samedi 30 novembre 2019

Gilles de Suez and the Little Big Band au bar-hôtel Le Saint-Yves, à Tréguier, le 29 novembre 2019

Gilles de Suez and the Little Big Band  au  bar-hôtel Le Saint-Yves, à Tréguier, le 29 novembre 2019

Le Collectif Culture Bar-Bars souffle ses vingt bougies et, comme l'an dernier, le bar-hôtel Le Saint-Yves, à Tréguier participe à la fête en invitant Gilles de Suez and the Little Big Band.

A very little big band, indeed, puisque Gilles du Canal au beau chapeau ( guitare semi-acoustique, tambourine with holder pouvant s'attacher à son 43 fillette, vocals) est flanqué de deux comparses, 
Christian Tezenas ( 12 harmonicas), un petit-fils de la Comtesse aux pieds nus et du tromboniste,  nourri aux Skatalistes et  coiffé par le même figaro que Vanupié, KinOeil.
Gilles s'est lancé relativement récemment comme compositeur/interprète,  après avoir sévi au sein de plusieurs formations rock/blues/funk/reggae/world, aucune trace discographique jusqu'ici, pas mal de concerts par contre pour ce prof de guitare, amateur de blues flegmatique.
19:45', Gilles présente l'équipage, confond Le Soupson, le Carnegie Hall et le Saint-Yves, ce qui amuse l'harmoniciste puis lance une longue intro bluesy, bien accompagné par le small band,  en voiture sur le 'Macadam', aussi lisse que la route empruntée par De Palmas .
Sympa cette road song nonchalante ( cf Nino Ferrer) , l'instrumentation inhabituelle séduit.
Le temps d'enfiler un mini-tambourin au pied droit et trio amorce 'Jeune Capitaines'.
La bagnole est laissée au port, on embarque sur un rafiot fraichement repeint.
Musicalement pas grand chose n'a changé, le rythme reste traînant, les flots ne sont guère agités ce soir.
La faible lueur des  lampadaires miroite sur le Jaudy paresseux.
' Laissez passer' est décoré d'une envolée sévillane  ensoleillée, tu quittes le bal masqué pour écouter, avec l'ami Pierrot, une 'Valse de plume' poétique.
Quand l'harmonica se fait Charlie Musselwhite et le trombone Slide Hampton, tu comprends aisément que Gilles a déniché l'équilibre.
Tous les écumeurs des mers ne sont pas assoiffés de sang, il existe des 'Pirates sensibles', le leader à la slide tandis que les pirates  chantent des chansons bancales.
Après un clin d'oeil aux nuits de Montréal avec ' Royal Phoenix' .Wah Wah quand tu apparais le groove n'est jamais loin, vient un premier titre interprété dans la langue de William de Stratford-upon-Avon, ' The devil's waiting for me'.
En attendant Gilles, le devil  s'est servi une vodka bien tassée en reluquant quelques Charlie's Angels perdues dans le coin.
Comme AC/DC le trio emprunte the highway to hell, il n'y a que le Zep à avoir  choisi le Stairway to Heaven.
Le nocturne inspire,  voici 'Les Nuits',  à la  sortie de la boîte tu contemples les flaques sur le bitume en pensant à Thelonious Monk.
Mise en boucles des premiers accords et des percussions digitales sur la guitare pour habiller un formidable 'Afro blues'  , morceau achevant la première mi-temps.

Une Lancelot, brassée par un artisan,  plus tard, le trio reprend place sous les projecteurs orangés.
Gilles de Suez, sans panama , ni melon, mais coiffé, et ses deux sbires reprennent du service en proposant 'La Java', celle des Pieds Nickelés.
Un swing devant plaire à Jean Gabin, Arsène Lupin, Rouletabille et Nougaro.
En hommage à Serge Gainsbourg, le trio reprend ' Requiem pour un con'.
Une version toute personnelle sur tempo paresseux.
It's time for a jazzy cruise, ' Vague à l'âme', suivi par le constat ' Toujours là' et jamais las.
A la table derrière toi, il y a un gars babillard qui répète pour la quinzième fois à la nana qui l'accompagne ses mésaventures avec les forces de l'ordre, comme son babil n'était pas des plus discrets on te résume son monologue, j'étais peinard sur la 4 voies, le compte-tour n'était pas tout à fait dans le rouge, l'aiguille de l'indicateur flirtait avec le 170 km/h, un képi passait par là, il m'a suivi, dépassé, prié de m'arrêter et collé une prune bien mûre.
Et ton permis?
Moins six, sans doute!
Les musiciens poursuivent leur trip en adaptant 'Rain dogs' de l'immense Tom Waits, un copain de Jim Jarmusch, tient à nous rappeler Little Walter.
Admirable travail de  KinOeil, dont les lèvres prennent la forme des lippes d'Angelina Jolie.
Retour au blues après l'incartade cabaret, voici 'Buena' de Morphine.
Guitare et harmonica se payent une longue chevauchée les voyant traverser des paysages sablonneux à la rare végétation.
Pour les Belges du coin, ' Chic et pas cher' d'Arno, qui connaît un rappeur gueulant motherfucker en dormant.
Le concert prend fin avec 'I got mine' des Black Keys, que tu joueras en ré, Christian.
Oui, chef!

Le 5 décembre à l' Hôtel Ibis Rennes Cesson ( 49 € la chambre, pas nuptiale).




vendredi 29 novembre 2019

Silence Féroce - Group Berthe - sortie de résidence - 28 rue des Rochettes, Tréméloir - le 29 novembre 2019

Silence Féroce - Group Berthe - sortie de résidence - 28 rue des Rochettes, Tréméloir - le 29 novembre 2019

Le Group Berthe achève une résidence de cinq jours dans un entrepôt ( bordant le cimetière de Tréméloir)  géré par  le Centre Culturel de La Ville Robert ( Pordic), comme la nouvelle création du collectif, fondé en 2008 par la chorégraphe et danseuse Christine Maltête-Pink,  a pour nom 'Silence Féroce', la proximité de l'ossuaire cadre parfaitement avec le sujet.
Danse, performance, réflexion philosophique, théâtre, musique, le prochain spectacle de la troupe dont  la création  aura lieu à Le Portel  en mai 2020, mélange les genres, tout comme les conceptions précédentes, que ce soit 'Déhanchés', 'Les pieds sur la nappe', 'Orties' ,'The Zen' ou les productions plus anciennes.
Cela fait trois semaines, sous forme de trois résidences ( Riom, Tréméloir et Saint-Sébastien-sur- Loire) que Christine Maltête-Pink, Marie Ronflex ( Rondeau)  et Eric Bernard travaillent sur 'Silence Féroce' ( T'oublieras pas de bien fermer ta gueule, dit le sac que la fondatrice porte en bandoulière).
Avant cela, Christine avait consacré un long moment à une recherche sur le silence.
Le projet est  toujours en chantier, ce vendredi à 11h, le public est invité à assister à quelques extraits de la pièce.
Equipe réduite, donc,  Marie à l'accompagnement sonore et danse, Christine et Eric danse, texte, silence et batterie pour l'élément masculin)  à laquelle il faut ajouter une monospace ( 3140€, valeur argus).
Présentation au public ( nous n'étions pas 10):Eric est le silence, Marie le sound, car "son" fait saucisson, je suis moi, j'enfile ma robe de scène et on vous expose un premier extrait.
Le silence se montre exigeant, agressif, impatient, revêche, peu communicatif ,  Marek Kedzierski en sait quelques choses lui qui, s'inspirant de Samuel Beckett, a conçu la dramaturgie ' Quelques mots sur le silence'.
Le Silence, forcément, se tait, la danseuse s'énerve, elle appréhende  une chorégraphie sans musique, mais la musique est en toi, révèle son interlocuteur .
Elle danse seule, comme les femmes chiliennes dansant la cueca sola pour manifester contre la dictature de Pinochet.
Marie lance ' 2020' de Suuns, suivi du  dancetrack ' Up Past The Nursery' des mêmes Canadiens , les pirouettes s'animent, pas pour longtemps, la bande prend fin, retour au mutisme, au théâtre de l'absurde.
Si, tu peux danser sans musique!
 Non, je ne peux pas, cela me refile la nausée.
Elle vomit.
Voilà, c'était la première scène, à la fin improvisée.
On replante le décor.
Les sièges avant sont hissés sur le toit de la Renault, les protagonistes y prennent place.
Eric, tu sors de ta conscience, Ionesco rapplique, dans "communiquer", il y a commune et niquer.
Dans incommunicabilité il y a un Rhinocéros.
Harcèle-moi, Marcel!
Nouvelle séquence installation du décor, les sièges ont repris place dans l'habitacle.
En voiture, attachez les ceintures, à l'arrière Eric maltraite une guitare puis s'acharne sur une batterie, la danseuse mime une femme battue, alors que Marie nous envoie des extraits du témoignage de Morgane agressée par son conjoint, un récit intitulé 'Dans deux heures je te défonce' diffusé sur France Culture il y a quelques années.
Atroce, le silence des femmes brutalisées par celui qu'elles ont épousé, qui leur a fait des gosses.
Angoisse, répugnance, écoeurement... sur bande-son jazzy , 'Silence is sexy' de Einstürzende Neubauten .
Blixa Bargeld se tait, Eric se déchaîne sur la batterie, il frappe, frappe et frappe encore.
Femme tabassée, honteuse, silencieuse.
La dernière scène, courte, toujours en mode embryon, voit apparaître un geai passé chez le taxidermiste, il ne peut pas chanter comme la plupart des oiseaux de nos villes mais aussi de nos campagnes, où ils sont glyphosatés.
Le silence des oiseaux termine le condensé proposé en cette fin de résidence.
Cet été la troupe présentera le spectacle complet un peu partout en France.





jeudi 28 novembre 2019

Ils / Elles sont parti(e)s en novembre: Timi Hansen, Gilles Bertin, Fred Mella, Jackie Moore, Browning Bryant, Éric Morena, Lloyd Watson, Doug Lubahn, John Mann, Donna Carson, Iain Sutherland, Martin Armiger

Le bassiste, Timi Hansen avait fondé Mercyful Fate avec King Diamond et Hank Sherman en 1981.
 After Mercyful Fate broke up in 1985, King Diamond, along with Michael Denner and Timi Hansen, formed the eponymous King Diamond Band.
En 1993 il réapparaît au sein de Mercyful Fate lors de la reformation du heavy metal band danois.
Timi était atteint d'un cancer depuis un an, il est décédé le 4 novembre.

Gilles Bertin: rocker, braqueur, insoumis bien avant celui que certains surnomment le frustré, est décédé le 7 novembre, à 58 ans.
Il avait chanté dans le groupe punk bordelais Camera Silens de 1981 à 1988.

 Fred Mella, le dernier membre historique des Compagnons de la Chanson, est décédé le 16 novembre  à l'âge de 95 ans.
Son décès survient moins de deux mois après celui de son frère René, qui avait rejoint Les Compagnons en 1985.
 Les frères ont ainsi rejoint   Jean Broussolle (1920-1984), Guy Bourguignon (1920-1969), Jean-Louis Jaubert (1920-2013), Hubert Lancelot (1923-1995), Jean-Pierre Calvet (1925-1989), Gérard Sabbat (1926-2013), Jo Frachon (1919-1992).

Pour eux 
... Une cloche sonne, sonne,
elle chante dans le vent.
Obsédante et monotone...

Si pour beaucoup  Jackie Moore demeure en bonne partie la voix d’une seule chanson, Precious Precious, son premier 45-tours pour Atlantic, la native de Jacksonville, décédée le 8 novembre, a pourtant enregistré une poignée d'albums que ce soit pour Atlantic, Columbia ou des labels anonymes.
En 1979, elle retrouve les charts avec une reprise disco de 'This time Baby' des O'Jays avant de sombrer dans l'oubli.

 Pickens musician and former teen heartthrob Browning Bryant, 62, died this weekend ( The Greenville News - Nov 18).
Si Browning était catalogué  Southern country-pop singer, il a connu ses plus grands succès vers l'âge de 10 ans, des titres tels que 'Games That Grown Up Children Play' ou 'Hey Little Girl' ont fait pleurer tous les ménagères en bigoudis que ce soit à  Marietta ou  Penn Hills. 

  Eric Morena,  célèbre dans les années 80 avec le tube  'Oh ! mon bateau', est mort le 16 novembre, il avait 68 ans.
« Je suis le torero de l'amour », « Ramon et Pedro » et sa reprise de  « Si tu vas à Rio » sont quelques autres succès  de l'hidalgo d'opérettel  né à Saint-Omer.

Sur la page facebook du guitariste Lloyd Watson, le 20 novembre:
It is with great sadness that Elliot, Lauren and I have to announce the sad death of their Dad and my brother, Lloyd Watson.
Lloyd passed away peacefully in the Critical Care Unit of Peterborough City Hospital at 11.20pm last night,
Lloyd avait débuté avec son combo The Soul Mates qui a fait danser Peterborough et environs aux rythmes d'une soul music comme tu peux l' entendre dans le film 'The Commitments'.
A la dissolution du groupe on le retrouve chez "Ma Grinder's Blues Mission"
Après avoir remporté la Melody Maker Folk/Rock competition( 1972) il se produit avant David Bpwie, King Crimson et Roxy Music.
Brian Eno l'invite sur 'Here Come The Warm Jets', Andy MacKay sur l'album solo 'In Search of Eddie Riff', plus tard il rejoint 801 de Phil Manzanera.
Par après il monte le Lloyd Watson Band qui pratiquait un British Blues haut de gamme.

 Doug Lubahn, studio bassist for The Doors, has passed away. He was 71 years of age ( Guitar Com).
Sa basse s'entend sur  "Strange Days" (1967), "Waiting for the Sun" (1968) et "Soft Parade" (1969).
Ce copain de Mama Cass avait débuté en 1966 au sein du psychedelic band, Clear Light ( un album du même nom) .
Après l'aventure The Doors, il forme le jazzy Dreams avec Jeff Kent, ensuite il intègre Pierce Arrow, puis le groupe de Billy Squier, plus tard, Riff Raff et enfin le groupe de Ted Nugent.
Pas mal, comme carte de visite! 

John Mann, le chanteur et compositeur du groupe de rock d'influence celtique, Spirit of West, est décédé le 20 novembre.
John  souffrait  de la maladie d’Alzheimer à un stade précoce. Il a rendu public son diagnostic en 2014, quand il avait 51 ans.
Spirit of the West a sorti une douzaine d'albums,  celui qui a connu le plus de succès est 'Save this House' de 1990. 

Donna Carson, décédée le 21 novembre, faisait partie du duo folk/folk rock Hedge and Donna.
Le duo a enregistré six albums entre 1968 et 1973.
'Jamie' is probably   one of their most remembered songs . 

 Iain Sutherland, the man behind  Rod Stewart classic 'Sailing'  has died.
 Gavin et Iain Sutherland, The Sutherland Brothers, ont écrit quelques unes des plus belles chansons du folk/soft rock britannique des seventies, non seulement on leur doit 'Sailing' mais aussi la perle 'Arms of Mary'.
Les Ecossais ,qui avaient démarré leur carrière sous l'étiquette A New Generation, deviennent The Sutherland Brothers Band en 1972.
Après deux albums, ils s'associent avec Quiver ( dans lequel figurait un certain Tim Renwick qui a tourné avec Pink Floyd).
La discographie de Quiver comptait également deux plaques.
L'association produira six albums, le divorce a lieu en 1979.
Iain et son frangin repartent en duo et sortent 'When the night comes down', ce sera le dernier fait d'armes en équipe, Gavin et Iain  poursuivent chacun  une carrière solo.

Il y a quelques heures, on lisait: Australian guitarist and producer Martin Armiger has passed away suddenly in France. He was 70 ( Noise 11) .
Martin a tenu la guitare au sein du pub rock combo The Sports  qui a connu son heure de gloire à la fin des seventies/début des eighties plaçant des titres tels que 'Who listens to the radio' ou 'How Come' dans les charts australiens.
Le groupe disparaît en 1981.
Martin se lance dans la composition ( films et TV) et la production. 


lundi 25 novembre 2019

Kat Riggins à La Grande Ourse de Saint-Agathon, le 24 novembre 2019

Kat Riggins à La Grande Ourse de Saint-Agathon, le 24 novembre 2019

Deux ans après son passage dans la même salle, aux côtés de Marquise Knox, la jolie madame surnommée  The Baby Doll Of the Blues, Katriva Tabitha Riggins ( from Miami, sans les vices), call me Kat,  refait escale à La Grande Ourse pour terminer une mini-tournée française, qui succédait à plusieurs dates aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne ou en Suède.
Si chez les Bataves, la poupée à la plastique avantageuse, se produisait avec le Blues Revival band, des gens du cru, chez Macron and co, non Ruffin ne fait pas partie de la même clique, ze petite vocaliste ( dixit Blues Blast), but oh so sexy ( dixit ton voisin) lady, tourne avec les requins de chez Soul Shot, c à d , Fabrice Bessouat ( drums), Antoine Escalier qui déroule les lignes de basse et le fringant  Yann Cuyeu plaque les accords de guitare  idoines.
Le dernier album, 'In the boys' club'  de Cat Woman date de 2018,  elle compte inclure plusieurs titres de cette plaque dans la playlist de la soirée, qui comptera également quelques reprises pas bidon.
17:30', la ponctualité fait partie des qualités de Melrose,  les boys sur l'échiquier pour une intro funky, en coulisses la lady se sert un bourbon bien tassé, ça nettoie  l'entonnoir;
Yann vérifie si la pédale wah wah répond à ses attentes, la rythmique suinte, Antoine, beau galurin, s'approche du micro: ça va, Saint-Agathon, clap your hands for the baby doll ( non, Albert, pas Caroll Baker) of the blues, Miss Kat Riggins.
Clap, clap, clap..  , elle rapplique, longue robe gitane, tu l'aimes déjà!
C'est parti, '  Now I See (Ooh Wee)', du blues dégageant de fortes effluves soul.
Just because I'm little... ne t'en fais pas Kat, ma lady, bottée, mesure 1m 58 , et dans le boys'club tu vas faire sensation.
Cette chanson pour les ladies ( Girl in the boys' club) impressionne, et pas uniquement la gent masculine, le timbre ample de la petite lady fait sensation.
Quoi, Benjamin de?
Elle a du coffre, oui, mais pas en Suisse!
Let's pretend we don't have to work tomorrow and party, o k St- Agathon?
Yeah!
C'est l'heure de la promenade pour Blackie, une version purulente de 'Walk the dog' accompagne le petit pipi du clebs, Fabrice en profite pour placer un solo canin.
Eh, la Grande Ourse, les choeurs sont pour vous.
Oh, my God, Barry White is in the room, what a sexy voice, j'en suis toute remuée.
Je bois un coup, t'en veux, Yann, c'est pas du cidre, non, André, pas pour toi, le bar est ouvert, et on attaque un slow.
Effectivement ce 'Hurt so bad' fait mal, très mal.
.. I miss the arms that used to hold me... t'étais prêt à remplacer ce crétin qui l'a laissée tomber, tu t'es souvenu que t'étais presque bon pour l'hospice!
Projecteurs dirigés sur Yann Cuyeu, son solo a fait pleurer Jimmy Page.
' Kitty Won't Scratch' va vous faire oublier les sad songs et même sans Albert Castiglia, ce titre démange les guibolles.
Etta James a enregistré ' Jump into my fire' en 1988, t'es prêt à affronter toutes les flammes de la terre et de l'enfer avec Kat qui saute plus élégamment que Skippy le kangourou.
Ses pas de danse suggestifs émoustillent,  François ( 64 balais, une ferme, 89 vaches) parle de la demander en mariage après son futur divorce, le curé a évoqué l'excommunication, il s'en fout!
Let's rock a little bit, le brûlant  'Fistful O Water' est extrait du dernier CD.
Elle fait suivre ce morceau énervé d'une heartbreak song qui t'a fait regretter d'avoir laissé tes kleenex dans ta petite automobile, ' Hear me' .
T'as entendu son appel venant des tripes, t'as failli pleurer,  et puis t'as entendu l'intervention lumineuse de Yann, et t'as bavé comme un crapaud, vraiment t'as aucune décence!
Retour des tonalités funky avec 'Tightrope' , suivi par une cover de Koko Taylor, ' Voodoo Woman', un titre qui lui va comme un gant.
Elle se retourne, Fabrice et Antoine se tirent.
I fired them, sourit-elle, avant d'attaquer le dernier morceau de la soirée, 'Troubles away', les fugueurs rappliquent , la plage prend de l'ampleur, Kat décide de se dégourdir les jambes, suivie par le guitariste, elle se balade dans la salle, en passant, elle te refile une caresse, t'as craqué, elle a poursuivi sa flânerie, a oublié tous ses soucis et s'est retirée dans ses appartements, laissant les boys achever la plage en mode gospel.


Saint-Agathon a imploré, elle a entendu, est revenue , a exigé que le public se lève pour se coller frontstage, il a obtempéré, elle a envoyé le soul track ' 99 Lbs' ( pounds) popularisé par Ann Peebles et tu l'as aimée davantage!
Quelle fille!


 


Tiger and The Homertons en session live à Radio Activ' 101.9 FM , Langueux, le 21 novembre 2019

Tiger and the homertons la session live radio activ' langueux le jeudi 21 Novembre 19/20h 

Tiger!
 J'en connais qui s'appellent 'Lamb' (of God ou pas) et qui ont les griffes plus acérées.
 Ce tigre là, relève plus de la peluche voir de la madeleine de Proust par sa musique, tant elle nous tient le coeur chaud (même en période de froid).
 Le groupe nous avait bluffé à Plouha cet été nous laissant, vous savez, cette impression de connaître quelqu'un dès la 1ère rencontre comme si c'était un ami de longue date.
 Il nous invite ce soir grâce à notre belle radio activ' locale qui fait les choses bien et même plus.
 C'est un concert quasi privé (et pourtant ouvert à tous) et cette intimité reste encore plus palpable par une instrumentation proche de l'acoustique (notamment choisie à cause de l'absence de Fabio bassiste, italien, en titre) et mettant plus en avant leur côté folk.
 Tigrane chanteur, guitariste, compositeur (qui nous avoue avoir grandi à Tréveneuc), est accompagné de Célia au piano et chant (autrichienne), Anthony à la guitare électrique et à l'harmonica (Grec-americain, compositeur en solo aussi) et Thomas (from Plouha, le sympathique et éclectique batteur de Thomas Howard Memorial).
 Homerton (hight street) est un quartier de Londres où les musiciens se sont rencontrés à la London music school (option bière d'après Tigrane) sauf Thomas rencontré en Mars 2019 pour la tournée (option bière aussi ?). 
Ce soir on entend donc majoritairement guitare sèche en arpèges et en accords, balais glissés ou doucement frappés sur la batterie, piano léger et aérien (touches noires et blanches jouées en couleur), effluves de guitare électrique perchée et cristalline, voix d'anges en harmonie. 
And you and I like a 'Shadow in the dark' pose d'emblée une ambiance langoureuse sous la voix haute et douce de Tigrane et une lumière tamisée .
 A cette heure, nous sommes tous amoureux. 'Winter' ne jette pas un froid bien au contraire, même sobre et sans batterie.
Les doigts de Tigrane glissent sur les cordes, Thomas porte un bonnet (sans âne mais avec pompon) mais Célia fait fondre la glace … virtuelle.
 'Somewhere else' … 'we can go, we can go there, just you and I', on part avec vous, sans hésiter, mais on restera discrets promis (quoique). 
La fender stratocaster d'Anthony se balade dans ce voyage en altitude mais plein d'oxygène (love is like). Thomas installe des percussions sur la charley, les cymbales sonnent et sonnent, les cordes de guitare vibrent, le piano égrène des notes c'est 'Tell me now' une nouvelle chanson qui plane dans un ciel sans nuages. 
La batterie s'éveille au milieu du morceau puis gronde sur un tom grave. Ce rythme d'enfer (de paradis plutôt!) nécessite un petit break ! Marcus (animateur de la soirée) fait référence à Bon Iver et Neil Young auquel Tigrane ajoute Crosby Stills Nash ('déja vu' et … entendu surtout), Bob Dylan et Fleetwood Mac (version Lindsay Buckingham Stevie Nicks bien sûr).
 Les voix en duo m'inspirent aussi Angus et Julia Stone, appréciés par Tigrane qui nous le confirmera plus tard dans la soirée.
 Même si le style de musique n'a rien à voir, la voix de Celia me ramène à celle de Lee Douglas d'Anathema, aérienne, angélique, bouleversante.
 Un clip 'Follow you' sort lundi en même temps que l'EP 4 titres. Les morceaux pour l'album à suivre sont écrits et prêts à être enregistrés vers Mars 2020 avant de tourner.
 Justement 'Follow you' l'exclusivité (car le titre sort lundi) laisse l'introduction à un harmonica proche du loner , les balais frottent les peaux, c'est propre et doux encore plus lorsque Célia pose sa voix puis la marie à celle de Tigrane.
 'Two doors' Tigrane commence avant que la voix de Célia ne s'envole au firmament nous entraînant dans un frisson voluptueux et la guitare d'Anthony décolle dans un solo resplendissant. 
Anthony atterrit et démarre le titre suivant ('Holding the world' pas annoncé : 'j'voulais dire quelque-chose … mais … on va juste jouer' dixit Tiger Tigrane), en position lapsteel, dans un son électronique tiré d'un frottement d'une pile (AAA) sur les cordes de sa guitare. 
La voix se traîne, paresseuse à souhait, on dirait Angus (pas celui de ACDC, AhAhAh) et Julia ? C'est beau comme une étoile filante dans l'espace intersidéral ! 
 'If the moon' des cordes sous la vibration d'une baguette à tête ronde promenée sur la ride (and yes we ride) introduisent cette ballade, comme une torche dans la nuit, qui nous guide puis le son s'électrise par la guitare d'Anthony.
 'I still don't know' et pourtant il me semble bien qu'ils savent où ils vont. 
 Encore une chanson, non 2 !
 Un cover, tout acoustique, 'Time you tell' de Gregory Alan Isakov avant 'You said' où l'harmonica du loner est de retour... 
C'est fini juste en un instant, un claquement de doigts.
 Les membres du groupe si complices, donnent des sourires et regards taquins et ça 'match' ! 
 Après ce délicieux moment, on prend encore plaisir à échanger avec Thomas et Tigrane (très disponibles), à évoquer leur passion et leur volonté de s'investir malgré la route et les écueils de leur métier de musicien très exigeant dans le contexte actuel. 
Heureusement, il reste des radios et des festivals qui défendent encore ce style de musique absent des ondes trop commerciales et sans originalité.
 On repart avec le CD sous le bras (quoique... c'est pas pratique !) … et qui ne sort que Lundi … (donc on l'a pas, ben si!) heureux d'avoir rencontré des tigres en peluche (il y a des barbus) à qui l'on souhaite le meilleur, le bonheur en vivant leur passion.
 Merci à eux et à notre radio préférée pour ce moment de grâce.
Un verre de Beaujolais pour fêter ça!

dimanche 24 novembre 2019

Gil Jogging au P'tit bar à Tréguidel, le 23 novembre 2019

Gil Jogging au P'tit bar à Tréguidel, le 23 novembre 2019

Tréguidel, 598 personnes y ont leur résidence principale, fin septembre, l'un d'entre eux a trouvé un chien bringé et l'a signalé à pet alert, l'église Saint-Gwenaël trônant au centre du bourg attire les férus de vitraux.
 Jusqu'en mars 2019 la commune comptait un commerce, un fleuriste, on sait que les pissenlits se mangent mais enfin, c'est pas la gloire...
Heureusement ( non Gil n'insiste pas on n'ajoutera pas il y a Findus), une épicerie associative ouvre en mars 2019 et en octobre l'épicerie est associée à un ( petit) bar.
Bravo à l’association du Contrevent qui a imaginé cette initiative admirable, de plus l'équipe de bénévoles a décidé d'organiser régulièrement des soirées musicales dans le lieu associatif.
En ce samedi, où le taux d'humidité atteignait 96%, ils ont invité Gil Jogging, un amoureux des belles manières et du verbe châtié.
Tu te pointes vers 19h dans le zinc où on t'accueille, toi, l'étranger, avec le sourire.
Tu trimballes ta pression  et la déposes sur une table proche de l'endroit où deux citoyens, beaux comme des camionneurs en grève, s'affairent pour l'exercice délicat de la balance.
Tu distingues des synthés, samplers, une panoplie de claviers archaïques, des retours et un micro.
Le son est un peu sec, remarque le plus raffiné.
Ouais, le rythme est stretché, je ne parviens pas à régler cette machine, ça pitche toujours.
Le Docteur Folamour n'était pas dans le coin, les compères rament à contre-courant avant de parvenir à un son acceptable.
Tu te dis que le set va démarrer.
Erreur, il y a la mise en condition, au bar!
Pour nous faire patienter la machine balance un instrumental dans la gamme Barry Manilow, Billy Joel, Elton John.
La bande s'étiole, les saltimbanques picolent.
Tu reprends une mousse!
19:45', le duo est annoncé façon carnaval en novembre.
Gil, l'image type du gendre parfait, rasé de près, coupe short back and sides, habillé par Cardin,  chaussé par Carvil, et parfumé par Mugler, se débarrasse de son falzar pour enfiler un jogging de scène, rouge délavé et décoré de la piste aux étoiles. 
T'as vu, glisse Chantal à sa copine, ses chaussettes sont trouées.
Ce qui est faux, une seule socquette laisse passer un orteil.
Son copain, Ton's, fait dans la sobriété ( vestimentaire) et lance le dispositif musical. 
Quelques consignes au public en signe d'échauffement: laisse-toi aller et gueule comme si t'étais au stade de France.
Première salve intello ' L'effet jogging' .
Plus déjanté que l'hirsute briochin, ça ne doit pas être évident à dénicher.
En tout cas, le bar se marre.
Une de ses copines a organisé une 'Soirée filles' , le seul mec invité porte un jogging.
Non, ce n'est pas cool, c'est même rebutant.
Corine, Martine, Katia vont expliquer tout ce que tu dois savoir sur les sex-toys, tu vas subir des confessions sur les règles douloureuses et autres secrets de nanas ( tampons discrets).
Passons à la séance de psychologie  pour expulser l'énergie négative, tous ensemble ' tu me casses les couilles' , le président en marche, Angèle, Joey Starr encaissent sur fond dub trafiqué.
Notre- Dame a brûlé, qu'es-ce que ça t'a fait?
J'ai eu envie de faire un barbecue!
Bon, je t'invite 'Dans  mon loft', 100 m2, tout de même, cinq chambres d'ami, mais j'ai pas d'amis.
Le fric c'est pas  tout le temps chic.
Fou rire assuré mais en creusant, tu te dis que Gil s'attaque à tous nos travers contemporains.
Improvisation, tous ensemble s v p, il faut tuer les banquiers avant qu'ils nous crèvent...
Tu dis, Manu, ah, tu ne travailles plus pour  Rothschild, on s'en fout, le peuple aura ta peau!
C'est les vacances, j'ai six ans, on embarque dans le break familial, direction ' Le camping de Noirmoutier'.
Adieu la nostalgie, Ton's, balance-nous de la techno!
'Bosse Travaille' est décoré d'un pas de danse 'Metropolis' , Fritz, caché au fond du bistrot, a applaudi.
Place à 'Oui, oui, oui' , un electro twist mystique.
C'est l'heure du quizz:
Avec Carrefour?
Je positive!
Sega?
C'est plus fort que toi.
Intermarché?
Tous unis contre la vie chère.
Avec Samsung?
Méfie-toi de Dalida.
Eliminé!
Le vendeur de Carrefour, c'est un salaud.
C'est quoi?
Un enculé!
Et celui de la FNAC, un salaud.
Oui, un enculé!
Pas dur, le refrain!
Guy Bedos/Sophie Daumier, 'La drague' version valse electro ça donne ' Je rentre pas seul'.
Quel tombeur, Gil!
Un petit coup de Claude François, pour rire, avant d'envisager un one-night stand avec la serveuse, Yannick Noah passait par là, les White Stripes aussi, en vitesse,  une pique à l'adresse d'Ibrahim, un amateur de pucelles, et puis un passage aux lavatories pour soigner le saignement de nez avant de maltraiter  le vieux synthé, la totale, quoi!
Tréguidel, c'est fini, on vous passe la bande publicitaire, pensez à Gil Jogging pour vos mariages, vos séminaires, vos cocktails et la communion de vos gamines, merci!
Un peu plus d'une heure d'humour distingué, la clientèle réclame un rappel.

Il s'assied face au synthé, égratigne le responsable du salon du tatouage de St-Brieuc, qui ne vote pas Mélenchon, et nous envoie la ballade amère décrivant le sombre avenir de la plage du Valais.
Retour à la tech/disco  house nerveuse avec 'Je suis Vner' .
Quoi, encore une?
A la seule condition que cinq ou six couples viennent danser un slow face à nous, histoire de vous montrer que je suis cultivé, tu sais que l'hormone de l'amour s'appelle l'ocytocine?
Une version bâtarde de 'Dreams are my reality' termine ce show allumé.




 





 

vendredi 22 novembre 2019

Hélène Le Gros à Bleu Pluriel - Trégueux, le 21 novembre 2019

Hélène Le Gros à Bleu Pluriel - Trégueux, le 21 novembre 2019

Hélène Le Gros, alias  Hélène Provost ( vue l'an dernier comme sociétaire de la Gâpette), termine une résidence à Bleu Pluriel.
Le centre culturel de Trégueux a accueilli,  pendant quelques jours, l'artiste qui y préparait son prochain spectacle.
En vue de la réalisation d'un teaser, filmé en cinémascope, le public était convié à assister à un digest allongé  de ce futur one woman with un accordéon show, seules conditions, signer une décharge permettant aux vidéastes de tirer des gros plans de votre terrine  et applaudir chaleureusement après chaque tirade pour que la prestation en public soit vraisemblable.
Une demi-salle  s'était ameutée pour assister aux ' secrets de fabric' proposés par la malicieuse femme-enfant.
Le show devrait être peaufiné pour le début 2020.


18:35', la jolie frimousse s'installe sur un tabouret et déclare: Le Gros, c'est lui, l'accordéon, Hélène, c'est moi,  on s'est mis en ménage.
Non, on n'est pas encore passés devant le maire, et toi, l'étonné, oui, ce concubinage peut paraître étrange, une nana et un zigue à bretelles... ça s'est fait par hasard, pour l'instant, tout baigne!
'Mon gros' narre ces amours singulières qui auraient pu inspirer Roger Peyrefitte, qualifié de sulfureux par une certaine presse.
Hélène fait dans la chanson réaliste sentant bon les années 40/50, tu peux penser à Patachou, Marie-Josée Neuville ou à la plus récente Anne Léonard.
Pour les jeux de mots et allitérations, on avance Bobby Lapointe.
Ce soir, je vous interprète pas mal de titres co-écrits avec Mathieu Ramage, mais aussi quelques reprises.
L'ineffable ' Les doigts dans l'nez' est de la plume de Juliette.
C'est beau le subjonctif ....  Il eût fallu que j'eusse bien peu d'émois...
Après avoir entendu ce traité concernant les bonnes manières, tu ne regarderas plus jamais de la même façon l'individu, arrêté à tes côtés au feu rouge, trifouillant ses narines à la recherche de sécrétions sèches et salées ( paraît-il).
Il est l'heure de faire le point sur mon histoire d'amour précédente, malheureuse!
C'était un mec qu'a pas un rond, pas de dents et dont l'appendice nasal  est décoré d'une verrue pas sympathique, je le supportais, mais il a vendu mon accordéon sur le Bon Coin, le vase a débordé,  je l'ai flingué.
Elle n'a pas l'air comme ça, Hélène et ses mimiques à la Foresti, mais c'est une sanguine!
Et, les flics?
Je leur ai raconté des bobards, ils ont tout avalé, écoute ' Combien de fois j'ai voulu'.
Hélène peut aussi chanter l'amour, elle reprend la valse, ridiculisant le matérialisme, ' Je t'aime' de Michèle Bernard,  avant de proposer 'Monsieur ToulMond',  un paroissien ne faisant pas partie de la famille des cucurbitaceae.
En un mot, il se la pète grave et n'a aucun point commun avec son voisin, Monsieur Personne.
Ah, l'humour prend une autre dimension lorsqu'il est distillé par une fille.
Higelin aurait dit, un jour où il n'avait pas bu, la vie est dure, manquerait plus qu'elle soit molle...
J'applique cette maxime dans la suivante, 'La Claque'.
Avant la dernière chanson, je remercie l'équipe technique, les responsables de Bleu Pluriel et  le public et je vous signale que' Où sont mes nichons' n'est pas tout à fait autobiographique, il s'agit d'un morceau de Barbara Weldens.
Pourquoi l'image de Twiggy , la brindille, traverse-t-elle ton esprit obscurci?

Trégueux aurait espéré un rappel, en vain, les autres chansons sont toujours en chantier, le spectacle sera prêt pour la première, le  15 février à Trémuson.





mercredi 20 novembre 2019

The Kov mini-CD The Kov

The Kov    mini-CD The Kov

Depuis six ans le trio  The Kov,  originaire de  Goudelin, sillonne les bistrots, salles de fête, kermesses et autres bacchanales du Trégor, Goélo, Centre Bretagne ou des  Monts du Mené, pour y distiller   son power rock impétueux et viril.
Sur scène, Ron Degrundt ( vocals, bass) / Thomas ( guitars) et Jean-Pierre ( drums) alternent les reprises et les compositions signées Ron.
Il leur manquait une carte de visite, aujourd'hui c'est chose faite, The Kov vient de sortir un album six-titres dont toutes les plages portent la griffe Ron Degrundt.
Tracklist:
Cosmic Dreams
I Make a Plan
I'm so Vain
Drunk Women
Cold Gun
Walking Toward Darkness.

Si les membres de Tangerine Dream peuvent  être considérés comme les papes de la cosmic music, les ' Cosmic Dreams' des gars de Goudelin sentent moins l'acide berlinois que l'alternative rock/power pop de groupes tels que The Knack, Cheap Trick,  Greg Kihn ou le Dwight Twilley Band.
Et en creusant plus profond, tu peux remonter jusqu'au fabuleux ' I can't explain' des Who.
Le refrain, accrocheur, se greffe sur un tempo accéléré, un bridge permet une envolée de guitare soignée, tandis qu'à l'arrière JP frappe tel un bûcheron métronome ayant en tête une image du président de la République.
Pas fade comme  entrée en matière.
'I make a plan'
Pour Nigel?
On n'est pas fan de Mr Farage...
C'est d'une nana qu'il est question, son projet c'est de la voir there.
Où?
Derrière les buissons et, pour couvrir nos ébats, on fait du bruit, beaucoup de bruit!
Incisif, ce morceau qui précède 'I'm so vain'.
A chaque coup tu penses à Carly  qui n'a jamais dévoilé l'identité du vaniteux.
Près de 50 ans après la sortie de 'You're so vain', les supputations vont toujours bon train.
Ron a beau avouer être présomptueux, il ne nous fera pas croire que Mrs Simon le visait.
...I'm not the one that I should be... I realize I'm so vain ... sur fond  punky, à la Ramones, doit ravir tous les nostalgiques des safety pins portant un T-shirt ( noir) à l'inscription  old punks never die!
Barrie Masters d'Eddie and the Hot Rods n'est plus, too bad, tu comptais lui envoyer ' Drunk Women' , une pépite de pub rock qui aurait également plu à Lee Brilleaux, un autre mec parti trop tôt.
I always thought you were a naughty girl...est-ce une raison de sortir un flingue?
Le canon du  'Cold gun' ne va pas tarder à s'échauffer, la guitare canarde joyeusement tandis que la rythmique assure un rythme soutenu.
Tous à plat ventre, ça siffle vache!
Déjà la nuit tombe, ' Walking Toward Darkness ' démarre sur les chapeaux de roue avant un break David Lynch au texte récité.
Derrière toi, le gars dans son automobile sombre a enclenché le moteur, faut déguerpir au plus vite, son dessein est de te transformer en crêpe et, comme t'étais à court de sirop d'érable, t'as plongé dans le fossé.
Tu l'as entendu jurer, tu t'es relevé, t'as essuyé la boue qui maculait ton trench et poursuivi ta marche dans la pénombre.
Générique de fin!

The Kov prépare sa tournée 2020, si tu veux te procurer leur rondelle, elle vaut le coup, tu  écris à l'adresse suivante :
thekov.order@gmail.com

Le groupe ajoute:
Nous vous indiquerons la marche à suivre par retour de mail !
Ah oui...le nerf de la guerre :
10 € la galette + 2,50 € de fdp...
Une broutille pour une pièce pareille...

Note de la rédaction: fdp ne signifie PAS fils de pute!









mardi 19 novembre 2019

We Only Said - Le Fût Chantant - Saint-Brieuc, le 16 novembre 2019

 We Only Said - Le Fût Chantant - Saint-Brieuc, le 16 novembre 2019
par NoPo
Soirée de gala ce samedi 16 Novembre 2019 au fût chantant à St-Brieuc avec l'accueil des Rennais de We Only Said. Je dois reconnaître leur découverte tardive sur internet en début de semaine seulement mais le courant est passé instantanément de bouche (et instruments) à oreilles. Gala pour la qualité des invités car il y a peu de monde en ce début de soirée (21h30 quand même ... ça s'arrangera par la suite). Normal, dixit les artistes, c'est juste le groupe de 1ère partie beaucoup moins bon forcément, probablement le côté obscur de la force de WOS! On pense plutôt échauffement (5 morceaux), le côté lumineux des étoiles revenant 15 mns après la pause classique clope/bière. Un grésillement perturbe la précision des musiciens (provoqué, semble-t-il par la lumière dont 2 ampoules de couleur rouge et blafarde qui ne facilite pas la prise de photos) mais le problème est vite réglé ... comme du papier à musique. Le groupe se compose de : Florian Marzano à la guitare et au chant (I only said d'origine) Mathias Prime fidèle à la guitare,  Damien Tillaut plus récemment à la basse, Pierre Marolleau à la batterie et au chant.
 3 albums déjà publiés depuis 2009 dont l'impressionnant 'My oversoul' sorti en ce début d'année. On pourrait qualifier leur musique de pop progressive (plutôt que métal prog même si le son et le rythme montent en puissance par instant) avec des mélodies très belles, chargées d'une douceur mélancolique, soutenues par 2 guitares omniprésentes ou des claviers couleur mellotron (rappelant parfois des ambiances Red King crimsonièsques).
 On entend aussi certaines montées crescendo, des frappes travaillées à contretemps et des voix fragiles (une touche de Camel) se mariant parfaitement bien avec cet univers onirique voir langoureux. 
Pour situer, on pourrait aussi citer The Pineapple Thief et peut-être Lysistrata (pour le chant du batteur surtout car la musique de ces derniers est plus énervée). 
Mais attention, tout est digéré dans une personnalité et sensibilité qui leur est propre.
 Donc après ce petit échauffement, les artistes reviennent, pas avares, pour un vrai concert de plus d'une heure qu'on n'a pas vu passer (une bonne partie des 2 derniers albums), quel plaisir, j'en ai encore des frissons! 
Sans rentrer dans un titre à titre impossible car je ne me souviens pas de l'ordre des morceaux : 'Go past' le mid-tempo est imposé par la batterie et le titre allie puissance et grâce sur un riff de guitare entêtant (et donc qui ne sort plus de ma tête), la 2è guitare nous emporte, la fin du morceau s'envolant dans les cieux (avec violoncelle sur l'album), c'est beau à pleurer (je pense aussi à Hexvessel).
 'Dead men' la guitare guide cette superbe ballade transcendée ensuite par un son de mellotron désuet aux accents de flûtes (Pineapple thief, King Crimson et Camel s'y mélangent).
 'Before end' un piano répétitif et une batterie décalée avant l'arrivée d'une voix plaintive font naître une émotion triste.
 'Lies' s'élève au son déchiré d'une guitare lancinante et de cymbales trébuchantes.
 'The way you show your love' lancé par la basse sonne plus guilleret, la guitare danse sur les impulsions de la batterie, le clavier ritournelle dans un second temps puis l'ambiance devient évanescente à la moitié du morceau.
 'Messy artist' n'est pas composé par le groupe mais le titre leur donne l'occasion de monter en puissance avec des envolées lyriques à la guitare et une batterie déchaînée.
 'Dry as dust' et 'Everything turns cold' (album précédent Boring pools de 2015) sont posés sur un rythme plus sautillant avec frappes sur le rebord de la caisse claire. Le chant est partagé entre Florian et Pierre, le second prenant les choeurs lorsque le premier passe en lead (et inversement, on a droit aux voix doublées au féminin sur l'album 'My oversoul).
 Les musiciens prennent du plaisir et vivent tous intensément leur musique avec une mention spéciale à Pierre en équilibre sur voix/batterie et qui paraît totalement envoûté, jouant même les rythmes off. Ils appellent avec gentillesse le public à partager ce plaisir invitant de nombreuses fois leurs hôtes à délaisser leur comptoir. 
Tout est bon, rien à jeter!
 C'est recherché, sensible et subtil mais tout en restant accessible (tellement difficile d'y parvenir).
 Un grand merci à ce groupe qui  mérite une exposition médiatique internationale, faisons le savoir! WE ONLY SAID ... WE MUST SHOUT IT!!!