vendredi 30 septembre 2022

Album - Tabula Rasa - A Slice Of Life

 Album -  Tabula Rasa -  A Slice Of Life

 eigen beheer

michel 


Quatre ans après la parution de 'Restless', A Slice of Life , le sextet, né  en 2015 de la rencontre de Dirk Vreys (obsCURE et Silent Flag)   et  Guy Wilssens (Perverted by Language), vient de pondre un nouveau full album, baptisé 'Tabula Rasa'.

Faut pas se fier au titre, le groupe n'a pas effacé son passé post punk/dark wave pour virer marchands de soupe insipide, avec Tabula Rasa, A Slice of Life reste fidèle à ses héros: Joy Division, The Cure, Bauhaus ( qui est responsable du choix de patronyme) , Anne Clark  ou The Chameleons. 

Dirk ( vocals and lyrics) et Guy ( guitars et keys) sont depuis en certain temps secondés par Wim Kempenaers ( guitar), un copain qui s'ébat aussi chez  The obsCURE - Nelson Da Silva ( bass)-  François-Xavier Reimeringer, alias FIX ( drums), le nouveau venu se nomme Emmanuel Schaeverbeke (keys), ex- Northern Sadness, devenu This Collusion.

Tracklist

 

  1. Two-faced
  2. Sweet Darkness
  3. Matterhorn
  4. Seven Days
  5. Goodbye
  6. Cavern
  7. Anywhere But Home
  8. Run For Cover
  9. What Doesn't Kill Me
  10. In Your Shade
  11. Fortress Of Solitude
  12. Animal Instinct

Pochette, une photo de Wim Kempenaers montrant un Dirk Vreys  fort agité, du coup il est transformé en créature tricéphale poussant un cri encore plus effrayant que celui qu'a proféré  le citoyen terrorisé par les horreurs de la vie moderne ,représenté sur la toile la plus célèbre d' Edvard Munch.

 Ça a dû résonner pas mal dans le corridor dans lequel le cliché a été pris, quant à la ligne rouge barrant les yeux du chanteur, aucune explication!

L'album débute par le glacial coldwave/postpunk  ' Two-faced' , des claviers sombres, puis les  guitares cinglantes et un drumming méthodiqu,e introduisent la confession ...so far for pretending I feel good, so far for pretending I'm OK... car l'humeur de Dirk est à la mélancolie, à l'affliction. Mais ce genre de truc, il faut le dissimuler, il faut revêtir un masque, ne pas afficher  la douleur en public.

Tout dans ce morceau transpire la désolation, le chagrin, ...pain is for the ones who care...  le nihilisme suinte de partout , des lignes de basse furieuses et sinistres, aux guitares acérées, en passant par les coups de baguettes rugueux sur les toms et caisses du drumkit, sans oublier la voix froide et théâtrale, qui ne transpire pas l'optimisme béat,  de Dirk.

Plus Cure-esque que ' Sweet Darkness'  est difficile à trouver, ceux qui pleuraient le deuil en chantant 'The Funeral Party' restent une influence majeure.

'Sweet Darkness' offre aussi des échos 'The Killing Moon', le chef-d'oeuvre d'Echo & the Bunnymen.

Ici les guitares  agressives  donnent le ton, quelques cloches sonnent le glas en fin d'un morceau que Dirk termine en spoken-word.

Yes, darkness can  be celebrated!

C'est parti pour l'ascension du ' Matterhorn' , aux rythmes des guitares frénétiques et d'une basse omniprésente , tu grimpes, tu grimpes,  pour finalement te rendre compte que dans ces Alpes suisses, ce n'est pas le Cervin que tu gravis mais le corps brûlant d'une fille qui transforme le glacier en volcan.

Hit me, hit me, récite le choeur.

 Ian Dury, le plaisantin, ajoute  with you rhythm stick, mais lui se trouvait dans un désert, au Soudan!

' Seven Days' était sorti en single, comme précurseur du nouvel album.

Dirk a écrit ce titre après le décès de ses parents.  

Comment soulager le corps, l' esprit et l âme, éplorés : errer dans la nuit, fumer cigarette sur cigarette, s'enivrer, ne plus voir personne, ...Every time I wake up, it feels like I am standing still haunted by their shadows,  being numb from taking pills...

L'émotion te gagne à l'écoute de ce lament postpunk, dépeignant la misère ressentie par celui qui a perdu ses géniteurs.

 Il n'y a pas d'âge pour être orphelin et ressentir une douleur insoutenable.

...Et ni le lugubre drap noir, Ni le dies irae farouche, Ne donnent forme au désespoir : La stupeur clôt l’âme et la bouche...   Sully Prudhomme.

La lancinant ' Goodbye' , au chant torturé,  décrit profondément le sentiment de détresse.

Musicalement la complainte se traîne laborieusement pour t'emmener au plus profond des ténèbres, les guitares égrènent des notes funestes avant d'être recouvertes par une courte marche funèbre au piano.

'Cavern' te traîne encore davantage  au coeur du désespoir, ton habitation n'est plus un refuge. Abandonnée, elle est aussi vide que ton cerveau, à quoi se rattacher ?

Et  pourtant...this old house is not for sale...memory still prevail.. 

L'emballage sonore, fait de guitares métalliques, d'un jeu de batterie entêtant, d'une basse évoquant les heures de gloire de Simon Gallup au sein de The Cure, de synthés brumeux, sert de toile de fond caverneuse aux vocaux de Dirk Vreys auxquels s'ajoute la seconde voix glacée d'Els Van Herck.

L'impétueux 'Anywhere But Home' risque bien d'ébranler ton système nerveux, ici tout  vibre,  étrille ou taillade à l'instar des guitares effilées, quant à Dirk il ne voit toujours pas la vie en rose... I'm filled with guilt...

Un côté plus léger pourtant vient édulcorer la tirade, après un solo de basse massif, le chanteur lance un cha cha cha étonnant.

Et c'est parti pour une course effrénée, ' Run for cover' est  presque aussi fulgurant que le ' Race with the Devil' de Gun. 

Jusqu'ici le  morceau le plus exubérant du catalogue!

Un brin de philosophie nietzschéenne pour suivre, 'What does not kill me' ( makes me stronger), ou comment danser sur Friedrich Nietzsche au son d'une batterie tribale et de guitares tumultueuses et incandescentes.

A Slice of Life montre sa face la plus épique avec ce morceau farouche.

Je suis si  heureux ' In your shade' , aurait-on droit à une première lovesong?

Rien n'est moins sûr, il faut lire entre les lignes et le morceau, déjà en mode uptempo au démarrage,  s'emballe sérieusement en vue du terminus.

Dirk abandonne momentanément la voix rêche pour interpréter le nocturne ' Fortress Of Solitude' d'un timbre, sans doute apaisé, mais pas folâtre, vu le sujet.

L'orchestration est  majestueuse, quelques coups sur la batterie précède un thème romantique au piano, Dirk part en spoken-word, des sonorités de cordes se font entendre, la voix prend des intonations David Bowie,  on a droit à quelques confidences...I don't believe in God... il halète, tu te surprends à esquisser quelques pas de valse, le ton monte jusqu'à  l'outro fragile au clavier.   


Pour terminer l'exercice, A Slice of Life propose  ' Animal Instinct' , qui avec  ses rumeurs simiesques  et ses rythmes electro dance,  devrait faire un tabac dans les soirées  branchées dark wave/ dark elektro/ post-punk.

Le DJ  Desolate Discotheque compte l'inclure dans son prochain show 'Blue Wednesday'  chez Christa Kupfer à Berlin.

 

Si jusqu'ici, musicalement , "Tabula Rasa"  s'appliquait foncièrement à Björk, il faudra désormais compter avec le formidable album de A Slice of Life, qui déjà s'affirme comme un tournant dans les productions de rock alternatif du plat pays.

Prochain concert le 29 octobre à Aarschot, lors de la soirée Halloween Hysteria qui se déroulera au Recreatieoord Schoonhoven. 

 

 

 

 


 


 





CD- Fragments - Mindivide

 CD-  Fragments - Mindivide 

My Kingdom Music

NoPo


MINDIVIDE Fragments 2022

Les fragments s'assemblent fin 2020 à Munich avec la chanteuse Rosanna Taormina, les guitaristes Stephano Mancarella et Vito Taormina.
'MOLD' à vie pas prévu, les trois italiens laissent filer leur troupe précédente (qui faisait dans le progressif stoner) pour un autre état d'esprit.
J'ai entendu, pour la première fois, le mot 'Taormina' dans une pizzéria. Quel inculte! Taormina décore la côte sicilienne de ses falaises et de son théâtre antique.
Deux autres compatriotes, Romina et Toti Denaro les rejoignent respectivement à la basse et à la batterie début 2021.
Pas très allemand tout ça... aussi c'est finalement Marcus Kollmannsberger et Alex Schulz qui les remplacent en juin pour remettre, un peu, l'église au milieu d'un village teuton.

Leurs références? Le dossier de presse indique une direction batave vers Within Temptation, Delain et Vuur.
J'apprécie les deux premiers, cependant le nom de Vuur (l'une des nombreuses formations de la sublime chanteuse Anneke van Giersbergen), me semble particulièrement pertinent!
Leur personnalité marquée mélangeait douceur et dureté dans des créations musicales vraiment recherchées. Et bien Mindivide s'en rapproche effectivement par son architecture progressive.


Je viens de m'extasier sur l'artwork de Mediterraneo d'Even Flow, que dire de celui de Fragments?
Deux têtes, bêches, identiques s'enchevêtrent par des cheveux frisés. Les visages, imberbes, aux bouches et yeux clos, sont marqués d'aspérités de couleurs variables, allant du rouge au violet en passant par le rose et le bleu, colorant aussi les boucles.
Sur un fond noir, ces teintes éclatent littéralement pendant que les intitulés du groupe et du disque apparaissent droites, en blanc. Chapeau Mattia Stancioiu!


Quelques bruits de tambours, survolés d'un arpège à cordes, ouvre l'album par 'Fragment 28'. Dans ce bouillon, le chant mijote doucement, dessous, on entend à peine, un filet de voix, cuit à choeurs.
Bien vite, le ton se durcit avec deux guitares virulentes et des frappes lourdes que la basse amplifie.
La voix de Rosanna accapare l'attention par sa puissance et sa justesse. Toujours le cap elle garde tandis que les guitares divaguent et tirent la quintessence avec virtuosité.
Le plat de résistance aurait-il été servi d'entrée?

Félines et d'abord ronronnantes, les grattes (g)riffent en variétés, parfois retenues, parfois relâchées tout au long de 'Skull'.
Lorsque le chant boule tout, on s'envole avec pour un voyage plein de frissons. L'ombre d'Anneke plane...
Percussions orientalisantes puis, Rosanna (au plus haut des cieux!) s'élance, un moment, sur des vocalises religieuses qu'on écoute ... religieusement.
Voici une seconde divine recette!

Sautillant, l'arpège cristallin distille une liqueur délicieuse dès la première gorgée de 'At your whim'. Un trou normand?
La batterie reste d'abord discrète avec des coups sur le cercle puis devient carrée et s'emporte en roulements dès que la première guitare impose son riff vicieusement marqué.
Parfois lourds et graves, parfois légers, les vocaux s'insèrent avec prestance.
La seconde guitare tire une sinusoïde reptile. La combinaison des cordes, travaillées par Stefano et Vito, crache un venin et nous paralyse de bonheur.
Mais on s'en extrait, sans combattre, en tapant du pied et en dodelinant de la tête. Grisé je reste!

Diantre, un bien bel arpège triste amorce 'D.I.D' isn't it? Yes yes font les cymbales'. En face, les vocaux demeurent fermes... et presque définitifs.
Progressivement, le son vicieux des grattes peut rappeler 'Paradise Lost', surtout sur le simili solo faisant du gringue au chant de Rosanna.
Lorsque les deux instruments se mêlent, liés par une basse épaisse, on sombre dans ce vin corsé.

Pas plus d'allégresse sur 'Reign of mediocrity'. Vous me direz 'avec un titre pareil!'...
Le rythme plombe mais les voix allègent l'une féminine funambule, l'autre, masculine, l'enveloppe.
Une accélération, au riff vif, à mi-morceau, s'emploie à deux voix accolées mais l'ambiance reprend vite son ton solennel et froid.

Les chemins parallèles des 2 grattes apportent beaucoup de richesse à 'Children Of Nonsense'.
Parfois à contresens, la voix de Rosanna alterne des accents très bas et des montées vertigineuses.
Saccades de guitares redressées par une rythmique basse/batterie implacable, précèdent un passage, où le chant se pose, en ange fragile, sur un filet de guitare menaçante. 

'Timeless Spaces', le bien nommé, flotte dans un espace intersidéral parcouru de guitares aériennes, arachnéennes, cristallines (comme de l'eau de là-haut), quand elles ne se fâchent pas en (dés)accords profonds.
La progression lente se fait en mouvements ralentis. Après un passage quasi parlé, la matière se désagrège en gaz explosif expulsé par des guitares forgées en parpaings.

Un roulement annonce 'Beauty insane' introduit par deux arpèges croisés, soulignée par une batterie aérée. La basse, musicale, s'inscrit superbement dans les espaces. Le fromage a du caractère!
Les vocaux, ponctués par des roulements à la batterie, flirtent avec le timbre de David Surkamp (oui, le chanteur de Pavlov's Dog) et atteignent des crêtes insensées. Oui, 'Beauty insane'!
Friedrich W. Kopp vient growler en contrepoint et parfois en même temps. La voix féminine doit se dédoubler pour l'emporter. Emportement aussi dans les frappes pourtant précises.
La phrase musicale finale, tellement puissante, laisse couler, plutôt qu'une larme, une lave émotionnelle.

'Home' ou retour aux sources? En théorie, on s'attend au dessert.
A nouveau des guitares en parallèle et une voix dédoublée caractérisent ce dernier morceau chaotique, fort de café...
Un accord menaçant ouvre un couloir funeste aux murs de guitares que la batterie défonce puis retour à la mélodie finale qui régale.


Loin d'un coup d'essai, Mindivide marque les esprits et il ne manque pas grand-chose pour transformer l'oeuvre en chef dans un restaurant musical à trois étoiles.
Entre mélancolie et déprime, l'atmosphère prend à la gorge. Pas de longs solos de guitares, ancrées dans les mélodies, elles sont force majeure.
Pareille à une cantatrice, Rosanna, Rosanna (chantait TOTO), par sa voix puissante autant que touchante, disperse des fragments de beauté. Complexe mais fascinant!




Tracklist :
1-    Fragment 28
2-    Skull
3-    At Your Whim
4-    D.I.D.
5-    Reign Of Mediocrity
6-    Children Of Nonsense
7-    Timeless Spaces
8-    Beauty Insane
9-    Home
Mixé par Alessandro Caneva, masterisé par Andréa De Bernardi
Vito et Rosanna composent quasiment tout sauf 'At you whim' et 'Beauty insane' composé par Stef.

ROSANNA TAORMINA: Vocals
STEFANO MANCARELLA: Guitar
VITO TAORMINA: Guitar
MARKUS KOLLMANNSBERGER: Bass
ALEX SCHULZ: Drums

Other musicians  on “Fragments“:
ROMINA DENARO: Bass (all songs except: At Your Whim, D.I.D.)
TOTI DENARO: Drums
FRIEDRICH W. KOPP: Growls (on Beauty Insane)

mercredi 28 septembre 2022

EP - Porij - Outlines

 EP - Porij - Outlines 

Oat Gang Records

michel

Porij, Croatie?

Non, c'est Poreč, et ce n'est pas parce que le band est originaire de Manchester que tu dois l'associer au porridge, ce ne sont pas des équidés.

Le groupe se forme en 2019, ses quatre sociétaires sortent du Royal Northern College of Music, l'histoire veut que tandis qu'ils bricolaient dans une chambre, on leur demande de remplacer au pied levé un groupe ami devant annuler une date.

En une semaine ils se sont acquittés de cette tâche en magouillant hâtivement une setlist.

La pandémie freine leurs ardeurs mais  ne les désarme pas, un premier single, 'Closer', paraît, suivi par ' Dirty Love' , les deux titres se retrouvent sur la  mixtape 'Breakfast' qui contient six morceaux de dance pop, que certains comparent à Micachu.

En 2021, Porij pond un nouvel EP, ' Baby Face' et enfin, début septembre 2022, c'est 'Outlines' qui vient récréer nos pavillons et nous inviter sur le dancefloor.

Ah, oui, les présentations:

Eggy Moore  (vocals and keys), Jacob Maguire (vocals and guitar), Jammo = James Middleton (bass) et  Nathan Carroll (drums) qui remplace Tom, le drummer des débuts.

Founding member Tommy Villiers ( guitar)  has writing credits on some tracks

Tracklist:

01. Outlines (02:19)
02. Automatic (03:05)
03. Lose Our Minds (03:21)
04. Figure Skating (03:33) 

 

La pochette : insérée dans un cadre vert,  une photo  en noir et blanc,  floutée, du groupe  avec un surlignage verdâtre, les garçons  et la demoiselle  flânent dans une rue le long d'un mur en briques , ce qui donne un petit air 'After the Goldrush' ( sans le grillage) au cliché.

Les Ramones, John Lennon  ou les Clash  aussi aimaient poser le long d'un mur. 

Le titre de l'album, peint au pinceau ayant baigné dans un pot de couleur d'un bleu délavé , est coupé en deux, OUT horizontalement couvre le haut de l'artwork, LINES descend verticalement à droite.

L'extended play démarre avec le titletrack ' Outlines'  , un morceau invitant à la danse, comme le chante si bien Eggy , d'une voix  délicate...I'll take you dancing... après une intro synthétique au groove minimaliste.  Le  drumming électronique, les chuintements décoratifs  au synthé et le timbre troublant d'Eggy fascinent d'emblée l'auditeur .

Grâce, euphuisme   et drum'n' bass  beats,  qui pulsent,   se marient harmonieusement, Jacob, en sourdine,  joue les secondes voix, il n'en faut pas plus pour être conquis et revoir en pensée  l'élégance d'une   sophisti pop si bien représentée en son temps  par   Scritti Politti ou The Blue Nile.

La tendance des critiques de chez  King Charles  est de  classer Porij dans la case UK Garage, le groupe a d'ailleurs repris  Disclosure sur la mixtape ' Breakfast', il est vrai que l'addictif  'Automatic' ( oublie les Pointer disco Sisters et  ou Tokio Hotel et leur pop infantile) offre des sonorités  à rapprocher d' AlunaGeorge ou de la fébrilité de combos tels que Foals ou alt-J, autres partisans d'une electro pop ne désavouant ni les rebondissements déconcertants, ni un  futurisme de bon aloi.

Eggy explique la genèse du titre, elle avait six ans, elle s'est rendue à l'école primaire vêtue d'un ensemble en velours au motif dalmatien, .. it was the first time I felt real cool.. all the eyes  were on me...indique la jeune personne.

Une sensation d'exister que l'on ressent à l'écoute de ce track remuant. 

Tu ne quitteras pas la piste de danse à l'écoute de 'Lose Our Minds' imbibé de  couleurs jungle et  drum'n'bass,  irrésistibles.

La voix frêle d'Eggie survole les beats fiévreux imprimés par les roulements sur les pads et les lignes de basse au groove futuriste.

Le synthé, un brin rétro,  contribue lui aussi,  à façonner un décor sonore étourdissant.

' Figure Skating' is about intimacy and sensuality in moments that aren’t overtly sexual,” the band explains.

Et tu continueras à te trémousser avec retenue, sans que tes pores n'exsudent une humeur aqueuse, le titre est emmené par les beats propulsifs, façonnés par les percussions 2-step et la basse. Eggy suit le rythme sans frémir et t'entraîne à sa suite , tandis que la guitare et les synthés effervescents élaborent un décor spongieux des plus créatifs.

Il est regrettable que The Haçienda ait fermé ses portes, un groupe tel que Porij aurait pu y avoir un succès similaire aux stars des eighties/nineties: New Order, en tête, mais aussi 808 State, A Guy Called Gerald ou  Inner City ...

Porij vient de terminer un headline tour au UK, incluant plusieurs sold-out gigs, on les attend avec impatience sur le continent!


 



EP Even Flow - Mediterraneo

 EP Even Flow -  Mediterraneo

  Imperative PR

NoPo 

EVEN FLOW Mediterraneo EP 2022



Début 2022, dans http://www.concertmonkey.be/albumreviews/album-fragments-wonder-wonders , NoPo dit à propos du groupe Wonders :
"Les frères Lunesu, Pietro Paolo (guitare) et Giorgio (batterie) complètent le line-up plutôt italien donc... Le métal est une grande famille!
Ces 3 derniers musiciens (avec Marco) amorcent le projet dans Even Flow en 2020 avant d'aboutir à Wonders".

C'est même 4 musiciens de Wonders qu'on retrouve aujourd'hui dans Even Flow :
Marco Pastorino (Fallen Sanctuary, Temperance, Cristano Philipini's flames of heaven, voir http://www.concertmonkey.be/albumreviews/album-cristiano-filippinis-flames-heaven-force-within ) : Vocals and Choirs


Pietro Paolo Lunesu: All Electric and Acoustic guitars & Backing Vocals
Giorgio Lunesu: Drums and Percussion
Luca Negro (dernier arrivant, passé aussi par Temperance) : Bass

Quant à la discographie complète d' Even Flow, elle s'ancre depuis 14 ans et suit une belle régularité :
2008 Dream Weaver EP
2011 Ancient Souvenirs LP
2013 Flower Paths EP
2017 Life Has Just Begun LP
2019 Mother EP

Ainsi d'Italie, ils viennent et même plus précisément de Sardaigne et ça baigne, on va le voir juste après.

Je m'étais emballé sur le packaging de Wonder : "Quelle pochette utopique! Il faut privilégier l'édition vinyle."
Et ben rebelote, je peux remettre le couvert! Remplaçons 'utopique' par 'chimérique' pour faire joli dans le texte, car pour l'oeuvre, inutile d'en rajouter!
Signé Mickael Briot de Mythrid Art (un délice de consulter leur page https://www.mythrid-art.fr/works/ ), l'artwork de 'Mediterraneo' brille de mille feux (ptêt même un peu plus!).
Une femme ailée et habillée de mousseline blanche semble sombrer sous la mer. De magnifiques coraux et poissons entourent la sirène malgré elle. La lumière du soleil filtre au dessus.
Une calligraphie sophistiquée, en forme de barres et pyramides, authentifie la marque Evenflow. Le nom de l'EP glisse, en dessous, coincé entre 2 coquillages.


Entrée en matière tempétueuse et orchestrale, on sent le coup de vent passer. La voix haute a du coffre, fort! 'Shining' répété et parfois magnifié par un choeur, correspond bien à la lumière diffusée.
Une pause ralentit le tempo avec une ritournelle au clavier/piano et le chant roucoule un peu plus.
Le mélange guitare/clavier créé alors une couche épaisse et enveloppante. La sentence 'YOU CAN’T ALWAYS GET WHAT YOU WANT' semble répondre au titre 'Ocean lies' dans un style, bien éloigné des Rolling Stones.
Ensuite le solo de guitare s'installe sur un rythme débridé et bosselé; le synthé tournoyant vient participer joyeusement au bout du voyage.

A l'inverse de l'intro précédente, le rayon de lumière, sous la surface de l'eau, perce doucement à 2 guitares acoustique et électrique soutenant la voix de Marco qui chante 'You are a ray of light'. YES avait affirmé 'Nous sommes du soleil'.
La trame souterraine, au clavier, émerge progressivement pour jaillir comme un geyser alors que la batterie fouette le rythme et encourage un chant mélodieux.
La basse gronde et se fond dans l'ensemble. Puis la guitare vient poser une suite travaillée qui rappelle Dream Theatre et, plus loin, Pietro Paolo délivre un solo lumineux qu'il croise au clavier virevoltant.

Le grand piano d'Alessandro Bertoni accompagne la voix agile sur des chemins sinueux. 'Leaves' laisse tomber des 'Now I know' convaincants et solennels.
Plus alerte, le piano prend alors des allures jazz-prog-rock 70's jusqu'à perdre le chant.
.
'Revelation day' ouvre sereinement au clavier/piano et touches gracieuses sur les cordes avant que la batterie ne s'emporte poussant les vocaux dans leurs retranchements.
Giorgio frappe fort. Marco se dépense sans compter 'A thousand times a million doors to eternity' (ah ben si en comptant!).
La guitare lacère sombrement puis déchire et crie sur les ruptures imposées par la batterie et la basse de Luca à bloc. Le clavier cascade jusqu'à l'avalanche et l'arrêt brutal qu'on n'attendait pas de si tôt.

'Mediterraneo' va compenser par une plongée longue et profonde (plus de 7 mns) amorcée dans une atmosphère orientale.
Pour une fois, la ligne vocale est basse dans un premier temps. Elle monte progressivement jusqu'à 'We’ll never see another day, We’ll never change in our life', chanté, ardemment et tancée par une guitare tortueuse.
Vient un clavier orientalisant puis, plus loin, une accélération remarquablement boostée par la batterie qui continue d'accompagner vaillamment un solo épique à la gratte.
La trame principale fait son come back après 6 minutes avec beaucoup d'emphase notamment une voix qui décroche les étoiles.



Onirisme et exaltation sont les deux mamelles par lesquelles coule Even flow.
Un power métal survolté, peut-être un peu plus prog que 'Wonders', mais tout aussi vivifiant... Even flow quoi!



Track Listing:​
1. Ocean Lies (5:12)
2. Ray of Light (4:50)
3. Leaves (2:54)
4. Revelation Day (3:00)
5. Mediterraneo (7:32)
mixé et masterisé par Michele Guaitoli (Visions Of Atlantis, Temperance)

mardi 27 septembre 2022

Album - Fans Of The Dark, "Suburbia".

 Album -  Fans Of The Dark, "Suburbia".

 Frontiers Music Srl 

 

NoPo

 FANS OF THE DARK Suburbia 2022


Etonnant comme la NWOBHM (New wave of British Heavy metal des 80's) essaime au fil du temps sans perdre de vigueur (sur ce dernier point, on l'envie!).
J'ai commenté, récemment, les disques des français Drenalize ( http://www.concertmonkey.be/albumreviews/album-drenalize-%E2%80%93-edge-tomorrow ), Crystal Throne et Heart Line.
Cette fois, j'explore la froide Scandinavie et le show des 4 suédois Fans of the Dark :
Alex Falk – chant
Freddie Allen - batteur, auteur-compositeur et coproducteur
Oscar Bromvall (PALACE, CODE RED) – guitares
Rickard Gramfors – basse

Fin 2021, ils lancent sobrement 'Fans of the dark'. Il faut battre le métal tant qu'il est chaud, voici 'Suburbia' moins d'un an après.

Une météo exécrable éclabousse le fond sombre de l'artwork, signé Regin Wellander.
Sous un ciel chargé et la pluie battante, un monstre gris (le même que sur l'album précédent) avance, au milieu de sapins, le long d'une voie d'accès vers 'SUBURBIA', fléchée par un panneau vert.
L'alien porte un équipement, sur son dos penché, et autour de sa ceinture. Une lampe frontale éclaire l'écriteau.
A l'intérieur d'un contour blanc, 'Fans of the dark', au 'K', inversé, nomme l'objet.
Instantanément à la lecture, j'ai le réflexe de remplacer 'Fans' par 'Fear'.
Erreur! Non point de vierge de fer ici mais plutôt 'Phenomena' (groupe marquant en 85/87).
Pour autant, rien à craindre, on ne projette pas le film d'horreur de Dario Argento qui, lui, intègre 'Flash of the blade' d'Iron Maiden, à sa BO (ça va, on suit toujours dans le fond?).

Néanmoins, les films d'épouvante, ils aiment ça les vikings et ils assènent directement 'Night Of The Living Dead'. Pas d'Argento, alors Romero (sans Juliette) fera l'affaire.
'They're coming to get you Barbara' menace une voix, avant un riff leppardien. La rythmique, attractive, rebondit sur les peaux et les cordes de la basse.
Le refrain accrocheur, avec son clavier hard FM, vous repeint les parois du cerveau en rose. Et le chant d'Alex, chaud et grave, oula, du high level, non?

Le riff d'entrée de 'The pirates of Maine' fait toute la différence. On passe ensuite sur un tempo lourd, genre 'The zoo' (Scorpions) et autres carnages...
Mais on attend avec impatience le retour du riff qui tue. Aaaah, faut attendre deux minutes! Deux minutes... non mais allo quoi!
Heureusement, la voix épaisse d'Alex est un délice et le pont, qui mène au refrain, dessine un chemin enchanteur et bien chanté et scandé en choeurs.
Encore deux minutes pour le fil qui rend fou et on enchaine, après le solo d'Oscar (sacré lascar!) sur un autre riff, soutenu par des hohohoho de malades (les Hardos aiment ça!) sur le modèle des woho dans 'Rock the night' de leurs compatriotes d'Europe?.
Ne pas oublier que la Suède est en Europe et Europe en Suède!
Le final en rajoute une couche, avec des traits à la Van Halen, pour notre plus grand bonheur.

En vla du riff en vla, 'Fantasia' démarre au même niveau, pied au plancher. La caisse claire claque et la basse ne lâche pas son pas, rythmique simple, droite, poussée plein milieu de la poitrine.
Le refrain, mélodieux à souhait, emballe tout et envahit les tympans pour s'insinuer insidieusement dans les limbes de nos deux hémisphères.

'Sick! Sick! Sick!' ne me flanque pas le mal de l'air, même en rappel du Night Flight Orchestra, tout aussi suédois et groovy.
La guitare donne le ton et la basse n'arrête pas de tonner derrière une batterie implacable. Une pause surprend.
Soudain, une bascule à la six cordes, monte d'un coup le tempo en mayonnaise vers un hard disco éblouissant (que ne renierait pas NFO). Puis on termine sur les bases du riff d'ouverture éclatant.

Stratovarius (autre scandinave) a signé un 'Fright Night' bien différent. Celui de FOTD me fait penser, après la première salve acérée à la gratte bégayante, et plutôt sur le refrain aux notes dansantes, à 'I was made for loving you' de Kiss (cette basse tududum tududum et l'écho des toms!).
C'est dire le parquet discoïde! Nonobstant ça alterne et, une fois de plus, le riff rafle tout et nous aveugle mais ne nous rend pas sourd!

Pour bien vous le faire rentrer dans le crâne 'Fans Of The Dark' invente le titre 'Fans Of The Dark', quelle bonne idée, ils auraient pu le placer sur l'album 'Fans Of The Dark'!
On charge un fusil. Un coup de chaleur aux vagues de 'H.E.A.T' (autres chauds suédois), monte aux joues.
Juste un riff grinçant et simpliste, plus cette petite touche sucrée au clavier, et on tombe dans le panneau. Par chance, ça ne fait pas mal, il indique juste la banlieue (rappelez-vous la pochette!).
Je ne peux m'empêcher de secouer la tête et taper du pied! Le pied quoi!

'The Goblin King' amène encore un riff de ouf, sinueux. Fichtre, si Freddie sort ses griffes de la nuit et explose ses caisses à la dynamite, c'est pour que les guitares lacèrent jusqu'au dernier souffle.

'Restless soul', 2è composition dépassant les 7 minutes, ouvre le bal sur une ballade. La voix de crooner se marie parfaitement à ce moment de douceur.
 Moi qui craignais une fin fade, à 4 minutes, Oscar me rassure avec des twin guitares cavalcade aux allures maideniennes mais qui s'éclipsent un peu trop tôt.



Supérieur au premier jet, 'Suburbia' ne s'embourbe pas, malgré les trombes d'eau sur la pochette.
La musique suit une trame claire et bien léchée entre hard-rock mélodique et AOR avec des armes bien tranchantes.
Moi aussi, 'Loving the alien'(comme Bowie). Où sont les fans? Bientôt dans les salles de concert ou les prés des festivals...




Track Listing :
1. Night Of The Living Dead
2. The Pirates Of Maine
3. Fantasia
4. Sick! Sick! Sick!
5. Fright Night
6. Fans Of The Dark
7. The Goblin King
8. Restless soul
produit et mixé par (le musicien et producteur) Lars Fredrik Swahn (Dungen, The Amazing) et coproduit par Freddie Allen.
Label : Frontiers
Sortie : 16/09/2022

Status Quo à l' Ancienne Belgique de Bruxelles, le 20 septembre 2022

Status Quo à l' Ancienne Belgique de Bruxelles, le 20 septembre 2022

 

Mitch ZoSo Duterck

 

STATUS QUO – 2022.09.20 L’Ancienne Belgique, Bruxelles (BEL)
Line up :
Andy BOWN: vocals, guitar, keyboards, harmonica. (depuis 1976)
Leon CAVE: drums. (depuis 2013)
John « Rhino » EDWARDS: vocals & bass guitar. (depuis 1986)
Richie MALONE : vocal & guitar. (depuis 2016)
Francis ROSSI : vocals & guitars. (depuis 1962)
Set list :
01.Caroline.
02.Rain.
03.Little Lady.
04.Softer Ride.
05.Hold You Back.
06.What You're Proposing (Medley incl. Down the Dustpipe / Wild Side of Life / Railroad / Again and Again).
07.Mystery Song.
08.The Oriental.
09.Cut Me Some Slack.
10.Liberty Lane.
11.In the Army Now.
12.Roll Over Lay Down.
13.Down Down.
14.Whatever You Want.
15.Rockin' All Over the World.
16.Don't Waste My Time.
Départ de mon foyer, doux foyer vers 17.15, comme ça, le cas échéant, mon pote Carlo et moi aurons de la marge. Bien nous en a pris car avec tous ces foutus travaux et chantiers qui grèvent nos autoroutes-camembert nous en aurons bien besoin. Notre capital bonus temps s’épuise très vite, trop vite et l’optimisme qui nous portait à croire que nous serions sur place pour l’ouverture des portes va devoir revoir ses prétentions à la baisse. Pas de panique, sinon que dans la salle, on se presse déjà sur quatre rangs face à la scène tandis qu’un rapide coup d’œil à la dérobée vers les places assises au balcon me fait constater avec horreur et stupéfaction que tout est déjà occupé, rempli, recouvert, envahi par autant de postérieurs, liserons avides de picotements douillets dans leur zone d’escarres en devenir.
Ma chère place # 26, située en plein centre du troisième rang est squattée par un quidam qui n’est même pas à mille lieues de soupçonner tout le vécu qu’il est occupé à écrabouiller avec un manque de respect à faire vomir. De toutes façons, on sait tous (sauf les utopistes dont je fais partie) que rien ne dure jamais. On croît posséder le temps, le maîtriser et rester le roi du monde pour toujours. Et puis, quand on s’y attend le moins, la faucheuse étend son ombre sans crier gare et tout s’écroule d’un coup, paf ! Tout est éparpillé, écrasé, dispersé, perdu, comme ça, sur un claquement de doigts. Ta couronne de roi viking fanée, en berne, tu fonces vers la gare Centrale mais en ton fors intérieur, tu sais déjà que le train est parti sans toi, à jamais. Tu tournes sur toi-même, comme une girouette folle. Tous les endroits qui t’étaient tellement familiers ne peuvent plus rien pour toi, sinon te rappeler que ta chance est passée. Gallia, Citadines, même la porte à tambour du Warwick ne tourne plus, il te reste en mémoire des bribes de chansons et l’écho d’un rire cristallin. C’est à cet instant précis que tu donnerais tout ce que tu as de précieux pour n’être qu’un simple personnage en Lego car lui, au moins il se relève toujours, s’accroche au moindre plot d’une base de construction, peu importe sa couleur, et poursuit sa tâche aveugle, sans états d’âme.
En fait, tout ça pour te dire que qui que tu sois, quels que soient tes bobos, il y a un remède à la morosité et au désespoir et ce truc miracle s’appelle… STATUS…QUOOOOOO ! Gueule ça une bonne fois comme l’introduction de la plupart de leurs concerts de 1975-1976 et tu verras, ça va tout de suite aller bien mieux, sauf pour tes cordes vocales ! C’est comme je te dis, quand ça ne va pas : Status Quo pour les Européens, John Fogerty pour les Américains. Ou alors les deux si t’es vraiment pas bien, mais alors à ce niveau-là, il vaut peut-être mieux consulter. Oui, ces artistes-là devraient être décorés pour bienfaits envers l’humanité et remboursés par la mutuelle, du moins celle de la SNCB, surtout que le Quo leur fait de la pub gratos à chaque fois qu’ils chantent « Railroad », c’est-à-dire, à peu près à chaque concert.
Fondé dans la banlieue de Londres en 1962, on trouve déjà un certain Francis Rossi, le seul membre fondateur encore en activité, au sein du groupe qui perdra très vite son nom de The Palladins au profit de The Spectres avant de muter définitivement pour Status Quo en 1966. Comme j’ai déjà dû te le dire, lecteur assidu et (in)conditionnel plus-que-parfait, « encore eut-il fallu que je le lusse », place ça dans un dîner de famille tu vas voir l’effet). Mis à part les 5 albums studios sortis entre 1972 pour « Piledriver » et 1976 pour « Blue for You » qui représentent l’époque où le Quo est à son apogée, plus jamais par la suite, la bande à Rossi n’arrivera à écrire des albums d’une telle qualité musicale. Bien sûr, ils continueront à pondre un ou deux hits sur chaque album mais le reste du contenu sera tout de même un cran ou deux en-dessous au point de vue de la qualité des compos.
En 1976, le quatuor s’adjoint les services du multi-instrumentiste et compositeur Andy Bown dont l’instrument de prédilection est la basse et qui officia avec l’étoile montante Peter Frampton au sein de The Herd.
Status Quo c’est plus de 100 singles officiels au cours de leur carrière, tu vois un peu le truc !
Bref, ce soir ils sont revenus une énième fois nous apporter leur joie de vivre communicative et leur blues-boogie en 12 mesures et trois accords dont les snobs de la six cordes d’élite se moquent tant et plus, mais que personne ne joue comme eux. Une heure trente-huit de pur bonheur et une place au premier rang pour tout oublier et faire la fête, ça ne se refuse pas. Et il y a toujours cet humour propre à Francis « The Boss » Rossi. Si tu as pris la peine de lire la liste des plats servis au menu, il n’y a pas photo, tu as compris que ce soir, une fois encore, c’était la fête à l’Ancienne Belgique, et moi j’étais parmi les privilégiés qui ont pris part au festin sonore. Merci Status Quo, may you live and play… Again & Again.
Mitch « ZoSo » Duterck

lundi 26 septembre 2022

Showcase de Maryon Corbelli à Cultura - Langueux- le 24 septembre 2022

 Showcase de Maryon Corbelli à Cultura - Langueux- le 24 septembre 2022

 

NoPo

 MARYON CORBELLI en Show case à Cultura Langueux Samedi 24 Septembre 16H


Il faut savoir le souligner, Cultura ne laisse pas tomber les artistes locaux et les aide à pousser en circuit court.
Les clips de l'invitée du jour parcourent Port Blanc (Penvenan), Ploumanach (Perros-Guirec), Paimpol, Trégastel, Lézardrieux, Lannion... Maryon ne vient pas de Tanzanie mais de Paimpol et d'une ascendance italienne.
Un petit écart vers la Tunisie pour 'Un nouveau jour' ou 'Soleil' brouille les pistes. Son empreinte carbone reste finalement modeste.

Son expérience, parsemée de plusieurs EPs, la conduit à une nomination au titre de 'Révélation féminine R&B' en 2014.
2009 Eldorado
2014 Mon univers (sous le nom de Seamaze)
2014 Qui je suis
2016 Pleine lune
2017 Trilogie
2021 Bohème

Auteure-compositrice-interprète, elle peut tout faire en solo, elle va nous le prouver aujourd'hui.


Une grande sobriété l'entoure : Clavier Roland, tabouret, micro, pupitre sur une estrade, enceintes au sol.
Maryon semble aussi timide que son public. Une dizaine de personnes apprécient le moment mais sans faire trop de bruit.
Il faut dire que l'ampli ne va pas jusqu'à 11 comme dans le film 'Spinal tap' et Maryon ne brusque pas ses touches.
Elle chante tout en douceur, mais avec émotion, et je dois reconnaitre que c'est touchant.

Avec beaucoup de délicatesse, elle délivre une version dépouillée et intime de ses compositions et 2 reprises.
Musicalement, elle parvient à maintenir une belle cohérence de pop française mélancolique teintée de R&B.
Les paroles, simples mais sincères et poétiques, sont expressives et glissent avec une belle fluidité.
Elle aborde l'amour, l'enfance, les voyages, les relations humaines...

Elle n'hésite pas à introduire ses morceaux par une petite explication de texte.
'Allo la terre' parle de distance et d'incompréhension dans une pulsation vitale.
Posé sur une cadence relaxante, 'Un nouveau jour' propose une autre vie sur de meilleures bases.
'Aventure', étrangement porté par un rythme exotique, évoque son envie de retour à ses racines bretonnes après un éloignement.
'Dans la peau' ancré profondément très proche du coeur, confesse une chanson d'amour romantique.
'Innocence' rime avec enfance.

'Bohème' n'est pas piqué à Aznavour et préfère balancer sur un thème aux intonations rap, encore plus perceptibles sur la version studio.

Cecilia Krull nous faisait vibrer avec 'My life is going on', à chaque épisode de la Casa de Papel. Belle idée de lui emprunter ce moment poignant.

Pas de Vanessa sur 'Tandem' aux arrangements modernes sur disque. La ritournelle nous invite à chanter en s'accrochant au tandem. Oups, désolé, dehors, les nuages se chargent malgré les paroles du joli morceau.

Springsteen proposait 'Cover me', Maryon lui préfère Gavin James avec 'Always' et les paroles en français de Philippine, addictif comme un Coldplay.

Soleil fait son effet et nous protège des nuages, la mélodie emporte. Ce titre, accéléré et plus marqué rythmiquement, pourrait même déménager sur les pistes.

'Imagine' vient conclure les espoirs d'un nouveau monde exprimés par Maryon. Quelques audacieux prennent le risque de l'accompagner (les malheureux, ils étaient prévenus, la pluie arrive!).

Pas avare de bons sentiments et pas avare de son temps ni de sa musique, la bretonne (pas Nolwenn Leroy) offre 11 titres aux chanceux présents.
Elle en avait mis 27 sur son double album récent!
Pas avare non plus de gentillesse et de selfies avec son public...

Mon pote Jeremy ne tarit pas d'éloge sur l'artiste et partage joyeusement (de vive voix et pas que... vous pouvez visionner quelques extraits du concert sur https://www.facebook.com/JeremyMusique ).
Heureux d'avoir vécu ce moment de grâce, nous pouvons reprendre une activité 'normale'.


SETLIST
1-Bohéme
2-Allo la terre
3-Nouveau jour
4-My Life Is Going (de la BO Casa de Papel)
5-Aventure
6-Dans la peau
7-Innocence
8-Tandem
9-Always (de Gavin James Ft. Philippine)
10-Soleil
11-Imagine

Machiavel au Zik Zak à Ittre, le 16 septembre 2022

Machiavel au Zik Zak à Ittre, le 16 septembre 2022

 

Mitch ZoSo Duterck

 

 

MACHIAVEL + DAWN THE DUET – 2022.09.16 – Le Zik-Zak, Ittre (BEL)
Set list :
01.Mister Madman.
02.She’s A Snake.
03.Over The Hill.
04.Magical Mess.
05.Of Lust & Crime.
06.Wisdom.
07.Soulrise.
08.Rolli’n Machine.
09.Rope Dancer.
10.The Fifth Season.
11.Six Feet under.
12.After The Crop.
13.Fly.
14.Lay Down.
15.Down On My Knees.
Line up:
Hervé Borbé: Keyboards
Kevin Cools: lead vocals, electric & acoustic guitar, harmonica.
Roland De Greef: bass guitar, twelve strings acoustic guitar, backing vocals.
Christophe Pons: lead & acoustic guitar.
Marc Ysaye: Drums & backing vocals.
Ce qui est chouette quand tu es prévoyant c’est que tu arrives souvent le premier et que ça te permet de prendre tes marques. Ça tombe très bien, en ce qui me concerne, c’est avec un Marc que je suis venu et, en plus, sur invitation d’un autre Marc. A l’époque de mon service militaire, deux Marks valaient 40 francs, soit un Euro aujourd’hui. Et on dira que l’amitié n’a pas de prix… ok j’arrête ici, je remarque que j’ai déjà perdu quelques lecteurs en chemin. Nous sommes donc accueillis à bras croisés, par Patrick, casquette vissée sur le crâne, sourire malicieux, il est l’un des bénévoles de la sympathique équipe du Zik-Zak qui affiche enfin complet (soit 400 personnes), pour la venue de Machiavel. L’entrée et prévue à 19.30 et personne, fut-ce t’elle vêtue de couleurs pastel du plus bel effet (?), n’arrivera à soudoyer l’inflexible cerbère monocéphale commis à la garde de l’huis.
La dernière fois que j’ai assisté à un concert de Machiavel, c’était le 21 juillet 2019 à Hastière, peu avant le fameux « COVID WORLD TOUR 2019-2021 » qui a fait sold out d’entrée. On distribuait les tickets d’entrée à la volée, comme les saucissons Cochonou lors du passage de la caravane du tour de France si ce n’est qu’ici tu n’avais même pas besoin de te baisser ni de bousculer des gosses pour en ramasser. Pas non plus besoin d’en faire la demande ni de réserver, ça tombait de partout comme en ‘44 ! Et puis il y avait encore eu, comme un ultime soubresaut, ce dernier concert de Marc Ysaye venu présenter de justesse son album solo le 6 mars au Belvédère de la Citadelle à Namur. Après ça, dans un grand « boum » la porte des libertés culturelles s’était refermée. Et ce fut le silence, un silence assourdissant, pesant comme un char Tigre dans les rues de Bastogne, menaçant, et tenace, tellement mortel, un truc à faire peur, un peu comme si on t’obligeait à assister à une tournée entière d’Indochine avec Julien Clerc en première partie : la poisse totale ! Comme on dit en breton « kentoc'h mervel eget em zaotra » ce que j’en suis certain, tu as traduit immédiatement par « plutôt la mort que le déshonneur ».
Comme si cela ne suffisait pas, Machiavel avait déjà dû composer avec le départ de son guitariste Thierry Plas, avantageusement remplacé par le brillant Christophe Pons, mais surtout avec la mort tragique de Mario Guccio, son frontman et chanteur emblématique. Beaucoup auraient laissé tomber, préférant se lamenter, assis par terre autour d’une casquette trouée contenant les pièces jaunes de leurs déboires individuels, capitalisant sur leur mendicité affective. C’est mal connaître nos vieux briscards, non ! C’est bien connu : la garde meurt mais ne se rend pas. Ils ont choisi de se battre plutôt que d’endosser les hardes trouées des SDF de l’émotion. Marc Ysaye a relevé le défi en mémoire de son ami Mario, reprenant à son compte le poste de chanteur en ne commettant pas l’erreur de vouloir à tout prix s’attaquer aux sommets toniques vertigineux avec lesquels son frère d’arme jouait avec tellement d’aisance et de talent. Machiavel prenait un virage, un nouveau départ qui a été loin de faire l’unanimité dans les rangs des fans. Peu importe, au sein du groupe, les musiciens sentaient que quelque chose était en passe de se produire.
Et le changement espéré est arrivé en la personne du jeune et virevoltant montois Kevin Cools. La
Troisième génération de musiciens a débarqué d’un coup, sans crier gare, comme un véritable tsunami. Ce « gamin » à tout pour lui : une « gueule », un sourire qui fait des ravages au sein de la gent féminine, tous âges confondus, une voix haut-perchée qu’on croirait entendre le fils de Geddy Lee dans les premières années de Rush ! Mais aussi une pêche et une présence scénique telles, qu’on a l’impression qu’il fait ça depuis des années, passant de l’un à l’autre de ses partenaires en tissant une toile invisible qui les soude et les rassemble encore plus. C’est fini ? que non ! Comme si cela ne suffisait pas, Kevin joue également de la guitare et de l’harmonica. On pourrait croire qu’il est dans Machiavel depuis des années alors que ce n’est que son deuxième concert au sein de la formation. Le nouvel album « Phoenix » n’aura jamais aussi bien porté son nom car, à l’image de la créature mythique, notre groupe "fard" en Belgique, va renaître une nouvelle fois alors que certains n’y croyaient plus, prédisant un enterrement de première classe. Cette nouvelle galette porte déjà en ses sillons l’empreinte indélébile de ce nouvel élément qui, comme dirait Lucky Luke : « j’en parie ma selle et mes bottes », va booster Machiavel vers de nouveaux sommets musicaux.
Le concert de ce soir n’est ni plus ni moins que le reflet de ce que je t’ai décrit dans les lignes qui précèdent et depuis ces toutes années où tu me lis avidement et fidèlement, je sais que tu me crois sur parole, tu sais que je ne passe jamais de la pommade par intérêt et encore moins dans l’idée d’
en retirer des avantages aussi substantiels soient-ils. Le répertoire en forme de « Best of » monte peu à peu en température jusqu’à te cramer complètement avec les arrangements fantastiques des intemporels tels « Rope Dancer » et surtout des monstres que sont « The Fifth Season » et « After The Crop », ce dernier valant à lui seul le déplacement. Ajoutez-y quelques titres du nouvel album tel « Soulrise » et que dire du métallique « Six Feet Under » ? Bravo ! Hats off To… »
Ils seront dimanche ce dimanche 18.09 aux fêtes de Wallonie à Namur…
Mitch « ZoSo » Duterck

vendredi 16 septembre 2022

Pink Turns Blue • TAINTED Tour-2022 EP

 Pink Turns Blue • TAINTED Tour-2022 EP

 Orden Records

NoPo

 

 PINK TURNS BLUE Tainted Tour-2022 EP


Voici des musiciens qui ne sont pas des ptits bleus. Ils se forment, en effet, en 1985, à Berlin (ville du développement du krautrock), époque bénie pour la new wave, cold wave renommée darkwave plus tard.
Je pensais que leur nom pouvait provenir de 'Pretty in pink' des Psychedelic furs, apparus un peu avant, mais non, il faut se tourner vers Hüsker Dü qui publie le bon titre punkoïd 'Pink turns blue' en 1984 extrait de 'Zen Arcade'.
Depuis, les teintés prennent le temps de graver une pile de disques malgré une séparation de 8 ans.

    1987 : If Two Worlds Kiss
    1988 : Meta
    1990 : Eremite
    1991 : Aerdt
    1992 : Sonic Dust
    1994 : Muzak [album de reprises acoustiques]
    1994 : Perfect Sex
    2005 : Phoenix
    2007 : Ghost
    2010 : Storm
    2016 : The AERDT - Untold Stories
    2021 : TAINTED

L'album 'Tainted' fait tinter sa cloche en 2021 telle une sonnette d'alarme pour un monde en perdition.
Dès que j'entends chanter Mic Jogwer (non pas Jagger, on a du lui la faire!), je pense à la voix, si expressive, d'Adrian Borland, 'The Sound', à qui ils empruntent aussi une ambiance mélancolique.
On peut, en plus, citer les couleurs des 'Chameleons', puis, après enquête, 'Interpol' et enfin, impossible de ne pas mentionner 'The Mission' (si vous l'acceptez).

Réduite progressivement à un trio, l'équipe n'a rien perdu de sa détermination au fil du temps :
Mic Jogwer (chant, guitare), Paul Richter (batterie) et Luca Sammuri (basse)

Une tête de licorne blanche perce le fond noir de la pochette et ça fait mal, une larme perle. Un symbole de pureté et de grâce malmené.

Ecoutons ces 4 nouveaux titres complétant les 10 de l'album.

La guitare propage un écho missionnaire ('The Mission', en tous cas). On entame donc sur un style gothique.
Ce son de basse rebondissant dans les tripes, comme savait si bien le faire Joy Division, Nom de Zeus!  A côté, les baguettes frappent sèchement et le chant, jamais, ne s'enflamme.
Le rythme? 1-2 1-1-2, droit comme un i, ne bifurque pas d'un iota. 'We could still make it' trace sa neurasthénie. Les frottements synthétiques, plein milieu du morceau, n'y pourront rien changer.

'Lovers forever' mélange la passion du premier mot avec l'ambigüité du second. Le synthé mène une danse, en boucle, se mélangeant à la trame de basse et la batterie continue son show froidement primaire.
Plus loin, les voix se soulignent et se répondent. Après une rupture, on y retourne sobrement puis la guitare, aux accents 'New Order', essaie d'apporter un peu de légèreté groovy.

'Not Gonna Take It' Who? Non eux PTB! La frappe reste propre et imperturbable quoique plus vive. Le calme caractérise ce chant sur un synthé guilleret qui enveloppe un fond de basse.
Il prend de l'aisance et enfle sur le refrain puis le ton monte, en fin de plage, avec une basse tonitruante et une guitare écorchée vive.
Le texte parle de vies compliqués et incompatibles. Le clip, au bel esthétisme, dénonce le manque de tolérance et met en scène des jeunes gens engagés affichant leurs positions 'Speak' 'Flower is the power' 'Make love not war' 'Freedom'

'We Always Wanted More'... Nous aussi! Le clavier, très présent, plaque un gimmick entêtant. Il se contente de petites touches excitantes alors que la basse ronronne de plaisir.
La batterie file toujours aussi droite et sans fioritures. Les vocaux fragiles libèrent des sensations émouvantes.

Quand on sait que ces morceaux tombent des sessions de l'album précédent sans y avoir trouvé leur place...
Totalement addictif, cet EP me donne l'occasion de revenir à 'Tainted' (Love?!), oh combien contagieux mes aïeux, et que je n'avais pas vu passer en 2021.
Ces mélopées tristes et pures me transportent totalement et m'apportent de l'exaltation, un comble! Ou peut-être un vide comblé... je ne sais pas...

Tracklisting :
01. We still could make it
02. Lovers Forever
03. Not gonna take it
04. We always wanted more


mardi 13 septembre 2022

Album - Nervous Shakes – Walk Like A Lover

Album - Nervous ShakesWalk Like A Lover

Rockerill Records


Michel.


Larsen: liste des supports sonores sortis entre mai et septembre 2022!

Tu savais que la clique à Rockin' Cat Ivan ( je suis chanteur de rock'n'roll, et aussi chanteur de variétés italo-américaines; plus dj à mes heures perdues (DJ Rockin' Cat) et créateur du fanzine de rock'n'roll bruxellois SNOTREBEL) avait, enfin, ajoute Christine, une fan de la première heure, pondu un nouveau recueil.
 Dans la subdivision chez Larsen, t'as rien trouvé sous la rubrique garage/glam.

T'as tout vérifié: rap, reggae, metal, trucs pour les gosses, variété, expérimental, lounge, ambient, musique pour ascenseur... Nervous Shakes – Walk Like A Lover, s'est retrouvé entre ML ( qui?) et Pierre Vervloesem ( tiens , Pierre est devenu pop!) dans la section pop/rock/indie!

Leur production précédente, “Separate Beds? I Don’t Think So”date de 2004, on ne peut pas dire que les Bruxellois sont du genre prolifique, et pourtant ils tournent et peuvent compter sur un gang d'inconditionnels qui ne ratent aucun de leurs concerts, sauf s' ils purgent une peine d'emprisonnement pour délits mineurs répétés: ivresse sur la voie publique, outrage à agents, consommation de substances illicites ou saccage d'un établissement les ayant lâchement éjectés.

Donc, en ce beau mois de mai, ' Walk like a Lover' se vend dans toutes les bons commerces de plastic.

Pardon... si le lover est Egyptien, vais demander à Susanna!

Tracklist:

When things go wild
Hit the deck Joseph
Do you wanna
Stick mith me
Walk like a lover
Are you mine
Kamikaze baby
In the summer
The curse of lovers
Come back Lorraine
Don't cut me loose
Teenage Blues


Line-up:
Ivan Andreini: Lead vocals & harmonica
JP Neligan ( alias James Cain) : Guitar vocals / lap-steel / Percussion
Brüno V Gömpel: Bass / Vocals
Phil Felix: Drums / Percussion
 
Additional musicians:
Mike Mariconda: Harmonica
Spencer Evoy: Tenor Sax
 
 
Ivan, JP et Bruno font partie des Tremblements Nerveux depuis un bon bout de temps,  Philippe Félix est le dernier épileptique en date.
Parmi les autres malades célèbres ayant un jour joué aux côtés d'Ivan, on note Philippe De Clecq ( Narcotic Daffodils, Gabbalovers, Moon on Man,  e a )/ Patrick Bernhagen , un copain de l'Irishman J P Neligan/  Yvan Homez ( The Paperclip, now)/ le brillant Daniel Wang qui joue avec les Jenkinses
de James Neligan et Emmanuelle Roisin une copine de Meg White.
 
 
Classe, la pochette de Daniel Oeyen, graphic designer: une vamp des années 30, style Rita Hayworth , féline, intrigante et forcément fatale, elle adopte une pose acrobatique , un pont, que certains n'hésitent pas à mettre dans la catégorie des positions les plus chaudes du Kamasutra.
La photo sépia est plaquée sur un décor bleu et, en superposition, on découvre une dentelle rouge représentant, peut-être, un masque, on te laisse te faire ta propre idée.
 
Cachez vos filles, les fauves sont lâchés ' When things go wild'  , ils ont sorti la cravache et tout l'attirail bondage, désormais les Real rockin' Kids ne sévissent plus à Boston,  ils sont voisins de Manneken Pis.
Comme le band de John Felice, on peut les cataloguer de beautiful losers, c'est un genre qui plaît aux filles.
 Ils sont pas mal véloces, donc,  on préfère les comparer à Roger De Vlaeminck, le Gitan, qu'au gentil et brave Raymond Poulidor.
Les riffs de guitare cinglent, Bruno et Philippe, le petit nouveau, impriment une cadence qui doit mener le sprinter en bonne position avant l'emballage final, Ivan chante comme quand il avait 20 ans et son jeu d'harmonica  vient à point nommé pour nous rappeler que Mick Jagger lui aussi pouvait souffler comme une bête.
Qu'est ce qu'elle t'a dit, la fille?
' Hit the deck, Joseph' 
Tu lui as fait croire que tu t'appelais, Joseph?
Bordel, ce truc déménage méchant, il bouffe quoi votre drummer, c'est un lion affamé.
Ivan éructe tout ce qu'il a bu la veille, la guitare de JP crache des flammes et tu soupçonnes Bruno  de faire du bringue à la nana.
Il y a des années, c'était avant toutes les pandémies, rue Plattesteen, le DNA existait encore, tu y croisas un groupe local baptisé Nervous Shakes, ils avaient  mis le feu à l'antre punk, tu te souviens, en versant une larme, du titre' Do You Wanna' car il était question d'un real wild child.
Iggy Pop venait de trouver un concurrent redoutable, Ivan Andreini! 
Il n'a pas sorti son membre mais bien un harmonica qui a fait tout trembler, l'Irlandais, à ses côtés , balançait des lignes tranchantes, la rythmique en béton turbinait sans relâche, ça sentait la sueur et le rock'n'roll, on aimait ça, c'était au temps où Bruxelles vivait!
Tu te souviens des Undertones, écoute ' Stick with me' , tu vas baver surtout qu' Ivan, d'un coup,  se met à sonner comme Elvis avec son chant haletant et vicieux.
Le vintage rock'n'roll, il n'y a que ça qui compte!
Où il est le slow?
T'énerves pas ' Walk like a lover' n'est pas ' Can't Help Falling In Love', mais le tempo a sérieusement ralenti, enfin, on s'entend, au démarrage, car après ça remue tout de même sérieusement,  Spencer Evoy,  au sax, habille magistralement ce morceau qui renvoie vers les Stooges.
Si eux déploraient le manque de fun, c'est loin d'être le cas à l'écoute de ce ' Walk like a lover'.
Une guitare métallique introduit 'Are you Mine', un rock  qui aurait pu être composé dans les sixties,  ils connaissent ' Shakin All Over', for sure, Johnny Kidd ressentait .. shakes all over him , quivers down his  back bone...forcément cela interpelle nos Nervous Shakes!
Coup de chapeau à Bruno pour ses basslines démentes avant la reprise du refrain et les envolées fracassantes du hooligan,  Mr Neligan, et pendant ce temps le stray cat hurle... are you mine, I wanna know,...elle a souri mais n'a pas répondu.
Toutes des s...
Gaffe, à ce que t'écris, S. Rousseau nous lit!
M'en fous, suis pas chasseur! 
Et c''est parti avec  le fameux Oriental Riff pour amorcer 'Kamikaze Baby' , un titre qui doit plaire à tous les amateurs de Kung Fu et à ceux qui se souviennent du ' Chinese Rocks' de Johnny Thunders & The Heartbreakers.
Après cette séquence punk suicidaire, de teinte jaune, les garagistes bruxellois proposent une seconde rafale punk, très ensoleillée cette fois-ci.
 Leur 'In the summer', fatalement te renvoie vers Feargal Sharkey et ses Undertones, le pop punk  ' Here comes the summer' cassait la baraque en 1979.
La tirade des Nervous Shakes, qui dégage un fumet bourdonnant,  est sans doute moins poppy   que celle du gang de Derry, mais les oooh oooh  oooh  en background, proposent toutefois  une approche commerciale incontestable.
Un prochain hymne estival à inclure sur la compil  ' Nuggets, Belgian Garage Rock from the beginnings to the apocalypse'.
 T'as d'autres propositions pour ce futur collector's item?
'Please Give Me Something' · The Spanks / Annabel Lee ' Black Pudding' / Moonrakers ' Strange Birds'/ The Mudgang ' Dr Mushroom' et Zangeres zonder Naam ', le censuré ' Hij Was Maar 'n Neger'.
La suite: un midtempo  comme, le looser magnifique,  Johnny Thunders,  pouvait en pondre à la pelle, ' The Curse of Lovers', qui précède ' Come back Lorraine' , un garage country track,  décoré d'une slide ravageuse et de lignes d' harmonica  toniques.
Etonnant, ce titre, c'est pas vraiment  du Hank Williams, mais , pour rappel, les Stones ont pondu pas mal de morceaux aux senteurs country flagrantes.
Un riff affûté démarre le rocker explosif   ' Don't cut me loose'  qu' Ivan chant d'un timbre implorant  avant le  bridge, brillant,  à l'harmonica.
'Teenage Blues' met un terme au  trip abrasif proposé par un groupe ayant toujours eu le bon goût d'ignorer tous les accessoires électroniques. Pas de synthés, pas de loops, pas  de drum machines ou sequencers, que des instruments authentiques, de la conviction, de la sueur et de la sincérité.
Ce dernier morceau est tout simplement une profession de foi, I can't shake away the teenage blues.
Quand il aura 85 ans, Ivan sera encore un teenager, avec ses potes ils iront  foutre le bordel à la maison de repos.


Nervous Shakes, de dignes successeurs des Standells, des Seeds, des Fuzztones,  des New York Dolls ou des Fleshtones.
 
 
Le 23 septembre à L'Imposture à Lille ( in Frankrijk).
 

 

  

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Zach Person au Zik Zak, Ittre, le 10 septembre 2022

 Zach Person au Zik Zak, Ittre, le 10 septembre 2022

 Mitch ZoSo Duterck


ZACH PERSON – Zik Zak – Ittre (BEL) – 2022.09.10.
 
Enfin, le revoilà! Presque un an jour pour jour après sa première visite en notre beau pays où il a fait forte impression, le jeune bluesman, sociétaire d’Austin (Texas) et néanmoins prodige américain de la guitare remontait sur scène dans un des top clubs du pays : le Zik Zak. 
Comme à chaque à fois, toute l’équipe a fait un max pour continuer à nous offrir des spectacles de qualité et, ce qui ne gâche rien, pour un prix d’entrée toujours très abordable. Accueil personnalisé avec un mot gentil pour chacun et un grand sourire, ça joue beaucoup je trouve.
La période COVID n’est pas encore bien loin dernière nous que les médias font déjà état d’une nouvelle vague. Je me souviens qu’il y a peu, tout le monde râlait sec prétextant qu’on nous privait de sorties, de concerts, de liberté et que sais-je d’autre encore. Et pourtant, maintenant que nous avons à nouveau accès à tout ce qui nous semblait perdu, on ne peut pas dire qu’on se presse au portillon pour revenir aux concerts. Que ce soit à Liège pour le super festival consacré aux groupes des 70’s – 80s, la Fiesta City de Verviers ou encore ce samedi à Ittre, ce n’est toujours pas l’affluence espérée et surtout méritée. Alors quoi? Il faudrait savoir ce qu’on veut.
 
En tout cas, un qui ne se pose pas de questions existentielles, c’est Zach Person accompagné de son ami et batteur Jack Wyble. Une fois sur scène le mec te montre d’entrée qu’il est là pour te vendre ou plutôt, te donner son blues, peu importe le nombre de gens présents. Ce jeune gaillard est doué et généreux à souhait. Le blues des anciens, il l’a d’abord ingéré puis assimilé avant de se l’approprier et de lui apposer une signature toute personnelle. C’est puissant mais varié, à la fois sucré et salé, ombre et lumière. 
Des bluesmen, du moins de ceux qui croient l’être parce qu’ils ont des guitares faussement vieillies, il y en a par centaines. On en connaît même près de chez nous. Des identifiables qui laissent une empreinte indélébile comme Zach Person le fait, il y en a très peu.
Le jeune prodige n’a aucun scrupule à reprendre des standards du rock pour les déstructurer et en donner une interprétation phénoménale dans un nouvel habit de lumière dont il est l’unique styliste. C’est ainsi que nous aurons le plaisir d’entendre un medley de folie comprenant « Kashmir » de Led Zeppelin et « Helter Skelter » des Beatles. En fin de soirée ce sera le tour du « Fire » de Jimi Hendrix de recevoir une nouvelle parure scintillante. Le concert de l’an dernier était déjà fabuleux, celui de samedi a encore été supérieur. Certains habitués des lieux n’hésitent d’ailleurs pas un seul instant à dire que c’est le meilleur de tous ceux qu’ils ont vus ici. De l’avis général pourtant, le mixage n’était pas top et je partage cette opinion. Il fallait se déplacer pas mal avant de trouver l’endroit où la balance entre la voix et les instruments était équilibrée.
De l’avis des deux musiciens, cette prestation était sans conteste la meilleure de la tournée européenne qui a démarré chez nous, au Gevarenwinkel festival, à Herselt il y a deux semaines de cela. Pas de nouvel album commercialisé pour l’instant même si nous avons eu la primeur de trois nouveaux titres. En discutant avec Zach après le concert, comme je lui en faisait l’observation, il est bien dommage que son album studio n’arrive pas à captiver toute la puissance électrique dégagée sur scène, et que ce serait sans doute intéressant d’enregistrer un live. Ce à quoi il m’a répondu qu’il s’en rendait bien compte et qu’il comptait bien remédier à cela en enregistrant bientôt dans une petite salle à Dallas dont nous connaissons tous l’univers impitoyable.
Peu de fessées à distribuer pendant la soirée au grand dam de Marc, spécialiste des repas post-treks dans l’ex Sahara espagnol et de Jean Claude masseur de fondements et éleveur de chiens qu’il nourrit à coup de cd's qui ne lui appartiennent pas ! Quand je vous disais qu’il y avait moins de monde (private joke).
Merci encore pour cette formidable soirée et comme le dit le chez Peugeot : « jamais deux sans trois »
Mitch « ZoSo » Duterck

lundi 12 septembre 2022

Regard chante Maxime Le Forestier au café théâtre des ballons rouges, Lamballe, le 10 septembre 2022

 Regard chante Maxime Le Forestier au  café théâtre des ballons rouges, Lamballe, le 10 septembre 2022

 

NoPo 

REGARD aux Ballons Rouges à Lamballe, Samedi 10 Septembre 2022 20H


Une fois n'est pas coutume, pas de soirée rock endiablée ce soir, nous découvrons la jolie salle des Ballons Rouges à Lamballe où se produit 'Regard'.
Accueil chaleureux par le sympathique patron, homme à tout faire, Sébastien M'BAREK. Tel Vishnu ou Cali, il semble pouvoir faire plusieurs choses à la fois : programmation, son, électricité, restauration, accueil/placement... et même acteur à ses moments perdus (!).
La salle de style désuet (certains diront vintage), aux murs épais et escalier en bois ancien, dégage une atmosphère très agréable et le public a répondu présent.

Regard reprend des chansons françaises (Bashung, Thiefaine, Miossec...) en se focalisant, pour son nouveau spectacle, sur Maxime Le Forestier.

A 20H15, le rideau s'ouvre devant 6 musiciens.
Le décor reste sobre avec une simple projection, en hauteur, d'images ad hoc, 2 bouquins biographie de l'artiste posés sur pupitre et des albums vinyle essaimés sur la scène.
Face à nous, François, accordéon et percussions discrètes, à l'extrême gauche (non, on ne fait pas de politique!) et Luc, basse et guitare acoustique à l'extrême droite, encadrent, en partant de la gauche, Bertrand, gratteur en chef et chanteur, Marie-Laure au chant aérien, Pierre au chant profond et guitare acoustique et enfin, Max, posé sur son cajon (caisse en bois pour remplacer la batterie), djembe et percussions diverses.
Les musiciens ne sont pas nés de la dernière pluie (mais ils sont nés quelque-part) et assurent une prestation de haut vol (ce ne sont pas les perdreaux de l'année non plus!).

Le concert alterne titres de Maxime Le Forestier et pauses dédiées son histoire (rien à voir avec ces initiales MLF!) semée d'anecdotes très 'intéressantes' (le mot préféré de Pierre qui se fait bien charrier), en particulier, sa rencontre avec Joan Baez et la guitare offerte qui le conduira à ... San Francisco, le début du commencement.
Ceux qui racontent et chantent le font avec une passion palpable et contagieuse.
Le rythme ne dépasse, pourtant, pas celui du coeur au repos mais l'interprétation, au grand coeur, flotte jusqu'aux spectateurs/auditeurs où même les enfants se laissent bercer.
Les artistes y travaillent depuis plus d'un an et le résultat saute aux oreilles.
Le registre parcourt toute la carrière de Maxime, presque dans l'ordre chronologique, en s'attardant sur ses jeunes années cependant, quasiment tous ses albums sont représentés.

Bertrand joue comme un orfèvre. Il faut le voir tisser sa toile et faire danser les arpèges tel un habile manieur de marionnettes.
Marie-Laure dégage une voix puissante, capable de monter très haut en se mariant parfaitement à celle de Pierre, grave et chaude.
La présence de la basse m'a étonné, pour ce type de concert acoustique, sauf qu'elle apporte un liant et une assise chaleureuse.
Max multiplie les éléments de percussion à bon escient. Il frappe, parfois, avec force son djembe autant qu'il caresse son cajon (ne me faites pas dire ce que je ne pense pas!!) avec les doigts ou les balais et se contente parfois de secouer des oeufs (!).
L'accordéon de François enrichit les arrangements, par quelques touches satinées pleines d'émotion, et lui aussi, agite, sans le casser, un oeuf maracas de temps à autre.

Les deux guitares s'accordent admirablement. L'intervention ponctuelle de Luc avec une autre guitare ne dépareille pas.

Les mélodies, variées, laissent libre cours à la permutation des trois voix ou en duo mixte souvent.
La prestation coule sans heurts et surtout sans ennui jamais.


Après 17 chansons (si j'ai bien suivi, ne m'en voulez pas sinon...), on ne peut pas abandonner 'San Francisco' de cette façon et nous sommes invités à chanter cette superbe chanson sans âge (comme nous!).
Sorti de ma zone de confort, j'ai senti ce moment comme une respiration relaxante et une immersion dans de très beaux textes que je connaissais peu.
Bravo au groupe et à l'organisation qui ont, de plus, la gentillesse de ne pas oublier, dans leurs remerciements, les jeunes au service.
Le public, heureux, prend son temps en buvant un verre (et des photos) avec les musiciens.

Une vraie chance pour Lamballe de disposer d'une telle salle au programme varié et régulier!


Liste des morceaux (album, année de parution, ordre d'interprétation)

Album Mon frère 1972
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Education sentimentale (3)
San Francisco (2)
Comme un arbre (4)

Album le steak 1973
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Février de cette année-là (1)

Album Saltimbanque 1975
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La poupée (5)
Caricature (6)

Album Hymne à sept temps 1976
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La chanson du jongleur (7)

Album Maxime Le Forestier no 5 1978
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Je veux quitter ce monde heureux (8)

Album Les Jours meilleurs 1983
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Les jours meilleurs (9)

Album Bataclan 1989
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J'ai eu 30 ans (10)

Album Sagesse du fou 1991
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Bille de verre (11)

Album Passer ma route 1995
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Chienne d'idée (12)
Passer ma route (13)

Album L'Écho des étoiles 2000
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L'écho des étoiles (14)
L'homme au bouquet de fleurs (15)

Album le cadeau 2013
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Impasse des Oiseaux (16)
Le p'tit air (17)


San Francisco (reprise 18)