vendredi 26 avril 2024

Jazz ô Château - Anatole Jazz Quintet au bar Le Mustang, Saint-Quay - Portrieux, le 26 avril 2024

 Jazz ô Château - Anatole Jazz Quintet au bar Le Mustang, Saint-Quay - Portrieux, le 26 avril 2024

michel

 

L'édition 9 du Festival Jazz ô Château démarre par un concert gratuit, à 11:30', ce vendredi 26 avril.

Le Bar Le Mustang à Saint- Quay - Portrieux,  tenu par des gens sympas,  accueille  l'Anatole Jazz Quintet.

Non ces jeunes gens ridés , parfois chevelus ou plus rarement  chauves, ne sont pas originaires d'Asie mineure, leur local de répétition  niche à Saint-Brieuc.

Le répertoire est  éclectique,  allant du mainstream, à la bossa nova en passant par tous les bops, le jazz rock, le swing, l'afro cubain, le flamenco, la fusion ou le jazz pour les agents de propreté urbaine.

11:25:  ce n'étaient pas les grosses chaleurs sur la terrasse du Mustang , malgré le temps frisquet, le public a répondu à l'appel des sirènes de la note bleue pour assister au récital de Damien Quarré ( saxophone)  qui ne portait pas  de chaussettes rouges aujourd'hui, Christian Provost ( guitares) un monsieur  qui fait dans l'opposition, Eric Petiau ( piano électrique), Manuel Huguenin ( basse) et Gilles Durand (batterie).

On commence par quoi, les copains?

' Footprints' de Wayne Shorter, ça vous va?

Une mise en train élégante,  dégoulinant de groove, qui forcément laisse des traces sur la plage.

Ils enchaînent sur ' Les feuilles mortes' ,  ramassées à la pelle l'automne dernier.

Si les feuilles ont succombé , le jazz du quintet est bien vivant, Manu se tape un petit solo bien rond, suivi d'une escapade du saxophone, complétée par un roulement de tambour.

J'arrive, dit le brave Eric qui balance une couche de claviers toute  propre, la guitare reprend le thème,.

Dans le champ, Prévert et Kosma , admiratifs, ont souri. 

Sont pas mauvais, glisse Alice, émerveillée, à sa voisine qui écluse un kir breton.

Return Forever de Chick Corea avec  ' 500 miles high'  va nous emmener haut dans les cieux.

Guitare et piano brodent, la rythmique assure, le sax nous la joue Joe Farrell, dommage,  Flora Purim n'avait  pas pu faire le déplacement.

Le choix du programme se fait au vote, après délibération ils ont décidé,  qu'étant donné les températures fraîches, un petit trip au Brésil ne peut pas faire de tort, ils optent pour la bossa nova, 'Garota de Ipanema'.

Pourquoi pas a émis Stan Getz. Christian Provost a troqué sa flamboyante guitare rouge contre une semi-acoustique.

Après un nouveau conciliabule, c'est  ' La Fiesta' de Chick Corea qui jaillit, sans castagnettes mais avec pas mal d'étincelles.

Sont bons, conclut Alice, sa voisine est aux lavatories!

On quitte les Ibères et les danseuses de flamenco,  pour écouter du be bop avec  Charlie Parker  , 'Au Privave'.

Un morceau débridé du Bird, et c'est à un autre Byrd ( Charlie) que tu penses en entendant  Christian Provost aligner des riffs souverains.

Avant la pause, on  joue un titre pour les mouettes et les goélands, 'Conference of the birds' du contrebassiste Dave Holland.

La pluie fait son apparition, quelques spectateurs disparaissent.

Set 2

Pour les Bruxellois dans l'assistance, ' Bluesette'  de Toots Thielemans, personne n'a sifflé, pas même Toots.

Chick Corea numéro trois: ' Spain'.

Chick était un grand fan de  Narciso  Yepes , d'arabesques andalouses et  de broderies de Tolède.

Anatole aussi!

Depuis plus d'une heure, Gaston réclame ' Take Five' de Paul Desmond, un hit monumental pour Dave Brubeck.

Son voeu sera exaucé,  la version proposée par les Briochins valait à coup sûr  le déplacement, des applaudissements nourris ont ponctué  le rendu embrasé.

Christian avait promis un jazz rock, il arrive et clôture  le show, voici  'Trains' que Michael Brecker avait composé pour  Steps Ahead.

Une fantastique  ébullition de  jazz fusion, agrémentée d' un solo de guitare bien rock.


"A ne pas rater" avait indiqué l'organisation sur le prospectus, c'était bien vu!



 


 

jeudi 25 avril 2024

EP Sin Miedo - Chu Chi Cha

 EP Sin Miedo - Chu Chi Cha

 production: Sonica Vibes

Genre: electronic cumbia

michel 

Chu Chi Cha, est plus facile à prononcer que six saucisses sèches pour l'archiduchesse  de Sichuan

Arrivé à  Marseille avec son accordéon, en provenance du Chili, David Santis s'associe avec Loli (ta ) Ponce, violon/chant au sein du trio de Ruts, pour former Chu Chi Cha.

Le duo écume tous les bars des Bouches-du-Rhône pour faire danser  collectionneurs de santons et amateurs de bouillabaisse aux sons colorés de la cumbia.

Leurs performances ne passent pas inaperçues, très vite l'annonce COMPLET s'affiche dans les salles où ils se produisent.

Quelques singles voient le jour et, en avril 2024, ils accouchent d'un premier EP ' Sin Miedo'!

5 canciones.

1. Te toca. 04:24 ; 2. Anne dit no. 04:17 ; 3. Refugiado · 04:20 ; 4. Culo del mundo · 05:24 ; 5. Yo quiero · 05:57. 

Lolita Ponce: voix, violon, percussions, boîtes à rythmes (drum machines, samplers, synthesizers)  .

David Santis: voix,  accordéon, boîtes à rythmes (drum machines, samplers, synthesizers) .

Crédit photo et visuels: 4to Mundo/Aeline Dunand/ Emmanuel Guigou/ Thibaud Ponce.

Le duo, bleuté, sur fond sombre, arbore de distingués masques-lunettes fluo, fabriqués sans huile de palme  (30€ chez Frenchys,) , normal qu'avec un tel accessoire, ils n'aient peur de rien, comme le dit le titre de l'EP.

Le duo a repris 'Te toca'  ( touche-toi)  , un morceau de Combo Ginebra , groupe de new Chilean cumbia  dans lequel officiait David.

Chu Chi Cha habille la cumbia d'éléments electro  et ça marche. Les deux voix se complètent remarquablement, les beats techno n'anéantissent nullement les sonorités acoustiques de l'accordéon et du violon, le petit sifflement Ennio Morricone a beaucoup plu à madame, quant à ton chat, il s'est mis à courir derrière sa queue.

Ambiance dans le salon. 

Et que dit, Anne?

Comme la poupée de Polnareff, elle dit: non!

'Anne dit no'  qui peut se prononcer ' Andino',  combine électro virevoltant, cumbia péruvienne, rythmes cubains, flow hip hop, cris de condors et  appels de félins en chaleur, pour t'entraîner vers un état second,  proche de la transe.

Chu Chi Cha est le nom du sorcier!

Plus sérieux ' Refugiado' aborde le thème  des réfugiés, les milliers d'individus contraints de quitter leur pays dans l'espoir d'une vie meilleure, ailleurs.

Un titre  à rapprocher de certaines plages  prônant la justice sociale, que l'on peut entendre chez La Mano Negra.

La danse n'exclut pas la réflexion!

"Où tu m'emmènes, dis. Où tu m'entraînes, dis. Va pas si vite, dis,  attends-moi!"

Ecoute, Gilbert, ils ont décidé de nous emmener dans le ' Culo del mundo' , sur fond de tango frelaté et corrosif.

Astor Piazzolla, depuis le Cementerio Jardín de Paz à  Buenos Aires, a applaudi à leur ingéniosité!

L'extended-play prend fin sur les rythmes  contagieux de ' Yo quiero', une véritable explosion sonore, truffée de gimmicks futuristes sur lesquels se greffe un chant fébrile.

Pour terminer le mois d'avril, Chu Chi Cha se produit encore à Lautrec et à Toulouse.

Salue La Goulue,  si tu la croises!

 

mercredi 24 avril 2024

Fête de la Coquille Saint-Jacques - Jim Murple Memorial et Snakes in the Boots - port de Paimpol, le 21 avril 2024

 Fête de la Coquille Saint-Jacques - Jim Murple Memorial et Snakes in the Boots  - port de Paimpol, le 21 avril 2024

 

michel

 

Seconde journée festive à Paimpol.

Tous ceux qui n'ont pas fait une indigestion et qui ont cuvé leur cuite, sont revenus pour un deuxième tour .

Côté concerts, deux groupes au programme: Jim Murple Memorial et Snakes in the Boots!

14:00, les vipères sont lâchées, Hervé Bazin s'est collé face au podium pour assister à la prestation de Snakes in the Boots.

On sait qu'un jour, un python royal s'est fait la malle du côté de Rennes, par contre on ne l'a pas retrouvé dans une paire de santiags.

Snakes in the Boots, c'est un trio de rockabilly pur jus, composé de Thibaud Lefaix (chant, guitare acoustique), Matthieu Clervoy (guitare électrique) et Stéphane Ferlay (contrebasse).

Deux jeunes pousses et un vétéran, car l'ineffable Stéphane, aussi facétieux que Collaro, a pas mal roulé sa bosse ( Steve and the Ghosts, The Four Aces , The Hill Brothers, Vince & the Moon Boppers, Gena & the Midnight Loners , e a) .

Thibaud, très classe dans son costard brun clair, Matthieu, le barbu, en bleu ( normal) et Stéphane, en blanc crème, entament leur chapelet par 'Brown eyed handsome man' que Chuck Berry a gravé en 1957.

Pas de piano, pas de batterie, mais ça remue  en cadence:  bananes ,  vintage updos  et bras tatoués sont à la fête.

Après le nerveux 'Forty Nine Women' de Jerry Irby  vient   ' Barking at the wrong tree' de Don Woody.

Tous les cabots de Paimpol ont aboyé en réponse aux wouah, wouah, wouah .. du chanteur.

Après Carl Perkins et son  ' Gone, gone, gone'  et quelques balivernes imaginées par Stéphane, c'est ' Don't you do me no wrong' qui est lâché.

On te conseille la version d' Imelda May.

Mathieu reste stoïque, mais nous sert des riffs fluides, Stéphane travaille en slapping ou pince ses cordes lestement, le chant de Thibaud marie twang et flamboyance, son acoustique jouant le rôle de la rhythm guitar, ces gars connaissent leur job!

Un autre  point positif  : le répertoire. Ils ont le bon goût de servir des titres pas trop connus, ainsi t'as pas retrouvé le morceau où il était question d'une robe de mariée, ni  celui où un premier couple s'est essayé au lindy hop .

Le classique 'All by myself' de Johnny Burnette  a engendré l'enthousiasme, puis on a suivi Johnny Cash sur les berges de la ' Big River' où les peupliers s'agitent au vent.

Buddy Holly s'est ramené , il était prêt  à récupérer old Annie qui s'était tapé le ' Midnight shift'.

'I'm left, you're right, she's gone', quand Elvis pleure, il le fait avec classe.

Stéphane se sent une âme de stand up comedian, après un numéro burlesque, le trio entame le credo rockabilly ... we gotta rock, we gotta roll... comme Bill Haley l'avait promis on va bousculer le bazar ce soir, les petites rafales, incisives, de Matthieu giclent allègrement.

Et le trip continue, avec some Texas rockabilly 'Rocking Daddy'    de Sonny Fisher, suivi par l'histoire d'une nana who loves to mess my hair up, ce qui est vraiment chiant,  vu  les tonnes de  brylcreem  appliquées  avec soin .

' Thirsty mule' , une de leurs compositions, inspire Véronique Sanson, qui s'enfile un kouign-amann rapidos, pour pouvoir danser comme une jument  assoiffée.

Puis vient une romance en formule  downtempo, suivie par 'Rockin' Rollin' Stone' d'Andy Starr,  que le maire du village a connu sous l'identité de Franklin Delano Gulledge.

Gene Vincent a entamé une course avec le diable, ce dernier  a gagné l'épreuve avant d'être disqualifié pour usage de produits dopants.

'Red ants in my pants', ça pique, est de leur plume et George Jones n'a pas chanté que de la country, 'How come it'  remue salement.

Les reptiles terminent leur show par ' Big Iron' de Marty Robbins, le titre préféré de John Wayne.

L'organisation les repousse sur le podium pour un double bis, le fabuleux  'Pretty bad blues' de Ronnie Self  ' et 'That's all right' d' Arthur Crudup, version Elvis Presley.

Fin d'un  set revigorant! 

16:00 Jim Murple Memorial.

Après le rockabilly breton, le rocksteady/ska de Montreuil. 

Jim Murple Memorial, c'est près de trente  ans de scènes diverses, de festivals, de foires ou  de kermesses.

Evidemment, les musiciens qui ont gravé 'Rhythm & Blues Jamaïcain' en 1998 ont cédé la place à d'autres artilleurs, Romain Dallaine, lui, est toujours là, derrière caisses, fûts et cymbales.

On avait annoncé six musiciens et une chanteuse:  une guitare, une contrebasse, des claviers cachés derrière le capot d'une traction-avant, une batterie , une trompette et un saxophone.

Faux:pas de trompettes, mais deux saxophones!

Line-up probable: Romain Dallaine ( drums), Alban Le Goff, un prince albanais (keys), Thomas Schutte ( guitare), Pascal Blanchier ( contrebasse) , sans doute Xavier Bizouard ( saxophone) et un inconnu ( peut -être Mat le Rouge, alias Mathias  Luszpinski, au second sax), le chant est assuré par la séduisante Nina Dallaine.

L'excellente deejay s'adapte aux groupes programmés, après 'The beat goes' en version Prince Fatty  et ' One step beyond' de Madness, les gars de Montreuil se pointent pour balancer un instrumental rocksteady purulent,  présentant de légers relents ' Tequila' ( The Champs), l'orgue, en roue libre, donnant le ton.

Apparition de Nina qui pique un petit sprint, agrippe le micro et entame un premier ska endiablé, suivi par le bouillant ' Let's spend some love' .

Le standard jazz ' Love me or leave me' ,  à l'origine chanté  par Ruth Etting , prend d'autres couleurs interprété par Jim Murple Memorial, les saxophones en état d'effervescence, l'orgue sautillant et le chant pétillant de Nina  ont rapidement conquis le public.

Si tu veux que tout se passe bien, ' Keep cool', le message est engageant, le fond musical encore plus!

Paimpol chaloupe , quoi de plus normal dans un port.

Changement de style avec 'Romeo', un calypso à roucouler  sous un balcon à Vérone.

Si tu aimes Harry Belafonte, tu vas kiffer ( quel bête mot) , un second calypso.  ' C'est pas bon'  voit un orgue en pleine  ébullition, le truc évoque l'inimitable ' Shame and scandal in the family' de Shawn Elliott.

' C'est pas sérieux' nous renvoie vers une autre époque, celle  des Chats Sauvages.

 Face au podium tous les matous, mistigris, minettes et aussi quelques  souris peu farouches,   twistent en cadence.

Ils embrayent sur un ska philosophique,  'Pour être heureux'.

Tiens, Baloo est sorti de sa jungle!

Retour au reggae avec la queen of the Jamaican soul,   Phyllis Dillon  et son  'Love Was All I Had'.

Puis vient une autre grande dame, Wanda Jackson et  une longue  et mouvementée version  de 'Funnel of love'.

En 1959,  Carol Fran enregistrait ' Knock, knock' , un rhythm 'n'  blues  imparable, le combo de Montreuil reprend cette perle.

Après un nouveau titre aux fortes  senteurs  Caraïbes , le groupe propose un  dernier morceau, positiviste, ' A hand'  dont le refrain est repris par un public charmé par ce récital aussi  chatoyant que chaleureux.

Et comme il reste trois minutes, on en refait une, annonce Nina.

'Le temps de l'amour' , nous replonge à la grande époque de Françoise Hardy.

 Jacques Dutronc, l'auteur du morceau , jouait encore de la guitare pour El Toro et les Cyclones.

 

Good vibes in Paimpol on this sunny afternoon ( merci The Kinks)!

 









lundi 22 avril 2024

Fête de la coquille Saint-Jacques au Port de Paimpol - SBRBS et Les Kitschenette's, le 20 avril 2024

 Fête de la coquille Saint-Jacques au Port de Paimpol - SBRBS et Les Kitschenette's, le 20 avril 2024

michel

 

Pour l'édition trente de  la Fête de la coquille Saint-Jacques, il fallait se rendre à Paimpol, c'est ce que plusieurs centaines de camping-caristes avaient dans l'idée une semaine avant le début des hostilités,  le 20 avril!

Du coup, c'était la galère pour larguer ton tacot à proximité des quais.

Le marché, les dégustations, les spectacles de rue, les expositions, les visites de rafiots, les démonstrations de sauvetage en mer, l'élection de Miss Mollusque, c'est pas ton truc, tu t'es déplacé pour les concerts.

La Nef D Fous était en charge de la programmation.

Le premier jour prévoit à 15h : SBRBS ,  à 17h : Les Kitschenette’s, à 19h : Bops,  à 20h30 : Komodrag & The Mounodor et à 22h30 : 2 Many LULU’s.

Un emploi du temps copieux te permet d'assister à la prestation des deux premiers groupes.

SBRBS

Sous un soleil printanier le trio de Saint-Brieuc, aux fringues  "le noir est de rigueur" , rapplique.

Tu les connais pour les avoir croisés à Bonjour Minuit ou à La Grande Ourse,  tu sais que Marie Herbault  ( basse et vocaux) et Hadrien Benazet ( guitare et vocaux), flanqués de Franck Richard aux baguettes , ne font pas dans la dentelle,  ni dans l'arsenic, leur credo c'est le stoner/hard  bien rêche.

Attaque en force avec ' Blessings' , un  chant scandé , une  guitare acerbe, une  basse massive et un drumming ramassé, en résumé:  un anathème plutôt qu'une bénédiction !

Fuzz en continu pour amorcer   ' Heavy hearted',   plus grunge que coeur blessé! 

' Common lightning' est amorcé par des riffs T Rex , une cassure brutale intervient  alors que les têtes  headbangaient en mesure, la reprise n'en sera que plus brutale.

Hadrien a reçu un autre jouet, Franck attaque la suivante, ' The devil you know' ,   de front,  la guitare grésille, les voix grincent, ça pilonne dur.

La guitare initiale, immaculée, refait son apparition, ' Be brave' vient nous secouer fermement , en fondu déchaîné , 'How to trick someone into loving you'  matraque pire qu'un CRS s'acharnant sur un manifestant ayant trébuché à ses pieds. 

'UU' fait moins de deux minutes , le titre, relativement serein,  permet à Hadrien de s'essayer à  la broderie en pizzicato.

L'accalmie ne dure jamais, avec 'In control'  on retrouve les combats dans les tranchées, Franck vient de s'apercevoir qu'une cowbell se cache près d'une cymbale, il la martyrise brutalement, ses copains s'égosillent à l'unisson ...It's a matter of time, manner of mind I'm kissing last minute swerves...

'Pretty Steady Place',  qui s'entend sur l'EP de 2019,   voit le guitariste entamer quelques pirouettes  artistiques tout en lâchant des riffs meurtriers.

La fausse fin a surpris quelques spectateurs, l'explosion finale les a estomaqués.

Un petit tour aux  Caraïbes,  à 'Belize'   that's way too far,  avant les dernières cartouches, 'Life, shapes , now'  et  le bestial ' This is gonna suck'.

SBRBS, fidèle à son image, a gratifié Paimpol d'un set carré, compact et  sans compromis.

17:00,  Les Kitschenette's.

Un signe à l'excellente disc-jockey  qui vient de passer une version féminine de "I got a woman" de Ray Charles, qui devient ' I got a man' , on connaît celle de Judy Blank , on ne  lui a pas demandé qui chantait, car Les Kitschenette's  ont envahi la cuisine.

Tu les avais rencontrés au Binic Folks Blues Festival de 2019, comme tout le monde, t'avais apprécié.

En 2024, le line-up est différent: plus de Anne Saï, pas de Claude Enée non plus , indisposé, il  est remplacé par Romain, un légionnaire/batteur, par contre les maître-queux, Ludovic Renoult, alias Ludo Kitsch, et Lucie Maugrenier, alias Lulu,  sont toujours de la partie,  Gregory Fachon manie toujours guitare et orgue Philacorda, Lou' Szymanowski, mise en pli exemplaire,  tient la basse,   le nouveau guitariste se nomme Stéphane Larronde-Larretche.

Tenue de travail immaculée pour les marmitons,  chandail noir et robe en laine BCBG pour Lulu, Ludo a opté pour une cape de matador, une chemise blanche et une cravate retenue par une épingle,  empruntée à Karl Lagerfeld.

En attendant le coq et sa moitié, les  valets de cuisine balancent une intro sauce moutarde, périmée depuis 1966,  baptisée 'Rodéo'.

Les stars en piste, 'Le jerk à Pépé' est lancé, Lucie au sax, Ludo au chant.

Un voisin, connaisseur, lance,  Au Bonheur des Dames , Emile Zola a opiné du bonnet.

Les Problèmes, pas encore Charlots,  ont composé ' Pop jerk' en 1966, Antonin, un fringant Paimpolais  ayant fui l'Ehpad, entame une danse de sauvage ( dixit Mémé) ,  qui a  beaucoup amusé Lili et ta conjugale, toutes deux fans de Thierry Hazard.

Le trip sixties se poursuit avec ' Plus personne' , un truc qui sonne plus Lio ( habillée)  que Paul Personne.

Tu veux du twist toxique, voici 'Le poison', tu veux du Gouda,  voici 'Envoie-moi un Sexto' , une adaptation pour les  djeuns de 'Send me a postcard' des Shocking Blue.

Lulu encore plus vamp qu'Alice Donna attaque ' C'est pas prudent', l'orgue caracole, les backings cajolent.

José Salcy, tu connais?

Non, je connais José Bové.

On ne te parle pas de bovins, mais de chats, si dans une brocante tu déniches 'Les Filles-Chats' ( miaou, miaou) , achète, c'est un collector's item.

Eric Charden a composé ' C'est ma vie' pour Stone , un truc plus nerveux que ' Il y a du soleil sur la France' .

Surfing time, kids, ou comment 'Route 66' se mue en ' Jusqu'en 66'.

Il dit: la suivante est groovy !

Tu t'attendais à du Simon & Garfunkel, erreur , 'La nouvelle guerre de 100 ans' est là pour venger Jeanne d'Arc.

Un peu d'Australian beat music en direct d'un garage de Brisbane, voici ' Tu en fais trop' dont les compositeurs originaux sont Royce "Baby" Nicholls et Mal "Beaky' Clarke, membres des Fabulous Blue Jays.

Les Lionceaux versus les Scarabées 'Je te veux tout à moi' ou ' I wanna be your man' , Reims ou Liverpool, Raymond Kopa ou Ian Rush, au choix!

Après une dédicace pour un fan de Tressignaux, qui n'est plus là, et la perle oubliée de Francine Sarall ' ça m'est bien égal', c'est 'Ne te crispe pas' , une adaptation twist, orgue en folie, de 'Help Yourself' de Jimmy Reed qui est asséné.

Leur dernier single ' Breuvage del amor' ( Love potion n° 9) doit requinquer tous les asthmatiques, les Argan, et autres grabataires.

Et enfin, ' J'ai l'air de quoi' d'inspiration Jacques Dutronc et le subtil ' L'ascenseur' clôturent un concert revigorant et haut en couleurs!

Une bière plus tard, tu prends la direction de Saint-Agathon pour assister au concert des Animals.










The Animals & Friends et Alexi O à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 20 avril 2024

 The Animals & Friends  et Alexi O à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 20 avril 2024

michel

 

Après avoir quitté Paimpol et sa Fête de la Coquille Saint-Jacques, ta boussole t'indique la direction de La Grande Ourse, à Saint -Agathon, qui programme  une légende, célébrant the 60th anniversary of The Animals self-titled debut album.

La tournée  des  ANIMALS, après un crochet par l'Australie et la Nouvelle-Zélande, s'arrête pour deux dates en France: à Vauréal dans l'Oise et à Saint-Agathon. Un grand coup de chapeau à Melrose pour avoir réussi à signer le groupe,  désormais mené par John Steel, the only original bandmember playing in the current incarnation of The Animals!

A 21h, devant une salle bien garnie ( les papies et mamies avaient emmené des teenagers, assez surpris en entendant l'âge du batteur ( 83 piges), aussi enthousiastes qu'eux), Alexi O s'installe.  

Alexi Orgeolet, un guitariste ayant étudié la musique hindoustani, qui se produit souvent en duo avec Alan Rouz  ou en trio avec le groupe Andrée, mené par Faustine Audebert ( Fæst), s'installe sur une chaise, dépose un instrument bizarre ( une sorte de lapsteel)  sur ses cuisses, l'accorde, avant d'entamer son set.

Comme un gars dans l'assistance l'interroge à propose de son jouet, il nous informe qu'il s'agit d'une harp Weissenborn guitar ou guitare/harpe hawaïenne ( it has seven main, four bass and seven treble strings).

Il la joue d'une main, en picking, de l'autre,  en slide.

' Virtual bar ' , un folk blues, lent,  chanté d'un timbre proche de celui de John Martyn, ouvre les débats, au bar matériel, les buveurs de mousse ne prêtent aucune attention au barde et éclusent leur pression en commentant les news de la semaine.

Faisant fi du  bruit de fond gênant, Alexi propose 'The Sleep' , une mélopée exotique, suivie par 'Houseband'  proposant une image, non virile, de l'homme au foyer.

La suivante, toujours aussi  nonchalante, s'écoule à la vitesse d'une rivière lente d'Asie ou du Costa-Rica.

Absence totale de remous, à peine un léger frémissement engendré par le mouvement d'une truite argentée, que des vaches, s'abreuvant à même le cours d'eau, contemplent d'un oeil amorphe.

Technique irréprochable, chant habité,  mais  sentiment de monotonie,  partagé par un voisin qui s'assoupit.

'Hunters' un jazz blues aux senteurs Leo Kottke se montre légèrement plus rythmé  et c'est avec ' Andy', un copain des Rita, que s'achève un concert poliment applaudi par un public bienveillant.


The Animals & Friends.

En 2010, à Lessines, tu assistes au concert d'Eric Burdon and The Animals, tu avais eu l'occasion de croiser la route des autres Animals, ceux de John Steel, lors des Gentse Feesten de 2008 et plus tard en 2011 au  Swing Wespelaar.

Les deux formations t'avaient laissé une excellente impression.

2024, Animals & Friends!

Line-up totalement différent: Pete Barton – bass, excellent vocals     John E. Williams – guitar, vocals  et   Mick Gallagher – keyboards s'affairaient  en 2008 et 2011, aujourd'hui, ce sont Danny Handley ( Boogie Williams & The Imperials, Danny Handley Blues Project , Ric Lee's Natural Born Swingers )– guitar, vocals/ Barney Williams ( The Milltown Brothers, Boogie Williams & The Imperials)  – keyboards, vocals et  Norm Helm ( Gary Boyle, Midnite Johnny, The Conquistadors)  – bass, backing vocals,  qui accompagnent l'inusable John Steel.

Comme Danny est du genre bien élevé, avant de ramasser sa Gibson, il lâche un good evening, everybody, un salut bien accueilli par la Bretagne.

Et c'est parti avec 'Baby, Let Me Take You Home' de 1964, le premier single gravé par les Animals.

Après la présentation des artificiers, c'est l'increvable 'It's my life' et sa basse caractéristique, qui déboule.

Claviers piquants, guitare lourde et drumming précis, remember, remember... qu'il dit, et non seulement on se souvient, mais on hurle à tue-tête.

La magie ressurgit , Danny nous rappelle qu'aux origines les Animals étaient un des premiers  r'n'b bands au UK, ils reprenaient 'Bright lights, big city' de Jimmy Reed ,  ce sont  nos yeux  et nos pavillons que les bright lights illuminent ce soir .

John est pareil à lui -même,   avec les nouvelles bêtes, il a fait le bon choix, Danny est non seulement un excellent vocaliste et guitariste, il est également un entertainer né,  qui a le sens de la communication, Barney vaut  Mickey Gallaguer et le jeu de basse de Norm  égale celui de John Entwistle des Who.

'I believe to my soul' de Ray Charles permet à Barney de se mettre en évidence aux vocaux et à l'orgue. Des frissons parcourent ton épine dorsale, les yeux de ton voisin clignotent.

Accélération sévère après le gospel de Ray,  'I'm crying' secoue l'assemblée, pas le temps de sortir le kleenex, ils enchaînent sur une autre perle ' Bring it on home to me' de Sam Cooke.

Pas mal de groupes se sont cassés la gueule en reprenant ce classique, pas les Animals!

'Don't bring me down' ( Gerry Goffin/ Carole King) ,  sa guitare  à la Dave Edmunds et  son orgue de foire, précède 'Big boss man' que Danny décore d'un solo crapuleux, avant un exercice de boogie woogie du pas borné  Barney.

En Australie, on a joué devant des milliers de  filles en bikini, pas de mini-slips à Saint-Agathon,  mais une ambiance du tonnerre ( beaucoup mieux qu'à Brest).

Barney au chant pour 'Im going to change the world'  de 1965.

Du changement il y eut , la question reste en suspens pour savoir   si c'est mieux!

Amorce nocturne de Chopin pour l'indémodable ' Don't let me be misunderstood', toute la Grande Ourse a tremblé et vibré.

Une claque phénoménale!

Moins connu ' Inside looking out'  voit Barney vapoter en cachette, pendant que ses potes  s'emballent, il attendait son tour pour nous placer une intervention éclairée, le morceau part en jam funky, Norm se tape un solo de basse pas con, puis vient le grand  moment de Danny qui brode et place quelques bribes de Santana dans l'exercice.

La grande classe, ces gens s'amusent et font le job, pas comme des fonctionnaires fatigués, mais comme des jeunes loups aux dents longues.

Le medley Bo Diddley, 'Hey, Bo Diddley/ Who do you love'  voit le train débouler à une vitesse TGV, Danny Handley a sorti le fusil mitrailleur, tous aux abris!

Calmé, il lance, we're gonna make Saint-Agathon sing the blues, 'Night time, is the  right time',   qu'ils ont enregistré avec Sonny Boy Williamson,  le voit se promener dans la salle en incitant le peuple à reprendre le refrain.

A toi, Norm, la basse lance un mémorable 'We've gotta get out of this place'  qui parachève une prestation exemplaire.

Ils se tirent, mais tout le monde sait qu'ils vont se repointer.

John  quitte ses fûts pour présenter un titre enregistré il y a 60 ans, il   qui n'a pas pris une ride, la version des Animals de 'House of the rising sun' restera à jamais la plus plébiscitée.

 Le vétéran  nous rappelle que Bob Dylan,  en l'entendant pour la première fois,  est sorti de sa voiture pour tabasser le capot en mesure.

Rideau!

Comme un mec l'écrivait:  John Steel and his friends are keeping The Animals'  timeless and captivating  catalogue live on stage, it speaks  to everyone, older fans  but also to    the younger generation!

 

PS : Let the good times roll, baby!


 



 







 

lundi 15 avril 2024

Pandapendu et bou à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 13 avril 2024

 Pandapendu et bou  à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 13 avril 2024

michel

 

Pour célébrer la sortie de son premier album,  'Satellites' , le panda qui a quitté les forêts de l'Himalaya pour se pendre dans les Côtes d'Armor, a investi, avec ses petits copains, le club de Bonjour Minuit. 

Ambiance zoo en folie place Nina Simone, d'autant plus que le support, bou, avait emmené une belle bande de  partisans presque aussi allumés qu'eux.

bou: une rime?

mou, raté! doux, à côté! roux, peroxydé mais pas roux ! saoul, trop tôt! flou, enlève le l....

Avant la prestation du combo, basé à Rennes avec des transfuges briochins, on jette un oeil  à l'imposant  barda déployé sur scène, outre les instruments traditionnels, tu contemples une batterie de casseroles, des fleurs, pas arrosées, et des  coeurs en  carton , soit un décor Bonhommet et Tilapin ou Club Dorothée, selon la chaîne choisie.

Ils sont cinq, jouent tous de tous les instruments ( guitares, basse, keys, drums, shakers, wood-blocks, claves, tambourins et marmites) et chantent, soit en harmonie, soit à tour de rôle.

Ils disent s'appeler  Blaize, Go, Léonard, Atide et Illy!

Il semblerait que leur identité véritable sonne, dans le désordre,  Philémon Hummel, Mathilde Hamon, Hugo Ablain, Basile Tuauden et Lény Roiné. 

On trouve la trace de certains d'entre eux chez, e a,  Ebel Elektrik, Ihris, Off Swing Quintet, Hola Laurel, Mansion's Cellar,  Catherine Baseball, Don Dias....

L'an dernier ils ont enregistré un cinq titres, un petit frère ( ou une petite soeur) doit naître en mai.

Genre?

Il le qualifie d'art absurde, dans ce melting-pot tu trouves: du baroque pop, du hip hop,  du post disco, du rock choral, des touches de mainstream, de la transe, du noise, un brin de kraut et des tonnes d'humour!

Sur les papiers gisant sur le sol tu lis 'Costellax' comme titre du premier morceau, tu ignores s'il s'agit d'un laxatif, d'un enfant non reconnu d'Elvis Costello, d'une ville des Alpes-de-Haute-Provence ou  d'un héros de série télévisée, ce que tu sais par contre, c'est que ce morceau élastique passe par différents mouvements. Démarrage sautillant et frais,virage prog, improvisations dada, tu peux penser à Weezer, ayant flirté avec les Breeders, aux Mothers of Invention se tapant une choucroute avec  les B52's .

Seconde plage après un jeu de chaise musicale, tout le monde change de place et de jouet, 'Do you wanna talk about your sister'  est lancé, ce morceau tonique évoque Arcade Fire.

Une intro nippone amorce ' Kamloops'  au chant, scandé et saccadé, reposant sur des boucles enroulées autour de percussions tribales puis vient le virage hip hop. Pas facile de les suivre dans leur trip chaotique ne manquant pas d'intérêt.

Quoi, , Adèle?

Ce truc déchire!

D'accord!

Avec ' Don't restrain' ils nous balancent une nouvelle plage montagne russe pleine d'écume.

Si tu dois gerber, Carole, évite de le faire sur mes pompes, cirées ce matin. 

Sont aussi dingues que Freak It Out, vus à Langueux!

'Family Dish' débute sur fond de rengaine enfantine , le morceau vire noise , Blaize,  mordu par un scorpion amené par le sable du Sahara, se pique d'une crise d'épilepsie, il vient se coucher sur la loop station d'un des guitaristes, du coup, toute la troupe enchaîne sur un hymne, en forme de valse,  à la gloire de Saint Brilleux, une ville plus briante que Saint-Nazaire, un vrai désert.

'All is as it should be'  marie pop à la Maria Carey  et final tribal à rendre fou Carlos Santana et sa clique.

Par contre on se demande ce que l'ami Pierrot venait faire au clair de la lune.

Vachement déconcertant, leur cocktail! 

'No City' , ses sirènes et ses manifs d'étudiants, précède la dernière du set ( après un signe de l'organisation) ,  un midtempo presque classique  prévu pour le prochain EP!

Un set malicieux, non dépourvu d'intérêt! 

Pandapendu.

Tu vois un rapport entre Pandapendu, Aya Nakamura, Thérèse, Makoto San et Kazy Lambist?

Sont tous casernés dans le même jardin zoologique? 

Faux, sont tous dans la playlist de Phenixwebzine!

Donc après l'EP éponyme, sorti en janvier 2022, Yann Ollivier  revient avec un premier full album: "Satellites", toujours épaulé à l'écriture par Maxwell Farrington, comme lui un père Noël à ses heures perdues,  et produit par un autre pote,  Elouan Jégat, membre, au même titre que Yann, du regretté Thomas Howard Memorial.  

Depuis la dernière fois où tu les as croisés, l'équipe n'a pas changé, le coach est satisfait de leur tenue sur le terrain: Yann Ollivier ( chant, guitare, mellotron) ,  Thomas Kerbrat ( batterie, programming)  et  Gregory Perrochon ( basse)  se pointent vers 22:20' sous les vivats d'une foule acquise à la cause du panda.

Thomas, de ses doigts agiles, manie les boutons du sampler et balance l'intro du mélodieux  ' Vaporise' .

La voix veloutée du barbu, le drumming précis et radieux de Thomas, la basse caressante de Greg, tout s'emboîte à merveille pour faire de 'Vaporise' un exemple parfait de dream pop finement fignolée.

'L'Ange'  a la peau douce, tout le monde le sait.

Après ce midtempo céleste vient 'Fajitos et Parasol' , encore plus délicat qu'une brise printanière .

Un éloge au farniente où le seul effort autorisé est de tendre la main pour saisir le mojito qui traîne sur une table à l'ombre du parasol.

Elle est pas belle la vie?

Mais oui, Richard, on est bien là!

Lignes de basse Peter Hook,  sans crochet,  pour introduire le tube 'Ruskof' . Yann est passé derrière le mellotron, on le suit ,  dans l'idée de voler le soleil, car si au Qatar on ensemence les nuages pour produire de la pluie, en Bretagne on préfère le soleil.

Une mute trumpet invisible et un drumpad bien caché  amorcent ' Falling in love with you' , un titre à la cool qui pulse élégamment  et atteint le niveau des productions de Vampire Weekend ou de Tame Impala.

Yann, très à l'aise, se paye une promenade de santé dans le public, Gregory et Thomas,  détendus,   sourient.

Bonjour Minuit, ready for the ' Pyjama' party?

Le refrain addictif et faussement naïf  ... Mais oui, je sais, que je suis en pyjama et qui le sait que ce soir je dors dans mes bras. Mais oui, je sais que je suis en pyjama,  l'envie froissée, cocooning avec mon panda... est repris par tous  les gosses,  de 6 à 70 ans, présents dans la salle .

C'est comme le fou rire,  irrépressible!

Si Voulzy a fait un tabac avec 'Le coeur grenadine' ,  Pandapendu  devrait cartonner avec ' Pyjama'.

' Surrender', et ses flagrances trip hop,  sera le morceau le plus sombre du set mais pas le moins apprécié.

'Summertime', ou l'été sans les Indiens, fait dans la synth pop soyeuse, t'invitant à danser un slow, en bermuda, avec une fille bronzée,  corps athlétique, ventre plat et  dents blanches.

Mais fais gaffe car les bébés requins peuvent dévorer le coeur des jeunes présomptueux !

La basse new wave de Greg donne le ton sur 'My tragi-comic mystery', Thomas, tout en tapotant ses caisses,  manie l'échantillonneur, qui balance  des sonorités typiquement Factory , années 80, Yann plane, de là haut, il survole Manchester.

Sur l'album ' Le Pire' est chanté en duo avec Maxwell Farrington, il n'est pas présent ce soir, cela n'empêche pas le morceau de tournoyer joyeusement.

'Le minois ' nous renvoie vers une époque lointaine, celle où Alain Chamfort  chantait ' Bambou' ou 'Manureva'.

Grâce, frivolité  et  souplesse, un trio gagnant!

Toujours en mode pop rêveuse, 'Paris-Londres', son chant synthétique et  ses sonorités éthérées,  renvoie vers des groupes tels que Lush ou les oubliés The Sundays.

'Thanks' suit la même voie, le jeu tout en finesse de Thomas, la basse au groove raffiné de Gregory et le chant murmuré de Yann, bercent  le coeur et apaisent l'esprit , mieux qu'une séance de Qi Gong, tarifiée à 45 €  l'heure.

'Believe it' et sa basse ' Blue Monday' invite à la danse  et c'est avec le titre ' La révérence', aux senteurs Christophe,   que le groupe prend sa retraite.

 

Pandapendu, ce sont des arrangements soignés, des ondulations fluides, une pop solaire et sophistiquée, jouée par trois individus qui ne se prennent pas la tête. 

Tu peux  consommer sans modération, aucun effet indésirable à craindre sauf, peut-être,  un risque d'addiction!

 


 



 





 

 





 


samedi 13 avril 2024

EP - Altered Five Blues Band - ‘Testifyin’

 EP - Altered Five Blues Band - ‘Testifyin’

Blind Pig Records 


electric soul blues


michel

 Altered Five Blues Band naît en 2002 sous l'identité Altered Five, à Milwaukee , une ville qui a vu naître des gens aussi recommandables que Steve Miller, les Violent Femmes, James Chance, Al Jarreau, The Baroques, Les Paul ou  le fabuleux Spencer Tracy et encore, Reginald Lisowski, le catcheur, connu sous le surnom The Crusher.

Le band débute dans les clubs locaux en jouant des reprises  blues, leur premier album, '  Bluesified' de 2008,  ne contient que des covers retravaillées en mode bluesy , si 'Fortunate Son' du Creedence paraît normal, 'Hot Legs' de Rod Stewart peut surprendre.

Sur ' Gotta earn it ' de 2012, les gars du Wisconsin  introduisent plusieurs compositions de leur plume.

Quatre plaques compètent leur discographie: 2014  Cryin' Mercy  / 2017  Charmed & Dangerous  /  2019  Ten Thousand Watts /  2021  Holler If You Hear Me

Lors de leur passage à La Grande Ourse à Saint-Agathon, en mars 2023, la liste s'arrêtait là, nous sommes en 2024, les gars nominés lors des 44th Blues Music Awards pour 'Song of the Year' de 2023 avec le titre "Great Minds Drink Alike", reviennent avec un cinq titres flambant neuf: ‘Testifyin’!

Témoigner quoi?

Leur attachement au soul/blues généreux et efficace.

 

  1. Don't Tell Me I Can't 03:44
  2. Whiskey Got Me Married 03:51
  3. Brand New Bone 03:18
  4. I've Got The Scars To Prove It 05:10
  5. You Can't Win (If It Ain't Within') 03:38

Line-up: Jeff Schroedl. Electric Guitar ; Jeff Taylor. Lead Vocals ; Mark Solveson. Bass Guitar ; Steve Huebler. Piano/Organ; Alan Arber on drums, soit les gens que les assidus de La Grande Ourse ont pu admirer l'an dernier.

The album has been produced by Tom Hambridge

La pochette, des plus classiques, affiche un cliché, retouché esthétiquement,  du quintet. 

Démarrage en force avec le funky soul blues 'Don't tell me I Can't' pour lequel Max Abrams au saxophone et Julio Diaz à la trompette viennent apporter leur concours et ajouter une touche Muscle Shoals Horns à cette composition à la fois musclée et juteuse.

L'orgue de Steve Huebler et la guitare incendiaire de Jeff Schroedl, qui a écrit le morceau, s'en donnent à coeur joie, la rythmique, bien charpentée, jointoie le mélange, aucune fissure à craindre et puis il y a le timbre déterminant de Jeff Taylor, puissant et chaud à la fois.

Un message?

Faut pas prétendre que je ne peux pas, ça peut prendre la journée entière, mais je vais y arriver, capisce?

Devant le maire: Jeff Taylor, un flacon de Johnnie Walker et une madame dont les jambes ressemblent à celles que tu peux voir sur l'image illustrant ' Legs' de ZZ Top, voilà, en bref l'explication du titre 'Whiskey Got Me Married'.

Un twelve bar  blues vicieux, renforcé par l'harmonica  cinglant et affuté, tel un sabre de samouraï, du légendaire Jason Ricci.

Jeff Taylor  a dû  avaler des litres de pur malt pour disposer d'une tessiture vocale à ce point râpeuse, Big Joe Turner est jaloux.

Petit piano ,lors du démarrage, il est couché sur une rythmique  à 12 mesures typique, faut attendre un peu avant d'entendre Jeff Schroedl placer les stiletto licks dont il a le secret.

Après les anecdotes   boozy,  une histoire d'os,  like a dog with a 'Brand new bone' I can't leave you alone.

Jason Ricci est à nouveau de la partie pour étoffer  ce swampy blues canin.

Fais le beau, toutou, secoue la queue, va chercher le bâton... c'est sûr, il est sérieusement accroc, cette madame  le mène par le bout du nez.

Pas de blues sans  slow assassin, voici  “I’ve Got the Scars to Prove It.”, dominé par l'orgue Hammond de Steve Huebler. 

Jeff Schroedl nous place un long solo fluide nous rappelant le regretté Gary Moore, Jason Ricci quant à lui ajoute une ligne d'harmonica, histoire de camoufler toutes ces  cicatrices psychologiques .

L'autre Jeff gémit à faire pleurer Jacques Brel, ... Non Jef, t'es pas tout seul, mais arrête de pleurer comme ça devant tout le monde... 

Un grand morceau! 

Pour boucler l'exercice,  '  You Can't Win (If It Ain't Within')  déboule à une allure qui a mis tous les radars de la highway en alerte, le baryton du bullfighter impressionne à nouveau, la section rythmique ne tombera pas en panne, autonomie illimitée, Jeff , en mode Freddie King, multiplie les petits soli , et  l'orgue de Steve rappelle feu Gene Taylor, ex Canned Heat, Fabulous Thndebirds,  The Blasters , James Harman... un mec qui a eu la bonne idée d'emmener ses claviers en Belgique pour terminer une vie  bourrée de péripéties.

Cinq titres qui pètent le feu...

 The blues is still alive and well, disait Buddy Guy, il suffit d'écouter l' Altered Five Blues Band pour en être convaincu.