mercredi 25 mars 2020

Album - Richard Dawson - 2020

     Album - Richard Dawson -  2020

par Florian Hexagen


Le nouvel album de RICHARD DAWSON, intitulé sobrement "2020", est une nouvelle pépite de folk rock baroque. Le troubadour de Newcastle frappe encore une fois les esprits avec une merveille avant-gardiste qui me rappelle parfois l'état d'esprit foldingue qu'animait le groupe expé Extra Life, même si pas grand-chose à voir niveau musical. Et tiens, ça me rappelle automatiquement leur putain de concert incroyable à Ground Zero à Lyon lors de l'Africantape festival en 2011, c'te calotte dans la face qu'on s'était prise, avec aussi Chevreuil/Sakit, Honey For Petzi, Ned, Marvin, Ventura, Papaye, The Cesarians et la tornade groovycieuse noisy de la décennie peut-être, avec ces tarés de Big’N pour un set en mode CLAQUE MONUMENTALE  . C'était le bon temps où l'on pouvait encore se taper transe sur transe et corps contre corps sans se prendre la tête. Pas de covid-19 de merde  . Va bien mourir coronavirus de mes deux, on va te traquer et t'exterminer sale petite merde, et là boum, je me rends compte que je me suis complètement égaré, je deviens dingue, de toute façon, je le sens, j'ai parfois l'impression que je ne survivrai pas mentalement au confinement, en plus j'ai décidé stupidement de diminuer les clopes (riche idée ), de ne prendre aucune drogue douce , d'augmenter le sport, mais de boire aussi plus de vin,  et de manger plus gras, bref, ça n'a aucun sens, mais bizarrement ça fait toujours tilt dans ma tête, et puis en fait non, mais on s'en branle .
J'en profite pour passer un big big up à celles et ceux qui se dévouent pour essayer de niquer la maladie et soigner les gens touchés par le virus, on vous promet une fois la crise sanitaire passée qu'on forcera nos politiciens à la con à vous donner tout ce dont vous avez besoin, ainsi que la reconnaissance éternelle nécessaire et tellement méritée.
Bref, quoiqu'il arrive, écoutez le dernier Dawson, il soigne les bobos de l'âme, c'est encore une fois un véritable petit chef-d'oeuvre avant-gardiste, et oui, il sera of course dans le top skeuds de 2020, c'est déjà acquis.
Bonne écoute à toutes et à tous, et ne devenez pas fous à cause du confinement, la musique est une super alliée! 

dimanche 22 mars 2020

Album - Drums 'n' Guns - Hail Hail

Album - Drums 'n' Guns - Hail Hail

And Chuck sang "Hail, hail rock and roll / Deliver me from the days of old."n and Garland added "Hail hail rock 'n' roll comes from R 'n' B and soul" and  in 1995 Pearl Jam came with "Hail hail" , c'est aussi le titre que Drums 'n' Guns a adopté pour son second album.
Wim Nellen et Bart Van Thuyne de Waregem, Jan Gobeyn et Marjo de Keukelaere de Aalter et Sam Dufoor de Gent ont attendu quatre ans avant de se décider à parachuter un successeur à 'Inanna'.
Il est né le divin enfant, il sera baptisé dans le courant du mois d'avril.

 Tracklist:
01 Foot Up Your Ass.
02 Must Kill A Radio.
03 King Of No Things.
04 Ocean Splits In Two.
05 Hail Hail.
06 What's Wrong With The Fire.
07 Prisoner in Tide
08 Palm Sorrow Beach
09 Nubian Lions
10 Vermin Plant
11 Split Second 

Une première surprise nous attend avec ' Foot up your ass" qui ouvre la plaque, un sérieux coup de pied au cul, tu peux le dire, Drums'n'Guns s'éloignent de la lignée stoner /alternative metal  pour pénétrer dans la zone postpunk, les guitares se font incisives, la basse lourde, la rythmique nerveuse et le chant blanc et froid, bref tout ce qu'on aime chez Gang of Four.
Le groupe, mis sur la sellette par un webzine du Nord, cite Idles ou Fontaines D.C., on ne jure que par les anciens:  The Sound, The Fall ou Wire...
Le tendu ' Must kill a radio'  est coulé dans le même moule et nous rappelle que le postpunk et la Belgique c'est une belle histoire d'amour: le Plan K, Annick Honoré ( une larme), les Disques du Crépuscule, des groupes tels que Isolation Ward, The Names, Siglo XX, Onderbronders ou Rank Z'Heroes ont écrit une belle page dans le volume eighties de la Belpop.
Tu dis, Eddy, Whispering Sons... d'accord, mais là tu fais un bond de 40 ans dans le futur.
Quoi encore, Eddy... si le groupe a emprunté I'm a lover, not a dancer à Michael Fassbender, et pourquoi pas à Meat Loaf ou à Jim Steinman? 
Ding, ding, ding... sa majesté the 'King of No Things' fait son entrée, elle ne passe pas inaperçue, le héraut, en mode déclamatoire, délivre son message et comme le groupe a paumé la partition de la 'Marche Royale' de  Jean-Baptiste Lully, il a confectionné un emballage plus rugueux et tempétueux.
Attachez vos ceintures, décollage imminent et vous, là-bas au fond, arrêtez de rire comme des débiles!
Le titre  'Ocean Splits In Two' a été lâché il y a une quinzaine de jours comme avant-coureur pour le futur album, il a fait l'effet d'une bombe de Bruges à Alost, faut dire que Moïse n'y a pas été avec le dos de sa teaspoon pour écarter les eaux de l'océan, les amateurs de grosses vagues peuvent sortir leur planche et cabrioler à loisir.
T'avais à peine ôté ta tenue de surfeur, achetée sur Ebay,  que les méchant t'assènent un furieux ' Hail hail' , bramé d'une voix qui fait passer John Lydon, ex-Rotten, pour un enfant de choeur.
Les premières mesures de '  What's Wrong With The Fire ' te parachutent dans les sixties, du côté du Michigan, un état où sévissait un combo considéré comme les précurseurs du punk rock, les légendaires MC5.  
Le  refrain scandé évoque quant à lui one of the most successful punk bands in the U K, Sham 69. 
'Prisoner in Tide' présente plusieurs pistes, après un démarrage sur les chapeaux de roue reposant sur un chant véhément,  une rythmique lourde et des guitares anguleuse, le morceau vire presque pop dans sa dernière ligne droite, avec un refrain que tu te prends à fredonner en pensant à Jeff Beck à cause de la silver lining.
'Palm Sorrow Beach', un des  titres  lents de l'album, n'invite pourtant pas à la bronzette sur la plage, il se dégage comme une impression d'angoisse dans le jeu, sobre,  des musiciens ainsi que dans le timbre oppressé du chanteur.
Post punk et zoologie, direction le Maghreb à la recherche du lion de l'Atlas,  les ' Nubian lions', dont il ne semble ne plus y avoir un seul spécimen vivant à l'état sauvage.
Le lion est majestueux, la plage l'est tout autant.
Après deux pièces relativement paisibles, retour au front avec  'Vermin Plant', un assaut fiévreux emmené par un jeu de batterie fougueux , un chant rageur et des guitares mordantes, cavalant comme si elles avaient le feu au cul.
L'album prend fin avec l'intense et obsédant   'Split Second' que tu n'associeras pas à l'EBM en pensant au projet de Marc Heyndrickx.

Verdict: without very much fanfare Drums'n'Guns s'est hissé jusqu'au  rayon incontournables dans le paysage rock belge.




vendredi 20 mars 2020

Relevé des décès dans le monde musical, un survol depuis le 29 janvier 2020

La liste est non exhaustive...

Lucien Barbarin, tromboniste de jazz, est décédé le 30 janvier d'un cancer de la prostate.
Il avait 63 ans.
Trois albums solo.
Il faisait partie des musiciens de  Harry Connick Jr.

Gang of Four a perdu son guitariste Andy Gill ( 64 ans)  le 1 février .
 Un EP posthume de Gang Of Four : "This Heaven Gives Me Migraine" est sorti le 26 février.
"I Love a Man in a Uniform" ou "At Home He's a Tourist" resteront pour toujours dans nos mémoires.

Le 2 février:  Popular Ghanaian highlife musician Kofi Boakye Yiadom known by his stage name Kofi B has reportedly passed away.
Une crise cardiaque, avant de monter sur scène.

Ivan Král, guitariste et ancien membre du Patti Smith Group, est mort le 2 février à l'âge de 71 ans.
Une carrière impressionnante: le musicien d'origine tchèque a fait partie de Luger, du groupe de Shaun Cassidy, de  Blondie, du band de Patti Smith, de celui d'Iggy Pop avant de former son propre groupe,  Eastern Bloc, puis  de retourner dans son pays d'origine.
Une légende!

 Andrew Brough of the New Zealand band Straightjacket Fits has died. 
Le guitariste avait 56 ans.


   Buddy Cage ( 73 ans), un des maîtres de la pedal steel guitar, est décédé le 5 février.
Il avait remplacé Jerry Garcia au sein des New Riders of the Purple Sage.

 Diego Farias, ex-guitariste du progressive metalcore band  Volumes est décédé le 6 février.

 Delizia Adamo est décédée à l’âge de 67 ans, la soeur de Salvatore avait sorti quelques singles, dont '  Prends le chien' en 1966, elle avait 14 ans, et, bien plus tard, une chanson écrite par Michel Legrand et Charles Aznavour, 'Une première danse'.

 Le pianiste Lyle Mays,  essentiellement connu pour son travail au côté de Pat Metheny, est décédé,  à l'âge de 66 ans, le 10 février.
' This is not America' de David Bowie porte sa griffe et celle de Pat Metheny.

Le 11 février, on lisait:  Paul English, longtime drummer, intimidator, and right hand man for Willie Nelson, died yesterday at age 87.

 Joseph Shabalala, fondateur de l' ensemble vocal  a capella Ladysmith Black Mambazo, est décédé à l'âge de 79 ans .
C'est lui qui a collaboré avec Paul Simon pour l'album ' Graceland'.

 Buzzy Linhart, singer-songwriter folk, issu de la scène de Greenwich Village des années 60 et 70, est décédé le 13 février à 76 ans.

Le guitariste de blues Ron Thompson est décédé le 15 février... sa bio dit:  Not many living blues musicians can say they have performed with and recorded for legends like Big Mama Thornton, Tina Turner, Bruce Willis, Luther Tucker, Jimmy McCracklin, Pee Wee Crayton, Carla Thomas, Booker T. Jones, Percy Mayfield, Etta James, B.B. King, and Jimmy Reed.

 Graeme Allwright est mort le 16 février à l'âge de 93 ans.
 Né en Nouvelle-Zélande en 1926, Graeme Allwright  s'installe en France en 1948, il entame une carrière de chanteur engagé en 1965 et fait connaître Pete Seeger,Woody Guthrie,  Dylan, Peter, Paul et Mary aux français.
En 2010, l'Académie Charles Cros lui décerne un "grand prix in honorem" pour l'ensemble de sa carrière.

  Le chanteur Hector  (Jean-Pierre Kalfon) est mort le 19 février 2020, à l'âge de 73 ans. 
Ce grand copain de Jacques Dutronc et de Jean Yanne, surnommé le Chopin du twist, osait tout, en avant-programme des Animals il monte sur scène entouré de poules et de canards. 

 Jahn Teigen, représentant la Norvège au Festival Eurovision en 1978, 1982 et 1983, est décédé à 70 ans, le 24 février.

Claude Flagel ( 87 ans) , le musicien  français, belge de coeur, qui a ressuscité la vielle à roue est décédé le 25 février.

 David Roback ( 61 ans) , co-fondateur du grouppe culte  Mazzy Star aux côtés de Hope Sandoval, est décédé le 24 février.
Leur dernier album ' Seasons of your day' date de 2013. 

Le guitariste de Valence,  Eduardo Bort,  considéré comme un des top musicians de la scène progrock espagnole est décédé à 72 ans le 26 février.
Son debut album de 1975 est regardé comme un collector's item. 

Ultimate classic rock: Former Head East guitarist Mike Somerville died after a period of illness.
Cela s'est passé le 28 février.
 'Flat as a Pancake' de 1974  is a classic album!

 La guitariste et compositrice Susan Weinert, une des maîtresses du jazz fusion, nous a quittés le 2 mars, un cancer!
Elle avait 54 ans.
Un journaliste décrivant un de ses concerts en trio.... La musique du trio dans le domaine de la tension entre le jazz, la musique classique et la musique du monde a autant de couleurs qu'un arc-en-ciel, qui tire son arc dans le ciel dans une splendeur éblouissante.

Barbara Martin ( 76 ans) une des chanteuses des Supremes,  est décédée le 4 mars.
Elle avait quitté le groupe en 1962, avant les premiers succès des Supremes  qui ont continué en trio:  Florence Ballard, Diana Ross et Mary Wilson.

McCoy Tyner était le dernier survivant du mythique quartet de John Coltrane, il est parti le 6 mars à l'âge de 81 ans.
Ce monument du piano nous laisse une discographie impressionnante ( 80 enregistrements comme leader) , en dehors de Coltrane, il a côtoyé les plus grands: Art Blakey, Donald Byrd, Lou Donaldson, Hank Mobley, Wayne Shorter, Sonny Stitt ou  Sonny Rollins....
"Nous avons perdu un titan", a tweeté le  label de jazz Blue Note Records à l'annonce de son décès.

Jim Owen  was  well-known for writing one of the top country songs of all time, “Louisiana Woman, Mississippi Man.”
Le singer-songwriter du Kentucky est mort le 7 mars à 78 ans. 

  Laura Smith, autrice-compositrice-interprète folk canadienne, est décédée le 7 mars 2020 à l’âge de 67 ans des suites d’un cancer du pancréas.
Elle nous laisse 5 albums , en 1995, le single   « Shade of Your Love » a été l’un des plus grands succès de l’année dans les stations de radio Adult Comporary au Canada.

Texarkana Gazette, le 16 mars... Eric Taylor, a relatively unknown Texas singer-songwriter revered by his more celebrated peers for his painterly lyrics and dexterous finger-style guitar playing, died March 9 in Austin. He was 70.
Peut-être pas trop connu, mais auteur de sacrément bons albums , notamment ' Shameless love' de 1981.

 Hubertus Richenel Baars, plus connu sous son nom d'artiste Richenel, est décédé le 13 mars.
Dans les années 80, le chanteur néerlandais au look androgyne  a aligné quelques disco hits ( ‘Dance Around The World, 'Temptation' ) traînant haut dans les hitparades européens.

 Genesis Breyer P-Orridge, née Andrew Megson, artiste touche-à-tout,  controversé(e) et souvent génial(e) s'est envolé(e) vers d'autres galaxies le 14 mars.
Leader de  Throbbing Gristle puis de Psychic TV, celle qu'un conservateur avait qualifiée  de « destructrice de la civilisation occidentale » ne laissait personne indifférent.

 Founding member of Sacred Reich,   Jason Rainey died on March 16, 2020, at the age of 53 from an apparent heart attack
  Joey Radziwill l'avait remplacé l'an dernier au sein du groupe  de thrash metal.

Si Johny Voners ( Johny Hoebrechts) était surtout connu pour le rôle de Xavier Waterslaeghers dans la sitcom "F.C. De Kampioenen", l'acteur brabançon, décédé le 17 mars, poussait aussi la chansonnette, il chantait Aznavour  ou Joe Dassin et faisait partie de  De Grungblavers, un coverband composé de bekende Antwerpenaren ( sans Bart De Wever...).

 Pandemic Death ( death metal suisse) , le 3 mars: Heute erreichte uns die traurige Nachricht, dass unser guter Freund und Gitarrist Christian „Chrigi“ Walpen gestern unerwartet verstorben ist.

samedi 14 mars 2020

EP BABY FIRE - Searching For Grace

EP BABY FIRE - Searching For Grace

Tu le sais, lors d' une nuit agitée, l'insomniaque Dominique Van Cappellen-Waldock a entrevu dans ses délires le serial killer  et pyromane Ottis Toole, le feu l'excitait, comme la madame a toujours eu un faible pour les désaxés, elle fonde Baby Fire, il y a dix ans de cela.
Le line-up de la formation est en perpétuelle évolution, en 2020 Dominique Van Cappellen-Waldock ( guitare, chant, loops)  s'est associée avec Cécile Gonay, alias Seesayle ( violon, batterie, choeurs), une complice de toujours et   Lucile Beauvais , alias Lux Montes, vue à du F dans le texte, ( claviers, guitare, choeurs).
Après 'No Fear', ' The Red Robe' et ' Gold' , l'extended play 'Searching fior Grace', sorti il y a moins de dix jours, est donc le quatrième enregistrement de Baby Fire.


Tracklisting et crédits:
1. I’ll Take the Sun
2. Perhaps the Hardest Lesson
3. Glowing Heat
4. Breath
Dominique Van Cappellen-Waldock: guitar, voice, theremin
Cécile Gonay: bass, violin, drums and backing vocals
Lucile Beauvais: keyboards
Joe Goldring: additional guitar on Glowing Heat
Mathias Bressan and Christophe Van Cappellen: drums
Recorded by Raphaël Rastelli at Sonhouse and the Nunnery, Brussels
Mixed at Sonhouse
Words and music by Dominique Van Cappellen-Waldock (Sabam)
Arrangements by Baby Fire
Heartfelt thanks to Eve Libertine for inspiring the words to Perhaps the Hardest Lesson and to Rick Hanson for Breath
Managed by 1x
Artwork by Alice Smith www.alice-smith.co.uk


Alice avait déjà illustré les précédents 'Gold'  et ' The Red Robe' de  dessins ou collages allégoriques et, on ne t'apprend en te disant que Raphaël, qui a mixé l'objet, est l'acolyte de Diabolita au sein de Keiki ou de Naifu.
Les familiers de l'univers de Baby Fire ne seront pas désarçonnés à l'écoute de 'I'll take the Sun', la plage initiale.
Obscurité, qu'une faible chandelle ne parviendra pas à dissiper, une infusion qui frétille, méditation, vocalises tourmentées, chant trouble, riffs lourds, atmosphère suffocante, voilà les ingrédients sélectionnés pour produire  une ombrageuse tranche de postpunk aux relents gothiques.  
T'as digéré ton petit-déjeuner, allons- y pour un prêche âpre et lucide, une sorte de ...tu aimeras ton prochain comme toi-même.... mais sans rien attendre en retour, that's ' Perhaps the Hardest Lesson', et pour que les Saintes Ecritures entrent profond dans ton crâne, le background sonore se fait  martial.
De l'air, les filles, on étouffe!
Le chant de l'embrasé 'Glowing Heat' sonne comme du Siouxsie, mais ce sont les percussions qui assaillent tes cellules... the drums, the drums, the rattling, battling drums... Jeanne d'Arc et son escouade féminine en première ligne.
Quoi, c'était pas Jeanne d'Arc que Delacroix a représenté sur 'La Liberté guidant le peuple'? 
Il t'a sérieusement secoué ce morceau, ton pauvre chat a cherché refuge dans la cuisine.
' Breath',  les techniques de respiration en question, essaie le prāṇayāma, la discipline du souffle, et du coup Baby Fire s'éloigne du concept postpunk pour se frotter au requiem new age.
Ce n'est pas tout à fait du Enigma (quoique les choeurs...), mais la surprise est de taille.
Le theremine,  le violon lancinant, les intonations Marlene Dietrich ou Marianne Faithfull, au choix, donne un cachet particulier à ce titre clôturant un EP ne demandant qu'à être joué sur scène ( quand les effets de la pandémie se seront estompés).


 

Fleuves Noirs au Café Central, Bruxelles, le 12 mars 2020

FLEUVES NOIRS =  CATHARSIS / CORONAVIRUS

Quelle plus belle manière pour conclure notre "période de liberté totale de jouir de son live" désormais suspendue par ce (putain de) LOCKDOWN culturel et musical triste, forcé mais compréhensible au vu de la gravité de la situation (stay safe all of you!  ) que d'aller se taper une dernière vague de son destructrice au Café Central hier soir en compagnie des lillois de Fleuves Noirs, soit LE groupe frenchie  de noise qui nous aura le plus marqués depuis ces 2 dernières années, sur album comme sur scène .
Tabassage total du corps et des neurones pour ma part entre 3- 4 bières et cigarettes tellement logiques, acceptées et appréciables, spécialement sur les morceaux "BAMBU/CON MOTO" et "LOUFRESNAERE", d'une efficacité et d'une lourdeur redoutables et renversantes.
Groove vicieux, transe extatique, cortex entaillé et visage intérieur saigné à blanc (céphalée va crever exceptionnellement ce soir), bref, exactement ce dont mon esprit et mon âme avaient besoin pour évacuer les frustrations accumulées dernièrement et celles probables à venir, une sorte de catharsis, d'exorcisme idéal pour se laver de la grisaille ambiante, et utiliser la force véhiculée par leur putain de musique pour transcender sa propre puissance interne et avoir l'impression de renaître une énième fois.
Les concerts de Fleuves Noirs, en ces temps de crises sanitaire, écologique, financière, économique et sociale, devraient être remboursés par la sécu.
 Ah merde, en fait c'était gratuit hier au Central.
Alors les gouvernements devraient envoyer leur album "Respecte​-​Moi" à tous les citoyens de l'Union européenne, pour une sublimation des pulsions généralisée à tout le continent, the situation would already get better .
Ce fut encore une fois intense et dingue, merci à Fred Kalfon et ses trois lascars pour la TRANSE, et encore une fois, force et honneur les gens, stay safe, act prudently and listen to some fucking good music at home!

DIVERSION #1 : Brieg Guerveno + Quentin Sauvé + Saint-André à Espace Lamennais , Saint-Brieuc, le 12 mars 2020

Diversion #1 Espace Lamenais-Saint Brieuc- 12/03/2020 


 Bonjour Minuit et le Cri de l'Ormeau ont décidé de faire diversion ce soir dans l'ex- chapelle Lamenais rebaptisée 'Espace'. 
Elle avait déjà accueilli l'expo photo reporters courant 2019 en nous laissant une belle impression mais quelle riche idée (lancée par Marc Aumont du Cri et soutenue par Hélène à Bonjour Minuit) d'y inviter ce soir Quentin Sauvé et Brieg Guerveno. Sous les vitraux, l'endroit se prête, en effet, à une ambiance d'intériorisation teintée de mystique.
 L'affluence semble tout à fait correcte compte-tenu de la grosse concurrence du show Corona Virus. Un peu plus de 80 personnes flânent du bar à la scène et de la scène au food truck (non ce n'est pas un dernier repas!) avec la bénédiction des organisateurs. 
Le Lavallois Quentin Sauvé commence sans bruit par son morceau 'Dead end' qui nous met de suite dans le (grand) bain. Malgré le thème peu souriant, ce morceau lumineux nous touche par sa délicatesse.
 Le musicien, filiforme, porte une fine moustache de mousquetaire et c'en est un! Une fine lame à la fois tranchante et subtile.
 L'homme est sensible et sa voix haute et fragile chante la complexité de la vie. 
 Verre à moitié vide plutôt qu'à moitié plein (Half empty glass). 
Habillée d'arpèges, sa guitare décrit de jolies mélodies par des volutes qui partent en fumée et en boucles ...d'oreille. 
Et quand il se tourne vers son clavier, c'est pour en tirer des sons déchirants.
 Il finit par 'disappear' flottant dans la mélancolie jusqu'aux déchirements criés, cette fois, par une guitare à la Peter Hammill, disappear, disappear, disapp.... 
On vient de rencontrer un personnage attachant, tout en émotions qui nous retournent le coeur. 
Brieg Guerveno, le Briochin, on le connaît et on l'apprécie avec son folk métal, progressif, tortueux et orageux chanté en breton (chapeau!).
 Je ne comprends pas le breton mais je le suis et je ressens, au plus profond, les embruns, les vagues et les marées du pays, dans cette musique.
 Cette année, Brieg revient assagi (?) avec un nouveau style épuré (certains disent plus abouti, pourquoi l'épure est-elle un aboutissement? Vous avez 4 h !). 
Sur ses anciens morceaux, on peut déjà trouver, derrière le gros son, des moments d'accalmie qui annoncent la suite. 
Même s'ils ont chacun leur propre personnalité, on pourrait faire le parallèle avec Klone ('An Treizh' étant de plus écrit avec 2 d'entre eux qui ont participé au disque).
 C'est avec une formation étoffée qu'il présente aujourd'hui la 1ère version live de sa dernière œuvre et on sent comme une petite tension qui conduira à une prestation d'une grande beauté avec des musiciens d'envergure : Stéphane Kerihuel (compagnon sur les concerts de Nolwenn Korbell) à la guitare, Bahia El Bacha et Juliette Divry aux violoncelles, Camille Goellaen, (le jeune rocker 70's Paimpolais) aux claviers, Loeiza Bauvir aux chœurs.
 Loin de ses fulgurances et sa grandiloquence photoscéniques habituelles, Camille reste appliqué et juste, souvent complice de Brieg à l'intro des morceaux ('Vel Pa Vefemp, l'instru 'Litoriennig' qui conserve des traces de progressif). 
Brieg nous transporte sur sa guitare de l'ombre à la lumière, avec ses mélodies si personnelles. 
Sa voix a pris beaucoup d'assurance au fil des ans, tout en douceur, sans forcer, elle nous berce.
 Au fond de la scène, Loeiza, cachée dans la lumière, tisse une toile où se posent les intonations de Brieg.
 Les violoncelles peignent une couleur mélancolique mais chatoyante. 
Bahia et Juliette zèbrent leurs cordes et font trembler leurs mains comme l'émotion dégagée. 
Assis sur une chaise, Stéphane captive. 
Immergé, il ferme les yeux et vit intensément ces instants, pinçant avec parcimonie les cordes de sa guitare, discret et en même temps si présent. 
On sent une osmose entre les musiciens, chacun jouant avec sobriété et laissant la place aux autres et finalement... c'est une grande puissance qui s'en dégage. 
22h50, c'est déjà la fin ! 
'Le répertoire n'est pas ouf', annonce Brieg avec pudeur. 
Peu de titres sans doute mais quelle interprétation! 
On peut refaire un morceau déjà joué (le magnifique 'Petra zo Bet' je crois). Oui ENCORE!
 Le froid qui s'engouffrait par une porte entrouverte ne nous a pas empêchés de sentir la chaleur de cette musique. 
Le brouhaha du bar ne nous a pas plus empêchés de communier avec les musiciens. Leur sincérité s'exprime de façon tellement perceptible qu'on ne peut qu'adhérer et partager le même langage (breton ou pas). 'Vel ma vin', 'comme je serai'... tu es déjà Brieg!
 ON EN REVEUT ET PAS EN REVE

jeudi 12 mars 2020

Keren Ann et le Quatuor Debussy à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le 11 mars 2020

Keren Ann et le  Quatuor Debussy à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le 11 mars 2020

L'idée à germer en 2017, s'est concrétisée en octobre de la même année, Keren Ann et le Premier Grand Prix du concours international de quatuor à cordes d' Évian 1993, le Quatuor Debussy ,se sont produits  à la Chapelle de la Trinité dans le fief de la formation de musique de chambre, à  Lyon.
L'expérience fut couronnée de succès, les protagonistes se sont appréciés et amusés, ils ont décidé de continuer l'aventure, en ce 11 mars, jour où  Donald a décidé de fermer les frontières aux voyageurs en provenance d'Europe, c'est La Passerelle de Saint-Brieuc qui les accueille.
L'effet pandémie semble avoir joué, à 19:55 le nombre de sièges inoccupés est anormalement élevé!
Rectificatif: afflux massif de 20:00 à 20:10, les spectateurs ont attendu la dernière minute avant de gagner la salle.
C'est donc à 20:10', le quart d'heure académique a été bafoué, que le Quatuor Debussy se présente, debout,  en rang d'oignons ( merci   Artus de La Fontaine Solaro, baron d'Ognon), sur le devant de la scène.
 Christophe Collette et Marc Vieillefon, violon /Vincent Deprecq, alto / Cédric Conchon, violoncelle,
ont opté pour l'andantino d'un quatuor à cordes de Dmitri Shostakovich pour ouvrir la soirée.
La salle retient son souffle, le ton est tragique et incite au recueillement.
Cette performance initiale  est follement applaudie, tandis que les Lyonnais prennent place sur leurs chaises, Keren Ann Zeidel fait son apparition. et, sans un mot, se saisit d'une guitare électrique.
Fraîchement auréolée du Grand Prix de la chanson française de la SACEM, la  chanteuse, polyglotte, revisitera plusieurs titres de ses huit albums studio ( le dernier 'Bleue' date de 2019), le quatuor ayant la charge de les vêtir d'une apparence à l'esthétique convenant aux auditeurs de France Musique.
C'est par 'Les jours heureux', un extrait de 'Bleue', que démarre le concert, un départ aux couleurs pastel, tout en délicatesse et poésie, et puis, surtout, il y a le timbre particulier de la chanteuse, caressant, fragile, précieux, inimitable en somme, comme pouvaient l'être  les intonations de la voix de Jeanne Moreau .
Il n'a fallu qu'une chanson pour que le charme opère, l'audience écoutera religieusement pendant toute la durée du récital.
Avec ' The harder ships of the world' on revient en 2007, cette plage folk minimaliste et dépouillée  est à classer aux côtés des meilleurs morceaux de Cat Power, Feist ou Anna Calvi.
 'You're Gonna Get Love' , qui donne son titre au septième album de la singer-songwriter, présente des relents Tow Waits ( euh, non, pas par la voix) loin d'être idiots.
Miracle, elle s'adresse à nous, quand elle ne chante pas, cette voix nous semble encore plus frêle, le phrasé est aussi sophistiqué que celui d'un  Fabrice Luchini, pour commenter la genèse de 'Chelsea burns', celle qui se partage entre Paris et New-York, se baladait sur la 23è rue à Manhattan, ça sentait le feu.... j'étais près du fameux Chelsea Hotel, j'ai couru vers le studio pour composer ce titre.
De Leonard Cohen en passant par Nico, Joni Mitchell  ou Jefferson Airplane, ils sont nombreux à avoir chanté l' illustre hôtel.
Keren a sorti un harmonica et les riffs lourds, tandis que le Quatuor teinte la composition de touches mariachi.
Une réussite intégrale!
D'une attaque nerveuse, la guitare amorce le furieux ' It ain't no crime', le final est épique, tel le matador faisant tournoyer sa muleta, la madame  danse avec une bête imaginaire.
Ils sont nombreux les artistes ayant baptisé un de leurs titres 'Sugar Mama', le Zep,  Beyoncé, le fabuleux Taste de Rory Gallagher et des tas de bluesmen dont B B King, John Lee Hooker ou Sonny Boy Williamson, sur disque, le morceau faussement naïf  de l'esthète, ayant opté pour la nationalité française, est plus proche de la sixties pop (et on n'avance pas ce lien à cause de 'Sugar Sugar' des Archies) que du blues, par contre ce soir l'esprit Velvet Underground plane sur les arrangements proposés avec le quatuor à cordes.
Interruption, elle dépose sa guitare, se dirige vers le premier rang pour signaler à un(e) spectateur(trice) que le flash de son Kodak l'indispose, la personne, pas ravie, se tire, le concert se poursuit par la ballade ' Lay Your Head Down' qui, une nouvelle fois, évoque le Velvet.
Elle revient au français avec le sensuel, et pudique à la fois, ' Bleu' .
C'est au piano que Kren Ann ébauche 'Ton île prison' , narrant en clair obscur la fin d'une aventure. 
Une chanson, c'est parfois ton histoire, parfois celle d'un autre, ' Le fleuve doux' se situe au Brésil. Le Rio Doce, après la rupture d'un barrage, a charrié des dizaines de corps inanimés, le tableau que dresse l'interprète évite le pathétique, il en est encore plus émouvant.
Retour à l'album 'Nolita' avec ' Où vais-je', une rêverie des débuts, qui a ravivé de soyeux souvenirs, nous étions nombreux à être ébahis par  le jeu tout en dentelles du quartet.
 Avec 'Not Going Anywhere' on demeure dans la soie, même sans la présence du sitar, le morceau fascine comme le 'Norwegian Wood' des Beatles.
A '  You Have It All to Lose'  succède  le tube feutré ' My name is trouble',  chanté d'une voix voilée.
Francine trépigne, elle a reconnu  'Jardin d'hiver' le titre  écrit avec Benjamin Biolay, morceau phare de ' Chambre avec vue'  qui a permis à Henri Salvador de rafler la mise lors des Victoires de la Musique en 2001.
Elle l'avoue dans 'L'Illusionniste' , elle tutoie les anges, de là toute cette délicatesse  et ce côté apaisant.
Spleen, mélancolie, vague à l'âme, mal de vivre... sont des termes souvent utilisés pour dépeindre l'univers de l' auteure - compositrice d'origine  israélienne et néerlandaise, 'In your back' justifie ce propos.
Wake up slowly, there are blue skies ... chante-t-elle dans   'Strange Weather' , les cieux bleus, c'est ce à quoi les Costarmoricains aspirent depuis des mois. Morceau achevé, Keren présente l'équipe musicale et technique, avant de reprendre place derrière le piano pour 'Sous l'eau', un dernier extrait,  lumineux, de l'album Bleue.
Exit la troupe.
Ton voisin.... malgré une approche assez froide, il était bien ce concert, non?
Tu acquiesces en confirmant la notion de distance existant entre l'interprète et le public, elle n'est pas obligée de faire le clown, non plus!

Bis
La séquence rappel débute par une grandiose version de 'Life on Mars' de David Bowie et se poursuit par le brumeux ' By the cathedral' .
Elle salue le public, nous laisse avec le Quatuor Debussy qui revient au devant de la scène pour interpréter une dernière pièce symboliste, qu,i va t'en savoir pourquoi, te rappelle les movie themes de  Dimitri Tiomkin.





lundi 9 mars 2020

Kaz Hawkins à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 8 mars 2020

Kaz Hawkins à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 8 mars 2020

En ces temps incertains où les news, ou fake news, alimentent la panique, et pas seulement dans les milieux de la bourse, il n'y que les irréductibles amateurs de blues, de soul ou de gospel à oser  braver, sans masque, les risques potentiels de propagation de l'épidémie pour se rendre à La Grande Ourse et assister au show de celle qui se décrit comme une survivante: Kaz Hawkins!
Born in Belfast, as Karen Marcella McIntyre, Kaz vit désormais en France, sa maîtrise de l'idiome roman en est toujours au stade des balbutiements, elle le confesse volontiers.
En cette fin d'après-midi, la chanteuse termine un polyptyque français de quatre dates, entamé à  Cléon, en passant par Cholet ( deux concerts) pour se terminer à Saint-Agathon.
Eléments biographiques ( musicaux, elle doit nous révéler des pans de sa vie, pas rose,  durant le concert) : à 12 ans, elle participe à un show télévisé, elle y chante du Doris Day, on lui fait comprendre  qu'Etta James doit mieux convenir à son timbre puissant, 'Saint-Louis Blues' par la grande Etta sera l'élément déclencheur qui va déterminer sa vie.
Elle sera chanteuse, d'abord au sein de coverbands locaux, elle a tout connu à l'époque, les bagarres au sortir du pub, les vans pourris, les cachets minables, au bout d'un temps il faut réfléchir, elle l'a fait et a débuté une carrière solo en interprétant ses compositions ( n. b. elle écrivait aussi des poésies), et des reprises de gens qu'elle admirait.
Les awards ont suivi, sa discographie compte désormais trois albums studio et un live.
Ce soir, c'est à un concert en duo ( piano/voix) que le public est convié.
Au piano, Jon Trier, un jazzman, sobre et talentueux  qui dirige son propre trio.
Elle démarre le concert par le poignant et autobiographique  'Don't slip away', ton corps est pris de frissons  tandis que la voix profonde entonne... and we know, you're fighting for your life....don't slip away.
D'emblée, l'audience a compris que la voix de Kaz n'est pas banale et que l'artiste vit ses textes, en contrepoint , la discrétion et l'abnégation de Jon Trier font merveille.
'Because you love me' is a song for my daughter, le pathos dégagé par l'interprétation de la madame nous laisse sans voix.
Amy, puissance six!
Flashback... l'enfance à Belfast, les bombes, the guns, j'écoutais la radio américaine, j'ai entendu Aretha Franklin chanter 'The border song', j'ai appris plus tard qu' Elton John avait composé ce gospel grandiose.  
Elle nous embarque pour un trip en Alabama, the Shoals area,  pour rendre hommage à Tom Hendrix,  qui a construit un mur gigantesque pour honorer la mémoire de  son arrière -grand-mère de souche indienne, Te-lah-nay, forcée de quitter l'Alabama et sa Tennessee River . 'The river that sings' relate ces faits.
Etta James shaped my voice, voici une de ses chansons, 'At last' .
Un mec ayant assisté à un show de Kaz a écrit ...your voice is  a soothing tonic..., il n'était pas ivre!
Enquête, qui dans la salle a déjà assisté à un de mes shows?
Nobody, bigre, you're all Kaz virgins, ooh la la ... on préfère les Faces à Britney Spears, baby!
J'écrivais des poèmes dans ma jeunesse, mais pas avec des petits oiseaux et des fleurs, car ma vie était loin d'être un conte de fées: abused by an uncle, la guerre, bref, je ne pouvais que rêver de devenir une diva,I wrote this song for my younger self , 'Soul Superstar', une power ballad qui aurait beaucoup plu à Freddie Mercury.
Le 8 mars signifie quelque chose pour toutes les femmes de l'humanité, Kaz le sait et dédie ' Phenomenal woman' à Marie, son agent!
Monumental, phénoménal, pyramidal, colossal, sculptural... qui dit mieux?
Je suis toute chose quand je chante la suivante, je l'ai écrite pour remercier un policier, un médecin et ma mère, c'est grâce à eux que vous me voyez, vivante, aujourd'hui, I was addicted to cocaine, you know...ils m'ont sauvée.
J'étais à deux doigts d'y passer, ma mère m'a secoué,...come on, baby, one more fight to survive this!
A présent je suis là pour vous interpréter' Lipstick and cocaine' .
Dis, tonton, pourquoi tu pleures?
Une mouchette sur la cornée.
Mais bien sûr, sourit la marmotte!
Un gars a écrit: the best singers are the ones with the most painful lives, Kaz fait partie de cette caste!
Intense est trop léger comme description!
Toujours aussi viscérale, la ballade 'Don't you know' donne son titre à l'album de 2017, elle précède la reprise de Sam Cooke, 'A change is gonna come'.
Il y a de l'espoir, kids!
Saint-Agathon, vous êtes bien gentils, maintenant c'est l'heure du travail collectif, help me sing ' Hallelujah, happy people'.
L'ombre de Louis Armstrong planait sous le dôme de la chapelle.
Je fais de gros progrès en français, ainsi, désormais je sais que encore signifie rappel, on n'y est pas encore, voici ' Colliding into one', it means learning to love yourself!
J'avais douze ans, j'ai entendu Etta James chanter ' Saint-Louis Blues', j'ai inclus ce standard à mon répertoire.
J'ai surmonté l'agression sexuelle, j'ai même pardonné à mon oncle, en pensant à toutes celles qui sont restées dans le trou, j'ai composé ' Surviving'.
Le nombre de perles que cette nana a alignées durant le set est incroyable, rien à jeter dans sa playlist.
Voilà, c'est la dernière, le scintillant  'Better days', oui, vous pouvez assurer les choeurs.
He, toi, t'as une belle voix, viens chanter à mes côtés.
Elle aurait pu tomber plus mal, elle a choisi Sunnyinside, le Neil Young armoricain.
Ce duo improvisé a fait exploser l'applaudimètre, Kaz s'est mis à glousser comme une bécasse, a sorti une ou deux vannes, avant de terminer le titre à la manière de Bianca Castafiore.
Fabuleuse interprète qui nous fait rire, pleurer, réfléchir et rêver pendant plus de 75 minutes.

Bis:
La Grande Ourse, c'est The Big Dipper in English, and that's me, I'm a kind of bear.
La France, je vous quitte avec la chanson qui a permis de m'accepter, 'This is me'.

Le 14 mars, Kaz sera à  Saint-Rémy - lès - Chevreuse pour chanter Etta James, bémol: c'est complet!






 



Marc Ysaye au Belvédère à Namur, le 6 mars 2020

Marc Ysaye : "Back to Avalon" - Le Belvédère, Namur (BEL) -202203.06
Set List :
1. The Night is Done..
2. The Lonely Roads.
3. What I Deserve.
4. Scarborough Fair.
5. Find the cost of Freedom.
6. Sign for Everything.
7. Back to Avalon.
8. Song For A.
9. Get it on.
10. Bitter Creek.
11. Over the Hill.
12. Rollin' Machine.
13. Lay Down.
14. Radar Love.
Malgré les conditions climatiques nettement défavorables, pour ne pas dire carrément hostiles, c’est armé de mon parapluie et d'une bonne dose de courage, à moins que ce ne soit un grain de folie, que j’abandonne mon Condroz natal en direction de Namur, la capitale. Quelle peut-être la motivation qui me pousse à quitter mon "foyer, doux foyer" et à abandonner la légendaire chaleur familiale qui le caractérise tellement bien ? Je te sens trépigner d'impatience depuis que j’ai posé la question alors tu mérites bien de savoir, pauvre mortel que tu es : Marc Ysaye donne ce soir le troisième concert du «Back To Avalon » Tour 2020.
Je vais devoir, tel un Frison-Roche de la gadoue, m’élancer à l’assaut des pentes abruptes aux sentiers boueux de cette magnifique citadelle remaniée en son temps par maître Vauban, grand architecte du Sun King lui-même. L'imposante place forte qui domine la vallée Mosane a bien du mal à se composer un visage un tant soit peu avenant en cette période de disette solaire qui a une fâcheuse tendance à s'éterniser dans nos régions. Je m'arrête quelques secondes et regarde se dresser devant ma pauvre condition de piéton, cette montagne à côté de laquelle les cols du tour de France font bien pâle figure. Un tantinet de chauvinisme fait du bien, non ? Allez, c'est parti pour vingt minutes d'ascension pendant laquelle le moindre faux pas risque de me faire m’écraser dans la boue épaisse et glacée du "Chemin des Canons". Tiens, à propos de canon, je ne cracherais pas sur un ch'ti coup de gouleyante vinasse moi !
Bon-an mal-an, je parviens enfin à mes fins, et j’ai la dalle. Tu auras remarqué que je n'ai pas dit "J'ai faim" pour éviter que ta mauvaise langue légendaire qualifie ma prose d'itérative et ce, même si, je te l'avoue, j'ai été plus que tenté. C’est donc le cœur léger et les chaussures lourdes que je m'aventure dans le belvédère d'où s'échappent déjà quelques accords mineurs qui me font dire que la balance est en cours, ce qui en soi est d'une importance majeure. Après tous ces efforts, quoi de mieux que quelques "Ré" qu'on fore, de "Si", de "La", à "Mi "chemin, entre le" Sol" et le" Fa"?
Le maître de cérémonie est déjà là et nous ne manquons pas de nous saluer, comme le font des amis. La balance est accomplie avec beaucoup de sérieux, quatre voix à mettre en place, cela demande de la précision et du temps, une fois le concert commencé, il sera trop tard. On peut donc déjà être satisfaits à ce point-là. Il n'y a plus qu'à prendre patience, ce que je fais avec beaucoup d'aisance et de détermination. Au dehors, les détenteurs de préventes arrivent au goutte à goutte sous un ciel chargé de nuages. Après une première partie sympa assurée par le duo Elia Rose, c'est au tour de Marc et son band de prendre la scène, nous allons enfin découvrir de quoi est fait le répertoire de cette nouvelle tournée.
"Back To Avalon" , qui fait immédiatement penser aux légendes de la table ronde, est en fait une métaphore pour désigner l'endroit secret dans lequel le fondateur de Classic 21 aime se réfugier lorsqu'il a besoin de s'isoler du monde extérieur et de trouver un peu de calme, de sérénité. Cet album va certainement en surprendre plus d'un, car si on est en droit de supposer que celui qui a assis le Rock au premier plan de notre paysage radiophonique quotidien allait naturellement suivre le même cheminement, c'est raté ! Pas de riffs à la Led Zeppelin, pas de mélodies qui rappellent les Fab Four, pas de claviers à la Deep Purple, et encore moins d'envolées à la Pink Floyd, non, rien de tout ça. Ce n'est pas non plus l'album d'un batteur, c'est simplement l'œuvre d'un homme qui prend le risque de quitter sa zone de confort pour s'exposer au premier plan, au poste le plus risqué et le plus visé médiatiquement parlant : celui de chanteur. Marc Ysaye a voulu cet album plus personnel, plus intimiste, plus en finesse, plus en retenue. Co-écrit en collaboration avec le guitariste Christophe Pons, "Back to Avalon" comporte deux titres qu'Ozark Henri a offerts à Marc ainsi qu'une magnifique reprise de" Scarborough Fair" un traditionnel issu du patrimoine folklorique anglais repris en son temps par Simon et Garfunkel ou encore par Marianne Faithfull pour ne citer qu'eux.
Et puis il y a sans contestation possible cette fantastique pièce instrumentale appelée tout simplement « Song For A » parce que composée en son temps par Albert Letecheur. On se prend à regretter que cette œuvre ne s’étende pas sur dix minutes ou plus. On y sent la précision diabolique de ce qu’aurait pu produire un groupe comme Steely Dan. Petit détour par la Country-Rock avec "The Lonely Roads" , un morceau dans lequel on ressent les influences subtiles de Dire Straits. J'ai beaucoup aimé la prestation sur "The Night is Done" qui installe d'emblée le climat légèrement feutré du concert. N'allez pas croire un instant que c'est soporifique, que du contraire, c'est savamment dosé. Très bon équilibre entre les différentes ambiances. Mon coup de cœur va sans hésiter à "What I Deserve qui me replonge au centre vital de ce qu'était le fabuleux "With A Little Help From My Friends" version Joe Cocker. La version présentée, tant en concert que sur album aurait très bien pu en être la suite si celle-ci avait été écrite. Ecoutez le jeu de Chistophe au bottleneck, vous m'en dire des nouvelles.
Côté Rock plus dur, celui auquel nos oreilles sont plus familières, citons "Get It On" et son fameux solo de guitare. Sans oublier "Rolling Machine" et ses références évidentes à Free et à Bad Company. Ca groove d'enfer.
Très belle reprise de "Bitter Creek" des Eagles avec encore une fois de magnifiques harmonies vocales. J'ai passé une excellente soirée à l'écoute de ce très bon concert et je trouve dommage qu'il n'y ait pas eu plus de publicité ciblant l'évènement. Le spectacle prend doucement ses marques et je suis impatient de revoir prochainement le Marc Ysaye Band. Coup de chapeau à vous tous. A bientôt donc.
Mitch « ZoSo » Duterck

dimanche 8 mars 2020

Mademoiselle K + Olor à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 6 mars 2020

Mademoiselle K + Olor à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 6 mars 2020

Annonce: le concert est désormais complet, il n'y aura aucune vente de billet sur place !
A l'Ubu ( Rennes), à Lyon, Paris ou à Nantes, même écriteau!
 Katerine Gierak a décidé de célébrer la sortie vinyle de l'album "Ca me vexe" pour le jouer dans son intégralité ( avec les musiciens d'origine) lors de cette tournée printanière

Support: Olor!
Shit,  le mot olor n'est pas valide au scrabble et je n'ai pas les lettres pour composer odeur!
Ça nous fait une belle jambe, objectent Agathe Henry et Simon Bouladoux, des jeunes gens établis à l'Hôpital-Camfrout, qui n'est pas une maison de santé, mais une commune du Finistère.
Le duo s'est formé en 2018, a sorti un EP dans la foulée et s'est mis à tâter de la scène en 2019.
Simon se charge des claviers, des machines et assure les secondes voix, Agathe gratte une acoustique et chante d'une voix limpide des airs folky, romantiques et enrobés  de draperies électro.
Après une intro aérienne, suivie d'un travail ciselé à l'acoustique, Agathe murmure ' Onde', une composition pointilliste évoquant Paul Signac ou Théo Van Rysselberghe, 'Onde' pourrait caresser tes pavillons  tandis que tu contemples  'Les Baigneuses' du dernier cité.
La suivante, 'L'Epave', est tout aussi imagée et poétique .
Plénitude, sérénité, paix de l'âme, tu es en passe de t'abandonner au mysticisme.... Sainte Thérèse de Lisieux, pouvez-vous appuyer ma demande pour entrer au Carmel ?
Le voyage spirituel se poursuit avec l'ouaté ' Le cueilleur'  qui  évoque Jean-François Millet et 'Je l'enlace' qui ne lassera  personne.
Une longue intro, éthérée à la manière de Sigur Rós, amorce la rêverie 'Les fleurs qu'elle a cueillies' .
Cette approche dream folk, ces petites trouvailles électro, la voix douce et caressante,  sont propices au voyage en apesanteur.
Il ne reste qu'une plage avant de fouler à nouveau le gazon où paît la vache décorant la pochette d'Atom Heart Mother, 'Vers qui vont tes yeux' démarre sur fond de nappes de vocalises vaporeuses, avant d'entendre Agathe enchaîner sur une prière allégorique.
Un set de 30', délicat et séduisant!

 Mademoiselle K
22:00, l'équipe technique dévoile une oeuvre en relief, dissimulée derrière des tentures,  un roadie donne le signal de la mise à feu, Mademoiselle ( guitare et chant combatif)  et les garçons ( le flamboyant Pierre-Antoine Combard du groupe Arcan à la guitare/David Boutherre à la batterie / Pierre-Louis Basset aux claviers ou à la  basse)  investissent le podium.
Tenue de scène  ultra sexy pour la demoiselle, qui n'a probablement plus 20 ans mais dont le punch et le franc parler sont devenus légendaires.
Première déflagration fougueuse et  bien rock avec 'Reste là', une bonne partie du public reprend les lyrics en choeur, c'est une certitude, le show  sera chaud ce soir, d'ailleurs elle le dit   'Ça sent l'été', alors qu'on vient d'essuyer une journée giboulées de mars, pas très favorable aux tenues estivales.
Les grattes s'éclatent, David tabassent ses caisses et cymbales comme le faisait Grohl du temps de Nirvana, Pierre-Louis ayant délaissé les touches pour une basse.
Personne t'aime
Ah ouais j'me disais bien
Personne t'aime
Ah ouais j'me disais bien...
' Ça me vexe' n'a pas pris une ride , le fond funk invite aux déhanchements, la voix rauque et agressive, qui peut rappeler Brigitte Fontaine, lançant de manière dégoûtée  ...on ne m'invite pas dans les soirées... vient assaillir tes cellules et t'aimes ça.
Après un fébrile ' Le Cul entre deux chaises', Miss K dédie la suivante à tous les gens qui se sont fait emmerder  dans leur life, ' Crève' lance-t-elle à la manière d'une PJ Harvey, époque 'Dry'.
Elle enchaîne sur le midtempo  hypnotique 'Grimper tout là haut'  qu'elle fait suivre d'un commentaire sur les ( bad) news envahissant les ondes et les canards, on ne devrait jamais écouter les infos avant de monter sur scène, mais bordel, Saint-Brieuc, nous sommes vivants, voici ' Jalouse'.
Tu dis, Louis?
Toutes les femmes le sont, allez, ne sois pas phallo, mec, dimanche nous célébrons la journée internationale des droits des femmes. 
Me fais pas rire...
Chut, la police du net va nous censurer!
Place au déshabillage en règle avec  le lascif  'Fringue par fringue', une première ballade au menu de la soirée.
Piste disco rock, pour le remuant ' A l'ombre', suivi par le ravageur ' A côté'.
Mademoiselle K et Saint-Brieuc, guide touristique... les arbres sont nobles, le parc est simplement ouf, sur  le Légué il y avait des bateaux  à sec, au carénage, ouais, sympa, votre ville.
Humour second degré!
La basse  et la guitare acoustique  vont s'asseoir aux pieds de la batterie, David est parti décapsuler une Coreff, elle amorce la ballade  'Plus le cœur à ça'.
Elle peut se faire tendre,  mademoiselle Pasionaria.
Intro dentelle de Calais pour 'Final' qui va éclater avec l'entrée en piste de Mr Combard qui nous assène des riffs plus tranchants qu'obèses.
La demoiselle tourbillonne, le public s'envole, elle termine le morceau, hisse sa guitare haut dans les airs et se tire avec les copains.
Il a fallu patienter un certain temps avant de les voir revenir.
You know, Saint-Brieuc, désormais je suis artiste indé, plus de maison de disque, il y a un petit temps, j'ai enregistré un album en anglais, on vous en propose quelques extraits: ' R U Swimming ? ', attention explicit lyrics pour  'Hungry Dirty Baby ' ( Fuck you) et une ultime ballade ' Someday'.


Un show, incandescent,  vachement  rock qui a tenu toutes ses promesses.
Pour la Belgique, Mademoiselle K sera au Botanique le 20 mars!








samedi 7 mars 2020

La session LIVE de JET TEENS à Bonjour Minuit , Saint-Brieuc, le 5 mars 2020

Radio activ' la session live du 05/03/2020 à Bonjour Minuit - Jet Teens 

Une fois les vacances de février passées, enfin, la session live revient et avec un maximum de confort dans les locaux si agréables de Bonjour Minuit. 
Nous sommes bien accueillis par l'équipe tellement sympathique des radio activistes forcenés et indéboulonnables ... mais ne serions-nous pas en train de devenir accros branchés? 
L'émission de 18h s'y déroule déjà en roue libre ou presque avec la bonne humeur de Marcus qui échange avec Hélène, programmatrice de la salle, avant de laisser la parole au subtil J2L (dont les textes plein de clins d'oeil nécessitent une bonne concentration de l'auditeur).
 Au tour des Jet Teens, invités musicaux du soir, de prendre d'assaut l'antenne par leur énergie juvénile et survitaminée. 
Originaires de Dinan, ils répètent surtout au Labo, espace de musiques actuelles à Dinan, où ils vont fêter la sortie de leur second EP ce samedi 08 Mars.
 Le groupe (déjà 7 ans d'existence malgré leur jeune âge, des vidéos en couches culottes?) se compose de : Justin Robert au chant et à la guitare, Illies Fernandez à la basse Tomaz Thieulin à la batterie et aux chœurs 
Sacrée belle expérience sur le cv (au moins 7 à l'échelle du fiscal), ils ont eu l'honneur de démarrer le festival Carnavalorock avec toute la distribution de trac qu'on peut imaginer (même hors période d'élections! Ah ba, j'essaie de faire mon J2L mais c'est pas facile!). Je qualifierai leur style de heavy pop. 
Certains disent punk rock ou pop punk mais je n'y trouve pas l'agressivité punk.
 Les mélodies sont évidentes et directes et facilitent les reprises en choeurs (Nah nah nah nah now!). Leur son, d'une vraie cohérence, porte la marque de références fortes : Sum 41, Green Day, Blink 182, Offspring ('Our way') et un zeste de Muse (senti dans les claviers de 'Funky night'). 
Le groupe cite aussi les Foo fighters. 
 Ce soir, la scène est sobre et le public aussi d'ailleurs. 
Après un 1er morceau mise en bouche (à oreilles), juste une ptite bière de mise (ouch c'est tiré par mes cheveux!) pour le rafraîchissement. 
Faut dire que les gars font feu de tout bois (guitares et baguettes et bières !) avec simplicité et sans rayer le parquet (qui était super le 29 Février ici même!). 
La place est large pour leurs déplacements et mouvements cadencés voir saccadés. 
Justin se risque d'ailleurs dans le jeune public; il fait fi de la longueur de fil et invite 1 teenager de moins de 7 ans à riffer sec (avec douceur). Le son de la basse d'Illies est pourtant omniprésent et Tomaz mène sa batterie à la baguette qu'il promène autour de ses doigts (l'inverse, bien appliqué, j'y arrive!) mais la guitare dirige la danse.
 Tous leurs morceaux passent au menu et même un ptit digeo : 'Lonely boy' reprise des Black Keys, à leur sauce pimentée, ça surfe sur la vague en jet keys ( jet 27 encore un ptit digeo bien sûr)! Mais ça ne suffit pas, il en manque pour boucler le set, on y retourne à 'My name is Bob' des débuts et on jette l'éponge (!) Tant de candeur fait du bien, ces artistes sont éminemment sympathiques.
 Reconnaissons-le il faut encore qu'ils s' aguerrissent mais la fraicheur, le plaisir et l'envie sont là, c'est une affaire d'expérience et nul doute que ce type de soirée ne peut que les faire progresser. C'est une vraie chance pour nos jeunes groupes de bénéficier du support de Radio activ' et des salles de Bonjour minuit et du labo et pour nous, spectateurs auditeurs, de pouvoir y participer par notre présence et nos encouragements.
 Bonne release party à Dinan les 3 Jets !!

Diamond Head/ Saxon @Trix, Antwerpen, le 4 mars 2020

DIAMOND HEAD + SAXON – De Trix, Borgerhout Antwerp (BEL) – 2020.03.04


En cet après-midi maussade du plus beau mois de l’année, avec juillet, c’est avec un plaisir non dissimulé que je réponds favorablement au message de mon ami Fabian qui me demande si je veux l’accompagner au concert dont question ci-dessus.
Non peut-être ! Moi qui cherchais justement à passer une bonne soirée en musique, l’invitation tombe à point. Rendez-vous pris : 17.30 à Ciney. Et nous voilà partis, enfin… le temps de boucler cette foutue ceinture de sécurité que la plupart des constructeurs automobiles modernes ont jugé bon de t’obliger à clipser dans un embout femelle prévu à cet effet, embout qui, si ça continue, va bientôt se retrouver derrière ton siège. Et je ne te raconte pas le cirque de contorsionniste qu’il te faut encore faire lorsque tu as enfin localisé le fameux petit réceptacle coincé le long d’une console centrale, haute comme un comptoir de bar à filles, sauf qu’ici t’as ni les tabourets, ni les dames de la nuit qui font métier dans le pain-de-fesses ! La merde quoi. Finalement, ça fait « clic » ! maintenant, tu es certain que si tu dois mourir dans un accident de la route, ce sera attaché à ton siège. Les secours n’auront pas besoin de te chercher dans les buissons alentour, non ! Tu défunteras attaché, mais assis, groupé, prisonnier de l’éducation qui t’a poussé une fois de plus à obéir à un code, fût-ce t-il de la route, tout simplement parce que c’est la loi.
Nous arrivons à destination, à peine 15 minutes avant le début du show, le temps de saluer quelques connaissances dont notre Gédéon national et nous voilà prêts à subir la première offensive « décibelienne » de cette soirée résolument placée sous le signe de ce qui restera pour toujours l’époque de la New Wave Of British Heavy Metal, tu te rappelles de cette vague qui a balayé le mouvement punk qui était de toutes façons mort avant de naître ? C’était fin des ‘70’s, tout début des années ’80 avec des groupes comme Iron Maiden, Def Leppard, Saxon, Diamond Head, etc.
Diamond Head enmené par son leader et dernier membre fondateur encore présent, le guitariste Brian Tattler, monte sur scène sous un tonnerre d’applaudissements. La tournée de promotion de « Coffin Train » leur dernier album paru en 2019 est toujours en cours. Si tu veux plus de précisions, retourne te pencher sur le compte-rendu que j’ai publié le 15 novembre dernier à l’occasion de leur passage à Aschaffenburg en Germanie. Le concert de ce soir aurait pu être aussi bon si et seulement si (comme on dit en math) le sonorisateur avait bien voulu mettre les mêmes réglages et effets divers aux sociétaires de Kidderminster qu’à la tête d’affiche, c’est un peu plat et la voix est d’une sécheresse, incroyable. Il aurait fallu inverser l’ordre du set et attaquer directement par « It’s Electric », « Helpless » ou mieux encore, par l’hymne intemporel qu’est « Am I Evil ? » qui va recevoir toutes les faveurs du public. Dommage monsieur le sonorisateur, vous avez donné une fausse idée de ce qu’est le groupe en réalité.
Saxon : setlist
Olympus Rising (intro)
Thunderbolt
Sacrifice
Nosferatu (The Vampires Waltz)
Motorcycle Man
Strong Arm of the Law
Power and the Glory
Battering Ram
The Secret of Flight
They Played Rock and Roll
Dallas 1 PM
And the Bands Played On
Wheels of Steel
Denim and Leather
Sons of Odin
747 (Strangers in the Night)
Princess of the Night
Crusader
Heavy Metal Thunder
Trente minutes plus tard, c’est sous les cris de « Saxon, Saxon, Saxon » que les croisés du roi Arthur apparaissent baignés de mille feux. Ils sont encore trois du groupe d’origine à être présents, à savoir le guitariste Paul Quinn, le batteur Nigel Glocker et le patron, l’increvable Peter « Biff » Byford qui a survécu à un infarctus en septembre dernier et arpente la scène comme un jeunot de vingt ans. La voix est intacte, mais Biff nous signale être un peu fatigué en cette première date de la tournée européenne « The Eagle Has Landed 40 Live » qui débute chez nous. Alors il va gérer ça pendant près de deux heures, en bon père de famille, sans prendre le risque de se faire du mal d’entrée. Au niveau de la playlist, ce sera un vrai « Best of » de ce band formé en 1976 à Barnsley, Royaume-Uni. Doug Scarratt (guitare) et Tim « Nibbs » Carter (basse) complètent la formation qui n’a rien perdu de sa superbe au cours des années passées dans les studios et sur les routes du globe terrestre. Saxon, c’est une discographie qui dépasse allègrement les 35 albums, studio et live confondus. Le public est conquis et chante avec le groupe tous les refrains de ces tubes du métal qui font désormais partie de la mémoire collective.
Bel hommage à Motörhead avec « They Played Rock and Roll » un morceau écrit et joué vraiment dans l’esprit de ce que faisait le trio légendaire. Et puis il y a aussi ce somptueux morceau qu’est « Crusader » qui te donne à chaque fois l’impression que tu es face aux murailles de Jérusalem, attendant les ordres pour monter à l’assaut. Frissons garantis.
Une fois de plus, c’était sans failles, d’une efficacité redoutable et nous avons passé une superbe soirée. A revoir en tout cas. Sorry pour les photos, difficile de faire mieux avec l’écran de fumée.
Mitch « ZoSo » Duterck

mardi 3 mars 2020

Album - Jikaëlle - Entre ici et ailleurs

Album - JikaëlleEntre ici et ailleurs

Un peu moins de trois ans après 'Evidences', Jikaëlle propose un troisième album,  Entre ici et ailleurs, oui, le même intitulé que la BD de Vanyda.
L'héroïne  de la bande dessinée a un père laotien et une mère française, elle vient de se faire larguer par son petit ami, elle se retrouve un brin paumée.
Jikaëlle est  quelque part, les pieds ancrés sur la terre ferme, mais son esprit musarde, elle retranscrit sa flânerie  en 10 chansons, toujours soutenue par Bernard Léchot, qui  s'est une nouvelle fois chargé de la production et du mixage, sa guitare se promène  sur l'un ou l'autre titre.

Crédits:


  • Jikaëlle: chant, guitare acoustique, basse, harmonica, banjo, chœurs
  • Bernard Léchot: guitare acoustique et électrique, basse, programmations, arrangements
  • Erwan Mouly: percussions, basse, tin whistle, guitare
  • Morgoran: guitare acoustique et électrique, mandoline, banjo, ukulélé, choeurs
  • Michel Bertarionne: guitare dobro
  • Jean-Félix Camus: piano

  • Enregistrements: Bernard Léchot, Erwan Mouly et Jikaëlle
  • Mixage: Bernard Léchot au Studio Vox and Verb, Neuchâtel
  • Mastering: Benjamin BiNJ Weber, BW Mastering
  • Photos: Bernard Léchot
  • Graphisme: Didier Varrin DiViMages
  • Production: Bernard Léchot Vox and Verb.
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  • Tracks;
  • 01  Nouveau départ
    02  Elle chavire
    03  Comme un oiseau
    04  Quand la nuit chante
    05  Bouteille à l'avenir
    06  Le garçon de porcelaine
    07  T'étais là
    08  Le temps qu'il nous faudra
    09  Ici, ailleurs... et un peu là quand même (instrumental)
    10  Avec des si (version folk)

    Tu dis?
    Oui, le galurin, la chemise canadienne, les jeans et la guitare acoustique sont toujours présents.
    Tu avanceras que Miley Cyrus s'affuble parfois d'une  lumberjack shirt, sans pour autant cheminer dans un univers folk, on ne te contredira pas!
    En voiture, ou plutôt embarque dans le wagon, le voyage débute, ' Nouveau départ' is  a train song à la française, mélancolique à souhait.
    Jikaëlle observe, s'attendrit, esquisse un sourire à l'inconnue, qui le lui rend, ses doigts égrènent des accords ciselés, elles sont touchantes ces filles!
    'Elle chavire' aux sons d'un dobro, d'un banjo et d'une basse bien ronde, est  à classer aux côtés de female americana singers on the road, telles Rachael Yamagata, Dawn Landes ou Tift Merritt.
    Une superbe plage, à laquelle succède le délicat et éthéré ' Comme un oiseau'.
    Toujours cette faim d'ailleurs, de dérobade, de liberté, il est parti, mais je le sens pas loin...
    Si le fond musical ( guitares, basse, harmonica) évoque Hugues Aufray, le propos est foncièrement féminin, 'Quand la nuit chante',  par petites touches, brosse une relation amoureuse rayonnante.
    La guitare Dire Straits de Bernard Léchot introduit la rêverie ' Bouteille à l'avenir'. De sa caravane au bord de l'océan, elle contemple les étoiles, la lune, les reflets fluctuants sur les flots, elle sourit,  son esprit divague, il dit quoi le message enfermé dans la bouteille?   
    C'est fou comme tout est flou chez les jeunes filles actuelles, pas vrai, Angèle!
    Porcelaine, le mot éveille plusieurs choses en toi: Moby, des objets kitsch prenant la poussière sur les meubles de tes grands-parents ( assiettes, figurines, bibelots, vases...), touchez pas les enfants, c'est fragile... fragilité, le terme est lâché, ' Le garçon de porcelaine' , la fine guitare, le chant murmuré, t'as l'impression d'apercevoir un Pierrot candide et paumé,   égaré dans cette foule qui ne lui ressemble pas.
    Apparition d'un piano pour ébaucher le frivole  ' T'étais là',  évoquant un dessin de Raymond Peynet.
    Tel le funambule sur le fil fluet, elle se dirige à l'aveuglette  vers l'âme soeur qui doit exister quelque part.
     Pas de panique on a le temps...  'Le temps qu'il nous faudra'.
    L'instrumental  'Ici, ailleurs... et un peu là quand même' sent bon les plaines de l'Ouest, il précède 'Avec des si' , un titre de 2014, qui a reçu un nouvel  uniforme et termine cet album lumineux.
    Jikaëlle a pris de la bouteille, sans s'enlaidir de rides ou autres signes de vieillesse,  'Entre ici et ailleurs' devrait autant plaire aux amateurs de chanson française, pas atteinte de débilité mentale, qu'aux mordus d'arrangements folk et de poésie.
    Un bel objet!



Jeffrey Lewis and The Voltage au Botanique ( Witloof Bar), Bruxelles, le 2 mars 2020.

 Jeffrey Lewis and  The Voltage  au Botanique ( Witloof Bar), Bruxelles, le 2 mars 2020.

Florian Hexagen a fait un tour dans le cellier du Bota où Jeffrey Lewis terminait le volet belge de sa tournée européenne



Pas su/voulu rester jusqu'au bout hier, car conditions pas vraiment réunies pour en profiter au max, entre fatigue du lundi pourri, emplacement relou dans cette salle mal fichue qu'est le Witloof quand t'es pas pile poil à l'heure à cause notamment de l'orga' catastrophique du bar du Bota'cave, qui a encore explosé toutes les limites hier (question après 15mn réelles d'attente: "j'aimerais deux grandes blanches svp" / réponse: "désolé, on n'a plus de blanche, ni de grand verre d'ailleurs", priceless! , mais malgré ça, il reste toujours aussi cool de se taper les songs lo-fi de ce bon vieux Jeffrey Lewis, et notamment sa désormais fameuse version anti-folk de l'histoire de Pocahontas.
Son dernier album, intitulé "Bad Wiring", est également très bon.
La prochaine fois messieurs-dames du Botanique, foutez-le nous à la Rotonde, s'il vous plaît, on y sera tous bien mieux (hormis peut-être les chanceux des premiers rangs, et encore, ça ne changerait rien pour eux...), et surtout engagez plus de gens au bar et réorganisez tout ça une bonne fois pour toutes, ce sera tellement plus respectueux des personnes qui viennent pour tenter de profiter un max des concerts que vous proposez, merci d'avance!