dimanche 30 juin 2019

Pur-Sang - Salle La Gelbressée à Gelbressée, le 28 juin 2019

PUR-SANGSALLE « LA GELBRESSEE » - Gelbressée, Namur – 2019.06.28
Line Up:
Claire Joseph : Basse - Chant
Skye : Guitare, Chant et Percussions
Un rendez-vous tout à fait imprévu hier soir en terre namuroise, au cœur de notre chère Wallonie. Petit rappel utile à l’attention des Français, le « W » se prononce « we » et pas « ve », c’est grâce à cela d’ailleurs que vous n’entendrez jamais dire que « Vinetou à tué un Vapiti devant son VigVam dans le dernier spectacle Vestern du Vild Vest show” ce serait totalement idiot, vous en « conwiendrez », pardon, vous en conviendrez.
Retrouvailles chaleureuses avec le duo de charme formé au lendemain de la séparation de Sirius Plan, il y a quelques mois déjà. Gaëlle s’en est allée vers d’autres horizons lointains avec The Banging Souls, tandis que Skye et Claire regardaient vers des cieux chargés de nuages noirs lorsqu’un fougueux pur-sang, noir lui aussi, et de 1965 paraît-il, déboula au galop. Il n’y avait plus qu’à enfourcher la bête et à se laisser porter.
Je dois vous avouer que j’avais un peu peur de ces retrouvailles, tellement habitué pendant sept ans à regarder entre les deux sœurs de l’hexagone et surtout à écouter cette voix unique de notre percussionniste nationale. Je craignais ne pas pouvoir franchir le pas et de fausser un peu mon jugement, d’être quelque part un peu partial. Eh bien non! Il n’a pas fallu trente secondes pour réaliser que j’assistais au concert d’un nouveau groupe. Le malaise était dissipé et c’est tant mieux. Après « Soleil » une première chanson de circonstances (c’était trop tard pour changer le titre et les paroles en « canicule ») quelques réglages de retours de scène s’avèrent nécessaires au bon déroulement du concert. La veille, le duo se produisait au célèbre Spirit Of ’66 de Verviers et je me suis laissé dire que si le public n’était pas venu en masse, la qualité de la prestation avait séduit pas mal d’auditeurs attentifs qui n’avaient d’ailleurs pas hésité à réitérer l’expérience en se déplaçant à Gelbressée. Les textes sont toujours de qualité, ils ont cette légèreté et cette fraîcheur qui font que chaque histoire racontée, s’inscrit immédiatement dans votre mémoire comme si elle y avait toujours été et c’est une force.
Au niveau des harmonies vocales c’est toujours du rêve qui nous est offert, la perfection s’est invitée une fois de plus au banquet auditif auquel nous nous sommes attablés ce vendredi soir. On se laisse très vite emporter sur les ailes du vent qui n’est qu’un véhicule pour ces cascades de notes légères et parfumées. Que la chanson française peut-être belle quand elle est de qualité!. A l’inverse de toute cette nouvelle génération de chanteurs dépressifs et nihilistes qui donneraient envie à un habitant du rez-de-chaussée de sauter par la fenêtre, Pur-Sang n’incite pas à la morosité. Ca vous met la banane, d’entrée!
Là où j’attendais, un peu comme un fauve tapi dans l’ombre, c’était le passage au répertoire en anglais car les influences ressortaient déjà pas mal comme çà. On sentait le côté roots « made in USA » bien incrusté dans la moëlle épinière de nos deux amazones. Je pensais à Simon and Garfunkel, mais aussi à Crosby, Stills and Nash, trio auquel j’ai pu définitivement ajouter Young puisque la reprise de « Heart of Gold » du grand Neil était tout bonnement somptueuse.
Le titre qui vaut à lui seul le déplacement, selon mes goûts personnels, c’est le titanesque « Ring of Fire » qui m’a mis les poils au garde à vous tant c’était magique, digne de « Gold Dust Woman » ou encore de « Rhiannon » de l’immense Stevie Nicks au sein de Fleetwood Mac. Mais le temps passe beaucoup trop vite et, après deux rappels, le « Soleil » s’est couché définitivement derrière la ligne d’horizon de cette soirée placée sous le signe de la qualité , tant d’écriture que d’interprétation. Ca faisait du bien partout de vous revoir les filles, rendez-vous le 21 Juillet à Hastière.
 Bises.
Mitch « ZoSo » Duterck

samedi 29 juin 2019

Estelle Meyer au Lyncéus Festival, Esplanade de la Banche, Binic, le 28 juin 2019

Estelle Meyer au Lyncéus Festival, Esplanade de la Banche, Binic, le 28 juin 2019

Depuis le 27 juin, Binic vit au rythme  du Lyncéus Festival, un événement dédié aux écritures contemporaines, que ce soit en programmant des pièces de théâtre, en accueillant des conférenciers ou  en organisant des débats ou des séances de lecture, sans oublier la chanson, quatre artistes sont prévus.
Tu as choisi un des concerts d'Estelle Meyer, donné sous un chapiteau dressé face à la plage de la Banche.
En mars dernier, tu avais croisé la jeune comédienne, chanteuse, poétesse lors de la carte blanche à L ( Raphaële Lannadère) à La Ville Robert à Pordic.
A l'époque, son talent et sa forte personnalité avaient sidéré l'assistance, ce soir elle vient présenter son propre spectacle, basé sur un premier livre-disque, « Sous ma robe, mon coeur », dont la sortie est annoncée en octobre.

20:35, une cloche invite les écoliers à quitter la cour de récréation, ou la plage, et les invite à prendre place sur les bancs de maternelle installé face au mini-podium.
Estelle et le pianiste  Grégoire Le Touvet ( fondateur du projet Les Rugissants, un ensemble à géométrie variable à la croisée du jazz, du rock progressif et de la musique contemporaine) attendent que la marmaille soit assise.
La grande, Estelle, pieds nus, comme il sied à une sauvageonne, nippée d'une longue robe aussi noire que ses yeux,  entame a capella un lament originaire d'Amérique latine, ' Duerme '.
Le chant est grave, poignant, embrasé, il inspire la déférence.
Tandis que la voix, lyrique, marque une pause et que l'artiste semble transformée en statue de sel, le piano attaque un impromptu pas follement folâtre, un bref instant de silence méditatif précède le titre ' Lune d'argent' , le  chant récitatif permet de bien discerner le  propos mystique.
Après un bonsoir, Binic, gracieux, le duo attaque le plus ancien et féministe  ' Septembre' , gravé sur l' Extended Play  'La louve aux étoiles' .
Braves gens, pouvez-vous  vous marteler le thorax comme un tambour, accélérez le tempo, s v p, vous remplacerez notre batteur, absent, pour rythmer ' Les Invalides' , une peinture néo-classique de la ville lumière.
Grégoire amorce ensuite le tribal et tourbillonnant ' Felicidad' avant un nouvel appel à la participation et à la communion, pouvez-vous saluer votre voisin(e)  et échanger quelques mots avec lui/elle, ce sera une mise en condition idéale pour le chant d'amour, ' Mon amoureux',  qu'elle fait précéder d'une chorégraphie furtive.
Si le thème et le ton évoquent ' Mon homme' popularisé par Mistinguett, l'approche s'oriente plutôt vers Barbara ou Jeanne Moreau.
C'est pas banal un homme qui lit à la fois l'Equipe et Shakespeare!
Je fais  appel aux hommes virils et solaires, qui fait partie de cette catégorie?
Vous pensez faire l'affaire, Monsieur, OK... ' Fais de moi un homme'.
Ce titre coquin évoque Magali Noël chantant Boris Vian.
Elle est terrible, Estelle, elle roule des yeux, chante avec conviction d'une voix expressive, remue nos tripes et nous fait sourire.
Avec la suivante ( 'Bleu')  je vous trimballe dans une ville mystérieuse, suivez le guide....
Grégoire délaisse ses pianos, empoigne une guitare sèche, le duo a entamé ' Mon petit amour est mort' qui te rappelle Anne Sylvestre.
Après une cascade mal calibrée qui se termine sans heurts, Binic se voit proposer de se muer en fleuve agité, la mélopée africaine, aux  coloris pointillistes, nous emmène loin, très loin, de la Bretagne dans une contrée où les derniers fauves se foutent des algues vertes et du glyphosate.
'Il y a' débute par un raid wagnérien, l'orage ( joyeux) gronde dans son coeur, tandis que les forêts brûlent.
Que d'images!
'La gitane' est probablement le morceau qui lui colle le plus à la peau, il y a du Brel chantant 'Les vieux amants' dans ce texte beau à en pleurer.
 Une séance de spiritisme collectif précède ' Pour toutes mes soeurs' , une pièce au groove infectieux,   chantant toutes les femmes, nées nues et belles!
On retrouve la force et l'expressivité d'une Alice Dona, ou d' une Jeanne Cherhal, dans la démarche artistique de la fougueuse gitane  qui décide de nous enclaver dans ' Une chambre orientale' pour conclure un set ovationné par une audience enthousiaste.

Binic la rappelle et c'est avec un 'Cantique'  arabo-andalou, d'une sensualité à fleur de peau, que s'achève ce concert lumineux.







jeudi 27 juin 2019

Extinction des feux pour: Dr John, Philippe Zdar, Pieter Van Stichel, Spencer Bohren, Andre Matos, Jim Pike , Chuck Glaser , Enrico Nascimbeni, Rosina de Pèira, Nature Ganganbaigal


Malcolm John Rebennack Jr., better known as Dr.John, est décédé d'une crise cardiaque le 6 juin. Le légendaire singer/songwriter de New-Orleans était âgé de 77 ans.
Six grammy awards, intronisé au Rock'n'Roll Hall of Fame, Dr John avait créé un style bien particulier, mixant boogie, jazz, rock, r 'n 'b, blues et funk.
Le night tripper nous laisse une discographie riche d'une trentaine d'albums, démarrant en 1968 avec ' Gris - Gris'  pour finir en 2014 avec un tribute to Louis Armstrong, ' Ske-Dat-De-Dat: The Spirit of Satch' .
Comme session musician, il a collaboré avec plusieurs grands noms: Canned Heat, Frank Zappa, Cher, Aretha Franklin, Johnny Winter, Levon Helm, BB King, The Band, Jimmy Smith e a .
Très attaché à la Nouvelle-Orléans, il aimait incorporer des thèmes voodoo dans sa musique.
Les hommages rendus par ses collègues musiciens ne se comptent plus, on reprend le mot des Allman Brothers:
 Mac “Dr John” Rebennack, a true friend, fellow musical traveler and compatriot died today. The Allman Brothers Band family express their sincere sadness in his passing.
Mac was truly a unique musician. He played many times with the Brothers, including March 26, 2011 at the Beacon Theatre, a night we all remember.
Walk on Gilded Splinters our Old Friend, we will all meet up at The Right Place.

The Allman Brothers Band

Philippe "Zdar" Cerboneschi est mort, le mercredi 19 juin, d'une chute accidentelle.
Il  formait le duo Cassius avec Hubert Blanc-Francard aka Boom Bass.
Ayant débuté sous l'étiquette La Funk Mob, ils deviennent Cassius en pensant à Cassius Clay.
Ces chantres de la French Touch casse d'emblée la baraque, leur house se vend dans le monde entier.
Ils sortent cinq albums studio et remixent pas mal de monde, MC Solaar, The Rapture, Phoenix, Franz Ferdinand...
A noter: Zdar, associé à un autre ponte de la house française, Etienne de Crécy, avait formé le duo Motorbass en 1992, l'album ' Pansoul' est considéré comme un classique de la French Touch.



Pieter Van Stichel, le contrebassiste du groupe de cajun brugeois The Big Bayou Bandits est décédé le 19 juin.
Il avait 39 ans.
Veel te vroeg, veel te jong...notent sa famille et ses amis!

 Spencer Bohren, chanteur et guitariste roots, originaire du Wyoming, est décédé le 8 juin.
Le globe-trotter était non seulement musicien mais aussi artiste.
L'homme a enregistré une quinzaine d'albums, le dernier ' Makin it home to you' alors qu'il se battait déjà contre le cancer.
S'il se produisait solo depuis de nombreuses années, Spencer avait pourtant fait partie de plusieurs formations dont les  Funston Brothers, The Eagle-Ridin ‘Papa, Butterfat, Rufus Krisp, The Earthtones ou Gone Johnson .
Il avait également collaboré avec Dr.John, décédé le même mois.

Andre Matos, l'ancien chanteur d'Angra, Viper, Symfonia et Shaman, est mort soudainement, emporté par une crise cardiaque,  à l'âge de 47 ans.
Deux jours avant son décès, le chanteur brésilien s'était produit avec le groupe Avantasia.
Andre Matos avait commencé une carrière solo en 2007 et pondu trois albums.

Jim Pike, une des voix des Lettermen, s'est éteint le 9 juin.
En 1959, le groupe vocal se composait de Mike Barnett, Dick Stewart and Tony Butala, très vite les deux premiers seront remplacés par Jim Pike et  Bob Engemann.
Ils sont signés chez Warner qui sort leurs premiers singles, ils rencontrent peu de succès.
Passés chez Capitoll, ils décrochent la timbale avec ' The way you look tonight' , un titre que Fred Astaire chantait dans 'Swing Time'.
D'autres hits suivront, dont 'When I fall in love' ou leur version de 'Put your head on my shoulder'.
Jim Pike, victime de problèmes vocaux, quitte le groupe en 1974, il vend ses droits à Tony Butala, comme l'avait fait  Bob Engelmann ( décédé en 2013).
En mai 2019, Tony prend sa retraite, le groupe existe pourtant toujours, le membre fondateur étant remplacé par Rob Gulack.

Chuck Glaserthe last living Glaser Brothers member, has died, se lisait dans la presse country ricaine, il y a une quinzaine de  jours.
 Tompall and the Glaser Brothers ne jouissaient pas d'une grande popularité en Europe, mais le groupe  a placé plus de 20 titres dont le top 100 country aux States.
Leur plus grand succès étant une reprise de Kris Kristofferson, "Lovin' Her Was Easier (Than Anything I'll Ever Do Again)".

Enrico Nascimbeni, journaliste, poète et chanteur  est décédé, à l'âge de 59 ans, le 11 juin.
Il avait fait la une de la presse après avoir subi une attaque au couteau à Milan, en juillet 2018.
Deux fascistes en voulaient à sa vie.
Comme chanteur, on lui connaît onze albums mais il a également écrit pour des artistes aussi illustres que Tom Waits, Suzanne Vega, Leonard Cohen ou  Paola Turci.
En 1979, il s'est produit avec Peter Hammill lors d'un concert à Milan.

La chanteuse Rosina de Peira nous a quittés le 16 juin, à l'âge de 86 ans. Rosine Saurine, connue sous son nom de scène Rosina de Peira, est une artiste reconnue dans le monde de la chanson occitane, écrivait La Dépêche il y a quelques jours.
Rosina se produisait avec sa fille Martina,  par deux fois elles ont reçu  le grand prix international du disque de l'Académie Charles-Cros.

Les magazines de metal l'ont annoncé il y a 2/3 jours  Nature Ganganbaigal ( 29), multi-instrumentalist and frontman for the Mongolian metal band Tengger Cavalry, has died.
Le frontman du groupe de folk/metal  mongolien avait disparu depuis plusieurs jours  avant que son corps sans vie ne soit retrouvé par les autorités.

mercredi 26 juin 2019

ZZ Top à Forest National, le 25 juin 2019

ZZTOP – 50TH ANNIVERSARY TOUR – FOREST NATIONAL, BRUXELLES (BEL) – 2019.06.25
par  Mitch ZoSo Duterck

SETLIST :
01.Got Me Under Pressure. (Eliminator – 1983)
02.I Thank You. (Deguello – 1980)
03.Waiting For The Bus. (Tres Hombres – 1973)
04.Jesus Left Chicago. (Tres Hombres – 1973)
05.Gimme All Your Lovin’. (Eliminator – 1983)
06.Pearl Necklace.(El Loco – 1981)
07.I’m Bad, I’m Nationwide. (Deguello – 1980)
08.I Gotsta Get Paid. (La Futura – 2012)
09.My Head’s In Mississippi. (Recycler – 1990)
10.Sixteen Tons. (Live – Greatest Hits From Aroiund The World – 2016)
11.Beer Drinkers And Hell Raisers. (Tres Hombres – 1973)
12.Just Got Paid. (Rio Grande Mud – 1972)
13.Sharp Dressed Man. (Eliminator – 1983)
14.Legs. (Eliminator – 1983)
15.La Grange. (Tres Hombres – 1973)
16.Tush. (Fandango – 1975)
LINE UP :
Billy Gibbons : Guitars - Vocals
Dusty Hill : Bass Guitar - Vocals
Frank Beard : Drums.
Déçu…
C’est le sentiment qui s’est incrusté en moi tout au long du concert d’hier soir à Forest National. Avec une tournée sensée célébrer les 50 ans de carrière d’un des fleurons de la musique U.S. estampillée 100% Texas, on était en droit de s’attendre à autre chose qu’à un concert de 1 heure et douze minute, rappels compris. Pour 70€ messieurs, vous auriez-pu faire un effort de résistance et surtout de choix des morceaux. En effet, avec 9 morceaux sur 16 joués extraits des blockbusters que sont “Tres Hombres” et “Eliminator”, il n’y avait pas grand-chose de géant à se mettre sous la dent. Et en plus, quand on se permet de sucrer “Jailhouse Rock” une reprise du “King” qui nous aurait amenés à 75 minutes de concert, je suis franchement déçu.
J’ai vu ZZTop plus de 10 fois et à chaque fois j’ai passé un excellent moment en leur compagnie. Billy Gibbons, le benjamin de la bande, du haut de ses 69 ans reste un guitariste génial et identifiable entre mille. Mais hier, je ne sais pas si la chaleur étouffante à joué un rôle sur la prestation, mais en ce qui me concerne, le concert n’a jamais vraiment décollé. Le son, d’habitude très bon, était carrément pourri, au point de ne pas comprendre les textes des chansons et de devoir déchiffrer ou deviner les quelques mots dont les (joyeux ?) Texans ont bien voulu nous gratifier. C’était une soupe abominable avec une guitare super lourde coincée dans les sonorités medium à la limite du dérangeant pour rester poli. Si on excepte le titre “Just Got Paid” pour lequel le passage à la Gibson Les Paul  a ouvert un peu le son, tout le reste est mauvais. Les gars qui étaient au mixage ont dû se contenter de n’observer que les VU-mètres de leur console plutôt que d’écouter la bouillie qu’ils servaient en direct. Les divers témoignages que j’ai recueillis après concert me confortent dans l’idée que je n’ai pas été victime d’hallucinations auditives. Si on ajoute à cela le fait que le jeu de Billy manquait de toute sa fluidité et de ses nuances habituelles, les attitudes scéniques étaient empruntées, tout semblait lourd, éculé, artificiel, à la limite de la caricature. Quant à la batterie, le côté acoustique naturel de l’instrument passait carrément à la trappe sauf quand on y balançait des sons électroniques qui étaient beaucoup trop présents selon moi. Le public a moyennement apprécié si on en juge l’applaudimètre qui a déjà explosé d’autres sommets au niveau des décibels.
Il fallait sans doute que cela m’arrive une fois d’être vraiment déçu dans ma carrière de fan et c’était hier. A revoir ?
Pas certain car en ce qui me concerne c’était loin d’être Top, c’était même ZZ...DOWN.
Mitch “ZoSo” Duterck.

lundi 24 juin 2019

La fête de la musique de Guingamp avec Les Ramoneurs de Menhirs et Betablock, Place de Verdun, le 22 juin 2019

La fête de la musique de Guingamp avec Les Ramoneurs de Menhirs et Betablock, Place de Verdun, le 22 juin 2019

Après Saint-Quay-Portrieux la veille, tu te tapes Guingamp pour une seconde soirée ' Fête de la Musique'.
Six scènes disséminées aux quatre coin de la ville, dont le club de foot est relégué à l'étage inférieur.
Tu optes pour la Rue du Grand Trotrieux où le pub La Glycine, secondé par la Brasserie de l'O, a dressé un podium devant accueillir trois formations, c'est pour l'Apocalypse selon Saint François et The Surnatural Katastroff que tu es descendu vers le cours d'eau.
18:30, disait le dépliant.
Avec Alain, on vide une petite mousse fraîche, le temps paxe, il est 19:20', on a bien aperçu les musiciens du saint homme, aber on sent qu'il y a un couac, le public, sage, attend, côté organisation, un silence déconcertant.
Sur scène, des gens s'activent mais pas Do Pinsard qui retourne consommer avec ses amis.
Alain vise un bricoleur chargé de la table de mix, ouais les gars que vous voyez sur la charrette font partie de Daouad.
Et le père François?
Son hélicoptère a été détourné vers le Sénégal, on l'attend.
Il n'y a pas qu'à Bruxelles qu'on zwanze, direction la place de Verdun pour Betablock, des voisins dont l'étable niche en Ille-et-Vilaine.
Un conseil  donné par le quintet avant d'assister  à sa performance : débranche ton cerveau, Betablock c'est d'la merde, si tu as appris à lire, c'est écrit sur les claviers.
Rayon merch, des tas de trucs qui ne servent à rien, une maquette 5 titres et l'album 'Au plumard avec Betablock', si t'as pas peur des puces et des odeurs pas nettes.
 Membres du groupe dixit FB, Joseph  dreadlocks Tampax (chant), Maurice La Bricole (gratte) il paraît que ce soir il a été remplacé, le petit nouveau était loin d'être nul, Couille,  kilt sans slip, Pirate (machines), le mignon Kaly Minogue (batterie) et  Connard (basse ou claviers).
Tenue vestimentaire?
Faut inventer un terme plus adéquat que kitsch.
Genre musical: du disco heavy techno  punk  destiné aux décérébrés ou aux intellectuels de gauche, au choix!
Après avoir entendu la première salve, déjà digne du Prix Snottebel, à 50 mètres, tu t'approches du podium  pour examiner les polichinelles de plus près.
Salut Saint-Brieuc, lance l'un d'entre eux, le public le hue à juste titre, on est là pour foutre le bordel et jouer du rock'n'roll, du gros, celui qui éclabousse, voici 'Phoenix' pour les alcooliques et leurs gonzesses.
A côté de Betablock, Skip the Use c'étaient des enfants de choeur.
Où sont les meufs?
Hi, hi, hi, font-elles.
' Canard vexé' est pour vous, les filles.
Le playboy, un copain de Sardou, pointe un doigt vers une petite pour lui demander t'es Italienne, toi?
Un signe de tête négatif, la clique poursuit son rap pour palmipèdes, on a un peu suivi le texte, il était question d'un soutif tout neuf  souillé par un éjaculateur précoce auquel on conseille de baiser une canette.
Les défenseurs des animaux ont tiqué, Brigitte Bardot a promis de l'émasculer s'il passe à Saint Trop.
Après une chanson dédiée à la maman de Tampax, qui est loin d'être intouchable et qui ne craque pas pour François Cluzet, le petit se tire pour aller faire un pipi et changer de Pampers, ses copains nous jouent un succédané de la danse des canards, Joseph rapplique et propose  une séquence de stretching, ' Je fais du sport'.
Les locaux ont compris pogo,  ça se tamponne face au podium.
En route pour de nouvelles aventures avec 'Djihad Jo', c'était pas le Club Med, les cocktails maison étaient pas terribles.
Retour chez Macron, où sont les chômeurs?
Vous n'êtes que dix?
Bon, je vous dédie ' Jean-Michel Tocard' .
Merde, huez les musiciens, ils ont saboté ma chanson.
Ouh, ouh, ouh, vous êtes nuls...
On reprend les mésaventures du Tocard qui d'ailleurs vous emmerde grave.
On n'avait pas encore digéré cette triste histoire, qu'ils nous balancent ' Les casse-couilles sans frontières' qui démarre par un riff de guitare  assassin.
Qui voilà, la cousine du dernier des Mohicans, elle escalade le podium pour embrasser le tampon.
Dernier round, braves gens, les Beastie Boys bretons descendent dans la foule nous faire l'aubade avant de remonter sur la plate-forme flanqués de l'Iroquoise pour scander "Betablock, c'est de la merde", imités par une foule amusée et conquise.
Tu prends au second degré, tu joues le jeu et tu te marres!

La grande foule s'est massée face à la scène pour le spectacle des porte-drapeaux du punk rock breton, les redoutables et irréductibles Ramoneurs de Menhirs.
L'an dernier ils avaient enflammé la Fête de l'Huître à Paimpol, ce soir c'est au tour de Guingamp, la patrie des manchots selon Loran Béru , de brûler.
Les enfants de la terre et du vent vont pour la 2365è fois chanter pour la Bretagne libre.
 Eric Gorce et Richard Bévillon sont toujours aussi éblouissants, l'un avec sa crête, l'autre avec sa huppe, bombardes, binious  sont leurs instruments, ils chantent quand l'envie leur prend.
Gwenaël Kere assure la majorité des parties vocales et,  la hantise des dentistes, le beau Loran, s'occupe de la boîte à rythmes, de la guitare, des invectives et messages anarchistes.
Avant le signal du départ une ribambelle de mioches, munis de bouchons protecteurs,   prend place sur la scène aux côtés de l'ex - Bérurier Noir.
'Dir ha Tan' sert en  général de première salve, bombarde et biniou donnent le ton, la machine tisse une toile de fond noisy, la guitare fouette avant d'entendre le quartet scander l' hymne vannetais.
Ils enchaînent sur une gavotte rock 'Vel Un Tour-Tan', engendrant un pogo breton à cinq mètres de toi, avant de penser à Louise Ebrel, la chanteuse de gavotte de 86 piges qui a tourné avec ces gamins récalcitrants, 'Dañs gwadek 1' a le don de donner le signal de départ du tumulte, du liquide voltige dans les airs avant d'arroser les premiers rangs.
Après une tirade visant Marine et ses copains de l'ex- FN, vient le chant Touareg 'Azawad dieub' suivi par une danse endiablée un gymnaska anarchiste.
L'hymne punk de Sham 69 ' If the kids are united' fait toujours partie de leur répertoire, tout comme ' Sucks' des Crass.
En passant, le prêtre défroqué s'en prend à toutes les religions monothéistes, nous rappelle que Jésus bouffe de la thune et chie des bombes, t'as souris en te disant que ce discours, finalement, sent aussi fort  le réchauffé que les diatribes de l'autre insoumis colérique, Lulu celui qui ne mélange ni les torchons ni les serviettes.
I believe in anarchy, il y a des mecs en 1968 qui tenait le même discours et qui aujourd'hui planque leur blé à Panama.
Allons-y pour l'éloge du cannabis, 'Marijanig' sur fond de bombarde jamaïcaine.
Ils veulent quoi les gars qui s'attaquent à la suie?
L'indépendance de la Bretagne, pardi, et rendez-nous Nantes, bandits!
Et vlan, voilà ' Bella Ciao' le chant de révolte des partisans, repris en choeur par tous ceux qui ne sont pas encore affalés sur le pavé.
Un blanc, avis de recherche: Lola a perdu son papa et sa maman, puis un doigt vengeur est tendu vers la Basilique toute proche avant de proposer un titre glorifiant les sorcières.
Un plongeon dans le passé du brave Loran, il dépoussière le kasatchok palestinien  ' Ibrahim' de Bérurier  Noir.
Il est 22:35', tu fatigues, le manque de subtilité du propos, l'uniformité du rendu musical, dominé par la boîte à rythmes envahissante, ont eu raison de ton inclination à la tolérance et à l'ouverture d'esprit, les Ramoneurs, ça passe pendant une heure, au - delà de cet intervalle de temps, le cocktail fastidieux et manichéen  lasse  et finit par barber.
Direction ton accueillant chez toi, bye bye, Guingamp.









Graspop, day 3, Dessel, le 23 juin 2019

 Graspop, day 3, Dessel, le 23 juin 2019

Willow Bea nous livre quelques impressions bien senties!


Bon retour du dimanche du Graspop, je préviens, je ne vais pas du tout ,mais alors pas du tout aller dans le sens de beaucoup, soyons surtout REALISTES. Impasse l'année dernière et.....2019 sera le dernier pour moi!!!!!!!!
Comment est-il possible de faire un son aussi abominable sur quantité de groupes??? Foule Sold Out, mouai, bizarre moi qui déteste être compressée surtout par une chaleur pareille, j'avais de l'espace, je suis allée partout, j'ai accédé au devant sans problèmess... Why??? ben les bars, les attractions et le "solarium" sont mieux que les groupes, je pense pour certains, Graspop = vacances...
Les groupes :
Il y avait longtemps que je n'avais plus vu DELAIN et je me faisais une joie de les revoir, première grosse déception de ma journée, Allez Charlotte arrête de faire ta Sharon et redeviens ce que tu étais, le groupe tourne dans le Pop comme Within .
GOJIRA, yes......heu ben non, oh pas eux, ils étaient excellents, mais le son purée, quel caca, rien à voir avec les Lokerse Feesten de l'année passée, donc 2ème déception
IN FLAMES, enfin un bon son et comme à sa tradition, maints crowdsurfing , ouf du positif .
De courte durée, patatras la cata sur INSOMNIUM, inaudible, basse, basse, basse, j'ai fait comme la majorité, bye bye!
Bon WHITESNAKE, sans coms, j'avais déjà pas aimé la dernière fois, bon son, dommage que David soit autant botoxé .
ROB ZOMBIE, yeah, là, c'était bon, à tous les niveaux, ouf !
WHILE SHE SLEEPS, connaissais pas du bon metalcore, un son potable.
DEF LEPPARD, je voulais les voir pour une seule chose et je ne suis pas restée des masses car....j'avais le 2ème Rick Allen à côté de moi et bon, ...vous avez compris.
ELUVEITIE, enfin un super concert, un son impec et eux, rien à voir avec Durbuy, ici, ils étaient excellents.
SICK OF IT ALL, l'ingé son a oublié qu'il existe une guitare dans le groupe!!!!! arghhh, leur son merdique
CRADLE OF FILTH, joie, Dany était en forme, donc ( Cradle c'est toujours soit bon, ou mauvais, on est habitués) ici, le pied, du bon Cradle comme on aime
HAWKWIND, ben je connaissais pas, j'avais mal aux pieds, mais j'ai adoré et...le meilleur son depuis le début.
KISS, beurk, j'aime pas et je voulais retourner donc j'ai même pas écouté.
Donc en résumé, beaucoup de négatif pour peu de positif, claquer 95€ pour avoir 4 groupes max avec du bon son, se taper la route, ben; BYE GRASPOP, on ne se verra plus, tu m'as donné du plaisir pendant des années, mais là... bientôt le Grastomorropopwland
Ah si du positif, ils ont changé les toilettes ( plus grandes, plus jolies) et surtout des  points d'eau mais pas assez pour le nombre de participants et....pas fouillée à l'entrée.
J'espère que ceux et celles qui sont allés voir les autres groupes présents sur l'affiche, on plus de positif que moi, mais de ce que j'ai entendu, vendredi et samedi même combat!

samedi 22 juin 2019

Les Frères Jack et The Money Makers à La Fête de la Musique 2019 à Saint- Quay- Portrieux au parc de la Duchesse Anne, le 21 juin 2019

Les Frères Jack et The Money Makers à La Fête de la Musique 2019 à Saint- Quay- Portrieux au parc de la Duchesse Anne, le 21 juin 2019

Le solstice d'été et la Fête de la Musique, cela fait plus de quarante ans  que les dates coïncident.
En Côtes-d'Armor, le choix était vaste, tu as ciblé Saint-Quay Portrieux, où à 19:20 de courageux baigneurs se prélassaient dans une Manche pas follement tropicale.
Sur la petite scène montée dans le Parc de la Duchesse Anne, les élèves de l' École de Musique de Saint-Quay-Portrieux étalaient leur talent, les concerts véritables étant prévus pour 20:30'.


20:30'- Les Frères Jack , des Caennais pas médisants, probablement fans des athlètes de la chanson, interprètes du mémorable 'Le tango interminable des perceurs de coffres forts' , se sont retirés dans leur royale loge pour passer leur tenue de scène, après un rendez-vous avec la maquilleuse.
15' plus tard, le trio rapplique, ils sont beaux comme des camions avec leurs scarpe bicolores, signées par le chausseur de la mafia new-yorkaise, leurs costards rayés à faire frémir Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, leurs liquettes au col amidonné, leurs cravates de croque-morts et leurs feutres ou casquette très classes.
Comme les Daltons, qui étaient quatre, on te le rappelle, ils s'appellent tous Jack, t'as celui qui hésite entre les Beatles et les Stones, Richie ( Richard Lovene) aux ukulélés, cornet et chant / Tony ( Antoine Godey) à la contrebasse et chant et  Huggy ( Sébastien Guillemond) qui s'est amené avec la valise de Linda de Suza, dans laquelle il a fourré une panoplie de brols ( merci, Angèle) percussifs, il joue aussi du saxophone et comme ses faux-frères, il chante.
Le groupe vient de sortir un second album ( 'Trois de choeur') financé par le Quatar.
Le flyer promettait du swing tropical sixties, on ne va pas corriger l'auteur de cette réclame mais on ajoute que les gars du Calvados citent les Mills Brothers comme influence majeure et ces braves gens ont connu leurs plus grands succès avant la seconde guerre mondiale.
Départ en mode swing manouche avec ' On n'a qu'une vie', tu penses à Thomas Dutronc, sauf qu'ici ils sont trois à pérorer mélodieusement, quant au texte, il est du genre Ray Ventura chante Paul Misraki.
Les Everly Brothers ont conçu ' When will I be loved', Richie, Tony et Huggy en ont fait un calypso qui ne s'apparente guère à la version country de la plantureuse Dolly Parton.
Tu te souviens de ... J'ai la rate qui s'dilate. J'ai le foie qu'est pas droit..., les frérots ont, eux aussi, quelques ennuis physiques, 'Ma santé m'inquiète' les narre de manière humoristique.
Un kazoo annonce le début du film, ' Le cinémascope' en noir et blanc pour Les Frères Lumières, en écriture romantique pour Love Story.
Leur version Ringo sans les autres de 'With a little help from my friends' a fait rire ta voisine puis vient un morceau décrivant la faiblesse du mâle face à la tentation.
Non, Sidonie, ce n'est pas ce à quoi tu penses, écoute Nougaro ' Je suis sous' et tu comprendras , tous les potes qui te veulent du bien en t'amenant au troquet sont des voyous.
Retour au swing avec ' Hit that jive, Jack'  qui précède 'Fou d'elle' aux jeux de mots subtils.
1966, les Lovin' Spoonful, ' Daydream', quelle belle chanson, les frangins y greffent une séquence scat pas débile.
Ces Jacks sont aussi forts que les Flying Pickets.
Après avoir dénigré ' L'informatique' en ique et en aque, on nous promet un titre qui bouge, '  Ça Déménage', puis on passe au Casino tout proche pour miser sur le 21, pas de bol, ' T'as perdu'.
Ce cha cha cha évoque Sacha Distel et les cannibales.
Un ukulélé électrifié apparaît pour interpréter ' Get it on' de T Rex dans un moule exotico-rock délirant.
A fond la caisse, Ben-Hur, tiens '  Les clés du char' ou les Beatles remastered.
Et pour terminer l'aubade, les farfelus nous proposent le 'Feeling Good' de Nina Simone dans une version pétaradante.
Tout Saint-Quay a apprécié ce show magique et réclame un rappel, ce sera ' Across the alley from the Alamo', chanté a capella comme le faisaient les Mills Brothers.
Et pour couronner le tout,  Caen se paye une promenade parmi nous pour interpréter le gospel ' I'll fly away' avant de s'envoler pour la Normandie.

Le temps d'écluser un bock et les Money Makers sont en piste, des gars qui ont bien écouté Elmore James et qui savent comment faire secouer le gagne-pain des madames de petite vertu.
Venus en droite ligne d'Albi, cité du Jugement dernier et patrie d'Henri de Toulouse-Lautrec, célèbre rugbyman familier des cabarets de la butte, les cinq Money Makers pratiquent un swing  jump blues frétillant en alternance avec un vintage rock'n'roll sentant bon la brillantine et la sueur.
Leur facebook annonce Damien Daigneau : Chant, Piano/Matthieu Gastaldi : Batterie, Chœurs/Jean-Philippe Soler : Contrebasse, Chœurs/Tristan Camilleri : Guitare, il faut y ajouter un sax gluant tenu par Franck Mottin.
Trois albums dans la sacoche, le dernier, 'No secrets, no lies' a été baptisé il y a peu.
Ils entament d'ailleurs le pèlerinage  par 'Talk about relationship', un extrait de cette plaque.
Les admirateurs de Fats Domino, Louis Prima ou même de Joe Jackson quand il enregistre Jumpin' Jive',  seront à la fête ce soir, les bouffeurs de cassoulet sont tous du genre virtuoses pas avares de leur énergie et enthousiasme.
Ils enchaînent sur ' I wanna play with my friends', une sauterie des plus remuantes.
On poursuit  avec un titre sonnant comme du  Fats Domino à la sauce Sud-Ouest, le dégoulinant 'The picture of you', on signale que la madame dépeinte dans cette short story n'est pas du genre épouse conjugale docile.
La guitare se paye un numéro pas triste lors de la salve suivante (sur laquelle tu ne parviens pas à coller un libellé).
Ensuite on fait la connaissance du nana à la carrosserie impeccable, ' Bump Miss Susie' et c'est le sax qui divague.
Saint-Quay, on suppose que certains d'entre vous travaillent le lundi, on pense à eux, voici 'Blue Monday' d'un certain Fats Domino.
La jeunesse locale s'amuse, gesticule et hurle à la manière des gamines hystériques assistant aux shows des Beatles dans les sixties, leur ferveur déteint sur le troisième âge, le bitume est transformé en dancefloor urbain, à la plus grande joie du comité organisateur ( en l'occurrence la mairie et le Festival Place aux Artistes).
Damien, le chef: Mathieu, tu chantes avec moi,?
Yes, boss: ' Because you love me', un duo sucré, précède l'autobiographique 'Super Lover Man' , un titre un brin vaniteux.
Saint Quay, it's time for some good early rock'n'roll, voici 'True fine mama' de Little Richard.
La leçon de gymnastique se poursuit sur le plancher, ça ne va guère se calmer avec 'Rocking pneumonia and Boogie Woogie Flu'.
Doc, keskon fait?
Tais-toi et danse...
Il n'en restera qu'un, no matter what you say, c'est moi ' The last man standing'.
Bien, ce petit blues.
Après ' Close to you' vient le standard 'Sea Cruise' , à peine descendus du yacht, les petits gars du Sud balancent un Louis Jordan cérébral, ' Ain't nobody  here but us chickens', les poulets swinguent en mesure.
Pour rester dans le même bain, ils enchaînent sur 'Lawdy, Miss Clawdy' ,  written by Lloyd Price, il y a plus d'un demi-siècle.
Leur album précédent se nommait ' Be my guest', ce morceau de Fats est au programme ce soir, tout comme ' Hey Little girl' une plage plus récente, présentant des harmonies vocales dignes des Fab Four.
David Crosby avait pondu ' Almost cut my hair', les Money Makers vont plus loin ' I got my hair cut today'.
Short back and sides, s v p,  figaro, faut que je sois présentable.
'Oh Yeah'.
Oh yeah, répond Saint-Quay tout en remuant les guibolles, l'exercice se poursuit pendant ' You make me crazy' et la dernière salve, ' All the things'.
Mise en condition: on achève le morceau, vous hurlez une autre, une autre, on rejoue un titre, puis même cinéma, une autre, trois fois, et on revient, c'est clair?
Schéma respecté et final explosif grâce à ' Great balls of fire' à l'intro Alan Stivell, Bretagne oblige, Jerry Lee Lewis a retrouvé ses jambes de 20 ans et se dresse sur le piano avant de céder le relais à Richard Wayne Penniman pour 'Tutti Frutti'.

Oui, Vicenta?
Soirée fraîche, mais géniale..















vendredi 14 juin 2019

NOS Primavera Sound 2019 , Porto, du 6 au 8 juin 2019

 NOS Primavera Sound 2019 , Porto, du 6 au 8 juin 2019

Florian Hexagen à Porto

NOS Primavera Sound 2019 Porto, impressions à chaud, totalement subjectives, de toute façon il y a fait trop froid pour que ce soit parfait! 
Alors Built To Spill mélodies toujours aussi chouettes mais sacré coup de vieux quand même, sans compter un batteur lamentable et la moitié du groupe clairement pas motivée, mais bon, faut bien commencer quelque part, Jarvis Cocker a lui tellement pris le melon qu’il en a perdu son charme tout British (n’est pas Father John Misty qui veut, et puis le coup du miroir, franchement, ça faisait trop Dorian Gray 2.0 pathétique), sans compter un show qui part dans tous les sens sans véritable colonne vertébrale, bref, pétard mouillé, Pulp c’était autre chose quand même, Danny Brown qui a décidé d’arrêter d’être dépressif et bien ça lui va mieux, vu le feu qu’il a réussi à mettre à la plaine avec un concert aux allures de best of, de “Smokin and Drinkin” à “Pneumonia” en passant par “Dope Song”, grosse ambiance popop on the NOS, Stereolab toujours aussi classieux avec son mélange jazz-indie-pop, subtile jonction du passé et du présent comme si Françoise Hardy rencontrait The Liminanas, Aldous Harding “fallait tenter parce que tout le monde le dit” je n’aurais pas dû, les grimaces et l’attitude maniérées ça passe mais quand c’est tout le temps c’est lourdingue et sa pop balancée n’a au final rien de spéciale, les Sud-Coréens de Jambinai 잠비나이 qui après 4h de retard sur l’horaire d’avion prévu nous balancent un set post-rock transe d’une beauté époustouflante qui a séduit amplement la foule, Lisabö ou comment encore assurer en 2019 un concert noise d’une radicalité émotionnelle totale sans en oublier le versant politique, grande classe, vraiment, les poils qui se dressent sur les bras par moments ne mentent pas, Courtney Barnett et son indie rock qui, sans non plus casser trois pattes à un canard, passe quand même pas mal au soleil, Shellac qui nous sort peut-être le meilleur concert que j’ai jamais vu d’eux (et pourtant je commence à les avoir vu un sacré paquet de fois…), avec trois nouveaux morceaux dévastateurs qui annoncent un album plutôt dément à venir, une Super Bock en mode dance psychopathe en l’honneur du trio de Chicago plus que ravi d’être là, cabotin et tranchant, le punk-rock frontal mais jouissif des Canadiens de Fucked Up avec un Damian Abraham hilare, frontman hors norme plus débonnaire et généreux que jamais avec les premiers rangs, un bon moment, le show raté d’Interpol avec un Paul Banks qui a perdu sa grâce et qui n’arrive même plus à se sentir concerné sur une chanson pourtant aussi parfaite que “Rosemary”, vraiment dommage, le public avait répondu présent, la grâce et la subtilité de Big Thief avec une Adrianne Lenker d’un naturel troublant et rafraîchissant, et un groupe qui semble tellement bien vivre ensemble qu’on ne peut faire autrement que le sentir et d’en profiter, Snail Mail, ou l’énième signature grungy indie féminine qui n’apporte rien de nouveau si ce n’est l’ennui rapidement, Guided By Voices, ou la définition même du “c’était mieux avant”, non pas qu’ils ont assuré un mauvais concert, loin de là, mais leur son nous a semblé si anachronique qu’il nous a totalement laissé de côté émotionnellement parlant, Amyl and The Sniffers alors là comme on dit, “there’s a new gang in town”, et celui-ci pue la bière, le mulet, la baston et le stupre, venu tout droit d’Australie, et franchement, ils dépotent à tout va avec leur mélange de dirty sex garage punk rock idéal, avec une bombinette blonde en mini-short qui distribue des coups de latte à qui le souhaite, l’une des révélations easy du festoche, suffisait de voir les sourires et l’ambiance sur la Bock, Rosalia ou la “diva” du moment qui doit encore apprendre à chanter dans son micro quand la bande sonore tourne, parce que sinon ça se voit que c’est fake, mais bon, comme à chaque battement de cils de la jolie brune la foule était en extase, on suppose que l’honnêteté musicale n’était pas le but premier d’un show qui misait clairement plus sur l’investissement en lights et en choristes que sur les compos, en tous cas, c’est donc pour elle que cette horde de jeunes a débarqué sur la plaine, désolé du coup pour Kate Tempest qui a joué devant moins de monde au début de son set, mais qui a comme d’hab’ assuré un concert d’une acuité sans faille avec une prestation XXL, je le répète, mais cette meuf est l’avatar de la condition humaine des années 2010, la sage dont ce monde a désespérément besoin, difficile du coup d’enchaîner après une telle performance, et il fallait au moins Low pour cela, qui a clôturé notre festival de la plus belle des manières qui soient, en nous proposant un enchaînement de chansons toutes plus belles et radicales les unes que les autres, décidément, leur dernier album, intitulé “Double Negative”, passe la barrière du live plus que magnifiquement, le tout sous le regard plus que concerné et séduit de Bob Weston (bassiste de Shellac), qui descendait pénard sa bière dans la fosse à 2 mètres de nous, révélateur de l’ambiance d’un grand raout portugais musical toujours aussi étrange et passionnant. Alors à l’année prochaine, Porto…?

jeudi 13 juin 2019

Festival Art Rock à Saint-Brieuc, jour trois, avec Nili Hadida, Jeanne Added, Angèle, le 9 juin 2019

Festival Art Rock à Saint-Brieuc, jour trois, avec Nili Hadida, Jeanne Added, Angèle, le 9 juin 2019

Météo: aucune clémence n'était prévue en ce dernier jour de festival, les dieux du ciel ont, à nouveau,  décidé d'ouvrir les vannes et c'est sous la pluie que Nili Hadida ouvre la soirée.
Elle aime les risques la chanteuse franco-israélienne, laisser tomber la mine d'or Lilly Wood and the Prick pour se lancer solo tout  en changeant son fusil d'épaule, car la folk/pop c'est du passé.  Son premier album solo ' Nili Hadida' baigne dans un univers nu-soul/r'n'b/ blue eyed soul sans trop d'artifices.
Sur scène, elle s'entoure d'une ribambelle de musiciens dont 5 cuivres (deux saxophones baryton, un  ténor, un trombone et une trompette, pour la parité elle a fait appel à deux filles et trois garçons), un batteur et un guitariste/bassiste.
D'une voix veloutée elle entame 'Frank' , une ballade soul pop mélancolique  évoquant  Frank Ocean, qui précède la plage ouvrant l'album, le mellow tone aux vapeurs jazzy, nappées de brumes electronica  'Gold memories'.
La basse introduit un downtempo caressant et sensuel  'A lot too much' , ensuite elle nous promet un titre sentant l'alcool, 'Another drink' , une chanson à écouter le regard fixé dans les yeux de la belle fille à laquelle tu viens de proposer un gin tonic.
Une voix off, théâtrale, précède 'Dorian' aux beats obsédants sur  rythme de tango électro chaloupé et caoutchouteux , on pense à Moloko ou à Goldfrapp, et on savoure.
Tu sais, je suis déjà passée ici avec mon groupe précédent, j'aime ce festival, clame-t-elle avant d'attaquer un titre porté par une boîte à rythmes, les cuivres ont disparu à l'exception du sax ténor qui vient seconder la voix, en fin de morceau, pour placer une tirade digne de Stan Getz.
Spécialement conçu pour les couples, voici ' This Way' qui précède ' Brazilian war' au démarrage serein mais  virant smooth dance track avec l'entrée en action du batteur.
Retour des cuivres pour 'Why feel alone' qui évoque toute la classe de Sade.
La lecture de l'album se poursuit, ' 401'  et la lovesong 'Covered in luck', puis la ballade ' It's me'   défilen.  Nili maîtrise parfaitement son sujet et  ceux qui ne la connaissaient pas furent surpris de l'entendre annoncer qu'elle avait composé ' Prayer in C' il y a bien longtemps. La version qui termine le show, après une nouveauté remuante,   est bien différente de celle de Lilly Wood and the Prick.

Impasse sur Gringe, du rap français de Caen, petit tour en ville avant de revenir Place Poulain Corbion pour la performance de Jeanne Added.
La foule est compacte, tu parviens à te poster au rang 4.
Celle qui a été récompensée deux fois lors des Victoires de la Musique 2019 fait le plein, son dernier album ' Radiate', l'unanimité!
Elle se présente accompagnée de trois musiciens, Narumi Herisson aux claviers ( Tristesse Contemporaine/ Télépopmusik),  Audrey Henry ( Henry, quand elle n'accompagne pas Jeanne) , aux percussion électroniques et from Rome, Emiliano Turi à la batterie et programming.
L'équipe a pris place, depuis le backstage une voix s'élève, la Rémoise  a entamé 'Remake' avant de se présenter au public... Bonsoir, on va faire de la musique ensemble, je m'appelle Jeanne Added.
Elle fait suivre la plage inaugurale de ' Harmless', un titre lancinant, en forme de requiem électro, pendant lequel elle soupire tout en pratiquant des étirements appris en suivant les clips de Jane Fonda.
La séance d'échauffement se poursuit avant ' Radiate' où elle se lâche sans retenue, une série de petits sprints de gauche à droite puis à nouveau à gauche, elle rebondit, gesticule tel un pantin désarticulé, tombe la veste, frappe un adversaire invisible,  sans que ces exercices n'altèrent un chant bluffant,  clair et précis.
Saint-Brieuc, enthousiaste, prend son pied.
' Both sides' et 'Mutate' ne vont en rien calmer les ardeurs de l'artiste, ni de la foule.
Son timbre prend des accents Annie Lennox, on adore.
Un roadie lui refile une basse pour ' Falling hearts', puis elle descend dans la fosse, libérée des photographes, pour entamer l'épileptique  ' Back to summer' décoré d'une séquence hip hop piquante.
Quelle nana!
Retour au calme avec ' Look at them' et ses nappes aériennes rappelant  la darkwave de Zola Jesus. 
'A war is coming' est précédé d'un double hurlement belliqueux, direction les abris, la phalange s'est mise en route, ça va saigner, Mathilde...
Après l'incantation guerrière vient 'Lydia', un morceau heurté pendant lequel elle tombe à genoux pour renaître et entreprendre une danse tribale hystérique.
La place est en ébullition, elle confie j'aime la nuit, je la chante dans ' Before the sun', pour clôturer ce set tonique par ' Suddenly'.
Tu viens d'ajouter Jeanne Added à ta liste d'incontournables. 

Déjà comprimés à l'extrême durant le concert de Jeanne Added, les premiers rangs sont proches de l'asphyxie avant de voir arriver Angèle, la petite bruxelloise qui, en quelques semaines, est devenue la coqueluche de la chanson française dans son petit pays ( ses concerts affichent uitverkocht, in Vlaanderen ook) et dans l'Hexagone.
Comble de misère, un basketteur au chômage vient se poster juste dans ton champ de vision, t'as tout de même pu voir  les deux  musiciens  ( dont Ariel Ariel ) de Mademoiselle Van Laeken prendre place dans les airs, peu  avant l'apparition du petit prodige qui vient présenter son album ' Brol', un terme incompréhensible pour les concitoyens de Macron, ils  le réduisent au mot 'désordre', alors que tous les Brusseleirs savent que brol est synonyme de bucht van de Sarma , t'achetais un truc dans ce négoce et le lendemain ça tombait en panne.
C'est parti, après les premières notes envoyées par le duo, la petite Angèle, Bonnie sans Clyde, rapplique, armée d'un fusil-mitrailleur factice, elle chantonne 'La thune' , dans lequel elle se moque des réseaux sociaux, du paraître en public, de la superficialité.
T'es entouré d'un essaim de gamines qui connaissent mieux les paroles  de la starlette que leur cours de physique.
Bonjour, Saint-Brieuc, nous allons vous réchauffer, la pluie ne nous fait pas peur, on sait de quoi il s'agit, en Belgique... et elle enchaîne sur  le tube, délirant,  des débuts ' La loi de Murphy', un hip hop souriant décrivant les plans catastrophes quotidiens.
Le show débute à peine mais à tes côtés, c'est déjà le délire.
Elle reprend 'Balance ton quoi'  pour transformer 2018 en 2019, quatre danseuses, souples et rudement séduisantes la rejoignent et entament une chorégraphie fantaisiste, moins vulgaire que ce qu'on peut voir chez Patrick Sébastien.
Des millions de vues sur YouTube, on comprend pourquoi, il est génial le clip.
La ballade 'Jalousie'  nous prouve que celle que certains comparent à France Gall a plus d'une corde à son arc et peut aborder tous les genres.
Parfois les petites filles pleurent à cause d'un chagrin d'amour, écoute  'Les matins' .
Une nouvelle fois, la demoiselle mixe anglais et français dans l'acidulé  'Victime des réseaux'  qui précède ' Je veux tes yeux' agrémenté d'un ballet attrayant et original.
Un nouveau temps fort se déclare avec ' Tout oublier' chanté en duo avec Roméo Elvis, qui apparaît en clin d'oeil sur l'écran.
Ensuite Angèle surprend avec une reprise retravaillée de ' T'es beau' de Pauline Croze .
Oh, Saint-Brieuc, vous avez bien dansé, pas  mal aux jambes, non?
La suivante est pour toutes les reines et les rois, elle leur propose le doux-amer  'Ta reine' suivi par ' La suivante, 'Flou' , une autobiographie remettant en question cette notoriété trop soudaine, fascine.
Elle a la tête sur les épaules, celle que certains prennent pour une ingénue.
Rodin est dans les parages, je prends la pose et puis j'attaque la dernière salve, ' Flemme' qui proclame son attachement à Bruxelles.
Les Côtes-d'Armor lui font un triomphe, elle sourit, elle a conscience qu'elle ne sera pas l'étoile d'un jour, elle est définitivement lancée sur la voie d'un succès interplanétaire, son agenda 2020, déjà bien fourni, en atteste.
Tu dis,  elle vend du rêve... et alors, le public  aime ça!
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mercredi 12 juin 2019

Stade lors de Art Bist' Rock au Fût Chantant, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019

SAINT-BRIEUC Samedi 8 Juin 2019 Arbist'rock au Fût ChantantSTADE 
18h30 -  Ce samedi 8 Juin à St Brieuc, ART-ROCK passe entre les gouttes et le concert auquel nous assistons au Fût Chantant se déroule sous un soleil réconfortant. L'ambiance est à l'unisson et le public à l'avenant toujours aussi bariolé et divers. La bière et la musique sont les dénominateurs communs. Les 3 musicos de STADE sont prêts et commencent à l'heure prévue … On les sent concernés avec une grosse envie bien palpable qui ne se démentira pas pendant tout le concert. Il s'agit de Elouan JEGAT (chant et guitare), Yann OLLIVIER (basse) et Baptiste Le SOLLIEC (Batterie). Le public retrouvera Elouan et Baptiste, le dimanche soir sur la scène B d'Art Rock, avec l'évanescent électro pop Skopitone Sisko. Yann et Elouan enchantent aussi nos contrées avec le si original et bouleversant Thomas Howard Memorial (Vincent Roudaut le furieux bassiste des 2 groupes encourage ses potes dans le public). Attention ! STADE est un groupe à fort potentiel. Contrairement à leurs projets parallèles, la musique, guitare/basse/batterie (on ne peut pas faire plus rock) est ici survoltée mais toujours couchée sur de belles trames mélodiques. Elouan maîtrise sa voix par des inflexions variées collant parfaitement à la puissance des morceaux. Yann qui, après la batterie dans les Craftmen Club et la guitare/voix dans THM, assure ici la basse et les choeurs. Il chante aussi un titre et son timbre de voix si personnel nous rappelle THM même si le style est bien différent. 'Universal Mind decoder', post rock, déboule sur un roulement de batterie, riff finement ciselé, et refrain emballant, 'A serious man,' grosse basse grunge et riff syncopé, refrain harangué, 'Haw eyed' riff de guitare tendance cold wave 80's, basse enveloppante, voix gorgée d'émotions, le refrain est catchy, faites tourner, c'est un tube ! 'The hidden man' riff virevoltant, basse grondante, batterie aux baguettes tournoyantes, morceau à pogotter... STADE n'a que 7/8 morceaux à son répertoire avec une reprise déjantée de 'These boots are made for walking' avec et sans paroles à hurler ! Le set ne dure donc que 45 minutes environ mais avec une intensité qui ne faiblit pas. C'est une équipe soudée qui joue puissamment l'attaque et ça décoiffe sur tous les titres. Yann a son air de mauvaie humeur et c'est … rassurant ! Elouan prend des positions tellement rock et impliquées, on sent qu'il aime ça. Baptiste maltraite ses fûts avec dextérité et vivacité, très concentré tout en donnant une impression de facilité. On a envie de sauter et pogoter... programmé un peu plus tard dans la soirée, le set aurait certainement déchainé les festivaliers un peu chauffés... On a l'impression que les 3 rockers se lâchent (voir se relâchent) totalement dans ce projet qui semble récréatif et pourtant si prometteur. Pourvu qu'ils trouvent du temps à y consacrer et y mettre tous les ingrédients pour décoller !!


mardi 11 juin 2019

Charlie Winston, Primal Scream, Charlotte Gainsbourg @ Art Rock Festival, jour deux, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019

Charlie Winston, Primal Scream, Charlotte Gainsbourg @ Art Rock Festival, jour deux, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019

Après avoir quitté la place du Général-de-Gaulle au pas de course tu parviens à te faufiler à une distance honnête de la scène principale où Charlie Winston a déjà sérieusement entrepris la seconde partie de son set.
A-t-il changé le hobo?
Physiquement, légèrement, il affiche désormais 40 piges, musicalement, pas vraiment!
Son quatrième album ' Square 1' ne marque pas un changement de direction flagrant,  Charlie, très British mais amoureux de la France, distille toujours des rengaines faciles à fredonner, bouge beaucoup sur scène et continue à porter ses costards que seuls des Anglais osent enfiler, tandis que sur son crâne traîne l'éternel galurin qui le rend reconnaissable dans le milieu musical. 
Ils étaient trois sur scène, Charlie, un batteur et un organiste qui interprétaient le tube ' In your hands' à ton arrivée.
Ils enchaînent sur a new song ( Generation spent) calibrée radio FM, genre easy listening, avant de jeter un coup d'oeil au chrono pour constater...on a joué trop vite, il nous reste pas mal de temps, il faut adapter la playlist, ' Until tomorrow' a été écrit en pensant à un ami.
Ce titre plus élaboré s'éloigne des refrains faciles et mérite le détour, puis vient le sifflement connu amorçant l'imparable ' Like a hobo' chantonné par la place entière.
Saint-Brieuc vous me verrez mieux si j'escalade une enceinte, ce qu'il fît, avant de présenter ses complices ( Thomas et Julien?)  et de prendre congé.


Les amateurs de rock et de sensations fortes attendaient Primal Scream , et, sincèrement,  la bande à Bobby Gillespie n'a pas déçu.
Pour un groupe qui n'a plus rien à prouver, après  trente ans de scène, ils ont donné une leçon d'efficacité, d'énergie et de compétence à une jeune génération souvent blasée, avant d'avoirfait ses preuves.
Leur dernier album studio  ( Chaosmosis) date de 2016, en 2019 paraissait Maximum Rock'n'Roll : The Singles,   ce soir la playlist est spécialement conçue pour les festivals et aligne tous leurs morceaux les plus rentre-dedans.
Line- up: Bobby Gillespie – vocals, costard rose et flegme British, le fabuleux Andrew Innes – guitar, Simone Butler – bass depuis 2013, sexy et douée, et deux membres quasi invisibles mais performants, Darrin Mooney – drums et Martin Duffy – keyboards.
Démarrer par ' Movin'on up', la première plage de 'Screamdelica' ne pouvait que te donner la chair de poule, les derniers accords ne sont pas encore étouffés que Bobby vient déjà faire la nique aux photographes tout en conservant ce regard absent, si typique.
Ils font très, très fort, avec 'Jailbird' , et ses accents stoniens comme second titre, ils ont  réussi à transformer l'esplanade en chaudron.
Andrew Innes s'amuse comme un fou, ses riffs tranchants viennent chatouiller tes entrailles, un voisin, proche des 70 balais, a retrouvé ses jambes de 20 ans et se déhanche comme une go go girl dansant sur le comptoir de la discothèque.
Pas question de faiblir, ' Can't go back' et sa wah wah graisseuse maintient le cap, puis c'est par un roulement de tambour démoniaque qui amorce l'hystérique ' Miss Lucifer'.
Une voix enregistrée introduit  'Kowalski' qui démarre tout en douceur avant de venir agresser tes neurones et te laisser K O pour le compte.
Le downtempo psychédélique ' Higher than the sun' nous invite à côtoyer d'autres galaxies, t'es pas obligé de tirer sur un joint, mais ça peut aider
Une nouvelle bande est envoyée pour ébaucher 'Kill all hippies', bourré d'effets sur la voix et de gimmicks futuristes.
Avions ennemis en vue, sirène en action, envoyez' Swastika eyes' , un morceau sentant le souffre.
Attention hit monumental, 'Loaded' décoré de relents 'Sympathy for the devil' à peine dissimulés. 
Jusqu'ici aucun temps mort, aucun bouche-trou, que de la qualité et c'est sans surprise que le combo lâche celle qui doit nous achever, la bombe irrésistible ' Rocks'.
Tu voulais du dense et du brut, t'as été servi.
Merci, madame et messieurs, you were great!

Top of the bill pour Charlotte Gainsbourg, à l'allure toujours  adolescente,  fine  et séduisante, bien qu'elle affiche désormais 47 printemps.
Le podium est à peine éclairé par de grands néons formant des carrés à travers lesquels on devine la chanteuse et ses cinq musiciens: Aurélien Hamm aux machines, bizarrement il n'utilise pas un laptop mais se trouve face à une grande tour rappelant les ordinateurs archaïques, Gerard Black ( François and the Atlas Mountains) aux secondes voix et, sans doute, Paul Prier à la basse, keys et backings, David Nzeyimana ( Le Colisée) à la guitare et Louis Delorme à la batterie .
Charlotte n'a jamais été fort diserte, sa timidité sur scène est légendaire et son filet de voix, comme celui de Jane Birkin, est d'une fragilité précieuse mais lorsque, comme ce soir, celle qui va nous interpréter plusieurs plages extraites de 'Rest' et du EP ' Take 2' souffre d'une extinction de voix, les lyrics vont se perdre dans l'instrumentation imposante, dommage!
Le franco-anglais ' Lying With You' ouvre les débats, ce titre électro pudique et aérien  fait allusion à son illustre père, il est suivi par les plages tout aussi éthérées 'Ring A-Ring O Roses' et ' I’m A Lie'.
Si l'absence de prouesses vocales peut indisposer certains, Charlotte murmure et ne chante pas, les climats créés, par contre, appellent à la sympathie et à la clémence.
'Heaven can wait', l'ange arrivera un peu plus tard, réservez lui une place.
Elle choisit de quitter le piano pour le rythmé ' Sylvia says' suivi par le non moins remuant 'Paradisco' invitant aux déhanchements.  
Confidence, avant je venais par ici en famille ( Jane Birkin envisageait d'acheter un bien sur la Côte de Granit Rose avant d'opter pour le pays de Léon)  , maintenant je viens en musique .
Toujours aussi vulnérable, elle insiste en mode electro avec ' Bombs away' et le tournoyant, hypnotique et étendu 'Deadly Valentine'  ( près de 7').
Une entrée en matière majestueuse amorce ' Kate' , avec en toile de fond le visage de Kate Barry, tombée du quatrième étage de son appartement.
Je tiens à vous interpréter un des morceaux qui me tient le plus à coeur, ' Charlotte Forever' ;
Sur la place nous étions nombreux à nous imaginer Serge tirer sur sa Gitane en esquissant un sourire narquois.
Elle décide de terminer sa prestation  élégante et précieuse par un dernier synthpop, 'Such a remarkable day'.
Un petit salut de la main, direction les loges pour ingurgiter un grog à base de clous de girofle, de cannelle et de citron.


 




Voyou au Festival Art Rock, jour deux, Scène B, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019

Voyou au Festival Art Rock, jour deux, Scène B, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019

Seconde journée du festival briochin, sous le soleil!
Des choix s'imposent, tu optes pour Voyou, qui se produit à 19:30 sur la Scène B.
Thibaud Vanhooland, non il n'est pas Marseillais comme son patronyme le laisse supposer, il est originaire de la banlieue lilloise, devient Voyou il y a quelques années, avant cela, le trompettiste de formation et également bassiste,  sévissait chez Elephanz, Rhum for Pauline et Pegase.
Son premier EP, 'Seul sur ton tandem', sort en 2017 et cartonne d'emblée, 'Les Bruits dans La Ville' ( 2019) confirme tout ce que l'Extended Play laissait présager de bon.
Sur scène Voyou est  accompagné de Laura Etchegoyhen (saxophone, percussions électroniques, backings), Lætitia N’Diaye (claviers, backings ) et de Diogo Strausz (guitare, basse, percussions), Thibaud chante, gratte une acoustique, secoue des shakers ou souffle dans l'instrument cher à Miles Davis, l'ordi, parfois récalcitrant, ajoute un fond pré-enregistré.
Deux mots sur le décor: tropical, naïf!
D'où tu es situé, tu peux voir la mise en condition, sous forme de ronde, que le groupe se paye avant d'investir le podium pour attaquer 'La serre' , une plage  pop rafraîchissante et acidulée.
'Dehors', aux teintes pastel, est décoré d'un joyeux sifflement, Laura a sorti son sax, le final est pour la trompette.
La suivante est pour les lepidoptérophiles romantiques, le  ' Papillon'   virevolte et séduit les coeurs.
On  compare le vaurien  à Voulzy, dans une autre sphère à Jacques Tati, nous, on y entend du Témé Tan, les deux artistes partagent le même univers poétique façonné sur une toile bricolée, minimaliste et mélodieuse.
Pour amateurs de chansons douces et d'Henri Salvador, voici 'Le naufragé' et on poursuit la rêverie avec 'A nos jeunesses', amorcé par un solo de trompette digne de 'Il Silencio' de Nini Rosso, avec un petit fond mariachi pour ajouter une touche exotique, et puis, shit, plus rien, le blanc, l'ordinateur a refusé de suivre.
Vous pouvez huer la machine, Saint-Brieuc, balancez lui des tomates pourries.....ouh, ouh, ouh..
Tant pis, on embraye sur ' Les trois loubards' dont celui qui a piqué les santiags de Renaud dans 'Laisse béton'.
'La légende urbaine' doit plaire  aux amateurs de western spaghetti avec BO signée Morricone , en tout cas, cette plage fait très fort.
Tous les garçons de la bande étaient amoureux de  ' La fille sans visage', celle qui est trop belle pour toi, comme la  Aicha  de Cheb Khaled.
Saint-Brieuc, elle est d'ici, elle a participé à l'enregistrement, s'il vous plaît frapper dans les mains pour accueillir Yelle!
Liesse générale  pendant 'Les bruits dans la ville' chanté en duo.
Puis vient, d'inspiration Hergé, ' On a marché sur la lune' , une plage invitant les cosmonautes à la danse.
Saint-Brieuc l'attendait, là-voilà, ' Seul sur ton tandem'  achève un set lumineux, souriant et bon enfant.

Tu pédales à fond la caisse pour rejoindre la Grande Scène et assister à la fin du show de Charlie Winston.


samedi 8 juin 2019

Festival Art Rock à Saint Brieuc, jour un, avec Camélia Jordana/Fatoumata Diawara/The Good, The Bad and the Queen, le 7 juin 2019

Festival Art Rock à Saint Brieuc, jour un, avec Camélia Jordana/Fatoumata Diawara/The Good, The Bad and the Queen, le 7 juin 2019.

La tempête baptisée "Miguel" s'abat sur les côtes françaises et plusieurs départements de l'Ouest de la France sont placés en vigilance orange, les Côtes-d'Armor ne sont pas épargnées... la première journée d'Art Rock ne démarre pas sous les meilleurs auspices.
Il t'a fallu une heure 30' pour rejoindre Saint-Brieuc, en temps normal 35' suffisent, bourrasques de vent perfides, méchantes averses , on était loin des bermudas et jupes courtes de l'an dernier, cette soirée inaugurale a bien failli ne pas se dérouler.
Les portes se sont ouvertes tardivement, le podium tremblait sous les coups de tabac, à 18:30, la foule ne se presse pas aux pieds de la Scène A.
Camélia Jordana a ouvert le feu avec un léger retard sur l'horaire, de là-haut elle pouvait contempler les nuages et dénombrer le nombre de spectateurs en utilisant tous ses doigts et  orteils.
Vêtue d'un trench emprunté à Columbo, celle qui t'avait laissé une excellente impression à Bruxelles en 2015, vient présenter son troisième album, 'Lost', sorti quatre ans après 'Dans la peau'.
Il ne s'agit pas de paresse, Camélia Jordana Aliouane a tâté du cinéma, avec un César du meilleur espoir féminin pour sa performance dans 'Le Brio' d'Yvan Attal.
Pour cette tournée, la dame sans camélias a fait appel à  Dani Bumba et Jaj aux chœurs, Everydayz aux machines et Romain aux percussions.
'Hello Saint-Brieuc, je débute avec un hommage à ma tribu féminine, 'Pas ton temps', de l'electro chaloupé, truffé de sonorités du Maghreb jusque dans le chant, quasi berbère.
C'est mon premier festival estival, avoue-t-elle  en scrutant le ciel gris, c'est également une première pour l'album en Bretagne, avez-vous remarqué qu'il existe pas mal de similitudes entre les musiques traditionnelles celtiques et arabes, vous allez le constater dans  "Dhaouw", lumière en arabe, un titre rythmé par l'omniprésente derbouka .
En visionnant les images projetées sur l'écran géant, tu constates que le public a finalement  bravé les éléments pour arriver en masse.
L'album 'Lost' est plus 'politisé' que le précédent, le lent, profond et saccadé 'Freestyle' traite des regards hostiles que certains ont jetés sur la jeune femme, petite -fille d'immigrés algériens, après Charlie et le Bataclan.
J'hésite, dois-je interpréter 'Do not choose', oui ou non?
Allez, on s'y attaque en mode trip hop avant d'embrayer sur le mélancolique  'Empire', dans lequel elle mêle français et arabe  pour tracer son autobiographie.
Le gospel chanté a capella ( seul un tambourin accompagne les voix)  'A girl like me' a également une histoire, le titre lui a été inspiré en voyant une famille de réfugiés Syriens devant une bouche de métro, la  femme était voilée d'un drapeau américain.
La chorale briochine s'époumone, Camélia sourit.
'Freddie Gray',  ça vous dit quoi?
Rien?
 Son assassinat par des policiers a déclenché les émeutes de Baltimore, c'était en 2015.
Quand j'ai écrit le titre, Adama Traoré subissait le même sort à Beaumont-sur-Oise.
Les violences policières ne connaissent pas les frontières.
Après la cover de 'Rich girl' de Gwen Stefani, reprise en choeur par la place, on lui fait signe qu'il ne reste que cinq minutes, après de brèves indications à l'équipe, elle termine par 'Ignore' , un trip hop obsédant, dédié aux femmes.
Camélia n'a pas opté pour la facilité mais sa nouvelle orientation a le mérite d'éveiller l'intérêt de l'auditeur ouvert aux expérimentations.

 Fatoumata Diawara
A 20:00 pile, les musiciens s'installent,  Yacouba Kone (guitar), Arecio Smith (keys), Sekou Bah (bass), Jean Baptiste Gbadoe (drums), une voix chaude émane des coulisses, elle psalmodie un chant noir envoûtant.
Fatoumata se manifeste, longiligne et  splendide dans sa longue robe blanche ornée de motifs animaliers pour répondre au thème du festival, un turban multicolore enserre sa chevelure, on lui refile une guitare et elle reprend, de manière sensuelle, la mélopée introductive, probablement ' Don Do', un extrait du dernier album de la chanteuse, comédienne et auteure-compositrice-interprète malienne, nouvelle star de la musique africaine.
Morceau achevé, elle sourit, questionne, est-ce que ça va, avant d'attaquer une seconde pièce concise et rythmée.
Elle abandonne son instrument pour l'épicé  'Kokoro'  qui traite des racines africaines et de la génération actuelle.
Fatoumata entrecoupe son tour de chant d'anecdotes ou de messages sociaux, ainsi le blues du désert ' Timbuktu Fasso'  est dédié aux enfants du Mali qui n'ont pas le bonheur de pouvoir aller à l'école mais aussi aux femmes battues et torturées.
Une image pas vraiment rose de l'Afrique mais elle ajoute, tous les hommes ont le sang rouge, pour prôner la tolérance et l'acceptation de l'autre.
Superbe titre, au groove infectieux.
Saint-Brieuc, tu tapes dans les mains, je reprends ma guitare. Basse et guitare entament un ballet synchronisé, la place chaloupe avant de voir Yacouba placé un solo wah wahté  du plus bel effet.
Damon Albarn qui suit le concert debout à côté de l'ingé-son, conquis, vient embrasser la chanteuse qui poursuit son voyage avec ' Negue Negue' en pensant à Fela Kuti.
Afro beat et rock cohabitent, c'est la folie derrière toi, elle a dû piquer un sifflet à un CRS, elle en tire des bruits stridents avant de laisser la place à Sekou qui nous gratifie d'un solide solo de basse ( cinq cordes).
Le ton monte d'un cran avec l'époustouflante reprise de 'Sinnerman' de Nina Simone. Prise par son chant, la belle enfant, bientôt maman, en perd sa coiffe, sa coiffure libérée virevolte aux sonorités d'un final explosif.
Il n'en reste qu'une ( 'Bonya')  elle sera tribale et reprise en choeur par une foule envoûtée qui lui a fait une ovation monstre.
 Fatoumata Diawara est à l'affiche de plusieurs festivals cet été, l'artiste  y  transmettra sa frénésie, son charme et sa joie de vivre.
Consulte son agenda!

La pluie ayant redoublé, tu trouves refuge pendant 20 minutes sous une tente, tu te promets de quitter ton abri pour tendre une oreille et jeter un oeil sur la prestation de Kery James, un rappeur né Alix Mathurin, que la presse considère comme un leader du rap politique.
Malgré le fait qu'il se tape plus de quarante balais, le gars de la Guadeloupe, que les petits jeunes à casquette ont baptisé Tonton, rappe encore, il le proclame haut et fort.
Sept albums solo à son actif et des propos incendiaires, le rap français est à l'agonie, ce qui ne plaît pas aux petits nouveaux....
Toi, le rap, ne te fait ni chaud, ni froid, ils ne sont pas très nombreux les artistes pratiquant ce genre à t'émouvoir.
Sur scène: une batterie installée derrière un paravent en plexi et une panoplie de synthés, platines, laptops, samplers, sequencers et autres gadgets devant suppléer l'absence de musiciens humains.
Une sirène tonitruante annonce le début du show, le gars aux platines lance une bande traçant la biographie scratch scratch scratch de superman, une mise en condition complaisante et un brin dikkenek comme on le dit chez Manneken Pis.
Le batteur se pointe, ils sont désormais deux à bidouiller tandis que Saint-Brieuc, scande Kery, Kery, Kery... la vache, le voilà il arrive comme Zorro, , cool, suffisant, poseur et débite son dernier tube 'J'rap encore'.
Il est bientôt rejoint par un duo de bérets levant le poing à la manière de Tommie Smith et John Carlos en 1968.
Second discours, ' Musique nègre' ... 
Depuis le bruit et l'odeur je sens que je dérange la France
Je fais un tour chez Guerlain, je mets du parfum de violence
Quelle arrogance, quelle insolence...

T'as ri en cachette en te disant que le rap à la française ce n'est pas vraiment ta tasse de thé, à tes côtés les gens adorent, tu estimes que c'est l'heure d'aller écluser une Coreff, tu mets les bouts tandis que la clique s'attaque à Trump avec ' PDM'.
Tu sors de l'enceinte, tourne en ville pour t'arrêter au Village face à La Passerelle où un petit groupe sympa, The Captains, termine son set, t'as bien aimé leur version de 'Satisfaction', surtout grâce à la nana maniant un violon.
Revenu sur la Scène A, tu assistes aux derniers soubresauts de Kery qui estime que nous sommes fatigués, Saint-Brieuc tient à le détromper et lui répond du tac au tac.


Il nous reste 25' avant le concert de The Good, The Bad and the Queen, tu parviens à te faufiler frontstage pour assister  au show cinq étoiles de la tête d'affiche de cette journée inaugurale.
C'est en 2006 que le projet voit le jour, il compte en ses rangs  Damon Albarn ( Blur, Gorillaz), Paul Simonon ( The Clash), Simon Tong ( The Verve, Gorillaz)  et Tony Allen ( Fela Kuti), un premier album paraît et dans la foulée le supergroupe se paye une tournée mondiale.
2018, surprise, une seconde plaque arrive, 'Merrie Land' et The Good, The Bad and The Queen reprend la route pour jouer ces nouveaux morceaux. 
A 23h, ils sont dix à peupler la scène, le bon, la brute, la reine, son prétendant plus un quatuor à cordes, féminin, portant casquette, les Demon Strings, des copines à Damon, un organiste ( Mike Smith, probablement) et un percussionniste ( Karl Vanden-Bossche , un gars qui a collaboré avec le regretté John Martyn).
Sur la toile, en fond de scène, le Blackpool's North Pier en teintes sépia.
Le décor est planté, une intro délicieusement désuète annonce le début du spectacle, sur bande une voix off, très British d'avant guerre, récite Chaucer... And especially from every shire's end of England; the holy blissful martyr for to seek, that them had helped them when they were weak... pour introduire 'Merrie Land' , une chanson mélancolique rappelant certaines pièces de Ray Davies ou même de Gilbert O'Sullivan .
Tous les critiques notent le désarroi qui pointe chez Damon Albarn lorsqu'il fait allusion au Brexit. 
L'album sera joué en entier, en suivant l'ordre chronologique, 'Gun to the head' et ses sonorités old England nous renvoie à  la fois vers les Beatles de A day in the Life que vers Divine Comedy, le son est parfait, les arrangements sont soignés jusque dans les petits détails.
'Nineteen seventeen' nous balade dans des cimetières français où des milliers de croix blanches rappellent les soldats britanniques ayant péri lors du premier conflit mondial.
Damon se retrouve à genoux pour interpréter le majestueux 'The great fire'  qu'il termine par quelques mesures au melodica.
Il passe derrière le piano pour la ballade déchirante  'Lady Boston'  qui t'expédie des flashes de Marianne Faithful dans ses morceaux les plus sombres.
Après cette pépite vient 'The Truce of Twilight' qu'il présente ainsi,.. I feel you're in the mood to sing with me... ambiance de fête foraine, musique un brin kitsch, visions cauchemardesques, tout y est.
J'étais ici en 1994, confie le frontman of Blur avant de saisir une acoustique pour la romance 'Ribbons'. 
Après le théâtral 'The last man to leave' vient 'The poison tree' qui clôture la lecture de l'album.
If you've got dreams you keep
Because you're leaving me
I'll see you in the next life
Don't follow me
To the poison tree

 That grew up next to me
It's really sad...
Oui, la mélancolie est omniprésente mais, oh, si bien mise en valeur!
Après quelques considérations à propos du balafon joué en Ouganda, commence la seconde partie amorcée par  ' History song', un petit reggae  guilleret, il est suivi par le slow '80's Life' , ce sera donc bel et bien le premier album qui passera la revue.
Retour à l'acoustique pour le tasty et psychédélique 'Kingdom of doom' qu'un gars compare à du Syd Barrett, on ne lui donnera pas tort.
'Herculean' chanté d'une voix étouffée, précède le délicat  ' A soldier's tale', ( 'The bunting song', 'Behind the sun' et 'Nature spring' , sont passés à la trappe).
Damon vient haranguer la foule tandis que le groupe attaque le tourbillonnant 'Three changes' pendant lequel il se paye quelques sauts périlleux tout en criant hey, hey, hey...ce sera le morceau le plus virulent du set.
Retour à la quiétude pour contempler les 'Green fields' et c'est par ' The Good, the Bad and the Queen' , une pièce montée en forme de montagnes russes, que s'achève ce spectacle exceptionnel.

PS: Damon a probablement appris que Boris Johnson était le premier candidat à la succession de Mrs May, le NO DEAL se profile!