lundi 31 décembre 2018

Stéphanie Humeau – Juan Carlos Echeverry au Centre de Congrès à Saint-Quay-Portrieux, le 28 décembre 2018

Stéphanie HumeauJuan Carlos Echeverry au Centre de Congrès à Saint-Quay-Portrieux, le 28 décembre 2018

Dans le cadre des Fêtes de Noël à Saint-Quay-Portrieux, la Mairie de l'élégante cité du Goëlo organise un second concert au Centre de Congrès, après le jazz, la veille, un récital piano-voix est offert le vendredi 28 décembre, Stéphanie Humeau (piano) et Juan Carlos Echeverry (ténor) doivent interpréter des morceaux du répertoire classique en piano solo, en alternance avec des chansons napolitaines et des chansons d’opérettes en duo.

Stéphanie Humeau, diplômée du Conservatoire Supérieur de Musique de Genève, multiplie les récitals comme soliste ou au sein de diverses formations de Musique de Chambre, quand elle n'accompagne pas, comme ce soir, des chanteurs lyriques.

Cette année est paru l'album 'Bestiaire' ( Sabine Revault d’Allonnes: soprano et Stéphanie Humeau: piano), un disque couvert d'éloges émanant de la presse spécialisée.

Juan Carlos Echeverry Bernal naît en Colombie, mais, après avoir fait ses armes à Bogota, c'est en Allemagne ( la Musikhochschule à Mannheim et le Conservatoire de Cologne) qu'il poursuit son apprentissage.

Il est admis au Centre de Formation Lyrique de l'Opéra de Paris et se retrouve sur scène dans quelques productions de renom ( La Flûte Enchantée, Carmen, Le Barbier de Séville....) , plus récemment, il a incarné Carlos Médina dans la « Belle de Cadix », Nadir dans "les Pêcheurs de Perles" ou les rôles du Brésilien et de Frick dans « La Vie Parisienne ».

En 2018, le duo piano/chant, formé avec la pianiste Stéphanie Humeau a parcouru la France de long en largen un dernier arrêt est prévu  à Saint-Quay -Portrieux.



Stéphanie, très élégante dans sa robe de soirée d'un vert tendre, prend place derrière le Yamaha, après un salut aristocratique, pour entamer 'Dicitencello vuie' un des grands succès du compositeur napolitain Rodolfo Falvo.
Raffinement et romantisme à l'ombre du Vésuve, Saint-Quay fait silence.
Juan Carlos rejoint l'instrumentiste et entame un premier air composé par Paolo Tosti sur un texte de Gabriele D'Annunzio, ' A vuchella' qui compare la bouche de la bien-aimée à un pétale de rose.
Trois autres chansons napolitaines du même auteur succède à la mélodie buccale: ' Ideale', ' L'alba separa dalla luce l'ombra' et ' Marechiare'.
Sur un pianissimo délicat Juan Carlos rend admirablement toute la nostalgie dans laquelle baigne 'Ideale'.  La seconde pièce, fougueuse et passionnée, permet d'admirer toute l'étendue de la tessiture vocale du ténor colombien. 'Marechiare' se montre  guilleret..... Quanno spónta la luna a Marechiare pure li pisce nce fanno a ll'ammore....
Sont chauds les poissons à Naples!
Sortie  du cousin de Pavarotti après un salut  théâtral et nouvel exercice solitaire pour la dame de Bressuire, elle a opté pour Alberto Ginastera  la danse argentine  n°2  évoquant  toute la majesté de la Pampa.
Le Prélude d'Albeniz, un flamenco effervescent permet à l'auditoire d'admirer l'adresse de la jeune dame dont les doigts agiles semblent pirouetter sur les touches.
Le ténor réapparaît et nous propose quatre canciones espagnoles,  'Con amores, la mi madre' de Fernando Obradors, deux airs de Manuel de Falla, l'humoristique  ' El paño moruno'  et  la berceuse ' Nana' et enfin, ' No puede ser' de  Pablo Sorozábal, une zarzuela dramatique.
Exit le ténor, parti absorber un brandy de Jerez pour se requinquer, la pianiste poursuit le récital avec 'L'improvisation n°13 'de Francis Poulenc, une oeuvre de grande sensibilité,  suivie par une évolution pyrotechnique flamboyante, saccadée  et acrobatique  de Claude Debussy ' Feux d'artifice'.
Surprenant!
La partie française choisie par le chanteur débute par ' A Chloris' du copain de Marcel Proust, Reynaldo Hahn, elle se poursuit par 'Les chemins de l'amour' de Poulenc, une valse à la mélancolie voilée avant de raviver bien des souvenirs à ceux qui ont pleuré en entendant Luis Mariano, 'L'amour est un bouquet de violettes' de Francis Lopez.
Pour un dernier effort solitaire, la jolie pianiste a choisi ' La Valse opus 64 n°1 et 2' de Frédéric Chopin.
Le petit chien tournoie, ne parvient pas à attraper sa queue, puis le tempo s'assagit pour faire place à des instants de  sérénité et d'apaisement.
Dernière apparition de Juan Carlos, elle débute par ' Bring him home', un extrait de la comédie musicale 'Les Misérables' d' Andrew Lloyd Webber, puis vient l'immortel 'Maria' ( West Side Story)  de Leonard Bernstein et pour couronner le tout, ' Mexico' de Francis Lopez.
Tous les apprentis ténors locaux se sont cassés les cordes vocales sur les notes aiguës du refrain , ce qui n'a en rien diminué l'enthousiasme général.
Public debout et petit conciliabule avant les bis: 'La belle de Cadix ' et le naïf 'Rossignol de mes amours'.

Oui, Estelle?
C'était superbe, j'ai pleuré!
Tu es sentimentale, Estelle!






vendredi 28 décembre 2018

3 For Swing au Centre de Congrès, Saint-Quay-Portrieux, le 27 décembre 2018

3 For Swing au Centre de Congrès, Saint-Quay-Portrieux, le 27 décembre 2018

Depuis quelques années, le collectif  “Quand le Jazz est là”, responsable du festival Jazz au Château,  s’associe à la mairie de Saint-Quay-Portrieux, pour organiser un concert de jazz gratuit pendant les vacances de Noël.
En ce brumeux jeudi, le Centre de Congrès de la coquette station balnéaire accueille  3 For Swing, un trio se produisant régulièrement dans les clubs de jazz les plus huppés de la Ville Lumière.
Forcément, la salle n'était pas loin d'afficher complet.
Après une brève allocution d'un responsable de l'association organisatrice, suivie d'un mot du maire de Saint-Quay, féru de jazz, place à la musique.
Jacques Schneck,  un sosie de Pierre Brasseur, prend place derrière le Yamaha, magnifiquement raccordé ( sic), Christophe Davot, un double de Jacques 'Magellan' Spiesser, saisit sa guitare et Laurent Vanhée, qu'une voisine, ex-yéyé, compare à Frank Alamo, relève la contrebasse qui était appuyée contre le piano.
Pour se dégourdir les phalanges, le trio amorce un instrumental, histoire de faire ses gammes à la manière de Nat King Cole, Wesley Prince et  Oscar Moore, les protagonistes du Nat King Cole Trio, car le répertoire de 3 For Swing est exclusivement constitué de morceaux figurant au catalogue de celui qui a mille fois mérité l'épithète The Velvet Voice.
Jacques, le doyen, tiendra le rôle dévolu à la speakerine, la charge la plus lourde incombant à Christophe Davot, il lui faut assumer le chant, il aura le bon goût de ne pas singer Nathaniel Adams Cole dont le timbre est inimitable ( "the velvety rasp, the growl, the soaring softness, the pristine enunciation, the crispness, the supple vibrato that didn't compromise strength....." écrivait un admirateur pour dépeindre la voix de Nat) , mais  grâce  à une absorption modérée de Pouilly - Fuissé, sa voix lui aura permis de séduire un bon nombre de personnes d'un sexe, autrefois qualifié de faible.
Un passage au Ritz pour prendre le thé c'est plus raffiné que de l'avaler dans un bar mal famé du Bronx, ' When I Take My Sugar to Tea'.
Après un soliloque du piano, la guitare, lyrique, prend les airs,  le carré de sucre, lentement, se dissout dans l'infusion, la petite cuiller est déposée sur la soucoupe, tandis que la contrebasse tricote en douceur.
Du grand art!
On quitte le cinq étoiles pour vous décrire ma petite amie, 'Little girl', une gamine vive et as sweet as can be.
La fille n'est pas difficile, tout ce qu'elle désire c'est la 'Frim Fram Sauce' , la contrebasse va lui servir ce frichti avec le sourire.
'Errand boy for rhythm' est un bel exemple de polyrythmie, ce titre précède un premier exercice de crooning, 'Sweet Lorraine' que le trio a enregistré en 1943.
Tu disais, Suzie?
It's divine!
No, my dear, Nat King Cole wasn't a drag queen!
Place au medium tempo propice à la danse, ' Straighten up and fly right'.
Cool down, papa, pas question de suer!
Sylvie et Johnny avaient un problème, pour Nat, c'est simple, 'The trouble in me is you'.
Oui, Jean-Paul?
L'enfer, c'est les autres!
Direction Le Louvre pour dévisager le mystérieux sourire de 'Mona Lisa'.
Certains affirment avoir vu  Lisa Maria Gherardin faire un clin d'oeil au crooner lorsqu'il a visité le musée.
Le trio embraye sur 'Besame Mucho' et c'est Dalida qui a souri.

Pause, cd's à vendre...

Après 20 minutes, les trois forçats rappliquent et d'emblée attaquent  'It's only a paper moon', tandis qu'une lune véritable éclaire la Manche.
Macron, t'as dit, tu traverses.
Pour trouver du boulot?
Non, du soleil!
'On the sunny side of the street'.
La guitare batifole, le piano sautille, la contrebasse rebondit, Nat smiles!
Vous l'avez remarqué, nous jouons sans batteur, le tempo est assuré par Laurent, il est jeune, il a du souffle, écoutez-le cabrioler pendant 'Sometimes I'm happy'.
Oui, Saint-Quay , vous pouvez le soutenir, non, Jules, pas en frappant des mains, en claquant des doigts.
La version instrumentale de 'Honeysuckle Rose' a pris une tournure Chutes du Niagara, il faut penser à prévoir un gilet de sauvetage.
Après une longue intro guitare/voix, Jacques et Laurent rejoignent leur comparse pour terminer la ballade magique 'Nature boy'.
Le joyeux 'It's better to be by yourself' est chanté en trio avant d'amorcer   'Is You Is, Or Is You Ain't My Baby', que Monsieur Schneck, et pas Chnoque ou Schleck, attribue à un saxophoniste de rhythm'n'blues, sans le citer.
Que dit Google?
Louis Jordan!
Après l'immortel ' Unforgettable' , le morceau préféré de ton paternel, l'équipe enchaîne en fondu sur 'Route 66'.
Le voyage s'arrête à Santa Monica, le trio salue, profère les remerciements d'usage et se dirige vers le parking pour remonter dans la Chevrolet.

Le public les rappelle, ils ne sont que deux, guitare et upright bass, à entonner  'I got rhythm'.
Le pianiste, malicieux, les rejoint en cachette, la cavalerie, légère, charge, Errol Flynn en tête, et sur la lancée propose un second bis, 'My baby just cares for me'.

Dans le ciel il y avait autant d'étoiles que dans les yeux de ta compagne!






jeudi 27 décembre 2018

La messe est dite pour Nancy Wilson, Jaime Torres, Lucas Starr, Fred Wieland, Angelo Conti, Joe Osborn, Jerry Chesnut.

Nancy Wilson avait pris sa retraite en 2011, dans son buffet vitrine, trois Grammy Award, rappelaient aux invités qu'elle avait été une chanteuse d'exception, elle est partie, là-haut,  le 13 décembre, à l'âge de 81 ans.
Nancy a gravé plus de 70 albums .
"The Girl With the Honey-Coated Voice" a surtout fait parler d'elle dans les sixties, classant huit de ses disques parmi les 20 premiers du palmarès pop de Billboard.
La carrière de la jeune Nancy Wilson débute au sein  du Rusty Bryant's Carolyn Club Big Band qu'elle rejoint en 1956.
En 1959, elle atterrit à New-York sous le conseil de Cannonball Adderley, elle obtient un contrat au Blue Morocco. Un an plus tard, un premier single, 'Guess Who I Saw Today' la propulse dans les charts.
De 1967 à 1968, elle a son propre show à la NBC, tout logiquement on la retrouve au cinéma et dans des séries télévisées, sans pour autant abandonner le jazz ou la pop, car comme 'Song Stylist', elle ne désirait pas se cantonner dans un seul tiroir.
Son dernier album 'Turned to Blue' sortait en 2006, it won the Grammy Award for Best Jazz Vocal Album in 2006!
La même année elle tombe malade, elle refera de la scène sporadiquement avant d'arrêter les frais en 2011.

Jaime Torres, un des maîtres du charango, nous a quittés le 24 décembre, à 80 ans.
 De parents boliviens, mais né en Argentine , Jaime Torres fera découvrir l' instrument typiquement andin à l'Occident lorsque, en 1974, il est invité à la cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde  en Allemagne.
Déjà en 1964, son enregistrement de la Misa Criolla d'Ariel Ramirez avait provoqué un choc culturel.
Ouvert à tout, le charangiste n'hésitait pas à  mixer le folklore argentin à l'électronique avec le projet Electroplano, puis il a tâté du jazz métissé avec 'Altiplano' pour lequel il collabore, e a, avec Magic Malik.
Son décès a provoqué un profond émoi en Argentine.

Lucas Starr , ex bassiste de OH, SLEEPER, un metalcore band texan, est décédé le 7 décembre.
Avant de faire partie de la première mouture de Oh, Sleeper, Lucas jouait chez  As Cities Burn.
 En 2011,  Nate Grady le remplace à la basse chez Oh, Sleeper.
Plus récemment, Lucas était membre de Terminal, un cancer du colon l'a emporté, il avait 34 ans.

 Fred Wieland, guitare rythmique chez The Stangers, un band pop australien influencé par les Shadows, est mort, à 75 ans,  le 10 décembre
A noter que John Farrar qui avait rejoint le groupe en 1964 s'est,  par après, retrouvé dans le combo britannique qui avait cartonné avec 'Apache'.
En 1967, Fred quitte les Strangers pour rejoindre The Mixtures, un groupe ayant défrayé les chroniques musicales avec le titre 'The Pushbike song'.

 E' morto il cantante della Banda Bassotti Angelo Conti!
Angelo était le chanteur du groupe ska italien  influencé par The Clash et les Specials, il est parti le 11 décembre, à l'âge de 62 ans.
Banda Bassotti, formé en 1981, était réputé pour ses positions anti-fascistes.

Le bassiste Joe Osborn était apprécié du côté de L A ou de Nashville  pour ses talents de session-musician.
Comme membre de la formation de studio The Wrecking Crew il a joué sur des titres ultra-célèbres comme « Bridge Over Troubled Water » de Simon and Garfunkel et « California Dreamin » des Mamas and the Papas.
Parmi les autres artistes ayant fait appel à ses services nous aimerions citer America, Fifth Dimension, Tommy Roe, les Grass Roots, les Carpenters, Neil Diamond, Neil Young, Bob Dylan ou Kenny Rogers.
Le dernier album sur lequel on entend sa basse date de 2018: 'Micah and the JazzGrass Apocalypse ' par Micah Harold.

Si Jerry Chesnut n'a pas enregistré grand chose sous son nom, il peut se targuer d'avoir composé pour les plus grands: Elvis Presley ( T R O U B L E et Woman Without Love, e a ), George Jones, plus tard Elvis Costello ( A good year for the roses), Faron Young et Tom Jones (It's Four in the Morning) ,  Loretta Lynn ( They Don't Make 'em Like My Daddy) ou Tanya Tucker  (Love Of A Rolling Stone)....
Ce grand de la country music a gravé quelques rares  singles dont ' What's Happened To Mankind' en 1969.
Il est décédé le 15 décembre.

jeudi 20 décembre 2018

Shai Maestro Trio à La Passerelle Saint-Brieuc, le 18 décembre 2018

Shai Maestro Trio à La Passerelle Saint-Brieuc, le 18 décembre 2018

Pas question de traîner au bar après la prestation impeccable du Lonely Schmitt Quartet, Shai Maestro nous attend à l'étage.
L'accès à la grande salle s'étant libéré avant la fin des manoeuvres de l'équipe de la Villa Carmélie, les places les plus prisées sont toutes occupées, tu te rabats sur un siège décentré.
Sur le podium, les instruments sont condensés sur un espace central réduit, ton placement n'est pas idéal, tu pourras admirer le dos du batteur.
Il est 20:40' lorsque Shai Maestro : piano/ Jorge Roeder : contrebasse et Ofri Nehemya : batterie, se montrent.
L'ancien pianiste d'Avishai Cohen tient à nous dévoiler l'identité de ses compagnons et la nature du récital de la soirée avant d'entrer dans le vif du sujet.
Jorge Roeder ( Pérou), first prize at the 2007 International Society Of Bassists Jazz Competition, tourne avec le prodige israélien depuis plusieurs années, il peut se targuer d'avoir accompagné d'autres sommités ( Gary Burton, Alex Acuna,  Steve Lacy, Kenny Werner e a ), le tout jeune Ofri Nehemya, pas encore 25 ans, affiche lui également une carte de visite peu banale: Avishai Cohen (le contrebassiste),  Aaron Goldberg, Avishai Cohen ( la trompette), Reuben Rogers ou Amit Friedman.
Ce frêle gamin, surdoué,  aura été la révélation de la soirée.
Le programme est annoncé en français, après un Joyeux Noël de circonstance: il n'y a pas de setlist, nous improvisons, il est vraisemblable que nous interpréterons des extraits revisités du dernier album ( son cinquième), ' The Dream Thief' ,  le voleur de rêve sonne encore mieux dans le vocable de Voltaire, dit-il!
Silence monacal, les mains positionnées au dessus des touches, Shai semble se recueillir avant d'entamer un nocturne classique, Jorge et Ofri s'immiscent dans l'univers Keith Jarrett du jeune trentenaire,  c'est parti pour un voyage aventureux au pays de la note bleue, les amateurs de mainstream doivent se cramponner au garde-fou, les férus de jazz libéré, dans la lignée d'un Brad Mehldau ou de Fred Hersch, se frottent les mains.
'  Looking Back (Quiet Reflection)'  alterne les épisodes tumultueux et les accalmies apaisantes , la plage permet à chacun d'exprimer ses émotions les plus intimes en ne perdant jamais le fil, un travail de funambules, travaillant sans filet, mais sûrs d'eux.
D'un petit signe le pianiste indique à la contrebasse d'amorcer 'The Dream Thief', Jorge vagabonde élégamment, Ofri décide de l'accompagner en tapotant ses toms et caisses claires les mains nues, nonchalamment, Shai applique ses doigts sur les touches, le morceau prend forme.
Il y a du Duke Ellington ou du Horace Silver dans ces improvisations teintées de sonorités ethniques.
Les touches impressionnistes rapprochent l'univers du jeune Israélien de celui de Debussy .
' The Dream Thief',  joué live,  avoisine les vingt minutes, les différentes évolutions permettent à l'auditeur de créer ses propres rêveries, tout en ayant le soin d'admirer le jeu raffiné de chacun des protagonistes.
Du grand art!
Le trio embraye sur une suite, ' What else needs to happen' ( un extrait de son dernier né) auquel il a collé ' Zafarah' de Joshua Redman,  le saxophoniste dont il est fan.
La très longue plage débute sous forme de lament austère, c'est la contrebasse qui sonnera l'heure de la détente pour aiguiller l'équipage vers des terrains plus frivoles.
Le jazz pratiqué par le trio peut paraître complexe mais il n'est jamais question de masturbation intellectuelle, les improvisations  restent accessibles aux  non -initiés en s'adressant autant à leur âme qu'à leur intellect.
 'From One Soul to Another' démarre en mode moderato cantabile, un coup d'archet sur la contrebasse entame un épisode narratif qui évoque 'Inch Allah' d'Adamo ou 'Funeral for a friend' d'Elton John, le ton est solennel, dramatique.
L'impression d'étouffement prendra fin avec  l'intervention de la batterie , Shai accompagne son jeu d'un murmure discret, d'un signe de la main il sollicite la salle qui , à l'unisson, fredonne la ligne mélodique.
La communion est totale , après les dernières notes, le trio se lève, salue l'assistance et disparaît tandis qu'une bonne partie du public continue à chantonner la mélopée.

En rappel, le groupe propose ' New river, new water', un rondo impétueux, permettant à Ofri de sidérer Saint-Brieuc par un solo décoiffant.
Shai l'a regardé faire, dissimulé derrière une tenture, avant de reprendre place derrière son piano pour achever ce titre, plein d'écume, déferlant à l'image de la fameuse cascade de Banias.

Shai reprend la route en février, sa tournée passe par la Suisse, l'Allemagne, les Pays-Bas, la France et la Belgique.

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mercredi 19 décembre 2018

Lonely Schmitt Quartet- Bar de La Passerelle - Saint-Brieuc, le 18 décembre 2018

Lonely Schmitt QuartetBar de La Passerelle - Saint-Brieuc, le 18 décembre 2018.


Excellente initiative que celle suggérée par La Passerelle à Saint-Brieuc, chaque mois, avant le concert de jazz se tenant  dans le Théâtre Louis Guilloux, la scène nationale de la cité, abritant la Préfecture des Côtes-d'Armor, organise un apéro-jazz intervenant au bar du bâtiment, en ce 18 décembre, maussade et pluvieux, le Lonely Schmitt Quartet servira de hors-d'oeuvre au Shai Maestro Trio.
Ce soir, les musiciens sont réellement installés dans l'espace bar et non pas dans le forum, ce qui donne un cachet club à ce début de soirée.
Une nouvelle fois, les acteurs émanent du département jazz de la  Villa Carmélie, le Conservatoire de Saint-Brieuc.
Ronan Airault - orgue Hammond/ Bertrand Landhauser - trombone/Morgan Bonnot - guitare et Clément Alips - batterie,  forment ce combo occasionnel ayant adopté pour identité Lonely Schmitt en pensant à Dr. Lonnie Smith, un virtuose de l'orgue B3 Hammond.
A 19:25, Marie Lostys, l'affable directrice de la communication du complexe, invite les intervenants à prendre place, le timing étant serré.
Ronan Airault ( est-ce le même qui prête sa voix de baryton à bon nombre de pièces lyriques?) s'installe derrière l'instrument de prédilection de Rhoda Scott, Bertrand Landhauser, aperçu ici, en mars, au sein de Mad Moods, ramasse l'encombrant buccin, le dangereux Morgan ( SomeSwing Else) , un arrière petit-fils de Jules, a saisi sa guitare, Clément est à la traîne, il tenait à écluser une Leffe,  le batteur de, e.a., Sunny Legacy, TamaSira ou de l'Ooz Band va se planquer derrière son kit.

Le convoi se met en route, direction Carthage ou El Haouaria pour 'A Night in Tunisia', le standard de Dizzie Gillespie, revu et corrigé par les Bretons
Le trombone est le premier à se mettre en évidence, une guitare fluide le relaye, puis vient une envolée Jimmy McGriff à l'Hammond, l'aube pointe, le morceau expire au rythme rassurant du va-et-vient des vagues.
Après une présentation, non dépourvue d'humour, par un des orateurs, le quartet attaque 'Clockwise' de George Benson.
Groove is king, babe!
'Full House' est entamé par un solo de batterie pas débile,  les copains rappliquent, le trombone place un laïus concis, puis, comme il s'agit tout de même de Wes Montgomery, la guitare tisse des mailles de dentelle fine, l'Hammond lui aussi aura droit au chapitre.
Le quatuor a  résolument décidé d'honorer l' enseigne publicitaire annonçant l'événement: "un combo d'un soir, réuni autour du mythique orgue Hammond, pour faire résonner le son des années soixante.".
Tandis que Morgan et Clément s'éclipsent, l'organiste fait sonner sa console à la manière de Luca Massaglia abordant l'ouverture  "Vorspiel in d", WAB 130 d' Anton Bruckner sur un Cavaillé-Coll . Après l'attaque virulente, le trombone aborde la mélodie caractéristique de 'Round Midnight', le chef-d'oeuvre de Thelonious Monk, qui pour toi évoquera toujours le film de Bertrand Tavernier retraçant le parcours de Lester Young.
L'équipe au complet en lice pour exposer les 'Impressions' de John Coltrane, des  sensations rendues en arabesques passionnées.
La ballade 'Frame for the blues' ( Lonnie Smith) ponctue une manche de 45' nous ayant semblé fort succincte, un signe que le concert était de qualité.


lundi 17 décembre 2018

Delgres - La Grande Ourse - Saint-Agathon, le 16 décembre 2018

Delgres - La Grande Ourse - Saint-Agathon, le 16 décembre 2018

Guadeloupe:  le 10 mai 1802, Louis Delgrès adresse « à l’univers entier le dernier cri de l’innocence et du désespoir ».
2015,  Pascal Danaë, ex-Rivière Noire, descendant de Louise Danaë, ancienne esclave à la Guadeloupe, affranchie en  1841, fonde le groupe Delgres avec aux drums Baptiste Brondy ( ex- Rivière Noire)  et  Rafgee au sousaphone.
Il faudra attendre trois ans avant la sortie d'un premier album, 'Mo Jodi', mais c'est essentiellement sur scène que le trio frappe fort.
Plus de cent concerts en 2018, l'agenda 2019 est déjà sérieusement touffu.
Léger contretemps pour le concert en terre armoricaine, l'arrivée tardive du combo décale le show d'une dizaine de minutes, cela n'affectera en rien l'enthousiasme du public et l'énergie débordante des musiciens.

Une bande son annonce l'arrivée de la triplette, la guitare attaque un blues aux senteurs Chicago, le son est aussi monumental que la sculpture colossale gravée dans le granit du Mont Rushmore , ' Can't let you go'  est le style de truc puissant et envoûtant  qui te cloue au sol.
Si la guitare sonne blues âpre et que le travail métronomique du batteur assure une assise en béton, c'est évidemment l'usage du  sousaphone qui frappe les imaginations.
Le timbre rugueux de Pascal Danaë, coiffé d'un béret racheté au Che, est plus proche de celui d'Omar, le chef des Howlers, que de celui de Jimmy Somerville, son chant  vient te chatouiller les tripes, sans froisser tes pavillons.
'Respecte nou' qui ouvre l'album remue généreusement, les filles à tes côtés se déhanchent en rythme, tu te contentes de battre le sol du talon sur le mix de funk et de Bo Diddley boogie.
Place au blues guerrier 'Mo Jodi', en pensant à tous les combattants de la liberté.
Ce  titre s'avère bestial et crasseux,  on les aime ainsi!
Le programming annonce 'Ramenez Mwen' , une plage chaloupée pour laquelle Pascal taquine sa gratte au bottleneck , après un solo de batterie échevelé,  le titre monte en puissance pour exploser en final décapant.
Fait chaud sous les étoiles, ce soir!
'Mr President ' est précédé d'un discours sur bande, 'The Promise' reprend une partie du speech prononcé par Lyndon B Johnson expliquant sa décision de ne pas se représenter à la présidence des USA.
En créole, Pascal s'adresse au chef de l'état, un texte revendicatif proche des récents événements ayant bousculé la 5è République.
Il semble que les cours de créole n'aient pas encore été imposés en Bretagne, dommage, voici 'Sere mwen pli fo'  , que tu peux traduire par ' Serre moi plus fort', cette chanson de rupture intimiste est fendue par des pleurs d'un bébé, Pascal a souri à la coïncidence, Saint-Agathon a fait de même.
' Pardonne mwen' aborde le même sujet que 'Céline' de Hugues Aufray, la grande soeur qui s'est sacrifiée pour tenir la maison debout.
Pour terminer la ballade, Rafgee troque son tuba contre une trompette jazzy, à tes côtés tu as surpris quelques larmes mouiller le visage d'une brave dame.
Un morceau somptueux!
Retour au blues des Caraïbes avec  'Ti Manmzel', orné d'un sifflement euphorique avant de mettre le cap vers le Mississippi pour 'Lanmela', sous forme de boogie sulfureux que ton esprit, curieusement, associe au ' See line woman' de Nina Simone.
Après un solo de sousaphone, pas pourri, le trio enchaîne sans pause sur une version hybride de 'Whole lotta love'  qui déclenche l'euphorie dans la salle.
Les instruments sont déposés sur le plancher, le trio se faufile vers les coulisses.


Les clameurs locales les ramènent, Baptiste délaisse ses baguettes, ramasse un ukulele, il entame 'Vivre sur la route' en mode zouk.
Sans doute, le morceau le plus cajoleur du set.
La suivante, 'A la fin',  sera plus véhémente et le boogie impétueux  'Encore' aurait dû mettre un terme à ce concert incandescent, mais le public refuse de quitter le théâtre et réclame un second retour des bluesmen.
Ils sont deux à reprendre le collier, Baptiste et Pascal  proposent la romance 'Toujours avec moi' avant d'accueillir Rafgee pour une seconde version, rageuse, de ' Mo Jodi'.

Tiens, bois un coup à ma bière, tu en as besoin, te glisse une fille sympathique!

 

 


samedi 15 décembre 2018

Les chœurs de la Villa Carmélie - Conservatoire de Saint-Brieuc célèbrent Benjamin Britten à la Chapelle de la Maison Saint-Yves à Saint-Brieuc, le 14 décembre 2018

Les chœurs de la Villa Carmélie - Conservatoire de Saint-Brieuc célèbrent  Benjamin Britten à la Chapelle de la Maison Saint-Yves à Saint-Brieuc, le 14 décembre 2018

En Bretagne, les traditions ne se perdent pas, l'impact de la révolution numérique y est moindre, ainsi en cette période de l'année où les Celtes célébraient Yule, bien avant que le christianisme ne s'en inspire pour fêter le solstice d'hiver, tous les villages soignent leurs illuminations de fin d'année, les marchés de Noël prolifèrent, tout comme les diverses animations pour petits et grands, on ne compte plus les concerts de Noël dans les édifices religieux ou salles de fête.
En ce vendredi, où les températures les plus élevées atteignent à peine 2° , la Villa Carmélie propose un récital de chant choral dans la somptueuse Chapelle de la Maison Saint-Yves, nichée dans le quartier Cesson à Saint-Brieuc.
Les classes de chant choral, sous la direction de Stéphanie Egret ( par ailleurs chef de choeur au Conservatoire Gautier-d'Epinal), proposent un répertoire centré sur les oeuvres vocales de Benjamin Britten.
Après l'installation du nombreux public dans les stalles du lieu de culte (dépourvu d'installation thermique, les fidèles ont conservé cache-nez, mitaines et passe-montagne, à défaut de sortir la fiole d'eau-de-vie) , le maître de choeur introduit le spectacle: désolé, il n'y a pas de programme prévu pour les spectateurs, nous comptons vous interpréter des compositions pour solistes ou choeur du maître absolu de l'art vocal,  Benjamin Britten,  des élèves de la section art dramatique liront quelques poèmes de William Shakespeare, d'autres interludes seront présentés par des instrumentistes du conservatoire.
Une chorale de dix-huit enfants,  soutenue par un pianiste et par un choeur adulte, ayant pris place dans les travées, entame  un premier extrait de ' A Ceremony of Carols'  ( ? Hodie Christus natus est?) pour lequel  le  compositeur britannique s'est inspiré d'un chant grégorien, les voix angéliques de la chorale juvénile se mariant à la perfection avec le timbre assuré des matures.
Le groupe enchaîne sur 'La Noël passée' , un chant traditionnel que Britten a été déterrer en France profonde.
Après une berceuse fragile, le public assiste à un premier intermezzo instrumental au piano, suivi par un titre acrobatique au final steeple-chase.
Le 'Cuckoo' ( sur un texte de Jane Taylor, à qui l'on doit 'Twinkle, Twinkle, Little Star)',  extrait des 'Friday Afternoons', émerveille par la maîtrise dont font preuve les gosses.
Le casse-gueule ' I Mun Be Married on Sunday', à l' audace vocale étonnante,  est suivi par deux derniers passages des 'Friday Afternoons' , ' A New Year Carol' et ' Old Abram Brown' aux harmonies téméraires.
Pause pour les chanteurs, place à la lecture en version française  du Sonnet huit de Shakespeare, suivi par un second intermède instrumental.
Les enfants ont cédé la place à l'ensemble adulte pour une pièce, chantée en Middle English, issue de ' A Ceremony of Carols' .
Une récitante s'attaque au Sonnet 5 du poète de Stratford-upon-Avon avant de revoir adultes et enfants entonner "Recession" ("Hodie Christus natus est") suivi par d'autres cantiques dont le délicat ' There is no rose' .
'That yongë child' évoque le chant du rossignol.
Le sonnet 12 de William précède le vif 'This little babe', tandis que le Sonnet 30 du père d'Hamlet est lu par les trois récitants et quelques chanteurs, une dernière pièce liturgique termine ce récital subtil, que le public, debout, applaudit à tout rompre.

'This little babe' est repris en rappel.

Avant de quitter la Maison Saint-Yves, une visite à l'attrayante exposition 'Les crèches du monde' s'impose.
Elle est visible jusqu'au 13 janvier.

PS- la liste des titres est à prendre avec des pincettes, le profane décline toute responsabilité!

dimanche 9 décembre 2018

Regard à la médiathèque d'Yffiniac, le 8 décembre 2018

Regard à la médiathèque d'Yffiniac, le 8 décembre 2018

Le 8 décembre:  quatrième journée de mobilisation nationale des « gilets jaunes ».
Tu t'y rends malgré tout, s'est-telle informée?
Faut bouger, très chère!

Peu d'embarras de circulation sur la route d'Yffiniac, les actions des manifestants semblent s'être concentrées sur Paris, devenue ville fantôme ou au niveau des péages et échangeurs autoroutiers.
Arrivé sans encombres à l'accueillante médiathèque d'Yffiniac, on signale aux visiteurs que le concert du groupe Regard se déroulera dans la salle l'Escapade, d'où proviennent  les vibrations du soundcheck.
A 15h, le public est invité à prendre place, le groupe de Lamballe est prêt.
Regard existe depuis plus de 25 ans, il s'est donné pour mission de défendre la chanson française de qualité.
Tu dis: Maître Gims ...
Oui et Kendji Girac!
Soyons sérieux,  Marie-Laure Plesse ( chant), Pierre Labbé, non, il ne s'agit pas de Henri Grouès ( chant et accessoirement guitare) et les musiciens: Max ( percussions), Bertrand ( guitare), Jean-Luc ( guitare) et Luc ( basse) puisent leur répertoire du côté de Maxime Le Forestier, Francis Cabrel ou Hubert-Félix Thiéfaine.
Ils font tous partie du collectif Les Enflammés Lamballais se produisant régulièrement au profit des Restos du Coeur.

En communion avec le lieu, la troupe décide d'ouvrir le set par 'Les poètes' de Serge Lama.
Les vocaux sont soit alternés, soit rendus en harmonie, la voix limpide de la dame se mariant à la perfection au timbre affirmé de l'ecclésiastique, l'accompagnement musical est fluide.
 Ce n'était pas un mauvais plan, ce déplacement vers la cité qui a hébergé Zéphirin Jégard, un  espérantophone convaincu. 
Le sextet enchaîne sur 'Le pays d'à côté' de Cabrel, Marie-Laure se charge des vocalises africaines, le texte  engagé, évoquant la solidarité, l'écologie, l'indifférence, est chanté par la voix mâle qui peut compter sur un feuillet lorsque le trou de mémoire se dessine.
La délicatesse de  'Vole le Chagrin des Oiseaux'  d'Emily Loiseau est rendue par le ramage sensible de Marie-Laure, après une introduction ciselée de Bertrand.
La ballade intimiste 'Restons amants', signée Julien Clerc/Maxime Le Forestier, précède ' La nuit je mens', d'Alain Bashung, qui nous a quittés en 2009.
Bashung et les allitérations infaillibles, grand!
Attention scoop, on a entendu du vent sur Mars, quel est le lien avec ' Tous pareils' de Cabrel?
Les couleurs évoluent en s'éloignant de la terre...  blancs, noirs, rouges, jaunes, créoles... tous pareils!
Autre style, moins philosophique, 'Henri', un swing signé Marie Kiss La Joue.
Pierre: écoute, Marie-Laure, je ne suis pas ton compagnon, il est derrière moi, Max, nomme-moi ton compagnon de chant.
Sourires avant d'attaquer le grave 'Petit matin, 4.10, heure d'été'  que Thiéfaine a composé à un moment où son cerveau battait de l'aile.
Le morceau, un chef-d'oeuvre,  était prévu pour un album qui n'a jamais vu le jour, il s'est retrouvé sur 'Suppléments de mensonge' de 2011.
 La mélancolie,... c'est un désespoir qu'a pas les moyens, disait Léo Ferré, ' La mélancolie'  c'est même gratuit pour les perdants, ajoute Miossec.
Qui se souvient qu'Enzo Enzo a été la bassiste de Lili Drop, 'La même lune que moi' date de 1994, la chanson s'entend sur l'album 'Deux'.
Plus étonnant, la reprise de ' Sans toi' un morceau de Pomme, au texte admirablement mûr pour une jeune fille qui n'avait pas 20 ans à l'époque.
En mai 2018, la chanson française perdait Maurane, Regard s'en souvient et propose 'J'ai eu trente ans' que la native d'Ixelles chantait avec Maxime Le Forestier.
Thiéfaine bis, ' Karaganda (Camp 99)', un titre, rock, inondé de flashes évoquant le fameux goulag de la cité kazakh. Aragon, Staline, Elsa Triolet, Hubert-Félix n'épargne rien, ni personne, tu crois l'entendre le cri des enfants morts à Karaganda tandis qu'une odeur de chair fétide se dégage des fosses.
Un signe de l'organisation indique que l'heure de se quitter est venue, pour ne pas rester sur une note lugubre, le groupe propose ' Couleur Café' ( Gainsbourg) pour terminer le concert en singalong festif.

Prochains rendez-vous : 6 concerts des Enflammés Lamballais au profit des Restos du Coeur, au Quai des Rêves ( Lamballe), en janvier.






 

vendredi 7 décembre 2018

Suite du feuilleton décès: Thierry Heselle, Roger Neumann, Henri Kuula, Pete Shelley, Calvin Newborn, Jody Williams

Le rock belge déplore le décès du batteur de TMT, Thierry Heselle, il nous a quittés la semaine dernière.
TMT: c'est Thierry "ROY" Warnotte : basse, vocals/ Marc " HELLCAT " Minet :guitare, vocals et Thierry "TCHE" : batterie.
Ce combo garage/blues/rock, d'un dynamisme à toute épreuve, écumait avec bonheur toutes les salles du Sud du pays , tu as eu la chance de les croiser à Lessines à la même affiche que Canned Heat et Fred and the Healers, nos amis du Nord en étaient restés tout baba, godv., die Walen kunnen rocken... avais-tu enregistré à l'époque!

Le saxophoniste, flûtiste de jazz  Roger Neumann est décédé le 28 novembre à l'âge de 77 ans.
L'homme était surtout connu pour ses arrangements pour des sommités telles que les Beach Boys, Count Basie ou Buddy Rich.
Durant sa longue carrière il a collaboré avec Bob Crosby, Les Brown, Benny Carter ou  Anita O'Day.
He was honored as the jazz Composer/Arranger of the Year at the 20th Annual Jazz Tribute and Awards in 2002.

 Henri Kuula, le chanteur du groupe de death metal finlandais  Gorephilia a mis fin à ses jours le 3 décembre.
Deux jours plus tard le groupe publiait ce mot:
With heavy hearts we deliver the worst of news to our friends and fans. Henri, our vocalist and longtime friend, has passed away. He committed suicide on Monday evening, the 3rd of December, following years of struggle with mental health issues.

Grande émotion dans l'univers punk/post-punk en apprenant le décès de Pete Shelley, co-fondateur des Buzzcocks.
Une crise cardiaque l'a emporté à l'âge de  63 ans. ( en Estonie)
Les Buzzcocks font partie des groupes marquants de la scène punk anglaise, au même titre que les Sex Pistols, The Clash, Stiff Little Fingers, Sham 69 ou The Damned.
Quand Howard Devoto quitte le groupe de Bolton pour former Magazine, c'est Pete qui  se charge des lead vocals et mène le combo jusqu'au split de 1981.
Les Buzzcocks reviennent en 1989, leurs  tournées passent régulièrement par la Belgique, en 2017 tu les croises à Lessines lors de la mémorable soirée PUNK is not DEAD avec  The Bollock Brothers  et The Stranglers au même menu.
Le groupe a enregistré 9 albums et signé quelques hymnes immortels: 'Orgasm Addict', ' What do I get',  'I don't mind' ou 'Ever Fallen in Love (With Someone You Shouldn't've)'.
La carrière solo de Pete Shelley, entamée en 1974, nous laisse six plaques. 
 Tim Burgess ( The Charlatans): "Farewell Pete Shelley. The first album I ever owned was Love Bites By Buzzcocks. This is my favourite song by them."

 Calvin Newborn, le frère de Phineas Newborn Jr.,   s'est éteint ce 1er décembre.
Le guitariste avait 85 ans.
Le papa des deux frérots était lui aussi musicien, il jouait avec ses fistons dans un groupe de r'n'b à West Memphis, le groupe a accompagné BB King sur un de ses premiers enregistrements.
Si Phineas Jr fait une belle carrière, Calvin fut plus discret et pourtant il a eu l'honneur d'accompagner Elvis Presley.
Dans les années 50, Calvin tâte du jazz, il accompagne son frangin et tourne avec Earl Hines, Charles Mingus ou Lionel Hampton. 
Eclectique, on le voit aux côtés de Ray Charles, des Four Tops, Lloyd Price ou Rufus et Carla Thomas.
On ne lui connaît que quatre enregistrements en tant que leader.

 In the mid-1950s, Jody Williams was one of the most sought-after session guitarists in Chicago.
Le bluesman, ayant côtoyé Willie Dixon, Muddy Waters, Howlin’Wolf, BB King, Memphis Slim ou Elvis Presley,  est mort d' un cancer le 1er décembre.
Il ne laisse que deux long-playings et  cinq ou six 45 tours!
 

lundi 3 décembre 2018

The Bestbeat à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 2 décembre 2018

The Bestbeat à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 2 décembre 2018

On en dénombre combien des groupes clones des Beatles?
2000 peut-être... des lookalikes, des soundalikes.. les Fab Four  tiennent le record des réincarnations. Les Beatles tributes  se rencontrent aux quatre coins de la planète: au UK, normal, avec e a, The Rutles,  Les Bootleg Beatles, Like... The Beatles, The counterfeit Beatles, The Pretend Beatles.../ aux States: The Fab Four, The Beatlemaniax, RAIN, Beatlemania Again..../ en France: Les Rabeats, The Beatlovs, Les Choking Smokers .../ en Belgique: Abbey Road e a  / au Japon: Meet the Mockers / en Australie: The Beatlez...
Peu d'originalité dans le choix du patronyme, arguent certains, on ne leur donne pas tort.

The Bestbeat, se produisant à Saint-Agathon, se sont formés en 2005 à Belgrade.
Newsweek les a classés dans le top 30 des Beatles Tribute bands, il faut déjà reconnaître que le choix de leur identité fait preuve de bon goût, Pete Best ayant précédé Ringo derrière les caisses chez les petits gars de Liverpool. De 1960 à 1962 , le fifth Beatle assurait le rôle de batteur.
Un musical basé sur les avatars de Pete Best, nommé Bestbat, a été monté et joué à Liverpool au printemps..

 Vladimir Banovčanin kao John Lennon, Damjan Dašić kao Paul McCartney, Marko Ćalić kao George Harrison i Vitomir Milićević kao Ringo Starr sont des gens minutieux, ils utilisent les mêmes instruments et amplis que les anciens Quarrymen, les costards qu'ils ont achetés aux puces à Portobello Road sont d"époque, ils se sont également procurés des perruques mop-top qui n'ont aucun rapport avec le virus de la fasciation de la pomme de terre.

17:20' , tu te colles frontstage, tes voisins ont tous l'âge de se plaindre de la réforme des retraites, imaginée par un président qui n'en mène pas large depuis que le jaune est la couleur dominante dans les carrefours.
Un coup d'oeil à la setlist: 34 titres!
Vu le timing, t'as pigé que tu n'entendras pas 'I want you' plus de 7', 'It's all too much',  'Revolution 9',  'Helter Skelter' ou 'A day in the life'...

17:30', les Serbes sont ponctuels et démarrent le set par 'Please please me', le second single enregistré par John, Paul, George et Ringo..
Un rendu fidèle, Louis, à tes côtés, est ravi.
Il vient de rajeunir de 55 ans et repense à Madeleine avec laquelle il allait marauder dans le verger du père Français.
Elle sentait bon, Madeleine.
' From Me To You', n'a pas pris une ride, puis McCartney dédie 'All my loving' to all the pretty ladies in the room, la plus jeune vient de dépasser la soixantaine. 
Pas de scènes d'hystéries ou de vierges en transe,  comme en 1962, mais un brin de mélancolie dans le regard des dames mûres.
Saint-Agathon are you ready to rock and to roll?
Yeah!
Se succèdent: 'I saw her standing there', 'Roll over Beethoven', que Ludwig n'a guère entendu, et 'Rock'n'roll music'.
Ringo au chant pour ' I wanna be your man' suivi par 'I feel fine'.
A première vue, toute l'assemblée se sent merveilleusement bien!
Une acoustique se dévoile lors de 'A Hard Day's Night' puis il s'agit de battre les mains en cadence pendant 'Eight days a week'.
Il paraît que 'Can't buy me love' a été composé à Paris, il a été joué à Saint-Agathon 54 ans plus tard!
Les hits continuent à défiler, 'Help', le mélancolique 'There are places I remember' ( alors que la playlist prévoyait 'You're gonna lose that girl'), ' In my life' est négligé, ils passent au numéro 15, à celui qui n'a pas d'opinions, le 'Nowhere man'.
Cher public, we need a girl on stage to play the cowbell.
Elles ne se poussent pas au portillon, une intrépide se hisse sur la scène pour battre la cloche comme une pro pendant ' You can't do that'.
Elle regagne la fosse, les Bestbeat enfilent sur ' Please Mr postman', un emprunt ( The Marvelettes), ' All you need is love' avec l'apparition du piano électrique, 'Yellow submarinne', chanté par Ringo.
Maurice Chevalier s'est souvenu, les canards ont batifolé, le Capitaine Nemo a ressorti le Nautilus et John a soupiré, pfff!
¨Moins nunuche: 'You can work it out', ' Drive my car' et certainement 'Back in the USSR', précédé d'une polémique cyrillique, non l'album ne s'appelle pas 'The White Album', il se nomme 'The Beatles'.
Revenus de chez les Sovjets, ils enchaînent sur 'Paperback writer' , 'I'm down' et 'Get back', ta mère enrageait quand sur le Tepaz tu déposais le 45 tours et poussait le volume à fond.
Une fantaisie en présentant le premier tube des Fab Four, le guitariste amorce 'Satisfaction' avant de virer 'I want to hold your hand'.
Les Serbes restent figés dans la période des débuts et balancent 'She loves you', suivi par 'Twist and shout' que les deejays ( le terme n'existait pas) envoyaient après 'La Bamba' de Richie Valens.  
Les guitares sont déposées sur leur support, les gars se tirent après un petit salut.

Le passage en coulisses sera bref, Saint -Agathon héritera de trois bis, 'Imagine' de Lennon, après un faux départ, ' Here comes the sun' et un singalong' Hey Jude' avant de se quitter.
Tout Saint-Agathon a fredonné na na na na... tu as continué dans ta petite automobile, sur le chemin du retour.
Elle a questionné, c'était bien?
Distrayant, mais sans aucune prise de risques!









dimanche 2 décembre 2018

Tony Franklin Band at Het Debuut - Westerlo, le 29 novembre 2018

Mitch ZoSo Duterck

Tony Franklin - "Het Debuut", Westerlo (BEL) - 2018.11.29
Gianni Riga - Hydra Productions + Partners
Setlist :
01.Jailbreak (Thin Lizzy)
02.Closer (The Firm)
03.Bad Boys (Whitesnake)
04.Have A Cigar (Pink Floyd)
05.Running Up That Hill (Kate Bush)
06.Satisfaction Guaranteed (The Firm)
07.Radioactive (The Firm)
08.Billy (Blue Murder)
09.Live In Peace (The Firm)
10.Stone Cold Crazy (Queen)
11.Crying In The Rain (Whitesnake)
12.Riot (Blue Murder)
13.Valley Of The Kings (Blue Murder)
14.Jelly Roll (Blue Murder)
16.Blue Murder (Blue Murder)
Line up :
Tony FRANKLIN : bass, keyboards , backing vocals
Nazzareno ZACCONI : guitar
Damiano BORGI : lead vocals
Pino LIBERTI : drums
En ce jeudi 29 novembre "Het Debuut" à Westerlo ouvre ses portes à une superstar du Rock en la personne d'un bassiste que l'on surnomme "The Fretless Monster", j'ai cité : Monsieur Tony Franklin en personne. Né le 2 avril 1962 à Derby, Angleterre au sein d'une famille de musiciens, Anthony James Franklin se retrouve très vite confronté à l'apprentissage d'un instrument. Il a cinq ans lorsqu'il joue pour la première fois avec ses parents. Touche à tout, le garçon s'essaie au piano, à la batterie, et au chant mais il n'arrive pas à trouver son instrument de prédilection. Il est parfois tellement turbulent en répétition familiale qu'un beau jour sa maman, excédée sort du local pour revenir quelques instants plus tard avec une basse qu'elle tend à son fils en lui disant " Tiens essaie ça !" et c'est le déclic, Tony tombe sous le charme au point qu'il va très vite développer un style personnel que l'on identifie immédiatement. En 2006, La prestigieuse firme Fender va même sortir un modèle Fretless Precision Bass qui porte son nom. Parmi ses influences majeures Tony cite Queen et son bassiste John Deacon dont il adore le style.
Début des années '80, il rencontre Paul Rodgers (Free, Bad Company) qui le présente à Jimmy Page (Led Zeppelin) au moment où ce dernier monte un super groupe dans lequel joue également le batteur Chris Slade (Manfred Mann). Sur ce premier album, Jimmy et Paul ont envie de faire une reprise de "You've Lost That Loving Feeling" le classique des Righteous Brothers. Tony est présent et se voit convié à prendre la basse sur ce titre. Devant le résultat et face à la qualité de jeu du jeune homme, Jimmy Page lui demande : "Tu veux faire partie de The Firm?" Une invitation que personne ne refuserait. L'aventure durera le temps de deux albums.
A l'aube des années '90, c'est David Gilmour qui sollicite Tony pour rejoindre Pink Floyd mais cette fois, il doit décliner la proposition car trois jours auparavant il a signé un contrat qui le lie au guitar-hero et chanteur John Sykes (Tygers of Pan Tang, Thin Lizzy, Whitesnake) ainsi qu'au batteur de légende Carmine Appice (Cactus, Beck Boggert Appice). A eux trois ils forment Blue Murder dont l'album éponyme sorti en 1989 reste un des albums charnière du Hard Rock/Heavy Metal.
Après une trentaine de minutes d'interview, j'ai enrichi considérablement ma banque de données musicales interne concernant le sympathique et talentueux bassiste qui compte parmi mes préférés.
Tony Franklin a joué, entre autres et pour rappel, avec The Firm, Thin Lizzy, Blue Murder, Whitesnake, Kate Bush, Kenny Wayne Shepherd, David Gilmour, Quiet Riot, mais aussi, Roy Harper, Lana Lane, Tony McAlpine, Donna Lewis, ou encore Eros Ramazzoti et Vasco Rossi pour ne citer qu'eux. Tony me raconte une anecdote qui date de l'époque où il jouait avec la méga star italienne Vasco Rossi. Les Rolling Stones en tournée passaient par l'Italie et pour être certains d'attirer des foules encore plus considérables, ils ont demandé à Mister Rossi de bien vouloir assurer la première partie de leurs concerts. Réponse de Vasco : "Non merci ! Je n'ai pas besoin des Rolling Stones pour remplir des stades! ". Voilà comment on se prive d'une belle carte de visite.
C'est donc avec un florilège puisé dans son héritage musical que Tony a composé la setlist de ce soir. Les trois musiciens qui l'accompagnent sont italiens et au vu du répertoire joué, vous aurez compris que ce sont des virtuoses dans leur catégorie. Malgré le manque de public, Tony et son band vont nous délivrer un concert fantastique et plein de bonne humeur, comme de vrais professionnels qu'ils sont. Tous les morceaux sont des hits en soi et ça fait un bien fou de les réentendre pour certains d'entre eux qu'on avait parfois un peu oubliés. Premier gros coup de coeur avec le titanesque "Live In Peace". Cette chanson de The Firm est non seulement un message de paix mais aussi un véritable chef d'oeuvre musical de l'époque. Le second point d'orgue de la soirée est pour moi le fabuleux "Valley Of The Kings" de Blue Murder qui avec son côté Zeppelinien reste un des morceaux phares de la grande histoire du Rock avec un grand "R".
Retour sans problèmes sur les highways avec Guy, mon ami et driver deluxe.
Je voudrais remercier tout spécialement Gianni et toute son équipe pour leur accueil et leur travail à l'occasion de cette formidable soirée
http://www.hydra-productions.be/home.html
Mitch "ZoSo" Duterck

vendredi 30 novembre 2018

Cali chante Léo Ferré au Quai des Rêves à Lamballe, le 29 novembre 2018

Cali chante Léo Ferré au Quai des Rêves à Lamballe, le 29 novembre 2018

Cali, il y a une dizaine de jours:
La tournée "Cali chante Léo Ferré" plonge vers ses dernières dates...
avec vous j'espère...
Je vous embrasse.
Cali

On vient, Bruno, tiens- nous une place!
Si la magnifique salle ' Le Quai des Rêves' n'affichait pas COMPLET pour la venue du chanteur des Pyrénées - Orientales, on n' en était pas loin !
Etonnamment peu de jeunes  au rendez-vous, mais pas mal de spectateurs ayant eu le bonheur de croiser, un jour, il y a longtemps, Léo Ferré sur une scène.
Fameux défi que de s'attaquer au répertoire de celui qui aurait eu 100 ans le mercredi 24 août 2016, Cali ose tout!
L'album, une réussite, compte 16 chansons, le tour de chant, un triomphe, bien plus, pendant deux heures la salle a vibré, versé quelques larmes, chanté, hurlé, dansé, ri et applaudi à tout rompre lors du spectacle proposé par les trois protagonistes, ayant investi une scène sobrement décorée.

20:30', après un bref sermon d'introduction proposé par une administratrice du complexe culturel... photos et vidéos à proscrire.....le théâtre est plongé dans l'obscurité, la voix du fils du directeur du personnel du casino de Monte-Carlo jaillit sur bande... elle récite le fameux  'Préface' , un texte démantelant la poésie contemporaine, on était en 1956!
De l'ombre surgissent les musiciens, Augustin Charnet ( ex Kid Wise, vu au BSF en 2015)  aux claviers, piano, synthé et Miky Biky ( Michael Ponton), de Dionysos, aux guitares.
Ils ne sont que deux, ils abattent le boulot d'un orchestre symphonique.
Cali, légèrement épaissi, les suit pour entamer ' C'est extra'. 
La voix est sobre, juste, belle, Bruno Caliciuri oublie  Cali pour un instant, il vit le texte, seule la gestuelle rock rappelle le personnage adulé par la jeunesse.
Le trio enchaîne sur une comptine, 'L'enfance', Ferré pouvait faire dans l'intime!
C'est l'heure des salutations, avec l'accent catalan.. Bonsoir tout le monde... il envoie '20 ans' .
Cali rugit, Augustin se lâche, Lamballe bat des mains, ça bouge sur les gradins, Cali explose.
Tout le monde a saisi que ce concert ne sera pas banal!
Le calme revient avec ' La mélancolie'... c'est quoi?
Garbo dans la Reine Christine, c'est un chimpanzé au zoo d'Anvers... 
Regarde la pochette de l'album, Ferré et les chimpanzés c'était quelque chose, avec sa femme, il avait adopté un bébé chimpanzé, Pépée, auquel il a dédié une chanson, non reprise ce soir!
Miky, tu as été brillant, viens, je te bise!
Lorsque Ferré a écrit ' Ils ont voté' , il n'avait pas connu Giscard, Sarkozy, Hollande ou Macron, c'est assurément un des titres ayant contribué à le cataloguer Anar, la chanson, en 2018 garde tout son sens, Cali est venu serrer la main du quidam qui a poussé 'les gilets jaunes' aux termes du pamphlet.
Ferré et la Bretagne, l' îlot du Guesclin, Cali et ses copains y sont passés, en pèlerinage, ce soir il dédie ' Ni Dieu, ni Maître' à son paternel, doté d'un faciès à la Lino Ventura, c'est lui qui a fait connaître Léo Ferré à son rejeton, Ferré, un poète qui pouvait rocker ferme, cf. ses concerts avec Zoo.
'Les anarchistes' portés par un piano Chopin nous renvoient vers les barricades, en 68, c'était en mai!
La suivante, ' Les étrangers', illustre une autre tranche de vie de Léo, il  philosophe, en vadrouille avec ses copains, dont Lochu, il évoque à nouveau, la Bretagne, ...Quand la mer se ramène avec des étrangers
En Bretagne y a toujours la crêperie d'à côté
Et un marin qui t'file une bonne crêpe en ciment
Tellement il y a fourré des tonnes de sentiments...
Cali termine prostré, l'orage gronde!
 Si 'Thank you, Satan' démarre en mode larghetto, le morceau libertaire se métamorphose en rock démoniaque. Cali se permet une gestuelle pelvienne à faire pâlir Elvis.
Debout, Lamballe, debout....
Un des clous de la soirée sera ce 'Jolie Môme' presque punk, Lamballe s'emballe, Cali escalade trois rangées de fauteuils pour entamer un tango endiablé avec une locale pas bancale.
Cali,  comme le Perrier, c'est fou!
Un silence, une bande, Ferré récite  ' La solitude'  , le trio enchaîne sur 'Les poètes', récité par un chanteur concentré, un fond musical Einstürzende Neubauten se greffe sur le texte, l'effet est géant.
' La mémoire et la mer' dont les choeurs sont assurés par Miky et Augustin, précède un exercice en solitaire.
Luc, la bonne à tout faire, refile une guitare sèche au Catalan qui cabotine, évoque un concert parisien de Ferré, concert qu'il a manqué alors qu'il était dans la Ville Lumière, une dame y était, elle se souvient avoir pleuré, Ferré pleurait aussi, Cali lui refile le micro, lui fait l'accolade, puis propose 'Paris je ne t'aime plus'.
Retour des musiciens, on embarque tous sur 'Le bateau espagnol', direction l'Amérique.
'Le flamenco de Paris' est précédé par une amorce cathédrale, digne de Notre-Dame, Cali y introduit 'La Muerte'. Picasso, Franco, La Phalange, des flashes t'éblouissent!
Après les taureaux, le sang, les atrocités, il faut revenir à la quiétude et c'est le tendre 'Avec le temps' qui achève un concert sans failles.
Cali s'éclipse, tête baissée, suivi par ses compagnons.

La salle est debout.
Ils reviennent pour proposer 'L'âge d'or', un morceau après lequel le funambule décide de présenter de manière cocasse toute l'équipe technique.
Il est disert, ce soir, nous narre l'anecdote de cette dame de  Sarreguemines ( c'est en Islande, ha, ha ) qui lui reproche de ne pas avoir interprété le tube.
Quel tube, très chère?
'Le Sud'.
Nous ne chanterons pas 'Le Sud', ce soir, Nino,  mais 'Richard'.
Richard de Ferré c'est un peu le Jef de Jacques Brel, c'est un mec bien, un peu triste!
Très en verve, Cali propose un troisième bis, le phénoménal 'L'affiche rouge', un texte d'Aragon mis en musique par Léo Ferré.
Nous étions des centaines à avoir la gorge serrée, ta voisine a versé quelques larmes, la dame assise devant toi hoquetait d'émotion.
On ne va pas se quitter ainsi, l'artiste ramasse un recueil et nous lit le poème 'Lorsque tu me liras' que Ferré avait écrit pour sa femme.
Cali cède le relais à Léo qui termine la lecture tandis que le trio se dirige vers les coulisses.

A Lamballe ce fut magistral, on imagine à peine ce que cela va donner à Perpignan, le 5 décembre!







Mélanie De Biasio à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le 28 novembre 2018

Mélanie De Biasio à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le 28 novembre 2018

Après l'apéritif  Jazz au Bar avec Félix Masson, Quentin Féron, Yves Alves et Nicolas Royet, les clients se rendent vers Le Théâtre Louis Guilloux où Mélanie De Biasio est attendue à 20:30.


' Lilies' le quatrième album de la Carolingienne est sorti fin 2017, mais la tournée doit se poursuivre jusqu'en mai 2019.
Comme ses prédécesseurs, 'Lilies' a été salué comme un album majeur, les éloges n'ont cessé de pleuvoir, on a lu...une beauté qui dépasse l'entendement ou un disque saisissant de beauté, aux tonalités sombres, mais jamais désespéré, encore  een erg eigenzinnig album waarmee De Biasio  het bewijs levert van integriteit en een artistiek rijpingsproces et  nine jewels of noir glamour....
Tu sais, pour l'avoir vécu  sur scène, que  celle qui a glané  le prix du Meilleur Auteur/Compositeur au MIA's Award en 2017 n'est pas du genre expansif, tout est question de climats, de pudeur, d'émotions, de vertiges, son univers musical, sa voix, sa flûte, sa gestuelle de ballerine féline, tout contribue à te laisser en tête à tête avec ta conscience et ton âme.
Tu l'avais vue accompagnée par Dré Pallemaerts, Pascal Mohy et Pascal Paulus, ce soir ses complices ont pour nom Aarich Jespers, batterie/ Axel Gilain, contrebasse, guitare et Matthieu Vandenabeele , piano, claviers.

L'élément masculin se présente en avant-garde, suivi de près par Mélanie, de noir vêtue, armée de sa flûte traversière.
Elle demeure plantée comme un piquet pendant l'amorce au piano, sur laquelle se greffe les notes plaintives de la contrebasse frôlée par un archet, elle s'approche du micro pour murmurer ' Blue', une plage bluesy extraite de son premier album, 'A stomach is burning'.
Et c'est ton estomac qui se noue, la voix est précieuse, précise et sensuelle, elle évoque les plus grandes, la Lady who sings the blues ou Nina Simone.
Sans prévenir, elle a embrayé sur le fragile  'Let me love you' , des frôlements proches du trip hop créent une ambiance étrange, elle halète, le ton monte, le rondo s'emballe, Mélanie virevolte telle la fée Clochette en jouant de sa flûte, à l'arrière Axel assure les choeurs.
Saint-Brieuc retient son souffle.
Pour 'Brother', Axel Gilain a ramassé une guitare, l'orchestration reste minimale, le blues, lent, martial, ensorcelle.
Après avoir coincé le micro entre les genoux, Circé déambule en jouant de son instrument fétiche, 'Gold Junkies' est sur les rails, elle se retrouve à genoux, ton cerveau imagine catwoman, souple, dangereuse, we're digging deeper, we're digging deep...c'est dans ton cerveau qu'elle creuse, il va exploser, c'est intenable!
Elles sont belles les fleurs de lys, les 'Lilies' de Mélanie De Biasio par contre semblent vénéneuses, tu les verrais bien , quasi fanées,  sur la tombe de Jim Morrison  ces fleurs d'un blanc devenu  terne.
'Afro Blue' de Mongo Santamaria reçoit un traitement hypnotisant, mixant trip hop et valse tribale.
Elle ponctue la plage d'un timide merci, ses premiers mots à l'adresse du public, avant d'attaquer un majestueux  'All my worlds',  parsemé de vocalises impressionnantes.
Ton épiderme est parcouru par de nouveaux  frissons.
Après avoir bu une gorgée d'eau, elle fait un signe à Matthieu, vas-y, il ébauche le céleste  'Your freedom is the end of me'.
Une flûte et des bruitages aquatiques décorent 'And my heart goes on' , un spoken-word  jazzy proche de Carla Bley.
Présentation des musiciens avant le plus ancien 'One time', un titre poignant et visionnaire...you're gonna leave me someday for another one... Billie Holiday, encore, apparaît en filigrane.
L'instrumentation était sobre jusqu'ici, elle devient économe avec la plage suivante, un gospel basé sur de timides fingersnaps et quelques shakers secoués par le guitariste.
'The flow' reçoit un traitement  Blue Note dont la chaleur moite se rapproche de 'Fever'.
'Sweet  darling pain' suscite des images de David Eugene Edwards, un autre artiste passablement habité, après cette plage sombre, la flûtiste se permet une fantaisie en venant frapper une cymbale du plat de la main, pour enchaîner sur un apocalyptique  'No deal' qui termine un concert exaltant.

Elle revient, flanquée de son extraordinaire trio, précise qu'il n'y a pas d'arrangements fixes pour les morceaux joués, ils improvisent chaque soir au gré de leurs envies, puis décide d'envoyer en si bémol 'I'm gonna leave you', la chanson de rupture  définitive.

Le charme De Biasio a à nouveau  oeuvré, public conquis, à une ou deux exceptions près...
Encore deux concerts en 2018, le premier décembre à Elancourt, le 8, chez elle, à Charleroi.

 



jeudi 29 novembre 2018

Jazz au Bar avec Félix Masson, Quentin Féron, Yves Alves et Nicolas Royet à La Passerelle Saint-Brieuc, le 28 novembre 2018

Jazz au Bar avec Félix Masson, Quentin Féron, Yves Alves et Nicolas Royet à  La Passerelle Saint-Brieuc, le 28 novembre 2018

Avant le concert de Mélanie De Biasio, prévu à 20:30 au Théâtre Le Guilloux, la plus vaste salle du complexe briochin, La Passerelle propose un apéro jazz  se déroulant au forum, l'entrée est gratuite. Les auditeurs peuvent assister à la prestation des étudiants  du département Jazz du Conservatoire de Saint-Brieuc depuis le bar, tout en sirotant un liquide au choix et/ou en grignotant un en-cas léger.
Le programme signalait un trio: Félix Masson ( basse) , Quentin Féron ( drums) , Yves la casquette Alves ( guitare), ils étaient quatre, un saxophoniste traînait dans le coin, probablement Nicolas Royet, ils l'ont embrigadé pour nous proposer un répertoire jazz made in Trump's land, parenthèse, les plages ont été composées avant l'ère de celui qui est très fier de son attribut capillaire.

Après un travail initial du sax, la guitare entre en jeu et quand la basse et la batterie arrivent en renfort, 'Straight no chaser' de Thelonious Monk , un blues en si bé mol, atteint une vitesse de croisière régulière.
Le moteur tourne à merveille, après un bref solo de batterie, le thème est repris, puis interrompu  pour une fugace  échappée de la basse et expirer sur des mesures finales exécutées à quatre.
Ton encéphale t'envoie un signal, t'as déjà croisé ce jeune et talentueux batteur...ah, oui, au sein de The Iving  et, il y a quelques mois, au même endroit comme membre de Mad Moods.
Et les autres, interroges-tu!
Félix Masson joue avec le groupe Chasing Bone qui chasse en milieu punk jazz/avant-garde, Yves Alves s'est retrouvé chez Dernier Cri, des gens aimant Ornette Coleman, Nicolas souffle chez Haoji ou Funk'Eleven, bref, ces jeunes gens ne chôment pas et n'ont pas besoin de traverser la rue.
Avec 'Invitation', les clients du bar héritent d'un nouveau standard présenté sous un pli soigné.
Avant d'attaquer la troisième salve, les intervenants s'autorisent un conciliabule secret, ils décident que c'est Félix qui entamera la délicate ballade 'Someday'.
Le sax se retrouve au repos forcé pendant les premiers chapitres de la composition, il viendra rejoindre ses frères d'armes pour terminer la romance.
Le rôle dévolu à Nicolas pendant ' Stella by starlight' sera plus significatif, l'ombre de Stan Getz planait au dessus de Saint-Brieuc.
La casquette déclare, les deux suivantes seront interprétées en formule trio, Nico peut aller boire un coup.
Pas de titres mentionnés, le premier morceau aux teintes brésiliennes groovait de façon désinvolte, le suivant, un air connu que, dans ton ignorance crasse, tu n'as pu identifier, alternait jeu discret et mouvements élégants.
La dernière flèche, 'Recorder me' de Joe Henderson, voit le retour du saxophone.
Elle boucle un set agréable, donné par une équipe prometteuse, il leur suffit d'opter pour un nom de baptême heureux.

Au pas de course vers la grande salle, déjà bien garnie!

Listener à L'Atelier 210, Etterbeek, le 28 novembre 2018

Listener à L'Atelier 210, Etterbeek, le 28 novembre 2018

Une fin novembre riche en concerts à L'Atelier 210, Florian Hexagen a assisté à la prestation de Listener ce 28 novembre.

On a lu: Listener is listed (or ranked) 2 on the list The Best Spoken Word Artists.
Listener confirme: We are a talk music band from the USA. Come see us at a show, or give our music a listen (or other stuff too, we are open to ideas on what to do).
Dernier album:  Being Empty : Being Filled (Tangled Talk Records/Sounds of Subterrania, 2018).

Tournée  européenne, une seule date belge, le 28 novembre à l'Atelier 210

7 Nov - Leipzig, DE (Conne Island)
8 Nov - Hannover, DE (Bei Chez Heinz)
9 Nov - Gothenurg, SE (Sekten)
10 Nov - Copenhagen, DK (Sorte Firkant Fest)
11 Nov - Kiel, DE (Hansa 48)
12 Nov - Groningen, NL (Simplon)
13 Nov - Cologne, DE (Subway)
14 Nov - Paris, FR (L'Espace B)
15 Nov - Freiburg, DE (White Rabbit)
16 Nov - Aarau, CH (Kiff)
18 Nov - Den Haag, NL (Paard Cafe)
19 Nov - Southhampton, UK (Joiners)
20 Nov - London, UK (Borderline)
21 Nov - Nottingham, UK (Bodega)
22 Nov - Manchester, UK (Soup Kitchen)
23 Nov - Cardiff, UK (Clwb Ifor Bach)
24 Nov - Glasgow, UK (Stereo)
25 Nov - Darwen, UK (Sunbird Records)
26 Nov - Canterbury, UK (UCA Bar)
27 Nov - Rennes, FR (Le Bistro De La Cite)
28 Nov - Bruxelles, BE (Atelier 210)
30 Nov - Nuremberg, DE (Muz)
1 Dec - Trier, DE (Ex-Haus)
4 Dec - St. Petersburg, RU (Serdce)
5 Dec - Moscow, RU (Model T)


Raconte, Fabian:

listener à l'Atelier 210 hier soir = de l'amour en barres. Pas besoin d'en rajouter plus, il faut absolument aller les voir sur cette tournée, basée principalement sur "Being Empty : Being Filled", leur excellent dernier album sorti en début d'année. Après, attendez-vous aussi à quelques anciennes perles jouées du type "Wooden Heart", qui fait toujours autant de bien à l'âme. En conclusion, chaque concert de Listener devrait être remboursé par la sécu!

lundi 26 novembre 2018

Hélène Thauvin à La Salle des Fêtes de Pléhédel le 25 novembre 2018

Hélène Thauvin à La Salle des Fêtes de Pléhédel le 25 novembre 2018


Pour terminer un week-end dense, ayant débuté par  la pièce  "Les blanchisseuses du quai Javel" à La Sirène de Paimpol, avant de se taper le  salon du livre Breizh Littéraplume au Manoir de La Noé Verte à Lanloup, avec Madame et CriCri, tu mets le cap sur la Salle des Fêtes de Pléhédel qui accueille, sous les auspices des amis de la bibliothèque, la chanteuse locale Hélène Thauvin.
Celle qui a failli rendre Aphrodite jalouse ne fait plus partie d' Acoustic Ladyland,  elle a  entamé un périple en solitaire et en français.
Secondée par l'inimitable Laurence Meillarec, Léa pour les initiés, qui à chaque 22 du mois se tapent une autre salle des fêtes, celle de Trémeven, pour assister aux fameuses veillées où les moins pusillanimes montent sur les planches pour chanter, narrer une histoire, réciter un poème, jouer un sketch, montrer un talent naissant d'instrumentiste ou de danseur, pas forcément burlesque, ni Chippendale, Léa accompagne tout ce beau monde au piano.
Les plus anciens l'ont vue aux côtés de  Glenmor ou reprendre le répertoire de la Môme Edith.
Le troisième luron en jupon se nomme Manuelle Campos, auteur, musicienne, chanteuse, que Mademoiselle Thauvin a contacté pour lui écrire des textes sur mesure, convenant insolemment à sa voix rayonnante.

Léa prend place derrière un piano poussiéreux, ouvre le set façon music-hall, sans boa et chinchillas, avant de voir apparaître Hélène, dont la chevelure de jais est ornée d' un resplendissant camélia, on est à peu près certain qu'il ne s'agissait pas d'un géranium, qui attaque 'Station thermale blues', la plage ayant qualifié son tour de chant.
Le timbre est lumineux, le jeu de Léa judicieux, déjà les aborigènes et immigrés ont compris qu'ils n'ont pas devant eux un duo de comiques troupiers.
Inévitablement ton cortex t'envoie des signaux tentant d'établir des parallèles et te propose Isabelle Mayereau ( qu'est-elle devenue?) ou Jeanne-Marie Sens, et comme il y a le terme ' blues' dans l'intitulé de ce premier extrait, il ose Patricia Kaas.
'Atlantide' mythe ou légende?
Ce beau texte, poétique, truffé de pierres fines, brille de mille feux, il est suivi par 'Citadelle', non moins métaphorique.
L'intimiste ' Je me ferai' a été écrit par une fille de Manuelle Campos , il est suivi par un morceau leste, proche du ragtime,  baptisé 'L'escalier du soir'.
Pour apaiser ses petits doigts,  endoloris par cette cavalcade, Léa amorce 'Patience', un nocturne évoquant certaines chansons de Serge Lama.
Non, Hélène, 'Migrant-e' ne s'appelle plus ainsi, je l'ai renommé 'Yareck'.
Why?
Léa est la seule à pouvoir clarifier ta question, tu veux son numéro de portable?
Le duo enchaîne sur un second titre composé par Sylvie Campos, 'Si tu pars'.
Tu le refiles à Zaz et le morceau fait un carton interplanétaire!
Interlude, la pianiste va vous lire un texte, il sera suivi d'une berceuse.
' La dame blanche' est moins scabreux que  'Banana Split' et ' C'est l'hiver' sent les bûches qui crépitent.
Laurence se redresse, courroucée, c'est toi, gamin, qui fais rouler cette pièce de monnaie sur le plancher, ça m'agace furieusement, fais gaffe à la fessée, morpion!
Revenue derrière les blanches et les noires, elle nous invite dans le Berliet.
Le 'Camion'  file sur la départementale, le chauffeur ne distingue plus la route, il rêve et pense à elle.
La force suggestive des textes de Mrs Campos est incontestable, les talents combinés de la pianiste et de l'interprète émerveillent, tout Pléhédel succombe.
Après 'Les colliers bleus' , l'équipage nous propose une virée sur la Méditerranée, ' Punky Blues'.
Dis, Manuelle, t'as vu des punks à Toulon? ..... oui, une punkette triste au travers du hublot d'un  voilier pourri, elle avait l'air morose.
On retrouve la mélancolie sucrée de certains Laurent Voulzy dans cette mélodie harmonieuse et lisse comme les flots baignant La Ciotat, le soir, en été.
' Maggy' c'est pas une junkette, c'est une nana qui régnait sur les hommes comme Néron régnait sur Rome.
Et elle nichait où, Maggie?
Dans un bouge à Paris, à l'époque d'Arsène Lupin.
Musicalement, t'es plus proche du soundtrack des Aristochats que de 'Maggie May'.
Un blues, les gens?
' Sur le bord de la Manche', du blues façon Tom Waits ou Michel Jonasz pour rester de ce côté des mers.
Retour sur le bitume  avec 'Dernier virage' et toujours des rêveries nocturnes avant de grimper sur la péniche pour 'Derrière l'écluse' qui, Dieu seul  sait pourquoi, t'envoie des images de Christian Barbier, l'Homme de Picardie,  sur l'écran cérébral.
 Cette valse évoque, également, l'univers de Pierre Bachelet
Le voyage se termine dans les airs,  ' Les Oiseaux'  ne t'envoient aucune scène du film d'Alfred, mais se jouent en fa dièse.
Faut que je retrouve le riff, annonce Léa, en pensant à Taounate.
Brève hésitation avant l'envol!

Présentation des artistes et de de l'auteur des compositions avant le bis inéluctable, une version alternative de 'Station thermale blues' voyant Manuelle Campos rejoindre sa copine Léa pour les choeurs.

Non, ce n''est pas du Vittel qu'on a bu après le concert!

 








samedi 24 novembre 2018

Les Canards À l'Orange à l'Hôtel Bar Boutik Le Saint-Yves à Tréguier, le 23 novembre 2018

Les Canards À l'Orange à l'Hôtel Bar Boutik Le Saint-Yves à Tréguier, le 23 novembre 2018

Dans le cadre du Festival Culture Bar-Bars ( 16è édition), se déroulant les 22, 23, 24 novembre sur tout le territoire, dirigé du haut d'une tour d'ivoire par un despote mal éclairé, l'Hôtel Saint-Yves de Tréguier accueille une phalange de macreuses carburant au Cointreau: Les Canards à l'Orange.
En 2012, les pieds palmés ont décidé de quitter  leur habitat marécageux pour fouler les scènes du Trégor et interpréter un répertoire roots, emprunté à leurs cousins nichant outre-Atlantique.
Nos plongeurs, dépourvus de nageoires en caoutchouc, arborent, tous, une magnifique cravate aux couleurs de l'équipe nationale des Pays-Bas, l'ornement se portant sur une  chemise pouvant feindre une appartenance à la Milizia Volontaria per la Sicurezza Nazionale.
Comme les trois mousquetaires, les cancaneurs sont quatre, tu oublies Riri, Fifi, Loulou et Donald, une gazette locale les a identifiés comme étant   Yann Adam: chant, guitare, harmonica/ Mark André: batterie/ Jean-Luc Urieta ( basse cinq cordes) et Michel Brisson ( lead gt).

Après un bonsoir poli, les colverts passés à l'orange, nous emmènent faire la connaissance d'un agneau ayant appartenu à la petite Marie, ' Mary had a little lamb', un cheval de bataille que le regretté Stevie Ray avait emprunté à Buddy Guy.
Toujours en ajustement blues, l'escouade s'attaque au ' Before you accuse me' de Bo Diddley, qu'Eric Clapton a enregistré au moins quatre fois.
Ces canards sont loin d'être des manches, les deux guitaristes excellent dans la twelve-bar blues progression et la rythmique affermit l'assemblage, les pointilleux peuvent sourire à l'accent Frenchie , so sexy quand il s'agit d'Isabelle Huppert, de Yann Duck, les autres s'en balancent.
L'inévitable 'Hoochie Coochie Man' est précédé d'une anecdote destinée aux non-initiés, les Stones et le magazine Rolling Stone ont choisi leur identité d'après un autre titre de McKinley Morganfield, plus connu sous le patronyme Muddy Waters, un mec qui ne connaît probablement pas ' La gadoue' ni dans la version de Petula, ni dans celle de Jane.
'Don't Let Me Be Misunderstood' de Nina Simone restera pour toi un hymne immortel attaché aux Animals.
Eric Burdon, quelle bête!
C'est toujours un plaisir de réentendre cette pépite, même si le rendu des canards était bien sage en comparaison du feeling dégagé par les représentants du British Blues Boom.
Virage rock avec la bombe d'Otis Redding 'Mr Pitiful', la température vient de monter d'un cran.
Avec 'Shadow on my door', on a droit à un premier couplet sortant des sentiers (re)battus, merci les canards!
Un guitariste appliqué, un batteur, passablement déplumé et polisson, un bassiste sobre et un chanteur concentré, les duveteux se débrouillent plutôt pas mal, le bar apprécie et se fait entendre.
Après 'Oh Pretty Woman'  d'Albert King, qu'une certaine Brigitte, aucun lien avec le petit Emmanuel, ni avec Julia Roberts, a pris pour un portrait de son physique flatteur, un comique, pas déshydraté, se manifeste, bruyamment, pour encourager les potes de Daffy Duck.
C'est l'heure d'enfiler les bottes, 'These boots are made for walking' t'a laissé sur ta faim, il manquait la formule finale, are you ready boots, start walking...
Oui 'I put a spell on you'  de Screamin Jay Hawkins était au répertoire de Nina Simone, et l'adaptation de Nicoletta, tu connais?
Le lundi n'est pas toujours au soleil, 'Stormy Monday' de T-Bone Walker nous le rappelle.
Tu t'en vas, Brigitte?
Oui, désolée, la messe!
Les canards embrayent sur 'Little red rooster' qui par l'accent ressemblait plus à du poulet rôti qu'à du coq au vin.
La slide et le dobro sauvent la bestiole qui chante cock-a-doodle-do.
Avant la pause syndicale, le Chicago blues suintant  ' Just your fool', que les Rolling Stones ont emprunté à Buddy Johnson, termine en beauté la première mi-temps.

Set 2.
Comme l'ineffable batteur est fan de country on ouvre par 'Call me the breeze' de JJ Cale.
Il m'a prêté une cowbell pour occuper mes doigts pendant 'Green River' du Creedence et pour vous prouver notre éclectisme, on vous propose  'Bensonhurst Blues', un cabaret/tango blues ayant cartonné dans la version d'Oscar Benton, qui tous les ans offre des pralines à Alain Delon.
Après le crooning on revient à l'electric e blues  avec 'All your love' d'Otis Rush, plus connu dans l'exposé de  John Mayall et de ses Bluesbreakers ( Eric Clapton à la gratte, à l'époque).
Mesdames, messieurs, à vous de deviner titre et interprète de la suivante!
Eh, oui, AC/DC peut sonner bluesy, 'Ride on' en est l'illustration!
Retour de l'harmonica et du dobro pour "If I Had Possession Over Judgment Day' de Robert Johnson, puis on ne quitte pas  le Delta pour 'The thrill is gone'.
Yann et Michel alternent lead et rythmique,  si pour BB King il n'y a plus de frissons, les fans locaux frémissent de bonheur.
Stax Records à l'honneur avec Eddie Floyd  et son 'Knock on wood' avant le numéro comique de Mark Duck qui a réussi à faire douter Michel obligé de se taper par deux fois l'intro de 'Got my mojo working".
Des requêtes, braves gens?
' La danse des canards'
Refusé, tout comme Lara Fabian, Céline Dion et Mireille Mathieu..
On continue avec 'Pride and Joy' un nouveau SRV pour terminer par la bombe de Wilson Pickett ' Mustang Sally'.
Oui, c'est un  titre repris dans The Commitments!


 Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages.... d'accord pour un  bis après vous avoir expliqué ce qu'est un diddley bow, on refait 'Before you accuse me' puis on se cherche un bon avocat!








jeudi 22 novembre 2018

Chaleur de novembre nuit fort et cause de bien des gens la mort....Francis Lai, Hugh McDowell, Dave Castillo, Alec Finn, Roy Bailey, Trevor McNaughton, Al James, Eddie C. Campbell, Paul Butterworth, Devin Lima

Francis Lai, le responsable des bandes sons d' 'Un homme et une femme' ou de  'Love Story' est décédé le 7 novembre, il avait 86 ans.
L'ancien accordéoniste d'Edith Piaf a non seulement composé des musiques de film pour de grands réalisateurs (Terence Young, Jean Delannoy, René Clément, Arthur Hiller, Christian-Jaque ou Henri Verneuil...) mais a également signé des chansons pour des interprètes aussi illustres qu' Yves Montand, Dalida, Nicoletta, Johnny Hallyday, Serge Reggiani, Petula Clark ou Fabienne Thibeault.

 Hugh McDowell, violoncelliste d'Electric Light Orchestra, est décédé le 6 novembre à l'âge de 65 ans.
Membre fondateur d'ELO, il le quitte  en compagnie de Roy Wood afin de démarrer Wizzard, pour lequel il joue du cello et du moog.
En 1973, il réintègre ELO jusqu'en 1979.
Il rejoint Bev Bevan sur scène lorsque celui-ci relance le groupe en 1989 sous l'intitulé ELO Part II.
Hugh a également brièvement fait partie de Radio Stars, de l'orchestre de chambre de George W. Welch, de l' Harmonie Band, de Quorum ou du Cornelius Cardew Ensemble.
Plus récemment il avait collaboré avec Saint Etienne et Asia.

Le batteur  Dave Castillo a fait partie des groupes de heavy metal Deceased  et October 31, il s'est noyé le 12 novembre.

Alec Finn, membre fondateur du folk band  De Dannan, est décédé le 16 novembre.
He  was famous for his unique style of accompaniment on the bouzouki, se souviennent les gens qui l'ont vu sur scène.
A la dissolution du groupe en 2003, Alec  s'approprie ( légalement) du nom du groupe et entre en conflit avec Frankie Gavin,  ce qui ne l'empêche pas de tourner avec Eleanor Shanley aux vocals, c'est ce groupe que tu avais croisé au Gooikoorts 2014.

 Le folk singer Roy Bailey est parti le 20 novembre, celui qui commença sa carrière comme membre d'un obscur skiffle group rejoint The Three City Four, considéré comme un supergroupe folk à la fin des années 60, il comprenait notamment Martin Carthy (guitar) et  Leon Rosselson (vocals, guitar).
En 1971, Roy sort un premier album  solo, plus de 20 autres enregistrements le suivront.
Le dernier album du protest singer  "Live At Towersey Festival 2015" est sorti en 2016.

 Singer Trevor McNaughton, founder of the legendary Rock Steady group The Melodians, has died in Florida on November 20.
Il s'agissait du dernier membre fondateur du groupe de Kingston après les disparitions de Brent Dowe et Tony Brevett.
S'il fallait pointer deux tubes des Melodians, on doit avancer  "Rivers Of Babylon" ou "Sweet Sensation".

Al James was one of Showaddywaddy's founder members.
Le bassiste, né  Geoffrey Betts, est mort le 16 novembre.
Showaddywaddy: c'est 10 top ten singles au UK, dont 'Three steps to heaven', 'Hey Rock'n'Roll' , 'Under the moon of love' ou 'I wonder why'.
En 2018 le groupe tourne toujours avec deux membres du début, Romeo  Challenger et Rod Deas.
Al avait quitté le combo de Leicester en 2008.

La Chicago blues scene vient de perdre  Eddie C. Campbell, un guitariste qui avait fait ses armes aux côtés de Howlin' Wolf, Little Walter, Little Johnny Taylor, Jimmy Reed ou Willie Dixon.
Eddie avait vécu pendant une dizaine d'années en Europe avant de regagner Chicago à la fin des nineties.
' Spider Eating Preacher', de 2012, est son dernier album.

  Paul Butterworth, le guitariste de Metal Mirror, un heavy metal band londonien, est décédé le 15 novembre, victime d'une crise cardiaque.
Le groupe catalogué comme faisant partie de la new wave of British heavy metal n'aura sorti qu'un seul ( full)  album studio 'Vodka Hell and Angels'.

Devin Lima du groupe LFO ( Lyte Funkie Ones) est mort à l'âge de 41 ans.
Le chanteur souffrait d'un cancer depuis octobre 2017.
Le groupe de pop/hip hop, qui avait repris le flambeau en juillet 2017, avait déjà perdu son lead singer Rich Cronin en 2010.


lundi 19 novembre 2018

Double Casquette Swing à La Salle des Fêtes d'Yffiniac le 18 novembre 2018

Double Casquette Swing à La Salle des Fêtes d'Yffiniac le 18 novembre 2018

A l'occasion de la Fête des Chocards, se déroulant à Yffiniac du 17 au 25 novembre, le comité d'animations de la riante cité armoricaine a invité  le groupe Double Casquette Swing à se produire dans la salle municipale, le dimanche 18 novembre.
Tandis que les gilets jaunes poursuivent leurs actions de blocage de routes ou les opérations escargot, entamées la veille ( merci à eux, la N12 n'a jamais été aussi fluide), les réjouissances se poursuivent dans la ville ayant vu naître Le Blaireau.


La prestation de  Double Casquette Swing doit débuter à 15h30, le timing sera respecté.
Le swing band rennais, composé de Иван Јоновиц ( alias Ivan Jonovic), contrebasse, chant/  Joseph le Nair de la guerre, trompette, chant/ Marie-Amélie Vivier ( baptisée Josette par les casquettes mâles) , chant, violon, facéties diverses et Léon le Nair ( le frère du père Joseph) chant, guitare et remontrances aux candidats photographes, était ponctuel, au rendez-vous.
Un invisible bat des mains pour annoncer le début de l'office, la contrebasse se pointe et amorce un laïus épuré, la guitare le suit, entre en action et présente le petit-fils, non reconnu, de Chet Baker, la dernière à se présenter est Marie-Amélie/Josette, comme elle ne fait rien comme le commun des mortels, elle rejoint ses compagnons en traversant la salle tout en brutalisant une casserole.
La jeune fille adopte un accent ridicoule et explique le pourquoi de la marmite.. ze zante comme oune cassérole... le ton est donné, les rigoristes vont maugréer.
Après la présentation rapeuse, le quartet attaque 'Mood Indigo' du Duke, quatre voix harmonieuses  susurrent le standard jazz, la trompette fait merveille, la guitare cabriole, la contrebasse assure la rythmique.
Derrière toi Ella a murmuré, not bad for Frenchies!
Direction la Nouvelle-Orléans pour ' I'm Crazy 'Bout My Baby (And My Baby's Crazy 'Bout Me)'.
Trompette calfeutrée, guitare  ciselée, du doigté, de la légèreté, du swing gracieux ( la voix sucrée de Miss Vivier qui contrebalance le ton Louis Armstrong du père Léon).
On déterre un titre enfumé de 1949, 'Si j'étais une cigarette' ( Eliane Embrun), un voisin  parle de se muer en cendrier, il est vrai qu'elle est séduisante Marie-Amélie/Josette qui décide de nous narrer avec sa gouaille toute moscovite l'histoire de Marcel, un gars amoureux.
Le Hot Club de Rennes nous balance sa version, fringante,  des 'Yeux Noirs' , le classique de la musique tzigane.
C'est pas Jacques qui, un jour, a poussé  'Chauffe, Marcel'?
Ivan le terrible va vous chanter un petit air de sa composition, 'Soleil bleu' avant de traverser l'Atlantique pour remanier à notre sauce le 'Toxic' de la mère Britney.
Caricatural et drôlement divertissant... we gotta founk it up, yeah!
M'en vais fumer une Lucky Strike avec Colette, tu m'accompagnes, Yvan, on laisse les frangins en famille.
Ces adeptes du Muppet Show se fendent d'une version iconoclaste irrésistible de 'J'attendrai'.
Jean-Claude, un mec de l'organisation, aime le pinard, il vient de passer une commande de Beaujolais nouveau, 'Royal Tanin' lui est dédié.
Du coup tu te souviens avoir croisé la jolie Marie-Amélie au sein du duo Les Sales Gosses, cette chanson viticole, l'hymne des A A,  t'avait marqué.
'Sweet Sue, Just you' permet, une nouvelle fois, la mise en évidence du jeu de guitare racé de Léon.
Après un interlude comique, la troupe propose ' Old fashioned love' en mode a capella.
Les Texas Playboys ou les Casquettes de Rennes: même combat!
' Premier round' un rap/slam/swing/ tous dans le ring, est une composition signée par le  poids welter Léon Le Nair, les sparring partners l'accompagnent en beatboxing.
Mesdames, Messieurs, il est l'heure d'accomplir sous vos yeux ébahis 'L'exploit', il nous faut des bonnets de bain, parenthèse toute reproduction photographique est proscrite, t'as compris, toi, range ton jouet ou je cogne!
Pendant l'échauffement le public, sidéré, a droit à une chorégraphie burlesque, bien plus attrayante que ce que nous propose Danse avec les Stars, puis vient la performance sportive.
Retour à la musique  pour une dernière salve intitulée 'Nuit blanche'.
Euh, notre CD est garanti sans colorants, l'entretien est gratuit pendant 100 ans.
Yffiniac a apprécié, le fait entendre et attend le bis.

OK, vous l'avez mérité on vous  joue un dernier swing manouche en descendant  parmi vous et en grimpant sur un siège.
Hop, hop, hop....