lundi 30 juillet 2012

Décès du bassiste de jazz Don Bagley, le 26 juillet 2012

Le Los Angeles Times annonce la disparition de Donald Neff "Don" Bagley ce 29 juillet, le bassiste, né en 1927 à Salt Lake City, s'est éteint le  26 juillet 2012.

La carrière musicale de ce jazzman réputé ( contrebassiste, compositeur et arrangeur) débute en 1944 lorsqu'il rejoint les Hollywood Teenagers.
Un an plus tard il sert dans la Navy et est embrigadé dans le Big Band de la Marine.
A la fin de son service militaire les choses sérieuses débutent, Don tourne et enregistre avec Stan Kenton, on le retrouve notamment sur l'album 'City of Glass'.
La collaboration s'arrête en 1954, mais il rejoindra l' équipe du  fameux bandleader à plusieurs occasions.
Donald Neff décide de diriger ses propres combos tout en travaillant comme session musician, ainsi il accompagne Nat King Cole, Shelly Manne, Burt Bacharach, Dexter Gordon, Zoot Sims, Ben Webster... sans oublier un rôle prépondérant auprès des grandes voix féminines du jazz, Julie London en tête,.
Sarah Vaughan ou June Christie ont également fait appel à ses talents de contrebassiste/arrangeur.


Bagley a composé quelques TV scores  ( notamment pour les séries 'Yellow Rose' ou 'Murder she wrote'..) et est crédité au soundtrack du premier 'Spiderman'.


Sa discographie solo ne compte que trois albums: 'Jazz on the rocks' - 'Basically Bagley' et 'The Soft Sell'.



samedi 28 juillet 2012

Winchovski à Bruxelles les Bains, le 27 juillet 2012

Une soirée jazz sous l'égide des Lundis d'Hortense à Bruxelles les Bains, l'association pour la promotion et la diffusion du jazz belge a choisi Winchovski pour ouvrir la soirée.

19:00, atmosphère magnétique, baromètre au plus bas, temps orageux , automobilistes agressifs, les météorosensibles s'agitent tandis qu'un quartet s'installe sur la live stage du Quai des Péniches!

 Lucien Fraipont - guitare, compositions/Gregor Siedl - saxophone/Yannick Peeters - contrebasse
/Stijn Cools - batterie... le line-up actuel de Winchovski ( Lucien,  le leader, remerciant, au passage, Stijn Cools  pour avoir remplacé Jens Bouttery derrière les fûts, bizarrement il n'a donné aucune information quant à l'absence ( définitive?) de Lennart Heyndels à la contrebasse, quoi qu'il en soit c'est toujours un régal de voir et d'entendre Yannick Peeters).
Le groupe existe depuis deux ans et a sorti un CD auto-produit, 'Dreams and Cocktails', toutes les compos étant signées Lucien Fraipont.

Ce nom ne t'est  pas étranger, forcément: Rackham, Charlotte Haesen, Rens/Thys/Fraipont, Jelle Van Giel Group etc...
Un award: best soloist and best band at « Jazz Cat Rally » 2011.
L'Autrichien,  Gregor Siedl, a abouti à Bruxelles en 2009, où il suit des cours chez John Ruocco, il jouera dans le Big Band Project du maître, on le retrouve également au sein de Einsdreizweivier, Tsutsu Trio ou du Alegria Group....
Yannick Peeters  ne se présente plus, elle a côtoyé tout le gratin du jazz indigène, quant à Stijn Cools ( le frère du guitariste Bert Cools), tu dois bien avoir croisé sa route 5 ou 6 fois ( notamment avec Mathilde Renault).

' Squeeze your melons',  titre équivoque te suggère Dolly Parton!
C'est parti pour 70' d'un jazz empruntant des pistes non balisées où la mélodie ne prime pas.
Une amorce sobre pour tâter le terrain, puis une première fugue à la John Scofield sur assise drums/ contrebasse souple, une intervention lumineuse du sax, une évidence, l'équipage n'a pas opté pour la voie de la facilité.
' Sinistrés' une contrebasse noire, lourde, un drumming subtil, quelques arabesques à la guitare, un sérieux plongeon du sax pour cette ballade ignorant le linéaire.
Des sinuosités, des écarts soudains, si tu voulais du mainstream, de l'happy music, du Helmut Zacharias, passe ton chemin!
Le brouillon de setlist mentionne ' Legally Blind' qui sur un tempo bluesy permet la mise en valeur des talents de Stijn Cools.
' Hut', à l'entame dense, avec une wah wah aux consonances rock.
Pendant plusieurs minutes le sax est au repos, le trio  improvise sur fond groovy, Greg les rejoindra pour vite s'évader en courbes free jazz.
Résultat de cette attaque pernicieuse, les cieux se déchirent, de grosses gouttes claquent sur les pavés, du coup le public sous la toile passe du simple au double.
La wah wah ressurgit des tréfonds pour terminer le thème initial.
Une structure bebop pour le uptempo ' Desperate Situations', effect pedals mises à contribution: distorsion,  feedback , fuzz... on déterre Syd Barrett et ses visions psychédéliques, époque 'The Piper at the Gates of Dawn', la batterie en soutien, soudain la contrebasse et le saxophone sortent de leur état de léthargie , la plage retrouve un semblant de structure mélodique, fallait pas désespérer!
Un uptempo soutenu, presque dansant, sera suivi de 'Relais ', joué andante et  voyant Gregor Siedl sous les spotlights.
' Jumbo Pack' est tout frais éclos, l'accouchement s'est avéré difficile, atmosphère thriller avant une envolée lyrique du guitariste, vite rejoint par les équipiers. La phalange s'adonne au joie de la  joyeuse cavalcade à travers champs, guitare et sax se donnent rendez-vous sous un hêtre ou un saule, sorry pour l'imprécision, ne suis pas ornithologue, la rythmique les rejoint pour conduire  cette longue plage onirique à son terme.
Winchovski achève le set avec ' Water Tik' une pièce naviguant dans des eaux Bill Frisell/ Pat Metheny!

Merci, Bruxelles, nous étions Winchovski, good night.

Salut à peine terminé, le ciel se déchire, une vilaine ondée vient mouiller la plage urbaine.
Tous aux abris!











vendredi 27 juillet 2012

Batucada Sound Machine au Bar du Matin, Forest, le 26 juillet 2012

 Le 26 juillet 2012, blog de Marishka:" Ça chauffe ! Pas un souffle d'air pour soulager mon repos nocturne.
Le dépanneur est arrivé dégoulinant de tous ses pores, la chemise mouillée et les cheveux collés par la transpiration..."
Mieux que Balzac et si vrai...
Place Albert, le Bar du Matin, même scénario sans dépanneur.
Terrasse bondée, à l'intérieur des clients font la file au comptoir avant de regagner leur table extra-muros.

21h15, du mouvement  au fond du zinc: arrivée de la troupe du  Batucada Sound Machine!
Un gang, comptant dix unités, basé à  Aotearoa (New Zealand).
 Trademark: a mix of heavy brazilian beats, hiphop and afro influenced grooves.... le thermomètre risque d'atteindre des températures caniculaires!
Line- up annoncé: Paaka Davis (MC/Vocals)/Richie Setford (Guitar/Vocals)/Henrique Morales (Guitar/Vocals)/Alex Urlich (Bass)/Finn Scholes (Trumpet)/Thabani Gapara (Saxophone)/Michal Martyniuk (Keyboards)/Jono Sawyer (Drums/Vocals)/Darryn Sigley (Percussion)/Felipe Gomes (Percussion)/James Hughes (Percussion)!
Il n'y avait pas de sax mais un trombone, sans doute  Oliver Emmitt, les percussionnistes étaient réduits à un duo, la composition fournie par leur site est donc sujette à caution (on nous a présenté un Riduan)!

' Prologo' le drummer et les joueurs de congas ou de bongos sont les premiers à prendre place et amorcer un drumming de parade sauce samba, le reste de la troupe se fraye un passage vers la scène improvisée, le MC étant le dernier à rejoindre les copains, l'intro vire ' Things are gonna change' au Brazilian groove infectieux.
Multiculturalité ( des Brésiliens, des British, Néo-Zélandais, un Croate, un Polonais, un Filippino...) étant la marque de fabrique du BSM, les influences porto-ricaines se mêlent au funk noir, au hip hop, à l' Afro beat, aux bouncing berimbaus ou au tropicalia sensuel pour donner  un cocktail super explosif.
 Trois voix pour ' Tremblin' sur leur premier album ' Rhythm and Rhyme'  encore plus collant, une coulée de lave en fusion.
' Samba Reggae' à six aux percussions, speed it up, speed it up... ordonne Paaka , l'indicateur de vitesse indique 185 miles an hour, le compte-tour est passé au -delà de la zone rouge, le moteur va y laisser sa peau!
Tous à genoux, on est prié de faire comme eux, get low et toi aussi, madame... peux pas, jeune homme, sciatique... un bond, tous debout!
Sur le dernier CD ' Don't keep silent', le singalong ' Ae Ae' vire hip hop nerveux avant de goûter aux parfums latino chaloupés de ' Un poquito'.
A la Blood Sweat & Tears/ Average White Band: ' Your words are true' ( EP 'Eating Fiction') puis une 'Cumbia' pimentée, la piste de danse est depuis longtemps envahie par une ruche de jolies et frétillantes nanas, le BSM enchaîne sur ' Drownin' in it' un méchant dancetrack aux accents rap.
Well, Brussels, let's cool it down a little bit: Riduan, le petit Philippin et Henrique, le costaud, sous les spotlights pour un aparté jazzy bossa nova.  Guitare brésilienne/ tambourin, quelques onomatopées pour assaisonner le plat qui vire ' Do you know what I know' aux senteurs Jamiroquai.
Irrésistiblement dansant.
Un impromptu aux claviers annonce ' Naquela Estrada', un mambo / latin rock, digne de Carlos Santana.
Enchaînement sur ' Hechicera' sur fond Ray Barretto et cuivres cubains.
Bel exemple de kiwi salsa.
Marishka avait refilé un panaché ( taux d'alcool: 1,2%) au technicien suintant, on n'a pas eu cette chance, la sueur ruisselle de partout,  il fait horriblement soif!
Quelques jeunes personnes ayant déjà assisté à un show du combo réclamaient ' He said She said' depuis
20 minutes, elles seront comblées.
A last one, braves gens: ' Traigo mi sonido ' de l'afro-cubain houleux, basé sur la cellule rythmée ( la clave) typique , entrecoupé de segments rap.

Gros succès et, après une solide ration de tequila ( sel, citron, ça va de soi), la légion étrangère  balance un rappel: ' Double Vision'.

Rentré au bercail, elle dit... m'embrasse pas, tu colles, va te doucher!

Sous les jets d'eau, elle t'entendit chantonner:
...Mon amour, oh, toi que j'aime
Tu me fais souvent pleurer...
J'ai donné, donné mes larmes,
J'ai pleuré pour mieux t'aimer..




jeudi 26 juillet 2012

La Jazzita - Maurits Duchéhof - Vilvoorde - le 25 juillet 2012

Les plaines du Far West, peuplées par les fiers Pjeirefretters, toujours dardées d'un soleil ardent alors que le cadran pointe 20:00 h, attendent, comme chaque mercredi en été, le concert du jour.
L'affiche prévoit La Jazzita!

A 20:30', une foule compacte se retrouve massée près de la buvette et prête peu d'attention aux quatre musiciens venant de monter sur scène.
Un coup d'oeil vers l'assemblée: quelques habitués, des têtes connues et, aussi, un individu que tu aurais préféré ne pas croiser, cet échantillon humain, souffrant du syndrome d' individualisme exacerbé et montrant une fâcheuse tendance à cultiver l'art du pâle plagiat, va gâcher ta soirée avant qu'elle ne débute vraiment.

Joost Broucke: guitar - Lander Deroo: keyboards - Gunter Deleu:  double bass - Pietr Elias: drums et Yasmin Holail: vocals , indique la fiche officielle.

Sur scène pas de chanteuse, nous aurons droit à un concert instrumental.
' Work Song' de  Nat Adderley ouvre le feu.
Une élégante guitare à la Wes Montgomery, un accompagnement léché, mais pas de cornet!
Du jazz agréable, mélodieux et lisse.
Direction Cuba, le son, ' Chan Chan' de Compay Segundo.
Soft lounge/ night club music, idéale pour a boat cruise en compagnie d'affables personnes du genre Rita Hayworth, Dorothy Malone ou autres glamourous ladies de la même époque.
Un jeu fluide, arrondi aux angles, tu échangerais bien ta pintje servie dans un immonde gobelet plastifié contre un long drink décoré d'une olive.
Quoi, Patrick?
Tu préfères un Cuba Libre..
Problèmes de retour + un grésillement pas catholique.. deux ou trois réglages, c'est reparti pour une 'Blue Bossa' ( Kenny Dorham),  peu propice au line-dancing, les cowboys ne quittent pas le bar.
Guitare forcément en avant-plan pour ' A Go Go' de John Scofield, du jazz politiquement correct.
Vilvoorde, désolé pour mon West-Vloams accent, j'espère que vous me comprenez, voici un autre thème au répertoire du Buena Vista Social Club, le classique de La Havane: 'Bodas de Oro'.
Chaloupé et sensuel, mais Vilvorde s'en fout!
' Midnight Blue' du fantastique Kenny Burrell, à la croisée du bebop et du blues, malheureusement sans couilles.
' Chitlins con Carne' à l'intro atmosphérique, t'attendais le sax de Stanley Turrentine, il n' y avait pas de sax.
Jolie version jazz de salon, toujours aussi émasculée.
Le solo de contrebasse sera couvert par le brouhaha ambiant, le drummer à l'intensité sonore plus élevée (  65 dB) réussira à se faire entendre.
Une dernière avant la pause, un uptempo, dames en heren.
La setlist mentionne ' C-Jam' ( pas sûr que ce soit la plage jouée).
S'ils sont passés à la vitesse supérieure avec une envolée lyrique du guitariste sur rythmique remuante , on est cependant à des lieues de l'impro sauvage du 'C Jam Blues' interprété par l'Oscar Peterson Trio dans les sixties.

Break.

Tu quittes le site, tu recommanderas La Jazzita  comme background musical pour égayer les noces d'or de Tonton Arsène et Tata Amandine!









mercredi 25 juillet 2012

Bob Christopher- Geneviève Dartevelle: ' Back on the Road'

Lorsque deux piliers de la scène blues bruxelloise décident de faire un bout de chemin ensemble et que les organisateurs leur demandent une carte de visite, ils se disent pourquoi pas un CD?

Elle devait avoir 5/6 ans, lorsqu'on l'amène saluer le grand Saint- Nicolas, à l'Innovation, et toi, brave fillette que veux-tu comme cadeau, Geneviève Dartevelle a répondu: ' un harmonica, monsieur' et si les femmes harmonicistes sont plutôt minoritaires dans notre vieille Europe ( hors UK), Harmonica Gene est sans conteste une de celles qui tient le haut du pavé.
On ne compte plus le nombre de musiciens, essentiellement des bluesmen, l'ayant invitée à les accompagner sur scène: R.J.Mischo, Johnny Nitro, Tail Dragger, Jason Ricci, Gene Taylor, Kellie Rucker, Mark DuFresne...
Depuis ses débuts pro, au début des années 90, la bruxelloise a fait partie de plusieurs combos, certains déjà enterrés. Pointons  Blues Barocq, les Backsliders, Double Dose, Gamelle Blues, Charlie Roy Blues Band, devenu Mighty Roy and the Bluesdealers, devenu The Bluesdealers( qui tournent toujours), The Excello's ( qui comptent reprendre la route) , The Hobo Jungle, le duo Jos Steen/ Geneviève Dartevelle et enfin, le duo Bob Christopher/Geneviève Dartevelle.
Signalons un nouveau projet, pour l'instant à l'état d'embryon, avec, notamment, Buzzin' Claude ( ex- Hobo Jungle) et un membre des Ugly Buggy Boys... chut, on n'a rien dit!

My name is Bob Christopher, blues guitarist, singer and songwriter from Texas living in Belgium.
Et que fais-tu chez Tintin, mon cher, tu  reconduis les poivrots chez eux?
Asshole, enfoiré de mes deux... I play the blues!
Juste, tu le vis il y a quelques mois au Sans Nom, accompagné  par le bassiste Vassili Moltchanov, un concert mémorable.

Les 14 et 15 mai, Gene et Bob se donnent rendez-vous dans un studio d'enregistrement, pas fort éloigné de la source tonique à Genval- les-Eaux , origine de l'empire Schweppes,  pour mettre en boîte une plaque recorded live, 'Back on the Road'.
Dix titres mixant standards et compositions personnelles.
 ' Stranger Blues'  de celui qui a élaboré le fameux ' Key to the Highway', Walter Brown McGhee, alias Brownie McGhee.
Un folk blues porté par la voix paresseuse de Tonton Bob sur fond d'acoustique rurale, permettant au mouth-harp de Miss Gene de s'envoler bien haut dans des cieux pas xénophobes.
Changement de décor, direction Chicago, le classique, 'Who's been talking' d'un des fers de lance de chez Chess, Howlin' Wolf .
Elle a pris le train, m'a laissé seul... l'harmonica a beau pleurer elle va pas se repointer , coz... I'm the causin' of it all.
De la plume de Mr Christopher, ' Watch your back', du Texas blues qui pompe. Intéressant et musclé dialogue conjugal mouth organ vs.organe vocal, l'acoustique du Texan servant d'arbitre.
Pas d'album de blues sans slow larmoyant: ' The sky is crying', Elmore James, 1959.
A twelve bar blues classique, Geneviève zigzaguant entre les gouttes, et le pauvre Bob avec a bad, bad feeling... sa petite amie semble ne plus aimer... ça va se terminer au bar, cette triste affaire!
' Jumping Monkey', un shuffle nerveux écrit par la Boitfortoise, le singe bondit sur un trampoline, mais quel est donc est ce dresseur câlin s'occupant des baguettes?
Le classique des classiques,  pour lequel Robert Johnson, tel un Faust noir, a vendu son âme à Méphistophélès:  ' Crossroads' .
Vélocité et vivacité, du Delta blues brut.
Second ouvrage signé B C, ' Please tell me you're joking', que l'homme au chapeau et raybans avait déjà gravé sur le CD ' Born on Friday 13th', sorti en 1994.
Du blues avec une bonne dose de swing, Miss Dartevelle sur les traces de Chalie Musselwhite.
 Un second Robert Johnson au menu, ' When you got a good friend' , en route pour le Delta du Mississippi, anno 1936, and some raw blues sans fioritures inutiles.
Une troisième plage pondue par Bob, l'humoristique ' I don't know' ... je ne sais pas... 
Un monologue à la Jean Gabin/ Jean-Louis Dabadie, mais cette confession au caractère art naïf  prend des coloris texans.
 Une version sobre du boogie/blues ' On the road again' de Floyd Jones, merci les Canned Heat, grâce à vous j'ai pu survivre après des années de disette, clôture de belle manière cette rondelle hautement recommandable!

L'agenda de Geneviève Dartevelle indique un concert avec Bob Christopher à l'Alphabet, chez Brahim, à Auderghem, le 30 juillet 2012.
( Attention, l'événement pourrait être privé.)






dimanche 22 juillet 2012

Crisis Festival 2012, Erps- Kwerps, le 21 juillet 2012

Pléthore de festivals le 21 juillet, date anniversaire pour notre riant royaume qui commémore le serment fait le 21 juillet 1831 par Léopold Ier de rester fidèle à la Constitution.
Albert a retrouvé le sourire, d'après lui  la Belgique a retrouvé sa crédibilité.
Tout le monde, il est content...
Ton choix se porte sur le Crisis Festival d'Erps- Kwerps.
L'an dernier, l'organisation impeccable, le charme du site, une grande plaine jouxtant le terrain de foot du Sporting Erps-Kwerps, et l'ambiance bon enfant t'avaient marqué, donc, pas de Rootsrock ( Oud-Heverlee), B-United ( Bruxelles) ni de London Air Festival ( Ixelles) en ce samedi radieux.

Premier groupe à 14h30', sous les rayons bienfaisants d'un astre porté disparu depuis belle lurette et qui miraculeusement a daigné inonder, généreusement, un pays prêt à pendre haut et court tous les météorologistes annonceurs de catastrophes: Esther & Fatou!

 Esther Artois et Fatou Jans sont originaire de la ville voisine ( Leuven), en remportant le contest Leuven on Stage, elles ont pu ouvrir le Marktrock 2011.
Ces séduisantes jeunes filles oeuvrant dans un monde acoustic folk/pop, chantent à ravir, tout en s'accompagnant à l'acoustique, melodica ou shakers. Pour habiller leurs habiles compositions, elles font appel à Stijn Deprez aux drums et à Ortwin Huysmans à la contrebasse ( ou basse ou guitare électrique), deux membres du band Thick Fish.
Une première mesure d'acoustic pop velouté aux harmonies vocales souples, 'This Time', sera suivie du charmant et doucereux 'Summertime' bien de saison.
Tu pensais à Gershwin, tu te trompais, Esther et Fatou ont composé leur propre mélodie estivale et si d'aventure pour ' Eyes Wide Open' tu imaginais un  film gay israélien ou, encore, une variante de Kubrick, t'étais à nouveau dans l'erreur.
' Little Things' te fait penser au Pendulum de Serge Demol...ça nous rajeunit pas.
Stijn et Ortwin au bar, les filles en duo pour l'impressionniste ' Morning Light'.
Some fingersnaps, du swing feutré, 'Other Side' à la Sarah Ferri.
Simon and Garfunkel, 'Cecilia', puis ' Part of Youth' dans la tradition British folk des early seventies et un jazzy pop pour finir en beauté, 'Doctors'.
Un set soigné et plaisant.
Le 8 août Esther and Fatou se produiront à Lommel ( Lommel Leeft) avec Geike et Love Like Birds.


16:00 The Herfsts
Troisième rencontre avec l'indie nerveux du septet de la ville dont la devise sonne "Loven boven, altijd God loven." surtout quand t'as avalé quelques hectolitres de Stella.
Koen Saelemaekers, Michaël Cloet, Stijn De Mulder, Wim Raes, Jannes Jaspers, Sam Gyselen, Pieter T'Jampens poursuivent leur chemin vers la reconnaissance internationale, leur set, de plus en plus pro, dégouline d'énergie .
Normal, ils écument les scènes et festivals du pays, la veille ils faisaient danser le Boomtown à Gand.
' Omar Kayam' , sais pas s'il s'agit d'  Omar Khayyam, poète persan du 11è siècle, mais l'échantillon musical dégage un punch tonique, bourré d'effluves Arcade Fire, Editors, Customs ou Cymbals Eat Guitars.
' Hands crossed over your heart',  même sauce piquante, et enthousiasme délirant sur scène, ça frétille et se cabre  comme un jeune poulain qu'un intrépide décide de monter pour la première fois.
Déjà, trois guitares ça déménage, t'y ajoutes des synthés débridés et un chant choral polyphonique ( pas grégorien, mais hystérique) et t'as compris que la jeunesse locale s'est  vite approchée pour se coller à deux pas du podium.
' Cave glow' - 'Eyes like sunken ships' - 'Kudos Boys' autant de titres explosifs aux lyrics scandés.
' Graveheart',  where Stan Ridgway goes indie rock, en chemin il a dû  croiser un Celtic band style Flogging Molly , ça cogne sévère, mon cher, Mel!
'The Rapture' , cachez les vierges, braves villageois, des déments épileptiques sont en chasse.
 Sortez les étendards pour  l'épique 'Make Waves' et on termine le rodéo avec ' 2 Dancers', entamé par un glockenspiel désuet.
Un set décoiffant!

TMGS à 17 h30'
TMGSTreacher Methodist Girls School? The Magic Gadget Site?
Tu Me Gongles Sévère, TMGS = The Moe Greene Specials, un combo né au début du siècle, sortant un premier EP en 2001, 'God Bless the Moe Greene Specials' et dont la discographie compte, depuis, trois full CD's, le dernier ' Borders OK' datant de 2010.
D'où sort ce nom?
Did you hear what happened to John? No what? They gave him the Moe Greene special... c à d, une balle entre les deux yeux.  Un hic majeur, voilà-t-il pas que des citoyens de Kansas City, métalleux sur les bords, décident  de se nommer The Mo Green Special!
Si tu veux tout savoir, à leurs débuts, TMGS, grands fans de Morricone, s'ébattaient dans des marécages surf / spaghetti western, ils ont évolué vers un rootsy americana sentant bon les plaines du Nevada ou d'Arizona.
 Après trois annonces préenregistrées hautement fantaisistes, visant à présenter le band, le groupe commencera en s'introduisant lui-même.
 Line-up: Kristof Janssens (acoustics/electrics/singing) -Peter Lodiers (lead electrics)-Gert Herrijgers (bass)-Koen van Loon (trumpet, singing)-Bart Raats (trumpet, singing)-Dirk van Rosendaal (drums)-Yves Seyns (keys, acoustics, singing), des gars à la dégaine grunge/ hippie.
Une longue intro langoureuse à la Calexico, des trompettes Tijuana, voici ' The Vast Land', un instrumental alt. country qui promet que du bon.
' Tell Everyone' t'emmène dans des territoires fréquentés par Crazy Horse, les Byrds ou nos défunts Dry Livers, le timbre de Peet étant fort proche de celui du Loner dans les seventies.
Stof ( = Kristof) aux lead vocals pour 'Worn out shoes', un midtempo amorcé par un orgue Farfisa et décoré de lignes de trompettes sentant le désert.
'New Horizon' une plaine aride avec des brumes de chaleur, quelques saguaros en fleur et deux ou trois rats-kangourous craintifs... plage filmique!
'Heart in Ruin' avec, à nouveau, le timbre Neil Young de Peter.
Erps-Kwerps, on prépare un nouvel album, comme vous êtes sages je vous balance un exemplaire du précédent.
Deux gamines se crêpent le chignon pour récupérer la rondelle.
Smerige truut , gueule la malchanceuse!
'25 days' à la Dick Dale.
' Empire State' belles harmonies à quatre voix, puis un tout nouveau titre, chanté par les claviers, ' Slow me down', une guitare métallique, un orgue Ray Manzarek, superbe mix The Doors/ The Stranglers ( Peaches).
La dernière, une suite rose des vents, ' Astronaut/ Satellite' , aux influences multiples, démarrant comme du Interpol , pour changer radicalement de direction avec une basse funky et une guitare fuzzy .
Excellent band, excellent set!

19:00, Wahwahsda
Un collectif anversois ayant remporté la palme du Benelux  Best Reggae Act en 2011.
Ce quintet délirant a solidement secoué le bananier en nous balançant un mix de reggae/ hip hop/ rocksteady/ rap aux  English vocals combinés à l'Antwaarps dialect.
Ces jeunes gens avaient ébloui Dour l'an dernier, le Polé Polé il y a quelques jours, les critiques avaient encensé leur show en support de Groundation au Roma, en avril.
Impossible de ne pas se déhancher pendant leur show.
Spiritually Wally (Vocals/Guitar) / Pj (Drums) /Steven (Bass) /Frederik (Keys/Vocals) démarrent en reggae mélodieux  ... it's a cold, cold world... avec Wally au chant (' One %') , soudain, comme un Jack in the Box au look Tintin déluré, apparaît Sput, le MC fou, qui se met à délirer en anversois revendicatif.
Conclusion: we need a revolution, et pas demain, maintenant,  le clavier s'envole et la jeunesse, collée à la scène, danse.
Même schéma avec ' Long road/ One of those days '. De Kingston à Wilrijk il n'y a qu'un pas, vite franchi.
Les good vibes continuent à flotter dans un ciel serein, à peine troublé par quelques volutes de ganja: 'Dream/The Walk' - 'Know Yourself'  indique la playlist.
I'm the unofficial king of freestyling, lance Sput, proposez -moi 3 thèmes et j'improvise... les femmes/ le bruit/ la bière... bel exercice acrobatique, sans filet, avec une séquence bien enregistrée par les indigènes.... drink, maar pintjes...
' I know' - 'Gypsy'- ' Balkan Mariachi' - du reggae Kusturica avec une pointe de rap.
Hop, hop, hop ... tout Erps rebondit.
Soothing vibes, séquences upbeat, let's bounce, kids... see me jammin, man...
 ' Dinner' - 'Gospel'  ambiance au zénith.
Nous devons céder la place au groupe suivant, braves gens.
Come back, où on casse tout!
Un bis, un 'Rub a dub' visqueux à souhait et nouvel exercice de freestyling à faire pâlir  Geert Hoste et Bart De Zever..
Brillant!

Impasse sur Safi & Spreej et leur panade hip hop à deux balles, il faudra patienter jusqu'à 22:15' pour: Chagall.
Chagall ( van den Berg) is mijn echte naam, je ne peins pas, je suis Amstellodamoise, j'ai 23ans...
Dans peu de temps, Chagall sera une superstar, for sure!
La petite prodige est accompagnée par trois musiciens, probablement, Clemens Wenners ( toetsen, bass, electronics), Léon Schmitz ( percussion, electronic drums) et Leon Palmen (guitar), la dynamique blonde tabassant, de temps en temps, un synthé avec des sticks fluorescents.
Premier concert à l'étranger pour une enfant que le magazine OOR porte au pinacle.
Un EP 6 titres, avant cela elle faisait partie du band Silent Rebel.
Le set commence très fort par deux dance tracks à classer dans le même rayon que  Lykke Li, I Blame Coco, Moloko, avec une belle voix aux intonations soul et un electronic groove irrésistible.
A lovesong, annonce -t-elle, une promenade nocturne aux effets spatiaux  'A walk in the dark' .
Des couches de synthé vaporeuses, a smooth voice, superbe ballade electro.
This is a brand new one, België,...I gave you my love, I gave you everything...
 Belgium gave her love and lots of kisses.
Les kids en folie!
Gros dancehall hit, 'Turn me on' de Kevin Lyttle, du soca bondissant, chanté à la Selah Sue.
 Une version souveraine du slow de Fink, 'If Only', suivie d'un midtempo/ dubstep.
Elle se dit influencée par la néo-soul/ broken beat  mélancolique et minimaliste de Jamie Woon  ou par l'indietronic groove de Little Dragon, le morceau suivant aux beats épais confirme ces tendances.
 Un 'Alive' nerveux, puis un titre introduit par des riffs bien épais avant de virer modern soul et, enfin,  le clou du show, le single 'Breathe' enregistré avec le duo  Bronstibock, producers of electronic dance acts, qui mettra le feu à la plaine.

Si Marc Chagall est considéré comme the quintessential Jewish artist of the twentieth century, le nom  de Miss Chagall va très vite se lire en tête d'affiche des futurs grands événements pop/rock.

  Bodyspasm et These Few Presidents feront danser gamins et gamines jusqu'à l'aube au son de leur house/ electro pour night ravers boutonneux , mais pour toi, le Crisis Festival se termine ici!


















samedi 21 juillet 2012

Hooverphonic - Kato ( Beleuvenissen) - Oude Markt- Leuven, le 20 juillet 2012

Beleuvenissen, quatre vendredis en juillet, des concerts gratuits  sur six places louvanistes.
Quatre thèmes: folk- lage landen- special ( en cette veille de fête nationale) et tropical pour terminer sous les palmiers le 27 juillet.

Ta destination du jour de Oude Markt, deux noms: Kato et Hooverphonic with Chamber Orchestra.

Un timing respecté, à 20:00: Kato!

Kato =  Kato Callebaut, une enfant qui atteindra l'âge de la majorité le mois prochain.
Une star in Vlaanderen depuis sa seconde place à Idool 2011.
Un album 'Flamingo' disque d'or et des millier de fans, tranche d'âge de 10 à 15 ans .
 Jessie:  "Kato, zo zalig...!"
La petite est accompagnée par un quartet pas idiot: Steven, guitar - Joost, drums- Nicolaas, bass et Hans, happy birthday, keys.
Louvain, suis si contente de pouvoir chanter in my hometown, les écolières de couiner...hiii!
Go: le  mellow titletrack ' Flamingo',  dans lequel elle insère des bribes de 'Sweet Child of Mine', c'est gentil tout plein, tu classes aux côtés d'Eliza Doolittle, Robyn, Lily Allen, Kate Nash, tu mets ton cerveau en veilleuse et t'essayes d'oublier que t'as plus quinze ans depuis longtemps.
The new single, 'Suits you well', un singalong formaté VTM, suivi d'une chouette plage soulpop proche des titres d'Adele .
J'ai écrit 'Break out' aux States, le message: ignore tout ce qui se passe autour de toi et seize the day.
Mademoiselle a lu Epicure, Ovide et Horace.
Bon Jovi,  'It's my life', version bubblegum, puis, pour flatter les papilles gustatives,  une nouvelle sucrerie fondante,  style Katy Perry, chantant les amours et les désarrois juvéniles.
Elle ose une reprise  country rock de ' Thunderstruck' d'AC/DC, et ça marche, avant de nous rappeler sa seconde place lors du Idool 2011 et d'attaquer 'Dancing on my own' ( Robyn),  repris par toute la chorale de la classe de Juffrouw Van Steenkiste ( sixième primaire/ Heilige-drievuldigheidscollege) ..ooh ooh ooh....
Mooi!
On va secouer le cocotier, se dit le guitariste: make some noise, Leuven...., il sera entendu et Kato s'époumone pour un chouette piano rock style Kiki Dee, époque 'Don't go breaking my heart'.
Un final sautillant, 'The Joker', pour mettre un terme à ses 45' de pop à la sauce flamande.

Hooverphonic with Orchestra

Le 9 mars 2012 sortait l'album 'Hooverphonic with Orchestra' reprenant une collection des grands succès d'un des meilleurs trip hop bands du royaume. Une réussite, qui se vérifie sur scène: une série de concerts ( en mars et avril), tous  sold-out, à la Salle Reine Elisabeth d'Anvers.
Cet été, le groupe a prévu quelques dates avec une formation symphonique réduite à 15 unités: ainsi, Hooverphonic était tête d'affiche à Genk on Stage ( 23 juin) , le 21 juillet on les attend à Bertrix ( Baudetstival) et, en ce 20 juillet, c'est Louvain qui succombera aux charmes de Noémie Nolfs, flanquées de ses Pygmalions, Alex Callier et Raymond Geerts.

Un piano classique ( Remko Kühne semble avoir été remplacé), puis la guitare, la basse et les drums ( Arnout Hellofs )  amorcent une intro majestueuse, sortant de coulisses apparaît une silhouette vêtue d'un ensemble pantalon moulant, d'un rouge agressif, d'une voix sublime, Noémie Nolfs embraye sur ' One, two, three'.
Impressionnant et esthétique.
' Heartbroken', qui va la consoler,  suivi du dramatique et profond,' The Night Before' , plage lyrique semblant avoir été composée pour des arrangements orchestraux.
 L'exotisme lounge ' Club Montepulciano' sera suivi de 'The last thing I need is you', ...ma journée était déjà plus que merdique, alors viens pas me raconter que je suis pire qu'une planche au plumard...
Un des premiers smash hits ' 2 Wicky', merci Burt Bacharach!
Alex remercie Louvain en rappelant que lui et Raymond se sont déjà produits à 4 ou 5 reprises sur le langste toog van België, c'est une première pour Noémie, qui n'a pas choisi le vermillon pour Louis Tobback mais bien parce que cette carnation est synonyme de passion.
L'élégant 'Anger never dies' précède le grandiose Massive Attack ' Unfinished Sympathy'.
 Le piano jazzy et la voix sensuelle de Miss Nolfs, en femme fatale, lors d' 'Expedition Impossible' exhalent un climat de volupté et de glam à la David Lynch.
Une sérénade de cuivres ébauche 'George's Café' , la guitare surf accentuant les rapprochements avec un autre établissement culte, le 'Bagdad Café'.
Notre unique uptempo, avance Alex, qui part en funk synthétique: 'The world is mine'.
 Vives clameurs pendant 'Jackie Cane' qui s'accentuent pendant 'Mad about you', malheureusement un craquement pire qu'un earthquake vient saboter le titre.
Nog eentje, Leuven: 'Sometimes',toujours magnifiquement interprété par le natuurtalent de Scherpenheuvel.

60' fastueuses et un triple encore!
Une version poignante de ' Vinegar and Salt', on ira tous au paradis:  'Eden' et l'ample 'Renaissance Affair'.

Hooverphonic with Orchestra, classy, my dear!




vendredi 20 juillet 2012

A Girl Like You- Taverne ACA, Bruxelles, le 19 juillet 2012

En prenant bien soin d'éviter la Place Barra et l'annuelle et, de plus en plus exotique, Foire du Midi, tu prends la direction de la rue du Midi, la Taverne ACA, située à 15 mètres de l'Académie Royale des Beaux-Arts.
Depuis un petit temps, l'endroit est fréquenté par les musiciens en herbe, tous les vendredis s'y déroule une musical jam session.
En ce morne jeudi, un concert: A Girl Like You.

Las, à peine arrivé au comptoir, le barman t'avise avoir reçu un appel du band, tombé en panne sur l'autoroute, il y aura du retard!
20:30', au pas de course, entrée des musicos  qui, sans se désaltérer, s'appliquent à monter leur quincaillerie.

21h15', ils sont prêts à en découdre.

A Girl Like You, tu disais!
Edwyn Collins? Cliff Richard and the Shadows? ( ou le plagiat de Johnny?) Les Sultans?  The Wolfgang Press? Aaliyah? The Smithereens? The Young Rascals? Les Troggs?....

Non, un projet franco-canadien, né in-vitro.
Julie Vaillancourt (Montreal), aux vocaux, responsable des lyrics et Kamel Sadi ( Lille), à la guitare, auteur de la musique, se rencontrent par le net, enregistrent leurs audio tracks chacun de leur côté, séparés par 3700 miles d'eau, de terre et d'air, pour ensuite répéter ensemble via internet.
Des musiciens de studio new-yorkais sont impliqués pour la rythmique ( basse et batterie), parfois un son d'orgue ou de sax est introduit sur les bandes et, en ce jeudi 19 juillet, ce schéma virtuel prend forme humaine pour un premier concert live, avec Rodolphe, un harmoniciste en guest, la basse et les drums étant réduits à un pédalier muni des bandes préenregistrées ( 'Loop de Loop' chantaient les Soul Sisters en 1967, des précurseurs).

Afin de montrer d'emblée dans quelle galaxie se meut leur vaisseau, Julie annonce ' Flower Power Soul', un impressionnant soul blues à l'esprit Woodstock , la voix ample et profonde de la bouclée de Montréal t'amenant à d'immanquables parallèles: Janis Joplin, Bonnie Tyler ou Beth Hart... Lady Gaga et consoeurs préfabriquées ne semblent pas l'inspirer des masses, ...my soul belongs to the sixties, confesse-t-elle, en ajoutant...I'm a kind of hippie..
' In Privacy' même créneau, avec une teinte funky, un nouveau nom chatouille tes cellules: B J Scott.
' Four letters words' , comme LOVE ou HATE, un downtempo.
Le suave accent québécois annonce: 'No hard feelings' , du AOR ( Heart, Pat Benatar..) rock bien torché.
A romantic slow ' Waiting for my girl' auquel succède 'Bang bang in my head' s'inspirant de la grève estudiantine au Québec, mouvement social, entamé en février 2012, décriant la hausse substantielle du droit d'inscription à l'Unif.
Ce classic  rock nerveux sent bon les Stones ou Aerosmith.
' Lifetime', petit à petit, le collage voix et guitare sur fond de basse et drums, venant de nulle part, incommode tes sens, ces deux-là ont assez de talent pour pouvoir se débrouiller sans ce  background superflu.
Passons, c'est une première, une ébauche!
Rodolphe et son harmonica sur scène: 'Between happiness and tragedy' suivi d'un shuffle, 'Blue me away'.
Lumière tamisée, bitte: slow time with ' She walks alone'.
Exit Julie, trois instrumentaux bluesrock à la Stevie Ray Vaughan pour le duo Kamel/Rodolphe et les inévitables loops.
Retour du Canada, une chanson de rupture 'Goodbye to us', même veine midtempo pour 'My heart in my hand'.
Le duo a enregistré 20 titres, ils vont tous défiler, voici 'The Calling' suivi d'un rock qui pompe ' Gimme enough time' , where Kim Carnes meets the Go Go's avec une pointe d'Alannah Myles.
Temps mort, faut retrouver la bonne séquence, OK, le poppy, ' Pocket Change', suivi du formidable ' Smoky Blues Cafe' à l' ambiance film noir et blanc des early fifties, je pensais à Marlene Dietrich, confie Julie.
Tu te posais la question, fiston: oui, elle est rousse!
Déjà près de 80' de set, faudrait penser à élaguer ou à resserrer  quelques boulons pour maintenir un minimum d'attention des auditeurs!
Un nouveau blues/country rock ' One red shoe' pour terminer, bizarrement, par un doublé de reprises: 'Come Together' et 'Knocking on heaven's door'.

Bilan positif, mais la berline est toujours en rodage, quelques heures de route supplémentaires et le moteur tournera nickel!







jeudi 19 juillet 2012

La Femme Belge - Maurits Duchéhof- Vilvoorde, le 18 juillet 2012

Depuis quelques années déjà, tous les mercredis pendant les vacances d'été, les cowboys du nord-est de Vilvorde se retrouvent dans le parc Maurits Duché pour une dose de musique avalée avec des litres de liquide: les Far- West Concerten!

En ce 18 juillet, jour où le soleil a timidement daigné briller  sur une plaine marécageuse, l'affiche indique:
 La Femme Belge.
Avec Juvet, on se pose des questions:
Où sont les femmes ? Avec leurs gestes pleins de charme Dites-moi où sont les femmes ? Femmes, femmes, femmes, femmes Où sont les femmes ?...
Pas une, on en a déniché sur scène, mais à 20:30', cinq mecs ont pris place.
Sam Coenegrachts (guitar, vocals)
Geert Van der Hallen (guitar)
Frederic Evrard (guitar)
Rik Sturtewagen (violin)
 et Sebastiaan Gommeren (double bass).
Que dit leur fiche?
 Un violín, un contrabajo, tres guitarras y una voz se unen para crear un universo tierno y animal a la vez, fusionando la energía explosiva del jazz gitano con la honestidad de la gran lírica cancionera.
Patrick , linguiste averti, nous traduit: ils jouent du gypsy swing.
Merci, madame!
Ils débutent par le standard de 1926 ' I found a new baby' sur tablatures manouches.
Joyeux foxtrot.
Ils poursuivent par une de leur compo ayant donné le nom au groupe 'La Femme Belge' , chantée en belge châtié.
Le second degré est de rigueur.
Un instrumental: 'Is it OK?'.
Alles fijn, merci!
 Le classique 'Mon pot' le Gitan'  voit le violon zigzaguer sur une rythmique soutenue, Sam prend le relais pour piquer un sprint Freddy Maertens, anno 1976, Ostuni, Italia.
'Dinah' en scat à la Louis Armstrong, puis on s'attaque à la corde sensible avec un autre classique, 'Rosetta'.
La Rosettte de Price et Fame?
Non, celle de Earl Hines/ Henri Woode, 1933.
Dommage, il manquait une trompette noire!
 Compo personnelle:' Crazy  B.' .
Ma conjugale a signé la pétition: sauvons les abeilles, l'abbé aussi!
Un uptempo: 'Het verkeerde pad', suivi d'une chanson à boire, ' Talisker X' , direction la distillerie sur l'île de Skye ( Scotland).
Qu'est ce qu'elle boit, ta mère?
Un single malt, dry s v p!
Tout ça est bien beau, mais Vilvorde n'écoute que d'une oreille distraite en sirotant pintje sur pintje, le truc manque de conviction pour éloigner la populace du bar et l'inviter à se coller près du podium.
Un cabaret tune 'In the ballroom' pour finir la première mi-temps par un gospel, ' Get Lost'.


File à la buvette!
Plic, plic, plic... c'est pas vrai, un crachin mesquin, une bise désagréable, c'est reparti, vive l'été!

Set 2
Il démarre par une lente mélopée ' Boat Song', non,  pas celle d'Harry Belafonte, avant de revenir au swing ' Kennedy 22'.
Un méchant coup d'accélérateur ' For love, puis un formidable  "swing guitar"  emprunté à Raphaël Faÿs, un des tout grands guitaristes flamenco.
Les bières avalées pendant la pause font de l'effet, le quintet continue sur un tempo ultra-rapide et amorce un swing syncopé, vigoureux  et explosif ( 'Excited naked chicken')
Vilvorde commence à bouger, une ou deux nanas sont excited mais pas encore naked.
 Encore deux remue-fesses bien  enlevés' High Anticipations' et 'When they play' puis ' Jerry the Junker' de Clarence Williams, some  wicked New- Orleans jazz, permettant à Yolande et Rita de nous montrer comment on danse le charleston tout en avalant une Jupiler.
' Diddle Doodle Tits' à du 185 km/h et une dernière 'Keep on moving' pour encourager les twisteuses.
Rita, flanquée d'un mouflet, a, d'ailleurs, escaladé le podium pour se donner en spectacle, transformée en saloon woman ( not painted), une espèce que les respectable ladies traitaient, autrefois, de traînée.

The party is over!



Not yet, double rappel:
 ' Fast Minute Blues' aussi vif que le 'Minor Swing' à la Django et ' Grandma's Blues' , une version bâtarde du 'Tenor Madness 'de Sonny Rollins.
Il est l'heure de ramener bonne-maman, bonne nuit Vilvorde!














 

mercredi 18 juillet 2012

Nécro 16 juillet 2012: la liste s'allonge , Kitty Wells et Bob Babbitt!

Ellen Muriel Deason, known  as Kitty Wells, est la première à porter la couronne, Queen of country music.
Née à Nashville en 1919, elle épouse, à 18 ans, un brave gars, Johnnie Wright, ayant des aspirations de country stardom.
Elle tourne avec le beau Johnnie et sa belle-soeur ( Louise Wright) sous le nom de Johnnie Right and the Harmony Girls.
Un quatrième larron épouse la petite Louise et intègre le groupe qui devient The Tennessee Mountain Boys.
Jack Anglin, le mari de Louise, est appelé sous les armes, Ellen devient Kitty Wells.
Un premier single en 1949, "Death at the Bar", pas de succès.
RCA la vire, elle signe chez Decca, 1952, un number one dans les country charts: "It Wasn't God Who Made Honky Tonk Angels", titre aux lyrics féministes, osés à l'époque.
 It sold more than 800,000 copies in its initial release.
Les hits vont se succéder:  "Paying for That Back Street Affair" - "Making Believe" - "Searching (For Someone Like You)" - "I can't stop loving you"......
Elle inspire d'autres futures grandes de la country: Loretta Lynn ou Dolly Parton e.a.
Dans les sixties, son étoile pâlit malgré quelques top ten hits.
La TV la sauve, elle démarre un show avec son époux " The Kitty Wells/Johnnie Wright Family Show "dans lequel  apparaissent ses gosses (Ruby, Carol Sue, and Bobby).
1976: le Country Music Hall of Fame, la seconde chanteuse country, après Patsy Cline, à connaître cet honneur. 
1991 Lifetime Achievement Award et un dernier show au Nashville Nightlife Theater, le 31 décembre 2000, avant la pension!
A 92 ans la reine s'éteint, victime d'une crise cardiaque.

Bob Babbitt 
naît Robert Kreinar en novembre 1937 à Pittsburgh, où il étudie la musique classique.
Très vite c'est le rhythm 'n blues ( le vrai) qui l'intéresse, il joue de l'upright bass dans des bands locaux , il n'a pas 17 ans!
En 1960, il  se paye une Fender Jazz Bass Guitar et se joint aux Royaltones qui serviront de backing band pour Del Shannon.
Quand le band splitte, Bob devient un sessionman recherché, jouant, notamment, pour Edwin Starr.
In the late sixties, Motown fait appel à lui pour remplacer, assez souvent, James Jamerson, devenu  adepte de la picole, il intègre le Motown's Studio Band, les réputés The Funk Brothers.
Sa basse sera entendue sur plus de 200 hits du label de Michigan: " War" d'Edwin Starr, "Ball Of Confusion" (Temptations), "Tears Of A Clown" (Smokey Robinson), "Midnight Train To Georgia" (Gladys Knight & The Pips), “Inner City Blues” by Marvin Gaye, “Signed, Sealed, Delivered” ( Stevie Wonder)....
En dehors de ses obligations pour la firme de Berry Gordy , il joue pour Jim Croce, Englebert Humperdinck, Joe Cocker, Frank Sinatra, Rod Stewart, Phil Collins et quelques autres sans grades, style Bette Middler ou Elton John.
Il s'éteint à Nashville victime de complications dues à une tumeur cérébrale, il avait 74 ans!





mardi 17 juillet 2012

The Nickel Slots à l'Ace Café, Rumst, le 15 juillet 2012

Des conditions météorologiques, une nouvelle fois, désastreuses et une sainte horreur des bains de boue, non thermales, t'ôtent l'idée d'assister au Brosella Jazz.
Alternative sèche, un gig inside à l'Ace Café à Rumst.
Pas besoin de tergiverser pendant des plombes, le choix est vite effectué, cap sur  Ruperosta, province d'Anvers.
Tout va bien à l'Ace Café, repaire de bikers tatoués, quand une blonde, plus que légèrement entamée, t'apostrophe pour quémander un avis: les mecs-là pensent que j'ai un gros cul, et toi?
- Sont jaloux, t'as rétorqué, elle t'a embrassé et payé une pintje!

20:15' The Nickel Slots sont bien affutés, avant d'entamer les hostilités une mise en condition s'impose: Duvels, Trappistes et pintjes défilent!

20:45', feu!
 Christopher Amaral ( drums) , Steve Amaral ( lead guitar), Tony Brusca ( lead vocals, acoustique), Paul Zinn ( bass, mandoline), from Sacramento, lancent leur premier boulet country/punky à la sauce Irish singalong tendance Pogues, 'Lucky Number 7 S' se nomme cette joyeuse cavalcade.
L'Ace Café a déjà compris que personne va s'emmerder ce soir.
Ces machines à sous comptent deux enregistrements à leur actif: 'The Nickel Slots' 2009 et 'Five Miles Gone' 2011, ils puiseront dans les 28 plages de ces plaques pour le gig de Rumst.
'Five miles gone' un country rock poussiéreux avec des références à Woody Guthrie ou Bob Dylan.
Sont versatiles, ils amorcent un sale petit rock bien agité: 'Let it ride' qui étonnamment sonne comme les early Small Faces.
Next one is about a friend of mine, confie white hair Brusca, le gars tenait un resto, il a disparu de la circulation sans rien dire, his name is ' Cory B' , joli country twang .
Face au podium, Petra et Debbie, carburant à la Chimay au moins 10°, entament un slow rock polisson, profitant de l'absence de ceux à qui elles avaient dit oui devant le curé, pas encore poursuivi pour fait de pédophilie, il y a bien longtemps.
Emile et Guust cuvant leur cuite du dimanche après-midi, affalés devant le petit écran, TVM  rediffusant un soap de 1976 tourné à Heist op den Berg.
J'ai connu une jolie fille, she was nasty, elle m'a brisé le coeur, veux plus la voir cette givrée 'Shirley', de l'americana/rock à la Tom Petty.
'Can't kill time', tu dis Tony?
... Someday I’m gonna grow up...
Ouais, mon pote Milou, +/- 70 balais, ça fait 100 ans qu'il la chante cette chanson, il a toujours une dégaine de boyscout facétieux.
Fameuse tirade de Steve, il canarde dans tous les sens.
' 49-51'de l' alt.country rock suivi d'un titre décrivant les joies du week-end.
Non, pas une balade avec le clebs et les mouflets dans les champs: 'Let your demons out', une mandoline pour ce Celtic punk à la Dropkick Murphys.
J'avais 7 ans, ma mummy me disait ' If you 've got  nothing good to say' ne dis rien du tout!
Dommage que la génitrice de nos politiciens ne leur ait pas laissé le même message.
Rocking time in the honky tonk!
Puis un country stomper ' 120 days 120 nights'...  appuie sur la pédale de gaz, fonce, Alphonse!
Amaral, le drummer, ignore le feu rouge et dévale la pente à toute vitesse ' Race Horse Runnin' , des canassons dopés aux amphétamines.
S'appellent comment ces étalons?
Sais pas, un des quatre, Lucifer, je pense, écoute la suite: ' The Devil's Chain Gang'.
J'ai passé mon enfance à 'Gaberville' , 913 âmes, 90% de White Americans, 54 latinos et 2 Mongols.
Chouette bourg!
' Back down' is about a shitty time in my life , ai écrit cette chanson comme thérapie.
Nouveau coup d'accélérateur : ' Stop Sign' , tu te rappelles 'Rebel without a cause' , même fureur de vivre ignorant les règles, no stop sign...
Goedele gigote ferme, elle est passée à la Corona et vient d'arroser les pompes que  ta gentille épouse avaient cirées il y a trois mois... bordel, les paroissiennes sont dangereuses par ici!
Un petit coup de duelling banjos sans banjos et puis une nouvelle friandise irlandaise 'Fare Thee Well' .
Elle va s'attaquer à la Guinness, la dingue!

Un signe de Chris, le patron, attention, il est 22h, curfew, encore une, kids!
Elle sera remuante: ' Slammin' doors and screechin tires'  , un rockabilly furieux.
Tout le bistro rocke.

Un conseil, un dimanche, tu t'emmerdes, pointe-toi à Rumst en laissant ton costume du dimanche dans le placard et laisse-toi aller!

Les Nickel Slots viennent de terminer leur tournée européenne, ils sont retournés chez Obama, sur leur site ils indiquent: We had a great tour!
Vous revenez quand vous voulez, les gars!
 







Le Seigneur a rappelé Jon Lord à lui, le 16 juillet 2012

 Communiqué officiel publié sur le site de l'organiste:
It is with deep sadness we announce the passing of Jon Lord, who suffered a fatal pulmonary embolism today, Monday 16th July at the London Clinic, after a long battle with pancreatic cancer. Jon was surrounded by his loving family.

Jonathan Douglas Lord voit le jour à Leicester en 1941 et, dès l'âge de 5 ans, étudie le piano classique.
Très vite il voue une profonde admiration à l'oeuvre de J S Bach.
Plus tard il apprend à connaître les grands jazz/blues organistes US, Jimmy Smith, Jimmy McGriff en tête.
Le son de l'Hammond le marquera à jamais quand il entendra Vanilla Fudge.
Il entame sa carrière en 1960 en rejoignant le jazzy Bill Ashton Combo , plus tard il joue pour le Don Wilson's Quartet et est utilisé comme sessionman pour certains enregistrements rock, dont le classique des Kinks, 'You really got me'.

Premier groupe catalogué rock : 'The Artwoods', qui à un moment donné utilisa Keef Hartley aux drums.
1967/68 on le retrouve au sein de formations diverses: Santa Barbara Machine Head , les Flower Potmen (pendant un petit temps),  puis Roundabout comprenant Lord, Simper, Blackmore, Paice and Evans, qui deviendra  un des tout grands groupes hard de la planète: Deep Purple!

Déjà un hit majeur sur le premier album' Shades of Deep Purple' : 'Hush' de Joe South.
La consécration internationale avec 'Deep Purple in Rock' en 1970.
 L'intro de ' Child in Time' simply kills!

En 1976  Deep Purple se désintègre, problèmes d'ego surdimensionnés!
Jon Lord avait déjà sorti une série d'albums solo, dont 'Gemini Suite' , ou avait rejoint Ashton, Gardner and Dyke, pendant les dernières années d'existence du Purple.
En 1977 commence l'aventure ( de courte durée)  Paice, Ashton and Lord et l'année suivante Jon est embrigadé par un autre géant hard: Whitesnake!
Il participe en tant que guest à des albums de George Harrison, Cozy Powell ou  David Gilmour
 et le 16 avril 1984 donne un dernier concert avec Whitesnake, car Deep Purple se reforme et sort 'Perfect Strangers'.
De nouveaux changements de line-up, des disputes, Ritchie Blackmore claque définitivement la porte, la saga Purple continue pourtant ( Mk VII) avec Steve Morse à la guitare.

Jon quant à lui quitte le navire en 2002 ...Leaving Deep Purple was just as traumatic as I had always suspected it would be... lance-t-il!
Pendant ce laps de temps l'organiste continue à prêter main forte à des musiciens amis: Alvin Lee, Sam Brown, Ride, Hardin and York...
En 2003, il retourne au blues et enregistre avec Jimmy Barnes de Cold Chisel tout en reprenant une carrière solo.
Un dernier album sort en 2011 ' Jon Lord Live' ( un live enregistré à Bucarest en 2009).

Ce 16 juillet, Jon Lord décède victime d'une embolie pulmonaire!


dimanche 15 juillet 2012

Gent Jazz Festival 2012 ( last day), De Bijloke, Gent, le 14 juillet 2012

Après avoir essuyé une suite effroyable d'averses diluviennes sur l'E 40, tu aboutis à Gand qui inaugure aujourd'hui ses Gentse Feesten, ce  qui signifie éviter le centre ville à tout prix.
Direction De Bijloke pour le dernier chapitre du Gent Jazz Festival 2012, top of the bill: D'Angelo!

Places debout ce samedi, jour de fête cocorico et un maigre public, à 18h30', lorsque l'annonceur nous invite à venir écouter
STUFF.
 Un collectif  monté par le petit drummer Lander Gijselinck ayant remporté le SABAM Jazz Award.
Tu croisas ce féru d'improvisations au Brosella jazz en 2011 où il reçut une carte blanche et secoua le public avec son mix de hip hop/funk/ electronica et avant-garde jazz.
Ce set t'avait surtout impressionné grâce à la présence de la fabuleuse Georgia-Anne Muldrow au chant et spoken- word.
Ce soir on a l'impression que Stuff jouait mainly pour lui et, si le show a enthousiasmé quelques irréductibles, une grande partie du public a écouté d'une oreille distraite ces sonorités plus à leur place dans une discothèque branchée que sur un podium de festival.
Line-up: Lander Gyselinck (drums), Joris Caluwaerts (keyboards, elektronica), Dries Laheye (bass), Andrew Claes (EWI, sax, electronica), D J  Menno (turntables).
Un début prometteur avec une chouette version laidback, scratchy et expérimentale de 'Teardrop' de Massive Attack.
La suivante voit des funky beats collés sur un fond sonore sci-fi, ils baptisent leur mayonnaise  "Live Glitch Trip Hop", disons qu'on y entend des bribes de Return to Forever assaisonnés de loops et de samples, plus le son particulier du EWI (Electronic Wind Instrument), déjà popularisé par feu Michael Brecker.
Les expéditions hors sentiers balisés se poursuivent, de la fusion scratchée, du hip hop cosmique, du funk déstructuré, de l'acid jazz sidéral, un peu de Herbie Hancock, d'Erykah Badu, The Notorious Big, de Brand New Heavies ou de Loop Guru, de Gerry Mulligan, quand le collectif se décide à jouer la carte traditionnelle, bref un melting-pot décousu qui dura 55'.
L'organisation les remballe sur scène, ils balancent un groove/rap/funk sentant bon le Bootsy Collins.


Au début était le Verbe, et du verbe naquit la matière...

Larry Graham & Graham Central Station

Une dizaine de jours avant le début du festival, Bobby Womack, souffrant, doit annuler sa tournée européenne, les organisateurs lui trouvent rapidement ( chapeau!) un remplaçant au moins aussi attractif, Larry Graham et sa Central Station!
A près de 66 piges, Larry Graham demeure une bête de scène, par un show très pro il a, facilement, mis Gent à genoux.
Avec Marcus Miller, il se partage le titre de roi de la slapping technique sur la quatre cordes.
On va pas te copier sa bio Wikipedia, mais un gars qui est à la base du son Sly & the Family Stone, qui a  accompagné Madame Miles Davis, Betty Davis, qui a fait de Prince un fervent croyant, avant de l'accompagner sur scène, c'est pas n'importe qui!
Avec lui, un band à la hauteur de  toutes les espérances:
Ashling "Biscuit" Cole - vocals et funkbox
Brian Braziel - drums
Wilton Rabb - guitar
Jimmy McKinney - keyboards
Dave Council - organ!
Quand on te dit que Ashley 'Biscuit' Cole, même les Stones ont utilisé ses talents de vocaliste, valait le déplacement à elle seule, tu as compris que la barre était placée bien au dessus du record du monde de Javier Sotomayor.
Entrée en matière surprenante, la troupe se fait entendre derrière nous et, telle un marching band, traverse la foule , bouscule les photographes pour grimper sur le podium.
C'est déjà gagné, Gent délire!
Une 'Intro' haute en couleur et flashy, tous fringués de rouge sauf  Larry, le Jehovah witness, de blanc vêtu.
Un roadie lui apporte sa basse immaculée, il la brandit dans les airs, c'est parti pour une leçon de funk juteuse en slapping et picking, un petit pas de danse pour nous prévenir que l'hospice peut attendre, place au groove: ' We've been waiting' .
Bordel, ça fait du bien, sous tes pieds le plancher, secoué par une centaine de pieds fous, tremble.
Un petit coup de doo wop, quelques figures étudiées, ça pulse à mort, on passe à 'Ain't no fun to me' et ' It's alright to me'.
Sa tunique lui colle à la peau, il n'en a cure et se démène comme un teenager boutonneux.
Il tend son nouveau Cd 'Raise Up' dans les airs , nous signale qu'il le signe après le show  et repart sur les chapeaux de roue: 'Raise up' , faut qu'on lève les mains, haut.
Pas de pause, Miss Cole, en montrant le crachin horrible dehors, amorce une des meilleures versions de 'I can't stand the rain' jamais ouïe.
La folie à Gand!
 Le chef de gare entame son fameux solo en slapping, tes petites voisines hululent ...ooh, ooh, ooh, ooh... il se marre et reprend de plus belle, épaulé par le costaud Brian aux drums.
La basse est secouée comme un cerisier gorgé de fruits juteux, il change d'avis, décide de faire un petit tour sous le chapiteau, debout sur une table à roulettes, grosse ambiance.
Retour à la case départ, vais me  coller contre un haut-parleur, je le violente en douce...vieux, pervers,
et j'achève à la Jimi Hendrix.
Ashling nous présente les Californiens pendant que Larry part changer de tenue de scène, il revient socialiste.
Le GCS attaque 'Release Yourself' qui dégouline comme en 1974.
Let's go back in time, Belgium, du temps où je m'amusais avec Sly et la famille Stone: 'Dance to the Music' , une 'jam' monstre, la fête intégrale... let's party ... ' Thank You'
Une armada qui hurle ...thank you ... FALETTINME BE MICE ELF AGIN... ça fait du bruit, les drôles se barrent en nous laissant finir la rengaine.
70' torrides.

Bis
Brian Braziel en éclaireur, Larry vient serrer des pinces tendues, on invite une vingtaine de spectateurs sur scène, la fiesta pendant 'More Bounce/ Higher' .
Ils partent tous comme ils sont venus, en traversant la masse.
Un showman de première, ce Larry!


D'Angelo

22h45', Gand a déjà poireauté 1/4 d'heure, le présentateur vient s'excuser et signale qu'il faudra encore patienter 15 bonnes minutes.
D'angelo est coutumier du fait, le public d' Eindhoven a attendu près d'une heure avant l'arrivée de la star.
23h, enfin!
Musique de fond Hollywood, courte intro, 'Welcome to the Show', balancée par un band comptant neuf unités et, fermant la marche, Michael Eugene Archer, l'ange nu-soul de Richmond!
D'Angelo prend place derrière les claviers, son groupe,  The Vanguard ( la fiche mentionne les noms qui suivent, mais on a compté 9 membres et pas 10),  Jermaine Holmes, Kendra Foster au décolleté vertigineux, Jack E  King (backing vocals), Isaiah Sharkey (rhythm g), le formidable Jesse Johnson (lead g.), Cleo' Pookie'  Sample, Raymond Angry ( ce dernier étant probablement l'absent!) (keyboards),  l'immense Pino Palladino (bass) qui a accompagné toutes les stars rock ou soul, Chris Dave (drums), Rob Lumzy ( percussions, backing vc.), attaque un r'n'b gluant: ' Playa Playa'.
Le public  a déjà pardonné les caprices de star du 'R & B Jesus' et se laisse porter par le groove sublime distillé par l'escouade du guide spirituel qui se saisit d'une guitare pour le fabuleux 'Feel like making love' hit mondial pour Roberta Flack en 1974.
Un titre soul de son nouvel album ( working title: ' James River')  'Ain't that easy', D'angelo prend le timbre soyeux  du pasteur Al Green, Jesse Johnson épate son monde par un petit solo, discret, mais ô combien efficace.
Un signe du nombreux  et grincheux service d'ordre: plus aucune photo!
' Devil's Pie' à la Prince/ Rick James, un mec à tes côtés ne jure que par l'échancrure plongeante que la souple Kendra offre à ses yeux, sur scène ils viennent d'amorcer la graisseuse bombe soul/ funk, 'Chicken Grease'.
Tout le chapiteau, en extase, dodeline.
Parliament , 'I've been watching you', slow soul infectieux suivi de 'Shit, damn, motherfucker'  encore plus collant et terminé en falsetto.
Une franche crapule, que  cet ange!
Accélération et un medley (incluant  'Brown Sugar) déchiré par un  méchant duel de guitare D'Angelo/ J J, pendant que les vocalistes arpentent la scène dans toute sa largeur.
Les roadies poussent le Yamaha en avant-plan, solo, un nouveau medley de hits 'Spanish Joint' ( très Stevie Wonder)/ 'Me and those dreaming eyes of mine'.
 Gand soupire, le costaud s'installe sur un monitor, reprend sa mélodie sirupeuse, une voisine pleure, retour derrière les touches....un bémol, d'affreux craquements émanant des hauts-parleurs brisent la magie. Il poursuit avec le medley 3 comportant 'Untitled' ( How Does it feel).
Pourquoi n'interprète-t-il pas le morceau entier se plaint Lydia!
Judicieuse remarque et pourtant il continue sous la même forme pot-pourri avec le mielleux 'Send it on'.
Retour de la troupe au complet et du funk, la bombe sexy ' Lady' qui précède la dernière plage, un nouveau titre ( ' Sugar Daddy') , pompant rond comme du Prince (encore) tout en lorgnant vers le Godfather, James Brown!

80' , quite amazing gig!

Gand pourra se trémousser une dernière fois pendant le bis de tight funk avant de tirer un trait final sur ce festival 2012 qui aura ravi!












samedi 14 juillet 2012

Hyphen Hyphen à Bruxelles Les Bains, le 13 juillet 2012

Bruxelles les Bains, Quai des Péniches, longeant le Canal de Bruxelles , un vendredi soir ( pour la petite histoire, un vendredi treize), le site ne grouille pas de monde: une météo pourrie et un concept déjà essoufflé après quelques années fastes.
Bruxelles veut du neuf, cette simili-plage, bordée de stands à l'exotisme bon marché, semble ne plus attirer qu'une faune de zonards et de néo-arrivants d'origines diverses.
Cap sur la live stage  où on s'affaire à la mise en place et à un soundcheck qui se tirent en longueur, il sera 21h50' lorsque le groupe prévu à 21h15' prendra place sur le podium!

Hyphen Hyphen

Une salade niçoise dont on vante les mérites à coups de trompettes  cérémonies royales outre-Quiévrain,
Les Inrocks en tête:
Hyphen c’est de l’électro rock, disco punk, à pleins tubes, un groove
cinglant qui vous sonne et vous transporte, une claque qui vous réveille
les sens et vous remue les tripes...

Exagération, tu suggères: pas du tout, en 60' ce quartet mixte a convaincu la clientèle bruxelloise de son savoir-faire, alliant talent, énergie brute, originalité et bonne humeur communicative ...
 Hyphen Hyphen ( sans trait d'union), on recommande vivement!
 L' exubérante blonde Santa (chant/guit/synth), la réservée Line (bass/synthé/chant), Puss (guit, synth.) et Zak (batterie, samples), les deux torses nus , arborent tous des peintures guerrières, comme Solange La Frange ou tUnE-yArDs, et entament le gig avec ' MVT II' que tu retrouves sur leur EP ' Wild Union' .
Le drummer prend place, deux statues figées se mettent, tout à coup, en mouvement pour entonner un chant tribal, Santa surgit des coulisses en bondissant, c'est parti pour un electro/dance/rock sauvage et terriblement excitant, surtout que Santa possède un impressionnant  timbre de cantatrice, non Eugène, pas chauve.
Les Français citent Phoenix, Klaxons, LCD Soundsystem... on ajoutera  tUnE-yArDs, Animal Collective, Deerhunter pour les touches freaky.
Place au funk blanc avec avalanche de percus, 'Baby Baby Sweet Sweet', suivi du saccadé 'Atlas' au chant choral et à la débauche énergétique punky.
Santa est super excitée, Puss l'est à peine moins, la fureur gagne les premiers rangs, les sièges ont tous été abandonnés.
Hallo David, je peux t'emprunter ton astronaute?
'Major Tom', aux changements de rythmes constants et au final tonitruant, voyant les quatre Provençaux tabasser le drumkit de Zak, ça déménage sec!
Repris sur la dernière "Oui Love Compilation", destinée à faire découvrir aux British les groupes français les plus hot du moment, ' Grace', une plage  tourbillon sur fond Talking Heads/ Tom Tom Club.
Une petite marche pour majorettes robotiques?
' Loris', une séance de gym tonic savamment orchestrée avec effets de voix vertigineux , sera suivi de l'ébouriffant 'I see faces'.
Santa en grande prêtresse exhortant les fidèles à sauter comme elle. Fausse fin, un blanc et un final rodéo/ white funk bouillonnant.
Deux nouveaux titres pour vous, mes loulous, on appellera le premier 'Brux Hell' car vous avez été très réceptifs et le second' Paris' c'est là que nous nous produisons demain.
Une intro the sound of breaking glass virant electro punk interactif ... got no time... got no fun..., la seconde hante la corde dramatique avant de voir la frontwoman exécuter un saut périlleux pour atterrir dans la foule et entamer un tour de piste athlétique, à la grande joie des braves bruxellois.
On vous quitte avec le groovy et, euh, sauvage, ' Wild Patterns' transformant la fosse en dancefloor suant.

Hyphen Hyphen, assurément, déjà plus qu' un grand groupe en devenir: un must!



Szia, Huis 23, Bruxelles, le 11 juillet 2012

Troisième étape de cette Feest in Brussel, Huis 23, l'ancien ticket shop de l'AB.
Peu de monde dans l'espace cosy, niché au premier du 23 rue des Pierres, au programme:

Szia
Un tienermeisjesgroep ( avec un garçon pour l'occasion)  de Sint-Niklaas, servant un mix de gypsy swing, de folklore balkanique, de tango ou de classique .
Le 30 juin dernier, le quintet se retrouvait  au Botanique en finale d'Imagine, un concours organisé par les Jeunesses Musicales et Jeugd en Muziek, devant promouvoir de jeunes talents.
Trois violons, pas de Jeanneke Van Roeyen , mais  Joke Van Tilborg, Els Van Braeckel et Mart Flecijn  et sa soeur, Joke,  au cello, plus un élément masculin, tout aussi jeune: Niels Arnauld à l'accordéon.

Bonjour, nous sommes Szia, qui  en hongrois signifie ' salut'!
On débute le récital par une danse hongroise, une csárdás en A-minor (' A-moll csárdás') : un allegro  vivace, à l'esprit slave, joué avec entrain par de jeunes virtuoses.
Elles poursuivent par une suite tout aussi fraîche: une romance en E-minor et  la Danse Hongroise n° 4 de Brahms ' Poco Sostenutto', avant de s'attaquer à  une danse de salon élégante de Georges Boulanger (de son vrai nom Ghita Bulencea).
Puis, une nouvelle suite mélancolique chantant les jeunes filles tsiganes pour revenir à la cinquième danse hongroise de Johannes Brahms, une des plus connues et des plus enflammées.
Vittorio Monti, ' Csárdás', tout empreint de l'âme slave ( même si Vittorio est Napolitain) , juxtaposition de mouvements rapides et de lenteur mélancolique.
Une valse suivie d'une danse paysanne, les jeunes filles visiblement s'amusent, un voisin, enthousiaste, tape des pieds pour accentuer le rythme.
Astor Piazzolla,  le fougueux et majestueux ' Libertango' que Grace Jones a adapté pour son superbe 'I've seen that face before'.
Charles Aznavour,  'Les deux guitares', joué sans guitares mais avec les violons pincés en arpeggio, un envol solitaire et  final à l'unisson.
Magistral, les filles!
Changement de style, on passe chez l'Oncle Sam pour un ragtime frémissant: ' Tiger Rag' avant de reprendre le chemin des pays de l'Est ' Zachodrom'.
L'autre grand Argentin ( naturalisé) , Carlos Gardel, 'Por una Cabeza', un tango immortel, utilisé comme soundtrack, notamment, dans la 'Schindler's List' ou 'Scent of a Woman'
Deux des violons viennent jouer l'aubade face à un couple plus tout jeune avant de circuler entre les rangs des auditeurs disséminés dans le salon.
 Szia fait preuve d'une maîtrise étonnante pour d'aussi jeunes musiciennes, tu y ajoutes une ferveur et une spontanéité juvéniles et tu comprendras que l'assistance a passé un agréable moment musical.
Le set sera achevé avec leur version passionnée des 'Yeux Noirs' un Django Reinhardt emprunté au folklore russe et basé sur une mélodie tzigane .

Concert charmant et angélique!

vendredi 13 juillet 2012

André Brasseur au café Windsurf, Bruxelles, le 11 juillet 2012

Deuxième étape au Windsurf, juste en face du café de l'AB.
On y attend la légende vivante, celui qui a donné ses lettres de noblesse à l'orgue Hammond en Belgique, le toujours élégant et frais, à 72 ans:

André Brasseur

Aucun lien de parenté avec Claude Espinasse, ni son paternel, Pierre, ou encore avec un quelconque fabricant de cervoise.., André est le plus illustre natif de Ham-sur-Sambre , une entité de Jemeppe-sur-Sambre.
Avec Marc, on attend le coup d'envoi en reluquant la clientèle du Windsurf: tranche d'âge de 58 à indéterminé  et question vent, Marc a tout de suite  compris d'où il vient en pointant vers un sosie vieillissant du copain de Vanina: pas mon genre, ajoute-t-il!
Voilà André, un responsable de l'AB l'interpelle et lui propose, à lui et à sa compagne, des tickets de concert gratos.
Ah, l'Ancienne Belgique, j'ai foulé son podium en 1965 et l'année suivante je me produisais à l'Olympia, à l'époque, les parents du gugusse de l'AB n'avaient pas encore froechelé ensemble,  ce brave gars n'a pas l'air d'être au courant de l'imposante discographie de celui qui écoulé plus de 6 millions d'exemplaires du 'Early Bird', qui a accompagné Clo Clo, Johnny ou Danyel Gérard et qui, par un beau soir pendant Le Parapluie des Vedettes à Huy, se souvient avoir fait la fermeture du bar avec Tom Jones.
Quoi, Marc?
Tu l'as vu aux 'Cousins', moi j'y ai vu Les Cousins et leur Kili Watch, bordel, mec, on est vieux!

16h00
André Brasseur and his Multisound organ, un Hammond et un Ketron, attaquent 'La Vie en Rose', en mode Copacabana, pendant toute la rengaine le gars fredonnera l'air immortel de Louiguy et Marguerite Monnot.
C'est ringard, tu me dis!
Petit, si ça avait été ringard tu n'aurais pas vu une cinquantaine de gens, des jeunes et des retraités sémillants ( tiens voilà, Guy, sans Milou) , s'arrêter et venir squatté la terrasse du zinc pour écouter et voir ce sorcier de l'Hammond, le son de ce gars est inimitable!
Une version groove du Jobim, 'The Girl from Ipanema', une maîtrise inégalée et du schwung, le barman,  aussi viril que Vanessa Paradis, esquisse un pas de danse en servant les assoiffés.
'Big fat spiritual' une de ses compos, au background charleston, utilisée comme générique sur Europe n° 1, il embraye sur 'Studio 17' et 'Early Bird', ambiance au zénith...  ça donne soif , trois pintjes!
Puis le génial et filmique 'Atlantide'  qui a sans doute inspiré 'Adieu jolie Candy' de Jean-François Michael.
Marc: vais lui demander de nous balancer un Spencer Davis.
Tu dis, gamin.. résultat il attaque 'Time is tight' de Booker T.
Dedju, ça fait du bien , les Japonnais de tout à l'heure, de plus en plus éberlués, ressortent compacts et auto-focus, c'est mieux qu'un petit tour dans une maison de geishas!
Le malin, qui voit tout, décide de les épater davantage et introduit ..chérie je t'aime, chérie je t'adore ( 'Ya Mustapha') dans l'instrumental des MG's.
La croisière s'amuse, les garçons coiffeurs tanguent, les fausses blondes se pâment.
C' est l'heure du ' Cha Cha Cha' .
Je fixe le programming et je vous envoie ' Back at the Chicken Shack', le fabuleux swing d'une de mes idoles, Jimmy Smith!
Merci, André!
'Early Bird Satellite',  Arsène et Simone entament un rock sur les pavés, demain leurs petits-enfants pourront les voir sur TV Brussel et l'as de l'organ termine par 'Telstar' des Tornados.

 Tous sur orbite, on redescend plus!



Nightwitches at Elektrocution Record shop, Bruxelles, le 11 juillet 2012

le 11 juillet= Feest in Brussel pour la communauté flamande, depuis quelques années l'équipe de l'AB a décidé, pour l'occasion, de transformer la rue des Pierres en muziekstraat .
Une quinzaine de cafés ou commerces  accueillent des musiciens d'horizon divers, un peu plus loin, tu peux assister à des gigs dans des lieux satellites, tels le Beurs ou même Flagey et, le soir, een slotfeest sur la Grand-Place, une carte blanche à Raymond van het Groenewoud.

Tu débarques dans le coin vers 14:45', du bol, les cieux se montrent cléments, pas de pluie à l'horizon.
Tu ramasses un programme, et, de suite, ton attention est retenue par une bande de metal fans, fringués de noir et armés d'une canette ( 50 cl) d'en breuvage qui mousse, ayant pris position face au disquaire Elektrocution, tenu par Michel (Kirby) la guitare d' Arkangel.
A l'intérieur, on a réussi à coincer, un drumkit, deux guitares et quelques micros qu'utiliseront les superbes nanas formant:

Nightwitches!

The women of the 588th Night Bomber Regiment, les Nachthexen, chargées de bombarder les positions allemandes?
Non, un all girl Black Sabbath tribute band, originaire de Hasselt!
 Ciska Vanhoyland : lead and rythm guitar (Mon-O-Phone) *Mimi van de Put : bass (Buffoon, Barbie Bangkok...) *Katrien Matthys : drums  *Peggy Winters : vocal, prennent place dans l'espace réduit et,  à 15h pile, lance une première grenade: le démoniaque 'Black Sabbath', les mignonnes bassiste et  guitariste, capées de noir, attirent autant les regards que la blonde et énervée Peggy qui s'époumone sur ce lent et oppressant tempo.
Cachée au fond du shop, la seconde blonde reprend à la perfection le rôle de Bill Ward, le méchant qui n'a pas voulu rejoindre Tommy, Ozzy et Geezer pour une official reunion.
A tout prendre on préfère ces jolies sorcières nocturnes au vieux Ozzy, devenu une caricature du chanteur de 1969.
 Les nanas ont enchaîné sur ' War Pigs' , dehors des têtes, plus toujours chevelues, headbangent en cadence, un sérieux attroupement s'est formé , ces bonnes femmes savent how to rock a place efficiently.
..politicians hide themselves away they only started the war...
Zétaient pas tous cachés!
1973 'Sabbath Bloody Sabbath', riff pesant, lancinant, la marque de fabrique du heavy metal band de Birmingham.
Oh Yeah, qu'elle dit avant d'attaquer 'N. I. B.'  , me demande si Lucifer n'a pas piqué certains plans au 'Sunshine of your love' de Cream.
Epoustouflante  basse en disto.
Les nanas achèvent leur ( premier)  aquarium show avec la bombe 'Paranoïd'.
Une cohorte de touristes nippons a quitté la Grand Place pour immortaliser les Nightwitches et raconter à Kumamoto, Okinawa, Tokushima ou Nagano, qu'ils ont vu la réincarnation femelle de Black Sabbath en action chez un petit disquaire à 200 mètres de Manneken Pis!

Gros succès pour les bonnes soeurs d'Hasselt!










jeudi 12 juillet 2012

Lili Grace à la Brasserie de l'Union, Parvis de Saint-Gilles, le 10 juillet 2012

Troisième chapitre du roman ' Rock Chicks', toujours sur la terrasse de la Brasserie de l'Union!

Lili Grace
Nelle (21) et Dienne (19) Bogaerts sont originaires de Ham.
Beurre, le jambon?
Te prends pas pour Louis Jouvet, mec... Ham in Limburg, entité de Beringen!
En mars 2012, les demoiselles participaient à la finale du Humo's Rock Rally, leur alternative electro pop teinté d'éléments classiques avait convaincu le jury du Rally, il a enthousiasmé Saint- Gilles.

Nelle au cello et sweet vocals et sa jeune soeur, Dienne, aux claviers, programmming et voix intense, entament le gig par 'For you' , ton esprit s'attelle à vouloir comparer et propose Hannah Peel, Florence and the Machines, la précieuse Soap and Skin ou Agnes Obel.
 Dienne s'essaye au  vocable roman, le prochain numéro s'appelle 'Floating', titre lacustre .  Les voix sublimes semblent vouloir émerger des eaux profondes pour gagner les airs et approcher les anges.
Toujours cette  imagerie sombre, ' Abyss',  harmonies vocales éthérées sur beats soutenus et lancinants.
Place à l'agité lo-fi  trip- hop  'These Walls' , dans la lignée des downtempi chers aux Sneaker Pimps et autres Zero Seven.
Une intro sereine au piano entame 'Time machine' , une science-fiction lugubre te refilant la chair de poule.
Les jolies demoiselles sont passées maître dans l'art de créer des climats freaky.
Une très grosse claque avec la cover osée de 'Ace of Spades' de Motörhead.
Un violoncelle agité, un piano en soubresauts, les gamines se déchaînent, c'est carrément rock!
Sint-Gillis, merci, voici la dernière: ' Close' au phrasé Selah Sue.
Un cello dramatique et des effets de voix surprenants.

A peine 35', dommage, le public en voulait plus, mais le dernier concert est censé débuter dans 30 secondes.

Nelle et Dienne commençaient à ranger leur matos lorsqu'une responsable de l'organisation leur fait signe qu'elles peuvent encore interpréter un titre.
Saint- Gilles revient s'asseoir et le duo nous offre 'Hold', de l'electronica dansant avec la voix puissante de Dienne en avant-plan!

Lili Grace: their future is bright!

 -They got to wear shades!
 -Tu te crois malin?

Iza à la Brasserie de l'Union, Parvis de Saint-Gilles, le 10 juillet 2012

Second volet des Rock Chicks  à la Brasserie de l'Union, du monde sur le Parvis!

Iza

Un duo mixte composé d'Annelies Tanghe (Iza) , voice, guitar, keyboard, tom et de Sam Goossens, guitar, keys, percussion, vocals..
 Avant de se produire sous le pseudo d'Iza, Annelies Tanghe ( Leuven) était Annelies Tanghe et a participé au Humo's Rock Rally de 2006, en remontant plus loin tu la retrouves chanteuse du band  jinXS, finaliste du Maanrockrally à Mechelen et demi-finaliste du Humo's Rock Rally.
On ajoutera des choeurs pour Milow ou pour Allan Muller ( ex- Metal Molly).
Sam Janssens a son propre band, Nagelbijter ( avec Iza aux backings..), il a également joué pour Allan Muller, mais aussi, la scène bruxelloise étant incestueuse, pour Marie-Laure Béraud ou Raymond van het Groenewoud.

En 2010, Iza sortait 'Picture of you', mais ce soir le duo choisira d'interpréter une petite dizaine de nouvelles compositions, prévues pour un prochain album.

18:20', we gaan beginnen, we zijn Iza!
La setlist mentionne 'Original' , ici aussi, on nage en plein dans une indie pop aux relents folk, certains avancent Suzanne Vega ou Feist, pourquoi pas, mais Iza nous paraît pourtant moins lisse que ces deux brillantes singer-songwriters, il y a du  Cat Power dans son approche.
Le second titre 'Back to the roots' est explicite, du  funky swamp blues.
' Earth is moving', une chanson de rupture, chantée de manière expressive et illustrée d'un accompagnement musical tout en finesse...sold my house, I gave away my furniture... j'ai tout quitté!
Next one is about a baby in the belly: 'Inside the belly'.
 Il raconte quoi ce foetus?
Il a des problèmes existentiels, c'est déjà mal barré!
Un switch d'instruments, Annelies à la Gresch et Sam aux percus,  une cover, peu de gens ont reconnu le 'Man down' de Rihanna , au lieu de la soupe MTV, on a eu droit à une version alternative rock piquante.
' Ashes' au jeu de guitare jazzy/blues et aux métaphores littéraires
..I am the ashtray... , écoute, Annelies, il y a pire, t'aurais pu être un pispot!
Deux guitares, une plage mélodieuse et introspective ,' In my mind', pour finir le concert par le brillant ' Spoiled' ne dégageant pas vraiment un climat d'optimisme béat.
Annelies with her high-pitched voice  prend des coloris Janis Joplin/ Bonnie Raitt.

Un set convaincant!





Lol Coxhill , un grand free-improvising saxophonist, nous quitte le 10 juillet 2012

George W. Lowen Coxhill naît à Southsea dans le Hampshire en 1932.
De 1947 à 1949, le teenager, féru de jazz depuis que son paternel marin dans la Royal Navy avait ramené chez lui des disques en provenance d'Outre-Atlantique ou d'Afrique noire, organise des jazz-nights pendant lesquelles live music et audition de disques (Miles Davis, Stan Kenton..), pas question de deejaying à l'époque, alternaient.
Il s'achète un alto sax d'occasion, son aventureuse carrière démarre: membre des Denzil Bailey's Afro-Cubists ou du Graham Fleming Combo.
Puis il sévit comme busker dans les rues de Londres, improvisant à gogo.
Plus tard, il loue ses services aux stars soul ou jazz de passage au UK et, en 1964, on le voit sur le petit écran dans l'émission Ready Steady Go, il accompagne Rufus Thomas qui promène son clebs.
D'autres grands noms vont succéder: Martha and the Vandellas, Otis Spann, Mose Allison etc...
John Peel le signe sur son Dandelion label qui sort le double album ' Ear of Beholder', une musique révolutionnaire, inclassable, excentrique... Lol est un iconoclaste!
Fin 60, début 70, Coxhill est associé à la Canterbury Scene, il travaille, notamment avec Carol Grimes et le déjanté Kevin Ayers.
On l'entend aussi sur le seul hit de John Kongos, 'Tokoleshe Man'.
Arrivée du mouvement punk, Lol Coxhill, le jazzman, collabore avec The Damned ( 'Music for Pleasure').
A la même époque il est attiré par les sons de Kingston , il joue avec des membres des Skatalites ou avec le Dark Prince of Reggae: Keith Hudson!
Ensuite il fait partie du London Music Collective, travaille dans le milieu théâtral ou cinématographique ( Derek Jarman) et continue à souffler dans pas mal de projets avant-garde, e.a. avec Hugh Metcalfe ou Steve Beresford qui, en apprenant son décès proclame: "Lol Coxhill was one of the original saxophone voices anywhere in the world. He was not always appreciated by critics. But musicians understood how amazing Lol was."

Lol Coxhill était hospitalisé depuis plusieurs semaines et s'est éteint le 10 juillet 2012, il allait avoir 80 ans.

mercredi 11 juillet 2012

Joy Wellboy, Brasserie de l'Union, Parvis de Saint-Gilles, le 10 juillet 2012

A la veille de la fête de la communauté flamande, le gemeenschapscentrum de Saint-Gilles, de Pianofabriek , organise, sous l'emblème 'Sint-Gillis loves rock chicks', quatre concerts gratuits dans différents cafés du Parvis.
La météo hasardeuse implique une ré-organisation partielle de l'événement, sur place tu apprends que 3 des 4 prestations prévues se dérouleront sur la terrasse de la Brasserie de l'Union, un des plus vieux troquets de la commune qui, il y a bien longtemps entonnait, ' C'est l'Union qui sourit...'
Où sont passé Paul Vandenberg ou Jean-Pierre Janssens qui renvoyaient l'AS Roma dans la péninsule avec un deux-zéro dans la caisse?


Joy Wellboy

17h00, à peine 4 ou 5 égarés attendent le début des hostilités.
17h10', Joy Adegoke ( chant et pas de danse) , qui a participé à pas mal d'enregistrements de Buscemi, et Wim Janssens ( guitares ou basse et seconde voix), vu avec Harvey Quinnt, entament leur set.
'Pacific Ocean' à la voix de fillette entamant un countdown... 10 miles to the Pacific Ocean ...4 miles to the Pacific Ocean... répond le chant mâle de Wim, la guitare se fait atmosphérique puis une slide la rend vicieuse, cet excellent indie rock te fait à la fois penser à Isobel Campbell / Mark Lanegan ou à certains titres de nos Partchesz ( Nathalie Delcroix- Bjorn Eriksson).
Un second dialogue vocal en midtempo, ' Lay down your blade' te convainc tout à fait, ça balance bien.
Une acoustique en loops, battue d'une main bandée, c'est un moustique qui a mordu Wim, dixit Joy, pour 'The movement song', une nouvelle plage remuante et attachante.
Le duo a séjourné pendant de longs mois aux States, leur musique est imprégnée de sonorités poussiéreuses.
Changement de registre, Wim à la basse, 'What baby' qui hante la veine electro. La voix de Joy semble rebondir  sur un fond de beats lourds.
 En français dans le texte, 'On the beach' est une chanson d'amour.
Tu oublies Neil Young et tu traces un parallèle avec l'esthétique experimental indie de Shannon Wright.
Un coup d'oeil circulaire, toutes les tables sont occupées et des dizaines de curieux se sont arrêtés pour écouter Joy Wellboy, la qualité paye toujours!
Une tragédie à la Chris Isaak: ' Buy me flowers.
Le mec va pas lui offrir des fleurs, la boutique vient de fermer et de toute façon il préfère dépenser ses dernières pièces pour  se payer une bière.
Tous des salauds, Joy!
Wim, suis triste et j'ai pris froid, refile-moi ton mouchoir...
Virage dance, une basse funky, un groove qui dégouline, ' Within another dimension', Miss Adegoke se fait féline, se trémousse, murmure..I feel you and you feel me... les pieds des consommateurs frappent les pavés, des verres sautillent sur les tables, de  jolies créatures se tortillent à tes côtés.
Merci, Saint-Gilles, voici la dernière, encore plus sautillante: ' Bill me later', la panthère a sorti ses griffes, ce truc devrait cartonner en boîte!

Chouette petit gig de 40'.


Dennis Flemion, membre fondateur des Frogs et ex-musicien des Smashing Pumpkins retrouvé noyé, le 7 juillet 2012

Samedi, Dennis Flemion, 57 ans, était parti pour un boat trip en famille sur le Wind Lake à Norway, dans le Wisconsin, il décide de se baigner, il n'est jamais revenu à bord du rafiot!
Plusieurs jours après les faits la police locale n'avait toujours pas retrouvé le corps de Dennis, poor visibility and very deep water.. furent avancés.

En 1980, Dennis et son frère Jimmy fondent le band alternatif The Frogs.
Jimmy aux vocals et à la guitare, Dennis aux percussions.
Le band de Milwaukee n'a jamais connu le grand succès, mais peut se targuer d'avoir des fans illustres: Beck, Kurt Cobain, les Breeders, Animal Collective ou Eddie Vedder et Billy Corgan qui, tous encensaient leur sens de l'humour et leurs lyrics provocateurs.
Les grands groupes grunge devaient les inviter comme support-act: Pearl Jam, Urge Overkill ou Mudhoney, plus tard les Smashing Pumpkins.

Au décès du keyboard player des Pumpkins, Jonathan Melvoin, Billy Corgan invita Dennis Flemion à le remplacer, ce qu'il fit de 1996 à 1997.

La discographie des Frogs comptent huit albums, le premier en 1988, simplement intitulé 'The Frogs ' et en 2012, les grenouilles sortaient deux albums:Squirrel Bunny Jupiter Deluxe  et Count Yer Blessingsz .

mardi 10 juillet 2012

Gent Jazz Festival ( day 4), De Bijloke, Gent, le 8 juillet 2012

Quatrième soirée ( toujours pluvieuse...) au Gent Jazz Festival, tête d'affiche: Melody Gardot!

16h, une douche infernale...Les moussons sont causées par le fait que la terre s'échauffe et se rafraîchit plus vite que la mer... merci, on s'en fout, c'est la mer du Nord qui baigne la Belgique, pas l'Océan Indien!

16h30', pas trop de monde sous le chapiteau, Ninety Miles sur scène!
La speed limit?
Non, la distance séparant La Havane de Miami et le patronyme choisi par ce fabuleux band américano- cubain, formé par Stefon Harris ( vibraphone, marimba) - David Sanchez, Puerto-Rico, saxophone et l'incroyable trompettiste ( vu à l'AB), Christian Scott, New-Orleans, à Gand, toutefois, Christian a cédé sa place au non moins doué, Nicholas Payton!
Le project est complété par  le Vénézuélien, Edward Simon au piano - Ricky Rodriguez ( Puerto-Rico) à la double bass- Terreon Gully ( Illinois) aux drums et le percussionniste cubain, Mauricio Herrera!
Ce septet a cassé la baraque avec son Afro-Cuban /Caribbean jazz épicé  et dynamique.
Une bouffée d'air chaud a soufflé sur Gand.
Le groupe a sorti un album ' Ninety Miles' et débute avec la huitième plage 'Brown Belle Blues', un mix salsa/jazz au tempo infernal, les soli aventureux se succèdent en démarrant par la trompette torride de Nicholas, un exercice Cal Tjader aux vibes et tu te sens à l'étroit sur ton petit siège, tes guibolles demandent à s'agiter en rythme, ça s'aggrave lorsque les congas à la Ray Barretto prennent le relais.
 ‘And This Too Shall Pass' débute par une mélopée noire et sacrée, fredonnée par Mauricio, sur fond de battements de mains sur djembe, les collègues entrent en piste, la plainte se meurt, c'est parti pour un voyage haut en couleurs.
'E'cha', fameux jongleur Mr Harris.
Un titre de la trompette aux relents Miles Davis,' The backward step', ambiance Mocambo... oui ,Humphrey était accoudé au comptoir, une belle, sirotant un long drink, à ses côtés.
' City sunrise' une aube en clair-obscur, la ville s'éveille, l'animation la gagne, ça bouge de partout..
Quoi, Jacques?
Sais pas si les boulangers font des bâtards, mais ce truc est tout bonnement incroyable.
Prestation brillante!

Robin Verheyen New-York Quartet
Robin Verheyen n'a pas trente ans, mais ce prodige du sax a déjà  un fameux parcours derrière lui.
Tu dois l'avoir vu 4 ou 5 fois, la dernière au Meent à Alsemberg.
Le gars de Turnhout est parti s'établir in the Big Apple et s'y est fait un nom, il a enregistré 'Trinity' avec  quelques pointures et tourne cet été sur le vieux continent avec Ralph Alessi (trumpet), Drew Gress (bass), Jeff Davis (drums).
Robin alternant tenor et soprano.
'R R' ouvre, trompette et sax soprano à l'unisson, la rythmique rapplique, du jazz syncopé mais hermétique , avec d'intrépides envolées de cuivres.
Après la moiteur cubaine, Gand connaîtra la froideur intellectuelle!
 Une seconde plage cérébrale est amorcée par le drummer et le bassiste, Robin, sérieux comme un résident du Vatican, attend d'entrer dans le bain.
Si tu voulais du groove, tu t'es trompé d'étage.
La ballade' Free Time' présente des intonations 'Round Midnight' et la suivante 'Slowly Erupting' est aussi mainstream que du Ornette Coleman.
'Incognito'  passionne comme du Alain Robbe-Grillet, à tes côtés un gars s'est assoupi, son voisin est plongé dans la rubrique sportive du Nieuwsblad, Josiane a sorti son tricot.
Qui a gagné l'étape, s'enquiert Alphonse?
Le quartet, imperturbable, poursuit avec un titre en slow motion pour enchaîner sur 'Twelve' une variante de 'RR'.
'Roscopaje', un sax élastique qui soudain ne peut réprimer une crise de hoquet, une trompette hard bop sur  rythmique inébranlable, ces mecs sont d'excellents musiciens mais, à l'inverse de certains spécialistes, criant au génie, plusieurs spectateurs ont trouvé le trip plutôt chiant.

The Bad Plus feat. Joshua Redman

The Bad Plus=  Ethan Iverson (piano), Reid Anderson (bas), Dave King (drums)!
Iverson, Anderson and King first played together in 1989 but established The Bad Plus in 2000.
Sept albums, le dernier 'Never Stop'.
Un magma étiqueté avant-garde jazz combined with rock.
Lorsque ce trio convie le fils de Dewey Redman, celui qui remporta la Thelonious Monk  International Jazz Saxophone Competition in 1991, Joshua Redman et ses saxes, à se joindre à eux, t'as vite compris que tu assisteras à un événement hors du commun.
'Love is the answer', une ballade toute en douceur, illuminée par un mellow sax élégant, en cinq minutes Bad Plus et Redman ont déjà transmis plus d'ondes chaudes que le projet de Verheyen en 70'.
Les lignes de sax d'une fluidité palpable, le classicisme du piano, le jeu tout en souplesse de Reid et l'incroyable drumming du contorsionniste, le royal Dave, éblouissent.
Ethan, debout tel un jockey cravachant sa pouliche, attaque l'agressif  ' 2 PM'.
Ce sont des méchants, the sound and the fury, disait Faulkner.
Un punch  à rendre jaloux, Alexander Povetkin, current WTA heavyweight title holder.
 Place au tempétueux 'Who's he?', suivi d'une compo du King :'1979 semi- finalist'.
Demi -finale de?
Un concours de hot-dog eaters, Walter a échoué en demi-finale pour un demi sandwich, c'est de sa faute, il avait avalé 15 bouteilles de Budweiser.
Une ballade dans la lignée d'un Frank Zappa.
'You are', terrible poussée de fièvre pour Joshua, tout rouge!
Nouvelle présentation, façon comedy capers, des équilibristes et voici 'Prehensile dream', à la mélodie duvetée.
Le nocturne majestueux file vers un climax angoissant avant de s'éteindre mollement.

That was it, we have to go...
Tout Gand debout, standing ovation de cinq bonnes minutes, le timing ne permet aucun bis.
Too bad!

Melody Gardot

Un décorum de pièce de théâtre et un avertissement à tous: No pictures!!
Aucun photographe dans la fosse.
Cérémonial austère, obscurité quasi totale, une âme charitable mène une personne se déplaçant à l'aide d'une canne, arborant des lunettes de soleil , une mantille, un béret et maquillée d'un rouge à lèvres agressif, vers le micro.
Elle chante a capella, un gospel profond ' No more my lord', cette voix te donne des frissons, Melody Gardot s'accompagne en frappant le sol du talon tout en secouant un gri-gri, derrière elle, du mouvement, le band prend place tandis que la belle achève le spiritual au piano.
Imposante et théâtrale entrée en matière, public subjugué!
Le band:  Petri Korpela (percussion), Mitchell Long (guitare), Stephan Braun (cello), Irwin Hall (tenor & alt sax), Jamila Ford (backing vocals), Celia Chavez (backing vocals), Charnett Moffett (bass), Charles Staab (drums).
Melody part en onomatopées, imitant les gouttes frappant le sol, ' The rain', un blues pluvieux que l'impeccable Irwin Hall transforme en  fast jazz avant une échappée Charlie Byrd de Mitchell Long.
Que les esprits chagrins la ferment et arrêtent de répéter Melody Gardot c'est pas du jazz, d'ailleurs qui s'en soucie?
Pas nous, c'est tout bonnement captivant!
 Le sensuel 'Goodbye' précède le tragique et envoûtant arabo-andalou 'Impossible love'.
Quelle nana!
Pas de pause, on fait la connaissance de 'Mira' sur fond carioca, elle se débine ( Melody pas Mira) après le soft et gracieux  ' So long' , la setlist mentionne: Melody- break: 6 minutes, le temps de changer de tenue.
Je vous laisse en compagnie de Mr Everything, Irwin Hall, qui nous sert un impromptu, sur fond de percussions, digne des meilleurs titres de Gato Barbieri.
Détail, Gent, watch me blow two saxes at the same time.
Revoilà la diva , 'Les Etoiles', un gypsy jazz façon Broadway.
Silence total, une acoustique puis un sax plaintif sur fond flamenco ' So we meet again my heatache', une nouvelle fois tu as la gorge nouée.
Passe-moi la guitare, Mitchell: ' Baby, I'm a fool', une romance déchaînant les passions.
Un nouveau gospel, le rythmé 'Who will comfort me', avant de mettre le cap sur l'Afrique 'Amalia', puis un calypso chaloupé ' Iemanja'.
Un final feu d'artifice,  Melody poursuivie par le sax se transforme en gracieuse gazelle et tout Gand en ébullition!
Exit la troupe!

Bis.
Seul Charnett Moffett rapplique pour entamer une  méchante séquence de bass slapping, une impro à la Jimi Hendrix, lorsque le drummer se joint à lui, il passe à la basse électrique et secoue toute la tente.
Un à un les copains réapparaissent, Melody fermant la marche pour l'apothéose, une version hot du standard 'Summertime' avec une petite poussée de 'Fever'.

La salle debout, sauf Jules qui maugrée: godv. c'est pas du jazz!

Sur la route du retour, en évitant Erpe-Mere, t'as chantonné 'Summertime' pendant 75' , tes yeux ne voyaient pas les panneaux de circulation mais une blonde femme fatale à la généreuse poitrine et au timbre ensorcelant.