samedi 30 octobre 2010

Julie Rens- Annelies Monseré- Colline Hill au Café-Théâtre Le Cuberdon, Bruxelles, le 29 octobre 2010

Les quotidiens titrent: Le Cuberdon, ouverture d'un café-théâtre, fin du mois!
99 Boulevard Lemonnier, à 20 mètres de la Place Anneessens.
La Communauté française? La Famille Emsens? Albert Frère? Un cheikh adepte de polygamie? La mafia moscovite?
Non, un coup de folie d'une avenante jeune personne , comédienne/metteur en scène de 27 printemps: Aurélie Lannoy!
La blonde Aurélie voit loin: théâtre, cafés philo, soirées poétiques, expositions et concerts acoustiques.
Pour le lever de rideau en ce week-end Halloween, la belle enfant ne fait pas appel à la fée Citrouille mais à Fred Cerise, gros amateur de friandises con(m?)iques!
Trois jours de musique, pas moins de 10 groupes signés par Monsieur Kriek.

A 20h10', après avoir pris le pouls de la fine équipe, scruté à droite et à gauche et avoir analysé la carte des consommations ( prix démocratiques, gens accueillants, salle coquette sentant la fraîche peinture, bonne acoustique, un seul point restant à régler: les sanitaires...), Bruxelles est prête à écouter

Colline Hill

Colline Hill, pourquoi pas Stella La Star ou Gay La Folle, Prune Plum, Rose Flower...
Bon, c'est tout, mec?
Colline Hill nous vient de Bretagne, mais réside chez nous (Liège).
Cette singer/songwriter a fait le plein de parts vendues sur Aka Music et va sortir un premier CD 'Wishes'.
Les pros croient en elle, Werner Pensaert a arrangé son premier single, les internautes l'adorent.

20h10'
Un signal sinusoïdal en provenance de l'ampli, pas de retour sur la pente, feedback pénible: ouille, le technicien/cuberdon à la table rame... On secoue la console dans tous les sens pour obtenir un son convenable.
'Autumn Girl' un folk intimiste, une voix pleine, titre aussi percutant que du Tracy Chapman.
Même veine pour la ballade introspective qui suivra .... I am lost in your world...('No more, no less').
Public attentif, Colline a su imposer le silence d'emblée, une guitare sobre en background, sur laquelle se greffe un chant nourri d'émotions .
Elle cite Heather Nova ou Alanis Morissette comme influences, on entend également du Janis Ian.
Un folk/pop chatoyant 'Join the sky', suivi d'un titre emprunté à J J Heller , singer/songwriter de Nashville, l'émouvant ' What love really means'.
L'aérien 'Where you are' - le sentimental et nostalgique 'From now' .
Chacun de ces titres accroche l'auditeur, pourtant un sentiment d'uniformité s'installe insensiblement.
Dommage que Colline ne soit pas accompagnée, ce soir, par Fred Malempré ou Giovanni Rizzuto pour donner plus d'envergure à ses compositions.
'You gotta hold on' est proche de l'univers plus léger de Jason Mraz.
Trois derniers folk/pop satinés mettront fin à cet excellent set ' Cause I love'- 'She believes in me' et le poppy ' By You'.
Gros succès, les nanas adorent, les durs furent émus!

Changement de planète avec Annelies Monseré!
Tu veux garder l'étiquette folk?
OK, tu y accoles drone-folk, experimental folk, lo-fi, minimalism...
Un bail que t'avais plus croisé les insondables chemins de la Gantoise, en mars 2008 à la Flûte Enchantée.
Pas de transformation notable, toujours la même humilité et profondeur.
Dans sa valise un nouveau CD, 'Marit', sorti en 2009, pour lequel Miss Monseré a pu compter sur la collaboration de Nathan Amundsen des Rivulets ou de Jessica Bailiff, une amie de longue date.
Une guitare à peine effleurée, un chant murmuré: 'Sand' .
Austère, tu dis.
Oui, spartiate, glacé, d'une beauté gothique, un paysage hivernal figé de Hendrick Avercamp.
'September' The Cranes, une cover chétive, ton voisin n'ose appuyer sur le bouton de l'obturateur de peur de briser le charme.
'New Home' ein Kammerspieldrama.
Le sépulcral ' Wake', la musique du silence. Hildegard von Bingen fait du rock'n roll, si tu la compares à Annelies.
Un melodica enfantin frelaté par l'effect pedal.
Retour à la guitare pour la mélopée sombre 'Common ground', proche du psych folk d'Islaja.
Les Cranes bis: 'Shining Road', dépouillé à l'extrême.
Un titre plus ancien ' You were on my side' sur le CD 'Helder' 2005.
Le melodica et un glockenspiel format de poche: ' I will lock you' de l'ambient-core joué par une visionnaire ascétique.
Le traditional folk 'Are you going to leave me' , a tale of a mistreated maiden, qu'Annelies a appris à connaître sur l'album ' Love, Death & the Lady' de Shirley and Dolly Collins.
Isobel Campbell a enregistré sa version sur 'Milkwhite Sheets'.
Gloomy images.
Aux States on m'a demandé pourquoi je ne chantais pas en flamand, depuis je reprends Luc De Vos (Gorki).
A capella 'Samen in dat donkere huis', et ils y font quoi?...Alles wat niet mag...
Un dernier souffle magique 'Blind/Light' et la visitandine regagne son couvent.
Vite, une gymnastique articulaire avant de saisir ta chope.
Annelies Monseré est à coup sûr une des artistes les plus originales foulant nos scènes.

Nouveau virage avec le troisième élément féminin programmé par Cherry Fred: Julie Rens!
Place à l'insouciance, à la fraîcheur, au female jazz: Julie Rens, pas 20 ans et une maîtrise vocale sidérante.
Mais où as-tu croisé ce sourire?
Septembre 2008, Julie faisait les choeurs pour Samir Barris (Brain Snob or Sir).
On la retrouve aussi sur un clip d'Akro, un ex Starflam, mais, depuis quelques mois, elle tourne avec le surdoué Martin Salemi, un petit gars qui, à l'instar d'Amadeus, pianote depuis la plus tendre enfance.
Tu peux l'entendre chez Spout Big Space, Opmoc, Funkarium...
Un premier vocal jazz brillant sur fond de claviers suaves, Pascal, mon voisin d'Antwerpen, est aux anges.
Etonnante maestria.
'Cry me a river' un classique, au répertoire des plus grandes: Julie London, Ella Fitzgerald, Nina Simone, mais aussi Christophe ou Viktor Lazlo.
Remarquable version.
Une touche exotique, direction La Havane pour un boléro-son moiré: 'Lagrimas Negras' .
Un guest, Ruben Verbruggen (Merinos Quartet), au sax: le sensuel 'Gee Baby'.
Une romance légère ' You're everything' de Chick Corea, le Chick avait invité Flora Purim aux vocalises.
Late night jazz, propice à la consommation de cocktails sirupeux.
Exit Ruben, drink een pintje, menneke!
'Toxic' de Britney Spears, superbe en traduction jazzy.
Dominique me souffle que Yael Naim en a fait une version inoubliable.
'My Funny Valentine' elle va nous faire pleurer, la petite!
Ruben, dépose ta chope et rejoins-nous pour un second hit de l'ex de Justin Timberlake 'Baby, one more time'.
C'est décidé je me procure le catalogue complet de la Spears, mais je veux la variante bossa-nova.
Ce trio est incroyable de maturité.
Miles Davis, le bebop: 'Boplicity', un duel rollercoaster vocaux/sax.
Etourdissant!
Encore un standard: 'Angel Eyes' et une lecture audacieuse de 'Summertime'.
Pas revenus de notre surprise, Julie et acolytes nous servent un Nirvana trafiqué, 'Lithium'.
Ai failli tomber de mon siège!
Imagine Kurt Cobain faisant l'amour au paradis avec Mark Sandman de Morphine...

Merci Le Cuberdon, nous étions le Julie Rens trio!
Une voix à l'arrière supplie: Julie, le Portishead, please!
C'est Fredo!
Le glorieux 'Glory Box' met fin à cette prestation inspirée.

Longue vie au Cuberdon!

vendredi 29 octobre 2010

The Red Light Rumors au GC Nekkersdal, Laeken, le 28 octobre 2010

Un premier café-concert au Nekkersdal.
Sur place, à 20:40', une quinzaine de pelés : musiciens, technicien, gérant inclus, et dire qu'on se plaint de surpopulation carcérale...

20:45' The Red Light Rumors

quittent le bar pour investir la scène.
'We gaan er een feestje van maken'
A Diest on fait preuve d'une belle dose de positivisme.
Brother Fuzzy Lee ( Guitar, vocals,) Brother Wez Sletzer (Leadguitar) Brother Brt (Bass), Kurre Veloce (Drums) qu'ils disent s'appeler.
Des franciscains, cordeliers, capucins, des copains d'Innocent III?
Non, des membres de la confrérie garage/punk/rock'n roll is good for the soul.
Extrait de leur homélie:Beer & motherfucking rock and roll goddamme...
Message reçu!
Vont nous envoyer un set concis, carré et sec de 40', sans pause syndicale.
Ce sont des durs, des cogneurs, pas des mecs qui ont besoin de se passer de l'Axe sous les aisselles avant de s'adresser à une nana.
Ni transpirateurs , ni éjaculateurs précoces...
Semblent connaître Kiss the Anus of a Black Cat, zenvoient une intro anale: 'Assgrab intro' .
Un vintage rock crasseux à souhait: 'Skin the Bunny', heureusement, B B était invitée chez Le Pen.
'Pass that baconfat' chez Quick ils ont du lard halal!
Ce méchant punk déménage un max.
Spartacus Gretsch et Verus Fender en lice, c'est pas un combat bidon.
'Black Sheep' zaiment le bétail, nos Eddie & the Hot Rods de Heusden-Zolder.
'Well- educated Jacky' boum, boum, boum.... ...can't get her out of my mind....nerveux, saccadé comme les Kids de Ludo Mariman en 1978!
'Dance for that money', tu glisses 5 $ dans mon string et je te fais une danse du ventre, un truc à la Billy Idol du temps de Generation X.
The Red Light Rumors, c'est pas des petits minets draguant les lycéennes à la sortie des cours, c'est des dockers, des tatoués, des pas rasés, des que leurs mamans, quand ils avaient 10 ans, envoyaient au bistrot: ket, va chercher ton père Chez Jeanine et tu dis à ce connard que s'il veut pas te suivre je m'amène avec une casserole...
'Johnny B' , Johnny est même pas mort qu'ils attaquent 'Bibelock Etiquette' pied sur le champignon.
Et Kurre, le feu était rouge... J'aime pas Di Rupo, pei!
'Tonight I'm going wild', ah bon, c'est vrai que vous sembliez un peu mous.
Du Stooges flamand.
'Turning 44' You can't change me...I ain't gonna be your sugar candy... même si j'ai passé le cap de la quarantaine.
Pigé, femme?
Et on termine par où on a commencé, un instrumental country/punk brut ' Assgrab outro'!

22h 05'.T'es déjà là, te sort madame tout en regardant 'Ratatouille'.
C'était comment?
Tonique, baby, tonique!

mardi 26 octobre 2010

BIRDPEN + ROSCOE au Bouche à Oreille, Etterbeek, le 25 octobre 2010

Un lundi, traditionnel jour de congé pour les friseurs et shampouineuses, mais grosse affluence au Bouche à Oreille pour une nouvelle collaboration BAO/ Soirées Cerises.
Tout le Bruxelles Rock est au rendez-vous, sauf Arno qui arpente la scène de l'AB.
Nous vîmes Auryn, Cloé du Trèfle, Goudi, Nervous Shakes, Damansa, De Volanges, Dan Miller et d'autres têtes connues, dont Rudi, rédacteur en chef d'un webzine influent, sorti de sa retraite provinciale pour reluquer les attrayantes jambes de la souriante Luna.
Pour la circonstance, Fred Cerise est transformé en pizzaiolo ou Pierre Wijnants de la merguez.
Et Florin?
Iznogoud supervise les allées et venues de ce souk en calife amateur de kif.

Objet de cette réunion BCBG?
La seule date bruxelloise de la mini- tournée de Birdpen, après Arlon, Huy, Liège.

L'avant-programme est assuré par Roscoe

Il faudra attendre 21h20 avant que les portes de la salle de concert s'ouvrent, le gig était annoncé à 20h...
Roscoe, c'est pas le hit alternatif de Midlake, ni un obscur rapper casquette visière à droite, ce sont de valeureux Liégeois (Theux), nés en 2005 et pratiquant un post electro progrock atmosphérique avec quelques éruptions psychédéliques.
Palmarès? Un Puredemo gagné, Francofolies de Spa, Bucolique Ferrières etc...
Un EP en 2009.
D'après leur site, ils sont 5, le BAO voit s'amener un gars qui s'amuse à chipoter un laptop et à tapoter un synthé pour une 'intro' planante. Arrivée d'un guitariste, d'une acoustique et, quelques 30 secondes plus tard, d'un claviériste.
1, 2, 3, 4 ..où est le batteur?
No, batteur tonight, XaY le gars du laptop a reçu une caisse et une baguette d'un boulanger de Theux.
On suppose que les autres sont PierreD (Guitars + vocals) -PierreM (Guitars) et
Q (basse + back. vocals).
Ce Q, copain de 007, jouait du clavier lors de l'intro.
'Lowlands' un ebow sympathique et des ambiances Radiohead/ Archive (tiens donc) ou Placebo.
C'est bien foutu, les mecs ont pas la grosse tête, mes voisines balancent la leur en rythme.
Une seconde composition, majestueuse comme un vol de goélands suivra, leur setlist illisible mentionne 'atmog'.
Coup d'oeil sur le brouillon ' Filleuls' ou 'Tilleuls', famille ou plante pérenne, même schéma éthéré.
On poursuit, toujours dans les cieux, avec un des Pierrots chantant ... come ride by my side... zétaient donc pas dans le firmament. Cette mélodie lancinante accroche l'auditeur, les envolées de guitare sont incisives, Bruxelles apprécie.
Encore une ou deux mélodies à la texture soignée et Roscoe prend congé.
Pas criant d'originalité et peut-être en retard d'une guerre, mais convaincant.

BirdPen
22h 15. Après une pause Jupiler, le plat de résistance.
Un faisan à la brabançonne?
Fred est spécialisé halal, on t'a dit.
Dave Pen( vocals, guitar, synth) et Mike Bird( guitars, organ) ont formé BirdPen en 2003.
Depuis 2004, David Penney (aka Dave la Plume) a rejoint Archive, d'où cette foule au BAO...
Après avoir gravé une kyrielle de EP's, le band a sorti un premier CD en 2009 'On/Off/Safety/Danger'.
Sur scène ils sont accompagnés de Smiley, le formidable drummer d'Archive ou des Mescaleros de Joe Strummer et d'un bassiste, tout aussi performant et non présenté (what a shame!).
'No Escape' un progrock énergique, l'oiseau noir a pris son envol.
Archive, oui, à cause du timbre sidérant de David, mais aussi le Floyd, Porcupine Tree, Explosions in the Sky, Sigur Ros...
Une acoustique impeccable, des guitares émotionnelles et une charpente rythmique inébranlable.
Bruxelles va vibrer.
'Missing Sun' Obscurité, opacité, quelques relents cold wave, le soleil est bien absent...
'Man on Fire' c'est pas Jeanne d'Arc sur le bûcher, mais ce rock épique ne baigne pas dans le frivole... bones are breaking at the sight of your dark side You've taken everything....
Ambiance bloodsuckers!
'Mule' is a new song, à propos d'une reine de beauté sud-américaine... she was a star ...she was a child... flashing lights and a smile...mais ce sont tous des menteurs... et toujours ces guitares acérées.
' Nature Regulate' un downtempo intense, dramatique, envoûtant.
'Off': une basse new wave te martelant le cortex, off..off off répété à l'infini, un titre flippant.
Autre hit du groupe 'Machines live like ordinary people'. Fritz Lang meets Kula Shaker meets The Orb, avec un Dave Pen aussi habité que Sean Penn dans Dead Man Walking.
'Save Destroyer', tension à son comble, la salle vibre avec le frontman.
'Sorrow': Birdpen a interprété une cascade de nouveaux titres laissant présager un formidable album à venir.
'Only the names change' démarre sur un ton récitatif lent et obsédant, le downtempo monte en puissance, les guitares explosent furieusement, Smiley fouette caisses et cymbales, Pen, hystérique, hurle sa hargne, une sauvagerie brutale s'empare des quatre corbeaux qui mettent fin à ce concert dense de 65' .

Le public, une fois revenu de son abasourdissement, rappelle les anglo-saxons.
Un double bis éclatant:un duo Bird & Pen, 'Cold Blood', une angoissante ballade Luke la main froide...cold blood in our veins nothing will remain... et le retour de la rythmique pour 'Thorns', une plage frénétique démarrant sur quelques vocaux prédicateurs samplés avant d'éclater en déflagration atomique bourrée d'effets fuzzy.
Le Bouche à Oreille transformé en Bikini Atoll.
Mind radioactive contamination...
Pas de danger, je me soigne, déclare Goudi en ingurgitant une Leffe!

Encore une grande Soirée Cerise!

lundi 25 octobre 2010

DAN MILLER et SORESMILE au Magic Mirrors, Place Ste-Catherine, Bruxelles, le 24 octobre 2010

Le chapiteau 'Magic Mirrors' s'est implanté Place Sainte- Catherine pour passer l'hiver.
Tu trouveras le cirque juste derrière l'église consacrée à la patronne des plombiers. Pas de Catherine, la grande catherinette, pour te tenir compagnie, paraît qu'elle a mal aux cheveux( faut pas te faire un dessin, on présume Schweitzer...).
C'est dans cet élégant igloo que le collectif A Song A Place organise ce double concert dominical.

20h20': Soresmile

La Joconde?
Non, une sorte de personnage de BD, style Le Grand Duduche de Cabu, qui quand les flics l'interpellent dit se nommer Renaud Ledru.
Ce grand efflanqué a déjà laissé traîner quelques traces discographiques (EP's/CD's), auto-produites, à droite et à gauche et jouit d'une bonne presse au Nord comme au Sud de ce pays ingouvernable.
Il a 30' pour nous convaincre.
Armé d'une acoustique, d'un harmonica, d'un orgue et d'un jeu de pédales, il nous promet sept titres.
Appliqué, il s'élance pour un petit folk plaisant, à la guitare.
Un blanc, je tapote les touches.
Nouvel hiatus, je piétine la pédale destinée à produire des loops, en passant, comme vous êtes béotiens, je vous explique de quoi il s'agit.
Résultat, tu sais pas si Soeur Sourire a interprété un ou deux morceaux.
Le truc a pris 3'49''.
Une petite ballade rythmée pour suivre, un peu comme du Sammy Decoster calme.
C'est sympa, Renaud est doté d'un timbre attachant mais il a pas l'air à son aise.
'Jukebox Cadillac Blues' , nous apprenons que le gars a voyagé du côté du Tennessee et que ce blues est inspiré par un rythme ferroviaire.
Shit, la grève à la SNCB se fait ressentir jusqu'aux States, les cheminots refusent de travailler et d'emmener le tortillard vers la Pecos River.
Sarkozy envoie quelques barbouzes casse- grève et la locomotive reprend son lent cheminement.
Tout ce bricolage nous fait oublier que le gars sait écrire une bonne chanson, style Ray Lamontagne.
En l'honneur d'Hank Williams: 'Honky Tonk Blues', suivi d'une chanson d'amour trahie par la pédale.
C'est comme Andy Schleck perdant le Tour de France pour une histoire de dérailleur.
Le public, patient, applaudit... Hé, mais c'était pas fini.
Ah bon..
'Scalpel Days' ( pas sûr de ce titre), toujours cet alt.country mélancolique, sentant bon les Appalaches ou le Iowa, mais aussi le bricolage Tristan Tzara s'essayant aux loops.
Faut encourager les vocations naissantes, mais, franchement menneke, laisse tomber les samples et le clavier, concentre-toi sur ta gratte, ton harmonica et tes lyrics. Tes compos n'ont pas besoin de tout ce bidouillage.
A la rigueur, fais- toi accompagner par un keyboard player pour habiller les mélodies et oublie les gimmicks!
Voilà ma septième et dernière chanson, c'est bien de le préciser, avec tous les vides on est incapable de dire combien de titres furent joués.
Soresmile: à revoir lorsque le garçon fera preuve de plus de rigueur!

Dan Miller
Début 2010, Dan Miller sort son second opus: ' Wood and Souls'.
Il l'a présenté sur quasi toutes les scènes bruxelloises, mais aussi en province ( Marche en Famenne ou Riemst), sans oublier un passage à Paris.
Quand il ne tourne pas sous son nom, il voyage avec Ann Arbor ou co-organise des concerts folk.
Que disait Nietzsche ou Lange Jojo, ne sais plus?
"Without music, life would be a mistake."
D M adopte cette maxime.

A 21h10, ils sont cinq dans l'arène: Véronique Jacquemein ( Ann Arbor): backing vocals, glockenspiel, Korg, shakers- Quentin Peruzzi: basse - Fabien Dujeux (Achille Ridolfi) : piano et backings - Stéphane Vandemaele (Monsoon, Ann Arbor): batterie et Dan: acoustique, mandoline et chant.

'Lily was here' , non c'est pas le hit de Dave 'Eurythmix' Stewart avec le sax sirupeux de Candy Dulfer.
Ce titre mélodieux et mélancolique est dédié à une autre Lily, qui n'est plus.
Sensibilité à fleur de peau, habillage musical précieux, c'est beau et délicat comme du Damien Rice, mais également profond comme du Elliott Smith.
' A long night' une mandoline plaintive exprimant un sentiment de solitude, c'est une longue nuit noire, alone in your bed.
L' insomnie guette.
Poems of solitude, Emily Brontë... parfums surannés, fleurs fanées, romantisme d'un autre siècle.... Piano, percussions et basse embrayent et la lente mélopée prend de l'ampleur.
Majestueux!
'Oh Mama' ...why didn't you tell me the truth...interrogatif, introspectif et soyeux.
Temps mort: changement de guitare.
Renaud, passe-moi la tienne, I've got a sore guitar, merci!
'Picture' une photo de couple en flou artistique.
Tendresse, douceur... sans aucune mièvrerie. Pour la guimauve, tu sonnes ailleurs!
'The Fall'. L'automne, propice au spleen:... nobody moves around... I feel on my own in this world... Désespoir, abandon,vague à l'âme, asthénie.... c'est surprenant comme le timbre de Dan est proche de celui de Brian Molko.
Touchante complainte.
Que pense Alfred de:' Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots...
'Highway and Landscape', aussi bucolique que les paysages filmés par Stephen Frears dans Tamara Drewe.
Fraîcheur plaisante.
'I like people' du Divine Comedy from Brussels.
'On the corner' c'est pas dans un coin qu'ils vont la jouer unplugged.
Il n'y a pas de coin, tous au centre du cercle, comme pour une veillée feu de camp...oh,my Lord, oh, my Goodness...
Le Magic Mirrors porte bien son nom et ses locataires ne veulent pas mettre fin au rêve.
'Mysterious Ways', une dernière balade/ballade romanesque.


Encore
En duo, Dan à l'acoustique et Quentin caressant sa basse d'un archet,.... don't give up...the road is long....,un dernier coup de pinceau trempé dans une teinte pastel pour finir le tableau.





dimanche 24 octobre 2010

Two Timers au Café Le Montmartre, Ixelles, le 23 octobre 2010

Un samedi d'octobre, le déluge.
Bruocsella fait honneur à son origine marécageuse, pas un temps à mettre un Vandenbroeck dehors, et pourtant tu as promis à Christine de la rejoindre au Montmartre.
Tu sors ta barque, tes cuissardes, ta veste étanche et ton gilet gonflable... faut ramer jusqu'à la butte ixelloise.
Sur place, Christine, souriante face à une Maes, et quelques joyeux Villeret, Gamblin, Dussolier...:le duo troupier Milou & Guy, Cool Danny et Pipou Bollewinkel.
Il est à espérer que Didier, le patron du bouge, ait une solide réserve de Westmalle!
Sont pas venus ici pour jouer aux écluseurs, au programme ils ont pointé:

Two Timers
a person who says one thing and does another?
Non, un duo mixte pratiquant un blues/pub rock primitif et tonique.
Naissance: 1993- Progéniture: 4 bébés, le dernier né 'The Big Casino' - Registre de l'Etat Civil: Sarah James, vocaux éraillés( Best UK female singer nominee), harmonica, spoons, percussions diverses ( cymbales, tambourin, tambour en bandoulière...), joli minois et boucles rousses - Gordon Russell, guitares et a suitcase servant de bass drum.
Un pédigrée pas banal: Geno Washington, Dr Feelgood, Eddie & the Hot Rods...avant d'émigrer du côté de Montmartre, l'autre butte du côté de la Seine, et de se concentrer à 100% à son duo avec Sarah James.

21h10'
Hi, Brussels, we are Two Timers... avec traduction française, Sarah maniant élégamment le vocable rabelaisien.
'Big Time Broken Heart' du singer/songwriter Terry Anderson.
Un soulful timbre surprenant pour un être si menu, imagine Janis Joplin/ Bonnie Raitt/ Sam Brown , le style de voix qui parle à tes entrailles sans passer par tes neurones, tu y ajoutes des riffs de guitare brillants et poisseux et tu te félicites d'avoir bravé les éléments.
Un sourire de Christine confirme cette impression.
'Hello' (Here comes trouble), un coup d'oeil aux alentours.. Ouf, c'est pas RickyBilly, j'avais les jetons.
Chouette uptempo bluesy.
'Long Gone' une slide Ry Cooder, souffle la douce C. Un zydeco/blues imparable.
Sarah Cook et ses cuillères en vedette!
'Killing Time' une sombre histoire de passion meurtrière, aux relents CCR.
'Real Good TV' Et sur la chaîne 9, baby?
Il y a Jésus sur fond de guitare vicieuse.
C'est mieux que RTL.
Un fiévreux 'Have it all' met mes voisins sens dessus dessous.
Quelle voix, la jolie Sarah!
T'étais là, Johnny?
A song about London, signée par le roi Ray Davies, 'Big Black Smoke'.
Du Charles Dickens cabaret rock dramatique.
De l'Edith Piaf sur Tamise.
Dylan: 'Most Likely You Go Your Way' (and I'll go mine).
Les Two Timers font rocker tonton Bob.
Une sobre ballade composée en hommage à Jeff Buckley: ' The Devil & the Deep Blue' .
Une acoustique limpide.
Back to rock:quelques vocalises voodoo pour 'Time's running out'.
Le duo a le bon goût de ne pas se cantonner dans un seul style.
Un copain à Charles.
De Gaulle?
Non, Baudelaire: 'Edgar Allan Poe', gothic pub rock, introduit par un instrumental saignant.

Time for a break!

Set 2
Une slide agressive, un shuffle infernal , du Rory Gallagher suggère le mec à ta droite, un serrurier: 'Lock and Key' , c'est reparti sur les chapeaux de roue.
1964, Ed Cobb compose ' Every little bit hurts' pour la soul diva Brenda Holloway, un slow irrésistible.
Sarah, tu danses?
Un tango blues gluant 'Three into two', ...don't you know three is a crowd, qu'elle dit... C'est toi que j'aime, baby!
Au UK, t'avais les Shadows, chez l'Oncle Sam, les Ventures: 'Walk- don't run' , twanging guitar, cachet 1959.
Just great stuff!
'Out of my head', Sarah et Gordon, ils sont que deux, mais on dirait une fanfare rock, putain de guitare, putain de voix!
En 1969, Jimmy Page, Robert Plant, John Paul Jones et le regretté John Bonham sortent le premier CD du plus grand groupe de rock on earth, Two Timers nous offrent une version acoustique mémorable de 'Your time is gonna come'.
Qu'est ce qu'on dit?
Merci, Sarah! Merci, Gordon!
'Last house in town' au bout de la rue, les locataires sont nerveux!
'Terminally me' sur leur dernier effort discographique... please, take me home... before I turn to stone... Christine,t'énerve pas, j'ai promis de te ramener, baby!
'Everybody else', une fin théâtrale.
Et un dernier bluesrock avant la fermeture: 'Good glasses', avec un conseil à tous les RickyBilly de la terre... keep your big mouth shut...

De l'enthousiasme communicatif, du punch, du talent... le Montmartre, debout, exige un encore!

S'appellent Two Timers, on en aura deux.
Un crochet par un honky tonk à Nashville: 'Sad Songs & Waltzes' de Willie Nelson et un 'Tee Ni Nee Ni Nu' juteux, voyant un imbibé s'essayer à un pas de danse suggestif face à Guy impassible( il n'aime que les 16/18 imberbes) .
Final explosif!
Another great night au Montmartre!
Merci qui?
Merci, Didier!

samedi 23 octobre 2010

Jacques Higelin au Théâtre National, Bruxelles, le 22 octobre 2010

Pendant dix jours (jusqu'au 30 octobre), Bruxelles et Liège vivent au rythme du Festival des Libertés, organisé par Bruxelles Laïque: théâtre, débats, conférences, documentaires, expositions et concerts.

Rendez-vous au Théâtre National, pour le show de Monsieur Jacques Higelin.

Les portes s'ouvriront à 20h40', ruée vers la scène, située à 1m 50 du sol.
21h00: rien ne bouge, si ce n'est dans la salle où les rescapés de toutes les barricades s'agitent.
Gros mouvement de foule dans ton dos, un clochard, farci jusque dans le petit orteil, bouscule tout sur son passage et pique la place de JP éberlué.
Le gueux s'est mis dans l'idée d'escalader le podium pour ramasser le paquet de clopes gisant aux pieds du piano, on refuse le coup de main.
C'est mal barré.
21h15', un duo bilingue vient présenter le spectacle tout en émettant quelques directives: pas de tabac, ni de caméra, ni de photos....
Arrivée des musiciens et du baladin de noir vêtu et délacé...
'Vive la Wallonie Libre' blague-t-il.
Le beurré, entouré d'une dizaine de mouches à merde, parvient à se faire tendre les cibiches par un Higelin bon prince.
Il s'assied et s' en allume une à 2 cm du rideau cachant le podium.
Sagement JP, passe derrière moi pour me laisser à côté du drôle.
C'est plus que mal barré!
Un petit coup d'oeil au band: des pros connaissant la musique et capable de supporter les frasques du frais septuagénaire ( soixante-dix balayettes depuis quelques jours)...
Alberto Malo aux drums- le fidèle Dominique Mahut aux percussions - le costard noir, cravate assortie, Julien Perraudeau ( Rodolphe Burger) à la basse - le British, Christopher (key)Board, aux claviers (Miossec, les Innocents, Marie France, Marc Lavoine, Thiéfaine...) et à la guitare, le flamboyant et bien chaussé, Alice Botté (Jad Wio, Daniel Darc e.a...)- de temps en temps, le régisseur et ami, Stéphane Guillaume (The Light), vient ajouter quelques lignes de guitare supplémentaires.
'Le Minimum' le grand Jacques a pris place derrière le piano, mon voisin, le Lord of the Flies, gueule les lyrics ...juste quand tu démarres, le minimum...avant l'artiste.
Le truc de Dijon commence à lui monter au nez, ça va saigner, c'est sûr.
Dans un coin, tu remarques un écran sur lequel défilent les lyrics...plus pratique qu'un souffleur dans son trou.
Encore un adepte d'A A ( pas forcément un alcoolo, Aloïs Alzheimer..).
Le théâtral 'Coup de Foudre' , titre de son dernier album studio.
On aime bien Higelin quand il la joue grosse gueule, là il s'attaque à un photographe amateur, collé à 66cm de son faciès: diatribe violente ... suis pas mannequin... le mec rengaine son jouet, pendant que la sécu confisque le mégot de l'ivrogne.
A l'acoustique 'J'ai jamais su' un cha cha cha léger et racoleur. Jacquot en équilibre sur son fil.
Au piano : 'New Orleans'.
Merde, le taré en remet une couche. Higelin s'arrête de jouer pour lui lancer: 'arrête de te répandre, mec, j'aimerais pas vivre avec toi..'
Faut le sortir, ça va dégénérer.
Higelin rêve d'une créole, Pamela Norton...
Fou, la ressemblance avec Gainsbourg.
Enfin, on sort le poivrot, le band attaque le rock noir bien juteux 'Mona Lisa Klaxon'.
Un grand moment, le petit Alice au pays des merveilles.
Un requiem douteux: 'Kyrie Eleison', c'est sûr qu'au prochain enterrement auquel on me conviera je penserai à Higelin, ce mec se fout de la mort comme de sa première liquette.
Vian, Ferré, Gainsbourg, Bashung, Higelin .
T'as triché, t'as sorti cinq as!
Une leçon de biologie et du bla bla bla matérialiste, il est disert, il déconne... ' Qu'est ce qui se passe à la caisse', encore un rock funky.
Tient la forme, le vieux!
Une ballade démarrant en full fat Yomo yogurt steel taste ' La fille au coeur d'acier', avec à nouveau le chat botté en évidence, une guitare Keith Richards country style.
Un nouveau monologue simili-philosophique, la gauche n'est plus ce quelle était. Soixante -huitard en 2010, c'est bidon et on attaque 'Paris, New York' (aller-retour), une des pièces maîtresses du show.
Belles flambées de guitares. Un régal!
Le subtil 'La rousse au chocolat', un slow bien pute et on reste dans l'ancien avec l'épique 'Champagne'. Le maître et Mahut seuls en piste, une limonade, en coulisse, pour les autres.
Au cabaret avec James Ensor, Félicien Rops et quelques madames peinturlurées.
Bruxelles bat des mains et vocalise à l'unisson, des bulles pour tous.
Un coup de tisane, suis presque aphone et réapparition des pistoleros pour quelques images d'Epinal estivales.
Les citadins migrateurs sur la route: ' Août Put' ou Gourdon, Alpes Maritimes, une tragédie iconoclaste featuring Jacko Le Pantin, un copain à Coluche.
Gros numéro de cabot: je sabote le morceau, je débite 500 tonnes d'âneries, je transforme le National en chorale paroissiale pour un canon/bourdon bidon.
Les 20' Higelin fait son malin... eh, Marie, tu refais mon lacet, un double noeud s v p.
Voilà qu'il la joue Armée du Salut et écoute la confession d'une malvoyante amoureuse.
Comment sortir de ce putain de piège?
On reprend la chorale Gourdon.
Grotesque!
Pire que Jacques Martin!
Heureusement, les musicos enchaînent sur une envolée rock salvatrice, la guitare furieuse d'Alice Botté sauve le capitaine du naufrage.
'Valse MF' pendant laquelle il trébuche verbalement et fusille son guitariste du regard... encore 3 tonnes de TNT, fieu, t'es pas avec Iron Maiden...
Pardon, madame!
Faut se le farcir, Jack!
' Bye, bye, bye', un country en line dance.
Tous sur une ligne, quatre guitares, une basse, quelques percus et un petit harmonica.
Higelin' Jack et sa bande de killers on the road, je téléphone à Gary Cooper pour remettre de l'ordre dans ce bled.
Envoyez le générique de fin.... plus de deux heures de show!
Oui, Stéphane, quoi?
Des hauts et des bas!
Comme d'hab.!

Bis
L'excellent 'L'amour sans savoir ce que c'est' , illustrant parfaitement le thème du festival: la liberté!
'Beau, beau ou laid'( 1979) du rock franchouillard et lyrique.
Le merveilleux 'Pars' en habit reggae pour finir le concert en beauté .
La version femme fatale de Grace Jones trottant dans ta cervelle, tu quittes le théâtre, heureux d'avoir vu cet éternel révolté, tout en sachant que c'était pas le concert du siècle.

Pars, et surtout ne te retourne pas...

vendredi 22 octobre 2010

Marble Sounds- The Bear That Wasn’t au Candelaershuys à Uccle, le 21 octobre 2010

En ce frisquet jeudi, au Candelaershuys, un double concert aux couleurs automnales.

A 20:30 The Bear that Wasn't
Un plantigrade barbu, Nils Verresen, originaire de Leuven, refusant le statut d'adulte et cachant son identité derrière la fable, au ton satirique, de Frank Tashlin( écrite en 1946).
Un album sorti en mars 2010: ' And so it is morning dew' et des concerts aux quatre coins du pays( Bota- 't Stuk- Vooruit- AB- Petrol- une mini-tournée au UK - Pukkelpop- Feeërieën...).
Ce doux et discret singer/songwriter attire la sympathie du public à chaque représentation.
Une première pour ce concert ucclois, Winnie sera flanqué de 3 compagnons tout aussi pudiques que lui.
La blonde Silke Blankers: seconde voix et flûte - Beatrijs De Klerck au violon et David Broeders aux guitares.
'We've come here bearing gifts' guitares délicates, cordes sensibles, voix feutrées ...
Ce nounours a des pattes de velours, tu pénètres dans son univers intimiste sur la pointe des pieds en prenant place près du feu de bois et en trempant les lèvres dans une tasse de thé bouillant.
Tout en souriant à une tendre jeune fille, habillée par Laura Ashley, ton esprit vagabonde: il peut tomber des cordes, l'orage peut faire rage, le pays peut sombrer dans le chaos.... tu te sens bien, bercé par ces mélodies simples, presque naïves, aussi proche de Nick Drake, que de Bright Eyes ou de Gravenhurst.
Rien ne peut troubler ce sentiment de paix intérieure.
'Winterwandering' beauté glacée, un peu comme chez Krakow.
Un ukulele enfantin:'Donnie the lion', sa peluche. Ce titre n'est pas sur l'album.
...Donnie the lion was my best friend... ai failli le perdre dans l'avion et une pointe mélancolique, l'enfance prenant fin, faut enterrer le doudou.
'Sour apple' un des premiers titres qu'il ait composé.
Fluet, fragile et harmonies vocales célestes: une bulle de savon vadrouillant dans l'éther azuré.
'Ballad of two raindrops' une fable poétique, soulignée par un glockenspiel et une flûte Gebrüder Grimm.
Amours romantiques de deux gouttes d'eau, images lumineuses. On acquiesce lorsque certains comparent Nils à Badly Drawn Boy, un autre inadapté technologique.
A un moment dans la vie il faut faire des choix: 'Fizzy Good' (Make Feel Nice), charmante rengaine...a dream of a hero saving the earth... a dream of a mother giving birth...rêves de gosse.
L'ours solo pour la cover Mary Poppins 'Chim Chim Cheree' .
Julie Andrews et le ramoneur: un loukoum fondant.
La dernière dans tes écouteurs: 'Headphones', dans laquelle Nils, victime d'un coup de sang, perd le contrôle et s' agite nerveusement, avant de retrouver un esprit serein et remercier Uccle pour l'écoute attentive.
35' de féerie.

Pause démontage/montage/soundcheck pour le bruit du marbre ou des billes (?)

21h30': Marble Sounds
OK, we gaan beginnen, normalement on est 5 sur scène, ce soir en trio.
L'instigateur/ guitariste/lead singer/programming: Pieter Van Dessel- le multi-instrumentiste( guitares, pedal steel, banjo, ukulele) : Gianni Marzo (Isbells) et aux claviers ou ukulele: Christophe Vandewoude ( Soon- Confuse the Cat- The Boy Outside...).
Ici aussi un CD encensé par les presses des deux communautés: ' Nice is Good' , avec la participation vocale de Robert Pollard.
Des concerts à la pelle.
En novembre, ils font les Nachten anversoises et traversent la frontière pour Crossing Border ( Den Haag).
'The days we care about', même scénario subtil que pour l'ourson: guitares ciselées, harmonies vocales éthérées mais aussi un orgue discret pour lustrer le marbre d'une couche bénéfique de cire d'abeille.
Le mélodieux 'My friend', proche du travail de Grandaddy, aux voix féminines samplées murmurant le sinistre ...at times I wish I were dead... de Guided by Voices ( sur Drinker's Peace). La pedal steel de Gianni t'arrachant des larmes.
..I'm moving at my pace...: pas plus 2 de km/heure, la meilleure manière pour laisser ton cerveau baigner dans un halo atmosphérique impressionniste.
'Smoking was a day job'. On ne fume pas, précise Pieter.
Un portrait de glandeurs who used to hang around: les clopes, la chope et comment changer le monde en restant assis à jouer aux cartes...
'The time to sleep' Mensen, c'est con mais j'ai oublié la pédale du PC chez moi, vais tripoter la bête en la posant sur mes genoux.
Du dream folk/pop aux senteurs Kings of Convenience.
Mirza, euh Marzo, au banjo: ' A new breeze'.
Rien à voir avec un ouragan, un souffle tiède et agréable de moins de deux minutes.
'If you stay then I can't go', un morceau gracile et paisible, tout aussi concis que le précédent et déjà enregistré en 2007, sur le EP ' A painting or a spill' ...the house you're building on the shore is beautiful but insecure... Encore des adeptes d'histoires enfantines ancestrales? Les trois petits cochons?
'We slow' un laptop aux tons bluesy, pour ce titre lancinant.
Le singalong optimiste, presque un Christmas Carol, 'Come here' ( une cover de Kath Bloom, gravée sur un tribute album, avec des interprétations de Devendra Banhart, The Concretes ou Scout Niblett...) achève ce set sensible de 35'.

Un bis:
'They can't take this away', aux images sensuelles ... I'm alone in your bed ...You open the curtains You're barely dressed...
Mieux qu'un navet avec Jean-Claude Van Damme!
Marble Sounds , aussi précieux que le marmor lunensis!

mercredi 20 octobre 2010

Meridians au Café Le Coq, Bruxelles, le 19 octobre 2010

Un coq aux cerises?
Pardon? Tu te lances dans le culinaire, c'est tendance...
Une Soirée Cerise au café Le Coq, rue Orts: du pop-rock agité: les Meridians.
T'avais plus vu les Joris Bros: Quentin le drummer et Julien la basse, flanqué du guitariste/chanteur Benoît Leclercq depuis une autre soirée cerise, à la flûte en mars 2010.
Il y a quelques semaines, Julien a fait une infidélité au groupe pour tourner au UK avec W.A.N.E. qui était en manque de bassiste.
Sont tous en bonne santé: sont passés les doigts dans le nez au travers de l"éliminatoire bruxelloise du concours Court-Circuit et se préparent pour la demi-finale le 6 novembre à LLN, Ferme du Biéreau.
Hier soir, zont fait danser toute la volaille: coqs, poulettes et poussins + RickyBilly, le king des zievereirs, le clebs le plus affectueux de la capitale, toujours prêt à te lécher les feuilles de chou en te parlant de ses groupes: Los Pantalones, Los Callebardes, El Trio Krank Marcellos qui doivent jouer à Puttegem, Deweverbeek ou Fabula Acta Est...

21h30'
'Lights of Life' toujours cette Britpop fringante et énergique.
Le sautillant et catchy 'Left my mind' , un futur single?
' Reach Something' beau duo vocal Julien/Benoît. Tes pieds battent la mesure, ta tête se secoue, ça déménage sur scène.
' Where do you go' encore un titre bien ficelé de moins de trois minutes, sentant bon les Kaiser Chiefs ou les Kooks. Tu te surprends à fredonner le refrain avec eux.
Les programmateurs de Pure FM auraient dû être dans le coin, cette rengaine passait en boucle sur leur station.
Un downtempo ' He finally got on that bridge', dommage qu'il ait pas emmené RickyBilly.
S'il fallait comparer les Meridians à un autre groupe de chez nous, on pourrait citer Freaky Age.
Le trio n'a pas encore de CD, mais ils ont enregistré une demo: 'Keep on Keeping up' est un des titres se retrouvant sur cette rondelle.
Julien à l'acoustique pour 'Ordinary Day', une ballade pop aux essences Oasis.
Assez folâtré, à l'assaut: Quentin bastonne comme un forcené, Juju, en coq survitaminé, escalade le comptoir et Benoît entame ' You really got me', pour nous rappeler que ce soir Ray Davies devait jouer à 100 mètres, à l'AB (concert annulé).
Un plongeon sans filet, ouf, le podium improvisé a tenu le coup!
'Sleep at night' lignes de basse crapuleuses, une Fender de 1980, que le ket a hérité de son paternel, lui aussi bassiste.
't klinkt een beetje zoals Placebo, nous souffle Steven , en mode gueule de bois.
Bien vu!
'In my own town' ...me suis perdu dans ma ville... sont sortis avec Steven, sans doute, et ont vidé tous les fûts.
Ce garage rock a un goût sixties prononcé.
Me suis acheté un piano électrique, vais aller tapoter les noires et les blanches, nous annonce le singer: ' I won't let' un downtempo agréable.
Retour à la guitare et au rock: ' About it', un singalong juteux.
Une dernière: ' Say it wrong tonight' . Vais à nouveau me dégourdir les jambes, les gars, je vous commande à boire, en me promenant sur le zinc? Deux Jup, si tu veux bien, Julien...
Performance nerveuse, comme toujours.

Les copains, venus en nombre, exigent un bis.
Zen auront deux:
' Won't you take a bit of my soul' RickyBilly en profite pour me mordre le lobe.
Qu'attend Albert pour le nommer comme négociateur/informateur/démineur/formateur/réparateur/recolleur/ aspirateur/ videur.... il nous casserait moins les couilles.
La romance 'Facing the sun' termine ce chouette concert de 55'.

Quelques pintjes plus tard, le trio remonte sur scène.
Les patrons du Coq espéraient un set d'1h 1/4, les Meridians nous refont cinq titres de leur répertoire à la grande joie de leurs fans.
Waar ga je, demande RickyBilly.
Vais pisser, fieu, c'est le seul moyen de lui échapper!

mardi 19 octobre 2010

Hillbilly Hellcats au GC De Kriekelaar à Schaarbeek, le 17 octobre 2010

Une nouvelle saison free Sunday roots gigs, organisés par Curieus Schaarbeek au Kriekelaar.
La rue Gallait est redevenue une artère +/- normale, mais les difficultés de parking subsistent dans l'ottomane cité des Suzannes.
Surfing Airlines nous a envoyé un trio rockabilly/psychobilly de Lafayette comme digestif après ton repas dominical déjà arrosé:

Hillbilly Hellcats

Le Garfield en chef s'avère être le plus tout jeune Chuck Hughes, ce grisonnant matou est le Howard Hughes de la Gretsch, une superbe white guitar. C'est aussi lui qui assure les lead vocals et détermine les titres à jouer.
A la contrebasse (énorme): le tatoué jusque dans les oreilles, Jared McGovern et un drummer norvégien caché par Jared et Chuck.
Chuck change de drummer comme de slip, il en utilise donc à peu près 349 par an( des noms: Chis Karlen, Taz Bentley, Tim Thies....).
Les Hellcats existent depuis 1993, avant la formation de ce band Mr Hughes tournait sous le patronyme adéquat de Chucky & the Cyclones.
Deux traces discographiques, vendues après le gig: ' Our Brand' et 'Rev it up with Taz'.

15:00: set 1
'Hillbillies on speed' effectivement, savent pas qu'ils sont dans la zone 30.
Aussi saignant que Reverend Horton Heat ou ces autres chats de gouttière les Stray Cats.
'White Trash' recyclage des déchets.
Pied au plancher 'I like whiskey' et pourtant il s'enfile une Westmalle, la contrebasse comtesse aux pieds nus pique un galop PMU.
'Ol Bobcat' la ville est infestée de méchants félins. Chuck Norris c'est une tapette, si tu le compares au jeu flamboyant de Chuck Hughes. L'arthrose, il connaît pas, il tricote comme une gamine de 16 ans.
'My baby moved' à la Johnny Cash, avec slappin bass.
Les titres se suivent à la vitesse de l'éclair: ' Crazy Little Baby'.
Ce sont des intellectuels, nos minets, thèmes de prédilection: les femmes, la boisson, la vitesse, la dope...
'Tom Grey' Chuck rengaine sa Gretsch et nous sort un squelette de guitare: un manche, des cordes, pas de corps. Il maltraite cette bête à la slide pour en sortir des sons déments pendant que le tatoué entame quelques cascades acrobatiques.
'Slappin my baby around' - 'Hippy Dance' aussi cru que 'Rawhide' - 'Skateboard' sur une piste country et un instrumental montagnes russes ' I dig jazz' - 'Dead man's party' pour Gene Vincent et Elvis- 'Drinkin Buddies' Jack Daniels et Johnnie Walker...- un petit country matérialiste 'For the money' et on termine le set par 'I hate music'.

Courte pause, une Hoegaerden pour Yves + une Jup, RickyBilly est malade et boit du Perrier, m'a léché qu'une oreille aujourd'hui.
Second tour de piste.
Même scénario: rockabilly, hillbilly, psychobilly, country, bluegrass, punkabilly...
Jared confondant le bar avec un sauna s'est mis torse nu, comme il connaît Randy Newman, il a gardé son galurin, pas de Full Monty!
En route: 'Road Rage' - 'Everybody there was drinkin Martini's but me', il y avait pas d'olives...- 'Hillbilly Love' un film d'horreur - 'Train to nowhere' où est le contrôleur? - 'Cats like us', les aristochats en goguette - je reprends le manche de tout à l'heure: 'Rockabilly Rebel'.Eh, Jared où tu vas, mec? Vais faire la cour à Juliette en lui jouant quelques lignes de contrebasse... -un petit crochet par Nashville 'I never thought ' - et puis la New-Orleans: ' Gypsy Queen' - un steeple- chase, ma jument est en chaleur: 'Double Time'..faster and faster... retiens-la, mec - 'That's not rockabilly': juste, Auguste, ça sonne comme 'Shame & scandal in the family' ,un calypso old skool...- 'Better be some drinkin' tournée générale - ' Leavin Colorado' nostalgique et une dernière car on joue près de Turnhout ce soir ' Hot rockin rhythm' .

Hillbilly Hellcats , a band that will rock your fucking balls...
Sont chez nous jusqu'au 24 octobre!

lundi 18 octobre 2010

Steve Winwood - The Holmes Brothers à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 16 octobre 2010

19h00, file sur le trottoir du boulevard Anspach.
Cinq minutes plus tard, l'AB ouvre ses portes et filtre les premiers clients.
Le concert de Steve Winwood n'affiche pas sold-out, mais la salle est bien remplie (les galeries du second étage sont fermées).

A 19h30' pile, les Holmes Brothers prennent place.
Petite addition et tu arrives à plus de 200 ans d'expérience sur la scène bruxelloise.
Visiblement, le chef de la tribu est Wendell( guitare, claviers et chant), il tient le crachoir, nous incite à chanter, à louer le Lord et à acheter ses CD's.
A la basse et voix de baryton, l'ours souriant et grimaçant: Sherman.
Aux drums et voix de fausset, Popsy Dixon, qui a rejoint les frangins en 1979.
Pendant plus d'une heure le troisième âge de Virginie va enthousiasmer l'AB avec un mix chaleureux de gospel/rhythm'n blues/ soul/ blues ou rock.
Sais pas quel élixir ces vieillards ont avalé, mais leur énergie fait plaisir à voir, leur chant en harmonie est tout bonnement inégalable.
Un régal.
Ils viennent de sortir un nouvel album, 'Feed my soul', et en joueront quelques plages.
Lord have mercy, annonce Wendell, avanti pour un gospel/r'n'b gluant.
Des riffs de guitare à te fendre le coeur, des voix de séraphins et quand Popsy fredonne ...my sweet loving... de son filet de castrato, ton voisin tremble comme un saule ayant lu tous les poèmes d'Alfred de Musset.
Une seconde tranche de pathos gospel, décorée de riffs rockabilly et toujours ces prières adressées au créateur...oh Lord, remember me...
Wendell a sa vision de la foi: I’m a Jesus believer, but, you know, Jesus turned water into wine at the wedding feast, so he was definitely down with a good party...
Ah, oui, d'accord!
Place au rock...can't you hear me when I talk.. ça tricote sec.
'Close the door'...and walk away...n'oubliez pas le portier.
Tire-toi...I just can't stand your conversation... pas piqué des hannetons ce gospel countrysant, que tu retrouves sur 'State of Grace' de 2007.
'You're the kind of trouble' aux odeurs Creedence Clearwater Revival.
Et un slow sirupeux, un: ' He'll have to go', les trois voix se complètent à merveille, le solo blues préhistorique de Wendell vient te caresser le bas-ventre.
Bring it down low, frérots, encore plus bas, on va les faire pleurnicher ces mangeurs de frites.
Une tuerie, ce truc.
Changement de registre, la fleur au fusil, on quitte la tranchée.
Les frères Holmes, pire que les Daltons: 'Got myself together' du gospel doo-wop funk brûlant. Popsy, le Holmes adopté, de nous servir un drumsolo digne de Sherlock.
Bruxelles jubile.
'Dark Cloud' un méchant shuffle aux connotations sociales.
'And I love her' sorti du grenier Beatles, mais adapté à la sauce soul.
Popsy n'est pas aussi massif qu'Aaron Neville , mais a hérité du même contre-alto.
Wendell aux claviers pour un second Beatles, 'I'll be back', du feeling, du doigté...des pros les frères Holmes.
On revient au slowblues poisseux ' I want you to want me' , beau comme du Percy Sledge.
Demain c'est dimanche, tous à la chapelle: 'Glory, Hallelujah' , sing with us, brothers & sisters ...
Un petit coup d'oeil à ma Rolex, on doit achever le set, une dernière prière...'May god be with you until we meet again'.
Frère Wendell, frère Sherman et Popsy Robin Hood en état de grâce.
Thank you, Brussels, n'oubliez pas d'acheter nos CD's...

Petite pause et à 20:45', sans crier gare le backing band, suivi de Steve Winwood en personne, s'installe.
Ovation et retour au pas de course des gars coincés au bar.
Steve caresse le Hammond et, miracle, on a tous reconnu 'I'm a man'.
Tu peux pas imaginer que ce titre du Spencer Davis Group est né en 1967, Steve avait 19 ans.
Il en avait à peine 14 quand, avec son frère Muff, il rejoint l'équipe Spencer Davis.
Il a toujours la même voix soul et la version 2010 est funky en diable. Le sax de Paul Booth ajoutant une note sensuelle à ce hit immortel.
Un concert démarrant aussi fort promet de beaux moments, ils n'ont pas manqué.
Pas de basse mais des sessionmen de classe mondiale, on a déjà cité le jazzman Paul Booth qui, outre les saxes, jouera de la flûte et remplacera Stevie à l'Hammond lorsque le natif de Handsworth hantera la guitare.
Aux drums: Davide Giovannini (Bjork, Paul McCartney, Roy Ayers, Deodato, Lisa Stanfield...) - aux percussions: Satin Singh (Supergrass, Matt Bianco, Mark Ronson...) et à la guitare: Tim Cansfield (Bee Gees, Elton John, Heaven 17, Chaka Khan, Tina Turner...).
Pas le temps d'applaudir je suis un homme, quoi de plus naturel en somme, ils ont déjà entamé ' Hungry Man' un voodoo tune infernal, que tu pointes sur l'album 'Nine Lives' de 2008.
Une longue version mettant en évidence les talents de chaque musicien.
Le background sera noir, moite et jazzy, te rappelant les folles envolées improvisées( jam-based) de Traffic, on est loin de l'élégance raffinée de Mr Winwood époque 'Talking back to the night'.
Nouveau coup de poing en pleine face, Winwood à la guitare pour le Blind Faith 'Can't find my way home'.
Tu vacilles, l'émotion sans doute.
Some more recent stuff, Brussels, Steve, souriant, paraît heureux: 'Dirty City'. Pas de Clapton comme sur le CD, mais ce rock, majestueux comme le Kilimandjaro, c'est le haut du panier.
Derrière les touches: ' Fly'.
Non, c'est pas Machiavel, mais un midtempo jazzy orientalisant avec Paul Booth( sax et flûte) en évidence.
Tu t'envoles!
'Light up or leave me alone' Traffic 1971 sur 'The low spark of high-heeled boys' !
Une wah wah infernale, un sax Chris Wood meets Maceo Parker et un Hammond Booker T .
Chaleur torride, l'AB sue.
On termine le trip par un roulement de percussions Michael Shrieve meets Chepito Areas virant solo de cowbells, les bovins rentrant de leurs alpages estivaux, entendu jusqu'à Moscou.
Impressionnant!
'The low-spark of the high-heeled boys' démarre comme un smooth jazz, style Shade.
Le faux lounge s'anime et on se rend compte que le wonder boy a tourné avec Santana cet été, les percussions s'emballent, Mr Cansfield fait grincer ses cordes, le sax se disperse, tandis que l'Hammond se fait coulées de lave visqueuse et incandescente.
Un tourbillon infernal.
Ils ont embrayé sur 'Empty Pages' sans nous prévenir.
Avant de nous balancer un neuvième titre ( 1h20': 9 morceaux!) :un 'Higher Love' percutant.

L'AB gueule d'une seule voix et sera récompensée par un double bis d'exception.
A trois: Steve à la guitare, Paul aux keyboards et Davide derrière ses caisses, 'Dear, Mr Fantasy' aux relents psychedelica.
J'en suis encore baba.
Bordel, ça fait du bien!
Et l'élégant salaud nous achève avec 'Gimme Some Lovin'.
Spencer Davis pour commencer, Spencer Davis pour finir!
Tu parles d'un dessert...

samedi 16 octobre 2010

Barnaby Bright et Stephen Simmons à Toogenblik, Haren, le 15 octobre 2010

Vendredi 15 octobre, Bruxelles fait honneur à sa palme d'or de l'embouteillage européen.
Il pleut, c'est la pagaille: automobilistes irascibles, feux non synchronisés... tu connais la chanson: congestion du trafic routier te donnant des démangeaisons.
Un trajet, qui en temps normal te prend 25', de 70' jusqu'à Toogenblik.
Sur place, pas trop de monde, les clients entament la même litanie.
Heureusement, à 21h et des poussières, lorsque Luc, toujours affaibli, vient présenter son sermon veille du sabbat, le club s'est honnêtement peuplé.

First gig in Belgium for: Barnaby Bright.
Encore un brillant inspecteur de province?
Ecoute, menneke, Barnaby Bright: the longest day and the shortest night.
C'est en octobre la St Barnabé?
Ok, bois une pintje...
Rebecca et Nathan Bliss, un couple en ville et sur scène( de Kansas City mais émigré dans la Big Apple), ont choisi ce patronyme pour se produire sur toutes les scènes folk pouvant les accueillir.
Ils ont sorti un CD en 2009 'Wake the Hero', mixé par Bryan Cook ( Beck, Inara George, Jack White...) et un EP 5 titres, il y a peu.
Pendant plus d'une heure ils vont enchanter Toogenblik avec leurs mélodies folk/pop aux relents country, proches des Carpenters, Peter, Paul & Mary, Anne Murray ou Crystal Gayle...
Nathan: guitar, harmonica, vocals, et une barre sous les pieds servant de bass drum- Rebecca: vocals, guitar, une valise porte-document servant d'accordéon, harmonium ou cornemuse et un petit brol qui fait gling, gling, gling ... ressemblant à un zither ou à un Appalachian dulcimer.

'Gravity' mélodieux, doux, feutré et poppy avec de jolies harmonies vocales.
Un gars me souffle 'indie chamber folk'.
'Begging my weakness' au ton mélancolique.
Composé en voyant un ami en train de sombrer dans la spirale drug addiction.
Un jeu de guitare fluide, un chant mélodieux et élégant, sont doués.
' Sierra' sur le EP et écrit en Irlande, un harmonica Dylan pour ce country folk larmoyant.
Le tendre et profond 'Girl in a cage', a song about loss, chantée d'une voix veloutée par la grande Rebecca.
You know, avant je jouais du saxophone dans des groupes de jazz, nous raconte Nathan, j'avais 30 piges quand j'ai découvert Dylan, une révélation... me suis mis à écrire des chansons folk, celle-ci traite de la réincarnation.
En libellule?
Non: 'If I came back as a song'.
Ce sera pas 'La danse des canards', ce morceau sent bon le Lennon/McCartney.
Un poème médiéval écossais, le gloomy 'Donal Og', interprété magistralement par Mrs Bliss.
What bliss... la voix te chatouille les viscères.
Etre le fils du pasteur dans une petite ville du Sud des States c'est pas la joie, surtout si celle qui est l'élue de ton coeur fait le trottoir... 'Reverend's son'
De nos jours, le clergé n'a plus la cote.
Un British folk nerveux.
La complainte country 'Nobody Else' fut composée par Rebecca, pendant un vol reliant Kansas City à New York.
'Alive' est en fait le poème 'White Peaches' de Mary Ruefle mis en musique par le duo.
C'est une primeur, people, il n'est pas encore gravé.
Deux guitares, deux voix, du travail d'orfèvrerie.
J'ai écrit 'Yellow Moon' lors d'un moment de solitude, I was alone in the big city, Nathan stayed in Kansas.
Même si cette lune jaune n'a rien à voir avec les Neville Brothers, elle va nous émouvoir.
Les femmes sont d'incorrigibles romantiques.
Le titletrack du CD ' Wake the hero', qui sonne comme du Fleetwood Mac, époque Nicks/Buckingham.
Thank you for listening, Brussels.

Tout le plaisir était pour nous, un bis?
Ok..
' Don't look down' une road song agitée.
Good job, Barnaby Bright...
Séance merchandising et dédicaces.
On va boire un coup pour l'annif de Marco.

Stephen Simmons

AB Club, le 3 octobre 2007, tu assistes au concert du singer/songwriter du Tennesseee, en double bill avec Jeffrey Foucault, tu es conquis par la sincérité de son americana.
Octobre 2010, Luc le signe au Toogenblik, wij daarheen natürlich...
Il y a 3 ans, il était accompagné d'une pedal steel. En 2010, il a emmené une violoniste dans ses bagages, la troublante et douée: Becca Smith.
Non, Becca n'est pas un matelas, cher matelot, la native de l'Iowa manie l'archet et tapote des claviers chez The Nadas, combo folkrock basé à Des Moines.
Willy, la moustache, a quelques difficultés à trouver le son adéquat, le set commencera à 22h45'.
Une acoustique impeccable, well done, Verkoelen!
'Parchcorn Falls' qui sera sur le nouvel album...gonna make it after all..., toujours ce timbre nonchalant et légèrement éraillé, une guitare sombre et un violon agressant ton estomac... there's a hummingbird on my window seal...veux bien être éveillé tous les matins par un oiseau-mouche aussi joli que Becca.
'Spark' des étincelles, Toogenblik en mode mute, écoute silencieuse et attentive.
Stephen est du calibre Steve Earle.
'Betty I'm married', une country song... j'en écris une tous les 50 ans.
C'est qui cette Betty, fieu, pas celle de Big Brother?
'What I got' du rock folky, style John Mellencamp.
Los Angeles et le smog, une image connue: le mélancolique 'Cloudy in L A'.Un coup de cafard: ... I'm alone in my hotel room, my heart is cloudy too...
Un poète!
Où j'ai rencontré Rebecca?
Pas dans un honky tonk, les gars, tous les deux on se trouvait chez un acupuncteur.
Pour acheter du miel?
Bert, t'es bourré, mec!
On a fait connaissance & we play together.
La suivante est un mix de murder ballad et de horse song, déguisée en lovesong, c'est clair?
Comme l'eau du robinet, pleine de calcaire, gars!
'Shirley's Stables', aux couleurs Nashville prononcées.
Ecrit lors de mon séjour à Bruxelles: 'T Serclaes'.
Il a été caresser le monument du seigneur de Cruyckembour, c'est sûr.
Jolie carte postale décrivant les Brussels streets.
Cette nuit, les lignes de fiddle de Becca vont éclairer tes rêves.
'I ain't lonely' un downtempo aux tons gris.
Je la joue partout: 'The Road' de Danny O'Keefe.
Toogenblik kiffe, ce titre lancinant est superbe.
Un harmonica pour un de ses hits alternatifs, le formidable 'Don't mind me'.
Lumineux!
Barman, I need another wine to play next one.
Tiens, mec, mais tu devrais essayer la Leffe!
'Devil's work is never done' , une chanson qui mettait ma grand-mère au désespoir.
Ce titre profond, à la Loudon Wainwright III, se trouve sur 'Drink ring Jesus'.
Pas à classer dans la catégorie Christian rock.
Du même album, le titletrack 'Drink ring Jesus', tout aussi pénétrant.
Tu veux du futile, tu évites Stephen Simmons, tu veux du réfléchi, tu consommes à forte dose.
'Shine', le dernier titre pour ce soir, a été enregistré aux Pays- Bas.

Toogenblik applaudit à tout rompre et le duo revient pour un double encore étourdissant.
Hank Williams ' Wedding Bells' (1950) , bel hommage à une des grandes stars de la country music.
La poignante ballade 'By my side' mettra fin à ce set brillant .
Il est 00:15', another great night in Toogenblik!

Becca et Stephen reviendront le samedi pour une soirée privée, ils ont accepté de jouer pour l'anniversaire de Marco.
J'avais mon ticket pour Steve Winwood, sinon j'aurais bien pris une nouvelle ration d'americana maison.

vendredi 15 octobre 2010

The Like + Harvey Quinnt à La Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 14 octobre 2010

Il est 20h05, assemblée réduite dans la Rotonde.
C'est pas neuf, Bruxelles ne se déplace pas pour un avant-programme ou pire devise bruyamment, comme ces trois comiques qui te frottent le dos, Jupiler en main, pour raconter leurs minables exploits de fils à papa boutonneux.
Petits merdeux...

Harvey Quinnt

En small acoustic band, ce soir.
Harvey Quinnt, c'est le projet de Philippe Fierens, un protégé de Daan, qui auparavant sévissait au sein de Savana Station, un reggae band anversois.
Le CD qui porte le nom du groupe est sorti en mai et les singles tournent pas mal sur Studio Brussel ou FM Brussel.
Ce soir le chanteur sera accompagné par un trio connaissant la musique.
Aux percussions, mini batterie & cajon, il doit s'agir de Roel Poriau (Think of One, Antwerp Gypsy Ska Orchestra)- un lange contrebassiste doué, si c'est Tomas Desmet, ex Zita Swoon ou Think of One, faudra nous expliquer à qui il a vendu sa moustache Dali - guitare: comme on n'a pas vu Rodrigo Fuentealba, on suppose que le mec est Wim Janssens (Ellroy, Joy Wellboy), un gars sachant jouer, c'est sûr!
Pendant 35' Harvey Quinnt nous a servi une pop élégante aux accents soul prononcés.
De Heer Fierens est affublé d'un timbre pas banal: un croisement Terence Trent d'Arby/ Billy Joe Royal, pour les centenaires parmi vous, ou un white James Brown.
'Stay'.. everyday I keep thinking about tomorrow... qu'il fredonne et La Rotonde s'approche de la scène.
Une voix black, un accompagnement sobre mais sexy: c'est pas du caca!
'Infinite Street' leur premier single, funky et catchy.
'Tim' une intro de contrebasse à la Dez Mona pour ce downtempo aux saveurs de pop léchée.
Pas étonnant que Daan l'ait choisi comme poulain, sont nés de la même jument alezane.
Excellent titre.
Un archet chagrin amorce 'Thunder' , un orage s'annonce... guitare et percussions en action, le tempo change, le morceau se colore de rythmes chaloupés, Bruxelles bat des mains, les hanches se déhanchent, les guibolles glissent sur le sol... Vachement dansant ce tune et cette guitare surf est pas conne.
'Closer' un voodoo track bien moite.
Intro dramatique pour 'Black Pearl' une nouvelle perle dance.
Un nouveau titre, le philosophique ' Nobody like you'.
Harvey Quinnt met un terme au show avec le fiévreux 'More Fire' .
Excellente prestation.

Le prétoire sera quasi plein, à 21:07, lorsque les quatre donzelles formant The Like feront leur apparition.
L'élément mâle attiré par les belles jambes et la gent féminine heureuse de voir un combo de leur sexe.
Les filles de L A se nomment
Z Berg - Guitar and Vocals
Tennessee Thomas - Drums
Laena Geronimo - Bass.
Annie Monroe - Organ
Leur second CD 'Release Me' a été produit par Mark Ronson et nous aurons l'honneur d'assister au premier show bruxellois de ce girl group délicieusement rétro.
Les petites ont été nourries au lait pop, ainsi le daddy d'Elizabeth, Anthony Berg, est session guitarist ( Air Supply, Debby Boone..) et producteur ( Aimee Mann, Edie Brickell, Michael Penn,
Public Image...) - Pete Thomas, le papa de Tennessee, tenait les baguettes chez les Attractions de Costello -mais, la sautillante Laena n'est pas la fille du copain de Cochise et la sage Annie n'est pas la petite- fille de Marilyn, ni la gamine de Kid Creole.

' Catch me if you can' Laquelle faut-il attraper?
La drummer girl attaque, un Farfisa désuet embraye, Elizabeth entonne..I won Now that I've got the prize I've lost the plot...
C'est frais, tonique, sucré, ça ressemble à du Blondie, bref, on aime!
Une clette de la BBC les compare aux Pipettes ( ça existe encore?) , il a tort, les californiennes jouent elles-même de leurs instruments ( et pas mal), elles ont de la personnalité, c'est pas du préfabriqué.
Z s'avère être la frontgirl, les autres font les choeurs.
Le sautillant 'He's not a boy'.
D'accord l'esprit sixties ( Shangri-Las, Crystals, Ronettes... )est bien présent, mais tu peux y ajouter quelques touches pop punk, style The Go-Go's ou The Bangles.
'Release me', Everett (BBC) y voit du Courtney Love.
Everett t'es une lopette, fieu!
It's great fun et les filles sont agréables à regarder.
Une cover surprenante: The Isley Brothers 'Why when love is gone' , Annie est appliquée derrière son vintage Farfisa, Laena bondit comme un indien sur le sentier de la guerre, Tennessee bastonne comme papa lui a appris et Miss Z attire tous les regards avec son mini-short seyant.
'Walk of Shame' mieux que Hollywood Boulevard.
'Narcissus in a red dress' pas le temps de souffler, les friandises se succèdent à un rythme effréné, Bruxelles a le sourire.
Le punky 'Fair Game' sera suivi du frétillant upbeat 'Trouble in Paradise' .
It's hot in here... clameurs mâles, la blonde ôte sa veste pour nous faire admirer davantage sa craquante anatomie.
Well, boys, we're taking it down as I'm taking it off..., un slow surf rock plaisant, 'Don't make a sound'.
'Wishing he was dead' quelques effluves Transvision Vamp pour ce sexy track, pendant lequel la bassiste nous sort moues et poses rock'n roll dignes de Steven Tyler.
Le nerveux 'Square one' et la dernière de ce bain de jouvence de 40', 'In the End', un garage rock
efficace.

Bruxelles crie pour un bis.
Elles reviennent, we'll play another cover, une version bubblegum de 'Let's spend the night together' des Stones, reprise en choeur par la Rotonde.

Grosse affluence à la table de merchandising, les CD's se vendant à la pelle, les filles, sympa comme tout, posant avec les gamines pour les photos souvenirs.
What do you want, sir?
No, we didn't have a setlist, but I can write it for you.
Un bisou sur les joues de Tennessee, brave fille!

Everybody likes the Like, except Everett, maybe!

jeudi 14 octobre 2010

Sting /Symphonicity au Sportpaleis, Antwerpen (Merksem), le 13 octobre 2010

Perplexe, tu te tapes les bouchons vers Anvers pour assister au concert belge de la tournée 'Symphonicities' de Sting.
De Peter Gabriel à Joe Jackson,en passant par Elvis Costello, Procol Harum, Deep Purple, Pink Floyd... et My Little Cheap Dictaphone, tous ont procédé à la relecture de leurs oeuvres en les enrobant d'un coulis classique.
S'il y eut des réussites, on dénombre pas mal d'essais ampoulés.

A 20h10' le Sportpaleis affiche quasi complet: la cinquantaine de musiciens du Royal Philarmonic Orchestra, dirigé par Steven Mercurio, prend place.
Ils sont suivis de près par l'élément rock du tour: l'incroyable guitariste argentin, Dominic Miller- le jazzman, Ira Coleman, à la basse ou contrebasse- deux percussionnistes subtils: David Cossin et le marocain, Rhani Krija et, last but not least, pour le plaisir des yeux et des oreilles, l'australienne Jo Lawry comme choriste.
Quelle nana, mes aïeux...
Première ovation avec l'apparition de Gordon Matthew Thomas Sumner, alias Sting.
Veston sobre, coiffure Tintin, un sourire espiègle, le fringant schoolteacher de Newcastle Upon Tyne ne fait pas ses 59 piges.
Ma belle-soeur ne peut réprimer un soupir...il est beau...
OK, il est mieux que Bart De Wever!

L'orchestre attaque une intro, Sting s'empare du micro ...You could say I lost my faith in science and progress... ' If I ever lose my faith in you'. Une voix incroyable, une acoustique impeccable pour un Palais des Sports au decorum sobre... t'as compris d'emblée que tu vas assister à un événement exceptionnel.
Ce ne sera pas de la Musique de Chambre pour mémés avachies, Sting ajoutant déjà quelques lignes de blitz harmonica à la mélodie et David quelques riffs pas dégueulasses.
Une harpe Pleyel amorce l'enchanteur 'Every Little Thing She Does is Magic' .
Explosion de joie:' Englishman in New York' , un sax sensuel et tous les éléments du Philarmonic Orchestra battant des mains: impressionnant!
Sting, tout sourire, s'amuse, nous aussi.
Grosse claque avec une version Carmen de 'Roxanne', que le playboy joue à l'acoustique.
Formidable, le qualificatif est faible.
Un traitement symphonique pour 'Straight to my heart' .
Une lovesong qui raconte You love me, I love you, c'est con..mais I love you, you love someone else, c'est tragique... crooning time pour 'When we dance'.
Sting subissant une mue Frank Sinatra, la classe!
His voice hasn’t lost much (if any) of its luster and tonal qualities... écrit le chroniqueur de la Gazette de Colorado Springs, on adhère à 100%.
Une intro Stravinsky: un 'Russians' majestueux et poignant, j'en tombe de mon siège.
Les roulements de tambour bombastiques martèlent ton cortex.
..I hope the Russians love their children too...
Tout ce dont est sûr, c'est qu'Antwerp loves Sting!
Sais pas si vous regardiez des séries western en 1959?
Au UK, oui!
On connaissait 'Bonanza', mec!
Time for a murder ballad, du John Wayne symphonique: 'I hung my head'.
Sting: le touche à tout!
Une de mes préférées 'Shape of my Heart'.
Silence, je pleure!
Que dis-tu, Sting?
'Why should I cry for you'
T'ai rien demandé, gars!
Une version sobre, mélancolique.
Dédié aux mineurs chiliens, le formidable, mélodramatique, socialement engagé:' We work the black seam'.
Autre registre: ' Whenever I say your name' aux touches rhythm'n blues.
Un duel vocal irrésistible, Jo montant aussi haut que Tina Turner, et un violon larmoyant.
La chair de poule.
Le romantique 'Fields of Gold' et pour mettre un terme au set 1, un rock nerveux 'Next to you'.
Le Royal Symphonic Orchestra en rock band vicieux.
A fond la caisse, public debout, en délire!
Quatorze titres, 80', pas un moment faible...

Deux pintjes, bitte!

'A thousand years' avec la star à la 6 cordes, amorce le second set.
L'épique ' This cowboy song', introduit par un festival Vivaldi suivra.
Miss Lawry s'avère fine mathématicienne et caresse le triangle tout en douceur.
Les vachers aimant le son du violon seront servis à volonté, la sérénade s'emballant pour virer gigue folle.
Faut pas oublier que les cowboys ont du sang irlandais.
Une leçon de tolérance, le jazzy ' Tomorrow we'll see', Sting en transsexuel se vendant du côté du Bois de Boulogne
...My skirt's too short
My tights have run
These new heels are killing me...
Doit être beau avec ses talons hauts!
Une histoire de vampires, il enfile une redingote, l'éclairage se meurt, le noir domine, Sting sous un rayon de lune...si on peut parler d'un highlight parmi tous ces chefs-d'oeuvre on citera le dramatique ' Moon over Bourbon Street' .
Tom Waits rôde, Sting accentue l'atmosphère sombre en maniant un theremin inquiétant sur fond de violons klezmer.
Magistral!
'End of the game' pour les foxes ayant bouffé toute sa volaille.
Une détonation assourdissante pour l'hallali.
Composé pour 'Cold Mountain' (featuring Nicole Kidman/ Jude Law), chanté par Alison Krauss sur la BO: ' You will be my ain true', démarre en marche solennelle, les fiddles virent irlandais, Jo et Sting entamant un vocal duet charmant.
Bossa nova/ crooning time ' All would envy'... envier ce vieux beau, old enough to be her dad, au bras d'une jeune dame sexy en diable.
Dean Martin, sors de ce corps!
Finie la rigolade, le biblique et prophétique 'Mad about You' .
Deuxième livre de Samuel: le roi David succombant aux charmes de Bethsabée!
T'aurais succombé de même, surtout après le brillant solo de clarinette.
Bethsabée, épouse-moi!... I'm lost without you, lost without you...
Un incroyable 'King of pain' , avec tous les musiciens debout, le Sportpaleis suit leur exemple, les derniers sièges venant se coller frontstage.
La démence, des frissons dans le dos.
'Every breath you take' , sortez les briquets..
Une communion totale, l'extase.
Fin de la performance.
Un concert d'anthologie, Sting fut charismatique en diable!

Un triple encore!
Il nous l'avait pas encore joué raï, voilà 'Desert Rose' avec Rhani au darbouka.
Jo Lawry en belly dancer valait à elle seule le prix de ton ticket et quand elle nous la joue chanteuse kabyle, t'es transformé en Ali Baba contemplant le trésor des 40 voleurs.
Grandiose!
Nouveau rock sanglant 'She's too good to me'.
Si tu crois qu'un chef d'orchestre c'est un mec sérieux , tu dois aller voir Steven Mercurio, un kangourou maniant la baguette.
Et pour finir en beauté, Anvers l'attendait, 'Fragile', une version sanglots longs à faire pleurer Verlaine.

Ce soir c'était la totale: émotion, humour, énergie, rock...
Merci Sting!
Et l'improbable se produit, le British, heureux, rapplique et a capella nous accorde 'I was brought to my senses'.

'And where the two birds were flying
I swear I saw you and I'
T'es pas un oiseau, faut se retaper Bruxelles, ce sera pas la joie, 8000 personnes ont repris leur carriole, ça klaxonne moins mélodieusement que dans le Sportpaleis.




mercredi 13 octobre 2010

Morena Brindisi & Adib Garti: apero jazz au Piola Libri à Bruxelles, le 12 octobre 2010

18:00, tu quittes la tolérante République de Flandre direction Schuman.
18:00, les prolétaires attachés à la Commission Européenne quittent leur lieu de labeur pour regagner leur cossue villa à Waterloo, Lasnes ou Sint-Genesius Rode.
Sauf ceux qui louent un loft (2600€ par mois) rue Stevin, comme nous, ils ont rendez-vous dans l'accueillante librairie/ bar à vin/ salle de dégustation (panini, foccacia, piatti caldi, insalate...) Piola Libri où, tout en grignotant, sirotant, conversant tapageusement, ils peuvent assister au showcase de

Morena Brindisi et Adib Garti.

Initialement le programme prévoyait voce & piano, mais le pianiste Nicola Andrioli ( de Brindisi) doit déclarer forfait, d'autres obligations...
Morena Brindisi ( Milano), professeur de chant, adepte du soundpainting, ex-membre des groupes: Less is Groove, Krosmos, Martedi... et actuel membre de Progetto MAREA ou Progetto SUD , a trouvé un digne remplaçant en la personne du racé guitariste/chanteur Adib Gati.
Ce garçon dirige son propre trio, spécialisé en bossa nova, il accompagne, également, le pianiste Pierre Anckaert, improvise avec le Miraat Project ou le Panopticon de Domenico Solazzo et s'adonne au funk avec The Moolood Company.

19:05'
Dans un brouhaha multilingue, le duo lance une première salve de Brazilian jazz : 'Deixa' de Baden Powell ( pas le boy-scout, mais Roberto Baden Powell de Aquino).
Fluidité, raffinement, élégance... bye, bye Bruxelles, en route pour Copacabana.
Tom Jobim, le plus grand: 'Corcovado'. Merci Morena, des flashes d'Ellis Regina ou d'Astrud Gilberto s'imposent à ton cerveau.
Beauté et grâce intemporelles.
Une samba mélancolique de Vinicius de Moraes, un suave doublé vocal parvenant à te faire oublier les bavardages assommants de tes voisins.
Le rythmé ' Desde que o samba è samba' de Caetono Veloso.
Guitare frivole, shakers latino et voix aériennes, ne manquaient que les muses sculpturales du carnaval.
Le lyrique 'Nuvem Negra' de Djavam.
' Caminhos Crusados' des chemins de traverse parcourus nonchalamment.
Une lenteur aristocratique, Jobim: poète éternel!
Superbe.
João Gilberto, le rythmé 'E Preciso Perdoar', adapté par Jean- Louis Murat ('Pars') et pour mettre un terme au premier set 'Tarde em Itapoa' dont Gilberto Gil et Toquinho ont fait une version brillante.

Courte pause, vin de Toscana et set 2!
' Um calo da estimação' Teresa Cristina, sur le soundtrack d'un film de Kaurismaki (Brasileirinho), une samba allègre à propos d'un gars ayant les pieds fragiles (sic).
Une seconde édition du 'Caminhos Crusados' toujours aussi romantique.
Quand la saudade occupe ton âme.
'Danca da solidão' Marisa Monte, on adore!
Un petit tour à Bahia avec l'ex- ministre de la culture Gilberto Gil ' Eu Vim da Bahia'. Toots Thielemans, présent, eût applaudi à tout rompre...
Toujours le roi Jobim ' Retrato em Branco e Preto'.... uma preciosidade!
Sortez les mouchoirs.
Pour rester dans le languide et la torpeur, un Caetono Veloso, 'Coração Vagabundo'
Meu coração não se cansa
De ter esperança
De um dia ser tudo o que quer...
Morena et Adib nous quittent comme ils ont commencé, par un Baden Powell vif et mélodique.
Merveilleuse alliance d'une voix grave et d'un timbre radieux sur accords de guitares subtils.

Belle performance.
Epouse et belle-soeur ravies, elles reviendront au Piola Libri!

lundi 11 octobre 2010

Too Tangled à la FNAC Toison d'Or- Ixelles, le 9 octobre 2010

Après la prestation d'Auryn, la chaîne prévoit un second showcase: Too Tangled, à 17h30!
Yves Hoegaerden étant dans le coin, un passage abreuvoir s'impose: l'Ultime Atome, l'incontournable ixellois. Une ou deux mousses et retour dans la galerie.

Too Tangled

Un duo mixte gantois: la blonde néo- hippie Eva Ruytaert: chant, violon, guitare, shakers, cymbale, foot tambourine et son copain dreadlocké: Roeland Vandemoortele.
Un spécialiste de la mayonnaise?
Gars, ça fait pas mal d'être aussi con?
Roeland chante, manie adroitement la 6 cordes(acoustique, à la FNAC) et frappe du pied sur une bass box.
Un CD dans les bacs, 'The magic got killed', et des prestations scéniques aux quatre coins de la nation.
Pas de beats dégoulinants en cette fin d'après-midi, mais un rock indie plus proche( sans les samples) des Tyrannosaurus Rex ( aah, Marc Bolan...), Raveonnettes, Black Keys ...que des Kills, souvent cités par les critiques.
Leur set concis fut méchamment rock, catchy, sec ou dansant. Vocalement, l'interaction des timbres femelle et mâle dégage une ambiance sexy et vicieuse.

17:35'
We zijn Too Tangled uit Gent, suivi d'une traduction pour Di Rupo.
'Meet me on the corner'
Une invitation de dealer?
Non, un blues folky lent et attachant.
Yves est conquis après un seul morceau, c'est bon signe.
C'est moins cheesy et plus crédible que Vive la Fête.
'FRANTIC'
Du Polanski?
C'est pas un peu tôt pour les sports d'hiver, fieu?
Ce 'frantic' est forcément nerveux et frénétique, le violon ajoutant un côté plaintif au jeu de guitare bluesy de Roeland.
Le tendu 'On the edge of a scene'.
Sais pas pourquoi, mais ce garagerock a un petit côté psychédélique à la Julie Driscoll .
...You want to take a fight...tu me cherches, tu vas me trouver!
Agression verbale, invectives,...ça va mal finir cette altercation.
Heureusement, sont pas dans la cuisine: pas de couteaux effilés, ni de casseroles en fonte, ni de fourchettes à découper...
Pamela Anderson et Tommy Lee en action sous nos yeux... Simone, faut coucher les enfants!
'Heaven is Hell'.
Un petit côté Velvet Underground.
Tous ces titres se collent immédiatement aux parois de ton cortex, tu fredonnes le refrain avec eux sans connaître la chanson.
Sont en lice pour le Gouden Uil ou le Marlboro Literary Award avec cette ligne mémorable... You're the smoke, I'm the nicotine...
' Big Bang', un petit tour dans l'univers Tarantino.
'Get on the rush', le nouveau single avec un clin d'oeil aux Sparks... this town is too small for the both of us...
'Set me free'.
De Heer Vandemoortele, c'est pas un crabe, ce gars sait manier une six cordes. Faut dire qu'avant l'aventure Too Tangled, il grattait chez Wild Turkey, un folkrock band. Neeka ou Eva De Roovere ont aussi fait appel à ses talents de guitariste.
'Give it back' aux vocaux scandés, accentués par les boum boum boum de caisse martelée.
Un sale country garage rock, vachement addictif... tu l'as pris, maintenant tu me le rends...
Pigé!
Le titletrack de la plaque met fin à ces 35' bien trop courtes: 'The magic got killed', un downtempo aux lignes de violon dissonantes.
Too Tangled: de la dynamite!

dimanche 10 octobre 2010

Auryn à la FNAC Toison d'Or à Ixelles, le 9 octobre 2010

Avenue de la Toison d'Or, le samedi après- midi: des emplettes avec madame?
Non, un showcase d'Auryn à la FNAC.
Le mini-concert est prévu à 15h, Auryn (Séverine Cayron), vocals/claviers et Laurent Stelleman ( Garner, Goudi, Lunascape, Suarez, Claude Zac Ensemble, Charline Rose etc...), guitares et basse sont sur place depuis 14h30', après le gig donné à l'aube (11:45') à la FNAC City 2.
Par contre, aucune trace de l'ingé son, donc pas de micros, monitors, haut-parleurs, ni table....
Embarrassante situation.
Le bougre, confus, se pointe vers 15h10', une séance bricolage et à 15h40', le duo peut entamer son set.
Euh, Auryn appuie sur une touche du clavier et la note continue à se faire entendre pendant 49 secondes, bizarre, mais plus le temps de faire appel au zootechnicien pour soigner l'animal.
' Trust Me' ...across the sea your soul is free... une des plages de l'album 'Winter Hopes' sorti au printemps.
Une voix aérienne, fragile et sensuelle à la fois. Une mélodie délicate,fuselée, de la dream pop lumineuse.
Le public n'a pas à souffrir des problèmes techniques, mais les retours envoient une panade inaudible aux musiciens.
Gênant!
'Between you & me' effets de Gretsch atmosphériques, romantisme féminin à la Anna de Noailles , rêveries lyriques susurrées d'un timbre Marilyn Monroe.
Difficile de ne pas tomber amoureux de la belle enfant.
'Prince aux cheveux d'or' Peau d'Ane ou Cendrillon?
Du Charles Perrault 2010.
Second degré?
De belles vocalises en tout cas.
'Not into love' ... I've never been a simple girl, in fact I'm complicated... une confession sur fond de rengaine enjouée, un piano et une basse sautillants.
C'est frais, réjouissant, ça a le goût acidulé d'un berlingot de Carpentras.
Gros fou rire de la demoiselle à la fin de la comptine.
'Heaven Bird' une chanson d'amour paradisiaque que Laurent orne de lignes de Gretsch racées.
Shit, ras le bol de ce son pourri, ce piano m'ébranle les nerfs. Désolé Laurent, sorry people, on arrête le morceau ici, cette reverb me tue.
Passe-moi ta guitare, Laurent!
Capricieuse enfant!
On lui pardonne puisqu'elle sourit!
Un titre plus nerveux 'Here comes' , toujours ce timbre magique et cet univers onirique.
La dernière, l'exquis Pure FM hit 'Today' .

Auryn ou la jeune femme évanescente de David Hamilton, la muse d'Alfred de Vigny.

samedi 9 octobre 2010

Matt Harlan au Toogenblik à Haren, le 8 octobre 2010

Une nouvelle saison démarre dans le plus petit folkclub du royaume: Toogenblik.
Les habitués sont au poste et Luc( stemloos) vient annoncer un singer/songwriter texan( du côté de Houston) foulant pour la première fois le vieux continent:

Matt Harlan

Ce jeune homme, au look intello avec sa paire de binocles accrochée sur le pif, est un specimen de l'espèce storytellers à la Jim Croce, Chris Smither, Chris Knight, Kris Kristofferson..
Christophe?
Tu veux une baffe?
Pendant plus de 150' il va émouvoir Haren avec ses tales poignants, sombres, autobiographiques, philosophiques, emplis de sincérité... chantés d'une voix countrysoul et assaisonnés de lignes de guitare sobres et folky.
Un seul album à ce jour ' Tips & Compliments', n°1 in the Euro Americana Charts, 13 titres, mais ce soir il en a balancé 29 ( 4 covers).
Le gaillard a un passé rock, il a joué dans différents bands locaux s'ébattant dans le milieu Americana: Front Porch Society ou Country Store Buffalo....
Adolescent il composait déjà des chansons et on a eu droit à quelques unes de ces oeuvres acnéiques, elles tiennent plutôt bien la route, le Matt n'a pas à en rougir.

Set 1
Beckett, tu connais?
'Waiting for Godot', le peï a étudié le journalisme!
Une histoire de vagabonds.
'You're just drunk': this song is a bit of a warning...
On dirait ma mère!
Histoire connue: au bar du coin, les chopes défilent, y a une fille seule, les one night stands peuvent réserver des surprises si tu peux plus compter jusque cinq!
'Half developed song' en lisant du T S Eliot.
Sais pas s'il connaît Guy des Cars, ce stoefer!
Un titre nostalgique :'Walter', it is a song about home, il vient d'une petite ville près de San Antonio.
Walter c'est le clebs de son pépé.
Le superbe 'Over the bridge' : tous les singer/songwriters ont pondu un truc après le passage de Katrina.
Du temps du collège: 'Suitcase Blues', un blues amours déçues, tu l'as deviné.
'Driving song', fine guitare pour ce titre ne respirant pas l'optimisme béat.
I'm a kind of a downer...mais il a trouvé comment se soigner: une Rochefort 10!
'A darker shade of grey' country sautillant.
'Dresses' mélancolique et mélodieux.
'Warm November' un blues été indien.
J'ai écrit ce truc du temps où j'écoutais Nine Inch Nails et les Smashing Pumpkins... Peut pas dire qu'il fut influencé par le rock industriel ou le pompeux.
D'un copain texan, brillant singer/songwriter too, Adam Carroll: 'Rice Birds' .
Excellent titre qu'il adapte à la contrée en y introduisant un hommage aux trappistes( les bières!).
'Tips & compliments' titletrack de l'album, paysages de North- Carolina .
'Elizabethtown' pour achever ce premier set...I was there when he nearly blew that boy away...Il est tout à son histoire sombre, ses lorgnons en profitent pour prendre la tangente et choir aux pieds de René, assis face au comique.

Haren, you can have a drink and a smoke.
Merci, Matt!

Set 2
Avec 'Everyone Else' on est reparti pour une séance marathon de titres expressifs et imagés forçant ton esprit à la réflexion.
Le blues 'Elevator ride', a work song, n'est pas repris sur le CD.
Une train song sortant des sentiers battus: 'Slow moving train' , ma grand-mère à bicyclette est plus rapide que ce tortillard passant au ralenti dans ce bled texan.
' Something new' narrant toutes les conneries que la jeunesse locale, des smalltown boys désoeuvrés, peuvent foutre pour tuer le temps: skipping school, smoking speed, tourner avec la Lincoln Continental des vieux.... du Springsteen from Texas!
'Long way home' is a birthday present song, en principe je décore la mélodie de lignes d'harmonica mais j'ai perdu ce brol chez Hamlet, au Danemark.
A road song, en revenant de Nashville, ' Shining trees of Mississippi', ... love is like a fast car on the highway...un visionnaire, le Matt.
Une ballade philosophique , inconsciemment pompée sur Kris Kristofferson: ' 'Too much going on' .
'Rear view display ' du Jack Kerouac, inspiré par un ami (Ainsley?), a killer guy.
Quelques traces de Woody Guthrie dans son songwriting...
Pris un à un, tous ces titres sont formidables, witty et some fine picking, mais à la longue, le roman lasse: l'uniformité engendrant la monotonie, la lassitude... T'aurais espéré un sale rock, un petit cha cha cha ou un schlager, n'importe quoi, mais un machin qui eut pu te faire rire ou battre des mains... c'est pas le genre de la maison!
' The easy road', sorry people, me souviens plus des lyrics, je répète la dernière strophe.
Wat zeg je, Huguette?
Alzheimer!
Tu veux de l'Alka Seltzer? Continue à la Duvel, maske!
Townes Van Zandt 'To live is to fly'.
'Mozart' une valse lente, aurait dû l'appeler Strauss.
'Bow and be simple' co-écrit avec Brad Boyer de Country Store Buffalo, it's a kind of Sunday morning song.
Non, c'est pas un truc joué à la messe du dimanche!
Suis un grand fan de Peter Case, dont la photo dédicacée trône au dessus de ma tête, vais vous jouer son 'Still Playing'... et sorry pour la ligne...still playing for all the monkeys wearing crowns..., vous n'êtes pas visés.
'The Optimist' pour une madame croisée dans un magasin alors que j'effectuais une enquête pendant mes études journalistiques.
Voilà, j'ai tout dit!

Bis

Le sobre mais émouvant 'Heavy steel and spinning wheels', narrant le décès accidentel d'un ami.
Et un Sam Baker, sentant le Dylan époque 1965, pour finir dans la concision: ' Baseball'.
La dernière note se meurt, l'église de Haren sonne minuit.
Le gars va vendre ses CD's qui partent comme des croissants un dimanche matin!

vendredi 8 octobre 2010

The Posies à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 7 octobre 2010

Orangerie, 20h00, l'équipe du Bota tire le rideau réduisant la capacité de la salle.
20h15, JP et moi, utilisant doigts et orteils, arrivons à 39 paumés dans l'auditoire.
Zaz fait le plein à la Rotonde, depuis deux mois la jeunesse pleure pour un ticket.
Question: pourquoi ne pas avoir switché de salle, les Posies se produisent trois fois in Belgenland( Antwerpen, BxL et Liège), normal qu'ils ne fassent pas le plein.
20h30', sonnerie, le bar rapplique et, ouf, une légion, armée de Jupiler, se pointe.

The Posies
Le groupe à la carrière en dents de scie, à peine 7 albums studio depuis leur naissance en 1987.
Vingt fois on entama le chapitre Chronique d'une Mort Annoncée, 20 fois l'oiseau mythique renaît.
Cette tournée voit le jour pour la promotion d'un album, descendu par les critiques ( une bande d'ânes bâtés), ' Blood/Candy'.
Pour la petite histoire, on ne peut taire les aventures extra-Posie de Ken Stringfellow: REM, Lagwagon, Big Star ( de feu Alex Chilton) , Minus 5, les norvégiens Disciplines, etc... et quand il s'ennuie en France, il enregistre solo (4 CD's).
Quoi?
Il dort quand?
Demande à sa madame!
Jon Auer, quant à lui, s'amuse aussi chez Big Star ou Sky Cries Mary ...quelques efforts solo et quelques productions.
Et l'assise rythmique?
Matt Harris :basse et Darius Minwalla: drums. Des mecs restant en retrait mais abattant un boulot remarquable.

20:35'
'Plastic Paperbacks' ouvrant le dernier né.
Un début en fanfare, guitares cinglantes, doublé vocal canon, Jon en Ken en veulent.
Bruxelles en aura pour ses deniers, ça va cogner.
Quelques vannes sur nos conflits communautaires, la mort annoncée du royaume des Saxe-Cobourg-Gotha et, on attaque' So Caroline' , un guitar rock/grunge dansant que Stringfellow décore de riffs bourrés de distorsion.
Le mec saute comme un kangourou ayant absorbé les mêmes produits que Contador, tout en crachant toute sa salive, pour éviter les nouveaux tests de nos képis bleus.
Energique, le qualificatif est faible.
Sont de bonne humeur, ont remarqué un journaleux dans l'assistance et se foutent de lui.
' Flavor of the month' un powerrock plus ancien.
Hit imparable: 'Please, return it' , démarrant comme un slow et virant duel de guitares saturées.
'Twenty questions' tout aussi agressif.
Auer et Stringfellow ne la jouent pas à l'économie, c'est du rentre-dedans.
Pour varier le menu, Ken prend place derrière les claviers pour une ballade poppy 'Licences to hide' . Des relents Paul McCartney ou Electric Light Orchestra.
Le catchy 'Cleopatra Street' , les nanas à tes côtés sont aux anges, zont dû prendre un bain de lait d'ânesse, elles sentent le juvénile.
Retour à la marque de fabrique Posies: 'Song 1' ( 1996): duel de guitares et doublé vocal, ça paraît simple, mais c'est redoutable d'efficacité et diantrement addictif.
Depuis le début du gig, les compères tripotent leurs Gretsch après chaque morceau, tuning is cool balance K S, ce mec s'appelle pas Stringfellow pour rien.
'The Glitter Prize' aussi explosif que Nobel.
Au piano, 'Enewetak' aux sonorités Phil Spector suivi de 'Holiday Hours', un midtempo aux claviers gluants.
Retour à la Gretsch, sus à l'ennemi: ' Take care of yourself', guitares furieuses et vocaux à la Nada Surf.
This was the last track on our new CD, kids, on ressort la vieille vaisselle.
Et là, le show prend de l'ampleur, un ' Love Letter Boxes' brutal et sec.
Le country grunge infernal 'Throwaway' , toutes les oranges reprenant le chorus ..I don't have it now...
'Solar Sister' même schéma , un uptempo feu d'artifices signé Gretsch!
Auer, l'Antonio Banderas yankeee, aux lignes fines et Stringfellow, le lama, dans son style flamboyant et noisy.
Une intro lyrique pour 'Conversations', le final sera tonitruant.
Au revoir, Bruxelles!

Rappel
'You're the beautiful one' , un titre aux effluves Americana. De belles harmonies vocales, dignes des Byrds et un jeu racé.
On va pas se quitter sur une note plus tendre, le lourd et volcanique 'Definite Door' va mettre Bruxelles K O.
Point d'orgue d'un concert impeccable, pour ceux qui avaient des doutes: The Posies are back in town et ils n'ont rien perdu de leurs qualités intrinsèques!

jeudi 7 octobre 2010

Annabeth McNamara et Schiavocampo au Chaff, à Bruxelles, le 6 octobre 2010

Finis les concerts en terrasse sur la Place du Jeu de Balle, ballons confisqués par la flicaille, tour de chant dans l'exiguë salle du Chaff.
20h, Fred Cerise et les artistes terminent le soundcheck.

Mise à feu à 21h
Sous le tableau annonçant la Leffe à 3€:

Stefano Schiavocampo

Un globe-trotter conçu du côté de Milan, résidant depuis peu dans notre riante capitale, après un séjour prolongé dans la verte Eire ( à Dubb Linn).
Là-bas, le Lombard sévissait dans le milieu artistique ( du côté du Black Loft) sous le patronyme de Steve Slavefield , quand il transformera son nom en sarkozien il sera champ d'esclave, et chez le dikke Bart: Stefaan Slavenveld.
Ce troubadour souriant enchantera le resto pendant une petite demi- heure.
Cinq titres d'acoustic folk atmosphérique, teintés d'esprit sixties et présentés dans un français Carla Bruni.
Une intro souple: 'Words', une mélodie éthérée et ludique proche des titres en anglais d'Angelo Branduardi.
C'est vif, spontané, la voix est claire et force les clients au silence.
'Istanbul' Cap sur le Bosphore sur fond musical radieux.
Du Nick Drake, Jeff Buckley, Devendra Banhart avec une touche méditerranéenne à la Riccardo Cocciante.
'Ropes' au ton dramatique ..while I was sinking you threw me a rope... une tranche de storytelling... they locked me in a cell with a view on the sea... toujours mieux que sur les lieux d'aisance.
L'iode, c'est sain!
grrr.. grrr..grrr ...cose succede... c'est quoi ce grésillement?
Batterie à plat, pis de panaque, je grimpe sur une chaise, je jette le micro et poursuis unplugged.
Excellente idée, les versions épurées sont encore plus profondes!
'Up she flew' accords de guitare ciselés, de jolies vocalises, on va l'accompagner dans les cieux azurés.
Tu viens, Icare?
Le tendre et sensible 'Children's corner' achève cet antipasti savoureux.
Que dit Monsieur Météo?
Le doux zéphir Stefano va égayer cet automne bruxellois!

Annabeth McNamara
Première et seule apparition belge pour Annabeth, qui entame une tournée française.
A green musician, originaire de Prescott, Arizona.
Parents Irlandais.
Un 'real' album 'Extra Orchard' en 2009, mais aussi quelques self-released efforts.
En 55', Miss McNamara s'est fait une trentaine de nouveaux fans: une voix d'une limpidité cristalline, un banjo sobre et juste et, un songwriting digne des plus grandes: Gillian Welch , Lucinda Williams, Kathleen Edwards....
Son neo-folk s'adresse à ton coeur et à tes entrailles.
' Where do you go', on cite la jeune interprète: 'When I sing, life seems happy, like a landscape of harmonies'.
Une description légitime, le timbre pur de Miss McNamara a le don de te transporter loin des contingences urbaines pour te catapulter au beau milieu de la végétation luxuriante d'un jardin d'Eden non vicié.
...you gotta do what you gotta do... nous conseille-t-elle.
'House of cards' proche de l'univers d'Emily Jane White.
Un folk lancinant, profond, poétique... rain is pouring, the old man is snoring... Nursery rhyme apprise de papa et maman?
Comme Supertramp, Peter, Paul & Mary ou Jose Feliciano, Annabeth reprend ces rimes enfantines pour en faire, en les accompagnant d'un banjo poignant, une Appalachian song irrésistible.
'Mr Lady' sera plus guilleret.
'Mother's Brine' une lente et émouvante mélopée, presque murmurée.
De romanesques images traversent la tendre ballade ...there goes a seahorse...there goes a snail..
A la recherche du paradis perdu.
Une version méconnaissable et admirable du 'Oh Boy' de Buddy Holly.
Don't tell him I stole his song, nous confie-t-elle après le gig.
Si Buddy, entouré d'anges, a entendu cette merveille il reviendra faire un tour sur terre pour embrasser Annabeth.
'Mirror eyes' une lovesong minimaliste.
You know, c'est moi qui ait dessiné la pochette de l'album.
Personne n'est surpris, elle est empreinte de la même poésie que ses textes.
'Pura Vida' dream folk introspectif.
'Moon soon summer love gone bad' une romance country imparable.
La suivante fut composée in the middle of the wilderness, l'hallucinant 'Breastbone' .
Du gothic folk d'une beauté hantée.
A nouveau quelques visions profondes... have you ever tasted water pouring from the rocks...
Rêveries d'un païen mystique.
Le complexe 'December Suite' mettra fin au concert.
Le titre démarre en comptine enfantine, le ton change pour virer à la mélancolie, soudain le banjo amorce un galop nerveux, la douce enfant se fait écorchée vive pour hurler... my heart is broken!
Déchirant.
Annabeth McNamara une artiste passionnée et passionnante, une future grande!