mardi 29 octobre 2019

Laurent Rieppi + Gallows Pole (Led Zeppelin evening) au Spirit of 66, Verviers, le 26 octobre 2019

GALLOWS POLESpirit of ’66, Verviers (BEL) – 2019.10.26
« Celebrating the 50th Anniversary of Led Zeppelin »
Set List :
1. Good Times Bad Times.
2. Babe I’m Gonna Leave You.
3. You Shook Me.
4. Dazed And Confused.
5. Your Time Is Gonna Come.
6. Black Mountain Side.
7. Communication Breakdown.
8. I Can’t Quit You Baby.
9. How Many More Times.
10. Whole Lotta Love.
11. What Is And What Should Never Be.
12. The Lemon Song.
13. Thank You.
14. Heartbreaker.
15. Living Loving Maid (She’s Just A Woman).
16. Ramble On.
17. Moby Dick.
18. Bring It On Home.
Rappels :
1. Rock And Roll.
2. Kashmir.
3. Stairway To Heaven.
4. Since I’ve Been Loving You.
5. Gallows Pole.
6. Immigrant Song.
7. Black Dog.
Le Triomphe de Gallows Pole : Enfin !
Cela fait 24 ans que je suis fan de Gallows Pole et 22 ans que j’accompagnais pour la première fois mes amis Hennuyers au Spirit of ’66, c’était le 2 mars 1997. Depuis, ils n’ y avaient plus reparu. Quoiqu’il en soit, en 22 ans le groupe ne s’est jamais désuni, ils ont toujours continué à travailler d’arrache-pied, jusqu’ à trouver le line-up idéal, jusqu’à atteindre le degré de perfection dont ils ont encore fait la preuve en cette nuit de folie, introduite par une conférence de Laurent Rieppi, venu nous conter en quelques séquences bien choisies, l’histoire des deux premiers albums de ce groupe mythique : Led Zeppelin.
Hier soir, ils l’ont fait, pendant plus de deux heures trente, Franco, Thierry, Mario (membres fondateurs), Vincent, Jacques et Manu ont mis le feu au Spirit en donnant tout ce qu’ils avaient pour faire de cette soirée un des concerts historiques dans le livre d'or de cette salle de renommée internationale gérée de main de maître par notre Francis Geron, de renommée internationale lui aussi.
Le défi à relever était de taille : Gallows Pole devait accomplir ce qui n’a, à ma modeste connaissance, jamais été fait : jouer entièrement les deux premiers albums sortis en 1969 et en séquence qui plus est. Même Led Zeppagain qui est le top groupe américain des covers du dirigeable ne l’a jamais osé. Malgré le gros coup de stress qui prend au ventre au moment de quitter la loge et de monter les marches qui débouchent sur scène, Gallows Pole nous a mis une claque magistrale. En près de 40 concerts où j’ai accompagné le band, le concert d’hier occupe définitivement la place de N°1 dans mon cœur. C’était fantastique, une machine de guerre que rien ne pouvait arrêter, soutenue par un son titanesque digne de Led Zeppelin distillé par maître Geron.
Aux commandes du dirigeable, Jacques Estievenart a prouvé à ceux qui en doutaient encore qu’il est un très grand frontman, un mec qui bouffe la scène et qui, à force de travail et d’obstination, rend hommage de la plus belle manière qui soit à Robert Plant. Pour être son modeste conseiller vocal occasionnel depuis son arrivée au sein du band, je peux vous assurer que Jacques a fait des progrès de géant pour assurer, sans avoir à en rougir, le rôle de chanteur au sein de son groupe. Robert Plant est tout de même un des vocalistes les plus difficiles à interpréter faut-il le rappeler. Avec 7 rappels, on a failli égaler le record au Spirit qui est de huit ! Ca vous parle ça ?
Comme je vous le disais hier lors de mon passage sur scène, il faut arrêter de s’extasier sur des groupes étrangers, costumés ou pas, qui copient bêtement ou reprennent Led Zeppelin avec plus ou moins de bonheur, soyons fiers de Gallows Pole et supportons les car ils sont excellents. On s’en fout d’avoir une fausse blonde, clone de Robert Plant version 1972 en face de soi, ce qu’ on veut c’est du vrai, du Gallows Pole ! Alors, qu’est-ce-qui fait leur différence d’avec les autres ? Ce sont tout simplement les seuls, et j’en ai vu des covers de Led Zeppelin, ce sont les seuls, disais-je, à avoir compris et intégré entièrement l’esprit du dirigeable et çà, c’est essentiel si on veut être capable de délivrer le répertoire original, comme nous en avons été à la fois acteurs et témoins hier.
Nonobstant leur talent, Gallows Pole a un autre secret, c’est que parmi les six musiciens, personne ne cherche jamais à tirer la couverture à soi, ils travaillent tous en toute humilité dans l’intérêt du groupe et là, on peut aussi dire bravo.
Hier soir, ils ont enfin reçu la reconnaissance nationale qu’ils méritaient dans ce temple incontournable de la vraie musique qu’est le Spirit of ’66 et quelque part j’ai partagé leur triomphe avec un bonheur immense.
Merci pour tout ça mais aussi pour l’ivresse musicale et l’amitié qui nous unit. Merci à vous tous qui avez acheté mon livre « Led Zeppelin : In the Evening and in the Light. »
Prochain rendez-vous à ne pas manquer, le 14 décembre pour le concert anniversaire des 25 ans de Gallows Pole au foyer culturel de Beloeil à Quevaucamps.
Et si on refaisait une « Whole Lotta jam » ensemble comme avant ? Love you guys !
Mitch « ZoSo » Duterck
© Photo by Carlo Codutti

dimanche 27 octobre 2019

Soirées Cerises- Best Of Enemies / Tirade au Rock Classic Bar, Brussels, le 25 octobre 2019 -

Soirées Cerises- Best Of Enemies / Tirade au Rock Classic Bar, Brussels, le 25 octobre 2019 -

Best of Enemies et Tirade, from the UK,  ont embarqué dans le même truck pour un mini-trip sur le continent, après une visite au Rijnmondgebied et avant une halte dans le Baden-Württemberg, les deux jeunes formations font escale à Bruxelles où Fred Cerise leur a déniché une date au Rock Classic.
Et, dans quel état se trouve la capitale de l'Europe?
Vaut mieux pas en parler, écoute les Poppys,non, non,  rien n'a changé, Bruxelles demeure un chantier permanent depuis le passage de celui qui s'est reconverti dans la consultance, après avoir digéré son éviction à la tête de la ville dans sa résidence en Haute-Savoie.
Rien à dire à propos de  l’ex-directrice du Samusocial?
Elle a un rendez-vous le 29 novembre à la première chambre du tribunal du travail de Bruxelles, on n'ose pas te confier le montant des indemnités qu'elle réclame, tu vas mal dormir!
Revenons à nos British sheep...

221:15', from Croydon, Best of Enemies!
Le groupe voit le jour il y a  quelques cinq ans, soit avant la sortie du film que Robin Bissell a tiré du roman  d'Osha Gray Davidson "The Best of Enemies : Race and Redemption in the New South", paru en 1996.
Du point de vue discographie, il faut remonter à 2014 pour un premier EP, 'Stay Young, Trust Me' , le suivant ' Sorry State' paraît deux ans plus tard, et après un single en 2017, le groupe largue un nouvel opus, ‘A Fear That Comes Around’, au printemps dernier, le single ' Bad News' complète leur catalogue.
Alors que leur page facebook annonce quatre membres: Sam Christmas (Vocals and  Guitar), Ben Sapsford (Guitar), Christian Kally-Gallimore (Bass), Liam Washford Bent (Drums), le rock classic accueille un quintet, on a probablement vu Oli Ellis à la guitare acoustique et aux secondes voix.
Le groupe ouvre avec 'Sorry State' , une solide tranche de melodic pop lorgnant vers l'Emo, tendance
Jimmy Eat World, les guitares bondissent, la rythmique assure un tempo énergique et la voix assurée du Père Noël junior fait le reste.
Le bar accroche d'emblée, les petits gars semblent heureux de l' accueil bruxellois, ils embrayent sur 'Way of Life', décrivant sur fond po prock  une météo anglaise fort similaire à ce qu'on connaît en Belgique.
It took us a six hour drive to get here, et maintenant ' I'm in hell'.
L'enfer n'est pas toujours pavé  de bonnes intentions, mais les intentions du quintet le sont, le Brexit est qualifié de rubbish, leur spontanéité et leur énergie font plaisir à voir. Sam, dans sa fougue, trébuche sur la batterie, plus de peur que de mal, il n'y aura pas de casse.
'Shake the feeling', extrait du même EP, démarre en midtempo avant d'accélérer sérieusement en vue de la ligne d'arrivée.
'Tired eyes' was written years ago, les harmonies vocales et le  crescendo ont beaucoup plu à la colonie anglaise peuplant le bar.
Croydon enchaîne sur le  single ' Bad news' , hyper catchy, avant d'achever leur prestation par 'Call the arms' au final nerveux.
Best of Enemies, un petit groupe sympa, qui ne se prend pas la tête et fait honnêtement son job.
Ils ont séduit Bruxelles.

Même pas le temps d'ingurgiter une pils et déjà Tirade, de Manchester décide d'entamer son sermon. 
Tirade se forme en 2015, sort un self-titled EP un an plus tard, puis quelques singles, avant de proposer 'Nothing Dramatic' un second extended play, cet été. 
Le Brit alternative rock foursome se compose de Jake Tilley - Vocals/Bass, Josh Pearl - Guitar, Alex Young - Guitar et Stevo Somerset - Drums.
Tu finissais ton houblon à l'aise, paf, tu te prends une belle gifle en pleine poire  avec ' Nothing dramatic', le pop punk percutant qui ouvre leur prestation.
T'es pas  encore  entièrement remis après cette frappe initiale que les petits gars t'annoncent  'The World Isn’t On Your Side'.
Tu finis par les croire, cette tirade, hargneuse, t'a envoyé dans les cordes, t'as perdu  ta protection intra-buccale, tu crains pour tes gencives et tes incisives.
Au UK, on cite Marmozets, Enter Shikari et autres adeptes du mathcore comme influences, il est évident que leur cocktail est loin des jérémiades de One Direction ou de Justin Bieber.
Les torpilles se succèdent: 'Burned out', 'We're having fun' ( so are we!), le brûlant 'Travel agent for guilt trips' puis 'Optimism' , les trois dernières salves étant tirées de l'EP de 2016.
'No time', un titre syncopé, est sorti en single, il est suivi par ' To be honest', un nouvel uptempo bourré de riffs incisifs. A l'arrière Stevo s'acharne sur les toms, caisses et cymbales, de temps en temps, le petit Josh, armé de sa guitare nacrée, vient poser son 42 ( 8 au UK) sur la grosse caisse tandis que le chant autoritaire de Jake vient récurer tes tympans encrassés.
Brussels, ' Well sent' is our last song, ce morceau, sentant le métal, déménage généreusement.
Un bis, à la demande générale.
Why not, pensent-ils, on vous propose une reprise d'un groupe aujourd'hui disparu, 'Beech like the tree' de Lower than Atlantis.

Great, we had a blast, kids...





Kate Tempest au Festival des Libertés, Théâtre National Wallonie-Bruxelles,à Bruxelles, le 25 octobre 2019

 Kate Tempest au Festival des Libertés, Théâtre National Wallonie-Bruxelles,à Bruxelles, le 25 octobre 2019

 Kate Tempest - The Book Of Traps And Lessons Tour - Florian Hexagen y était...

KATE TEMPEST = GODDESS OF OUR TIMES
Concert of the year, easy, goosebumps and shivers on the spine all evening long.
La performance accomplie par Kate Tempest hier soir à l'occasion du Festival des Libertés au Théâtre National Wallonie-Bruxelles a été tout bonnement stupéfiante. On la connaît et la suit pourtant depuis un paquet d'années, de ses débuts dans les petits clubs jusqu'aux désormais plus grosse scènes d'Europe. Et elle n'a pas changé d'un iota. Toujours aussi puissante, humaine, réfléchie, bouleversante, humble. Ce qui a évolué en revanche, c'est son répertoire, qui s'est sérieusement enrichi. Avec désormais trois albums magnifiques à son actif, Kate peut désormais tenir une scène pendant 1h30 sans lasser, et mieux que ça, sans qu'il ne nous soit possible une seule seconde de sortir de son univers profond, dans lequel conscientisation politique et trip intérieur servent de vecteurs d'émotions, démultipliées par l'incroyable charisme de cette conteuse des années 2010.
On l'avait déjà dit, mais pour nous, Kate Tempest est LA voix de nos générations vivant des temps troublés et incertains.
Allez la voir absolument, et procurez-vous également son dernier bébé en date, le superbe "The Book of Traps and Lessons" (et les précédents aussi bien sûr).

samedi 26 octobre 2019

The Banging Souls au Zik Zak, Ittre, le 24 octobre 2019

THE BANGING SOULS - Zik Zak – Ittre (BEL) - 2019.10.24
Set List :
1.Roots.
2.Rage Racer.
3.I Got A Woman.
4.Sweet Dreams / Here Comes The Rain Again. (Eurythmics cover)
5.Be.
6.Live It Up.
7.A Change.
8.Race.
Au départ je ne devais pas être là et puis… il y a eu cette envie irrépressible, tu sais, un peu comme quand tu vas au casino, tu es à peine sorti que tu as déjà envie d’y retourner. Gagné ou perdu, peu importe, la tentation est là, tellement jouissive. Alors je me suis dit que mon road-trip musical de quatre jours passant déjà par Maastricht, Verviers, Louvain et Bruxelles ne se porterait certainement pas plus mal si j’y ajoutais cette cinquième destination au nom bizarre : Ittre. Quand tu n’as pas de GPS, l’aventure s’apparente au défunt East African safari des années ’70. Pour te frayer un passage et t’ouvrir le chemin, tu n’iras nulle part si tu as oublié le fameux couteau à « 8-ittre », sorte de couteau Suisse multi-fonctions sinon que dans sa version belge, l’usage est routier, comme tu viens de le découvrir. Je suis en forme(s) alors si tu n’as pas capté celle qui vient de passer, retourne dormir une heure parce que je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin.
Donc, pris soudainement d’une envie irrépressible, je contacte mon pote Mirko et nous convenons d’un deal pour y aller de concert à ce fameux … concert. Mais, en fait, à quelle heure est-ce qu’on sert ? À « 8-ittre » heures me répond mon belgo-italien ami. Et nous quittons Charleroi où le train parti de Ciney à 16.01 me dépose à 17.50 ! Vive les voyages en train, pleins d’entrain ! « Tracasse, on y sera pour l’ouverture » me rassure mon joyeux compagnon. « Oui, pense-je, sauf si un stupide animal se jette sous les roues de notre berline ! Rater un concert à cause d’un con de cerf, ce serait idiot, me dis-je par devers moi. » Quoiqu’il en soit, chose promise, chose due, « 8-ittres » de carburant plus tard, nous nous parquons à l’endroit prévu à cet effet, non sans quelques manœuvres tortueuses, quoi de plus normal quand on vient au Zik Zak ! me direz-vous.
Il n’y a plus qu’à patienter et à 21.00, « boum » ça pète et ça démarre. L’espace réservé sur scène à notre trio est un peu exigu mais on s’en tape, ils sont en forme et c’est ce qui compte, après tout « qu’importe l’espace » comme le disait si bien Youri Gagarine. Au niveau de la qualité sonore, aucun souci à se faire puisque c’est notre ami Clément qui assure aux commandes de la console. Ce sera donc résolument rock mais sans te faire saigner les tympans ! Lui, au moins, il a compris çà, et au « ittre » parade des ingés-son, notre commandeur en chef truste le trio de tête. Bravo mec, on ne soulignera jamais assez la qualité de ton travail, car Banging Souls, c’est non seulement un répertoire de qualité et d’interprétation mais aussi une identité, un son bien à eux !
Notre trio chéri assure la première partie de « Lost Angels » le quatuor américain de Ryan Roxie, guitariste d’Alice Cooper, rien que ça ! Et chose amusante, le groupe de compos ouvre pour le groupe qui ne fait « que » du cover. Quoiqu’il en soit, les « Souls » ne se laissent pas impressionner et ils vont nous délivrer un concert rock à souhait, direct, agressif, sans concessions. Ils doivent chauffer la salle pour la tête d’affiche ? Et bien, soit, so be it ! Comme on dit. Alors devant nous ça bouge ! Les photographes se sont déplacés en masse ? Ok, ils vont en avoir pour leur argent(ique) quoique la plupart travaillent en numer(ique) aussi ! Gaëlle attire les objectifs et focalise les mises au point, non seulement elle tient les obsédés du déclencheur sous sa coupe mais elle fédère l’attention d’un public pas conquis d’avance où on remarque, ça et là, beaucoup de hochements de tête approbateurs quand à l’appréciation de la qualité des œuvres exécutées. « Qu’est-ce-qu’il dit ? » « Il dit qu’ils jouent bien ! »
A ses côtés, un Lud-Riff virevoltant passe d’une pédale à l’autre, simulant à la fois la basse et les claviers en plus de son jeu de guitare, avec une maestria telle qu’on pourrait penser qu’ils sont cinq, mais, comme les canadiens de Rush, ils ne sont que trois pour mettre une ambiance pareille ! Derrière les fûts, tel un bûcheron forcené pour qui chaque coup de baguette est comme un coup de hache donné dans ce bois qu’il aime et respecte tellement, Pierre dégouline de sueur avec une telle force et une telle sincérité qu’on dirait que chaque goutte qui se forme et s’écrase au sol est une note de musique qu’il nous offre du fond de son cœur de rocker. C’est à chaque fois une sonorité et une couleur différentes qui nous rappellent combien il a bossé dur et sans compter les heures pour arriver là où il est aujourd’hui, à la place d’honneur d’où il imprime le tempo et marque le temps qui passe et jamais ne s’arrête .
Prestation jubilatoire à tel point que moi aussi j’ai été pris dans le tourbillon de « Live it up » et je me suis mis à sauter sur place, si toutefois vous m’accordez le fait que décoller mon tonnage à dix centimètres au-dessus du sol de manière rythmique et répétée peut être considéré comme un saut.
Bref, une fois de plus, ils ont été géniaux et ça prouve encore une fois qu’il serait temps que The Banging Souls soient reconnus et aidés comme il se doit, non pas par copinage, mais simplement en reconnaissance de la qualité de leur travail et de leur humanité. I love you Brothers and Sister. Bon je termine cet article, il est déjà « 8-ittre » heures passé. Ça va vous ?
Mitch « ZoSo » Duterck


vendredi 25 octobre 2019

Shannon Wright au Botanique ( Orangerie) - Bruxelles, le 24 octobre 2019

 Shannon Wright au Botanique ( Orangerie) - Bruxelles, le 24 octobre 2019

Shannon Wright est une habituée du Botanique, la tournée européenne pour la promotion de son dernier crime fait escale à l'Orangerie, Florian Hexagen y était...

Et encore un immense concert de Shannon Wright hier soir au Botanique, comme à son habitude en définitive.
1h15 de set, 50 minutes piano-voix, 25 minutes guitare électrique-voix, pour un moment de grâce pur.
Deux instants magiques que l'on retiendra pour notre part: l'interprétation bouleversante d' "Avalanche", l'un des morceaux phares de sa discographie en ce qui me concerne, et surtout, surtout, la transposition phénoménale en live de ce chef d'oeuvre de pièce qu'est "These Present Arms", présent sur son dernier album. Je me demandais vraiment comment elle allait s'en sortir, tant la chanson semblait peu évidente à gérer vocalement sur scène, et bien j'ai eu ma réponse: tout simplement par le sublime, avec une intensité terrassante de beauté.
Shannon Wright, cette artiste qu'il faut chérir à chacun de ses passages et de ses sorties d'albums, tant elle est à part (et unique) dans l'univers de la musique.

dimanche 20 octobre 2019

Thomas Howard Memorial et Fuzz Top à La Grande Ourse de Saint-Agathon, le 19 octobre 2019

 Thomas Howard Memorial et Fuzz Top  à La Grande Ourse de Saint-Agathon, le 19 octobre 2019

Melrose et la Mairie de Saint-Agathon avaient initialement prévu de programmer Strange Kind Of Women, the only female tribute to Deep Purple all over the world, malencontreusement, les nanas ont annulé leur mini-tournée française.
Il fallait dénicher un autre combo pour la soirée du 19 octobre, il a été débusqué en Isère: Fuzz Top the real Tribute to ZZ Top ( avec la bénédiction des barbus de Houston).

Si le dimanche, l'horaire indique 17:30', ce qui convient à ton âge avancé, en ce samedi, où il fallait jouer le 23 24 31 32 36 + 8, le timing prévoit 21:20' pour l'avant-programme, ce qui convient moins à ton métabolisme.
A l'heure dite, la salle est à moitié remplie, Hervé actionne ses caméras, une bande-son aqueuse précède l'arrivée de Thomas Howard Memorial, le combo de Guingamp que tu as déjà eu l'occasion d'apprécier.
En attendant la sortie d'un second full album ( janvier 2020 est avancé), le groupe a proposé l'EP  'At The End Of The Yard' au printemps dernier.
Certains morceaux du futur opus ont déjà été mis en images.
 Yann Ollivier ( chant, guitare) , Elouan Jegat ( lead gt, keys, chant) et  Vincent Roudaut ( basse, claviers et choeurs) étaient déjà là en 2016, tu as croisé le premier comme instigateur aux Jeudis de Plouha, et les deux autres au sein de Skøpitone Siskø lors d'une soirée organisée par leur compère, Thomas Kerbrat, le membre le plus récent, tenait les baguettes chez Tiger and The Homertons, toujours à Plouha.
Les guitares entrent en action, au ralenti, trois coups de baguettes donnent le signal du vrai départ, le train débouche du 'Tunnel' , le chant se fait plaintif,  les climats aériens, tout heureux de sortir du souterrain ,tu humes l'air frais et contemples les nuages.
Tout baigne, puis soudain le ton monde et la plage se fond dans 'New told lies', aux relents indie torturés, le morceau  finit en tourbillon.
Ils enchaînent sur  le méandreux ' A River of Sand' suivi par 'The Call', un morceau sous forme de valse pour lequel Elouan est passé derrière les claviers.
Le lumineux 'Let it glow'  monte insidieusement en puissance, la rythmique imprime un rythme d'enfer, Vincent manie sa basse à la manière d'un soldat d'infanterie prêt à embrocher l'ennemi, la guitare d'Elouan s'envole vers des sommets encore enneigés, c'était avant l'invention du réchauffement climatique, et la voix fait le reste...let it glow... psalmodie-t-elle et t'as vu comme une lueur  au dessus de sa tête et pourtant t'étais pas à Lourdes.
Pause tuning, mon Dieu, que vous êtes loin, Miles Kane souffle ..come closer...  certains quittent leur siège douillet, les copains de Jesse James entament le plus ancien et brumeux ' Rupture' présentant des effluves psychédéliques avant d'exploser à la manière d'un perfide shrapnel.
Si 'Alive' démarre à la façon d'une ballade, qui aurait pu se retrouver au répertoire d'un groupe pop, style Coldplay,  elle pique du nez lorsque les deux Skopitone quittent les claviers pour saisir basse et guitare et transformer la plage en rock déchirant.
Et que dire de 'How to kill kids', un post punk  dantesque porté par une basse frétillante.
L'ultime pièce, 'Six feet under'  est amorcée au piano , les fossoyeurs creusent, sans relâche, ...I scream aloud... dit la voix au timbre dramatique, il fait noir, l'angoisse t'étouffe, comment s'en sortir et ces guitares métalliques, shoegaze, qui  finissent par obséder..
Une nouvelle fois, THM a convaincu, les amateurs de blues texan, eux aussi, ont craqué!

22:35 -  Fuzz Top the real Tribute to ZZ Top
Le tribute français  officiel  de Dusty, Billy et Frank n'est pas EZ Top, mesdames et messieurs, non, il vient de Voiron, s'est formé en 2010, sous l'instigation de  Patrick Girardon, qui a été jusqu'à payer rubis sur ongle la batterie utilisée par Frank Beard lors de leur tournée de 2009 et se nomme Fuzz Top..
En 2019, ses complices sont Frédéric Dubois, basse/chant et Patrick Pacheco, guitare et chant.
Ne nous demande pas de quoi ils ont l'air, ils sont affublés de moumoutes, barbes et accoutrements les transformant en doublures parfaites  de Dusty Hill et Billy Gibbons, il n'y a peut-être que le montant sommeillant sur leurs comptes en banque qui diffère.
La musique d'ambiance s'éteint, le batteur prend place, deux Saint-Nicolas, sans mitre mais coiffé, l'un de bonnet tricoté par sa grand-mère souffrant de Parkinson, l'autre d'un bonnet de motocycliste en peau de chamois noir, prennent la pose gardes du Palais de Buckingham, la bande proclame, from Texas Zie Zie Top et c'est parti pour une lecture de plus de deux heures d'une partie du catalogue d'un band actif depuis 50 ans.
'Got me under pressure' , a song that will pump you up, précède  'Arrested For Driving While Blind' de 1976.
Les flics sont pas sympa de s'attaquer à des non-voyants!
Pour l'anniversaire du Texas, ' I thank you' , car ZZ Top a repris Sam and Dave.
Fondu enchaîné sur 'Waitin'for the bus', l'attente était longue, ils ont entamé un ballet synchronisé, qui n'a pas impressionné Béjart.
Le cinéma n'a jamais tué personne, Catherine a d'ailleurs fort apprécié la chorégraphie, elle s'est mise à les imiter en invitant sa cousine Marie-Charlotte.
Le train ne s'arrête pas dans toutes les gares et on nous signale que ' Jesus Just Left Chicago', sauf qu'ici Jesus c'était Muddy Waters.
Saint-Agathon, les fauteuils sont moelleux mais faut vous bouger, vous êtes trop mous...
Le trio passe au classique ' Sixteen tons' suivi par 'I'm bad, I'm Nationwide' qui turbine bien rond.
Rien à dire, le rendu est parfait, la gestuelle renvoie elle aussi vers l'original, une aubaine pour celui qui n'a jamais vu les vrais barbus.
Après ' Chartreuse', car ils y ont goûté lors d'un passage en Rhône-Alpes,  P P sort la slide pour attaquer 'Just got paid' , la guitare grince, le batteur se voit au volant de la Maserati avec laquelle Stirling Moss a remporté le Grand Prix de Monza, ça cogne sévère.
Les barbouzes s'éclipsent, un pipi urgent?
Changement de tenue: veste noire bariolée, chapeau noir et surtout guitare et basse hot rod, la classe!
Pour inaugurer la seconde phase, ils ont opté pour le slow mythique 'Rough Boy'  qui précède le rock ' Pincushion'.
Puis c'est l'heure des gros tubes  'Gimme all your lovin' et 'Sharp Dressed Man', ils  sont accueillis avec ferveur.
Les belles bagnoles ont regagné le garage, on va danser le boogie woogie sur 'Tube Snake Boogie', all night long, comme il se doit.
Chips and glasses, qu'il dit, merde, connais pas!
Il saisit ses lunettes et tu piges 'Cheap sunglasses', il paraît que leur collection compte 89645 paires de lunettes achetées dans les stations-services sur les highways.
Les Bretons et la boisson, une fable connue, ' Beer drinkers and hell raisers' est pour eux.
Blues time, kids: ' Blue Jean blues' , une de tes préférées!
' Balinese' et ses touches 'Dazed and Confused' précède  'She loves my automobile'  et le classique blues 'Dust my broom'.
Un coup d'oeil à ta cheap watch, ah, tout de même, parfois l'esprit de concision flatte davantage que les discours tirés en longueur, pas vrai, Manu, faut dépoussiérer, de temps en temps!
Hein, quoi, vous voulez 'La Grange', d'accord si les loirs du fond quittent leur canapé pour s'approcher du podium.
Ce qu'ils firent.
Après le ballet agricole, ils envoient l'imparable 'Tush'.
La basse vient te regarder dans les yeux ( t'as pas vu les siens) , frotte ses naseaux contre ton aquilin, heureusement, il ne t'a pas roulé un patin, il rejoint ses potes pour achever la tirade et le set.
Saint-Agathon, si tu fais du bruit, ils reviennent, les talons frappent le plancher, des cris fusent, les déguisés rappliquent en poncho et avec des  instruments recouverts de laine de lama pour lancer ' Stages' et la bombe 'Legs'.
Fuzz Top est resté plus de deux heures sur scène, il y a tout de même un mec qui a déploré qu'ils n'ont pas joué  'Livin' On A Prayer'.
T'as failli rire!






 




vendredi 18 octobre 2019

Carnavalorock ( soirée un) : Celeste - Mars Red Sky - Les Nus à Bonjour Minuit- Saint-Brieuc, le 17 octobre 2019

Carnavalorock ( soirée un) : Celeste - Mars Red Sky - Les Nus à Bonjour Minuit- Saint-Brieuc, le 17 octobre 2019

En 2017, la renaissance de Carnavalorock ( le festival ayant sévi de 1990 à 1997) a remis Saint-Brieuc en haut du hit-parade  Rock en Côtes-d'Armor.
Les Déboucheurs de Tympans, Diogène et 3C se sont associés pour concocter une affiche attrayante, en 2017, des gens tels que les Bellrays, Nashville Pussy ou Ultra Vomit ont secoué la préfecture du département, l'an dernier, Pigalle, Les Négresses Vertes ou Phil Campbell ont mis le feu à Robien, en 2019, le festival s'étale sur trois jours, avec une ouverture à Bonjour Minuit.
Trois groupes au programme  Celeste, Mars Red Sky  et Les Nus, ouverture des grilles à 20:30', premier gig à 21h.

Les Nus.
Rennes et la Cold/New  Wave ou le Post Punk.... à coup sûr, tu avances Marquis de Sade, éventuellement Etienne Daho, et tu oublies Les Nus, qui pourtant,  au début des années 80, avaient fait fureur dans la ville natale du père du Bossu, avant de jeter l'éponge après l'échec du seul album enregistré à l'époque.
Si Marquis de Sade ( deux albums cultes) s'est reformé en 2017, Les Nus ( fondé par Christian Dargelos et Frédéric Renaud, ex-Marquis de Sade ) avaient déjà repris le collier en 2013, invités par les Transmusicales, fameux coup du sort, Frédéric Renaud décède en juillet cette année -là.
Le groupe pourtant persiste pour sortir l'album ' Les Nus' en 2016, une troisième plaque est prévue pour début novembre, 'Enfer et Paradis', tout un programme.
La nuit est noire, noirs sont Les Nus, mais ils ne sont pas morts, n'en déplaise à Norman Mailer.
Sur scène: Christian Dargelos, sec et précis, au chant/ Goulven Hamel, un fabuleux guitariste/écrivain, croisé l'an dernier chez The Celtic Social Club/ Pierre Corneau , non ' Police Python 357' ce n'est pas lui, à la basse ( Dominic Sonic, Obispo...) /Alain Richard à la batterie ( déjà membre des naturistes à leurs débuts) et, enfin, Rémy Hubert aux claviers, ( voir la remarque concernant Alain Richard).
Kick off!
' Vous faites du rock, n'est-ce pas' , tu cherchais du rose, t'as sonné à la mauvaise adresse, à l'instar des Men in Black du Surrey, l'univers des Nus est ténébreux, la filiation Marquis de Sade demeure présente.
Les riffs cinglants de la guitare, la basse lourde, le drumming martial, les claviers imagés, à la manière de ceux de Dave Greenfield et le chant lancinant ont tôt fait de nous plonger dans un monde où excellaient des gens tels que Echo and the Bunnymen ou les Teardrop Explodes de Julian Cope.
L'amorce de 'L'enfer et le paradis', qui donne son titre au dernier né, est plus rock et on comprend que le groupe manifeste une certaine fascination pour les  Doors ou Steppenwolf.
Christian Dargelos n' a pas élevé l'hostie dans les airs, le sang de Jésus n'a pas maculé ses mains, mais ' Corpus Christi' avait un  côté messe noire qui n'a pas échappé à l'inquisiteur.
Ils ne sont pas sur scène pour raconter leur vie ( bien que...), ni pour nous inviter à danser  dans le style move your ass,   ' Les ravages du temps'   posent les questions justes, où est le bon temps?
A 'Dans la maison d'Eva' succède le titre coup de poing du set, 'Les années Reagan', Rémy Hubert doit être fan de Ray Manzarek, son orgue se teinte de pointes The Doors.
'Suspicion' se lit également sur le nouvel ouvrage,  que les fans peuvent se procurer au stand merch, avant la sortie officielle.
'Une étrange vie' date de l'album précédent, si tu tiens à rencontrer le curieux petit homme aux cheveux gris, plonge-toi dans les nouvelles d'Edgar Allan Poe.
'Jim Crow' démarre à la manière d'une valse/cabaret, t'avais le droit de penser à Brecht, puis l'arrivée  d'une guitare acerbe change la donne, oubliée la danse de salon, place au rock, sale et abrasif.
T'as toujours cru queNoir Désir avait composé  'Johnny Colère' , mais non, ce classique du rock français est de la plume des Nus.
La gifle ' Signe des temps' date de la même époque et c'est avec l'inquiétant et théâtral  ' Le mime hurlant ' que s'achève un concert ayant tenu toutes ses promesses.

22:15' Mars Red Sky
Le groupe naît à Bordeaux, il y a une dizaine d'années.
Formé par  des anciens Calc, Benoît Busser ( remplacé désormais)  et Julien Pras, certains pensaient assister à un concert gentil et pop, ils n'avaient pas pris connaissance de la fiche explicative mentionnant ' stoner'.
Désormais le trio se compose de Julien ( chant fluet et guitare saignante), de Mathieu Gazeau, fils de forestier,  à la batterie et de Jimmy Kinast à la basse omniprésente et au chant affirmé.
Leur quatrième album ( The Task Eternal) est tout frais pondu.
Jimmy est du genre Carter, farfelu, Salut Saint-Malo, lance-t-il, on n'a pas relevé, vu sa carrure.
C'est parti en disto, larsens et autres prémices noisy avant de virer stoner/doom, dense et cimenté à l'ancienne, sans édulcorants.
Ils nous envoient un coup de wah wah, puis vient un ralentissement perfide amorçant des vocalises se rapprochant plus du râle que du  chant grégorien.
Les headbangers ont entamé leur gymnastique, non reprise aux jeux, pendant les cinq minutes que comptabilise la plage, sur laquelle tu ne plaques pas de nom, t'as pas vu de setlist.
Un coup sur la pédale pour envoyer une bande sirène, la basse à nouveau distordue enchaîne, le trio est redescendu dans les tranchées.
A l'arrière des visuels psychédéliques attirent l'attention de ceux qui ne sont pas fans du balancement de crâne, la guitare entame une litanie funeste avant de psalmodier des lyrics difficilement audibles, ils sont écrasés  par la puissance sonore des instruments.
Jimmy nous indique que la plupart des premiers titres sont tirés de la dernière production, ce qui ne nous aide guère.
Toujours aussi épaisse la troisième plage évoque les maîtres du genre, Black Sabbath, ce qui les différencie de la bande à Ozzy, c'est le chant plaintif du petit Julien.
Le rouleau compresseur fait place à une antiquité amorcée par des riffs Pink Floydiens ( 'Mindreader'?) , les effets psychédéliques seront de courte durée, très vite le vaisseau réintègre l' univers  sombre, proche des constructions massives de Tool.
Toujours dans le catalogue plus ancien, ils ont opté pour un titre aux méandres instrumentaux gluants.
Le lancinant 'The light beyond' renvoie à nouveau vers les néo-psychédéliques et le desert rock.
Il en reste une, dit-il,   monumentale et hypnotique,  ' Marble Sky' le chant est entamé par Jimmy Kinast, ils ont probablement changé d'avis car le titre se fond dans 'Strong reflection', un ultime moment de doom, bourré de reverb.
Mars Red Sky a fait impression!

23:30 Celeste.
Country of origin: Lyon.
Naissance: 2005
Discographie: six albums, le dernier 'Infidèle(s)' en 2017.
Genre: sludge, post-hardcore.
Motto: concession is out of order.
La scène baigne dans une obscurité macabre, des coulisses émanent les riffs agressifs d'une guitare saturée, elle prévient les rescapés ( beaucoup de clients ont déserté l'abattoir) de l'heure imminente du début du trip.
 The four men with red headlights ( Guillaume Rieth: Guitar/Johan Girardeau: Bass Guitar and Lead vocals/Sébastien Ducotté: Guitar/Royer Antoine: Drums)  quittent la mine pour lancer une première salve destructrice,  elle te cloue sur place.
John assène ses premiers growls brutaux, t'as beau savoir que c'est du français, tu ne captes pas un mot.
Les effets stroboscopiques aveuglent, le fond sonore implacable, compact, lourd  écrase, tu mets quelques minutes à entrer dans leur jeu pour accepter le cocktail maison.
 Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, d'accord, mais Alfred n'avait jamais entendu de black metal.
Chaque titre proposé te rapproche des portes de l'enfer. Au purgatoire, ce n'est déjà pas la gloire, tu croises de futurs damnés, des condamnés en sursis, mais tu sais pertinemment que ce ne sont pas des anges qui vont d'accueillir mais bien des créatures encore plus hideuses que celles imaginées par Jérôme Bosch dans son Jugement Dernier.
Un groupe ayant baptisé une de ses chansonnettes 'Tes amours noirs illusoires' ne peut pas plaire aux âmes sensibles.
Le jeu de batterie féroce, les riffs de guitare ravageurs, la basse pesante et le chant angoissé , annoncent l'apocalypse.
 Les titres tourmentés et  oppressants se suivent, des fanatiques, en état de transe, vibrent sur les tempi lents, puis soudain, un blanc.
Un petit souci technique nous permet de rêver à une fée pendant 20 secondes avant le retour de l'artillerie lourde.
Ernest?
For whom the bell tolls.
Et, pas d'issue?
Aucune, t'es maudit.
Déjà, le champ de bataille se jonche de cadavres décharnés, les irréductibles, pourtant, n'ont pas dit leur dernier mot, ils ont rechargé la Grosse Bertha pour balancer une dernière salve destructrice.
Merci, au revoir, Saint-Brieuc!
Tu t'es retourné pour compter le nombre de survivants: un peu plus de 30!
Dans ta caisse t'as branché l'auto-radio, le poste  diffusait 'L'amour en rose', t'as souri.




 




mercredi 16 octobre 2019

Sugaray Rayford à La Passerelle, scène nationale de Saint-Brieuc, le 15 octobre 2019

Sugaray Rayford à  La Passerelle, scène nationale de Saint-Brieuc, le 15 octobre 2019

La Passerelle de Saint-Brieuc a repris ses activités culturelles depuis fin septembre, un premier concert blues/jazz était prévu le 15 octobre.
Pas question de manquer la première apparition de  Sugaray Rayford en pays breton.
T'étais pas le seul à avoir imaginé ce dessein, à 20h  le Théâtre Louis Guilloux affiche complet, celui qui désirait un siège dans les premiers rangs n'avait pas intérêt à lanterner, très vite les arrivées tardives doivent se rabattre vers le balcon, en maugréant, pour certains.
20:05', la salle est plongée dans l'obscurité, le public s'immobilise, se tait et attend.
Une ombre prend place derrière la batterie, Lavell Jones, un gars qui a soutenu Neil Diamond, Seal ou Lucky Peterson, a été envoyé en éclaireur, après quelques préparatifs scéniques, il entame la première salve sur un tempo répétitif, un sax le rejoint, from the UK, Aaron Liddard ( Amy Winehouse, Jools Holland, Bob Geldof...), il colle un solo langoureux sur les percussions, puis vient le bassiste, Allen Markel, what a nice town Saint-Brieuc, ( The Insomniacs, Lisa Mann...), dès lors, l'instrumental prend des coloris cool jazz , encore plus prononcés avec l'arrivée de Drake Munkihaid Shining, le claviériste qui a côtoyé Al Green et remplacé, pendant un temps, Jon Lord au sein de Deep Purple, pour finir l'exposé introductif, Alastair Greene ( 8 albums solo et membre du groupe d'Alan Parsons ou de Starship)  et sa guitare rallie l'équipe, qui n'est pas encore au complet...
Un moment drôle, Aaron vient de se rendre compte qu'il souffle depuis 249 secondes dans un sax en ayant  oublié d'y fixer son petit micro, la ballade  vire jazz fusion, ton esprit déterre The Crusaders ou
Spyro Gyra, tandis que la guitare s'enflamme et que les claviers nous la jouent Jan Hammer.
Une trompette, Giles Straw ( Amy Winehouse), pointe le bout du nez, puis le colosse de Smith County, Caron Nimoy Rayford, dans le milieu blues/soul connu sous l'étiquette Sugaray Rayford.
Il a la même stature que Solomon Burke mais il n'a pas besoin d'un fauteuil roulant pour se déplacer, ce gars tient une forme à rendre jaloux tous les Rocky, Lil Buck, Chris Brown ou Fred Astaire de la planète.
A près un bonsoir in French, le winner of a Blues Music Award in the Soul Blues Male Artist Category en 2019 qui a sorti cinq albums à ce jour, tient à nous prévenir, après avoir donné le signal de l'outro aux requins qu'il a embrigadés, ladies and gentlemen this won't be a jazz concert, ce soir on fait la fête, so feel free to dance.
Le lieu ne s'y prête pas trop, mais après 10 minutes, l'athlète aura réussi à transformer le théâtre en boîte de nuit.
Pour les titres interprétés à Saint-Brieuc, on te renvoie vers une interview accordée il y a un petit temps:
I understand you don’t do a setlist...
No, I do not. I think setlists have been one of the worst things that has ever happened to music.  
Effectivement, la soirée est placée sous le signe de l'improvisation.
Extrait de son dernier méfait, 'Somebody save me', il lâche 'I'd kill for you, honey', un swaggering blues/rhythm'n'blues chaud comme les braises de ton dernier barbecue.
Là, on est encore assis, même si nos hanches ont la bougeotte.
Il entame une seconde salve pour arrêter après 26 secondes, no, no, no, ça ne va pas du tout, c'est pas de la musique de chambre, bougez-vous, on te passe son juron, on reprend, mais je vous ai à l'oeil.
Le soul track aux senteurs seventies 'Is it just me'  porté par des cuivres bouillants a réussi à faire danser une vingtaine d'abonnés, du coup, le bonhomme, suant et souriant, descend dans la fosse pour serrer quelques pinces.
La suivante trempe dans les mêmes eaux poisseuses, elle débute par l'apostrophe...hey, Mr Pitiful... mais il ne s'agissait pas du titre d'Otis Redding, mais bien de  'Dark Night of the Soul', une plage   de son dernier cd.
Je te décris ma copine, ' Big legs, short skirts', il nous mime un pas de danse à la James Brown, tandis que la guitare d'Alastair dégouline, il n'en faut pas plus pour voir 90% de la salle debout.
Heureux comme un gosse, l'armoire à glace balance une dizaine de colliers bling bling dans les gradins.
Puis il avise l'éclairagiste, please, turn this light off, j'ai l''impression de subir un interrogatoire au bureau de police, avant d'entamer un blues lent chanté d'une voix caressante, c'est certain elle ne dira pas non à son invitation ... come and rub my back...
Retour aux sonorités Motown purulentes ( 'Grits ain't groceries') poussé par une méchante wah wah , puis une reprise de Bill Whiters,  'Who Is He (And What Is He to You)'.
Mesdames, Messieurs, mes musiciens  peuvent tout vous jouer.
De la country?
T'as entendu, Alastair, envoie!
Arrête, nous sommes en France pas à Nashville.
Du reggae?
All rude boys, these French lads...
Assez plaisanté, à toi maestro et c'est  Drake qui joue et chante 'Comfortably numb', du Floyd.
Choix étrange, mais version étonnante avec Sugaray assurant des backing vocals vibrants.
Retour au blues bondissant avec ' Time to get movin'  et pour se calmer, suivez le guide, let's go to the 'Southside of town'.
Quant à lui, il n'a pas pris la direction du midi mais bien celle des sommets pour venir chanter son blues sensuel aux rangées du haut, à la plus grande joie des dames tombées amoureuses de son timbre enveloppant.
Il rejoint  ses complices, s'assied sur le bord de la scène, intime l'ordre au sax et à la guitare de l'imiter et c'est parti pour une suave adaptation, toute personnelle de 'Don't answer the door' de BB King, les choeurs ... baby, that's the way I feel...  sont assurés d'abord par ses complices puis par la salle entière.
Un grand moment de communion!
Un coup d'oeil à la Rolex, fichtre, on joue depuis plus de 90', Saint-Brieuc, on peut encore en interpréter deux.
En commençant par un voodoo boogaloo à l'aveuglette ' Blind Alley' suivi par la présentation des artificiers,  truffée d' un instant comique lorsqu'il se trompe d'identité pour l'un des British.
Il hésitee pour l'ultime morceau.
Pour rire on a droit à 60 secondes de ' Car Wash' de Rose Royce puis il opte pour Otis Redding ' The Dock of the bay'.
En vitesse il nous balance le soul funk torride ' Take me back' avant le salut final.
Saint-Brieuc le rappelle une première fois, il revient, seul, pour interpréter a capella ' What a wonderful world' .
Ils ne sont qu'une poignée à avoir pris la direction de la sortie, les autres insistent et la compagnie rapplique pour attaquer ' Don't regret a mile' débutant par les paroles bibliques... ashes to ashes, dust to dust... un titre digne de Marcin Gaye, suivi par un ultime blues à t'arracher des larmes.
Plus de deux heures de show, de la chaleur, de l'authenticité, du punch et de la bonne humeur, que demander de plus?
Du soleil, dehors, c'est la pluie qui t'accueille!




mardi 15 octobre 2019

The Banging Souls - Rock'n Beers Home Sessions n°4 et 5 - Sart-Saint-Laurent, le 12 octobre 2019

THE BANGING SOULS : Rock ’n’ Beer Home Session # 4 et 5 – Sart St. Laurent (BEL) – 12 et 13 October 2019.
Pierre ABRAS : Drums, Percussions - Backing Vocals.
Gaëlle MIEVIS : Led Vocals, Keyboards - Percussions.
Ludwig PINCHART : Guitars -Backing Vocals.
Set List :
1. Back To Roots
2. Rage Racer.
3. I Got A Woman.
4. I Love Rock ‘n’ Roll / We Will Rock You. (Joan Jett / Queen cover)
5. The Call.
6. Sweet Dreams / Here Comes The Rain Again. (Eurythmics cover)
7. Be .
8. Live It Up.
9. A Change.
10. Race.
11. Rich To The Bone.
12. Imagine. (John Lennon cover)
C’était un week-end qui s’annonçait, bien, très bien même, Mais en fin de compte, ce fut un week-end qui dépassa toutes mes espérances.
Retour chez Pierre et Véronique qui nous accueillaient, afficionados de la première heure, à partager deux soirées au cours desquelles, la fine gastronomie n’allait pas être qu’une nourriture du corps mais aussi de l’âme.
Retrouver The Banging Souls, c’est comme ingérer un remède miracle quand tu te sens mal. Il y a une espèce d’effet placebo qui joue. Rien que de voir la porte d’entrée se profiler devant toi, tu as envie de courir, un peu comme quand tu étais à l’école primaire. Tu sais, quand on te disait que Saint-Nicolas attendait dans la salle des fêtes. On avait beau t’avertir de ne pas courir et de ne pas bousculer les autres pour venir te mettre en file devant l’instituteur, il y avait toujours un moment où tu sentais ces délicieux picotements qui envahissait ton corps. En gosse bien élevé, tu résistais encore un pas, peut-être deux, et puis tu sentais d’instinct que tu ne pouvais plus te retenir si tu voulais être parmi les premiers. Alors, comme un seul homme, toute la classe se ruait en bloc vers le professeur qui voyait fondre sur lui une masse incontrôlable qui finissait miraculeusement par s’arrêter à quelques centimètres de son corps intègre. Les positions dans le rang venaient de se jouer sur un dernier coup d’épaule, voire même d’un coup de coude bien placé. Alors, en toute bonne foi, tu levais les yeux vers l’autorité en disant « C’est lui, ‘Sieu, il m’a poussé » suivi immédiatement d’un « menteur ! » cinglant, de la bouche de l’accusé, lui aussi convaincu, du bien fondé de ses protestations.
Tout ça pour te dire que The Banging Souls, c’est la même chose, une fois que tu es pris, tu fais comme quand tu étais gosse ! Tu te fais ta place. Samedi, le concert était très bien, je n’en ai jamais vu d’autre d’ailleurs, les morceaux sont toujours aussi bons, aussi accrocheurs, c’est parfait. Et puis…Il y a eu dimanche…
Et dimanche, je me suis demandé si l’excellence existait vraiment. Et je ne peux que répondre « OUI » car je l’ai vécu ce moment de grâce, j’y étais ! Je ne sais pas si la caméra de la RTBF qui filmait pour un reportage sur le band a joué un rôle fédérateur mais tant le groupe que le public présent ont été pied au plancher dès la première seconde du concert. On ne parle désormais plus de musique, de morceaux, de titres, de durée, non, il n’y a plus rien de tout cela. Non, maintenant on parle de dimension, d’espace, d’intemporel.
Nous avons flotté sur des notes qui se sont muées en vaisseaux interstellaires, en transporteurs planétaires qui nous projetaient dans de nouvelles galaxies, là où les portées sont des escaliers sans fin, les notes coulent comme de l' hydromel, les mots sont à la fois le nectar des Dieux et l’ambroisie. En chemin, j’ai cru apercevoir l’Etoile noire, le Millenium Falcon, l’Enterprise, Appolo XIII… Mais c’est à bord du Banging Souls que je me suis abandonné jusqu’à un « Rich to the Bone » monstrueux de beauté à un point tel qu’il m’a rappelé les versions live légendaires du « No Quarter » de Led Zeppelin, au sommet de son art.
Dans les yeux des trois musiciens j’ai vu des larmes, les mêmes qui ont embué mes yeux. Des larmes de bonheur, celui d’être là et de recevoir en retour ce qu’ils nous ont donné sans calcul : leur âme ! Et ça, il faut être un grand pour y parvenir.
Alors, chaque fois que les bobos au corps, au cœur et à l’âme se profileront, je sais que je pourrai me soigner aux accents de la musique enchanteresse de ces trois êtres aussi vrais que sincères, de ces trois musiciens qui ne vivent que pour leur art qu’ils offrent sans compter. Tout simplement : Merci.
Mitch « ZoSo » Duterck

dimanche 13 octobre 2019

Furieuse Tendresse par la Cie Cirque Exalté, Espace culturel Le Grand Pré- Langueux, le 12 octobre 2019

Furieuse Tendresse par la Cie Cirque Exalté, Espace culturel Le Grand Pré- Langueux, le 12 octobre 2019

Salle Prévert à 99% comble pour le spectacle ' Furieuse Tendresse' proposé par la Cie Cirque Exalté à  l'Espace du Grand Pré à Langueux.
La représentation, combinant compétences circassiennes ( acrobaties, portés, trapèze ballant, jonglage avec objets divers , rock, énergie débordante, coups de théâtre, poésie, humour...) était classée 'grand public' , les spectateurs se sont présentés en famille, les enfants étant en majorité.
Du coup, c'est dans une ambiance survoltée que les artistes ont offert leur numéro exaltant.

L'entrée en matière est du type cool, le grand Angelo Matsakis, un sosie de Zlatan Ibrahimović, sorti d'on ne sait où, descend nonchalamment les marches pour se diriger vers le podium, tout en mâchouillant une pomme.
Sara Desprez a opté pour une autre voie, telle Cheetah voulant rejoindre Tarzan, elle passe au dessus de nos têtes, en déambulant sur le dossier des fauteuils.
Le troisième larron, Jonathan Charlet, qui ne pratique pas le snowboard et n'arbore pas un melon trop petit mais un seyant T-shirt portant l'inscription sagace ' J'aime ta femme' , a choisi l'allée gauche pour rejoindre ses collègues.
Après ce préambule, le trio se plante sur scène, le trognon disparaît, une bande son est  lancée, elle informe l'audience que tout est autorisé; prises de vue avec ou sans flash, vidéo, qu'il n'y aura ni pub, ni entracte, que l'heure est venue d'attacher la ceinture, let the show begin...
Patti Smith récite le texte de 'Spell' , il est traduit simultanément, les exercices peuvent débuter.
Patti s'énerve...  When suddenly Johnny gets the feeling he's being surrounded by
horses... Sara est envoyée dans les airs comme un ballon, se retrouve accrochée au trapèze, ses compagnons miment une scène de bagarre digne de West Side Story, la fille retrouve le plancher, sert de punching ball, le rythme est effréné, le public retient son souffle.
Kurt Cobain est cité ///  it's better to burn out than to fade away... mais c'est à Neil Young ( 'Hey, hey, my, my') qu'il a emprunté la phrase  griffonnée dans la lettre retrouvée après son suicide.
Succédant à un moment de tendresse, cocasse, Angelo nous la joue Roger Daltrey de la grande époque, lorsqu'il faisait tournoyer son micro pour le rattraper sans heurts.
Patti reads Kerouac, puis vient Vivaldi, Sara est abandonnée dans les airs, les garçons glandent, pas pour longtemps les cascades reprennent de plus belle sur fond electro, tu crois avoir reconnu Ghinzu, ' Mirror Mirror', après le tourbillon, le calme  réapparaît.
Ces gens ont une culture rock approfondie, Jim Morrison est invoqué ...fear is very exciting, people like to get scared. It's exactly like the moment before you have an orgasm...
L'amour à trois, c'est compliqué, on revient aux prouesses athlétiques, en slow motion cette fois.
Nirvana, repris par Patti, un  ' Smells like a teen spirit'  envoûtant, le ton monte, Angelo vient jongler dans la salle,voilà Wilson Pickett les alligators, les watusis... ' Land of a thousand dances'... got to lose control.... Il y a longtemps qu'on l'a perdu le contrôle, une folie collective a frappé Langueux qui bout!
Revoilà la pythie, ....  Jesus died for somebody's sins but not mine... Sara, là-haut, très haut, sans filet, voltige.
En bas, c'est des aah, des ooh, des aïe, des bravos, et puis Gloria monte au créneau, on est tous atteints, G L O R I A , gloria...ton voisin trépigne, sa femme lui susurre calme -toi, Lucien, il gueule Gloria, toi aussi,  la folie!
Nirvana rapplique, Angelo s'approche de nous, saisit un gamin, l'envoie dans les airs, le petit a eu la frousse, il dormira avec maman, ce soir.
Revenu sur scène, il s'assied à côté des copains, Patti Smith achève ' Spell'... kindness of the soul...
C'est fini, la dernière quote est pour Joe Strummer.
Il faut revenir à la réalité, heureusement le soundtrack nous balance un Deep Purple pour refaire surface.

Chez toi....
C'était comment?
Indescriptible!



samedi 12 octobre 2019

Décès récents: Richard Brunelle, Thierry Gridelet, Larry Willis, Gianni Lenoci, Jessye Norman, Beverly Watkins, Barrie Masters, Kim Shattuck, Ed Ackerson, Glen Brown, Ginger Baker, Larry Junstrom, Molly Duncan.

Richard Brunelle ,ex-guitariste de MORBID ANGEL,  est décédé le 23 septembre à l’âge de 55 ans.
Il avait participé à l'enregistrement de deux albums et quelques années plus tard intégré Path Of Possession,  avant de connaître des ennuis avec la justice.

Il y a quelques jours le groupe Todo está aquí plays Noir Désir indiquait sur sa page facebook:  c’est avec beaucoup d’émotion et une profonde tristesse que nous vous apprenons le décès de Thierry Gridelet, notre claviériste/trompettiste adoré.
Le coverband est une valeur sûre au niveau des Tribute bands made in Wallonie.

 Le pianiste et compositeur Larry (Lawrence Elliott) Willis, est décédé à Baltimore le 29 septembre 2019.
L'homme, qui se produisait régulièrement avec Jackie McLean,  était connu dans les milieux  jazz fusion, Afro-Cuban jazz, bebop, et jazz d'avant-garde.
Il a enregistré plus de 20 albums en tant que leader et accompagné des gens aussi pointus que  Carmen McRae, Lee Morgan, Hugh Masekela, Carla Bley ou Roy Hargrove.
On le décrit comme un pianiste précis et exigeant.

L'Italie également pleure un jazzman de renom, le pianiste, compositeur  Gianni Lenoci, décédé à 56 ans le 30 septembre.
La liste des musiciens avec lesquels il a collaboré est longue, elle va de Steve Lacy, Joëlle Léandre, Steve Grossman, Harold Land, Bob Mover, Enrico Rava à  Stephen Heckel, Paul Lovens ou  Sakis Papadimitriou.
Il a gravé une douzaine de CD's comme leader ou co-leader, dont ' Sur une balançoire' avec Joëlle Léandre.

La diva  Jessye Norman est morte le 30 septembre 2019 à New York.
La cantatrice noire avait surmonté le racisme auquel elle était confrontée, enfant et jeune chanteuse, pour exploser en Europe avant de devenir une star internationale.
Augusta, sa ville natale, a décidé d’organiser 3 jours de funérailles en hommage à Jessye qui y avait fondé une école des arts, gratuite, elleporte son nom.
La mezzo-soprano Florence  Quivar : “The musicianship that she had, the phrasing, the sound, the colors — you’re not going to get that again,”

La guitariste de blues Beverly  Watkins  nous a quittés le 1 octobre.
 Elle avait dû attendre la fin des années 90, elle était quinquagénaire,  pour enfin se faire remarquer du public.
Plus de trente auparavant elle jouait pour Piano Red qui a réussi à placer quelques singles dans les blues charts.
Plus tard elle a eu l'occasion de collaborer vec James Brown , BB King, Ray Charles ou Taj Mahal .
Sous l’égide de la Music Maker Relief Foundation , elle grave une série d’albums, le premier
Back in Business en 1999.
La France se souvient de son passage au Cognac Blues en 2008.

Barrie Masters, le chanteur et fondateur d' Eddie and the Hot Rods, est mort, à l'âge de 63 ans, le 2 octobre.
Eddie and the Hot Rods aura été un des grands représentants du pub rock au même titre que Dr Feelgood, Ducks Deluxe, Brinsley Schwarz  ou Kilburn and the High Roads.
Le groupe, qui a connu le succès avec 'Do anything you wanna do', a sorti quatre albums avant de splitter en 1981 pour se reformer brièvement quatre ans plus tard et de reprendre du poil de la bête en 2000.
Pour les avoir vus lors du Brussels Summer Festival il y a quelques années, tu peux affirmer qu'ils avaient toujours la pêche.
A noter que Barrie avait pendant un temps pris la relève de Bill Hurley au sein de cette autre légende du pub rock, The Inmates.

Kim Shattuck, chanteuse du groupe de punk rock The Muffs, est morte à l'âge de 56 ans.
Kim avait été la bassiste des Pixies pendant quelques mois avant d'être éjectée par le manager du groupe.
Elle avait également fait partie des Pandoras ou des Beards.

 Ed Ackerson, le frontman du groupe d'alt rock Polara, est décédé il y a une semaine à l'âge de 54 ans.
Le groupe de Minneapolis a enregistré cinq albums avant de voir Ed gravé un disque solo.
Comme fondateur du Flowers Studio il avait collaboré avec de grands nom,s tels The Replacements ou Brian Setzer.

Veteran singer and reggae producer Glenmore Brown has died.
Le musicien de Kingston était âgé de 75 ans.
La carrière du Rhythm Master débute au début des années 60, il chante au sein du Sonny Bradshaw's jazz group avant de travailler pour les producers Duke Reid et  Derrick Harriott.
Lui-même se lance dans la production et compte  Prince Buster,  U-Roy, Gregory Isaacs parmi ses 'clients'.

Fin septembre, les magazines musicaux s'inquiètent de l'état de santé de Ginger Baker, une semaine plus tard le fabuleux batteur de Cream devait succomber à l'hôpital de Canterbury.
Il avait 80 ans.
Le rock's first superstar drummer laisse une trace indélébile dans l'histoire du rock anglais, désormais, il ne reste qu'  Eric Clapton comme survivant du premier power trio, celui qui  a créé les fondements du hard rock.
Et pourtant Cream n'aura vécu que quelques années, le temps de nous laisser quatre pépites studio indémodables.
Avant Cream, Ginger et Jack Bruce s'ébattaient au sein de Blues Incorporated et plus tard chez Graham Bond.
Eric Clapton, plus jeune,faisait ses dents chez les Yardbirds, avant de rejoindre les Bluesbreakers de John Mayall.
En juillet 1966, Cream est baptisé.
 Quelle claque, 'N S U', leur version de 'Spoonful', cela n'avait rien à voir avec ce qu'on entendait sur Europe 1.
Quand Cream se sépare, Ginger Baker reste avec Clapton chez Blind Faith, le temps d'un seul album, mythique.
Puis il se tourne vers la fusion avec son Ginger Baker's Airforce pour ensuite mettre le cap vers le Nigeria, il collabore avec Fela Kuti.
Revenu au UK, il démarre l'épisode Baker Gurvitz Army , avec les frangins qui avaient cartonné au sein de  The Gun.
Ginger joue au session musician pour Hawkwind pu P I L .
A Hollywood, il tâte du 7è art, puis on le retrouve pendant un temps pour Masters of  Reality, avant de former, en 1994, le  Ginger Baker Trio avec e a Bill Frisell.
2005, les Cream Concerts au  Royal Albert Hall et au Madison Square Garden sont sold-out.
Plus près de nous, le batteur tourne avec  le  Ginger Baker Jazz Confusion Quartet et enregistre un quatrième album solo ' Why'.
In February 2016, Baker announced he had been diagnosed with "serious heart issues", les concerts c'est fini!
Ce 6 octobre, Ginger Baker s'en va, définitivement!

Larry  Junstrom was the bass guitarist of Lynyrd Skynyrd from its formation in 1964, until being replaced by Leon Wilkeson in 1971.
Le gars de Pittsburgh est mort le 6 octobre.
Après son départ de Lynyrd Skynyrd, on retrouve Larry chez 38 Special pour lequel il joue jusqu'en 2014, il met fin à sa carrière après une opération à la main.
On l'entend sur tous les albums du groupe de Floride.

BBC news:  Founding Average White Band member Malcolm  Duncan dies aged 74 after being diagnosed with cancer.
Le saxophoniste a fait partie du blue-eyed soul/funk band de Dundee jusqu'en 1983.
Durant sa longue carrière, son sax ténor a gambadé sur des albums de Ray Charles, Tom Petty, Buddy Guy, Ben E. King, Dire Straits, ou Bryan Ferry, live, il a eu l'occasion de se produire aux côtés de  Marvin Gaye, Chaka Khan ou Eric Clapton.








dimanche 6 octobre 2019

Festival Blues des Deux Rivières ( jour deux) featuring Zoe Schwarz Blue Commotion/ George Shovlin and The Radars et Phil Gates Band, Belle-Isle-en-Terre, le 5 octobre 2019

Festival Blues des Deux Rivières ( jour deux) featuring Zoe Schwarz Blue Commotion/ George Shovlin and The Radars et Phil Gates Band, Belle-Isle-en-Terre, le 5 octobre 2019

Seconde soirée blues à gogo à Belle-Isle-en-Terre, trois groupes au menu: Zoe Schwarz Blue Commotion/ George Shovlin and The Radars et Phil Gates Band.
Encore plus de monde que la veille, les amateurs de twelve -bar progression chords sont nombreux en Bretagne.

Le gala débute avec le combo britannique Zoe Schwarz Blue Commotion.
Zoe n'est pas noire mais blonde, élancée, élégante et frisée, elle mène le Blue Commotion Band depuis 2012, multiplie les concerts, collectionne les awards et pond des albums à la même fréquence qu'une poule du Sussex, grande race, le dernier volume a pour nom 'The Blues and I should have a party',  les  critiques sont élogieuses.
Ambiance en vuurwerk, pour citer un collègue.
La voix de la madame passe du sensuel à l'énergique, du majestueux au tendre, elle ne laisse personne indifférent,  derrière elle, que des cracks, en commençant par son conjoint, Rob Koral à la guitare, Pete Whittaker ( ex The Wonder Stuff, Catherine Wheel e a)  se planque derrière les touches ( Hammond organ) et Andy Chapman  tabasse caisses, toms et cymbales.
Non, pas de basse!
Hello, my French n'est pas terrible, I hope you understand some English, ce soir on ne vous joue que nos compos.
Un hic, t'as pas pu jeter un oeil sur la playlist.. donc les titres, tu les prends avec les réserves d'usage.
Démarrage nerveux avec un brûlot nous expliquant qu'elle tient à chanter le blues, suivi par ' People',  un upbeat aux relents sociaux,extrait de 'This is the life I choose'.
'The Blues And I Should Have A Party', le tango blues qui donne son titre au dernier album invite au slow sous la boule à facettes.
Madame tombe la veste, monsieur balance un solo à faire pleurer toutes les Madeleines et l'Hammond fait le reste.
Un futur classique!
'Better days' is a brand new song, puis c'est au tour d'Andy de lancer un funk blues où la grande Zoe déclare sa flamme à un gars qui semble l'ignorer.
Time for some earthly blues now, this one is called 'Don't hold back' , une blues ballad à te rendre amoureux sur le champ,  l'orgue se fait Brian Auger, la guitare pleure, la voix supplie ...don't be shy, take your chance, kiss me now... quoi, now, je vide ma bière et j'arrive.
Du coup, la troupe enchaîne sur le blues frétillant 'Liberated Woman',  le TGV dévale la colline avec vélocité, les vaches n'ont pas le temps de compter les wagons, elles ont le tournis, bordel, la fermière fulmine.
Andy attaque, tous dans les caves, comme en 1967, 'Way down in the caves'  sur un rythme soutenu, t'étonne pas si tu y rencontres Jimmy Page, un ou deux Stones ou David Bowie.
Faut aller se confession, on enchaîne sur le biblique 'Beatitudes' , un gospel profond.
A la lovesong ' Show me the way to your heart' succède la seule cover du set ' I pur a spell on you'.
Le timing est serré,mais le speaker repousse Zoe and Co sur le podium pour un rappel, le  blues rock nerveux, 'The blues don't scare me'.
Un gig intense, estimé à sa juste valeur.

George Shovlin and The Radars.
Second acte, toujours originaire du UK, le North East, voici  les vétérans, mais pas usés,  George Shovlin and The Radars.
De 1995 à 2005, George et sa clique, on ne dira pas radars, ils sont incendiés par ici, tournaient sous l'identité The  George Shovlin Blues Band.
Après un split, le combo réapparaît en 2014 avec le même line-up  sous l'étiquette  George Shovlin and The Radars, quant au style, il n'a pas changé: du  British blues, héritier du grand Cream.
Le dernier délit des riverains de la Wear River se nomme 'Nothing to lose', il a été engendré en mars 2018.
George, assis, manie une acoustique et chante d'un timbre éraillé, à la gratte, on admire le fabuleux George Lamb, qui n'a rien d'un agneau, à la basse, John Taylor, pas celui de Duran Duran, non, un petit nerveux et  aux drums, Kev Scott est annoncé, pas sûr que ce soit le batteur présent à Belle-Isle, t'as cru entendre prononcé le prénom Ian!.
Ils n'étaient pas en retard et pourtant démarrent par 'Too late' , la voix âpre de l'homme de Sunderland, les riffs mordants de l'autre George et la rythmique infaillible, ont vite convaincu un public qui n'avait jamais entendu parler de ces mousquetaires anglais.
Ils embrayent sur le groovy 'Cruisin' comes sundown'.
Tu dis, Maggie?
Ils ont des ressources.... ouais, le basset à la basse assure comme un grand et ce guitariste est plus que performant.
Je chante le blues depuis plus de trente ans mais je n'ai jamais appris le français, sorry, guys, but I know you understand the blues, just like us, ' Don't you just love the blues'.
Oui, George, c'est pour l'amour du blues qu'on a délaissé femmes et enfants, chat et maîtresse.
Place au midtempo ' Warning you baby' suivi par ' Bright lights, big city' ( plus  wah wah qui crache des flammes) de Jimmy Reed.
C'est notre second festival français and I must say, you're a fantastic crowd.
Big Joe Turner, ' Wee Baby Blues' est mené par une slide ravageuse, puis vient 'Spoonful' ( ni George, ni le public, n'avaient appris le décès de Ginger Baker) .
Après une redoutable et originale  version de 'Long distance call' de Muddy Waters vient l'heure de la pub, on vous fait un prix Brexit sur nos CD's et on  vous emballe les deux dernières, 'Little Woman You're So Sweet' de Blind Boy Fuller et le standard 'Hoochie Coochie man' , puis on se tape le bar.
Le stand up comedian vient haranguer les masses , les Radars et le gendarme rappliquent pour nous envoyer ' Got Home This Morning', une histoire connue, elle a mis les bouts!
Revenu dans sa patrie, George indique: We got the huge crowd rocking...
Il a raison, le bougre! 

Certains festivaliers sont déjà moins fringants, abus de Britt, lorsque le Phil Gates Band s'installe.
Le bluesman de Chicago parcourt l'Europe depuis un petit temps pour nous distiller son soul/funk/blues moite et enivrant.
Le Winner of the  2008 Southern California Regional International Blues Challenge et du 2009 Beale Street Blues Kings awards, a plusieurs albums dans sa besace, en 2019, sa maison de disque a largué le  'Live in the Danube Delta'.
Avant le gig  il annonce à la presse ...We look forward to performing for you! With Uwe Rodi ( keys) , Mark Brazil ( drums, un remplaçant doué)  and Stephan Hug , le second citoyen allemand ( bass). 
Il entame son marathon ( 120' de show) par ' Everyday I've got the blues', chanté d'une voix chaude et caressante.
Pas de cinéma, de l'efficacité et beaucoup de place pour les deux compatriotes d'Angela.
Après ' Turn me up' vient un titre prévu pour un prochain album, ce morceau bondissant présente de sérieux relents ' Route 66'.
'My Babe' knows how to treat me right, on comprend que tu sois happy Phil, la digression de Uwe valait le déplacement.
Il poursuit avec un autre classique ' Messin' with the kid', son jeu de guitare, d'une fluidité spontanée, émeut les âmes sensibles, Phil  peut compter sur des comparses pas idiots. 
Le blues décrit souvent des bad men et worse women, on s'éloigne de ce schéma avec la lovesong ' Love until the end of time'.
La fleur bleue c'est bien pendant cinq minutes, après ça craint, on revient au blues  avec ' Addicted To The Blues'.
Stefan, tu leur montres ce que c'est jouer de la basse...
Stefan n'est peut-être pas aussi sexy que  Rhonda Smith, mais il sait manier une quatre cordes, ' Away I go' groove sec.
Le band poursuit en mode James Brown/ Prince avec 'New Kinda Funky'.
JB Lenoir était un assoiffé, Phil Gates reprend son ' One more shot' et malgré l'abus de booze, ça bouge un max.
Il est infatigable, le chapelet comprend encore , e a, ' Matchbox' , le purulent slowblues ' Phil's blues' ( un des nombreux highlights du set) et un mashup James Brown/ Stevie Ray Vaughan  sur  'Cold Sweat'.
Tu jettes un oeil derrière toi, pas mal d'auditeurs se sont éclipsés, le bar tourne toujours à plein régime, tu scrutes ta fausse Rolex,  00:45', tout de même, le forçat n'a pas l'intention de jeter l'éponge, toi, oui, allez encore une, ' Teenie Weenie Bit' de Lurrie Bell, avant les 50 minutes de trajet pour retrouver madame.
Sorry, Phil, getting old is a drag  !













samedi 5 octobre 2019

Jo Harman et Scotch, no soda au Festival Blues des Deux Rivières ( jour un) , Belle-Isle-en-Terre, le 4 octobre 2019

Jo Harman et Scotch, no soda au Festival Blues des Deux Rivières ( jour un) , Belle-Isle-en-Terre, le 4 octobre 2019

La dix-huitième édition du Festival Blues des Deux Rivières à Belle-Isle-en-Terre débute ce vendredi.
La salle polyvalente accueille 5 groupes internationaux ( deux le vendredi, trois le samedi) , les concerts dans les Halles et dans différents bars de la région sont gratuits.
La pittoresque commune de l'Argoat a déjà attiré pas mal de monde en ce vendredi pluvieux , la buvette tourne à plein régime et à 21h, lorsque le Guy Lux local annonce  Scotch, no soda, les amateurs de musique bleue délaissent le bar pour se rapprocher de la scène.
 Ilja De Neve gère deux groupes, le Ilja De Neve Band, qui a sorti l'album 'Wama Bama Mama' et comme il aime le malt sec, Scotch, no soda, il tient d'ailleurs à se faire connaître sous l'identité Ilias Scotch, ce qui lui vaut l'honneur de souffler dans le ballon chaque week-end.
C'est avec Scotch, no soda qu'il a parcouru les huit cent bornes séparant le plat pays et l'Argoat.
Le pianiste féru de jazz, boogie woogie, ragtime , swing en tout genre s'est pointé accompagné par ses fidèles lieutenants, Micha Teller à la basse et Koen Van Peteghem ,qui n'a jamais remporté Paris-Roubaix, à la batterie.
Comme, Kurt, leur guitariste, n'était pas du voyage, ils ont embrigadé Gilles D., le fils de la légende wallonne  Elmore D, à la guitare.
Les Bretons n'y ont vu que du feu et sont devenus de fervents admirateurs du combo belge et de son fantastique guitariste.
Démarrage en mode lazy western swing avec ' Cocaine Blues' de  T. J. "Red" Arnall, à noter que Dillinger a repris une partie des lyrics pour son hit de 1976.
Un second classique est lâché, 'I love the life I live' de Willie Dixon. Avec le piano à l'avant-plan  tu penses à Eddie Boyd.
Ilias avait une copine, il l'a larguée because she was  a ' Beer Drinking Woman', Memphis Slim en connaissait une qui buvait plus que toute la Pologne, une traînée.
L'aparté soigné de Gilles D. est suivi de quelques acrobaties sur les touches, manifestement ces gars connaissent leur boulot.
L'homme au chapeau affirme que 'Mojo Boogie' est de la plume de Lightnin Hopkins, on a lu quelque part que ce rocking blues était signé J B Lenoir, ce détail n'enlève rien à la prestation juteuse du quartet.
Place au blues rural de Taj Mahal avec  ' Cakewalk into town' , suivi par ' Everyday I got the blues'.
Ladies and gentlemen, Gilles n'a jamais joué 'Saint James Infirmary Blues', soyez indulgents.
Pas de panique, I learn fast ...
Il se permet une improvisation qui a ressuscité Lazare une seconde fois.
Hallo.
 Elmore James au bout du fil, il prévient ' I can't hold out' .
Tandis que Scotch pianote à l'aise, le fils d'Elmore nous prend en photo, et si vous pouviez battre des mains, j'envoie le cliché à mon Dad.
Ella Fitzgerald avait inclus ' Bill Bailey, Won't You Please Come Home' à son répertoire, ce mec traînait dans les bars malfamés.
Vous savez quoi, les amis...You just can't learn the blues at school.. ça tricote joyeusement,  Belle-Isle s'amuse et gigote, mais le temps passe, la gare est en vue.
Après le furieux ' Boogie Chillun' de J L Hooker, les Belges terminent leur messe par  le  rock ' Wild One' de Jerry Lee Lewis.
Merci, beaucoup, à bientôt, Koen avait déjà enfoui ses cymbales dans une valise, l'organisation les repousse sur scène et c'est par une version waterzooi de ' You can't always get what you want' que se termine cette prestation cinq étoiles.

Troisième rencontre avec Jo Harman, les précédentes datent... Swing Wespelaar, ça devait être en 2012, et l'Archiduc en 2013.
Et Jo, depuis, elle a fait quoi?
Après l'album ' Dirt on my tongue' de 2013, quelques nominations aux British Blues Awards, un Live, elle sort  'People we become' en 2017 et plus récemment le single' Sideways'.
Elle se présente en France accompagnée d'une fine équipe, Emily Francis (keys), Nat Martin (guitar),  Martin Johnson (drums) et à la basse cinq cordes, la grosse pointure, Winston Blissett qui vient d'achever une tournée avec Massive Attack, la basse du costaud s'entend sur des enregistrements de Robert Palmer, James Morrison, Kylie Minogue, Cher, Robbie Williams et d'autres stars, style Phil Collins.
Jo ouvre le bal avec ' No one left to blame'  , elle n'a rien perdu de son timbre soul, une voix qui parle autant à tes entrailles qu'à ton âme, tu y ajoutes une guitare qui  pique où il faut et tu as une excellente entrée en matière.
Avis aux techniciens, can you cut the haze, please, avant d'attaquer ' Reformation' , un gospel  transformé en incantation électrique.
Avec la profonde ballade ' Cold Heart' elle revient à l'album 'Dirt on my tongue', avant d'embrayer sur 'Ain't no love in the heart of the city' de Bobby Blue Bland, chanté avec feeling , une version qui évoque quelques souvenirs, Dani Klein chantait cette pépite avec Vaya con Dios , t'avais aussi un faible pour la version de Maggie Bell.
Après ces deux ballades, elle décide de revenir au blues funk avec un poisseux ' Through the night', décoré d'un long final instrumental permettant la mise en évidence du band.
Un mot aux musiciens, adaptation de la setlist, elle enchaîne sur ' I can't stand the rain', gros succès pour Ann Peebles en 1973.
My new single is called ' Sideways' , la native de Luton nous livre une superbe lecture de la chanson composée par Citizen Cope.
'Bless my soul' en  dégouline (de soul) et on poursuit avec une autre  plage aux relents Motown, 'When we were young', il ne manquait que les cuivres.
Le torride  ' Underneath the river',  au riff de guitare ravageur, précède la dernière pièce de la playlist le midtempo collant ' Better Woman' .
Ce show pro jusqu'au moindre détail a tenu le public en haleine de bout en bout et le comique de service ne doit pas faire de gros efforts pour nous inciter à exiger un rappel.
Elle opte pour ' Say that you want me'.
T'as failli acquiescer mais tu t'es souvenu que t'étais marié.

A demain, Belle-Isle!













mardi 1 octobre 2019

Erja Lyytinen à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 29 septembre 2019

Erja Lyytinen à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 29 septembre 2019

Le premier concert de la saison à La Grande Ourse ne démarre pas  sous les meilleurs auspices, un fâcheux contretemps advient sur la route menant Erja Lyytinen,  et le crew,  vers Saint-Agathon, un pneu du van éclate à hauteur d'Avranches, il leur reste +/- 170 km à parcourir.
A 17h, le groupe n'a toujours pas accosté, le concert est prévu à 17:30'.
Erja?
While driving on the motorway, the tire exploded. Luckily the car didn't go off the road and we got to pull the car on the side. Phew!!
L'organisation dépêche un van taxi, le public, patient,  est prévenu, le concert aura bien lieu, il débutera avec un certain retard.
 A l'ouverture des portes de la salle, Melrose informe ceux qui n'avaient pas suivi et annonce, par la même occasion, que la tournée de Strange Kind of Women étant annulée, Fuzz Top, un tribute de ZZ Top, sera à l'affiche le 19 octobre.
A 18h, les rideaux s'agitent, Erja Lyytinen and band vont entamer leur set face à une bonne chambrée.
Ce sont des pros en Finlande, le soundcheck a été réduit au strict minimum et, finalement ,le délai d'attente aura été des plus raisonnables.
Tu crois qu'Erja, troublée, va effectuer un boulot de fonctionnaire mauvais coucheur, t'as tout faut, pendant 80' un sourire rayonnant ne quittera pas le visage  de la charismatique et séduisante madame, Best Guitarist 2017 lors des  European Blues Awards, reine de la slide, louée par les plus grands, Santana,  Sonny Landreth ou Joe Bonamassa.
Lors d'une interview elle glisse au journaliste... performing is like running a little marathon, very empowering but also consuming... on confirme, difficile de trouver un entertainer plus énergique que celle qui a déjà une dizaine d'albums à son actif.
Pour cette première tournée française, la playlist est axée sur le dernier né 'Another World'.
Flanquée d'une équipe soudée et performante, Kasperi Kallio: keyboards/ Hammond, Tatu Back: bass et Iiro Laitinen: drums, elle décide d'entamer le gig par ' Lover's novels' , un bluesrock incisif , a fast shuffle avoue-t-elle, extrait de 'Stolen Hearts' de 2017.
Un premier exercice solitaire furieux est suivi par un solo de claviers juteux.
Une entrée en matière brûlante ayant conquis les plus sceptiques.
Un abrégé en français pour présenter le band et narrer, sommairement ,les mésaventures du trajet, une question parlementaire...I hope you're ready for some funk blues... avant d'envoyer ' Black Ocean' , chanté à la manière de Bonnie Raitt, avec les tripes.
La plage fait plus de sept minutes, Erja nous gratifie d'une envolée lyrique à tomber par terre, ta voisine, paupières closes, de ses petits doigts singent les accords de la belle finlandaise. 
You know last year was amazing, j'ai eu l'honneur d'assurer le support de la tournée de Carlos Santana, il m'a inspiré le tourmenté  ' Hard as stone'  aux senteurs latines.
Oui, oui, Erja, on va bien, merci...
Après s'être enquis de notre santé elle attaque 'Everything is fine' un titre datant de 2008,  dans lequel elle insère ' Summertime'.
On assiste à une démonstration, prouvant que les lauriers acquis en 2017 ne sont pas usurpés.
La classe!
Dites donc, Saint-Agathon, vous êtes-vous déjà procurés ' Another World'?
Toi, Yvan, t'es le seul, shit, je compte en écouler une vingtaine après le show, this is the titletrack , pour lequel je vous emmène au pays des rennes.
'Another world' lorgne du côté du  progrock , les claviers l'attestent. 
Une amorce agressive annonce le retour vers un blues rock musclé, ' Snake in the grass', qui ouvre le plus récent album, est du genre venimeux.
Petit temps mort, un mot aux musiciens,avant d'embrayer sur un morceau acrobatique faisant appel à l'artillerie lourde, les reliques de l'église en tremblent encore.
Comme il n'y avait pas de setlist, on hésite, au UK, elle a joué  'Cherry Overdrive'.
Let's slow things down with 'Slowly burning' , le slow blues de la soirée abordant le thème de la fin d'une relation.
Les chandelles chancèlent, la maison construite together va perdre un locataire, too bad!
Des jeunes mariés dans la salle?
Euh, il y a un divorcé récent, why?
La suivante a été baptisée ' Wedding day' , la slide déménage, la speed bride se paye un voyage nuptial dans la salle, en profite pour placer ' La vie en rose' dans sa digression, puis regagne le podium pour passer la wedding gown en nous montrant qu'elle aurait pu être engagée au Crazy Horse.
Quelle nana!
Le set prend fin avec 'Rocking Chair', précédé d'une mini-leçon de finlandais.
 See you at the merch... 

Et le rappel?
Get on board, everybody, laissez les bagages sur le quai, on vous joue 'People get ready' de Curtis Mayfield and The Impressions.
Le 3 octobre à Wattrelos!