lundi 18 mars 2024

Clotilde Trouillaud.- Bibliothèque André Malraux - Saint-Brieuc, le 16 mars 2024

 Clotilde Trouillaud.- Bibliothèque André Malraux - Saint-Brieuc, le 16 mars 2024

michel

L'hôtesse: pour le concert,  deuxième étage, au milieu des ouvrages dépoussiérés depuis la rénovation de l'édifice (  incunables,  manuscrits anciens enluminés  ou reliés, estampes, bibliophilie bretonne... mais  aucun  manga!).

C'est dans cette salle vénérable que Clotilde Trouillaud se produira à 15:30'.

Quelques rangées de chaises sont  alignées face à une table basse, sur laquelle repose la harpe celtique de l'artiste, professeur de harpe au conservatoire de Pontivy et à Breizh Music.  

Les responsables ne s'attendaient pas à accueillir un afflux de visiteurs, il a fallu tripler la quantité de sièges prévus et, même ainsi, certains ont été obligés d'assister à l'aubade en position debout.

En 2019, tu avais eu  l'occasion  d'admirer le savoir-faire de la harpiste, nullement harpie, lors des Zef et Mer à Plérin,  elle s'y produisait avec le groupe Lune Bleue ( deux albums) .

Elle a également fait partie du groupe Fileuses de Nuit ( deux albums), a sorti un album prog rock avec Sylbat   et continue à se produire en solo ( deux albums) .

Debout,  à côté de sa harpe, la musicienne, gracile et concentrée, entame un premier air, originaire du pays de Redon, ' Voilà la bonne année que Dieu nous a donnée',  car le Très Haut a permis aux paysans de jouir d'une abondante récolte de pommes à cidre, la cuvée s'annonce excellente.

Les doigts délicats pincent les 34 cordes avec grâce et dextérité, tout en manipulant les leviers sans accrocs.

L'assistance, subjuguée,  suit l'évolution habile  des phalanges sur les boyaux en  nylon et retient son souffle, imitée par  les quelques gosses, disciplinés,  sagement assis près de leur maman.

Les mouches, pareillement , ont cessé leur bourdonnement agaçant.

Clotilde enchaîne sur une suite irlandaise,  entamée par  une composition de Turlough O'Carolan, le blind Celtic harper, que Wikipedia France qualifie de colérique, un trait d'humeur non confirmé en Irlande .

'Miss McDermott' est suivi par an Irish reel sentant bon les paysages verdoyants et la Guinness.

Toujours en admiration devant l'aisance avec laquelle l'artiste frôle les cordes de l'instrument préféré d'Apollon , tu te dis que la harpe n'est pas vraiment un outil  approprié pour un boxeur ou un catcheur.

'La Verte épine' est une ridée à 6 temps,  que Clotilde a appris à connaître dans la version chantée par Louise Prévert. 

Toujours en Bretagne, voici ' Kleier' de Kristen Noguès ( décédée en 2007), qui a révolutionné le jeu de la harpe, en l'actualisant pour le rapprocher du jazz.

Laura Perrudin se nourrit également de l'héritage de cette illustre harpiste.

' Décor et des cordes' une des compositions de Clotilde Trouillaud est au répertoire de Lune Bleue.

Une mélodie nettement plus vive que le menuet en Fa majeur de Wolfgang Amadeus Mozart.

Suite à une question lancée par un sweat à capuche, on a droit à une séquence didactique illustrant la différence entre la harpe classique et la harpe celtique ( moins encombrante), puis vient 'Unlight', un morceau lumineux, malgré le titre, composé après le passage de la tempête Ciaran  ayant couché des milliers d'arbres sur le sol  et privé près d'un million cinq mille foyers d'électricité.

Un pouet incongru émanant de la rue proche vient troubler la sérénité solennelle du lieu sans décontenancer l'artiste, qui poursuit le récital par 'The other road' un morceau jazzy du Lune Bleue trio. 

'L'horloge infernale' a pris un autre sens après l'épisode Covid,  on y a entendu quelques accords du 'Bidonville' de Claude Nougaro.

' Lever forever' est dédié aux fameux leviers de la harpe celtique, les motifs brodés ont séduit tune voisine qui  se dandine, paupières closes, sur sa chaise.

Quoi?

Non, ' Keys for Keith' n'existe pas encore!

' La valse de papier' pour l'olibrius  qui tient absolument à attirer l'attention en multipliant remarques et questions inappropriées.

La valse n'a pas mis le temps, Jacques l'a trouvée belle, tout comme Régine.

'La machine à l'envers', du  swing  pour les anges qui tricotent,  termine un set aux teintes nuancées, ayant tenu l'assistance en haleine jusqu'aux dernières notes.

 

Revoilà, Charlot:  une dernière, peut-être?

D'accord,  vous allez probablement la reconnaître!

Effectivement, Camille,  Charlène, Christine et Céline ont toutes fredonné ' Je me suis fait tout petit' de Georges Brassens.

 





 



 

vendredi 15 mars 2024

Emezi, place du marché ( place du 8 mai 1945) à Ploumagoar, le 13 mars 2024

 Emezi, place du marché ( place du 8 mai 1945) à Ploumagoar, le 13 mars 2024

 

michel

 Le service culturel de Ploumagoar invite Emezi dans le cadre de la semaine Femmes Fantastiques.

Le duo du Finistère doit se produire sur la place du marché à 18h.

La municipalité a monté un abri à côté des quelques échoppes de marchands ambulants, les filles sont donc plus ou moins protégées des timides rayons de soleil.

Si la journée fut printanière, les températures du début de soirée par contre n'incitent pas à délaisser la petite laine.

En juin 2022, Emezi t'avait charmé lors de la Fête de la Musique à Guingamp ( cf chronique) , il en sera de même à Ploumagoar ce soir .

Le public,  clairsemé,  a  apprécié à sa juste valeur la prestation convaincante   de Perynn Bleunven ( chant et percussions ) et Élise Desbordes ( chant , clavier, programming ).

17:55', sans prévenir, les filles prennent place et entament leur aubade, devant 3 ou 4 badauds babas et bien cool.

Emezi ( = dit-elle)  chante en breton, une langue qui se prête à merveille à leur univers musical teinté de jazz, de  pop , de RnB, voire de coloris plus exotiques, mais sans aucune trace de gwerz.

Un premier titre,  ( 'War ar C'hae')    au répertoire du Perynn Quintet,  groupe qui comprenait déjà Elise au piano,  d'une douceur extrême  et chanté à deux voix angéliques, vient caresser nos pavillons. Les doigts d'Elise virevoltent sur le Nord Stage 3, Perynn se contente de lui répondre ou d'accompagner son roucoulement, du coup le nombre d'auditeurs est multiplié par cinq.

'Diskar' s'entend sur l'EP sorti il y a deux ans, cette fois-ci Perynn ne se satisfait plus d'uniquement  gazouiller, elle tapote un drumpad pour transformer la ballade, évoquant l'avenir sombre de notre planète,   en electro wave  track scintillant.

Les punks  anarchistes 'Les Ramoneurs de Menhir' ont à leur répertoire un titre baptisé 'Ar paotr disousi', chez Emezi, pas de bombarde, ni de biniou, pas de gamin, non plus, il ne reste que 'Disousi', l'insouciant!

Un titre jazzy sémillant, orné de fingersnaps et  de secousses de tambourin.

En 2004, Anna Gavalda publie ' Ensemble, c'est tout',  2 040 000 exemplaires de l'ouvrage seront écoulés, dans les  années 2020, Emerzi propose ' Ensemble', 'Asambles' en breton ,  aucun exemplaire vendu, car le titre n'a pas été gravé.

La voix haut perchée de Perynn serine la chanson d'amour supportée pas de gros beats et des échos de musique africaine.

' Ar Fan Foll' ou  l'artiste qui rêve de gloire devenant fou! 

Les deux voix communient à l'unisson , le public est réceptif mais hésite à coopérer, comme le lui proposait Perynn.

La bossa nova celtique 'Tentadur' donne son titre à l'EP, elle devrait ramener le soleil et  pourrait servir de fond sonore pour la pub d'un cocktail à base du rhum et de liqueur d'abricot. 

Moby a vu ses fins de mois s'arrondir grâce à ' Porcelain', repris par une compagnie de croisières.

'Luskell' est une fausse berceuse, il y a peu de chances qu'elle conduise les mioches vers un sommeil apaisé, car des cris de mouettes rieuses vont les tenir en éveil.

On se pose encore la question: de quel idiophone Perynn a -t-elle accompagné son chant de velours?

Ce n'était ni  un vibraphone, ni un glockenspiel, ni un kalimba, ni un senza, mais le truc produisait des sons exotiques sympa.

Comme Madelyn Ann, Emezi s'éloigne de l'idée que le peuple se fait de la musique bretonne, ces artistes dépoussièrent le patrimoine armoricain en lui ajoutant des touches pop,  sans trahir leurs origines.

Virage trip hop avec ' Dilemma' ,  sur lequel les voix jouent à saute-mouton. 

Une infidélité au breton pour suivre, ' And the day goes on' est interprété in English, comme Astrud Gilberto l'avait  fait pour le fameux 'Garota de Ipanema', devenu 'The girl from Ipanema'.

Pas de  bol, Stan Getz n'était pas disponible pour un solo de saxophone.

En mode vocal swing  harmonieux, ' Penaos Paouez'  évoque les Puppini Sisters ou même les girl groups, style The Dixie Cups.

Comme à Guingamp, Emezi reprend Koffee et son 'Rapture' , du hip hop, en provenance de la Jamaïque, légèrement édulcoré au caramel beurre salé, c'est très digeste!

Le set prend fin avec  le plus ancien ' Fin an Devezh'  , une salsa électro, sans les températures tropicales.

 

Pendant 55' Emezi a  chassé l'ennui,  éloigné le sceptre d'un nouveau conflit mondial  tout en occultant, pour un moment, la hausse exorbitante du coût du panier d'épicerie.

Plus besoin de se taper Lourdes!



 



 

 

mardi 12 mars 2024

Album - Vanessa Philippe - L’Amour C’est Chiant

 Album - Vanessa Philippe -  L’Amour C’est Chiant

michel 

Le Poisson Spatial
 
electro pop 
 
Ils sont nombreux à clamer ' L'amour c'est de la merde', même De Kreuners in Vlaanderenland ont proféré cette sentence, d'autres comme Sylvie  affirment  'L'amour c'est comme une cigarette', Pierre Perret, dans un accès de bigotisme chante ' L'amour c'est comme Jésus', des Italiens préfèrent le voir s'en aller,   Amedeo Minghi e Mietta 'Vattene Amore', et les Troggs en 1967 affirmaient 'Lovre is all around'.
Vanessa Philippe a une autre opinion, d'après elle ' L'amour c'est chiant'.
 
Deux ans après ' Soudain les Oiseaux', Vanessa Philippe révèle donc  ' L'Amour c'est chiant", un sixième album, déjà!
Le ton sur  ' Soudain les Oiseaux' était désenchanté, l'album faisait suite au décès de la soeur de l'artiste et servait de catharsis pour évacuer le chagrin et tensions psychiques, le nouveau recueil aborde l'amour, pas  l'amour passion, , ni le platonique, mais plutôt le sentiment de lassitude, d'amertume qui peut accompagner au bout d'un certain temps une relation amoureuse.
 
tracklist:
 
  1. La nuit repart
  2. Embrasse-moi
  3. Je cours devant
  4. La dernière fois
  5. L’amour c’est chiant
  6. Sous les violons
  7. Beauté fatale
  8. Jeanne
  9. Clair de lune
  10. Au bord du ciel

 Paroles et musique : Vanessa Philippe

Arrangements et habillage sonore: la chanteuse Alba dont le troisième album "3" est sorti il y a quelques semaines.

Comme d'habitude, les clips hyper soignés sont signés Vanessa Philippe!

Artwork: Elisa Paci ( une habituée), Vanessa adore associer sang et marine, le rouge et le bleu cohabitent à nouveau sur la pochette du nouvel album, une photo sur laquelle le visage dédoublé  de Vanessa,  vu de profil, est  enserré par une  main aux ongles carmin.

'La nuit repart' où l'histoire d'un amant instable.. il va, il vient, il repart ... il s'évapore sur des sonorités synth pop acidulées, aux saveurs aigres-douces, comme la voix de Vanessa, bien soutenue par des choeurs câlins. 

Un titre à rapprocher de l'esprit de  ' Volage' de Requin Chagrin.

'Embrasse-moi' ,( rien à voir avec ' Embrasse-moi, idiot' de  Bill Baxter) le premier single extrait de l'album a vu son clip, clin d'oeil à Salvador Dali, primé à droite et  gauche.

La mélodie, faussement naïve, repose sur une musique foraine badine, mais attention, ne te fie pas trop  aux la la la la 's fleurissant le refrain, car s' il faut vivre intensément aujourd'hui c'est parce que   demain, on doit mourir.


 
 

dimanche 10 mars 2024

Manu Rivière au P'tit Bonheur à Guingamp, le 9 mars 2024

 Manu Rivière au P'tit Bonheur à Guingamp, le 9 mars 2024 

michel

18:35', le P'tit Bonheur est plein à craquer bien avant l'heure du kick off du concert de Manu Rivière, qui n'a jamais fait partie de la sélection Espoirs chez les Bleus.

Seule possibilité pour assister au gig assis, grimper sur un tabouret accolé au comptoir, stratégiquement ce n'est pas idéal, because va-et-vient et brouhaha!

Tu bois?

Un Chardonnay.

Un serviable  barman dépose une Pelforth et un vin blanc à portée de main, tandis que près de la vitre, deux musiciens  s'activent.

Manu Rivière dispose de deux guitares (l' une acoustique, l'autre électrique), d'un bongo, d'un jeu de pédales ( loop de loop, selon Les Fantômes) et d'un micro, son comparse, Paul Jothy mange chinois et accessoirement utilise les baguettes pour jouer de la batterie.

Sont pas tout jeunes, remarque une dame en habit de soirée.

Prenons Paul, physiquement, un vague cousin de Jean-Luc Mélenchon, ce batteur doué peut présenter un bristol sur lequel figurent de beaux noms: Benabar, Dominique Dalcan, Arthur H,  Anis, Oshen, Les Pires, Armelle Dumoulin, La Trabant e.a. . 

Depuis peu, il s'est associé avec Manu,  le nouveau duo donnera son second concert, ce soir.

Avant de déposer ses valises dans les Côtes-d'Armor, où il s'est bâti un studio d'enregistrement, Manu Rivière a pas mal  roulé sa bosse.

Plus de 450 concerts avec Toman's Land, membre du groupe Gil, il a également créé, avec Audrey Marchand, La Compagnie Du Fil de l'Eau qui monte des spectacles pour enfants, tout récemment il s'est investi dans le power trio MR Experience, dans lequel on retrouve Paul aux drums.

Sa discographie sous son nom  est riche  de sept albums, que tu n'entendras pas sur Spotify,  et quand il délaisse la truelle, les briques et le ciment, il donne des cours de guitare.

Sur les réseaux sociaux il prévient; "Ce soir deuxième épisode d'un répertoire tout neuf, composé uniquement de mes chansons."

C'est parti avec le bluesy ' Chacun', Tonton David, qui passait dans le coin , marmonne... chacun suit sa route... j'ai déjà entendu cette phrase.

Alors que  Paul secoue le shaker, la guitare de Manu s'envole  et tu penses à Paul Personne, qui n'est pas n'importe qui à la gratte.

Tu comprends vite que si madame dit que c'est bien, tu ne quitteras pas l'établissement avant les dernières notes.

De rayonnantes  sonorités laid- back blues à la Mark Knopfler  illuminent le titre 'Ça vaut la peine', un morceau  à retrouver sur l'album 'Au pied du mur'.

'Combien' joué  en semi-acoustique offre des touches latino à la Santana pas désagréables.

Le jeu ciselé du guitariste et l'accompagnement calibré de son comparse ont réussi à étouffer le bruit confus des conversations  de ceux qui ont pour ambition de changer le monde en restant attablés au bistrot, une bonne partie de la clientèle s'est mis à  écouter attentivement le duo.

Changement de registre avec ' La Faridondaine', le blues fait place à la chanson populaire, un genre qui plait aux consommateurs de mousse  et aux matelots.

'Le fond et la forme/ écranlogie'  est amorcé par une longue intro électrique,  après la mise en boucle de quelques lignes de guitare, Manu entame la partie chantée d'un texte engagé, ne manquant ni d'humour , ni de lucidité.

Un petit tour du côté de la basse-cour avec ' Le poulet' .

Un poulet servi on the rock, car le poulet frit qu'on te sert au KFC, ex- Kentucky Fried Chicken, ne porte ni le label cocorico et il n'a jamais vécu du côté des Appalaches.

Il vient d'où alors?

D'Ukraine, probablement.

Trêve de bavardages,  si ce n'est pas tout à fait le 'Funky Chicken' de Rufus Thomas, le titre, à l'esprit Richard Gotainer, remue sérieusement, tout en déridant les zygomatiques.

On a eu droit à un bridge haïtien, à quelques piaillements de volatiles en panique, et à une leçon de morale dépolitisée.

Manu Rivière est non seulement musicien, enseignant, bâtisseur, père de famille et fils prévenant, il est également conteur et fabuliste, le titre, folky,  suivant ( ' Ma paix?)  est précédé d'un éditorial en "ette"  où raclette rime avec crevette , vedette, emplette, omelette  mais pas mauviette,  ni Villette, où certains tranchent le lard.

Un second sermon annonce 'Français' , une récapitulation de dictons de son cru , car lui, en avril il reste tranquille et en juin, il vote machin, en octobre, il n'est plus sobre... arrivé au bout du calendrier, il nous assène un solo assassin que n'aurait pas désavoué Patrick Verbeke.

Pour tous les gorets du Périgord, il a écrit 'La complainte de la truffe' , un slow blues mélancolique, bourré de métaphores, qui sent le champignon et l'humus avant un final farandole chez les Branquignols.

Après avoir récité un extrait de son autobiographie, il attaque 'Maréchal', où comment né d'une mère austère et d'un père curé, tu deviens maréchal dans la j'emmerderie nationale.

Auto-dérision  et délires en tous genres, sur fond country, avant un virage Gypsy Kings, ayant abusé du vin de mirabelle.

Esope a pouffé dans son coin, Darmanin parle de sanction disciplinaire.

Le blues/ boogie 'Oublier'  a secoué Andrée qui s'était assoupie, il est suivi par ' Tu étais' titre qui, d'après les parents du manuel, décrit un ex-voisin particulièrement chiant et crétin.

Brassens n'aurait pas fait mieux!

Retour au rock, celui qui secoue avec ' Sans reproches' qui précède ' Du Flouze',  à la longue intro  bluesy pleine de feeling.

 Le texte, d'inspiration Nino Ferrer, est enrobé de sonorités funk blanc, et quand Manu délaisse sa guitare pour battre un bongo c'est Chepito Areas que tu revois en pensant à 'Jin-go-lo-ba'..... grande époque!

Mais non, dit-elle,  c'est ' Je m'éclate au Sénégal'.

Ah, oui, Martin Circus!

On arrive au bout du périple, il est près de 22h, one for the road avant de se quitter, ce sera une romance ' Tes yeux' .

Et Gabin d'adresser son fameux ' t'as de beaux yeux, tu sais' à Michèle Morgan!

C'est l'heure des adieux...

Bon vent, Manu...  flow river flow , comme dans la ballade d'Easy Rider, all he wants is to be free!









 

vendredi 8 mars 2024

Bärlin au Chaland qui Passe à Binic, le 8 mars 2024

 Bärlin au Chaland qui Passe à Binic, le 8 mars 2024

michel

Berlin, 'Take my breath  away'?

Non.

Barlin dans le Pas-de-Calais?

Non.

'Berlin', Lou Reed?

Non et oublie  « Ich bin ein Berliner » , ensuite tu  ouvres les yeux, tu vois les deux petits points, le umlaut: Bärlin.

 Le groupe ( atypique)  de Lille   sévit sur les scènes de l'Hexagone depuis 2006/2007, dans sa besace: 4 LP's, le dernier 'State of Fear' est sorti en mars 2023.

En ce mois de mars ( frileux) de 2024, le trio a repris le chemin des salles de concert du pays des joueurs d'accordéon ( merci, Stone), avec un crochet chez Tchantchès  pour participer à l'Insert Name Festival.

Arnaud, le boss du Chaland, te glisse, le concert débutera avec un léger retard, il doit nourrir les brebis, pas forcément égarées. 

C'est donc vers 21:20' que Laurent Macaigne ( basse et secondes voix) et Simon Thomy ( drums, backings) prennent place ( avec pas mal de difficultés pour Simon, qui doit se caler sous l'escalier)  dans le coin exigu réservé aux musiciens.

Manque à l'appel, Clément Barbier ( chant, clarinette, mégaphone), un plaisantin suggère qu'il a pris un ticket pour Séville.

Encore 5 minutes de patience avant de voir l'équipage au complet. 

Derniers réglages et mise sur orbite!

Tu jettes une oeil sur le feuillet qui repose aux pieds de Laurent, des initiales 'W.D.S. 'que tu ne parviens pas à déchiffrer, même en analysant tous les titres repris sur les quatre plaques.

Clément, qui paraissait calme avant l'entame du set, se métamorphose rapidement en  prêcheur possédé et inquiétant, style Robert Mitchum dans 'The night of the hunter'.

Pour bien te le faire pénétrer dans tes cellules il répète une dizaine de fois une litanie qui ressemblait à ..let them call... on précise, qui ressemblait, car son chant habité est souvent indéchiffrable.

A l'arrière, Laurent manie sa basse comme s'il manipulait une guitare, on en a discuté avec Arnaud, jamais on n'avait entendu un son de basse pareil.

Evidemment, à ses pieds tu peux voir une panoplie imposante d'effect pedals et de processors  qui lui permettent de trafiquer le son à l'envi, n'empêche la surprise est de taille.

Simon, lui,  combine jeu jazzy  subtil et attaques déterminées.

Après le sermon  de Clément, Laurent, d'une voix comparable à celle de Jeff Buckley,  et Simon d'un timbre neutre,  accompagnent le lament, entamé par leur collègue. Le rythme,lancinant, déjà, nous emporte loin,  vers des terres inviolées et c'est là que la clarinette entre en action , pas à la manière 'Petite Fleur' de Sydney Bechet, mais plutôt dans un style avant-garde à la Steven Brown, qui n'a jamais hésité à inclure des influences  moyen-orientales dans son approche.

Le public, quelque peu interloqué, applaudit résolument, il vient d'entrer dans l'univers particulier de Bärlin et accepte le défi.

Première apparition du mégaphone et gestuelle de possédé du clarinettiste sur le second titre de la soirée, qui comme le premier demeure un mystère ( Pilam P) , le chant déconcertant, grinçant ou exalté,  et le fond sonore tantôt glacé, tantôt névrosé, te clouent sur place.

Faut rester camouflé,  des personnages maléfiques rôdent dans le coin.

Une longue intro cinématographique,  aussi dramatique que crissante, amorce 'Sailor song', chanté à trois voix.

Laurent  a déniché une tige métallique,  il s'applique à la frotter sur les cordes de sa basse, effet  biscornu garanti.

Ne va pas croire que cette Sailor Song est à classer dans le catalogue "sea shanties" , on est plus proche de Nick Cave ou de Tom Waits que du fameux ' Drunken Sailor'. 

'Haus im S.' fort bien, elle se trouve où cette bicoque, ce n'est pas l'allemand moyenâgeux du chanteur qui va nous aider à la dénicher.

Un coup d'ebow sur la basse pour accompagner le chant lancinant et créer une ambiance cabaret à la Kurt Weill.

... Well show me the wayTo the next whiskey barOh don't ask why...

La musique de Bärlin contient  un pouvoir suggestif  époustouflant.

Un coup de sifflet, ' Emerald Sky' est sur les rails.

Chant incantatoire, morne et  désespéré, et   tension intense, la bande-son idéale  pour fans de films noirs.  

Un client exubérant, ne carburant pas au sirop de grenadine, intervient bruyamment pour encourager les musiciens, Juliette pouffe de rire, il en faut plus pour décontenancer Bärlin qui attaque la suivante.

Lille est proche de la Flandre, faut-il y voir une inspiration linguistique, car le papier dit ' De slangen'.

Vipères ou couleuvres, on rappelle que l'orvet est un lézard, mais ici pas de lézards, c'est parti pour un rondo infernal, à la croisée du post rock, d'un jazz fusion  ou d'un blues hanté à la Morphine ou Wovenhand, d'ailleurs l'esprit de Clément semble aussi torturé que celui de David Eugene Edwards.

Les sonorités indus de 'Revenge' évoquent Blixa Bargeld, le chant part en growl et un rire sardonique vient décorer la marche funèbre.

'This way to the tomb' disait Benjamin Britten.  Quand  au loin  retentit le hurlement du loup solitaire,  le chanteur est incité à  se livrer  à des  contorsions simiesques.

Un bref instant de calme succède aux exercices acrobatiques, puis vient le véhément  'Cave' , toujours interprété dans l'urgence.

Le looper balance une piste groovy,  ' State of Fear' est lancé,  un titre perturbant,  plus vociféré que chanté.

Une nouvelle fois tu te dis que ce groupe est impossible à cataloguer, des éléments free jazz à la Ornette Coleman, côtoient des pointes  post punk  ou d'avant-garde à la Univers Zéro.

Après une séquence de remerciements, le trio attaque un dernier morceau 'Siamese souls' , qui s'il part au ralenti va très vite  changer de cap, virant hardcore industriel.

Les yeux exorbités, Clément continue son numéro d'exalté impétueux, sa clarinette démente ( pas clémente)  se déchaîne, Simon n'est pas en reste, il rosse tous les éléments de son kit avec une fureur non contenue, le seul à garder un calme relatif est Laurent qui, imperturbable, te concocte des riffs scientifiques.

Soudain tout s'arrête, le public éberlué et comme écrasé, est trop déconcerté pour réagir, il a fallu que le patron du Chaland intervienne et pousse les musiciens  à procéder aux rappels.

Ils débutent par ' Opium 41' une mélodie explosant en noise brutal , à laquelle succède un second bis tout aussi persuasif et entêtant. 


Cette fois, l'assemblée a compris qu'il fallait réagir, en insistant, elle a réussi à faire revenir le trio en piste pour une dernière salve , 'Sleepwalker' , pour tous les zombies se promenant dans les cimetières aux petites heures de la nuit.


Fin d'un concert, tonique, très éloigné  des sentiers battus. 


Le 9 mars à Cherbourg!




 








mardi 5 mars 2024

Burn Out EP - Mini Trees

  Burn Out EP - Mini Trees

michel

 Run For Cover Records.

 Alexis Vega Koch, Lexi Vega pour faire bref, a adopté Mini Trees comme nom d'artiste.

Basée à Los Angeles, la jeune personne, née  d'un père cubain et d'une maman americano-japonaise, s'est fait les dents en jouant de la batterie pour divers hardcore ou screamo  bands de la cité des anges, où les durs se promènent en Harley-Davidson.

En 2018, elle décide de cheminer solo et comme elle est obsédée par les objets miniatures, elle prend Mini Trees comme nom de baptême.

Un premier EP ' Steady Me' produit par Jon Joseph,  paraît en 2019, suivi par 'Slip Away' un an plus tard.

Un full length album  ( Always In Motion,) pointe le bout du nez en 2021, elle tourne avec Julian Baker , assure l'avant-programme de Death Cab for Cutie, Hovvdy, Tasha, Yumi Zouma,  ou Thao,  tout en produisant quelques singles.

Mars 2024, parution d'un nouvel EP ' Burn out'.

Il est toujours produit par Jon Joseph.

Sont crédités comme musiciens:Drums and percussion: Ryan McDiarmid/ Bass: Jimmy Johnson/ Synth and Keys: Zac Rae/  Additional Percussion and guitars : Lexi Vega, Jon Joseph/ Vocals: Lexi Vega/ Arrangements from James McAllister.

Tous les gens cités affichent des cartes de visite édifiantes: dans le désordre: Death Cab for Cutie, Lana Del Rey, James Taylor, Phil Collins, Taylor Swift, Sufjan Stevens...

Tracks:

 

  •  1 Shapeshifter
  • 2 Burn Out
  • 3 Cave
  • 4 Sabotage
  • 5 Push and Pull

Artwork: une jeune dame ( Lexi Vega) dont on ne discerne pas le visage est allongée sur un lit,  encombré de vêtements, abandonnés dans un désordre artistique, les pieds de la jeune fille traînent près du plancher sur lequel on aperçoit  gisant pêle-mêle, des draps froissés, des chaussettes oranges, des vinyles dont celui de Hiroshima, groupe pour lequel la maman de Lexi assurait les vocals, un tourne-disques, des puzzles...  

' Shapeshifter', la plage initiale baigne dans un climat bedroom pop, soutenu par un jeu de batterie sautillant et   des synthés glitch  qui pulsent allègrement.  Une touche slacker, sentant bon les groupes tels que Wavves ou Cloud Nothings, s'immisce insidieusement sous l'emballage, tandis que la voix, vulnérable, débite son propos caméléon. et des méditations sur son identité. 

Si   'Burn out'  est toujours basé sur un fondement introspectif , un questionnement de son identité ou  de la légitimité de son statut d'artiste, l'orientation sonore, au caractère pop, de cette plage au tempo  soutenu ( polyrythmies astucieuses), à la voix sémillante   et à l'intro de guitare agressive, peut plaire au public de Men I Trust, de Soccer Mommy comme à celui de Lorde.

Nick Carpenter de Medium Build, d'une voix lézardée,  donne la réplique au falsetto de Lexi sur 'Cave' , un lament, agrémenté d'une guitare élastique, puis   d'un piano romantique, avant l'intervention  du singer-songwriter d'Anchorage.

Oublie les Beastie Boys, à propos de  ' Sabotage' , Lexi dit à Brooklyn Vegan: " I wrote this song kinda unexpectedly one morning when I was house sitting for a family member and had only brought my laptop, a mini MIDI controller and SM58. One of those songs that kinda just comes out of the blue."

A-t-elle fait appel à ses amis musiciens pour la version que l'on entend sur l'EP, rien n'est moins sûr. 

Guitares fatiguées, drumming électronique, d'inspiration ' In the air tonight' , synthé voilé, effets de theremin,  et voix mélancolique, assortie de backings brumeux, ' Sabotage'  décrit parfaitement l'état d'esprit de l'artiste après une dispute nocturne. 

La basse sur 'Push and Pull' est tenue par Jimmy Johnson, un ami de son père, pioneer of the five-string bass, qui a notamment joué aux côtés de James Taylor ou d' Allan Holdsworth ( Nucleus, Tempest, Soft Machine, UK, Jean-Luc ¨Ponty, e a). 

Après quelques accords grinçants à la guitare et des percussions frétillantes, la voix candide de Lexi vient se plaquer  sur des synthés  vernissés,  avant d'entendre  Jimmy, le  jazzman  de la bande, placer un solo aussi dépouillé que judicieux.

Lexi a choisi 'Push and Pull' pour conclure l'EP  sur une note optimiste! 

PS:

Mini Trees est sur le point d'entamer une tournée aux States, elle  débute ce 11 mars.




dimanche 3 mars 2024

Bathtub Review au Barbe à Plouha, le 1 mars 2024

 Bathtub Review au Barbe à Plouha, le 1 mars 2024

michel

Où, ce soir? 

Au Barbe, Yann met une baignoire à la disposition des clients!

Ce que tu peux être gamin...

Mais non, Bathtub Review est programmé dans l'établissement le plus branché de Plouha.

Trois duos, Akène Bleu ( Adeline  Haudiquet et Doniphan Laporte), La Gaudriole ( Doniphan Laporte et Jack Titley), Kitsch Machine ( Adeline Haudiquet et Jack Titley) forment un trio: Bathtub Review!

Le groupe éphémère  place les trois répertoires dans le shaker , secoue le machin bien fort pour en sortir un breuvage aux parfums country, blues, bluegrass, folk et variété .

Ils ont promis un concert de deux heures, ils ont menti, ils sont restés sur scène 112 minutes!

Le temps de siroter une ou deux Francettes et de jeter un oeil sur le podium sur lequel traîne deux guitares sèches, une mandoline et un seul microphone vintage, trouvé sur Ebay, l'ancien propriétaire affirme qu'il a appartenu aux Andrews Sisters, et l'abreuvoir à vaches entame son set.

Une mandoline pour Jack ( que tu as vu avec Horla et qui est cité chez  Super Vixen Gang, The Wacky Jugs, Cannettes Vides ou Jack & Mo) à gauche pour nous, Adeline ( Alméria, Les Dames de Coeur, Funk Adeleen...) , au centre, et à droite  Doniphan à la guitare ( Sloppy Mac Dolly, Kaolila, Wasteland Boogie, We love you all.....).

Mise en route avec  'Up the line' de Little Walter, plus country que blues, ce soir. 

Pas de duelling banjos au menu, mais une belle escarmouche mandoline/guitare et on pointe  surtout la signature vocale caractéristique  d'Adeline. 

Imagine un croisement entre Bonnie Raitt, Linda Ronstadt, Lucinda Williams et Rosanne Cash.

Alors que la setlist dit ' Seems like just yesterday', c'est ' Glory of Love' de Big Bill Broonzy qui est servi  avec un juteux solo en picking.

On aime varier et surprendre, au catalogue de Kitsch Machine, il y a 'Hopeless devoted to you',  une romance  extraite de Grease.

Jack , le rouquin, n'utilise pas de brylcreem et Adeline ne la joue pas femme fatale, mais la chanson accroche surtout grâce à la voix haut perchée de Miss Pontivy.

Une autre comédie musicale à l'honneur, ' Dirty Dancing' avec la reprise joyeuse, chantée d'une voix nasillarde de   ' No good lover', un titre de 1956 et un gros succès pour Mickey et Silvia.

Les garçons seuls en piste pour un morceau composé par Monsieur Laporte, ' Five strings and a six pack'  qui décrit un bled où, paraît-il,  aucun rebel, ni outlaw, ne sévit

Johnny Cash et Billy Idol ont souri. 

La Gaudriole poursuit avec' Keep your dirty lights on' de Tim O'Brien & Darrell Scott,  un bluegrass  chanté par les coal miners.

Frank et Nancy Sinatra  repris par Sacha Distel et la séduisante Joanna Shimkus, ça donne ' Ces mots stupides',.

Jack égrène les notes, Adeline entame un flamenco sans castagnettes, plus loin,  Thérèse susurre à Lionel, légèrement dégarni, ... tu te souviens?

Vaguement, j'avais bu, ça compte pas!

Rowland Salley, bassiste pour Chris Isaak , qui a aussi accompagné Joan Baez ou la merveilleuse Bobbie Gentry, a écrit ' Killing the blues' que Robert Plant, flanqué d' Alison Krauss , a gravé sur l'album 'Raising sand'.

Une superbe version nous est proposée ce soir.

Pas de country sans Hank Williams,  son ' Lovesick blues' permet à Adeline, d'ascendance tyrolienne,  d'étaler ses talents de yodeling. 

Toujours en formule trio, ils enchaînent sur 'Freight train blues',  l'histoire d'un gars né à Dixie in a boomer shack. 

Traitement vif, plus rapide,  assurément, que les trains de la SNCF, quand ils roulent.

Si tu vois du linge étendu sur le fil, c'est que la voie est  libre, mon mari est de sortie, 'See my jumper hanging on the line' de R L Burnside a été composé  pour toutes les femmes infidèles  

Ils attribuent ' Lonesome L.A. Cowboy'  à Old and in the Way, un groupe formé par Jerry Garcia, tu connais une version interprétée par The New Riders of the Purple Sage, mais c'est bien Peter Rowan, qui tenait la guitare dans le groupe fondé par le gars du Grateful Dead , qui a écrit l'histoire du Lucky Luke de Los Angeles.

Fameux bridge ( sans troubled water) en plein milieu de la rengaine.

'Be my husband' de Nina Simone, est au répertoire d'Akène Bleu, le blues/gospel basé sur des handclaps   interpelle!

Slow time avec ' Those lonely, lonely nights' de Johnny Guitar Watson suivi par ' Only You', pas le truc collant des Platters, non le titre de Fleetwood Mac, époque Peter Green.

Le duel guitare/ mandoline ( comme si le Mac avait engagé Rory Gallagher) valait le déplacement. 

Si la playlist annonce 'One after 909' des Beatles, ils ont opté, pour d'obscures raisons, pour Arlo Guthrie ' Coming into Los Angeles' avant de repartir en mode scie pleureuse avec  ' Seems like just yesterday' de Mickey et Sylvia.

D'une douceur inégalée.

Steve Earle et Iris DeMent ont aussi gravé une romance à faire pleurer les ménagères en bigoudis, ' I'm still in love with you'.

Un petit trou de mémoire, caché par de subtils la la la, a fait sourire les garçons.

Ce sont de tendres harmonies qui décorent 'The things we do for love' de 10 CC.

Une valse pour suivre. ' Dear someone', de Gillian Welch et David Rawlings, même sans le violon, fait fondre nos coeurs ( de rocker , si tu veux, Julien).

Grace Slick de Jefferson Airplane n'est pas la seule à avoir repris ' Sally go round the roses' , mais c'est sa voix qui est restée gravée dans ton cerveau.

C'est sur cette note psychédélique que s'achève un set en tous points remarquable.



Allez, les enfants, concoctez nous un bis, vite fait, les voisines dorment!

OK, pas de poulets dans la salle?

Non, pas de panique!

Well, ' Let's go get stoned' de Ray Charles sera repris par tous les junkies du coin, ainsi que par le curé à la recherche de pécheurs pas encore repentis .

Amen!