro, à l'arrière sa petite amie se charge du fond musical en maniant manettes, sans manières, ni maniques.
Lucasz a choisi l'anglais pour slammer en mode feutré, le phrasé est clair, le fond sonore séduisant, mais soudain il fait un signe vers la deejay et prononce .... if it's not right, it's not right!
On reprend.
Séance tripotages, bouillie sonore infâme, le préposé à la table se déplace, au troisième essai tout rendre dans l'ordre.
Le gars met son âme à nu en spoken - word, , sa prose poétique épouse un genre cher à Lord Byron ou à Lautréamont, il affiche une présence scénique énigmatique, on peut penser à Linton Kwesi Johnson, le fameux dub poet , sur fond hip hop.
This piece was called 'I cut pieces of myself'.
Comme tu ne connais qu'un seul psy, et qu'il soigne les chats, tu ne peux pas l'aider.
Le second titre n'est pas plus désopilant, ' Going harder than the pain', où comment utiliser à bon escient l'énergie se dégageant de la douleur.
Sur beats bien lourds, il débite un propos toujours aussi ténébreux, on n'ira pas jusqu'à le classer dans la catégorie New Romantics, les parallèles avec Visage, Spandau Ballet ou Classix Nouveaux sont hors de propos, par contre son imagerie le rapproche de Keats ou d'Edgar Allan Poe.
Lucasz a des choses à dire, il les dit bien, l'AB l'écoute attentivement.
My last verse is about Ghosts, on t'avait prévenu, c'est le retour des soeurs Brontë, d'Oscar Wilde, de Daphne du Maurier ou de Kate Bush.
Un bel exercice d'auto-psychanalyse qui a tenu l'audience en haleine de bout en bout.
Maya Teklal
Maya est un cas ( non pas une Inca): 21 ans: singer-songwriter hyper talentueuse et poétesse ( elle a publié le recueil 'A bit of me, a bit of everything', using English, Dutch and French), elle a déjà enflammé quelques scènes, pas uniquement des cafés-concerts bruxellois, elle était, e a, à l'affiche de Lefffingeleuren et sera bientôt au Trix et ce n'est qu'un début!
Ce soir elle est accompagnée par Rueben Van Den Broeck à la guitare acoustique ou électrique.
Maya, elle aussi armée d'une acoustique, entame l'indie folk 'Twice' d'une voix d'une limpidité angélique.
Les deux guitares aux motifs ciselés se complètement judicieusement et pourtant après quelques
secondes, le blanc, faux départ!
On reprend et la magie opère à nouveau, l'AB se tait, même les moustiques ont arrêté de seriner à nos oreilles pour écouter.
Een natuurtalent, écrivait Luminous Dash, un phénomène qui éclot une fois tous les 10 ou 15 ans.
Après une séquence tuning sous le regard amusé de Rueben, elle amorce ' Young man' une plage évoquant Alela Diane.
Quand le duo arrête d'égrener la guitare pour tapoter le corps de l'instrument, la salle entière accompagne les pulsations par un battement de mains rythmé.
Soudain le titre se teinte de coloris sévillans, Maya le termine en vocalises chatoyantes.
Une perle, ce morceau!
Le profond 'Again' chatouille l'âme, l'amorce sereine, d'un classicisme à comparer aux compositions d'Ane Brun ou de Laura Marling, fait place à un mouvement plus sec, le ton monte, la voix vient griffer tes tripes, les guitares s'échauffent ....what's going on... crie-t-elle, who the hell are you....
Du coup des frissons te parcourent l'échine.
Rueben a troqué l'acoustique pour l'électricité, 'Is it time, yet?' dévoile des coloris roots rock/americana.
Le chant de la fille est déchiré par les riffs du garçon, du coup Maya décide de monter d'un cran et d'accélérer, le titre secoue sévèrement avant une sortie en vocalises.
Wouah, lâche le gars à tes côtés.
Exit Rueben, Maya en solitaire pour la dernière tirade, 'Ocean' .
Ocean gaat over de natuur, confie-t-elle!
Une nouvelle fois l'ombre d'Alela Diane plane dans un Club qui rythme l'indie folk en battant des mains .
La formidable ovation qui a ponctué le set de Maya est mille fois méritée.
Une claque magistrale !
Il ne faudra pas attendre des années pour voir cette fille comme tête d'affiche des grands festivals.
Les paris sont ouverts...
Tu fais l'impasse sur le set de 133midoriya pour prendre la direction de la Gare Centrale, où t'attend un bus devant te ramener dans la périphérie.