dimanche 29 décembre 2019

Concert lyrique avec le trio, Stéphanie Humeau, Juan Carlos Echeverry, Diana Higbee, Centre de Congrès à Saint-Quay-Portrieux, le 28 décembre 2019

Concert lyrique avec le trio, Stéphanie Humeau, Juan Carlos Echeverry, Diana Higbee, Centre de Congrès à Saint-Quay-Portrieux, le 28 décembre 2019

Second volet des concerts gratuits offerts par la mairie de  Saint-Quay-Portrieux. Après le jazz , l'art lyrique, avec comme interprètes Stéphanie Humeau, Juan Carlos Echeverry et Diana Higbee.
La pianiste, Stéphanie Humeau, et le ténor,  Juan Carlos Echeverry, avaient séduit le public dans la même salle, l'an dernier, en interprétant des airs napolitains et des extraits d'opérettes, ainsi que des oeuvres classiques pour piano solo , cette année l'impressionnante soprano Diana Higbee complète la distribution.
La diva naît à New-York ,d'un père affichant la même nationalité que Mario Lanza et d'une maman néo-zélandaise, après un passage au Carnegie Hall ( comme ouvreuse) et sa rencontre avec Renée Fleming ( deux Grammy Awards), elle poursuit ses études au Conservatoire du Centre à Paris, fait les yeux doux à Eve Ruggieri et se retrouve engagée pour interpréter, e a,  Mozart, Bizet ou Massenet.
Etablie au Mans, la madame est nommée direc­trice artis­ti­que chez « MUSICA Le Mans » pour le Festival d’Art Lyrique, elle continue toutefois à parcourir le monde pour donner des récitals ou interpréter de grands rôles à l'opéra.
Le programme de la soirée prévoit des airs d'opérettes, des extraits de comédies musicales, des arias ou lieder d'opéras et des pièces classiques pour piano.

Les dames, élégantes, prennent place, le ténor, sobre et sombre, les suit, le trio aborde ' Ange adorable', un extrait de  "Roméo et Juliette" de Gounod.
Le coup de foudre instantané, la fougue et la passion exprimées par les protagonistes, mais aussi la retenue, due aux conflits familiaux, se retrouvent dans la gestuelle précieuse de Carlos et de Diana, le doigté raffiné de Stéphanie Humeau fait le reste.
Le public vient de comprendre que la soirée sera captivante.
Exit la Colombie, Stéphanie d'une attaque agressive ébauche 'L'air des bijoux', un extrait  de ' Faust', un autre opéra de Charles Gounod.
La prestation théâtrale de  Diana Higbee sidère, le Capitaine Haddock qui venait de se servir un Bourbon plus que bien tassé en mouille ses mocassins, pas cirés, Milou n'a pas aboyé mais a reconnu l'air... Ah ! je ris de me voir si belle en ce miroir... la voix monte haut, haut, haut, rebondit sur le plafond et vient s'écraser à nos pieds.
Performance étonnante.
Retour du ténor qui a choisi une chanson issue de ' Carmen' de Bizet, ' La fleur que tu m'avais jetée', après cette confession amoureuse, il est rejoint par la coquette quelque part ' Près des remparts de Séville'.
Même sans castagnettes, la séguedille devrait allumer le pauvre hidalgo chargé de l'emmener en prison.
Le geôlier s'éloigne, Carmen, lascive, enchaîne sur 'L'amour Est Un Oiseau Rebelle', elle descend de scène en se débarrassant de sa veste brodée, vient câliner le maire, qui en rougit de surprise, avant de flatter une demi-douzaine d'individus de sexe masculin, assis sagement dans l'assistance, puis s'éclipse sous nos acclamations.
Quelle fille! 
Pour un premier impromptu sur les 88 touches, la pianiste a opté pour le prélude  ' Feux d'artifices' de Debussy. 
Virtuosité, souplesse et raffinement caractérisent le jeu de la frêle jeune personne.
Direction l'Italie , au début du siècle dernier, Giacomo Puccini signe 'Gianni Schicci' le troisième opéra du cycle 'Il Trittico' , Miss Higbee a choisi le filial  ' O mio babbino caro' avant d'être assistée par Juan Carlos pour le duo d'amour  'O suave fanciulla' tiré de ' La Bohème'.
On passe à Leonard Bernstein, la pianiste entreprend le prologue de 'West Side Story', le ténor embraye sur ' Maria',  le truc qui refilerait des frissons à un malentendant, puis vient  la princesse Diana qui avoue sans gêne ' I feel pretty', le public rit, pleure, s'émeut.
 Cette madame vit ses rôles à fond  et enchante.
Et quand Stéphanie Humeau se lance dans une version délirante de ' America', tu revois Natalie Wood virevolter dans le New-York des années 50.
Après la reprise du thème de 'Maria', les duettistes décident de terminer le premier acte par ' Tonight', ça va chauffer, les Jets et les Sharks ont décidé de mettre le feu dans le quartier! 

Break!

La pause fut brève, après un vol sans encombres  avec la compagnie Iberia Líneas Aéreas de España, tu atterris en Andalousie, Juan Carlos nous donne rendez-vous  avec ' La belle de Cadix', oui, celle qui a des yeux de velours, ... Chi-ca! Chi-ca! Chic! Ay! Ay! Ay!... pas le peine d'essayer de l'embobiner, d'ailleurs elle finira cloîtrée au Convento de Nuestra Señora del Rosario.
Revoilà la cantatrice, vêtue d'une robe de soirée  bleu turquoise qui a fait forte impression, elle interprète la Prima Donna song 'Art is Calling for Me',  tirée de 'The Enchantress' de Victor Herbert.
Elle en fait des tonnes, joue d' effets théâtraux, déploie des capacités vocales acrobatiques et expressives, bref elle nous en met plein la vue et les pavillons.
Retour du ténor qui engage 'L'air du Brésilien' issu de l'opéra bouffe pétillant  ' La vie parisienne' d'Offenbach.
Démarrage en mode steeple-chase, Juan Carlos piétine sur la troisième haie.
On reprend, nouvelle fausse queue!
Il sort, revient, la troisième tentative sera la bonne, le Brésil a conquis Saint-Quay!
Prinzessin Diana et les hot lips... elle entreprend  "Meine Lippen, sie küssen so heiß", l'air fameux que chante Giuditta dans l'opéra du même nom de Franz Lehár et nous laisse, une nouvelle fois, pantois.
Toujours Lehár Ferenc, 'Das Land des Lächelns', la romance   ' Je t'ai donné mon coeur', le sérieux et la sérénité de  Sou-Chong tranchent avec les envolées exubérantes de la soprano dont la tête apparaît après les dernières notes de l'aria.
Elle est remballée aussi sec par Stéphanie Humeau qui place son dernier solo, un medley terminé par le 'Can-Can', extrait d'Orphée aux Enfers.
Non, Manon, Toulouse-Lautrec n'était pas dans la salle.
La dernière ligne droite est en vue, trois airs de  Jacques Offenbach vont ponctuer le récital , 'Les oiseaux dans la charmille' ( Les contes d' Hoffmann) qui voit la divine nous la jouer automate désarticulé.
Cette séquence de body control stupéfiante a déclenché maints fous rires dans la salle  
On nous attend  à la cour d'Eisenach pour faire la connaissance du bizarre 'Kleinzach', magnifiquement dépeint par Juan-Carlos.
Le duo ' C'est une chanson d'amour' termine cette revue haute en couleurs.

Tout naturellement, la salle implore un rappel, les voeux du public seront exaucés, ' Brindisi' la drinking song que Giuseppe Verdi a inclus dans  'La Traviata' met un terme à cette divertissante soirée.









samedi 28 décembre 2019

Kannibal Swing au Centre de Congrès à Saint-Quay-Portrieux, le 27 décembre 2019

Kannibal Swing au Centre de Congrès à Saint-Quay-Portrieux, le 27 décembre 2019

C'est une tradition, à Saint-Quay-Portrieux, Noël se fête à toutes les sauces et pendant deux semaines....
Enumérons les événements: un marché de Noël, une pièce de théâtre ( entrée libre), des spectacles jeune public, le  film 'Bugsy Malone' pour les 8 à 16 ans, la boum du Père Noël, une soirée jazz, une soirée lyrique et le bain de fin d'année face au Casino.
En ce jour, où tu peux souhaiter bonne fête à Jean, Gianni, Giovanni, Sean, Shawn, John, Joao, Johannes, Yaya, Yannis, Vania, non pas Natracare mais Juanito ou Yann et même Fabiola, la municipalité et   Jazz ô Château, par le biais de l'association "quand le Jazz est là", ont invité Kannibal Swing pour égayer en musique les indigènes et les touristes.
Kannibal Swing, c'est un quartet monté par le duo Nid de Coucou (  Raphaëlle Garnier, chant, trompette, shakers, métallophones,  grimaces, gouaillerie, également illustratrice, conteuse et clown/  Jean-Marc Le Coq, le Monsieur auquel elle a dit oui pour le meilleur et le reste à l' accordéon) , ils sont accompagnés par deux virtuoses de la six-cordes, Gérard le Louet ( Lulu Swing Trio, le duo Gérard Le Louët et Dominique Carré,  Swing Bazar  etc...) et  Antoine Lahay , que tu as vu aux côtés de Denez.
Après une brève intervention de l'organisation, Raphaëlle et les garçons, qui trépignaient d'impatience, entament leur odyssée par un titre qui doit alléger l'estomac après la dinde et le foie gras,  'La bicyclette', une chanson immortalisée par l'immense Yves Montand.
Il n'aura pas fallu 145 secondes pour se rendre compte que la cousine de l'arrière-petite-fille d'Alfred Garnier est du genre farfelu, la séquence La Castafiore qui orne la rengaine de Francis Lai /Pierre Barouh était du meilleur effet.
La clique embraye sur une version française de  'Bei mir bist du schon', ls guitaristes alternent pompe et lead, l'accordéon gambade, madame a trouvé une pomme à grelots, qu'elle secoue joyeusement avant de se mettre au scat.
Louis Armstrong a souri, ton épouse a applaudi, en ajoutant "elle est terrible", et t'as pas pensé à Johnny.
"Rendez-vous sous la pluie" 
 J'ai mes chaussettes
Qui font trempette
J'ai des frissons
Mes pieds sont des glaçons
Et dans la brume
J'attrape un rhume...
Jean Sablon et  Django Reinhardt, c'était pas de la crotte.
La nana saisit une trompette, la secoue, je suis comme les huîtres, je vide l'eau, tu penses à Catherine Frot, la troupe attaque 'Swing 39' du maître gitan.
Profitant d'une accalmie, Miss trompette vient poser un tendre bisou sur le crâne de son Jules tandis que les copains rivalisent d'adresse.
Jean-Marc, je t'ai entendu, c'est pas bien de dire ... on s'en fout de ce que tu racontes..., voici Charles Trenet, ' Vous oubliez votre cheval', suivi par 'Les abeilles', une fable éducative composée par Bourvil, pour laquelle la fantaisiste a sorti un kalimba , déniché dans le désert du Kalahari.
Après un interlude valse musette, Raphaëlle reprend du service pour nous asséner 'La Flambée Montalbanaise' façon acrobatique, en mode Marie-Paule Belle.
Après un instrumental brodé, c'est l'épatante Blossom Dairy qui est à l'honneur,  le caressant ' Tout doucement' nous prouve, s'il en était besoin, que le registre de Raphaëlle Garnier est étendu.
On nous avait dit 3/4 d'heure, on a paumé la Rolex, on vous emballe une dernière avant la pause pipi et/ou buvette, 'Them their eyes' en tempo accéléré. Les guitaristes tirant en rafales, la tirade clôture la première manche.

Le second set démarre par une babiole manouche enjouée, peut-être "I Can't Give You Anything But Love" , elle est suivie par le standard ' Nuage' , une version chantée.
Avec une pensée pour les voyageurs de la SNCF , les cheminots accidentels proposent ' Take the A train', le fourgon ne te déposera pas à Montparnasse mais du côté de Harlem, si tu mets un tigre dans le moteur.
Bien sûr, il y a Edith Piaf, Louis Armstrong, Grace Jones, Lady Gaga et des tas d'autres,  tu as un faible pour Melody Gardot... ' La vie en rose'.  Elle fait baisser mes yeux et battre mon coeur et pourtant elle ne m'a jamais pris dans ses bras.
Conciliabule, quoi celle-là, bof, et celle-ci, je n'aime ni l'une, ni l'autre, bon, en sol ou en mi?
'Indifférence' exige une maîtrise vocale exceptionnelle, pas peur, se dit  la Garnier, elle jongle, cabriole, rebondit et enflamme, Saint-Quay en a le souffle coupé.
Elle a déniché un second  métallophone dans le Vuitton déposé à ses pieds, en solo elle nous refile une version minimaliste, presque une berceuse africaine, de 'Love for Sale'.
De la magie pure!
' Some of these days' doit dater de 1910, il paraît que c'était une des chansons préférées de Jean-Paul Sartre.
Il est enfumé ce bar, il est traître ce cocktail, elle a une classe folle  la fille qui chante 'Why don't you do right' .
C'est par une amorce liturgique et des vocalises sacrées que le quartet attaque ' C'est magnifique' qui, sans prévenir, vire ' Tutti Frutti', la lady dressed in red en fait des tonnes, tes voisin(e)s sont plié(e)s en deux, ton épouse pousse des cris de groupie ayant aperçu John Lennon sortant du cabriolet, on était en 1963, plus pondéré, tu bats des mains, elle achève son numéro, la salle se lève et lui fait un triomphe.

Un sourire, merci, le rappel!
On commence par un titre très connu que nous avons adapté à votre moyenne d'âge... 
Vermine!
Heureusement, ' Love me tender' en duo accordéon/voix nous met tous d'accord et quand elle se fait rossignol, la romance décolle.
On n'a pas tout vu, le clou du show vient avec ' Come di' de Paolo Conte, une monstrueuse session de trompette buccale nous a asséné le coup de grâce!

Merci, Kannibal Swing!











  




vendredi 27 décembre 2019

Le carnet noir en décembre: Jan Van Kelst, Dave Riley, Stuart Fraser, Greedy Smith, Jerry Naylor, Marie Fredriksson, Jack Scott, Roy Loney, Monique Leyrac, Alain Barrière, Kenny Lynch, Arty McGlynn, Allee Willis, Anna Karina, Sleepy LaBeef

Jan Van Kelst , l'inventeur du Kelstone ( un zither électrique), est décédé par euthanasie début décembre.
Jan avait fait partie des Sam Cooke Singers dont le titre 'So Sad' s'était classé dans les charts flamands en 1989.
Il avait également joué pour les Sunriders ou Arabs in Distress.
Les hommages du monde musical flamand n'ont pas cessé de pleuvoir à l'annonce du décès du musicien, Kloot Perwez:  "Jan had zeer goeie en erg originele ideeën ik moet er geen tekeningetje bij maken wat dat gaf in combinatie met mij, veel repeteren en veel optreden niet bang om te experimenteren...".

Dave Riley, le bassiste de Big Black de 1985 à 1987 , est décédé d'un cancer de la gorge le 24 décembre .
Dave s'entend sur les deux premiers albums studio du combo  de Steve Albini.

La presse australienne, début décembre:  "Australian guitarist Stuart Fraser has died after a three year battle with lung cancer".
Stuart avait fait partie de Noiseworks , un hard/pub rockband ayant sorti trois albums studio, et du groupe  The Party Boys puis , plus tard, du John Farnham Band.

 Mental As Anything founding member and songwriter Andrew "Greedy" Smith has died after suffering a heart attack in his car. He was aged 63, ça s'est passé le 2 décembre.
Mental As Anything, une des gosses pointures de la scène new wave australienne, a pondu une douzaine d'albums, il a été repris dans l'Australian Recording Industry Association Hall of Fame.
Les titres "If You Leave Me, Can I Come Too?" ,  "Too Many Times", "Live It Up" et"Rock and Roll Music" se sont retrouvés dans le top ten Down Under.

Jerry Naylor, qui est mort le 5 décembre, a été lead vocalist des Crickets , le band de Buddy Holly, de 1961 à 1965.
Après l'aventure Crickets, il s'est lancé dans une carrière solo dans un genre proche de Glen Campbell.  

On la savait malade depuis plus de quinze ans, le 9 décembre  Marie Fredriksson, la chanteuse de Roxette, nous a quittés.
Per Gessle et Marie Fredriksson ont vendu près de 80 millions d’albums et accumulé les hits, 'It must have been love', 'The Look', 'Joyride', 'Listen to your heart', 'Dressed for success', ' Sleeping in my car'....
Marie avait également enregistré huit albums sous son nom et obtenu plusieurs awards en Suède.
Son dernier enregistrement, la ballade  'Sing me a song', date de 2018.

 Canadian rock ’n’ roll pioneer Jack Scott, who placed four singles in the Billboard top 10 in the U.S., has died, l'événement s'est passé le 12 décembre, Jack était âgé de 83 ans.
Ses plus grands succès:  My True Love” ( 1958), “Goodbye Baby” ( 1958-59), “What in the World’s Come Over You” ( 1960) et  “Burning Bridges” (,1960).
En 2007 le rocker a été repris dans le Michigan Rock and Roll Legends Hall of Fame.

Roy Loney est mort le vendredi 13 décembre à 73 ans.
Roy  a fondé les Flamin' Groovies à San Francisco en 1965 avec son ami d'enfance Tim Lynch.
Il n'aura enregistré que trois albums avec le garage band californien avant de former les Phantom Movers, six ans après avoir quitté les Flamin Groovies.

 La  chanteuse et comédienne Monique Leyrac est morte à 91 ans à l'hôpital de Cowansville ( Canada) , le 15 décembre.
Dans les années 1960, le succès vient avec des chansons signées Gilles Vigneault ( Mon pays), Félix Leclerc, Claude Léveillée, Yvon Deschamps ou  Luc Plamondon.
En 1965 , elle avait obtenu le Grand prix du Festival de la chanson à Ostende.  

Alain Barrière, l'interprète de « Ma vie » est mort.
Son décès survient  douze jours après la mort de son épouse, Anièce.
 Alain Barrière, de son vrai nom Bellec, laisse un grand vide en Bretagne, une foule imposante a assisté à ses obsèques à La Trinité-sur-Mer, plusieurs de ses tubes ont été diffusés à l'extérieur de l'église et c'est en pleurant que le public a fredonné "Elle était si jolie', 'Une petite plage', ' Ma vie' , 'Un peu de sang breton', 'A regarder la mer' ou ' Partir'.
On taira ses démêlés avec le fisc pour se souvenir du grand poète que certains n'hésitaient pas à cataloguer le Alain Delon de la chanson. 

 L' acteur et compositeur britannique, Kenny Lynch, est  mort le 18 décembre 2019.
Dans les années 60, ce copain de Paul McCartney, place  "Up on the Roof" et  "You Can Never Stop Me Loving You" dans le top ten britannique .
Il reprend 'Misery' des Beatles  mais il est également l'auteur ou co-auteur de quelques perles dont  "Sha-La-La-La-Lee" des Small Faces ou 'Love's Just A Broken Heart' de Cilla Black.
Kenny a été à l'affiche de neuf longs- métrages dont 'The Playbirds' starring Mary Millington, a model and porn star.

Le guitariste irlandais Arty McGlynn, décédé le 18 décembre,  a joué avec tous les grands noms de la musique traditionnelle et folk: Christy Moore,  De Dannan, Four Men and a Dog, Planxty ou The Van Morrison Band.
On l'entend également  sur l'album ' The Celts' d'Enya , sur quatre enregistrements gravés en collaboration avec son épouse, la violoniste Nollaig Casey, et sur trois albums de Liam O'Flynn,
l’un des maîtres incontestés des uilleann pipes, décédé l'an dernier.

Si le nom d'Allee Willis restera à jamais associé au générique de ' Friends' ( I'll be there for you) , la songwriter  du Michigan a également écrit ou co-écrit quelques monster hits pour Earth Wind and Fire, dont 'Boogie Wonderland'.
 Rita Coolidge, Crystal Gayle, Sister Sledge, Jennifer Holliday, Gladys Knight and the Pips, Cyndi Lauper, Crystal Waters, Taylor Dayne ont toutes fait appel à ses services.
On lui doit également la musique de 'The Color Purple'  ( un Award), et un seul album solo ' Childstar'.
Elle est décédée le 24 décembre. 

 Hanne Karin Bayer, plus connue sous le nom d'Anna Karina, est décédée le 14 décembre.
Anna, c'est la nana qui accompagne Jean-Paul Belmondo dans des aventures dingues dans Pierrot Le Fou de Godard, on retient aussi son rôle dans ' L'Etranger' que Visconti a adapté du roman de Camus ou ses apparitions dans les films d'André Delvaux.
Anna Karina, c'est aussi une voix, sensuelle, intrigante,  sa version de 'Sous le soleil exactement ' du beau Serge reste dans les mémoires.
En 2000 elle chante Philippe Katerine sur  l'album ' Une histoire d'amour'.
Il y avait du beau monde au Père Lachaise lors de ses obsèques.

Sleepy LaBeef est décédé le 26 décembre  à l'âge de 84 ans. 
 Thomas Paulsley LaBeff , de son vrai nom, se fait connaître en 1957 avec le single 'I'm through'.
Très vite ce géant fatigué devient une star du rockabilly ou de la country, enregistrant une multitude d'albums.
Si son étoile s'est très vite éteinte aux States, il demeurait une figure appréciée en Europe où il se produisait régulièrement.








 

lundi 23 décembre 2019

Lunch Noazh au Mar'mousse - Plérin - le 20 décembre 2019 -

Lunch Noazh @Mar'mousse - Plérin - le 20 décembre 2019 

Tu connais un bar qui propose des bières bretonnes dans le coin?
Des? Combien?
Une dizaine...
Dirige-toi vers le Mar'mousse, au Légué, côté Plérin, la carte, changeante, propose quelques 550 à 600 bières locales et comme il vaut mieux se désaltérer en musique, en ce vendredi, où les chrétiens fêtent Saint Zéphyrin, qui bien que martyr, n'est pas mort de soif, les patrons du Kav and Bar ont choisi Lunch Noazh  pour distraire les curistes.
T'avais compris lunch noise, t'étais à côté de la plaque, il semble que  Lunch Noazh signifie le festin nu, et comme Naked Lunch était déjà pris, après avoir contacté William S. Burroughs, Julien Vrigneau, le leader de la formation, a opté pour la terminologie bretonne.
Lunch Noazh existe depuis huit/neuf ans, a sorti deux EP's et deux full CD's, le premier  'Breudeur ha c'hoarezed' a obtenu le Grand prix du disque produit en Bretagne en  2015.
Sa musique est du genre épineuse à étiqueter, passant du jazz  à la fusion, en y incorporant des éléments acid jazz, Brazilian jazz, trip hop,  folk, world, afro beat, soul, funk et pop.
Line-up actuel:
 Elise DESBORDES chant/ Julien VRIGNEAU saxophone tenor et soprano, flûtes et compositions/ Mael GUEGO guitare/ Victor SIMON basses et Xavier GARABEDIAN batterie, drumpad et programming.
Bonsoir les Mousses, on démarre par une suite , ' Tamm kentañ/ Eil tamm /Trede tamm/ Pevare tamm' , après l'intro jazz/gavotte, la fine Elise se joint à l'élément masculin pour vocaliser subtilement sur un funk Tower of Power meets Al Di Meola, 
En fouinant t'as découvert que 'Trede tamm' était un Kan ha diskan, les consonances gutturales du breton et le groove proposé par Julien et son équipe évoquent pour toi les efforts de Magma avec son langage kobaïen.
Après une ballade sur laquelle se fond un trip hop murmuré en anglais (Sujidigezh) , Victor Simon se paye un soliloque digne de Stanley  Clarke qui introduit la dernière pièce du second acte ( Rey Jabb/ Goustad/Drammou).
Le soprano amorce délicatement  ' An den glas', la guitare prend le relais, la rythmique imprime un tempo soutenu, des camélidés  impassibles mâchonnent la rare verdure croissant dans cet aride désert, Elise s'éveille pour psalmodier, de son timbre limpide,  ' Gast' et ' Bro ar bara' (un duo basse/chant) qui se succèdent. Après un wouah concluant la ballade ou initiant ' Pe get' , c'était pas clair, les copains de William S. Burroughs partent en funk saccadé, wah wah et sax se querellent tandis que mademoiselle Desbordes, qui a rejoint le groupe récemment,  scande répétitivement  pe get.
Merci, on prend une pause de 40', rendez-vous à 20:30'.

Une Coreff brune plus tard, le quintette réapparaît pour lâcher ' Kenan' un titre méandreux pendant lequel le leader passe du saxophone à la flûte...  space, shadow, atmosphere: all are qualities integral to ECM... et c'est bien au majestueux label que tu penses à l'écoute de cette ballade délicate.
Mael brode, s'amuse avec son pédalier, puis lance l'acid jazz ' Ma bugel'.
Tu demandes toujours ce que Carleen Anderson, autrefois chanteuses chez The Brand New Heavies, foutait là, et en s'approchant de toi elle  murmure, not bad for Frenchies. Ceux-ci poursuivent avec 'Dalc'hus' et une divagation instrumentale permettant aux garçons de jammer en roue libre.
Après un message social auquel manquait la notion de fraternité c'est ' Neuial' qui est lâché, une plage invitant aux déhanchements et contorsions.
Mael en solitaire, dans la lignée  Pat Metheny, ouvre la suivante qui, très vite, retrouve la route du funk. Basse puis  guitare en goguette et petit solo de drumpad , cette plage réserve pas mal de surprises, elle vire free jazz, l'ombre de Coltrane plane au dessus du comptoir, Elise après avoir admiré l'élément masculin retourne au turbin, se met à pousser des cris d'hyène, perdue dans la Baie de Saint-Brieuc, et c'est par un solo de batterie que prend fin l'épisode nouveautés ( Nerzh Kalon/ Pennou an Euzh/ Pouezhan Menozhiou/Lizher/Doksa ... titres donnés avec les réserves d'usage).
La ballade 'Rosa's dream' ( in English) achève le set.

Le bis prévu exige une participation du public.
 C'est une chorale qui entame le  refrain pop  ' Ti ma Zud' qui présente de séduisantes effluves samba.
Tu fredonnais encore l'air en longeant le Légué pour retrouver le char qui doit te ramener au bercail.

vendredi 20 décembre 2019

Album - Sofia Härdig - This Big Hush

Album - Sofia Härdig - This Big Hush

On a lu quelque part, Sofia Härdig is a Swedish multi-instrumentalist and singer. She’s been making records since 2005 ( 'This Big Hush' doit être son huitième effort discographique) , le gars poursuit... I was quite intrigued by the list of bands she’s worked with in the past — Free Kitten, The Hellacopters, Belle and Sebastian, Lydia Lunch, David Sylvain, The Cardigans, and many more....
Assez de références pour susciter l'intérêt et, comme la photo sur la pochette piquait ta curiosité, tu as glissé le palet dans le lecteur.

Tracklist:
1 Silence

2 Saturday

3 Sucking The Flowers

4 Infatuation

5 Radiant Star

6 Camera Queen

7 Counting

8 This Big Hush

9 Walls Of Glass 

'Silence' est initié par d'incisifs riffs post punk,  dès que Sofia intervient, ton esprit  élabore des croquis esquissant P J Harvey ou Patti Smith, la plage prend des tonalités dramatiques lorsqu'une chorale liturgique rejoint la chanteuse pour la transformer en psaume noir, obsédant.
Une entrée en matière redoutable.
Le rock 'Saturday' qui suit est nettement plus saccadé, il évoque l'époque punk de Patti et affiche une agressivité que l'on pouvait entendre chez tes groupes punks du calibre X Ray Spex.
Si tu penses aux papillons ou aux abeilles en lisant le titre 'Sucking the flowers', tu risques d'être surpris  en entendant le phrasé Siouxsie de la Suédoise , il vient se greffer sur une bande son  brûlante et hargneuse. 
'Infatuation' mixe des éléments glam et post punk , ce cri de guerre repose sur une séquence percussive métallique et des riffs épais rappelant le David Bowie de Tin Machine.
Dans sa plus tendre enfance Sofia Härdig a été marquée par la berceuse/nursery rhymes '  Twinkle, Twinkle, Little Star' qu'elle jouait au piano à l'âge ouù Wolfgang Amadeus s'essayait aux sonates, elle s'en souvient et écrit ' Radiant Star' pour ce nouvel album.
Climats obscurs,  désolation extrême, malgré l'irradiance des corps célestes, l'atmosphère n'invite pas à l'optimisme, longue est le nuit, pénibles sont les insomnies.
Encore un grand morceau!
Tu ne jures que par l'underground aux saveurs 90's, style Liz Phair , Belly ou Rilo Kiley, tu risques de craquer pour le gothique et tourmenté 'Camera Queen'  .
Et pour écouter ' Counting' tu es prié de t'assurer de la présence de bouées de sauvetage dans ton canot, ce post-punk basé sur un fond sonore hachuré, aux intonations noise industrielles, est porté par un chant fiévreux et convulsif qui   te refile le vertige.
'This big hush', qui donne son titre à l'album, nage à nouveau dans une réservoir fréquenté par des nanas telles que Patti Smith, P J Harvey ou à la rigueur Bat for Lashes.
Ne va pas confondre 'Walls of Glass' de Miss Malmö au ' Wall of Glass' de Liam Gallagher, il n'est pas question de Britpop mais bien d'anxiété, d'âpreté , d'urgence et de fragilité, des ingrédients qu'on retrouve par exemple chez Baby Fire de  Dominique Van Cappellen-Waldock 

Il est grand temps que la France et la Belgique découvrent Sofia Härdig...

On tour in 2020


29/2 Gasfield Bremen Germany
7/ 2 Prinz willy Kiel Germany
6/2 KOHI Karlsruhe Germany
5/2 Druckluft Oberhausen Germany
4/2 BASTION Bochum Germany
3/2 Der Weinländer Wiesbaden Germany
2/2 Hafen 2 Offenbach Germany
1/2 The Loft Cologne Germany
31/1 noch besser leben Liepzieg Germany
30/1 Liederbuch Germany




mercredi 18 décembre 2019

Album - Lights of Skadi - Shimmer

Album - Lights of Skadi - Shimmer

Jesper Jansson, Jörgen André et Martin Ragnarsson forment Lights of Skadi en 2016 .
 Skadi , une géante , la déesse-aux-pas-de-neige dans la mythologie Nordique, a connu pas mal de déboires dans sa vie amoureuse malgré des pouvoirs surnaturels ( comme déesse de l’hiver, Skadi est capable de manipuler le climat afin de provoquer des pluies glaçantes, un froid extrême et d’autres conditions atmosphériques catastrophiques), on ne t'en dit pas plus, on ne te cite aucune source, mais si les mythes et légendes du grand nord te bottent, on te conseille la lecture de l'Edda.
Revenons à notre trio de Borlänge ( comté de Dalarna), ces jeunes gens ont été nourris au biberon Dream Theater, Meshuggah, Steve Vai, ne leur parle pas de Kobojsarna, Ace of Base ou de Dolly Style, ils n'en ont rien à battre.

En octobre 2019, ils ont sorti l'album ' Shimmer' , a 54 minutes ride, mais seulement trois titres, ouais, on est dans la mouvance  'Tales from Topographic Oceans' de Yes, si ce n'est que 'White eyed raven', la seconde plage de leur épopée s'achève après 300 secondes.

Tracklist:
 Norse Code
 White Eyed Raven
 Time 

 Jörgen André (drums, synthesizers, guitar, bass) Jesper Jansson (guitar) and Martin Ragnarsson (drums, guitar and orchestrations) démarrent leur symphonie progressive metal par 'Norse Code', un instrumental de plus de 23' , divisé en quatre phases.
Le progressive rock naît quand Caravan, pionnier de la Canterbury Scene, sort l'album du même nom en 1968.
Depuis ils sont nombreux à avoir suivi cette voie, malgré les attaques virulentes des punks, qui abhorraient les dinosaures du rock style Genesis, Yes, Emerson, Lake and Palmer...
Le discours de Lights of Skadi est fait de longues envolées lyriques, de riffs tranchants, alternant avec des séquences acoustiques, les attaques hard  succèdent aux mouvements planants.
 L'exploration instrumentale proposée évite les chemins trop balisés pour s'aventurer en territoires symphoniques complexes et diaprés.
' White Eyed Raven', ton beau-frère, ornithologue, te signale que le corbeau aux yeux blancs est originaire d'Australie.
Il a failli te flinguer quand tu lui as demandé si ça se servait aux lardons et champignons.
Pendant cinq minutes, le trio suédois nous assène un métal progressif dans la lignée de Pain Of Salvation ou de Mastodon.
25:42' , c'est le temps qu'il a fallu à la petite Emélie Laurens pour parcourir les 5000 mètres marche, catégorie cadet, c'est aussi le timing de 'Time', une pièce orchestrale en cinq actes qui clôture l'album ' Shimmer'.
Des paysages divers défilent devant tes yeux hagards, roches sombres et cratères, ouais  'On a marché sur la lune' se niche dans ma collection de BD, déserts arides, steppes pas nettes,  mais aussi les pochettes signées Roger Dean ou Hipgnosis.
Tandis que ton esprit vagabonde,  le sable s'écoule, Time atteint sa cinquième escale, t'appuies sur pause pour te décapsuler une Falcon, tu reviens face au lecteur, relance la machine, Martin pilonne sec, la guitare se fait Joe Satriani, un moment de quiétude te permet d'apercevoir un écureuil sauter de branche en branche dans le parc voisin, tu entends les doigts glisser sur les cordes, tu sens que quelque chose va se produire, tout ce calme n'est pas normal, ça y est, le ton monte, on repart au front avant qu'un piano serein n'annonce le final dramatique.

Un premier essai impressionnant.

mardi 17 décembre 2019

Leili Djan à l’église Saint-Tugdual de Pabu le 15 décembre 2019

Leili Djan à l’église Saint-Tugdual de Pabu le 15 décembre 2019

La commission d’animation culturelle de Pabu organise traditionnellement un concert de Noël,  avant le  359e jour de l'année du calendrier grégorien, dans l’église Saint-Tugdual, un saint, qui comme Valentin, aurait eu la faculté de guérir les épileptiques.
En ce  dimanche 15 décembre, l'édifice religieux, dont les voûtes sont ornées d'une fresque imposante que l'on doit à l'artiste  Bernard Le Quellec, a fait le plein pour le récital  du trio Leili Djan « Au fil des rencontres de la Bretagne vers l’Orient ».
Le trio, dont c'était le premier concert, est constitué de Jean Le Floc’h ( accordéon) , Maëlle Vallet (  qanûn) et Florian Bellec ( tombak, daf ou riqq, instruments de percussion utilisés au Moyen-Orient).
Ces musiciens ne peuvent pas être considérés comme des néophytes, Maëlle, qui manie aussi la harpe,  fait partie de l'équipe qui tourne avec Denez, elle sévit également au sein de  Kazut de Tyr qui se produit souvent avec le barde kurde, Rusan Filiztek.
Jean, lui aussi membre de  Kazut de Tyr, fait danser la Bretagne avec Le Bal Floc'h, s'amuse, notamment, avec Oktopus Kafe, Idéal Jazz ou le Balafent Majik Tro.
Florian secoue ses  tambourins exotiques chez Tayir, il lui arrive, également, d'accompagner la conteuse Julie Bellule.
La représentation a débuté par  une prestation des élèves  harpistes de l’école de musique de Guingamp Communauté (sous la direction de Maëlle Vallet).
Quatre jeunes, émules de Lily Laskine, et leur maître d'école ont proposé un  traditionnel portugais, il est suivi d'un extrait, chanté, du soundtrack de Rob Roy, harpe et flûte accompagnent la voix cristalline de l'interprète et nous plongent dans un univers New Age proche d'Enya .
Le prélude s'achève par une danse irlandaise rondement menée.
Les harpes sont rangées dans le transept, Leili Djan prend place pour entamer son périple par une mélodie composée par le sonneur de Rostrenen, Jacky Le Hétet, décédé en octobre dernier.
La riche palette sonore  du  qanûn, associée aux plaintes de l'accordéon, rapprochent la complainte armoricaine du Concerto d'Aranjuez.
Florian amorce la seconde pièce, envoûtante,  d'inspiration ottomane  ( Urfa Divan Ayağı).
On demeure en Turquie pour un samai finement ciselé, ' Köyde Sabah' qui se fond dans une nouvelle mélopée propice à la rêverie ou à la méditation.
Les auditeurs sont soudain distraits par un chiroptère pieux ou un pinson mélomane , va savoir,  qui virevolte sous la voûte de l'autel sans parvenir à déconcentrer les exécutants.
Les grenouilles de bénitier ont un concurrent!
Le  trio poursuit son voyage qui nous conduit en Macédoine pour un Sirtos, suivi par une complainte byzantine léthargique, portée par les  modulations particulières de la cithare orientale, évoquant les contes  persans des Mille et Une Nuits.
Maëlle tente de nous expliquer la genèse de la pièce d'origine kurde, apprise par le biais  de  Rusan Filiztek, lorsqu'une dame, assise au fond de l'édifice religieux, lui fait remarquer que les éclaircissements ne sont guère perceptibles, la voix s' élève vers le haut de la voûte mais n'atteint pas la nef, too bad!
Un nouvel enchaînement ottoman, transpirant la sérénité et le raffinement, précède le dernier morceau, mélodieux,  originaire de Thrace, où vit une minorité tsigane ayant importé ses danses balkaniques. 
Avant de se diriger vers la mairie où le public est convié à un vin chaud, le trio rappelle la classe de harpe, la flûtiste et un duo de chanteuses, pour une version gréco-arabo-turque d'un traditionnel que tous ces territoires considèrent comme appartenant à leur patrimoine.
C'est sous de chaleureux applaudissements que les musiciens saluent l'audience. 

Kazut de Tyr se produira le 28 mars au Théâtre de l'Arche à Tréguier.


dimanche 15 décembre 2019

It It Anita et La Jungle à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 13 décembre 2019

It It Anita et La Jungle  à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 13 décembre 2019

Horum omnium fortissimi sunt Belgae, Jules était clairvoyant malgré un début de presbytie.
En ce vendredi, où les chats noirs ne doivent pas passer sous une échelle, Bonjour Minuit a eu la possibilité de vérifier les dires de l'Imperator lors d'une soirée belge  sans mayonnaise, mais savamment pimentée.
En dernière minute, La Jungle a laissé Tarzan et Jane à leurs ébats pour remplacer les copines d'Aristophane, victimes d'un burn-out hellène.
20:33, tu pénètres dans la grande salle pour constater un décorum inhabituel, le plateau scène est avancé et s'érige dans le fossé réservé au public.
Petite info, en passant,  le troisième album du duo  La Jungle, "Past // Middle Age // Future", est sorti en avril.
In klein Belgenland, les joyeux artificiers math/kraut/noise/trans-rock ont gagné tous leurs combats par KO, que ce soit au Sud du pays ( normal) ou au Nord, où les électeurs du Vlaams Belang les évitent.
21:00, les Montois,  Mathieu Flasse ( ex  Petula Clarck), guitare, basse, manettes, youyou, chant, et Rémi Venant, batterie  et serviette éponge, se montrent.
Le pas flasque lance, salut, venez devant, on ne vous voit pas, c'est flippant, Saint-Brieuc obtempère, timidement, et s'approche de 15 cm.
Rémi suit les conseils de Jane, pas la copine de Johnny Weissmuller, la fille d'Henri, et s'étire avant la séance sportive, son copain triture un pédalier.
Vrombissements à faire tomber le noeud pap d'Elio, ça décoiffe d'emblée, ils viennent d'entamer ' OK, but this is not a parachute'  .
Sans prévenir, le duo passe à la vitesse supérieure, la machine s'emballe, Rémi tabasse  tous les éléments de son kit comme le mec, sanguin, auquel on vient d'apprendre que sa femme le trompe avec un copain de Benalla qui  s'acharne sur le mur en imaginant que c'est l'amant en question.
Mathieu n'est pas en reste, il entame un rodéo disco/electro/trance/math rock épileptique.
Tes voisins se regardent, n'en croient pas leurs feuilles de choux, l'un deux avance, ils sont fous, ces Belges!
Après quelques considérations gastronomiques, Mathieu pousse un double hurlement annonçant 'Hey ha hey ha', il met son cri en boucle avant de retourner au front, sans casque, avec son pote qui sue pire qu'Eugène.
Après une fausse fin et une conclusion furieuse, les voisins du Doudou, à l'humour surréaliste, comme il se doit en Belgique, envoie 'Iltapalaidedos', une danse tribale précolombienne , découverte en lisant 'Le Temple du Soleil', hypnotique et ravagée.
'  Hahehiho' débute par une série de halètements maladifs passés à la moulinette, tandis que Mathieu tricote, Rémi relace une chaussure, ajuste les pieds de son tabouret puis reprend ses baguettes pour frapper comme un métronome déréglé.
On a été flashé par un radar du côté du pont sur le Gouët.
Sans blague, vous n'avez pas respecté la limitation de vitesse, c'est pas votre style,  vous êtes du genre pondéré.
'  And The Serf Caresses The Head of His Lord', des caresses, tu parles, le barbu malmène un tom de la main gauche, la droite brutalise une cowbell rouge, la guitare sommeille.
Elle s'éveille en sursaut, le bal infernal reprend de plus belle.
Ce duo dégage plus d'énergie qu'un troupeau de bisons au galop fuyant les flammes du côté de Yellowstone.
Pause pour la guitare, Mathieu la troque contre une basse, pas de décélération en vue.
Saint-Brieuc, t'as rien à dire, tu veux placer une annonce, poser une question, rien, OK, voici ' The boring age' et ' Hyperitual' ( une nouveauté).
On m'a dit qu'il n'y a plus de neige sur les sommets bretons, je vais vérifier.
Le longiligne guitariste escalade une enceinte avant de se payer un saut calibré que Laurence a réussi à immortaliser sur son Samsung.
Voilà, on se quitte, la bande envoie une version Ducasse de Mons de 'Wake me up before you go go' , les  déménageurs arrivent, La Jungle se change en centre commercial pour écouler CD's, T-shirts, sweats et autres bricoles de leur stock.

Le temps d'ingurgiter une limonade et It It Anita rapplique sur fond Paramount.
Anita?
Oui, je sais tu connais Anita et Rosa, fabricant(e)s de lingerie, le salon de coiffure ' Anita', fréquenté par ta soeur, ou Anita Pallenberg, qui d'après Hello! s'est tapé tous les Stones, sauf Billy Preston, qui n'a jamais tiré la langue, tu peux oublier, It It Anita fait partie de la mafia rock liégeoise et se compose de Michael Goffard ( Malibu Stacy) gt / Damien Aresta, le chef chez Luik Records, gt,/  Elliot Stassen, bs  et Bryan Hayart ( Girls in Hawai, Eté 67) qui a toujours rêvé ( arrête Jacques avec ton Air France) d'être boxeur,  aux drums.
Deux albums, le dernier ' Laurent' dédié à leur technichien,  quelques EP's et des centaines de concerts,  tous catalogués chauds boulets, épices à volonté.
Donc, les enfants à l'arrière, Mamie dans le coffre, le chien sur le siège passager, on a tous fixé nos ceintures, la bande mosane lâche ' Tanker 2, Pt. 1', un noise rock aussi méchant que les psaumes confectionnés par A Place to Bury Strangers.
Bryan effectue des étirements dorsaux avant de maltraiter tout ce qui l'entoure, les autres te fabriquent un mur du son autrement plus costaud que le matériau utilisé pour la cathédrale Notre Dame.
Ils enchaînent sur une salve chantée ( euh , expulsée), '  User Guide' , t'as rien compris au manuel, t'as balancé le crâne d'avant en arrière, comme les voisins .
Le combat est dans un stade initial, mais déjà nos corps exhalent un parfum plus sauvage que celui pour lequel Johnny Depp a ouvert un compte à Jersey.
Bryan: Laurent, pousse le kick à fond... le technichien, pas cabot, obtempère.
IIA balance ' Templier' un extrait du EP "Recorded By John Agnello", un agneau féroce.
Damien vient prendre le pouls des brebis égarées, les autres bastonnent brutalement.
'God' est entamé par la basse, en mode dragon,  d'Elliot, le chant religieux prend des allures de punk désespéré, il est suivi par 'Say No' aux riffs cinglants.
On a aussi écrit une chanson d'amour baptisée ' Engraved', le bonus track du dernier méfait.
Après ce morceau fleur bleue, avec épines, vient ' Denial' pendant lequel ils sont quatre à scander... All the time you said promises are meant to be kept... , comme  t'avais pas bien saisi, ils sortent le maillet pour enfoncer le truc profond dans ton cortex.
'NPR' et l'explosif hardcore ' 11' nous conduisent vers la fin du show.
Il reste l'épilogue, précédé d'un one man show de Bryan Hayart, un copain de François Pirette, nous sommes venus jusque dans vos contrées arrosées pour vous botter le cul. Ils quittent tous leur plateau, après avoir démonté le drumkit pour le placer dans l'arène, Bryan présente les gladiateurs, dont un certain Tino Rossi, pas rasé, il vient serrer une vingtaine de pinces, histoire de ne pas subir des pouces baissés en fin de combat et c'est parti pour le Ite Missa Est sulfureux, ' Another cancelled mission' .
Tu dis, Laurence?
Ils sont tous comme ça à Liège?
Euh, presque , Sandra Kim, qui ne jure que par les fricadelles, est moins trash....quoique!




vendredi 13 décembre 2019

Mono au Botanique , Bruxelles, le 11 décembre 2019

 Mono au  Botanique , Bruxelles, le 11 décembre 2019

 MONO formed in Tokyo, Japan in the closing winter weeks of December, 1999, leur tournée des 20 ans passait par l'Orangerie- Flirian Hexage rapporte, Samuel Letecheur immortalise...


Et encore un magnifique concert de MONO (Japan) hier soir au Botanique.
Ca fait 20 ans que le quatuor post-rock nippon tourne, 10 albums au compteur, et toujours ce même son cristallin avant la tempête annoncée.
On aurait facilement tendance à se dire (et on l'a eue d'ailleurs, encore hier, avant de se décider à y aller, bonne idée pardi) "oh tiens, encore cette même musique, toujours aussi belle, mais on risque quand même de s'ennuyer un bout".
Et puis comme d'hab', non en fait.
Tu te laisses happer et c'est fini, tu pars dans les arabesques et le cosmos.
Cette pureté dégagée, cette intensité dans la façon de jouer, ce respect du public, qui lui aussi écoute religieusement (rare ça d'ailleurs, merci public), la puissance des explosions soniques, Mono, c'est encore et toujours ça.
La part belle est donnée au petit dernier, l'excellent "Nowhere Now Here", surtout en début de set, et après ça enchaîne les tubes, avec notamment un "Ashes In The Snow" d'anthologie, 12 minutes de montée magique qui nous a couchée.
Bref, allez les voir, car Mono en 2019, c'est toujours aussi superbe.

jeudi 12 décembre 2019

Thomas Howard Memorial - album Bonaventura

Thomas Howard Memorial - album  'Bonaventura'

On sait, tu la connais l'histoire de Jesse James, t'as vu le long-métrage The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford, Jesse had been living as “Thomas Howard” with his wife and children in St. Joseph quand Bob Ford, un nouveau membre du gang, le descend froidement pour toucher la prime.
Donc, Thomas Howard, alias Jesse James, n'est  plus de ce monde, mais quelque part dans les Côtes-d'Armor, il existe un Thomas Howard Memorial, né en 2010, auteur de trois EP's et de l'album ' In Lake', sorti en 2016.
Tu les as croisés à La Grande Ourse de Saint-Agathon en octobre et tu savais que quelque chose se préparait, un second full album.
Après un passage en Lituanie pour presser le substrat composé de polycarbonate et d'une pellicule métallique, recouverte d'une couche de laque, ils sont revenus avec un stock de 'Bonaventura', un objet doté d'une pochette pas banale, dans laquelle ils ont glissé un livret bourré de clichés artistiques, à la beauté formelle approchant les images d'Helmut Newton.
Pardon?
Non, ils ne sont pas en costume d'Adam.
 Officiellement  'Bonaventura' sort fin janvier, un exemplaire est tombé du camion, tu l'as ramassé et écouté.
Tracks:
Tunnel / Let it glow/ Revolution/ Storm/ The way/ Feel Alright/ John/ The call/ Irma's Death Toll/ The new told lies/ Clint/Bonaventura/ Out.
Band members:
Yann OLLIVIER: Voice, guitar |
Elouan JEGAT: Guitar, keyboards, voice |
Vincent ROUDAUT: Bass guitar, keyboards |
Thomas KERBRAT: Drums


Fait obscur dans le 'Tunnel'  , tes yeux ne distinguent que dalle, tes pavillons auditifs, par contre, perçoivent des crissements, des grincements à peine perceptibles, un train?
Non, ça vrombit, puis bourdonne, une note revient sans cesse, le grondement gonfle, t'entends comme une sirène, un liquide semble sortir d'un enfoncement sinueux,  l'angoisse s'empare de toi, tes sens sont aux aguets, te voilà hypnotisé comme la première fois où tu as entendu ' Astronomy Domine' du Floyd. 
Cela dure près de quatre minutes, c'est long dans le noir, puis une petite musique vient te tirer de ton état de torpeur.
A la lueur du jour ils amorcent  ' Let it glow', une plage atmosphérique, planante à souhait, un trip psychédélique se rapprochant des derniers efforts de Thom Yorke ( écoute ' Has ended).
 "You say you want a revolution
Well, you know
We all want to change the world
You tell me that it's evolution
Well, you know
We all want to change the world";
La ' Revolution' de THM, portée par une basse post punk et un chant voilé,  est moins directe que le titre de 1968 des Fab Four, mais certainement pas moins subversive, les amateurs de broderie fine seront séduits par l'envolée d'Elouan, ceux qui ne jurent que par le surf rock ou le spaghetti western guitar sound ne sont pas oubliés.
Après un interlude baptisé ' Storm' vient ' The Way', une ballade éthérée dont le clip a été tourné dans les Monts d'Arrée.
Le feutré ' Feel Alright',  un titre bilingue, a eu le don de voir  ta conjugale interrompre sa lecture, elle a tendu l'oreille, a murmuré ' c'est beau, c'est qui?'.
T'as failli répondre Kendji Girac, tu t'es abstenu, elle pique une crise à chaque fois que Radio Océane diffuse son ' Andalouse', de toute façon elle préfère la Béarnaise, donc tu as décliné l'identité du quartet de Guingamp.
'John', précédé d'une longue intro,  dont les tonalités rappellent le vibraphone de Milt Jackson, change brutalement de cap lorsque la guitare part en larsen, le vibra tente une nouvelle percée mais ce sont les guitares qui gouvernent, oh, pas question de brutalité, de hardcore, les ambiances restent ouatées, elles sont propices à la méditation.
Cet instrumental pourrait servir de bande son  à Luc Besson, si il lui vient l'idée de proposer une suite au Grand Bleu.
Tu avais déjà eu l'occasion d'entendre 'The Call' lors du concert à Saint-Agathon, cette valse les rapproche plus d'Air que d 'André Rieu.
2017,  Hurricane Irma devastates the heart of Cuba, le  ' Irma's death toll' se chiffre à 129 victimes,
mis en musique, cela donne une plage brumeuse empreinte de mélancolie et de pudeur.
Un grand morceau suivi par le requiem progrock, ' The new told lies',  proche de l'univers de Porcupine Tree.
Une nouvelle pièce instrumentale ( 'Clint') , longue de près de trois minutes,  évoque forcément celui qui a incarné Dirty Harry, mais les climats engendrés par les guitares, la rythmique et les effets venteux, peuvent faire penser à Chris Isaak.
Si les pièces précédentes ne peuvent être considérées ni comme des amuse-bouches, ni comme un hors-d'oeuvre ( copieux!), le plat de résistance donne son nom à la plaque ' Bonaventura'.
Nous voilà dans un terreau apprécié par des gens aussi disparates que Calexico, 16 Horsepower, Robert Wyatt ou, même, Jean Rondeau.
L'épilogue a reçu l'étiquette ' Out', il mélange astucieusement le psychédélique et l'industriel et ravira, à la fois, les adeptes de  Einstürzende Neubauten et ceux de Sonic Youth, mais aussi  celui qui s'endort en écoutant ' Careful With That Axe Eugene'.
Un grand album, loin du mainstream!


Le 31 janvier à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc!







mercredi 11 décembre 2019

Doris Bula et Vincent Blanchet à La Passerelle de Saint-Brieuc, le 10 décembre 2019

Doris Bula et Vincent Blanchet à La Passerelle de Saint-Brieuc, le 10 décembre 2019

Le 10 décembre, La Passerelle de Saint-Brieuc propose le Trio Joubran.
 Avant la prestation du groupe palestinien, le public est invité pour un Jazz au Bar, gratuit, donné par Doris Bula (voix) et Vincent Blanchet (contrebasse et voix).
Ce dernier apéro-jazz de 2019 est proposé par la scène nationale de Saint-Brieuc en collaboration avec  La Villa Carmélie, le Conservatoire de la même cité, où  Doris Bula et Vincent Blanchet sont enregistrés comme étudiants.
Les deux protagonistes ont des planches, Doris a fait partie de Duchesses ( elles sont quatre habitant le duché de Tours), certains l'ont entendue au sein du trio Accalmie, avant qu'elle ne décide d'émigrer vers le pays breton.
Vincent, a, quant à lui, quitté Grenoble pour les terres de  Breizh, il a joué ou joue avec Poivre et Cel, Kia Ora, en duo avec la pianiste Lise Van Dooren ou avec son propre quintette.
Le programme de cette avant-soirée prévoit des standards du jazz présentés sous l'étiquette ' less is more', l'économie de moyens n'étant pas synonyme d'incompétence ou d' impéritie!
 Le public l'a bien compris et a chaleureusement applaudi les intervenants au terme d'une prestation luminescente.
Une immersion dans les années trente pour débuter le récital,  'Why  don't you do right',  composé par Kansas Joe McCoy, gros succès pour Peggy Lee et remis au goût du jour grâce à  la version langoureuse d' Amy Irving, reprise dans ' Who framed Roger Rabbit', ouvre le bal.
Le duo nous offre une belle adaptation,  toute en retenue et finesse.
'East of the sun' ( and West of the moon) date de la même époque, t'as le choix ente Ole Blue Eyes, Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Diana Krall, Stacey Kent et quelques centaines d'autres comme présent de Noël pour ta belle-mère , c'est plus sympa qu'une lotion anti-rides.
Mon coeur est à papa, susurrait la divine Marilyn/Lolita  dans 'Let's make love ' de George Cukor, ' My heart belongs to Daddy' demeure un immortel de l'American songbook.
Le travail minutieux de la contrebasse et le chant délicat rendent justice au titre de Cole Porter.
Ils enchaînent sur la romance ' Stars fell on Alabama'.
 Clair de lune, magnolias, une pluie d'étoiles, toi et moi, embrasse-moi!
Existe-il une voix plus veloutée que celle de Nat King Cole?
Son ' Straighten up and fly right' n'est peut-être pas son titre le plus caressant,  mais ce swing acrobatique groove délicieusement; même sans la guitare d'Oscar Moore.
Place au gospel/ blues 'John Henry' l'homme au marteau qui a défié la machine avant de mourir au bout de son effort.
Doris martèle la contrebasse de son compagnon pour rythmer le travail du prolétaire, Vincent cesse de pincer les cordes et bat des mains, il est imité par le public qui conduit le morceau à son terme tragique.
La seule entorse aux classiques américains sera une reprise de la merveilleuse Cyrille Aimée.
'Nuit blanche'  te  refile some goosebumps en te renvoyant vers le swing d'un Claude Nougaro.
Voilà, Saint-Brieuc, that was it!

Un rappel s'impose avant de se dire au revoir, 'Bye bye blackbird' s'avère un choix judicieux, le public accompagne le duo en fingersnapping epour ensuite se diriger vers  le Théâtre Louis Guilloux pour la fratrie Joubran.

samedi 7 décembre 2019

Festival - Breizh Disorder ( première soirée) à Bonjour Minuit- Saint-Brieuc, le 6 décembre 2019

Festival - Breizh Disorder ( première soirée)   à Bonjour Minuit- Saint-Brieuc, le 6 décembre 2019

Le premier Breizh Disorder a eu lieu il y a 20 ans,  en février 1999, à Rennes, 26 groupes punk bretons sont venus secouer l'Antipode pendant deux nuits de folie.
Une compil regroupant tous ces joyeux a vu le jour.
En 2001, rebelote, nouvelles festivités au Parc des Expos à Rennes.
Seconde compilation.
La saga continue jusqu'en 2016, festivals et compilations se multiplient plus vite que les petits pains fabriqués avec gluten par Jésus .
 A partir de 2016, l'Asso se consacre à organiser des concerts dans les cafés.
 2019,  20 ans après le premier épisode, sortez les bougies, on remet ça à Bonjour Minuit , un marathon avec 18 groupes.
T'y étais le vendredi, l'affiche proposait:
DISRUPTIVE ELEMENT (Vannes)
HHM (Brest)
THE GANG BANG THERAPY (Saint-Malo)
SKLANKER (Saint-Brieuc)
TROUZ AN NOZ (Côtes d’Armor)
MAUVAISE GRAINE (Lorient)
LES PROXENETES (Saint-Brieuc)
CHOUCH’N MOLOTOV (Rennes)
CAVE NE CADAS (Rennes)
Les portes s'ouvrent peu après 19:30',  la Saint-Nicolas keupon devrait débuter 30' plus tard, neuf groupes au menu, chaque formation dispose de 30' pour récréer la génération no future qui espère arriver à l'âge de la pension avant 75 balais, la fin de la bringue est prévue à 3h du mat.
Tu sais déjà que tes vieux os exigeront un jet d'éponge bien plus tôt.
20h, nous sommes quatre dans la salle.
Dix minutes plus tard, du remous sur scène, faux espoir, les rôdeurs sont venus dénombrer les spectateurs, ils auraient mieux fait de passer à l'étage, le bar est nettement plus prisé.
Attente assommante et second hic, aucun ordre de passage affiché.
20:15, l'ingé son et son frère lumière rappliquent, toujours pas de groupe.
20:28, un pouce se lève, le décollage est imminent.
Deux nanas et un mec débarquent, à toi de deviner qu'il s'agit de HHM  - Happy Home Makers de Brest.
Au départ ( en 2000) le  Home Health Monitoring était uniquement composé de Riot grrrls pures ( ?) et dures, modification du line-up après désafections. En 2019, le trio se compose de Juliette Uchard-Landrein à la basse et chant, de Gwenn à la guitare et chant et de Langlet à la batterie.
Gwenn en contemplant la masse tassée, ' ambiance de folie à Saint-Brieuc', deux riffs agressifs, c'est parti en mode Bikini Kill, les rebel girls par excellence.
' Social Change' , c'est la lutte finale, we must fight, scandent-elles, ça décoiffe méchant.
Fin 2019 en France, on n'est pas loin de la situation économique qui régnait au UK sous Thatcher, les titres contestataires vont se succéder, ' Marionette' ( non pas celle de Christophe) , 'Ruins of Misery' , le concis ' Find your Way' et le suggestif ' Suck'.
Ton cerveau voit ressurgir les Slits, X-Ray Spex, Liliput ou Amyl and the Sniffers sur un écran pas dépoussiéré.
A trois mètres de toi Sid Vicious envoie une beigne à sa copine avant de l'enlacer tendrement. Sur scène , elles chantent une ancêtre ayant la patate, ' Grandmother'  avant d'entamer une berceuse ' It's so you ,  qui capote après trois mesures, bam, dans ta poire.
'Monsters' , 'Wolves' , l'agressif  'Punk Police' et un truc baptisé ' Mi-Fa' pendant lequel elles abandonnent le micro aux candidats refusés pour The Voice terminent un show coloré.

Trouz An Noz , de l'electo punk/metal  de Sant Brieg ( Saint-Brieuc) relaye HHM.
Le combo  ( littéralement Les bruits de la nuit) voit le jour en 2007, Nicolas Montfort ( ex Melmor et Nevrotic Explosion) s'était associé à Mathieu ( dj).
Depuis le line-up a évolué, Nico ( gt/ chant) est désormais entouré de Georges au violon, Zephie aux choeurs et d'Olivier aux samples.
 Punk et sampler, tu penses aux Ramoneurs, tu peux, tu oublies les déguisements!
Dernier enregistrement, ' Hentoù​-​Treuz' , un quatre-titres sorti en octobre.
Après une intro Celtic/ Breizhou/punk musclée, la clique envoie ' L'enfer du décor'  au texte coup-de-poing scandé par Nico et Zephie.
Le tout aussi remuant 'Kendal Breizh' traite de la révolution kurde.
Malgré quelques ennuis techniques au niveau deejaying ' Lois d'exception' secoue, le violon ajoutant une touche fest noz au punk venimeux.
Après une tirade abordant l'immigration, un épouvantail destiné à nous diviser, vient l'hymne  ' Chome Tail' posé sur de gros beats electro.
Retour en 1968 pour monter sur les barrières, poings levés, gaffe aux matraques, sus aux  '  Barricades' .
Le punk à toutes les sauces, ce soir, à la Guinness, au piment noir,  au  schaschlik, relevé à  l'andouille de Guémené , voici 'Partisan' aux saveurs des Carpates.
Sur leur premier CD tu pouvais entendre 'Fachist brein', un cri toujours d'actualité.
Rideau!
30', c'est court, place aux suivants!

De Rennes, un cocktail  détonnant, Chouch'n'Molotov!
Création en 2013, line-up actuel: Tom, les grands de ce monde ne sont grands que parce que nous sommes à genoux, (chant), Freddo (guitare), Manu (guitare), Sly (basse), Glenn (batterie).
Genre: punk dégageant de forts arômes de metal en fusion.
Message: Vive la République ( mais pas celle financée par  Christian Dargnat).
Attachez les ceintures, démarrage pédale d'accélération écrasée, ' De la suite...', on démolit tout, on a de la suite dans les idées.
'Putain de banquier', tous des salauds ces affairistes ..., sur fond sonore massif.
T'as des mecs qui les comparent à Lofofora, c'est sûr qu'on ne va pas les associer à Christophe Maé.
En 1730 avant J C, un certain Hammurabi, déjà promulguait ' Oeil pour oeil', en 2019 ça cogne sec.
Quoi, Bastien?
T'as un truc à dire, je te tends le micro.
'Wouah'!
C'est clair, mec.
'Ad vitam aeternam', c'est pas une fine galette au sarrazin, c'est du lourd, presque indigeste!
Comment tu fais passer?
Du Chouchen, des litres de chouchen.
'Pride', pas in the name of love, mais pour que tous aient les mêmes droits: homos, hétéros, bi, transgenres...
Dans les hôpitaux, c'est la merde, on pense à vous, infirmiers, aide-soignantes, ambulanciers, voici 'Hôpital'.
Après 'Encore' qui n'était pas le bis, vient ' La souillure' , pas le titre préféré de Marine.
Et on termine en pensant à nos morts, 'La dernière gorgée.
Il est temps de passer au bar, fait soif!

Toujours à Rennes, Cave Ne Cadas!
Des érudits ayant lu Sénèque, Tite-Live, Catulle et Astérix, prends garde à la chute ou fais gaffe, mec, un jour c'est toi qui te te trouveras dans l'arène face aux lions.
Ils sont cinq, ne se sont pas présentés, FB ne décline aucune identité, on peut à la rigueur t'informer que le batteur se fait appeler Hoy Hv, qu'un des guitaristes est peu chevelu mais barbu, que le second avait choisi le côté droit de la scène, que Clothilde aimait beaucoup le tatouage du bassiste et que le chanteur était du genre agité.
On s'en fout, genre?
Hardcore, crust punk, epic doom, grindcore... bref, le genre qui ne doit pas plaire à ta belle-mère.
De loin on a aperçu une feuille ressemblant à une setlist, elle était cachée sous la batterie, ne t'attends pas à une énumération de titres.
Une fois dans le ring, ils ont décidé de prendre le taureau par les cornes, ce qui a déplu aux adversaires de la corrida.
'One against all',  il a dit, les coups pleuvent, le shouter les évite en restant courbé, les guitares grincent, la batterie encaisse, la basse ferait pâlir Jean-Jacques, un étrangleur.
Tu dis, Josette?
Quoi?
Ah, ça déménage!
Les suivantes sont  tout aussi brutales et corrosives, t'as cru comprendre que la quatrième s'intitulait ' Rapist' et si elle lui dit non c'est NON!
En sachant que sur leur album 'No border/No nation', une plage se nomme 'Tear down the leaders', tu peux t'imaginer qu'il ne dédie pas leur chansonnette aux nantis.
En bas, les esprits s'échauffent, des coups se perdent, dans la bousculade, une nana au regard trouble s'étale, son crâne aboutit à 5 cm d'une enceinte, on la relève, elle reprend le pugilat, ambiance gilets jaunes versus cops.
Sur scène, ça tapisse toujours sévère.
Ils nous envoient une dernière salve éthiquement à gauche et musicalement drapeau noir , on te parle de la tribu de Greg Ginn.
Il est 23h, le sol est mouillé.

Un passage dans le Morbihan, Lorient, pour accueillir Mauvaise Graine.
Pardon,  le festival interceltique, ben, on n'a pas vu de cornemuse ou de bodhran...
Nous nous revendiquons de l’antifascisme, nous sommes libertaires... fort bien, et le fond sonore?
Punk, métal, rapcore, crossover..
On te signale aussi que notre aventure prend fin:
"Une aventure se termine au bout de 14 années de plaisir, de rigolade, de défoulement ,de supers scènes, de plan galère, de répétitions, d'enregistrement , de sueur , de changement de Line UP, mauvaise graine s' arrête là , mais une graine ça repousse et surtout la mauvaise."
La figure de proue du combo est féminine, Jessica  chante , tu y ajoutes un guitariste ( Olive) , un bassiste et un batteur ( Doud?), le compte  y est.
Après une première pièce pyrotechnique, Jess invite Fanch, un ex-membre du groupe, à se joindre à eux.
Désormais les vocaux seront mixtes.
Non, ce n'est pas du Floyd, le 'Money' de Mauvaise Graine est du style destroy, ' Refugees' qui suit  fait passer ' Sabotage' des Beastie Boys pour un chant scout.
Sur scène, la troupe reçoit du renfort, une nana vient exécuter quelques mouvements d'aerobicsaux côtés de Miss Jessica.
C'est beau le sport!
'Media' s'attaque à TF1, La 2, les gazettes pourries, les stations de radio récupérées et peut-être aux réseaux sociaux  vendus.
Mort au système!
Puis vient 'Violence' , encore  un titre apaisé  extrait de l'album 'Hope'.
'Pawn in this game' , ouais, on est tous manipulés, mec!
Il n'y a plus d'espoir, noir c'est noir, mais, non, écoute 'Hope' un pamphlet anti-raciste, anti-homophobe, anti-facho.
'Fear' et l'explicite ' Police partout Justice nulle part', merci Victor Hugo, mettent fin à un set musclé  et virulent.
Un message électoral et une guitare fracassée sont les derniers faits que tu as retenus, car pour toi est venue l'heure de regagner ta chaumière et un lit dans lequel madame ronfle!





jeudi 5 décembre 2019

Peuk + Brorlab à Super Fourchette, Bruxelles, le 4 décembre 2019

 Peuk + Brorlab à Super Fourchette, Bruxelles, le 4 décembre 2019

 Super Fourchette. Rue des Hirondelles 3. Bruxelles, 1000 Belgium
Dwris sur TripMachin:  

Super cadre, très bonne cuisine, bonnes bières et desserts particulièrement fameux, aussi eu l'occasion de goûter d'excellent sandwichs vegans . Le fait que le lieu soit aussi un disquaire rend d'autant plus agréable le fait d'y boire un café. A recommander sans hésiter!

About Brorlab;
 
BRORLAB
Antwerpse "punk"band die online niet bestaat maar wel in het echt. Hebben ondertussen 3 à 4 nieuwe nummers bij, dus spelen nu 11 ipv 8 minuten


Florian Hexagen est passé vérifier:


Très bonne soirée hier à Super Fourchette (cuisine bio réconfortante / bar / salle de concert intimiste, tenu par une équipe des plus sympathiques) en compagnie des expéditifs Brorlab ("grindcore" pour gentils, juste pour la durée des morceaux, fun mais un peu trop fast) et surtout de Peuk, trio belge qui fait de plus en plus parler de lui et pour lequel on a craqué depuis quelques temps maintenant.
Première fois en live hier pour nous, et oui, on s'est pris la claque attendue. C'est simple, ces relents indie rock grungy assumés, cette énergie punk, cette volonté d'intensité sincère dans tout ce qu'ils montrent et jouent, ça nous a automatiquement rappelé les vagues de plaisir qui nous traversaient dans les années 90 à l'écoute des "Bleach", "Incesticide", "Nevermind" ou "In Utero", bref, notre papa musical à nous, ce bon vieux Kurt, sans qui on ne serait peut-être pas tombé de ce côté-ci de la musique.
Hâte de découvrir la suite de leurs aventures, parce que s'ils continuent sur la lancée de ce premier album en tous points parfait, on tient là un futur grand groupe.

lundi 2 décembre 2019

Brocante Musicale à La salle du Sillon à Pleubian , le 1 décembre 2019

Brocante Musicale à La salle du Sillon à Pleubian avec Plaisirs Danses 22 , Lannion Claq' n Tap, Morgan Renaud et Kutna Hora, le 1 décembre 2019

 La 17e brocante musicale organisée par la Presqu'île à tue-tête se déroule le premier décembre, de 10 à 18h, au centre culturel Le Sillon à Pleubian.
Pourquoi pas y faire un tour, des concerts sont prévus.
 Les 2/3 de la salle sont occupés par des stands proposant CD's, vinyles, picture discs, magazines musicaux, partitions, amplis et autre matos de sonorisation , instruments neufs ou d'occasion, jouets musicaux .... à des prix Black Sunday ou Rotschild et fils .
Une petite soif ou la dalle, une buvette et un espace restauration sont à ta disposition.
Faut amuser les gosses: une chasse aux trésor est prévue!
A  partir de 14:30', le podium est requis pour de mini-concerts et pour des démonstrations de danse.


Tu te pointes à Pleubian,  jettes un oeil aux disques, ne te laisses pas tenter, madame est du genre acariâtre, sur scène Jean Baron bombarde l'auditoire de laridés, pilés menus ou hanter-dro, appréciés par les bigoudènes et leur conjoint, enfin, ceux qui se sont déplacés au Sillon, car les amateurs de foot ont suivi AS Pleubian Pleumeur  en déplacement à Ploumagoar.
Anne-Sophie Capitaine dispense des cours de danse à l ’association Plaisirs danses 22 à Plounez  et de claquettes à  Lannion Claq' n Tap, en ce doux dimanche, ses ouailles de 15 à 77 ans  viennent montrer leur savoir-faire.
L'équipe de Plounez danse en ligne ( du mambo, tango, de la salsa, un peu de  'wake me up before you go-go ', du disco in wonderland) ou en couple, aux couleurs Stendhal ( ils se frottent à Barry White ou aux danses de salon africaines).
Les  dames ( une douzaine)  pratiquant le line dance ne sont pas toutes raides, pas toutes éveillées, non plus, mais  tu  as  tout de même  repéré une ou deux  ballerines pas cloches. 
Les petits-enfants,  cousins/cousines, voisins/voisines se marrent ou s'extasient.
Cachée,  Carolyn Carlson hésite!
Anne-Sophie part enfiler ses tap-shoes, une première escouade  du  Lannion Claq' n Tap propose un cha cha cha suivi d'un jazz frivole, Ginger Rogers, enfouie derrière une lourde tenture, observe, Fred Astaire est parti se commander un daikiri au bar.
Pas de bol, il a manqué le solo d'Anne-Sophie et le trio de mignonnes jeunes filles effectuant les différents pas ( stomp, clik, pick, paddles and rolls...) avec élégance.
Toute la troupe termine l'exhibition par un exercice militaire sans musique.
Fred est revenu pour constater que la prestation était terminée et  a murmuré "shit".

Musique, maestro.
Morgan' Renaud son truc ce n'est pas  Frank Michael ou Christian Delagrange, mais Renaud  Séchan.
Même look de loubard, gueule d'ange, cheveux blonds coupe Stone (  Annie Gautrat), un soupçon de barbe, le perfecto, le jeans élimé, les santiags,  le bandana rouge, bref, la panoplie complète que le chanteur énervant a été chercher chez Ronnie Bird.
La ressemblance ne s'arrête pas là, vocalement également le sosie du chetron sauvage rappelle l'original.
Sur scène, Morgan' Renaud est accompagné par Michel Silvant, guitariste, comédien, producteur et agent ( RDD Production).
Le duo entame la lecture du répertoire de celui qui désormais se produit dans les écoles maternelles par "La chanson du loubard" de 1977, sur un texte de Muriel Huster.
Pleubian y croit, les poivrots ont quitté le comptoir, lèvent,  qui le poing, qui la bouteille de Kanterbrau.
Chouette,les potes, vous chantez avec nous?
Promis c'est pas du Céline Dion, quoi, Charles, tu chantes faux, pas grave, Renaud aussi. 
'Deuxième génération' , c'est pas le rêve américain, mais plutôt le No Future pour les jeunes de banlieue, surtout si  ils répondent au prénom de Slimane.
 Ils enchaînent sur  "Je suis une bande de jeunes" avant de faire un tour chez 'La mère à Titi' , tendresse, humour, mélancolie... une belle chanson!
On nous signale qu'il nous reste cinq secondes, cap sur l'Ulster pour ' La ballade nord-irlandaise',  ou le désir de planter un arbre de liberté dans un pays déchiré par la guerre.
Un oranger, alors que Bourvil chantait ...Un oranger sur le sol irlandais on ne le verra jamais...
Les deux loulous du coin en veulent une autre, faudra répondre affirmativement à leur  besoin  pour éviter l'émeute, allons-y pour la java ' Germaine'.
Et soudain Maxime est devenu un Fox Terrier, on a ri et applaudi.

Kutna Hora.
Tu consultes le guide: que faire à Kutná Hora, en République Tchèque.
La Montagne minière est classée au patrimoine de l'UNESCO, tu apprécies les édifices religieux , jette un oeil à  la cathédrale Sainte-Barbe, pour les jets d'eau, il y a  la fontaine gothique en pierre  sur la place Rejsek, tu es du genre fine bouche, le musée du chocolat est pour toi, pour boire un verre le soir, on te déconseille l'ossuaire, par contre il existe un club où tu peux profiter de l'happy hour , Rum+ Pepsi ( faut aimer) à 50 Kc.
Pour la musique, t'es pas obligé de te rendre en Bohème, le trio  Kutná Hora écume, depuis un petit temps,  les bars et centres culturels du Goélo et du Trégor.
Ils sont trois, Claire Lhostis, sans levain, à la trompette et secondes voix, Jean-Philippe Le Rhun ( vu chez Afolk et Jayan) à la guitare et Neil Ujuonnal ( gants antimicrobiens pour agripper le micro), un vitrailliste, plasticien  que certains connaissent sous l'identité de Julien Lannou, au chant. Les textes  sont de sa plume fantasque.
Aucune trace facebook, pas d'extraits sur bandcamp ou spotify!
Ils débutent par ' La voiture dans le rétroviseur', un fait divers sombre, narré d'une voix de héraut.
Le public surpris, applaudit prématurément avant l'épilogue tragique.
Intéressante approche de la chanson française, fort éloignée de la soupe faussement agressive et racoleuse, servie par  Booba, Disiz la peste ou Psy4 De La Rime.
Le pull que j'ai laissé au vestiaire dégage une signature olfactive puissante, ' J'ai un pull en viande hachée'.
Ah bon, du tricot halal ou casher?
Le second degré est roi en ce dimanche de l'avent et sur scène t'as un guitariste qui remue pas mal.
Tout le monde a besoin de tendresse, ma tête reposait sur l'épaule de la bien-aimée, j'ai composé ' Si ma tête était un chat'.
Caresses, miaulements de satisfaction, Amélie Poulain a souri et puis Claire de sa voix limpide réagit en anglais aux élucubrations du créateur de vitaux.
Euh, comment traduis-tu 'minou' dans le vocable de Boris Johnson?
Pleubian, êtes- vous parés pour un plongeon dans la media tempestas?
' Comment les gens mouraient au Moyen-Age?', tu le sais toi?
Euh... on n'avait pas encore inventé le cancer?
On t'explique sur fond flamenco slam, le film est interdit au moins de douze ans, le sang gicle , c'est pire que dans Braveheart.
L'organisation nous signale qu'il nous reste le temps d'une ritournelle, voici un titre au sujet politique traitant de ma phobie des noyaux d'olives mal grignotées baignant dans un fond d'eau polluée.
' 29 noyaux d'olives' ( seuls et abandonnés) mais pas incultes, ils ont lu Gilbert Cesbron.
C'est avec ce titre fort apprécié par Popeye que s'achève une prestation colorée.
On t'attend du côté de Lanvollon, one for the road in ze throat, bye bye Le Sillon!