samedi 30 mai 2020

Die unendliche Geschichte... Décès depuis le 5 mai ( échantillon) - part one

Peter Kok, batteur et membre fondateur du groupe de blues néerlandais St Louis Slim est décédé il y a une huitaine de jours, ses collègues lui rendent hommage:
In Memoriam
Peter Kok
Beste mensen,
Zo spreken wij jullie (onze fans, de lezers van dit bericht) aan, zoals Peter ons bandleden vaak aansprak als hij ons iets te vertellen had per mail. Het zal stil blijven. Peter Kok de oprichter/bandleider en drummer van St. Louis Slim is na een kort en hevig ziekbed overleden. Gisteren hebben wij afscheid van hem genomen. We zullen hem erg missen. St. Louis Slim is niet meer. RIP Peter

Robin, Mies, DJ en Monique

 Hillard ‘Sweet Pea’ Atkinson, un des chanteurs pour Was (Not Was) est décédé à 74 ans, le 5 mai.
Il participe à plusieurs enregistrements du groupe de soul funk et grave deux albums solo “Don’t Walk Away” et “Get What You Deserve”, 35 ans plus tard.
Dans les nineties il est de l’aventure The Boneshakers, il a également longtemps tourné comme choriste pour le  chanteur country Lyle Lovett

 RIP Professor Longhair Percussionist Alfred “Uganda” Roberts, titrait Relic le 6 mai, au lendemain du décès de l'as des congas.
Le magazine poursuit: Roberts’ noted contributions include percussion work on The Meters’ Afrika and Hey Pocky Way, as well as Toussaint’s Life, Love, and Faith. He also recorded with New Orleans icons like Dr. John and Irma Thomas.

Si Millie, décédée le 5 mai, n' est pas l'auteure de l'original de 'My boy Lollipop' ( my girl Lollipop , dans la version doo-wop des Cadillacs), c'est elle qui classa le titre au sommet des charts en 1964.
Millie Small, considérée comme la pionnière du ska au UK,  couvée par Chris Blackwell, n'aura jamais réussi à placer d'autres titres dans les listes, après un second album “Time Will Tell”( 1970), elle arrête les frais.

 Brian Howe remplace Paul Rodgers au sein de Bad Company  en 1983, il enregistrera quatre albums avec le supergroupe avant de se lancer pour une aventure solitaire qui le voit réaliser cinq albums.
C'est Ted Nugent qui avait découvert les capacités du chanteur qui a succombé à une attaque cardiaque le 6 mai.

Qui a composé ' Pretty Flamingo' , un hit immense pour Manfred Mann en 1966? 
Mark Barkan.
Le songwriter de Brooklyn nous a quittés le 8 mai.
Parmi les artistes ayant chanté ses compositions, citons les Archies, Dusty Springfield, Elvis, The Monkees ou Lesley Gore...

On  le croyait immortel, Richard Wayne Penniman, alias Little Richard, est mort le 9 mai.
Libération: "Sans lui, il n'y aurait eu ni Beatles ni Elvis ni rien ni personne qui prenne le sexe, la vitesse et l'électricité pour valeurs cardinales...."
Tutti Frutti, Lucille, Long Tall Sally, Slippin and Slidin, Rip it up, Jenny Jenny, The girl can't help it, Ready Teddy, Send me some lovin....n'en jetez plus, le King, c'était lui,   le rock'n'roll,  c'était lui!
 A-wop-bop-a-loo-bop-a-wop-bam-boom!...les plus grands lyrics rock jamais pondus!
Little Richar, un géant de 5 feet 10 inches!

Le trompettiste de jazz italien Aldo Bassi s'est éteint  le 10 mai à l'âge de 58 ans .
Toccanti le parole del pianista Danilo Rea: “Un artista, un grande trombettista, solista, arrangiatore, un musicista tra i migliori d’Italia, con la tranquillità e la modestia di una persona dotata di rara umanità”.

 Victor Scott von den Les Humphries Singers gestorben ( an den Folgen einer Corona-Infektion ).....
Victor avait rejoint le groupe de  Leslie John Humphreys en 1970.
Il ne faisait pas partie de la formation qui a participé à l'Eurovision avec Sing Sang Song en 1976.

 La chanteuse soul Betty Wright a succombé le 10 mai à un cancer. Elle avait 66 ans.
 Bessie Regina Norris nous laisse une vingtaine d'albums et  plusieurs singles marquants dont ' No pain, no gain', 'Clean up woman', 'If I ever do wrong' ou 'Is it you, girl?'. 

C'est lui qui avait composé  "Bad Case of Loving You (Doctor, Doctor)", un gros succès pour Robert Palmer.
Moon Martin est décédé le 11 mai, il avait 74 ans  (though some reports say he was 69).
On lui doit aussi  "Cadillac Walk” par  Willy DeVille, et “Victim of Romance” de Michelle Phillips.
 John David “Moon” Martin a enregistré cinq albums pour Capitol et trois pour un label français, la France où il est surtout connu pour le titre ' Bad News'.
Bad news, indeed, Moon Martin était incomparable.

Pourquoi mentionner l'immense Michel Piccoli, décédé le 12 mai à 94 ans, sur un site dédié à la musique.
Pour les trois lignes qu'il marmonne sur 'La chanson d'Hélène' titre tiré du soundtrack du film ' Les Choses de la Vie'.
On en profite pour saluer l'incomparable  Romy Schneider.

Carlos Santana avait un frère, Jorge Santana, guitariste comme lui, est mort le 14 mai.
Il avait enregistré un album avec son frangin, cinq disques solo et quatre galettes avec le groupe Malo.

Cranberries world:  We’ve sadly just learned of the passing of Denny DeMarchi, who fans of The Cranberries were very familiar with as he used to perform on stage as additional musician with the band on the 2009-2011 Reunion Tour. He also accompanied Dolores in her solo career, contributing to her two solo albums Are You Listening? and No Baggage, and touring with her in 2007.
Le claviériste/ guitariste canadien a également fait partie d' Alias et de Killer Bee.

 Phil May, le chanteur des Pretty Things,  est décédé, le vendredi 15 mai, il avait 75 ans.
Les Pretty Things, toute une histoire.... Dick Taylor, le guitariste, a fait partie de la première mouture des Rolling Stones, qu'il quitte après quelques mois pour fonder avec Phil May un des groupes les plus 'rebelles' du British rhythm'n'blues.
S'ils avaient eu un manager plus performant, ils n'auraient jamais été obligés de jouer  à notre ère dans des clubs pouvant accepter une centaine de spectateurs, mais tu n'aurais pas eu le bonheur de les voir au Sounds à Ixelles, où ils étaient devenus des habitués.
'The Pretty Things', 'S F Sorrow', ' Parachute' ... des oeuvres magistrales!
'Rosalyn' , 'Midnight to Six Man', 'Come see me' et bien sûr 'LSD', de la bombe!
Mourir en mai, Phil, ça ne se fait pas!

end of part one

jeudi 28 mai 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS... The Cure!

 Flashback.

Considérations en période de confinement... par NoPo!

BACK TO BEFORE AND ALWAYS
The CURE 10:15 Saturday Night extrait de Three Imaginary Boys 1979
Aaah The CURE!! Mon 1er concert rock, encadré de 500 kms de route aller-retour, dans la nuit, pour un émerveillement inoubliable!
Encore un groupe anglais situé dans l'après punk (un peu moins de 250 kms), il en garde l'esprit simple et direct avec une tête bien faite (sauf les cheveux... non les cheveux en pétards et le maquillage baveux feront la mode plus tard). On aurait pourtant pu penser que Robert Smith voulait passer inaperçu avec un nom d'espion comme ça mais non, impossible!
La pochette, un peu perchée la ménagère, affiche un frigo, un aspirateur et une lampe démodés sur fond rose bonbon. Les appareils, tristes et pourtant branchés, symbolisent mystérieusement les 3 musiciens : le ptit Robert aux textes et à la guitare, Mickaël Dempsey à la basse et Lol (une blague?) Tolhurst à la batterie. Pas un instrument de plus dans une démarche froide inverse du power trio (non c'est pas le trio power!).
Les morceaux très courts joués (sans chichi mais chauds, chauds malgré la couleur froide) par 3 garçons plein d'imagination (à défaut d'être imaginaires) ne possèdent ni la hargne du punk, ni le sucre de la pop. Ce 1er album tranche d'ailleurs complètement avec leur futur répertoire (les morceaux s'allongeant et se théâtralisant puis revenant parfois à une tendance pop arty).
Dans cet incipit (woah j'ai réussi à la caser celle là!), tempos rapides, guitare nerveuse, basse naïve, batterie simpliste caractérisent la plupart des compositions.
L'ouverture se situe un samedi soir à 10h15, drôle de buzz (loin de celui d'Elton John le même soir).
Tchic tchic tchic tchic tchic puis 3 notes de guitare en harmonique, 2 poursuivent, puis Robert effleure d'abord les cordes avant de les griffer en rythme.
On a l'impression que Lol frappe sur un instrument d'enfant. La basse cahote et gronde comme un fantôme pataud.
La voix fragile s'accroche tout d'abord haut dans les lignes de partition puis soudain murmure 'And the tap drips drip drip drip ...'. On ressent une tempête sous un crâne qui se demande... où 'Elle' est allée.
Sous une tension palpable au goutte à goutte, une suspension du son entretient le suspense. Vient un solo écorché à la guitare en pleurs sur le passé.
Les dernières notes, plus graves puis retenues, à la guitare, débouchent sur un état de spleen dans un écho sans réponse.
Paroles simples, musique simple, efficacité garantie dans la mise scène!
Cette simplicité exècre les amateurs de musique progressive si sophistiquée, dont je suis, cependant je reste un inconditionnel des 1ers albums de The Cure.
A croire que ça m'a soigné de mes douleurs post ado car j'y retourne volontiers (pour la couleur plus que la douleur).
Le vaccin, évoluant ensuite vers une musique soignée, se distribue au grand public avec succès.
Pour autant, Dr Smith conserve son don et sa capacité à écrire des morceaux tordus voire déchirés et profondément touchants.
Tchic tchic Boum! De la bombe plutôt qu'un pétard mouillé!

mercredi 27 mai 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS... Genesis!

Flashback.

Considérations en période de confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS -
GENESIS - Cinema Show extrait de Selling England by the Pound 1973

 Ce 5è album, exceptionnel, de GENESIS paraît en 1973.
Je peux confirmer qu'il m'a fallu plusieurs écoutes attentives pour me laisser séduire par ce disque, mais une fois enjolé, j'y suis resté fidèle.
Le logo du label Charisma colle parfaitement au style du groupe :
Un dessin d'un personnage sorti tout droit d'Alice au Pays des Merveilles, il semble faire la morale.
Sur la pochette intrigante de l'album, la peinture pastel centrée sur une tondeuse et un jardinier, dans ses rêves, allongé sur un banc (le tondeur de pelouse 'Lawnmower' du 1er morceau) s'associe à l'enchantement bucolique procuré par les compositions.
Elles resplendissent d'originalité et de recherche mais sans éloigner l'auditeur par une distance complexe.
'Cinema Show' reprend exactement cette fragrance.
Ce songe de 11 minutes commence dans l'élégance d'une 12 cordes jouée par Steve Hackett. 

Quelle sonorité raffinée!
La voix perchée de Pete Gab' annonce un rêve projeté sur grand écran. 

Le morceau se pose doucement, comme un oiseau, sans méfiance. L'arrivée (à la 3é minute) d'un hautbois et d'une flûte invitent aux chants d'oiseau sans que la guitare n'abandonne la constance de ses arpèges.
A partir de la 4é, la voix de Peter nous entraîne sur des 'na nanana' naïfs mais addictifs. La voix balance puis se dédouble, on aimerait la suivre et poursuivre mais les paroles prennent sens et deviennent poétiques :
"Once a man, like the sea I raged
Once a woman, like the earth I gave
But there is in fact more earth than sea"
Combien de fois l'ai-je fredonné, captivé par cette sentence?
Guitare électrique, basse et batterie inversent la tendance en entrant dans une danse plus tonique.
A 5'50, le synthé s'envole à tire d'aile, Tony Banks, admirable, étant soutenu par la frappe légère d'un Phil Collins sous influence. Cette alliance fait défiler un paysage lumineux en cinémascope... C'est le cinema show...
L'atterrissage tranquille se fait en descente progressive créant une douce ambiance lors des derniers instants.
FIN

jeudi 21 mai 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS.... Yes

Flashback.

Considérations en période de confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS -
YES Tempus Fugit extrait de Drama 1980


Non! Ne croyez pas que je dénigre l'importance de YES dans les années 70, leurs albums m'ont fait rêver en version double ou simple (improbable chez YES) avec leurs pochettes ornées des magnifiques dessins de Roger Dean et leurs compositions fleuves!
Oui, 'Roundabout' me fait valser. 'Close to the Edge' me donne le vertige. 'Awaken' me réveille. Tout me va, grâce à eux, je sais que nous sommes du soleil ... du soleil...
Mais, après une première régression puis une glissade sur un 'Tormato' démodé, 'DRAMA' ressemble juste à une résurrection, un truc impossible (avec l'arrivée inopinée de musiciens en provenance des variétoches Buggles)!
Exit Jon Anderson, chanteur essentiel, et Wakeman, come back de Roger Dean pour l'esthétique et Eddie Offord pour le son.
On pressent donc un YES à âme dans ces indices plus que symboliques et on devine que les nouveaux venus (Downes et Horn) sont des admirateurs.
L'album mélange magnifiquement punch (bien dosé), mélodies (très légèrement sucrées), virtuosité (des chefs), voix aériennes (saupoudrées) : un grand plat de prog à la sauce pop qui se digère sans difficultés.
'Tempus fugit' en clôture, démarre directement sur les chapeaux de roues et sans limitation de vitesse.
Le temps fuit, tu peux toujours essayer de le rattraper.
Le mariage clavier/guitare fusionne à merveille. La rythmique basse/batterie explose avec un Chris Squire aux sonorités TGV hallucinantes.
Les 1ères voix vocodent, puis Horn et Squire traduisent en clair et on comprend tout... notamment cette joie flamboyante.
Howe, pas en reste, se démène et le son de sa guitare écorche avec écho puis s'envole, contrastant avec la basse dominatrice et vrombissante de Squire.
Les musiciens éclatent dans une osmose flagrante. Le morceau jouit d'une beauté fugace.
Et puis ...
Non... pour moi, YES disparaît avec '90125' (j'ai essayé d'appeler mais ça ne répondait même pas) et 'Owner of a Lonely Heart'.
Non pas que cet album (ni le suivant 'Big Generator') soient mauvais ... non, non... surtout s'ils n'avaient pas été publiés par YES...
Finalement, après avoir retrouvé les clés de l'ascension par un retour au vintage millésimé et un bon 'Magnification', 10 ans plus tard 'Fly from here' redonne une chance à ce line- up 80 avec un nouveau chanteur et confirme les qualités à l'origine de cette formation.
Musiciens Magiciens, encore un tour de passe passe, le temps passe et YES ça nous dépasse!

mercredi 20 mai 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS... David Bowie

Flashback.

Considérations en période de confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS
David Bowie - Lady Grinning Soul extrait de Aladdin Sane 1973
David Jones avait un nom commun, Bowie reste sans commune mesure, unique, un colosse androgyne génie auteur de 'The Jean Genie' et tant d'autres titres classe voir classieux ou inclassables!
Explorateur, innovateur, héros (yes we can... be) à 9 vies, il s'essaie à tout, le plus souvent, avec réussite.
La 1ère fois que j'entends un avis sur l'artiste, un camarade de classe déclame d'un ton péremptoire "De toutes façons, y a que Bowie et les Stones!".
Pour ma part, j'approfondissais alors le répertoire des Beatles depuis un peu plus d'un an, et ma culture, en microsillons, ne faisait pousser qu'un peu de Stones en parallèle. Pink Floyd (et ma vie en rose) venait de m'interpeler et mon oreille de se colorer au pourpre profond.
Quand Ziggy se met à jouer de la guitare... ça ne ressemble pas aux couleurs que je connais.
'Five years' 'Ziggy' 'Rock'n'Roll Suicide' tournent sur ma platine qui chan chan chan change 'Changes' de teinte comme les cheveux de l'artiste. Je perçois dans 'The man who sold the world', 'Life on Mars' 'Starman' son regard d'extraterrestre, et bientôt, il ose présenter un corps de martien...
'Aladdin Sane' porte fièrement son titre fou et défend sa couverture indémodable! Sur fond blanc, elle nous montre le buste de Bowie, maquillé, les cheveux roux, lèvres et paupières peintes en rouge, visage strié d'un éclair bleu et rouge. De façon énigmatique, une goutte d'eau glisse sur sa clavicule.
Cet album ne contient que de très bonnes compos et montre une évolution pleine d'énergie plutôt rock tout en conservant cet esprit glam (et musclé) grâce, en particulier, aux Spiders from Mars (eux aussi).
Pourtant, je préfère parler de 'Lady grinning soul', élégante balade légèrement jazzy, qui sort de ce cadre.
Le morceau égrène une cascade de notes au piano (jouées par Mike Garson), qui tombent comme des larmes lourdes d'émotions. Puis la voix de crooner de Bowie surfe sur les vagues blanches et noires. Basse, batterie accompagnent ce flux, simplement, pour mettre en valeur la douceur de la mélodie si romantique.
Un saxophone à couleur chaude enrichit l'orchestration. Pleine de finesses, la guitare sèche de Mick Ronson flirte avec les gouttes de piano qui écument. La voix de Bowie prend la vague, escalade et bouleverse.
Comme la mer sur l'estran vient lécher le sable par progressions irrégulières, la musique dessine des volutes aux formes évanescentes.
L'âme souriante, elle, a fini par s'évanouir en poussières d'étoiles, à jamais, accrochées au firmament.

lundi 18 mai 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS ...... SUPERTRAMP

Flashback.

Considérations en période de confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS
Supertramp- School extrait Crime of the Century 1974
Dès 69, le groupe se construit autour de Roger Hodgson et Rick Davies. Pas sûr que beaucoup de monde aurait misé sur Supertramp après leurs 2 premiers albums en 70 et 71, pas assez
marquants (à part la pochette du second un peu provocatrice pour l'époque).
Mais en 1974, alors que le groupe suffoquait doucement, un second souffle s'offre à eux avec l'arrivée de nouveaux musiciens. Ils s'orientent vers une pop légèrement progressive finement ciselée (certainement pas de la variété sinon ... j'adore la variété).
Pour ma part, je découvre le groupe avec le piano sous la neige même dans les moments les plus calmes.
La musique se délecte délicieusement comme une île flottante, un blanc en neige avec une pointe de crème ... anglaise.
"Even in the Quietest Moments" possède une vraie personnalité et m'incite à explorer son passé et je m'aperçois que le groupe avait une vie avant... horreur (bloody hell!), j'avais zappé le crime du siècle.
Il s'agit sans doute du poids des contraintes et du manque de libertés, exprimés sur la pochette, par des mains accrochées à des barreaux de prison dans un espace intergalactique (l'espoir du sans limites).
"Crime of the Century", fondateur d'un son, embrase la carrière du groupe.
Je me souviens de la finesse des mélodies originales qui semblent dorées (mi) faciles... mais non!
Ici, l'alchimie entre les musiciens est essentielle.
Les leaders composent et chantent : Roger haut, Rick bas; ils jouent du piano et des claviers, plutôt très bien. Surtout ne pas négliger l'importance de John Helliwell, l'hélicoptère des instruments à vent, clarinette, saxophone, flûtes en tête (ou plutôt en -bonne- bouche)!
Ce temps révolu limitait les albums à une quarantaine de minutes, la durée parfaite pour l'album parfait.
'School' annonce la brique dans le mur, avant l'heure, par sa critique de l'école.
De façon surprenante, un harmonica, western spaghetti, introduit le morceau (joué par Rick).
Une guitare légère, comme une agréable brise, accompagne la voix reconnaissable de Roger, bouleversante.
Un espace quasi silencieux parsemé de cris d'enfants... le morceau met du temps à démarrer (1'45) puis s'installe sur un rythme groovy. Dougie Thomson à la basse, Bob Siebenberg à la batterie, quelques notes de piano provoquent un effet quasi dansant.
Alors qu'on s'attend à un enchaînement facile, c'est la rupture, la voix s'évanouit... arrivent, un clavier planant, un écho au sax, une guitare débridée (derrière une percussion discrète à la maracas); la batterie revient progressivement puis le clavier prépare la montée en puissance d'un piano virevoltant sur fond de flûtes et clarinette.
'Don't do this and don't do that', la guitare hoquette, plus loin, la basse gronde, le piano danse sur la clarinette et soudain tout s'écroule, abruptement!
Une œuvre à l'inverse de la variété : pas de refrain, pas de couplet, juste un chef d’œuvre!

samedi 16 mai 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS... Rory Gallagher

Flashback.

Considérations en période de confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS
Rory Gallagher  - Overnight Bag extrait de Photo-Finish 1978
Encore un guitariste au bon goût de chemises à carreaux spéciales bûcheron (comme John Fogerty) qui ne vient pourtant pas de l'Amérique profonde (même s'il a chanté 'When I was a cowboy out on the Western plain').
Rory Gallagher incarne une fière Irlande.
Dès le début de sa carrière solo, il embarque "Gerry" McAvoy , bassiste fidèle jusqu'à continuer de jouer son répertoire, après sa disparition.
N.B. : Depuis 2011, Gerry fait le du monde dans 'Band of Friends' avec Ted McKenna, ancien batteur de Rory (qui nous a quittés lui aussi en 2019) et Marcel Scherpenzeel, guitariste hollandais .
Les batteurs, eux, tournent un peu comme leurs baguettes et pendant une période Lou Martin ajoute du clavier à l'orchestration.
RG (pas Tintin) baigne dans le blues, souvent d'influence noire américaine ,mâtiné de rock.
J'ai acheté mon 1er vinyle de l'Irlandais dans un petit magasin breton, spécialisé à tel point qu'un pote du patron, plutôt blagueur, était rentré en demandant une boîte de petits pois et un carnet de timbres. Ce même timbré, très branché, me conseilla 'Calling Card'. Il repartit sans les ptits pois et moi avec 'Against the Grain' qui la sema (la graine évidemment).
J'écoutais plus souvent la seconde face avec 'I take what I want' et le country cowboy 'Out on the Western plain' mais surtout je me procurais le reste de ses publications dont le fabuleux 'Irish Tour', Rory étant un musicien live exceptionnel.
Pete Townshend des Who détruisait sa guitare, l'Irlandais, comme Jimi, l'enflammait sur scène, et souvent elle crachait encore mieux le feu après ...
Pourtant je vais vous parler d''Overnight Bag' titre sorti en 78 sur Photo -Finish alors que le punk devenu after punk battait son plein (j'aurais pu choisir 'Shadow Play' morceau incontournable sur scène).
A cette époque, le groupe se constitue (un peu difficilement) d'un power trio avec Gerry et Ted et... le moins qu'on puisse dire, 'power' signifie quelque-chose sur cet album tout en tension brute (hard).
La photo de la pochette affiche l'artiste, sous 3 angles (avec une superposition légèrement décalée simulant le mouvement), zébré d'éclairs électriques ce qui correspond tout à fait au contenu sonore. On sent Rory prêt à bondir partout, branché sur haute tension, il nous fait sauter et pourrait même faire sauter les plombs.
Le musicien, nerveux, termine son enregistrement à la bourre, mais dans les temps, d'où la photo finish.
Ce morceau mélange blues-rock ainsi que folk aux couleurs irlandaises et regorge de guitares éclatantes et enivrantes. La mélodie est belle dès les premières notes où Rory lâche les cordes, comme les chevaux (et les cheveux), de suite, il joue comme il respire.
Sa voix couverte ne possède pas la puissance, ni la maîtrise des grands chanteurs mais on ne peut nier sa fraîcheur presque innocente et l'équilibre qu'elle créé avec sa musique.
Basse/batterie font bloc en toute en discrétion comme un matelas pour installer l'instrument maître (étalon) qui développe de grands discours toujours pertinents et efficaces.
En fin de morceau, la guitare se fait plus légère et sautillante, elle court en zig zag et part dans tous nos sens.
Un grand musicien! Son sac de voyage, guitare scotchée ('top priority'), reste rempli de notes... les plus hautes.
"Packed my sorrows in an overnight bag..." pour un voyage définitivement plus lointain...

vendredi 15 mai 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS.... Black Sabbath!

Flashback.

Considérations en période de confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS
BLACK SABBATH War Pigs extrait de Paranoid 1970
En vla du lourd en vla, c'est t'y pas du metal, cà?
Fondus à la métallurgie de Birmingham, les 4 musiciens démarrent à la dure (hard quoi!). Tony Iommi y laisse même 2 phalanges coincées sous une presse, ce qui lui vaudra l'invention d'un son si maléfique obtenu par des guitares sous-accordées pour ménager le bout de ses doigts raccourcis (mais agiles). Riffs angulaires, power chords, palm muting et tritons (technique introductrice du diable dans la musique), complètent la panoplie du parfait noir sabbath.
Bien qu'inculte, je perçois l'effet diabolique de l'occulte.

2 albums mythiques en 1970 les font rentrer dans la légende.
Le 1er bouscule le pèlerin par sa couverture fascinante représentant un moulin abandonné, hanté par une sorte de dame blanche... mais habillée de noir et bouscule évidemment par sa musique effrayante.
Le design du second flashe par son aspect kitsch, voir inoffensif et pourtant dérangeant. Sur fond nocturne, l'image laisse deviner un espèce de soldat inhabituel, bien allumé en rose orangé, échappé d'un space opera... ou d'un asile.
La musique reste tout aussi sombre mais plus recherchée et très percutante.
Là où on avait un bloc monolithique, apparaissent maintenant des bosses et des aspérités.
D'emblée, 'War pigs' impressionne.
La guitare se la joue basse, la basse encore plus basse et rythmique comme frappée. La batterie lente amplifie cette ambiance doom. Une sirène plane avant l'alternance riff charnu, break, charleston.
La voix d'Ozzy nasille, la guitare vibre et hurle; Ozzy crie, la basse énorme de Geezer Butler forme un ouragan avec la batterie tournoyante de Bill Ward et la guitare part dans tous les sens en cyclone aspirant tout. Le morceau rime avec épique sur toute sa longueur.
Enfin c'est l'hallali!
Quelle fin déstabilisante en accéléré qui nous fait boire un calice empoisonné jusqu'à la lie!
Envoûté, envahi dans notre corps entier, on en redemande encore et encore...

mardi 12 mai 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS... King Crimson

 Flashback.

Considérations en période de confinement... par NoPo!

BACK TO BEFORE AND ALWAYS
KING CRIMSON Fallen Angel extrait de RED 1974

Voici le comeback de John Wetton, mais avant ma publication précédente sur UK (en gros l'inverse de retour vers le futur soit forward to before ...and always quand même).
En 69, les débuts du roi cramoisi (et cramoisi dès le début aussi, on le voit sur la pochette) demeurent impressionnants avec un album et une illustration venus d'ailleurs.
Les musiciens exceptionnels possèdent des personnalités surdimensionnées surtout celle, très directive, de son leader Robert Fripp, qui renouvellera régulièrement son équipe.
En 1974, les voyants passent au rouge et à l'invention du métal (ah bon, c'est pas Black Sabbath qui l'a inventé? Je croyais que c'était les Beatles avec 'Helter Skelter'... je provoque, j'adore ces débats interminables! Non, KC n'a pas inventé le métal mais peut-être le prog métal...).
'RED' tue raide et j'en deviens raide dingue!!
Ce 7è album du groupe réunit Bill Bruford aux fûts, John Wetton à la basse et au chant, et évidemment Robert Fripp à la gratte. Tout à la fois pesant, voir oppressant, violent mais harmonieux, inventif, il tire le meilleur de chaque musicien. A part 'Providence' carrément free jazz, métal et plus hermétique, j'aurais pu choisir n'importe quelle des 5 (c'est tout!) compositions, notamment le feu d'artifices conclusif 'Starless'.
'Fallen Angel' couche sur violon/violoncelle/mellotron la voix enjôleuse, chaude et mélodieuse de Wetton.
Après un grondement annonçant guitare et basse soyeuses, frappe onctueuse, tout va bien, quelques notes s'égrènent et le mellotron enveloppe cette sérénité jusqu'à 1'40 puis la mayonnaise monte.
L'électricité de la guitare augmente en tension, la batterie roule, lâche les coups et plombe, une trompette free lance l'attaque, tout se mélange avec puissance et grâce. Un replat au bout de 3 minutes permet de respirer un peu mais c'est un faux plat. La guitare pleure et Wetton soutient l'émotion.
On souffle quand même à 3'50 mais pas longtemps. La guitare se met à hurler à satiété, la voix de Wetton suit le tourbillon de l'ange déchu (référence métallique). On en sort à peu près indemne mais ahuri et souvent accro, comme possédé!
Cette musique possède oui, et intègre un côté physique, Wetton avouant quelques années plus tard qu'il ne pouvait plus frapper son instrument aussi durement.
Le leader FRIPP (fripé, certainement, rouge, éventuellement; cramoisi, sûrement pas) continue son œuvre mais 'Red' reste inégalable en un instant de magie au hasard de l'univers.

Album - Hansan - Nattflykt

Album - Hansan - Nattflykt

La carrière de Sofia Karolina Talvik, singer-songwriter de Göteborg, n'est pas banale, elle sort un premier album ' Blue Moon' en 2005. Les critiques sont élogieuses, son folk nordique délicat et champêtre, porté par une voix cristalline séduit les amateurs d'americana et de roots music.
 Un an plus tard, elle fonde, avec son mari Jonas Westin, le label Makaki Music.
Sa discographie s'enrichit de plusieurs rondelles, l'an dernier paraissait ' Paws of a Bear', un huitième album studio, inspiré par un trip aux States qui l'a vue traverser le Wyoming, l' Idaho et le Montana, qui confirme l'immense talent de l'artiste nordique.
Début 2020, elle s'associe avec le violoncelliste allemand, de formation classique, David Floer pour former le duo Hansan ( a Swedish word for the Swedish-German hanseatic trade union)., un album, Nattflykt, doit voir le jour fin mai, plusieurs singles sont déjà disponibles.
Particularités: les textes sont chantés en suédois, le violoncelle et la voix immaculée de Sofia composent les seuls éléments utilisés lors de l'élaboration de cet ouvrage.   


Tracklist:
Du Du Du 03.23
Sommarland 03.44
Sjung min lilla näktergal 03.32
Nattflykt 03.55
Livets hårda visa 03.07
Andas 02.54
Brudvisa 01.45
Farväl vid havet 03.03
Fjärilsvärld 02.27
Där för dig 03.15
Hej då 01.15

Les trois singles, 'Du Du Du', 'Sommarland' et  'Sjung min lilla näktergal', ouvrent l'album et nous plongent, sur-le-champ, dans un univers  allégorique, énigmatique et enchanteur.
La voix pure et intrigante de Sofia évolue gracieusement sur un nappé sonore mouvant, enfanté par son complice violoncelliste.
'Du Du Du' combine arrangements jazzy et éclaircies dreampop  qui prédisposent à la songerie et au repos de l'âme.
'Sommarland', en clair obscur,  te promène à la lisière d'une forêt apaisante, le doux midsummer night's dream se poursuit, paupières closes, tu peux entendre le chant de l'oiseau enfoui dans un taillis sous la futaie.
 Chante, rossignol, chante, toi qui as le coeur gai, 'Sjung min lilla näktergal', tu es libre et insouciant...
L'usage de la loop station a permis au duo  d'élaborer une symphonie pastorale, digne de celle de Ludwig.
Le titre 'Nattflykt'  fait-il allusion au court-métrage de Klaus Härö? Ne pratiquant pas le vocable d'Ingmar Bergman, la question restera sans réponse, mais ce voyage nocturne, mélancolique et nébuleux affecte les sens.
 'Livets hårda visa', sous des allures de berceuse, traite probablement de la dureté de la vie, la plage précède 'Andas' (Respirer), qui sous forme de sonate  chantée, combine lyrisme exalté et détresse sous-jacente, elle  se termine sur un soupir désabusé.
Plus léger et concis, ' Brudvisa' pourrait être un court poème, un chant nuptial, destiné à honorer les jeunes époux.
Ceci n'est qu'une supposition, mais le ton enjoué du chant rend l'hypothèse plausible.
Le nostalgique  'Farväl vid havet'  évoque les prières de femmes de marin prenant congé de leur compagnon .
La profondeur de la plainte est soulignée par le jeu brumeux du violoncelle, qui se rapproche de l'humeur mélancolique raffinée que Marin Marais, un des maîtres de la viole de gambe, pouvait exhiber dans ses suites.
C'est gracile et coloré, un papillon,  'Fjärilsvärld' rend parfaitement l' envie de liberté et d'insouciance évoquées par  les courses vagabondes de l'amateur de nectar.
Après avoir délaissé le jardin fleuri, Hansan propose le jazzy et sautillant  'Där för dig', je suis là pour toi, je te le chante en souriant.
L'ultime morceau, en signe de goodbye, s'intitule   'Hej då' , il est amorcé par de somptueuses vocalises greffées sur des cordes plaintives avant le salut final chanté par Sofia.

Assurément, la non-maîtrise de la langue présente un écueil majeur, mais musicalement, l'album 'Nattflykt' de Hansan ne peut que fasciner les pavillons réceptifs.
Un disque intrigant et vulnérable, à choyer comme une statuette en cristal taillé en provenance de la verrerie Rückl de Nižbor!







  


dimanche 10 mai 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS...Led Zeppelin

Flashback.

Considérations en période de confinement... par NoPo!


BACK TO BEFORE AND ALWAYS
Led Zeppelin - Kashmir extrait de "Physical Graffiti" 1975
Led Zep' pour les intimes a commis 4 gros albums entre 69 et 71 s'inspirant (voir plus) des anciens bluesmen.
Et quels aïeux mes aïeux! Aujourd'hui les anciens ce sont eux, passés par le gabarit 'dinosaure', dynastie rejetée, voire guillotinée, par la révolution punk.
Physical (pas celui d'Olivia Newton John mais celui des Graffiti), double album vinyle, reste un gros pavé à 4 faces, riches et variées...
L'éclectisme apparaît aussi dans une pochette très construite, amusante et mémorable (un peu comme Led Zep III avec son disque cartonné qui pivote pour changer le dessin à l'intérieur d'une partie évidée de la pochette et dont se souviendront les Stones sur 'Some Girls') avec un système recto verso des sous-pochettes intérieures pour changer de locataires (dont les 4 musiciens relookés!). aux fenêtres d'un immeuble en cases évidées. Une enveloppe des sous-pochettes affiche des rideaux baissés avec les lettres du nom de l'album en rouge. Libre choix de présentation à l'heureux possesseur de l'objet ...
Pour ma part, j'ai découvert cet album sur K7 donc sans la sophistication du design et seulement le disque 2 (sans Kashmir présent sur le disque 1). Quel bonheur d'avoir pu exfiltrer ce bijou des mains d'un infidèle profane (ou inversement) qui ne comprenait rien!!
L’œuvre contient 15 morceaux dont 7 titres anciens, les 8 autres montrant une évolution plus aventureuse dans leurs compositions (longues pour plusieurs d'entre elles).
Influencé par la musique du Moyen Orient (qu'on retrouvera avec réussite sur les publications en duo Page/Plant surtout 'No Quarter' en 94), le morceau nous embarque dans une longue traversée du désert avec chameaux (mais sans bosses comme un voyage sans heurts). On pense à Lawrence d'Arabie et un peu 'Caravanserai' de Santana (mais on en reparlera) pour les paysages imaginaires.
Le décor est posé d'emblée, rythme simple, lourd et sourd avec alternance grosse caisse, caisse claire sur lequel flottent une combinaison cuivres/cordes/mellotron très orientale, puis la voix magnifique de Plant. C'est parti pour 8'30 avec un break régulier guitare/claviers. A la moitié du morceau, le son des violons se fait encore plus présent, écrin pour la voix plaintive, plantive, qui enfle et finit dans des whou-whouou plein de frissons.
Long et répétitif comme le désert mais tout aussi Monumental!

jeudi 7 mai 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS... Joy Division

 Flashback.

Considérations en période de confinement... par NoPo!

BACK TO BEFORE AND ALWAYS
Joy Division  Decades extrait de "Closer" 1980
Encore un combo à classer dans la mouvance novatrice de l'after (post et inversement) punk.
Je me souviens de l'émotion intense lors de la découverte de cette curiosité singulière (je sais c'est un pléonasme mais il faut bien ça!) fin 78, l'oreille, en boucle, collée à un vieux transistor qui s'évertuait, avec difficultés, à capter Radio One sur les petites ondes (et non pas d'FM innée). J'avais compris 'Job Division' et non la référence à la division de la joie des camps de concentration. Cette référence bouleversante sied bien à l'atmosphère lourde dégagée par la musique de ce groupe dont l' histoire reste liée à la mort (celle de son chanteur Ian Curtis en particulier), placardée sur la pochette de Closer (Closer ... plus près de toi mon Dieu?), inspirée d'une sculpture funéraire du Christ (photo tirée dans un cimetière génois).
Alors comment expliquer mon attachement et celui de beaucoup d'autres à ces (dé)compositions? Aucune nécrophilie pourtant...
Le son de cet album reste emblématique des productions de Martin Hannett pour Factory Records à Manchester : espace fermé, reverb et son étouffé si ce n'est claustrophobe en tous cas jamais entendu auparavant.
'Decades' commence dans un claquement (de dents?) d'outre-tombe suivi de 3 notes de basse accompagnée de coups sourds à la grosse caisse avant que le clavier n'envahisse l'espace. Un fantôme passe!
La voix de baryton nasillarde et caverneuse de Ian Curtis flotte au dessus des claviers.
Un autre clavier vient jouer une mélodie atmosphérique avant que la batterie n'intervienne réellement.
Le claviers jouent le rythme pendant que les cordes à peine effleurées d'une guitare hachurent doucement ce paysage sonore impressionnant. Souvent glaçant, le style Joy Division est ici apaisé, comme un soulagement et le morceau ressemble à une prière.
Sidérant!
Alors comment expliquer la filiation proche vers New Order qui donne naissance un autre genre tellement plus enjoué et prêt pour le dancefloor (un seul être vous manque)?
 L'éclectisme habite l'homme et sa sensibilité artistique.

mercredi 6 mai 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS.... The WHO

Flashback.

Considérations en période de confinement... par NoPo!

BACK TO BEFORE AND ALWAYS

The WhoBaba O'Riley extrait de Who's Next (1971)


Les 'Qui' se sont fait un nom ... si c'est sûr!
A tel point qu'il est inutile de rappeler leur pédigrée (loin d'être PAL) même pour amateurs focalisés sur les séries (mais qui ne les écoutent pas!).
En séries, ce sont des tubes qu'ils ont enfilés (ouh ouh!).
Leur odyssée (de l'espace) commence en 65 et leur vaisseau avance déjà fièrement et vaillamment en 1971, date du cultissime 'Who's Next', leur 4è album.
Situé dans les années or/platine du groupe juste entre les opéras rock 'Tommy' et 'Quadrophenia', l'album marque l'histoire du rock.
Il regorge de titres incroyables : 'Bargain' 'We won't get fooled again', 'Behind blue eyes et bien sûr ... 'Baba O' Riley', l'imparable.
Virevoltant, ce morceau s'envole au plus haut dès les 1ères notes de clavecin, ça vibre, ça tremble, ça tonitrue sous la voix puissante de Daltrey, tout en rugissements à crinière, et la batterie en folie de Keith Moon.
Le rythme et l'énergie communicative sont propices aux moulinets de Townshend à l'opposé de la placidité vertébrale d'Entwistle.
La mélodie s'ancre, sans difficulté, dans le cerveau à mi chemin entre pop et rock, toujours bouillonnante.
Après un dernier cri, le break intervient sous les coups de boutoir d'une guitare électrique scintillante puis au son de violon yiddish crescendo jusqu'au coda brutal à la 'A day in the life' des Beatles.
Quelle belle manière d'entrer en matière! 

Pas facile derrière ce titre d'enchaîner, mais la suite n'a pas à rougir, au suivant (qui?)!!
PS : Je sais... 'Trop faciles mes ptites blagues mais je n'ai pas pu m'empêcher de faire les qui libres!

lundi 4 mai 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS...Siouxsie And The Banshees

 Flashback.

Considérations en période de confinement... par NoPo!

BACK TO BEFORE AND ALWAYS
Siouxsie And The Banshees - Sin in my Heart extrait de "Juju" 1981
Icône gothique passionnante, Siouxsie Sioux (Susan Janet Balion de son nom de naissance, londonienne mais de père belge) fonde le groupe en 1976, avec le bassiste Steve Severin, associé à la scène punk (comme The Stranglers et Magazine) mais que je qualifie de post (after ou inversement) punk, courant débridé et explorateur des années 80.
A la guitare on trouve John McKay, remplacé en 80 par le fameux Robert Smith (de the Cure) qui assure l'intérim avant l'arrivée de John McGeoch, (dissident de Magazine). Kenny Morris assure la batterie sur les 2 premiers albums mais à la même époque c'est Budgie (transfuge de the Slits) qui prend sa place.
Après un démarrage dans un climat plutôt sombre et plaintif (excepté le 1er single Hong Kong Garden produit par Steve Lillywhite) percé par les vocalises, cris et gémissements de la grande prêtresse, maquillée de noir, 'Kaleidoscope' prend une tangente plus pop qui aide le groupe à gagner en popularité.
Pourtant 'Juju' en 81 revient à un son plus tendu mais toujours flamboyant.
L'auditeur peut se sentir oppressé dans un brouillard épais et mystérieux (le fog?).
Outre les plus connus 'Spellbound' et 'Arabian Knights', l'album, sans aucun moment faible, contient de nombreux titres envoûtants (l'effet juju) : 'Monitor', 'Nightshift' et 'Sin in my heart'.
Ce dernier commence par 3 notes à la basse rapidement sonnée et giflée par les riffs de John qui font éclater des parois de verre et donnent le vertige. Puis la violence monte encore d'un cran avec les frappes percussives, puis enroulées, puis à nouveau percussives de Budgie.
Le pouls s'accélère, poussé par l'exhortation de la pécheresse (sin in my heart) dans une ambiance malsaine voire torturée. Comme pour beaucoup de morceaux, le ton et le rythme sont répétitifs, écrasants. La tension persiste jusqu'au bout comme dans un film d'épouvante qui s'arrête soudainement dans un bruit de défenestration.
Siouxsie and the Banshees laissent derrière eux 11 albums studio exemplaires.
The Creatures avec son mari Budgie aura moins d'influence, mais Siouxsie, seule, sort Mantaray en 2007 avec une belle réussite.

dimanche 3 mai 2020

Nouvel épisode du feuilleton décès, mise à jour depuis le 12 avril.

Louis van Dijk, pianiste de jazz amstellodamois, est décédé le 12 avril à 78 ans, il  était atteint de la maladie d 'Alzheimer.
Avec  Pim Jacobs et Pieter van Vollenhoven, il faisait partie du trio De Gevleugelde Vrienden. Il avait également longtemps collaboré avec Ramses Shaffy et Liesbeth List.
Tu aurais choisi sa version de 'Pavane' (  Gabriel Fauré) comme thème d'accompagnement pour le service religieux lors des funérailles.

On te dit  "Under the Boardwalk,", tu penses The Drifters..... ce tube  est de la plume de Kenny Young et Arthur Resnick.
Kenny Young est parti le 14 avril des suites d'un cancer.
Il n'a pas eu une grande carrière comme interprète,  mais peut se targuer d'avoir écrit des textes interprétés par des dinosaures: les Stones,  The Beach Boys, The Jackson 5, Quincy Jones, Joni Mitchell, Debbie Harry, Sam and Dave, Lenny Kravitz, Iggy Pop, Rickie Lee Jones, Gilberto Gil, Kate Bush ....
"Captain of Your Ship" ou  "Only You Can" ( avec son groupe Fox) sont d'autres succès notables.

 The song “Fever” was originally written by Eddie Cooley and Otis Blackwell...
Eddie Cooley ( 87 ans)  est décédé le 15 avril .
 Eddie Cooley and the Dimples ont enregistré d'autres singles, 'Priscilla' a connu un certain succès, les autres sont restés anonymes.

 Figure majeure du Free Jazz, le contrebassiste Henry Grimes est décédé des suites du coronovirus à l'âge de 84 ans ( TSF jazz).
Il fut membre du trio de Sonny Rollins et de celui de McCoy Tyner avant de mettre un terme à sa carrière musicale en 1967.
Il réapparaît en 2002 et sort six albums sous son nom, en 2018, atteint de Parkinson, il arrête de se produire.

Autre grande figure du jazz disparue le 15 avril, le saxophoniste  Lee Konitz.
Cette figure emblématique du cool jazz s'entend sur plusieurs albums de Miles Davis dont 'Birth of the Cool'.
Il faudrait 52 pages pour publier sa discographie, le dernier album  'Frescalalto' with Kenny Barron/Peter Washington/Kenny Washington, date de 2017.
Parmi ses innombrables collaborations, on peut citer Chick Corea, Dave Brubeck, Gil Evans, Judy Niemack, Kenny Wheeler , Gerry Mulligan...
Alex Dutilh: "Sa musique s'écoutait avec le sourire aux oreilles"!

Toute la France a pleuré le 16 avril, à l'annonce de la mort de Daniel Bevilacqua, alias Christophe.
Le chanteur, inclassable, le dandy  de Juvisy-sur-Orge,  était adulé, aussi bien par la vieille garde que par  la jeunesse.
Fan de Brassens et d'Elvis, il débute  en 1961 avec  « Danny Baby et les Hooligans », à cette époque le service militaire était toujours obligatoire, le passage sous les drapeaux signifie la fin du groupe.
Christophe démarre une carrière solo, « Reviens Sophie » ne marche pas, un an plus tard ' Aline' casse la baraque.
C'est parti pour une période romantico-yéyé (  avec les singles 'Les marionnettes'  et  'Excusez-moi monsieur le professeur ' ).
Son étoile pâlit à la fin des sixties, en 1970 il signe la bande-son de La Route de Salina ( ouah, Mimsy Farmer)  e,t peu après, retrouve le haut des charts avec « Les paradis perdus » (1974), « Les mots bleus » (1975), « Senorita » (1975), « Petite fille du soleil » (1975), « Merci John d’être venu » (1976), « Daisy » (1976) et « La Dolce Vita » (1977).
Christophe est devenu un esthète!
'Le beau bizarre' le conforte dans ce rôle, il s'amuse avec 'Clichés d'amour' un album de reprises, se tait pendant 13 ans, pour frapper fort avec ' Bevilacqua' ou quand Christophe découvre la techno.
« Comme si la terre penchait », « Aimer ce que nous sommes », « Paradis retrouvé » et « Les Vestiges du chaos », un treizième album studio, complètent sa discographie.
Oui, à 74 ans il était  toujours ce ...dandy un peu maudit, un peu vieilli... avec lequel on espérait  retrouver les paradis perdus.

 
Une autre figure du Free Jazz new-yorkais emportée par le Covid-19... le souffleur et multi-instrumentiste Giuseppi Logan  est décédé à quelques semaines de son 85e anniversaire. ( TSF jazz) .
Avant la formation de son propre quartet au début des sixties, Giuseppi avait accompagné Archie Shepp ou  Pharoah Sanders.
Le groupe sortira deux albums puis le saxophoniste sombre et connaît plusieurs années de galère (troubles psychiques et addiction à diverses drogues), il revient en 2009 et signe trois  albums, le dernier  ... And They Were Cool en 2013.

Matthew Seligman ( 64 ans) , ancien bassiste des Soft Boys, est décédé le 17 avril, terrassé par le COVID-19. Dans les années 80, il a joué  avec les Thompson Twins, Thomas Dolby ou  David Bowie ( lors du Live Aid).
Il avait débuté au sein de Bruce Woolley and the Camera Club.

 British singer-songwriter and author Ian Whitcomb has died. He was 78. ( Variety).
Il était surtout connu pour le single ' You turn me on' (Ian Whitcomb and Bluesville) de 1965.
Plus tard il se lance dans la production et l'écriture de bouquins traitant de la popular music.

 Derek Jones, le guitariste de Falling In Reverse, est mort à l'âge de 35 ans.
Il avait débuté au sein de  A Smile From the Trenches, un groupe de post-hardcore du Colorado.

Jazz Magazine le 21 avril:  Le guitariste Jacques Pellen est mort ce matin après trois semaines de lutte contre le coronavirus.
Il a joué avec les plus grands artistes de la musique celtique : Dan Ar Braz, Alan Stivell, Kristen Nogues, Soig Sibéril, ...  ainsi qu' avec les musiciens de jazz, Henri Texier, Kenny Wheeler ou  Didier Lockwood. 

Le saxophone de Bootsie Barnes s'est tu le 22 avril.
Si sa disco en tant que leader ne compte que cinq albums, l'homme avait accompagné plusieurs pointures: Lee Morgan, Jimmy Smith, Sonny Stitt ou Uri Caine, e a.

Un des chanteurs des Statler Brothers, Harold Reid  est décédé à 80 ans le 24 avril.
Le groupe vocal  ( country/gospel) avait  débuté en 1955 et servi de backup singers pour Johnny Cash de 1964 à 1972.
Les  brothers ont gravé près de 40 albums.
Le single "Flowers on the Wall" ( n° 2 au Billboard) est un de leurs plus gros succès.

  Alton Big AlCarson, a fixture on Bourbon Street died on Sunday April 26.
Il avait fait ses débuts en tant que tromboniste dans différents brass bands avant de se mettre au chant et interpréter des standards du blues.

Le 26 avril, Soultracks: We are sad to inform SoulTracks readers of the passing this weekend of venerable keyboardist/producer/songwriter Dean Gant, aka Sir Gant.
Surtout apprécié comme session musician,  il a travaillé avec the Spinners, Stephanie Mills, Larry Graham, The Jones Girls ou Madonna.

 Scott Taylor was the guitarist in the English alternative rock band Then Jerico.
Le 27 avril, il décède d'une hémorragie cérébrale.
Then Jericho avait placé huit singles dans les British charts, 'Big Area' de 1988 avait atteint la 13è place.


Young Jessie ( Obediah Donnell Jessie), chanteur de rhythm'n'blues, membre des groupes The Flairs, The Hunters, The Coasters nous a quittés le 27 avril à l'âge de 83 ans.
Il débute comme membre des Debonairs, un quintet vocal dans lequel figure Richard Berry (Louie Louie), le groupe change d'identité, Hollywood Bluejays, puis devient The Flairs.
En 1954 il signe chez Modern et chante sous le pseudo  Young Jessie, le single  "Mary Lou," fait un tabac.
Après une incursion chez les Coasters, il reprend sa carrière solo, le succès ne suit pas.
Il devient directeur musical d'Esther Phillips et l'accompagne sur disque et sur scène.
Sous le nom d' Obie Jessie, il sort quelques disques de jazz , on perd sa trace en 2009.

Le Monde:  Le musicien nigérian Tony Allen, batteur et créateur de l'afrobeat aux côtés de son compatriote Fela Kuti, est décédé, jeudi 30 avril, à Paris.
Selon  Brian Eno  "perhaps the greatest drummer who has ever lived."
Au cours d'une carrière longue de 60 ans, Tony a joué avec Fela Kuti, Manu Dibango, King Sunny Ade  et plus tard les pop stars, Charlotte Gainsbourg ou Damon Albarn chez  The Good, the Bad and the Queen.
Tu les avais croisé l'an dernier à Saint-Brieuc, une claque magistrale!
Damon vient de sortir 'How Far?' ,  un nouveau titre de Gorillaz, enregistré avec le légendaire batteur et le rappeur Skepta.

Si Tom Hautekiet, décédé le 30 avril, était surtout connu comme illustrateur ( les affiches de Werchter), peu de gens savent qu'il a fait partie d' El Tattoo del Tigre, le mambo big band d'Anvers.
Il y maniait congas et bongos. 

 Hamilton Bohannon, considéré  comme l'un des précurseurs du disco, est décédé le 24 avril à l'âge de 78 ans.
"Let's Start the Dance" de 1978 avait fait fureur dans les boîtes.

Le Monde:  La mort d'Idir fait pleurer l'Algérie...
Hamid Cheriet, légende de la musique kabyle est décédé le 2 mai, à 70 ans. 
Le Monde ( encore): "Avec A Vava Inouva, dont il fut l’interprète et le compositeur (sur des paroles du poète Ben Mohamed), Idir aura donné en 1973 à la chanson maghrébine son premier succès international, traduit en une quinzaine de langues et diffusé dans plus de soixante-dix pays."
En janvier, Idir était passé par Bruxelles ( Espace Magh) pour y présenter son album "Ici et ailleurs".

France Bleu:  Le pianiste belfortain Gilbert Sigrist, est mort ce samedi 2 mai.
Barbara, Charles Aznavour, Gilbert Bécaud avaient eu recours à ses services.
Plus récemment, le pianiste tournait avec son  Gilbert Sigrist Trio,  qui aimait conjuguer l' amour du jazz et la passion pour le répertoire populaire de la chanson française.







BACK TO BEFORE AND ALWAYS... UK

 Flashback.

Considérations en période de confinement... par NoPo!

BACK TO BEFORE AND ALWAYS
UK -The Only Thing She Needs -  extrait de "Danger Money" 1979
Les puristes citeraient plus volontiers le 1er album jazz-rock de UK mais je préfère le plaisir coupable de la pop prog de 'Danger Money'(et je ne mens pas, je m'en lave les mains!). J'aurais même pu y piocher 'Nothing to lose' mais ce serait remonter jusqu'à mon état d'esprit lointainement juvénile.
John Wetton restera l'un de mes héros. Bassiste et chanteur discret au début de sa carrière passée (excusez du peu) par King Crimson, Uriah Heep, Wishbone Ash, Roxy Music et Asia, il révèle sa personnalité avec le supergroupe UK où l'accompagnent Bill Bruford (King Crimson et Yes) mais vite remplacé par Terry Bozzio (Zappa), Allan Holdsworth (Soft Machine et Gong) remplacé par Eddie Jobson (Curved Air, Zappa, Roxy Music).
Outre le fait d'être un bassiste reconnu, John Wetton possède une belle voix, chaude et légèrement couverte, peut-être limitée en amplitude, mais fragile, humaine et toujours expressive même sur des morceaux complexes.
Ce second album en trio repose sur une technique hors du commun et parfois démonstrative et des mélodies accrocheuses, ce qui finira par conduire le groupe à la séparation et Wetton vers la grandiloquence radiophonique de Asia.
'The only thing she needs' commence par un roulement à la batterie puis une percussion saccadée sur laquelle vient s'envoler le clavier de Jobson, la basse ronde créant le liant. Le violon électrique de Jobson se mêle aux sonorités des synthés et la batterie demeure omniprésente.
Comme souvent avec ce genre de musique ambitieuse, il faut attendre presque 2 minutes avant d'entendre la voix. Le morceau explosif produit un souffle épique avant de se développer sur une longue prolongation commençant par du piano et enchaînant une belle construction de 4 minutes au style instrumental plus progressif pendant lequel l'auditeur reste suspendu jusqu'au bout.
Après une courte apparition dans 'Number the Brave' de Wishbone Ash (en 81) et même une présence anecdotique dans le groupe français Atoll en 79, Asia prend une grande place dans les projets de Wetton qui alterne avec des albums solos (ou quasi avec Geoff Downes dans Icon), des participations aux travaux de Steve Hackett notamment et quelques reformations live de UK ou King Crimson.
L'artiste nous a quittés en 2017 mais il laisse une grande empreinte sur les chemins du rock.

vendredi 1 mai 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS .... Peter Hammill

 Flashback.

Considérations en période de confinement... par NoPo!


Peter HAMMILL (On Tuesdays She Used to do) Yoga extrait de 'Over' 1976
Personnage intrigant, Peter Hammill fonde Van der Graaf Generator en 1967, groupe progressif marquant des années 70 (et reformé en 2005).
Leur musique peut parfois être qualifiée de baroque (comme leur nom , tiré d'une machine à électricité statique) mais que dire des efforts solo de son leader (qui intitule certains albums bizarrement et malicieusement 'PH 7', 'Nadir's Big Chance' ou encore 'Enter K')?
Musicien autodidacte, pianiste, guitariste, auteur, compositeur et chanteur, sans concessions, il créé des ambiances surprenantes, notamment par la maîtrise de sa voix exceptionnelle qui supporte des changements brutaux allant de la douceur aux cris en passant du grave à l’aigu (sans qu'on perçoive de limites).
Etrange, ses compositions sont capables de nous bercer sur des mélodies très douces, nous perdre dans des méandres alambiqués ou nous abandonner sur fonds de ruptures.
Malgré tout cela, le style reste magique et la personnalité écorchée de son auteur très attachante.
(On Tuesdays She Used to do) "Yoga", sur cet album très introspectif, débute lentement à la guitare  sèche mais zébrée d'éclairs à l'électrique qui produit, par ses distorsions, l'effet de contorsions. 
... On Tuesdays, she used to do yoga While I'd sit and watch the box..., le chant demeure doux, pourtant le malaise est palpable et on sent progressivement la cassure arriver : 'On tuesday she went away' et ça fait mal...
La musique de Peter Hammill continue aujourd'hui de me dérouter mais toujours admirablement!