vendredi 30 novembre 2018

Cali chante Léo Ferré au Quai des Rêves à Lamballe, le 29 novembre 2018

Cali chante Léo Ferré au Quai des Rêves à Lamballe, le 29 novembre 2018

Cali, il y a une dizaine de jours:
La tournée "Cali chante Léo Ferré" plonge vers ses dernières dates...
avec vous j'espère...
Je vous embrasse.
Cali

On vient, Bruno, tiens- nous une place!
Si la magnifique salle ' Le Quai des Rêves' n'affichait pas COMPLET pour la venue du chanteur des Pyrénées - Orientales, on n' en était pas loin !
Etonnamment peu de jeunes  au rendez-vous, mais pas mal de spectateurs ayant eu le bonheur de croiser, un jour, il y a longtemps, Léo Ferré sur une scène.
Fameux défi que de s'attaquer au répertoire de celui qui aurait eu 100 ans le mercredi 24 août 2016, Cali ose tout!
L'album, une réussite, compte 16 chansons, le tour de chant, un triomphe, bien plus, pendant deux heures la salle a vibré, versé quelques larmes, chanté, hurlé, dansé, ri et applaudi à tout rompre lors du spectacle proposé par les trois protagonistes, ayant investi une scène sobrement décorée.

20:30', après un bref sermon d'introduction proposé par une administratrice du complexe culturel... photos et vidéos à proscrire.....le théâtre est plongé dans l'obscurité, la voix du fils du directeur du personnel du casino de Monte-Carlo jaillit sur bande... elle récite le fameux  'Préface' , un texte démantelant la poésie contemporaine, on était en 1956!
De l'ombre surgissent les musiciens, Augustin Charnet ( ex Kid Wise, vu au BSF en 2015)  aux claviers, piano, synthé et Miky Biky ( Michael Ponton), de Dionysos, aux guitares.
Ils ne sont que deux, ils abattent le boulot d'un orchestre symphonique.
Cali, légèrement épaissi, les suit pour entamer ' C'est extra'. 
La voix est sobre, juste, belle, Bruno Caliciuri oublie  Cali pour un instant, il vit le texte, seule la gestuelle rock rappelle le personnage adulé par la jeunesse.
Le trio enchaîne sur une comptine, 'L'enfance', Ferré pouvait faire dans l'intime!
C'est l'heure des salutations, avec l'accent catalan.. Bonsoir tout le monde... il envoie '20 ans' .
Cali rugit, Augustin se lâche, Lamballe bat des mains, ça bouge sur les gradins, Cali explose.
Tout le monde a saisi que ce concert ne sera pas banal!
Le calme revient avec ' La mélancolie'... c'est quoi?
Garbo dans la Reine Christine, c'est un chimpanzé au zoo d'Anvers... 
Regarde la pochette de l'album, Ferré et les chimpanzés c'était quelque chose, avec sa femme, il avait adopté un bébé chimpanzé, Pépée, auquel il a dédié une chanson, non reprise ce soir!
Miky, tu as été brillant, viens, je te bise!
Lorsque Ferré a écrit ' Ils ont voté' , il n'avait pas connu Giscard, Sarkozy, Hollande ou Macron, c'est assurément un des titres ayant contribué à le cataloguer Anar, la chanson, en 2018 garde tout son sens, Cali est venu serrer la main du quidam qui a poussé 'les gilets jaunes' aux termes du pamphlet.
Ferré et la Bretagne, l' îlot du Guesclin, Cali et ses copains y sont passés, en pèlerinage, ce soir il dédie ' Ni Dieu, ni Maître' à son paternel, doté d'un faciès à la Lino Ventura, c'est lui qui a fait connaître Léo Ferré à son rejeton, Ferré, un poète qui pouvait rocker ferme, cf. ses concerts avec Zoo.
'Les anarchistes' portés par un piano Chopin nous renvoient vers les barricades, en 68, c'était en mai!
La suivante, ' Les étrangers', illustre une autre tranche de vie de Léo, il  philosophe, en vadrouille avec ses copains, dont Lochu, il évoque à nouveau, la Bretagne, ...Quand la mer se ramène avec des étrangers
En Bretagne y a toujours la crêperie d'à côté
Et un marin qui t'file une bonne crêpe en ciment
Tellement il y a fourré des tonnes de sentiments...
Cali termine prostré, l'orage gronde!
 Si 'Thank you, Satan' démarre en mode larghetto, le morceau libertaire se métamorphose en rock démoniaque. Cali se permet une gestuelle pelvienne à faire pâlir Elvis.
Debout, Lamballe, debout....
Un des clous de la soirée sera ce 'Jolie Môme' presque punk, Lamballe s'emballe, Cali escalade trois rangées de fauteuils pour entamer un tango endiablé avec une locale pas bancale.
Cali,  comme le Perrier, c'est fou!
Un silence, une bande, Ferré récite  ' La solitude'  , le trio enchaîne sur 'Les poètes', récité par un chanteur concentré, un fond musical Einstürzende Neubauten se greffe sur le texte, l'effet est géant.
' La mémoire et la mer' dont les choeurs sont assurés par Miky et Augustin, précède un exercice en solitaire.
Luc, la bonne à tout faire, refile une guitare sèche au Catalan qui cabotine, évoque un concert parisien de Ferré, concert qu'il a manqué alors qu'il était dans la Ville Lumière, une dame y était, elle se souvient avoir pleuré, Ferré pleurait aussi, Cali lui refile le micro, lui fait l'accolade, puis propose 'Paris je ne t'aime plus'.
Retour des musiciens, on embarque tous sur 'Le bateau espagnol', direction l'Amérique.
'Le flamenco de Paris' est précédé par une amorce cathédrale, digne de Notre-Dame, Cali y introduit 'La Muerte'. Picasso, Franco, La Phalange, des flashes t'éblouissent!
Après les taureaux, le sang, les atrocités, il faut revenir à la quiétude et c'est le tendre 'Avec le temps' qui achève un concert sans failles.
Cali s'éclipse, tête baissée, suivi par ses compagnons.

La salle est debout.
Ils reviennent pour proposer 'L'âge d'or', un morceau après lequel le funambule décide de présenter de manière cocasse toute l'équipe technique.
Il est disert, ce soir, nous narre l'anecdote de cette dame de  Sarreguemines ( c'est en Islande, ha, ha ) qui lui reproche de ne pas avoir interprété le tube.
Quel tube, très chère?
'Le Sud'.
Nous ne chanterons pas 'Le Sud', ce soir, Nino,  mais 'Richard'.
Richard de Ferré c'est un peu le Jef de Jacques Brel, c'est un mec bien, un peu triste!
Très en verve, Cali propose un troisième bis, le phénoménal 'L'affiche rouge', un texte d'Aragon mis en musique par Léo Ferré.
Nous étions des centaines à avoir la gorge serrée, ta voisine a versé quelques larmes, la dame assise devant toi hoquetait d'émotion.
On ne va pas se quitter ainsi, l'artiste ramasse un recueil et nous lit le poème 'Lorsque tu me liras' que Ferré avait écrit pour sa femme.
Cali cède le relais à Léo qui termine la lecture tandis que le trio se dirige vers les coulisses.

A Lamballe ce fut magistral, on imagine à peine ce que cela va donner à Perpignan, le 5 décembre!







Mélanie De Biasio à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le 28 novembre 2018

Mélanie De Biasio à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le 28 novembre 2018

Après l'apéritif  Jazz au Bar avec Félix Masson, Quentin Féron, Yves Alves et Nicolas Royet, les clients se rendent vers Le Théâtre Louis Guilloux où Mélanie De Biasio est attendue à 20:30.


' Lilies' le quatrième album de la Carolingienne est sorti fin 2017, mais la tournée doit se poursuivre jusqu'en mai 2019.
Comme ses prédécesseurs, 'Lilies' a été salué comme un album majeur, les éloges n'ont cessé de pleuvoir, on a lu...une beauté qui dépasse l'entendement ou un disque saisissant de beauté, aux tonalités sombres, mais jamais désespéré, encore  een erg eigenzinnig album waarmee De Biasio  het bewijs levert van integriteit en een artistiek rijpingsproces et  nine jewels of noir glamour....
Tu sais, pour l'avoir vécu  sur scène, que  celle qui a glané  le prix du Meilleur Auteur/Compositeur au MIA's Award en 2017 n'est pas du genre expansif, tout est question de climats, de pudeur, d'émotions, de vertiges, son univers musical, sa voix, sa flûte, sa gestuelle de ballerine féline, tout contribue à te laisser en tête à tête avec ta conscience et ton âme.
Tu l'avais vue accompagnée par Dré Pallemaerts, Pascal Mohy et Pascal Paulus, ce soir ses complices ont pour nom Aarich Jespers, batterie/ Axel Gilain, contrebasse, guitare et Matthieu Vandenabeele , piano, claviers.

L'élément masculin se présente en avant-garde, suivi de près par Mélanie, de noir vêtue, armée de sa flûte traversière.
Elle demeure plantée comme un piquet pendant l'amorce au piano, sur laquelle se greffe les notes plaintives de la contrebasse frôlée par un archet, elle s'approche du micro pour murmurer ' Blue', une plage bluesy extraite de son premier album, 'A stomach is burning'.
Et c'est ton estomac qui se noue, la voix est précieuse, précise et sensuelle, elle évoque les plus grandes, la Lady who sings the blues ou Nina Simone.
Sans prévenir, elle a embrayé sur le fragile  'Let me love you' , des frôlements proches du trip hop créent une ambiance étrange, elle halète, le ton monte, le rondo s'emballe, Mélanie virevolte telle la fée Clochette en jouant de sa flûte, à l'arrière Axel assure les choeurs.
Saint-Brieuc retient son souffle.
Pour 'Brother', Axel Gilain a ramassé une guitare, l'orchestration reste minimale, le blues, lent, martial, ensorcelle.
Après avoir coincé le micro entre les genoux, Circé déambule en jouant de son instrument fétiche, 'Gold Junkies' est sur les rails, elle se retrouve à genoux, ton cerveau imagine catwoman, souple, dangereuse, we're digging deeper, we're digging deep...c'est dans ton cerveau qu'elle creuse, il va exploser, c'est intenable!
Elles sont belles les fleurs de lys, les 'Lilies' de Mélanie De Biasio par contre semblent vénéneuses, tu les verrais bien , quasi fanées,  sur la tombe de Jim Morrison  ces fleurs d'un blanc devenu  terne.
'Afro Blue' de Mongo Santamaria reçoit un traitement hypnotisant, mixant trip hop et valse tribale.
Elle ponctue la plage d'un timide merci, ses premiers mots à l'adresse du public, avant d'attaquer un majestueux  'All my worlds',  parsemé de vocalises impressionnantes.
Ton épiderme est parcouru par de nouveaux  frissons.
Après avoir bu une gorgée d'eau, elle fait un signe à Matthieu, vas-y, il ébauche le céleste  'Your freedom is the end of me'.
Une flûte et des bruitages aquatiques décorent 'And my heart goes on' , un spoken-word  jazzy proche de Carla Bley.
Présentation des musiciens avant le plus ancien 'One time', un titre poignant et visionnaire...you're gonna leave me someday for another one... Billie Holiday, encore, apparaît en filigrane.
L'instrumentation était sobre jusqu'ici, elle devient économe avec la plage suivante, un gospel basé sur de timides fingersnaps et quelques shakers secoués par le guitariste.
'The flow' reçoit un traitement  Blue Note dont la chaleur moite se rapproche de 'Fever'.
'Sweet  darling pain' suscite des images de David Eugene Edwards, un autre artiste passablement habité, après cette plage sombre, la flûtiste se permet une fantaisie en venant frapper une cymbale du plat de la main, pour enchaîner sur un apocalyptique  'No deal' qui termine un concert exaltant.

Elle revient, flanquée de son extraordinaire trio, précise qu'il n'y a pas d'arrangements fixes pour les morceaux joués, ils improvisent chaque soir au gré de leurs envies, puis décide d'envoyer en si bémol 'I'm gonna leave you', la chanson de rupture  définitive.

Le charme De Biasio a à nouveau  oeuvré, public conquis, à une ou deux exceptions près...
Encore deux concerts en 2018, le premier décembre à Elancourt, le 8, chez elle, à Charleroi.

 



jeudi 29 novembre 2018

Jazz au Bar avec Félix Masson, Quentin Féron, Yves Alves et Nicolas Royet à La Passerelle Saint-Brieuc, le 28 novembre 2018

Jazz au Bar avec Félix Masson, Quentin Féron, Yves Alves et Nicolas Royet à  La Passerelle Saint-Brieuc, le 28 novembre 2018

Avant le concert de Mélanie De Biasio, prévu à 20:30 au Théâtre Le Guilloux, la plus vaste salle du complexe briochin, La Passerelle propose un apéro jazz  se déroulant au forum, l'entrée est gratuite. Les auditeurs peuvent assister à la prestation des étudiants  du département Jazz du Conservatoire de Saint-Brieuc depuis le bar, tout en sirotant un liquide au choix et/ou en grignotant un en-cas léger.
Le programme signalait un trio: Félix Masson ( basse) , Quentin Féron ( drums) , Yves la casquette Alves ( guitare), ils étaient quatre, un saxophoniste traînait dans le coin, probablement Nicolas Royet, ils l'ont embrigadé pour nous proposer un répertoire jazz made in Trump's land, parenthèse, les plages ont été composées avant l'ère de celui qui est très fier de son attribut capillaire.

Après un travail initial du sax, la guitare entre en jeu et quand la basse et la batterie arrivent en renfort, 'Straight no chaser' de Thelonious Monk , un blues en si bé mol, atteint une vitesse de croisière régulière.
Le moteur tourne à merveille, après un bref solo de batterie, le thème est repris, puis interrompu  pour une fugace  échappée de la basse et expirer sur des mesures finales exécutées à quatre.
Ton encéphale t'envoie un signal, t'as déjà croisé ce jeune et talentueux batteur...ah, oui, au sein de The Iving  et, il y a quelques mois, au même endroit comme membre de Mad Moods.
Et les autres, interroges-tu!
Félix Masson joue avec le groupe Chasing Bone qui chasse en milieu punk jazz/avant-garde, Yves Alves s'est retrouvé chez Dernier Cri, des gens aimant Ornette Coleman, Nicolas souffle chez Haoji ou Funk'Eleven, bref, ces jeunes gens ne chôment pas et n'ont pas besoin de traverser la rue.
Avec 'Invitation', les clients du bar héritent d'un nouveau standard présenté sous un pli soigné.
Avant d'attaquer la troisième salve, les intervenants s'autorisent un conciliabule secret, ils décident que c'est Félix qui entamera la délicate ballade 'Someday'.
Le sax se retrouve au repos forcé pendant les premiers chapitres de la composition, il viendra rejoindre ses frères d'armes pour terminer la romance.
Le rôle dévolu à Nicolas pendant ' Stella by starlight' sera plus significatif, l'ombre de Stan Getz planait au dessus de Saint-Brieuc.
La casquette déclare, les deux suivantes seront interprétées en formule trio, Nico peut aller boire un coup.
Pas de titres mentionnés, le premier morceau aux teintes brésiliennes groovait de façon désinvolte, le suivant, un air connu que, dans ton ignorance crasse, tu n'as pu identifier, alternait jeu discret et mouvements élégants.
La dernière flèche, 'Recorder me' de Joe Henderson, voit le retour du saxophone.
Elle boucle un set agréable, donné par une équipe prometteuse, il leur suffit d'opter pour un nom de baptême heureux.

Au pas de course vers la grande salle, déjà bien garnie!

Listener à L'Atelier 210, Etterbeek, le 28 novembre 2018

Listener à L'Atelier 210, Etterbeek, le 28 novembre 2018

Une fin novembre riche en concerts à L'Atelier 210, Florian Hexagen a assisté à la prestation de Listener ce 28 novembre.

On a lu: Listener is listed (or ranked) 2 on the list The Best Spoken Word Artists.
Listener confirme: We are a talk music band from the USA. Come see us at a show, or give our music a listen (or other stuff too, we are open to ideas on what to do).
Dernier album:  Being Empty : Being Filled (Tangled Talk Records/Sounds of Subterrania, 2018).

Tournée  européenne, une seule date belge, le 28 novembre à l'Atelier 210

7 Nov - Leipzig, DE (Conne Island)
8 Nov - Hannover, DE (Bei Chez Heinz)
9 Nov - Gothenurg, SE (Sekten)
10 Nov - Copenhagen, DK (Sorte Firkant Fest)
11 Nov - Kiel, DE (Hansa 48)
12 Nov - Groningen, NL (Simplon)
13 Nov - Cologne, DE (Subway)
14 Nov - Paris, FR (L'Espace B)
15 Nov - Freiburg, DE (White Rabbit)
16 Nov - Aarau, CH (Kiff)
18 Nov - Den Haag, NL (Paard Cafe)
19 Nov - Southhampton, UK (Joiners)
20 Nov - London, UK (Borderline)
21 Nov - Nottingham, UK (Bodega)
22 Nov - Manchester, UK (Soup Kitchen)
23 Nov - Cardiff, UK (Clwb Ifor Bach)
24 Nov - Glasgow, UK (Stereo)
25 Nov - Darwen, UK (Sunbird Records)
26 Nov - Canterbury, UK (UCA Bar)
27 Nov - Rennes, FR (Le Bistro De La Cite)
28 Nov - Bruxelles, BE (Atelier 210)
30 Nov - Nuremberg, DE (Muz)
1 Dec - Trier, DE (Ex-Haus)
4 Dec - St. Petersburg, RU (Serdce)
5 Dec - Moscow, RU (Model T)


Raconte, Fabian:

listener à l'Atelier 210 hier soir = de l'amour en barres. Pas besoin d'en rajouter plus, il faut absolument aller les voir sur cette tournée, basée principalement sur "Being Empty : Being Filled", leur excellent dernier album sorti en début d'année. Après, attendez-vous aussi à quelques anciennes perles jouées du type "Wooden Heart", qui fait toujours autant de bien à l'âme. En conclusion, chaque concert de Listener devrait être remboursé par la sécu!

lundi 26 novembre 2018

Hélène Thauvin à La Salle des Fêtes de Pléhédel le 25 novembre 2018

Hélène Thauvin à La Salle des Fêtes de Pléhédel le 25 novembre 2018


Pour terminer un week-end dense, ayant débuté par  la pièce  "Les blanchisseuses du quai Javel" à La Sirène de Paimpol, avant de se taper le  salon du livre Breizh Littéraplume au Manoir de La Noé Verte à Lanloup, avec Madame et CriCri, tu mets le cap sur la Salle des Fêtes de Pléhédel qui accueille, sous les auspices des amis de la bibliothèque, la chanteuse locale Hélène Thauvin.
Celle qui a failli rendre Aphrodite jalouse ne fait plus partie d' Acoustic Ladyland,  elle a  entamé un périple en solitaire et en français.
Secondée par l'inimitable Laurence Meillarec, Léa pour les initiés, qui à chaque 22 du mois se tapent une autre salle des fêtes, celle de Trémeven, pour assister aux fameuses veillées où les moins pusillanimes montent sur les planches pour chanter, narrer une histoire, réciter un poème, jouer un sketch, montrer un talent naissant d'instrumentiste ou de danseur, pas forcément burlesque, ni Chippendale, Léa accompagne tout ce beau monde au piano.
Les plus anciens l'ont vue aux côtés de  Glenmor ou reprendre le répertoire de la Môme Edith.
Le troisième luron en jupon se nomme Manuelle Campos, auteur, musicienne, chanteuse, que Mademoiselle Thauvin a contacté pour lui écrire des textes sur mesure, convenant insolemment à sa voix rayonnante.

Léa prend place derrière un piano poussiéreux, ouvre le set façon music-hall, sans boa et chinchillas, avant de voir apparaître Hélène, dont la chevelure de jais est ornée d' un resplendissant camélia, on est à peu près certain qu'il ne s'agissait pas d'un géranium, qui attaque 'Station thermale blues', la plage ayant qualifié son tour de chant.
Le timbre est lumineux, le jeu de Léa judicieux, déjà les aborigènes et immigrés ont compris qu'ils n'ont pas devant eux un duo de comiques troupiers.
Inévitablement ton cortex t'envoie des signaux tentant d'établir des parallèles et te propose Isabelle Mayereau ( qu'est-elle devenue?) ou Jeanne-Marie Sens, et comme il y a le terme ' blues' dans l'intitulé de ce premier extrait, il ose Patricia Kaas.
'Atlantide' mythe ou légende?
Ce beau texte, poétique, truffé de pierres fines, brille de mille feux, il est suivi par 'Citadelle', non moins métaphorique.
L'intimiste ' Je me ferai' a été écrit par une fille de Manuelle Campos , il est suivi par un morceau leste, proche du ragtime,  baptisé 'L'escalier du soir'.
Pour apaiser ses petits doigts,  endoloris par cette cavalcade, Léa amorce 'Patience', un nocturne évoquant certaines chansons de Serge Lama.
Non, Hélène, 'Migrant-e' ne s'appelle plus ainsi, je l'ai renommé 'Yareck'.
Why?
Léa est la seule à pouvoir clarifier ta question, tu veux son numéro de portable?
Le duo enchaîne sur un second titre composé par Sylvie Campos, 'Si tu pars'.
Tu le refiles à Zaz et le morceau fait un carton interplanétaire!
Interlude, la pianiste va vous lire un texte, il sera suivi d'une berceuse.
' La dame blanche' est moins scabreux que  'Banana Split' et ' C'est l'hiver' sent les bûches qui crépitent.
Laurence se redresse, courroucée, c'est toi, gamin, qui fais rouler cette pièce de monnaie sur le plancher, ça m'agace furieusement, fais gaffe à la fessée, morpion!
Revenue derrière les blanches et les noires, elle nous invite dans le Berliet.
Le 'Camion'  file sur la départementale, le chauffeur ne distingue plus la route, il rêve et pense à elle.
La force suggestive des textes de Mrs Campos est incontestable, les talents combinés de la pianiste et de l'interprète émerveillent, tout Pléhédel succombe.
Après 'Les colliers bleus' , l'équipage nous propose une virée sur la Méditerranée, ' Punky Blues'.
Dis, Manuelle, t'as vu des punks à Toulon? ..... oui, une punkette triste au travers du hublot d'un  voilier pourri, elle avait l'air morose.
On retrouve la mélancolie sucrée de certains Laurent Voulzy dans cette mélodie harmonieuse et lisse comme les flots baignant La Ciotat, le soir, en été.
' Maggy' c'est pas une junkette, c'est une nana qui régnait sur les hommes comme Néron régnait sur Rome.
Et elle nichait où, Maggie?
Dans un bouge à Paris, à l'époque d'Arsène Lupin.
Musicalement, t'es plus proche du soundtrack des Aristochats que de 'Maggie May'.
Un blues, les gens?
' Sur le bord de la Manche', du blues façon Tom Waits ou Michel Jonasz pour rester de ce côté des mers.
Retour sur le bitume  avec 'Dernier virage' et toujours des rêveries nocturnes avant de grimper sur la péniche pour 'Derrière l'écluse' qui, Dieu seul  sait pourquoi, t'envoie des images de Christian Barbier, l'Homme de Picardie,  sur l'écran cérébral.
 Cette valse évoque, également, l'univers de Pierre Bachelet
Le voyage se termine dans les airs,  ' Les Oiseaux'  ne t'envoient aucune scène du film d'Alfred, mais se jouent en fa dièse.
Faut que je retrouve le riff, annonce Léa, en pensant à Taounate.
Brève hésitation avant l'envol!

Présentation des artistes et de de l'auteur des compositions avant le bis inéluctable, une version alternative de 'Station thermale blues' voyant Manuelle Campos rejoindre sa copine Léa pour les choeurs.

Non, ce n''est pas du Vittel qu'on a bu après le concert!

 








samedi 24 novembre 2018

Les Canards À l'Orange à l'Hôtel Bar Boutik Le Saint-Yves à Tréguier, le 23 novembre 2018

Les Canards À l'Orange à l'Hôtel Bar Boutik Le Saint-Yves à Tréguier, le 23 novembre 2018

Dans le cadre du Festival Culture Bar-Bars ( 16è édition), se déroulant les 22, 23, 24 novembre sur tout le territoire, dirigé du haut d'une tour d'ivoire par un despote mal éclairé, l'Hôtel Saint-Yves de Tréguier accueille une phalange de macreuses carburant au Cointreau: Les Canards à l'Orange.
En 2012, les pieds palmés ont décidé de quitter  leur habitat marécageux pour fouler les scènes du Trégor et interpréter un répertoire roots, emprunté à leurs cousins nichant outre-Atlantique.
Nos plongeurs, dépourvus de nageoires en caoutchouc, arborent, tous, une magnifique cravate aux couleurs de l'équipe nationale des Pays-Bas, l'ornement se portant sur une  chemise pouvant feindre une appartenance à la Milizia Volontaria per la Sicurezza Nazionale.
Comme les trois mousquetaires, les cancaneurs sont quatre, tu oublies Riri, Fifi, Loulou et Donald, une gazette locale les a identifiés comme étant   Yann Adam: chant, guitare, harmonica/ Mark André: batterie/ Jean-Luc Urieta ( basse cinq cordes) et Michel Brisson ( lead gt).

Après un bonsoir poli, les colverts passés à l'orange, nous emmènent faire la connaissance d'un agneau ayant appartenu à la petite Marie, ' Mary had a little lamb', un cheval de bataille que le regretté Stevie Ray avait emprunté à Buddy Guy.
Toujours en ajustement blues, l'escouade s'attaque au ' Before you accuse me' de Bo Diddley, qu'Eric Clapton a enregistré au moins quatre fois.
Ces canards sont loin d'être des manches, les deux guitaristes excellent dans la twelve-bar blues progression et la rythmique affermit l'assemblage, les pointilleux peuvent sourire à l'accent Frenchie , so sexy quand il s'agit d'Isabelle Huppert, de Yann Duck, les autres s'en balancent.
L'inévitable 'Hoochie Coochie Man' est précédé d'une anecdote destinée aux non-initiés, les Stones et le magazine Rolling Stone ont choisi leur identité d'après un autre titre de McKinley Morganfield, plus connu sous le patronyme Muddy Waters, un mec qui ne connaît probablement pas ' La gadoue' ni dans la version de Petula, ni dans celle de Jane.
'Don't Let Me Be Misunderstood' de Nina Simone restera pour toi un hymne immortel attaché aux Animals.
Eric Burdon, quelle bête!
C'est toujours un plaisir de réentendre cette pépite, même si le rendu des canards était bien sage en comparaison du feeling dégagé par les représentants du British Blues Boom.
Virage rock avec la bombe d'Otis Redding 'Mr Pitiful', la température vient de monter d'un cran.
Avec 'Shadow on my door', on a droit à un premier couplet sortant des sentiers (re)battus, merci les canards!
Un guitariste appliqué, un batteur, passablement déplumé et polisson, un bassiste sobre et un chanteur concentré, les duveteux se débrouillent plutôt pas mal, le bar apprécie et se fait entendre.
Après 'Oh Pretty Woman'  d'Albert King, qu'une certaine Brigitte, aucun lien avec le petit Emmanuel, ni avec Julia Roberts, a pris pour un portrait de son physique flatteur, un comique, pas déshydraté, se manifeste, bruyamment, pour encourager les potes de Daffy Duck.
C'est l'heure d'enfiler les bottes, 'These boots are made for walking' t'a laissé sur ta faim, il manquait la formule finale, are you ready boots, start walking...
Oui 'I put a spell on you'  de Screamin Jay Hawkins était au répertoire de Nina Simone, et l'adaptation de Nicoletta, tu connais?
Le lundi n'est pas toujours au soleil, 'Stormy Monday' de T-Bone Walker nous le rappelle.
Tu t'en vas, Brigitte?
Oui, désolée, la messe!
Les canards embrayent sur 'Little red rooster' qui par l'accent ressemblait plus à du poulet rôti qu'à du coq au vin.
La slide et le dobro sauvent la bestiole qui chante cock-a-doodle-do.
Avant la pause syndicale, le Chicago blues suintant  ' Just your fool', que les Rolling Stones ont emprunté à Buddy Johnson, termine en beauté la première mi-temps.

Set 2.
Comme l'ineffable batteur est fan de country on ouvre par 'Call me the breeze' de JJ Cale.
Il m'a prêté une cowbell pour occuper mes doigts pendant 'Green River' du Creedence et pour vous prouver notre éclectisme, on vous propose  'Bensonhurst Blues', un cabaret/tango blues ayant cartonné dans la version d'Oscar Benton, qui tous les ans offre des pralines à Alain Delon.
Après le crooning on revient à l'electric e blues  avec 'All your love' d'Otis Rush, plus connu dans l'exposé de  John Mayall et de ses Bluesbreakers ( Eric Clapton à la gratte, à l'époque).
Mesdames, messieurs, à vous de deviner titre et interprète de la suivante!
Eh, oui, AC/DC peut sonner bluesy, 'Ride on' en est l'illustration!
Retour de l'harmonica et du dobro pour "If I Had Possession Over Judgment Day' de Robert Johnson, puis on ne quitte pas  le Delta pour 'The thrill is gone'.
Yann et Michel alternent lead et rythmique,  si pour BB King il n'y a plus de frissons, les fans locaux frémissent de bonheur.
Stax Records à l'honneur avec Eddie Floyd  et son 'Knock on wood' avant le numéro comique de Mark Duck qui a réussi à faire douter Michel obligé de se taper par deux fois l'intro de 'Got my mojo working".
Des requêtes, braves gens?
' La danse des canards'
Refusé, tout comme Lara Fabian, Céline Dion et Mireille Mathieu..
On continue avec 'Pride and Joy' un nouveau SRV pour terminer par la bombe de Wilson Pickett ' Mustang Sally'.
Oui, c'est un  titre repris dans The Commitments!


 Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages.... d'accord pour un  bis après vous avoir expliqué ce qu'est un diddley bow, on refait 'Before you accuse me' puis on se cherche un bon avocat!








jeudi 22 novembre 2018

Chaleur de novembre nuit fort et cause de bien des gens la mort....Francis Lai, Hugh McDowell, Dave Castillo, Alec Finn, Roy Bailey, Trevor McNaughton, Al James, Eddie C. Campbell, Paul Butterworth, Devin Lima

Francis Lai, le responsable des bandes sons d' 'Un homme et une femme' ou de  'Love Story' est décédé le 7 novembre, il avait 86 ans.
L'ancien accordéoniste d'Edith Piaf a non seulement composé des musiques de film pour de grands réalisateurs (Terence Young, Jean Delannoy, René Clément, Arthur Hiller, Christian-Jaque ou Henri Verneuil...) mais a également signé des chansons pour des interprètes aussi illustres qu' Yves Montand, Dalida, Nicoletta, Johnny Hallyday, Serge Reggiani, Petula Clark ou Fabienne Thibeault.

 Hugh McDowell, violoncelliste d'Electric Light Orchestra, est décédé le 6 novembre à l'âge de 65 ans.
Membre fondateur d'ELO, il le quitte  en compagnie de Roy Wood afin de démarrer Wizzard, pour lequel il joue du cello et du moog.
En 1973, il réintègre ELO jusqu'en 1979.
Il rejoint Bev Bevan sur scène lorsque celui-ci relance le groupe en 1989 sous l'intitulé ELO Part II.
Hugh a également brièvement fait partie de Radio Stars, de l'orchestre de chambre de George W. Welch, de l' Harmonie Band, de Quorum ou du Cornelius Cardew Ensemble.
Plus récemment il avait collaboré avec Saint Etienne et Asia.

Le batteur  Dave Castillo a fait partie des groupes de heavy metal Deceased  et October 31, il s'est noyé le 12 novembre.

Alec Finn, membre fondateur du folk band  De Dannan, est décédé le 16 novembre.
He  was famous for his unique style of accompaniment on the bouzouki, se souviennent les gens qui l'ont vu sur scène.
A la dissolution du groupe en 2003, Alec  s'approprie ( légalement) du nom du groupe et entre en conflit avec Frankie Gavin,  ce qui ne l'empêche pas de tourner avec Eleanor Shanley aux vocals, c'est ce groupe que tu avais croisé au Gooikoorts 2014.

 Le folk singer Roy Bailey est parti le 20 novembre, celui qui commença sa carrière comme membre d'un obscur skiffle group rejoint The Three City Four, considéré comme un supergroupe folk à la fin des années 60, il comprenait notamment Martin Carthy (guitar) et  Leon Rosselson (vocals, guitar).
En 1971, Roy sort un premier album  solo, plus de 20 autres enregistrements le suivront.
Le dernier album du protest singer  "Live At Towersey Festival 2015" est sorti en 2016.

 Singer Trevor McNaughton, founder of the legendary Rock Steady group The Melodians, has died in Florida on November 20.
Il s'agissait du dernier membre fondateur du groupe de Kingston après les disparitions de Brent Dowe et Tony Brevett.
S'il fallait pointer deux tubes des Melodians, on doit avancer  "Rivers Of Babylon" ou "Sweet Sensation".

Al James was one of Showaddywaddy's founder members.
Le bassiste, né  Geoffrey Betts, est mort le 16 novembre.
Showaddywaddy: c'est 10 top ten singles au UK, dont 'Three steps to heaven', 'Hey Rock'n'Roll' , 'Under the moon of love' ou 'I wonder why'.
En 2018 le groupe tourne toujours avec deux membres du début, Romeo  Challenger et Rod Deas.
Al avait quitté le combo de Leicester en 2008.

La Chicago blues scene vient de perdre  Eddie C. Campbell, un guitariste qui avait fait ses armes aux côtés de Howlin' Wolf, Little Walter, Little Johnny Taylor, Jimmy Reed ou Willie Dixon.
Eddie avait vécu pendant une dizaine d'années en Europe avant de regagner Chicago à la fin des nineties.
' Spider Eating Preacher', de 2012, est son dernier album.

  Paul Butterworth, le guitariste de Metal Mirror, un heavy metal band londonien, est décédé le 15 novembre, victime d'une crise cardiaque.
Le groupe catalogué comme faisant partie de la new wave of British heavy metal n'aura sorti qu'un seul ( full)  album studio 'Vodka Hell and Angels'.

Devin Lima du groupe LFO ( Lyte Funkie Ones) est mort à l'âge de 41 ans.
Le chanteur souffrait d'un cancer depuis octobre 2017.
Le groupe de pop/hip hop, qui avait repris le flambeau en juillet 2017, avait déjà perdu son lead singer Rich Cronin en 2010.


lundi 19 novembre 2018

Double Casquette Swing à La Salle des Fêtes d'Yffiniac le 18 novembre 2018

Double Casquette Swing à La Salle des Fêtes d'Yffiniac le 18 novembre 2018

A l'occasion de la Fête des Chocards, se déroulant à Yffiniac du 17 au 25 novembre, le comité d'animations de la riante cité armoricaine a invité  le groupe Double Casquette Swing à se produire dans la salle municipale, le dimanche 18 novembre.
Tandis que les gilets jaunes poursuivent leurs actions de blocage de routes ou les opérations escargot, entamées la veille ( merci à eux, la N12 n'a jamais été aussi fluide), les réjouissances se poursuivent dans la ville ayant vu naître Le Blaireau.


La prestation de  Double Casquette Swing doit débuter à 15h30, le timing sera respecté.
Le swing band rennais, composé de Иван Јоновиц ( alias Ivan Jonovic), contrebasse, chant/  Joseph le Nair de la guerre, trompette, chant/ Marie-Amélie Vivier ( baptisée Josette par les casquettes mâles) , chant, violon, facéties diverses et Léon le Nair ( le frère du père Joseph) chant, guitare et remontrances aux candidats photographes, était ponctuel, au rendez-vous.
Un invisible bat des mains pour annoncer le début de l'office, la contrebasse se pointe et amorce un laïus épuré, la guitare le suit, entre en action et présente le petit-fils, non reconnu, de Chet Baker, la dernière à se présenter est Marie-Amélie/Josette, comme elle ne fait rien comme le commun des mortels, elle rejoint ses compagnons en traversant la salle tout en brutalisant une casserole.
La jeune fille adopte un accent ridicoule et explique le pourquoi de la marmite.. ze zante comme oune cassérole... le ton est donné, les rigoristes vont maugréer.
Après la présentation rapeuse, le quartet attaque 'Mood Indigo' du Duke, quatre voix harmonieuses  susurrent le standard jazz, la trompette fait merveille, la guitare cabriole, la contrebasse assure la rythmique.
Derrière toi Ella a murmuré, not bad for Frenchies!
Direction la Nouvelle-Orléans pour ' I'm Crazy 'Bout My Baby (And My Baby's Crazy 'Bout Me)'.
Trompette calfeutrée, guitare  ciselée, du doigté, de la légèreté, du swing gracieux ( la voix sucrée de Miss Vivier qui contrebalance le ton Louis Armstrong du père Léon).
On déterre un titre enfumé de 1949, 'Si j'étais une cigarette' ( Eliane Embrun), un voisin  parle de se muer en cendrier, il est vrai qu'elle est séduisante Marie-Amélie/Josette qui décide de nous narrer avec sa gouaille toute moscovite l'histoire de Marcel, un gars amoureux.
Le Hot Club de Rennes nous balance sa version, fringante,  des 'Yeux Noirs' , le classique de la musique tzigane.
C'est pas Jacques qui, un jour, a poussé  'Chauffe, Marcel'?
Ivan le terrible va vous chanter un petit air de sa composition, 'Soleil bleu' avant de traverser l'Atlantique pour remanier à notre sauce le 'Toxic' de la mère Britney.
Caricatural et drôlement divertissant... we gotta founk it up, yeah!
M'en vais fumer une Lucky Strike avec Colette, tu m'accompagnes, Yvan, on laisse les frangins en famille.
Ces adeptes du Muppet Show se fendent d'une version iconoclaste irrésistible de 'J'attendrai'.
Jean-Claude, un mec de l'organisation, aime le pinard, il vient de passer une commande de Beaujolais nouveau, 'Royal Tanin' lui est dédié.
Du coup tu te souviens avoir croisé la jolie Marie-Amélie au sein du duo Les Sales Gosses, cette chanson viticole, l'hymne des A A,  t'avait marqué.
'Sweet Sue, Just you' permet, une nouvelle fois, la mise en évidence du jeu de guitare racé de Léon.
Après un interlude comique, la troupe propose ' Old fashioned love' en mode a capella.
Les Texas Playboys ou les Casquettes de Rennes: même combat!
' Premier round' un rap/slam/swing/ tous dans le ring, est une composition signée par le  poids welter Léon Le Nair, les sparring partners l'accompagnent en beatboxing.
Mesdames, Messieurs, il est l'heure d'accomplir sous vos yeux ébahis 'L'exploit', il nous faut des bonnets de bain, parenthèse toute reproduction photographique est proscrite, t'as compris, toi, range ton jouet ou je cogne!
Pendant l'échauffement le public, sidéré, a droit à une chorégraphie burlesque, bien plus attrayante que ce que nous propose Danse avec les Stars, puis vient la performance sportive.
Retour à la musique  pour une dernière salve intitulée 'Nuit blanche'.
Euh, notre CD est garanti sans colorants, l'entretien est gratuit pendant 100 ans.
Yffiniac a apprécié, le fait entendre et attend le bis.

OK, vous l'avez mérité on vous  joue un dernier swing manouche en descendant  parmi vous et en grimpant sur un siège.
Hop, hop, hop....










vendredi 16 novembre 2018

siiAn en showcase pour la sortie du nouvel album à la Citrouille - Saint-Brieuc le 15 novembre 2018

siiAn en showcase pour la sortie du nouvel album à la Citrouille - Saint-Brieuc, le 15 novembre 2018

'Périples' le cinquième album de siiAn, enregistré au studio L’Astrolab et produit par RDD Prod, vient de voir le jour et, pour l'occasion, la maison de production, représentée par Aude Le Moigne (Hoa Queen) et Charlotte Le Calvez ( Talkie Walkie, Acoustic Ladyland) , propose un showcase, gratuit et arrosé,  à La Citrouille de Saint-Brieuc.
Une bonne raison pour braver un brouillard dense, réduisant la visibilité à moins de dix mètres sur la D6.

19h, précisait facebook, ils/elles/tu savaient qu'il y aurait des retardataires et que l'heure prévue pour le kick off devrait en tenir compte.
Le mini-concert démarrera une 1664 plus tard, pendant son absorption, tu as observé les instruments, peu courants, somnolant sur scène, deux luths afghans, que Siian Gzh catalogue comme étant des rubâbs, une guitare trafiquée ( huit cordes), une flûte traversière et un kit de batterie exotique, formé de tambours marocains ( des t'bels) , d'une grosse caisse  et de cymbales classiques.

Siian Gzh, déchaussée à la manière de Sandie Shaw, et Erwan Tassel ( vu aux côtés de Bob Gullotti à Plourivo) prennent place et entament leur odyssée par 'Bedel Choda Am', un chant d'amour (  I Lost My Heart, chez Shakespeare) originaire d'Afghanistan, basé sur un texte du  poète mystique perse Mawlânâ Jalâl-o-Din-e-Balkhi.
La douceur des sonorités afghanes évoquent l'univers spirituel cher à Nusrat Fateh Ali Khan, la voix 'occidentale', harmonieuse,   de la native des Côtes-d'Armor ne trahissant nullement le propos du philosophe du 13è siècle.
La flûte introduit en mode larghetto 'Jindagi Guzari Intazari Mai', un hymne en provenance du désert du Thar au Rajasthan, lorsque les cordes et la voix interviennent, la mélodie vire allegretto, la composition de l'aède itinérant cherchant désespérément l'amour s'envole vers la destination ultime où doit le mener sa quête amoureuse.
Le scénario adopté pour 'Beshnaw Az Nai' est similaire à celui du morceau précédent, flûte en éclaireur, la guitare la rejoignant pour confectionner une complainte empreinte de mystère et de nostalgie.
Un silence imposant règne dans le club, l'auditoire, subjugué, semble communier avec les artistes.
Changement radical avec le traditionnel irlandais 'Paddy's lament' que Jean Sabot et Nick Malika ( Late as Usual) avaient interprété au Centre Culturel Breton de Guingamp il y a un mois.
L'interprétation du duo se rapproche du freak folk cher à des artistes du calibre de Meg Baird ou
Tara Jane O'Neil.
Le chant sacré afghan  ' Dar an Nafas' ( The Breath of God') précède la dernière pièce de la soirée, à nouveau issue du désert du Thar, 'Pundela'.
La plage la plus animée du récital, presque joyeuse, (que Titi Robin a enregistrée avec Gulabi Sapera) termine  40' musicales  ayant captivé un public attentif.

Prochaine prestation de siiAn, le 8 décembre à Pordic, au Centre Culturel de la Ville Robert après un passage au Festival Migrant'Scène, à Paris, le premier décembre.


lundi 12 novembre 2018

Rosaire en showcase acoustique au Cultura de Langueux, le 10 novembre 2018

Rosaire en showcase acoustique au Cultura de Langueux, le 10 novembre 2018

Cultura Langueux a repris l'organisation de showcases.
  En ce samedi  précédant la commémoration du centenaire de l'armistice actant la fin de la première guerre mondiale, la prestation des locaux ( Saint-Brieuc) de Rosaire était annoncée à 16h, mais puisqu' un membre du groupe s'est pointé tardivement, le mini-concert aura été retardé de 30'.

Comme le Rosaire, le groupe compte quatre chapelets, Louis Hamon ( guitare et  chant), Simon Denoual ( farfisa ou guitare), Lucas Abgrall  ( mini drumkit ) et Guirec Feuvrier qui a troqué  la basse pour une guitare sèche pour l'occasion, il aussi a hérité d'un tambourin et ira chatouiller les touches noires et blanches lors d'un morceau.
Les pieux garçons, anciens servants de messe, se sont aguerris sur plusieurs scènes du Grand Ouest, ont accouché d'un EP et, tout récemment, leur premier full album, 'Crystal Eyes'  ( uniquement en format vinyle), a vu le jour. Mention spéciale pour la photographie illustrant la pochette, un portrait, façon ex-voto, de Sainte Agnès  ou de Sainte Mechtilde de Hackeborn, signé Isabelle Vaillant.


Bonjour Langueux, c'est une première pour nous, nous avons réarrangé quelques titres pour ce showcase acoustique, vous pouvez nous voir et nous entendre en module électrique le 22 novembre à La Citrouille.
'I am alone' ouvre  le set, le chant est frelaté, les effets psychédéliques se marient avec le fond incantatoire envoûtant, des bribes de sonorités  orientales évoquent les Belges de Moaning Cities qui, aux dernière nouvelles, sont toujours en stand-by.
Le groupe cite Brian Jonestown Massacre et les Dandy Warhols comme influences, on remontera dans un passé plus éloigné en mentionnant les Doors , le Floyd époque Syd Barrett, les 13th Floor Elevators ou  les Byrds, époque 'Eight Miles High'.
' Last flower of my life' figure sur l'EP sorti en 2014, la plage est bourrée de reverb et monte en intensité lorsque le Farfisa s'élance pour un aparté  planant, elle est suivie par 'What's a man' datant de la même époque.
Trois acoustiques et les percussions effleurent l'univers du Velvet ou du  Tyrannosaurus Rex de Marc Bolan et Steve Peregrin Took.
Fameux  plongeon  revigorant dans les glorious sixties .
Changement d'instruments, Simon s'est trouvé un antique dulcimer, déniché dans le grenier du Pépé de Lucas, qui affirme qu'il s'agit d'une épinette des Vosges, comme les outils ont une apparence similaire on optera pour l'appellation doulcemelle.
 Guirec a pris place derrière l'orgue et Rosaire  attaque ' Opening' , la plage ouvrant, quoi de plus logique, leur dernier effort discographique.
Pour la petite histoire on ajoutera que le son de la doulcemelle rappelle celui du dulcimer utilisé pour 'Lady Jane'.
Le bref concerto prend fin avec 'Don't save my soul', un titre nettement plus rock, lorgnant vers le garage et même le rockabilly du point de vue intonations vocales.

Rosaire, un grand groupe en devenir!
Le 22 à La Citrouille ils sont à la même affiche que Kaviar Special de Rennes!


dimanche 11 novembre 2018

Kimberose (1re partie : Mathieu Pesqué) à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 9 novembre 2018

Kimberose (1re partie : Mathieu Pesqué) à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 9 novembre 2018

'Complet' renseigne l'écriteau à la porte d'entrée.
Une information répétée par une majorité de salles de concert où doit se produire la nouvelle sensation soul made in Macronie.

Le concert devait débuter à 21:30', Mathieu Pesqué, armé de deux acoustiques et d'un harmonica se présente à 21:20' afin d'allonger son set à 40'.
Excellente initiative!

Le garçon au look d'étudiant piocheur prend place, confesse ' je m'appelle Mathieu Pesqué' avant d'entamer son sermon.
Quoi, Pierre?
Qui c'est celui-là?
Sa bio mentionne Pau comme lieu de naissance, indique qu'il débute en accompagnant Frank Blackfield, puis compose ses propres chansons et écume les festivals blues/jazz du Sud-Ouest et d'ailleurs.
Après 'A secret garden', une rondelle à laquelle les disquaires ont collé l'étiquette folk, il fonde Blues Bound avec Roll Pignault, le gars que t'as croisé récemment dans l'Iku Trio. En 2012 sort "Beneath the rising moon" enregistré avec Hansel Gonzales, d'autres albums ( solo) paraissent ( 'Nightbirds', 'Here and there' , 'Parallèles') et, cerise sur le cake, un nouvel enregistrement pointe le bout du nez, le gars du Béarn a réussi à convaincre Neal Casal de pousser la chansonnette avec lui pour un titre.
Je vous concocte une première partie tranquille en débutant par une reprise, ' The Power of love'.
Une excellente version, folky', du hit de  Huey Lewis and the News, les intonations dans la voix renvoyant vers le grand James Taylor.
Saint-Agathon, merci d'avoir bravé les éléments ( un ouragan sans nom s'était abattu sur la région), je vais vous interpréter quelques unes de mes compos,  celle-ci, datant de 2012, se nomme 'Get ready' et n'a rien à voir avec Rare Earth, tu peux classer sur l'étagère Americana.
Bon Dieu, il y a énormément de monde ce soir, il doit y avoir un groupe après moi.
Grand plaisantin, va!
Après un morceau anti-militariste ( 'My love, My life, My Sweet) , il se propose d'exécuter un morceau d'un mec qui n'est pas réputé pour être une bête de scène.
Il ne cite aucun nom et balance ' Don't think twice it's alright' du monsieur qui a failli ne pas aller chercher son prix Nobel de littérature.
Jeu de guitare ciselé, voix convenant idéalement au propos, Monsieur Pesqué n'est pas du genre pékin avachi.
Il ramasse sa seconde gratte, la pose sur ses genoux pour la caresser avec un bout de ferraille, ça sent le blues à plein nez.
Bien vu, ' I can't be satisfied' de Muddy Waters passe la revue, après avoir utilisé un sachet de kleenex pour étancher ses larmes, il enchaîne sur 'Nobody's fault but mine', un autre classique.
Saint-Nicolas m'a refilé un harmonica, je compte l'utiliser pour  l'émouvante ballade ' Where you belong'.
On t'avait déjà parlé de James Taylor, on  ajoute Jackson Browne à la liste.
Après Willie Dixon, ' I just wanna make love to you', entendu ici même, dimanche dernier, interprété par Annika Chambers, vient une dernière tirade, mon Samsung m'indique qu'il me reste 5', pas vraiment fleur bleue.... t'as même pas remarqué que je suis parti, I don't feel that good...
Nous, on se sentait bien après le set brillant de Mathieu Pesqué.

Après un bref entracte le  Kimberose's team investit la scène.
Pour décrire Kimberose la presse hexagonale n'hésite pas à déployer les louanges les plus emphatiques si on considère que le groupe de Kimberly Rose Kitson Mills n'a que quelques années d'existence: la nouvelle diva de la soul, une tornade de feeling, une chanteuse sidérante, sa voix fige dans l'instant l'auditeur.... les comparaisons sont flatteuses: Amy Winehouse, Billie Holiday, Nina Simone... c'est plus porteur que Rika Zaraï ou Claudia Sylva.
La petite histoire dit que c'est le guitariste Anthony Hadjadj qui l'a poussée à s'inscrire à La Nouvelle Star en 2013, elle n'était pas encore tout à fait  prête, en 2018 son premier album 'Chapter One' ( après un EP l'année précédente)  cartonne.
Pour cette tournée, le groupe se compose d' Alexandre Delange, soy franco-argentino, (excellent) pianista profesional y compositor/ de Kubix Barberousse Guitsy, un guitariste flamboyant ( Pierpoljak, Ma Saïsara,  Mo' Kalamity and the Wizards...)/ de Jeremy Louwerse à la basse et de Rémi Ferbus ( Zaho, Holy Two...) aux drums.
L'intro agrémentée d' un son monumental a surpris tes petites voisines toutes frétillantes et quand la séduisante Miss Mills rejoint les musiciens pour entamer 'I'm broke', elles ne se tiennent plus.
La voix est noire, ample, rocailleuse, le morceau remue  en mode r'n'b concupiscent et, effectivement, tu te dis que cette grande fille dispose d'un petit quelque chose de plus que toutes les starlettes quelconques qu'on essaye de nous vendre tous les trois mois.
Le midtempo ' About us' ne présente pas une surface lisse comme la plupart des morceaux de nu soul mais renvoie vers des grandes dames telles que Dusty Springfield.
Mention spéciale pour le groove dégoulinant proposé par le solo de basse.
Après le sublime 'Needed you' vient le slow profond et envoûtant 'No more', le style de truc qui t'invite à clore les paupières et à rêver d'une chorégraphie rapprochée avec une créature inabordable.
Alexandre amorce la ballade 'Waiting for you' dont l'allure  imperceptiblement s'active lors du mouvement final.
'Human' de  Rag'n'Bone Man reçoit un traitement dramatique, il est suivi par 'I'm fool' qui t'évoque Sam Brown, une chanteuse qu'on a  malheureusement perdu de vue.
Kimberly se complaît dans les downtempi et peut compter sur des musiciens impeccables, Alexandre Delange illuminant cette dernière ballade d'une envolée majestueuse.
'Alone in my dreams' est probablement le titre le plus romantique de notre répertoire, confie-t-elle, en effet cette plage nous refile la chair de poule.
Il faut oser reprendre Nirvana en mode soul, Kimberose le fait et donne un dimension différente à 'Where did you sleep last night'.
L' émouvant  'Wolf' est dédié à son père, aujourd'hui disparu, les dernières notes se dissipent, trois des musiciens s'éclipsent.
Une voix s'élève et crie, 'Revenez'.
Je suis là, t'inquiète, réagit la demoiselle qui se tape ' I say a little prayer' en mode  piano/voix.
L'émotion la gagne, elle flotte, oublie le texte, le piano continue sans elle, elle balbutie.. désolée, je vais me ressaisir , elle reprend  ... The moment I wake up before I put on my makeup (makeup), I say a little prayer for you.. flanche à nouveau, confie je ne vais pas y arriver et promet de reprendre le titre d'Aretha Franklin ( ou Dionne Warwick) plus tard.
Ce qui ne se fera pas.
Meanwhile, let's dance to forget, le band est revenu et attaque ' Reason' suivi par le hit 'I'm sorry' qui n'a aucun lien de parenté avec le morceau de Brenda Lee.
Acclamation méritée, suivie par un petit reggae '  Bla bla bla'.
Le terminus est en vue, Saint-Agathon je veux tous vous voir debout et danser sur 'Mine' , un rhythm and blues ruisselant décoré d'un solo fulgurant de red beard au crâne glabre.
On se quitte avec 'Strong woman', ce que je n'étais pas aujourd'hui.

Personne ne lui en a voulu, ils sont revenus pour nous offrir 'A change is gonna come' de Sam Cooke.
Tu l'as aimée pour ça!





mercredi 7 novembre 2018

Une hécatombe: Tony Joe White, Roy Hargrove, Wah Wah Watson, Theresa Hightower.... et les autres!

Depuis la mi-octobre les décès dans le milieu musical se sont suivis, dans un ordre aléatoire en voici quelques uns:

Valters Frīdenbergs du duo Valters and Kaža, a disparu le 17 octobre. En 2005 Valters Frīdenbergs et  Kārlis Būmeisters avaient participé à l'Eurovision  comme représentants de la Lettonie, leur titre ' 'The war is not over' avait terminé à la cinquième place.

Lead guitarist and founding member Oli Herbert from All that Remains has died at the age of 44,  se lisait sur la page facebook du combo de metalcore ce même 17 octobre.
Son corps  a été retrouvé  dans une mare près de son domicile, le groupe préparait une tournée européenne devant démarrer en décembre.
Le neuvième album du groupe 'Victim of the new disease' était prévu pour le 9 novembre.

 Theresa Hightower was regarded as one of the great jazz and blues vocalists of her generation.
Elle est décédée le 10 octobre. à 64 ans, un cancer du colon!
La chanteuse aura été à l'affiche de plusieurs musicals dont  Blues In the Night, Still Life, World Goes Round ou  The Good Times Are Killing Me.

Le bassiste Tim Chandler (  Daniel Amos, The Swirling Eddies , The Choir) est décédé le 8 octobre.

 Kade Dodson passed away on October 12, 2018 at age 33, en tant que batteur il avait fait partie de Abated Mass of Flesh un Christian death metal band du Tennessee.

 Dave Rowland, membre de Dave and  Sugar, un groupe de country ayant connu un succès certain dans les années 1970, est décédé le 1 novembre.
Leur single 'The door is always open' a atteint la première place des US country songs en 1976, tout comme 'Tear time' ou 'Golden tears' deux ans plus tard.

 Sonny Fortune ( Cornelius Fortune), saxophoniste et flûtiste de jazz, a tiré sa révérence le 25 octobre.
S'il débute en jouant du rock et du r'n'b, sous l'influence de John Coltrane il décide de virer jazz et joue avec Elvin Jones.
Ensuite c'est McCoy Tyner qui l'embrigade puis  Miles Davis l'invite à rejoindre son combo.
Avant de former son propre groupe il rejoint Nat Adderley.
Sa discographie en tant que leader dépasse les quinze enregistrements, on l'entend également sur des albums de Mal Waldron, Pharaoh Sanders, Charles Mingus, Dizzy Gillespie ou Kenny Baron.  

 Veteran tenor saxophonist Fred Hess a lui également rejoint le paradis des jazzmen.
On lui connaît 16 albums, de 'Sweet Thunder' ( 1991) à 'Speak' en 2012.
Fref Hess enseignait la composition à la MSU de Denver.

Todd Youth a été membre d'un nombre impressionnant de groupes: Agnostic Front, Warzone, Danzig, Samhain, Chrome Locust, The Chelsea Smiles, Murphy’s Law, D Generation, Capricorn, Son Of Sam,  Bloodclot et Fireburn.
Le guitariste  est mort le 27 octobre,  à l'âge de 47 ans.
Todd a pendant un temps remplacé Phil Campbell au sein de Motorhead, il a aussi joué avec Cheap Trick  et a tourné comme guitariste avec Ace Frehley de Kiss ou avec Jesse Malin.
Way too young to go. RIP, conclut un fan!

L'ex frontman de Molly Hatchett, Jimmy Farrar nous a quittés fin octobre, heart failure indique les gazettes de Géorgie ( US).
Après avoir quitté  le Southern rock band de Jacksonville, Jimmy joue avec Predator, puis Section 8 et The Southern Rock All-Stars.
Ensuite on le retrouve au sein de Gator Country qui comptait d'autres membres de Molly Hatchett.
Hanging Tough est le dernier groupe dont le chanteur a fait partie.

Beverly McClellan,  candidate lors de  la première saison de  The Voice aux States, est décédée le 30 octobre, victime d'un cancer.
Avant de participer au crochet, l'artiste qui ne cachait pas son homosexualité, avait déjà enregistré plusieurs albums.
A noter, c'est sa voix qu'on entend sur 'John the Revelator' une plage de l'album 'The Story of Light' de Steve Vai, avec lequel elle a tourné en 2012.

 Melvin Ragin, alias Wah Wah Watson, est décédé le 24 octobre à l’âge de 67 ans.
Sa carrière démarre vraiment  lorsqu'il  fait partie des Funk Brothers, le groupe maison de Tamla Motown.
On l'entend donc sur des enregistrements de Herbie Hancock, Marvin Gaye, Michael Jackson ou Quincy Jones.
La guitare sur 'Papa was a rolling stone' des Temptations, c'est Wah Wah, il participe à l'enregistrement d'autres bombes : "Let’s Get it On” de Marvin Gaye , “Get on the Floor” de Michael Jackson ou  “I Will Survive” de Gloria Gaynor.
Plus récemment il promenait sa guitare sur l'album 'Black Rose' de Tyrese.
'Elementary' de 1976 est le seul disque enregistré sous son nom.

Quand tu as appris le décès de Tony Joe White,  tu t'es revu en 1970, "Roosevelt And Ira Lee" était un des titres  qui t'avait le plus marqué cette année là.
Depuis lors tu as toujours suivi le natif de Oak Grove que tu as eu l'occasion de voir plusieurs fois sur une scène.
Tony Joe White, c'est un style inimitable, une voix paresseuse, un blues moite sentant les swamps, la cuisine de Polk Salad Annie, le bayou, l'authenticité, le Stetson, les lunettes noires, une vieille Stratocaster et des titres monumentaux: 'Rainy Nights in Georgia', "They Caught The Devil and Put Him in Jail in Eudora, Arkansas", "As the Crow Flies", " Steamy Windows" ( bien sûr), "Takin' the Midnight Train", "Undercover Agent for the Blues", "Willie and Laura Mae Jones"... etc!
Il n'existe pas un seul mauvais album de l'apôtre du swamp rock, son dernier disque 'Bad Mouthin' est sorti en 2018 .
"75-year-old Tony Joe White’s muse shows no signs of deserting him just yet. His latest album, Bad Mouthin’, released on Yep Roc Records on 28 September, features five original tracks and covers of seven classic blues songs, all played with a raw, primal intensity." écrivait Rhys Williams pour Blues Blast!

New Zealand has lost a "musical genius" with the death of Tama Renata, a-t-on lu sur Stuff un magazine néo-zélandais.
Tama ( chant, guitare) était  membre du groupe de reggae  Herbs  depuis 1993, il est co-auteur du titre 'Here is My Heart' , le thème du  blockbuster movie Once Were Warriors.

Pitchfork: 
Josh Fauver, best known as Deerhunter's longtime bassist, has died.
Josh aura participé à la confection de 4 albums de Deerhunter qu'il quitte avant l'enregistrement de 'Monomania'.
Ces derniers temps il avait monté un projet solo baptisé Diet Cola. 

 Maria Guinot ( 1945 – 3 de novembro de 2018) foi uma cantora portuguesa.
Elle avait représenté le Portugal à l'Eurovision en 1984 avec le titre  "Silêncio e tanta gente".
La ballade avait obtenu la onzième place,  "Diggi-Loo Diggi-Ley" de Herreys avait remporté la palme.

Le trompettiste  Roy Hargrove est mort à New York dans la nuit du 2 novembre, il avait 49 ans.
C'est dur à admettre, il n'y a pas si longtemps tu l'avais croisé au Brosella jazz.
 Roy  était, sans conteste, l'un des jazzmen les plus brillants de sa génération.
Précoce , il enregistre ses premiers disques en tant que sideman à 19 ans, notamment 'Superblue' l'album du groupe du même nom, comprenant Bobby Watson, Roy Hargrove, Mulgrew Miller, Frank Lacy, Bill Pierce, Kenny Washington, Don Sickler, Bob Hurst.
'Diamond in the Rough', son premier enregistrement en tant que leader sort en 1990.
Une vingtaine d'autres plaques portant son nom verront le jour.
 Herbie Hancock, Sonny Rollins, Oscar Peterson, Roy Haynes, Shirley Horn, Steve Coleman, Christian McBride, Wynton Marsalis sont d'autres artistes de premier plan avec lesquels il a collaboré.
Roy n'hésitait pas à s'aventurer hors des pistes jazz pour travailler avec, e a,  Erykah Badu, Angélique Kidjo, John Mayer ou D'Angelo.
Sonny Rollins signe une belle épitaphe:
“Having been fortunate to play with the super, super trumpet stars of the day, I found it inconceivable that this new kid on the block could be in that class, could be that good. He was. He is, and will always be.”


Le guitariste  Glenn Schwartz  est décédé ce 2 novembre.
 Quelques noms: Pacific Gas and  Electric, James Gang et avant  cela The Pilgrims ou The Sensations.
Puis il se convertit au christianisme et abandonne le rock  pour rejoindre le All Saved Freak Band, les
earliest pioneers of Contemporary Christian Music.
Plus tard il joue du blues dans les bars de Cleveland, sans perdre la foi, récemment il était retourné dans un studio avec Dan Auerbach.








lundi 5 novembre 2018

Jamiah Rogers et Annika Chambers à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 4 novembre 2018

Jamiah Rogers et  Annika Chambers à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 4 novembre 2018

La  cinquième édition de la tournée « New Blues Generation Tour » fait halte à La Grande Ourse  pour y proposer un face-à-face de choc  entre la nouvelle sensation blues de Chicago, Jamiah Rogers, et la Texas-based blues-belter, Annika Chambers!

La soirée débute avec une prestation du  Jamiah Rogers Band, emmené par un petit gars qui a enregistré son premier album à l'âge du  7 ans.
OK, t'es pas impressionné, Wolfgang Amadeus jouait ses premiers menuets à cinq ans...
Le guitar hero est accompagné par Tony Rogers ( his dad) on bass, Di'onte Skinner à la batterie, et l'époustouflant Mike (The Professor) Hensley aux claviers, un mec qui a bien écouté Jimmy Smith et a travaillé avec Sean Chambers et Annika Chambers, of course.
Le dernier album du prodige de la guitare a été baptisé 'Blues Superman' et, comme Saint-Agathon aura l'occasion de l'entendre, il y mixe joyeusement  blues, funk et  r'n'b.

17:30': bonjour, je m'appelle  Jamiah Rogers from Chicago, il présente ses acolytes, annonce if you love the blues say yeah, 150 voix ont répondu yeah, le quartet  a  amorcé   ' Gone too long'.
Après un aparté funky de la guitare, le professeur prend le relais pour nous placer une envolée digne de Booker T,  le truc suinte de partout , il n'a pas fallu  plus de 300 secondes au  public pour comprendre que la soirée sera plus que moite sous la constellation boréale.
'Blues Superman' est tout aussi juteux  ... I’m your Blues Superman, gonna spread these blues all over this land...; chanté sur un ton quelque peu blasé fait mouche et dément le précepte selon lequel les musiciens de blues doivent avoir largement dépassé les 60 piges pour chanter la note bleue.
Il embraye sur le blues funk nonchalant  'Cadillac Assembly Line' d'Albert King.
Sa dégaine le fait ressembler à Prince Rogers Nelson sans high heels, son jeu de guitare posé évoquant les plus grands représentants du Chicago style, Luther Allison, Buddy Guy ou Magic Sam.
Retour au matériau personnel avec le sautillant 'Bourbon Street Bounce' évoquant des gens tels que
Fenton Robinson ou J B Hutto.
On demeure dans les colorations groovy avec 'Fool proof'  sur lequel se fond le slow blues The sky is cryin' d' Elmore James, le truc qui réussirait à faire pleurnicher le bourreau le plus inflexible.
Jamiah vient faire pleurer sa gratte sur le bord de la scène, de façon à ce que les premiers rangs puissent voir  the tears roll down his nose.
L'essence du blues!
Après un set de 40' il est l'heure d'accueillir a special guest from Houston, Annika Chambers, une nana qui affirme sur sa page facebook:  I am a 33 year old soul-stirring woman! I AM THE BLUES!!!!!.
Après sa prestation brûlante, il n'était pas une âme dans la salle pour affirmer le contraire.
Elle décide d'entamer sa prestation par 'Chains n Things' de BB King.
Le background gospel de la madame se ressent, la soulful voice vient te chatouiller au plus profond des tripes, pas étonnant que la lady ait été désignée   Best New Artist au Blues Music Awards en 2015.
Ready to party, kids?
This is a title from my new album,'Wild and free', it's called   "Six Nights and  A Day", un morceau que chantait Candi Stanton en 1974.
  Le type lui avait dit I really care, il s'est tiré, Annika va s'en remettre, pas de panique!
Elle enchaîne en s'appropriant  'Raggedy and Dirty' de Luther Allison, sa version émoustillante,  décorée d'un pas de danse sensuel et de moues suggestives tandis que la guitare s'emballe, a le don d'embraser la salle.
Elle ne manque pas d'aplomb, Miss Chambers qui enchaîne sur ' Ain't doing too bad' , un standard que Bobby 'Blue' Bland chantait en 1964.
En la voyant déambuler sur scène like a cat on a tin roof , tu te dis qu'il vaut probablement mieux  la traiter décemment pour éviter de sérieuses déconvenues.
Saint-Agathon, I 'll take you to Texas, on y verra des gens tels que Muddy Waters ou Lightning Hopkins.
Ce  ' Two Bit Texas Town' balance vicieusement et pour rester dans l'impudique, elle nous gratifie de 'I just wanna make love to you' de Willie Dixon, une version  aussi purulente que celle d'Etta James.
La dernière station est en vue, un petit conciliabule se tient pour déterminer par quel titre achever le set, le choix se porte sur ' Jealous kind' , extrait de son album ' Making my mark' de 2014.
 Really enjoyable to listen to, as-tu lu quelque part, tu ne comptes pas déprécier cet avis.

Annika est la première à se repointer pour le rappel, elle nous encourage à faire du tapage pour rameuter les garçons, boom, boom , boom a -t-on fait avec  fait John Lee, ils sont revenus pour un bis  brûlant, mixant ' Hoochie Coochie Man' et '  I'm a woman' avant d'aller signer leurs cd's respectifs.

A noter que Jamiah Rogers et  Annika Chambers + band seront au Blaublues Festival Haringe le 10 novembre!




 







vendredi 2 novembre 2018

Zoe Boekbinder au poisson sans bicyclette - Schaerbeek - le 31 octobre 2018

Zoe Boekbinder au  Poisson Sans Bicyclette - Schaerbeek - le 31 octobre 2018

'Un poisson sans bicyclette' est le titre d'un roman publié par Isabel Ascencio en 2014, c'est également le nom d'un café schaerbeekois, niché au rez-de-chaussée de la Maison des Femmes, rue Josaphat.
Paraît que le café est un lieu typiquement masculin, l'équipe qui a décidé d'ouvrir l'établissement a voulu en faire un café à vocation féministe où les hommes ne sont pas bannis.
En dehors de la prédestination première de l'espace, le consommateur se voit proposer une petite restauration et les murs accueillent des expositions, conférences, débats, projections cinématographiques ou  concerts.
Pas de crétinerie Halloween en ce 31 octobre, mais un concert de queer folk ( en collaboration avec Pullet Rocks) donné par Zoe Boekbinder.

Zoe Boekbinder was born on an early winter morning, in the upstairs bedroom of a brown wooden farmhouse on Regional Route #3, in a small township in Ontario, Canada. ... pour la suite, tu te penches sur sa bio publiée sur son site, sache toutefois que papa et maman Boekbinder ont quitté le Canada pour s'établir aux States, que Zoé a formé un groupe, catalogué cabaret, ,vec sa soeur Kim , Vermillion Lies ( deux albums, deux EP's), avant de faire cavalier solitaire et sortir une flopée d'albums, le dernier 'Shadow', vendu sur place, sortira officiellement le 24 novembre.
Zoé ouvre le set en s'accompagnant à la guitare  with a song about consent and non-consent also in the queer community, ' Haunted' est le titre ouvrant son prochain album .
La voix est lumineuse, limpide, dans la veine d'une Joan Baez, un timbre qu'un jour Bob Dylan décrivit en ses termes... her voice was like that of a siren from off some Greek island. Just the sound of it could put you into a spell....
'What Have I Done?' traite de situations embarrassantes, elle questionne... what have I done to make you run... you made me your enemy...la profondeur, la retenue,  la justesse de ton de la relieuse évoque d'autres artistes  issus de la scène indie folk, des gens aussi talentueux et impressionnistes  que Marissa Nadler, Emily Jane White ou  Mariee Sioux.
'Not what I need' a été écrit juste après l'élection de Trump, je me suis enfermée chez moi pour peindre des aquarelles.
Elle entame la chanson sans instrument  avant de mettre ses vocalises en boucle.
On ne pourra pas taxer Zoé Boekbinder de fantaisiste, le titre suivant, le plus poignant du concert, aborde le suicide de son amie,  ' Now you're gone', murmuré a capella, paupières closes et doigts serrés sur la bague que sa compagne lui avait confiée, aura ébranlé une bonne partie de l'auditoire.
Une superbe chanson.
Retour à la guitare pour un nouvel extrait de 'Shadow'  pour lequel elle confie ... I have learned to forgive faults in myself and people around me...
I hope one day I'll be wise ...  t'as pas voulu la décevoir, tu ne lui as pas soufflé que le nombre des années n'apporte pas forcément davantage de sagesse.
Le plus ancien ' Don't tell me' offre un fond gospel attrayant, l'usage des effets évoquant  tUnE-yArDs.
Le premier set s'achève par ' Scared to mess it up' relatant sa dernière aventure amoureuse, après avoir utilisé le micro comme éventail pour produire une impression  flottante, elle nous confie ses émois amoureux avant d'annoncer une pause de 10 minutes.
Buy yourself a drink, pay a visit to the bathroom and come back to listen to the second act.

Un second set qui débute par une version française de l'amusant  'Salt water' , émaillé de quelques trous de mémoire.
En 2015, j'ai décidé d'écrire une chanson quotidiennement et ce pendant 100 jours, il y a du déchet mais j'ai gardé 'Grass or the ground'.
La vie de Zoé ne manque pas de piment, elle  a donné plusieurs concerts dans des  pénitenciers, une expérience édifiante, se produire dans la bibliothèque  de la prison devant les détenus, à 8 h du matin, ou devant des condamnés placés en isolement cellulaire 23h sur 24, marque, forcément, l'être humain.
'Monster', un extrait  du 'Prison Music Project' a été écrit par un de ces condamnés, Zoé a mis son texte en musique. 
La tournée européenne a débuté fin septembre, pendant près d'une semaine j'ai été quasi aphone, heureusement j'ai récupéré ma voix il y a une semaine, la suivante, 'Rise'  est également issue de mon passage dans l'univers carcéral.
Un ton liturgique illustre cette complainte prenante.
'Possibilities' évoque des thèmes tels que le racisme ou l'inégalité des sexe, le morceau précède 'Shadow' le titletrack de la nouvelle production, everything we do is an effort to escape sadness,  affirme la chanteuse.
'Becoming a nun' est à prendre au second degré, it's not because of God, au couvent les bonnes soeurs vivent entre femmes.
Le folky pop léger 'December' date de 2009, il est suivi par la dernière tirade prévue sur la playlist, la comptine 'Seven times', embrouillée par les allées et venues d'intrus bruyants.

A sip of tea avant le rappel, logique, sollicité par un public conquis, 'Paralyzing' baigne dans les mêmes eaux que certains titres d'Alela Diane et conclut de belle manière un concert captivant.