mardi 29 juin 2021

Album - Parpaing Papier - Croire Au Printemps

 Album - Parpaing Papier - Croire Au Printemps

 

Inouïe Distribution

 

( michel) 

Tu ne tiens pas à faire le malin, mais tout de même,  Parpaing Papier , c'est pas vaguement absurde comme nom de groupe?

Papier peint pour mur en parpaing à partir de 35€, à nettoyer avec un chiffon sec, c'est plausible!

Un jour, on a vu un playboy  de pacotille porter un T-shirt "Parpaing bien', pourtant tu ne nous feras pas croire que ce moellon inesthétique respire le sex-appeal.

D'où est venue l'idée d'opter pour ce sigle PP PP ?

 Le groupe nantais s'exprime, on a une devise ( pas encore de devises, ça va venir)  dur comme un parpaing, fin comme du papier, une description convenant à leur mix, rugueux côté pile, satiné côté face.

Le groupe se forme en 2019,  à l'instigation de  Martin Hallier, anciennement Kiemsa et Dancefloor Disaster. Il enrôle Clothilde Arthuis (guitare), issue du Conservatoire de Nantes, Fabrice Chaussé (basse)  du groupe Zinc et Corentin Bossard (batterie), actif au sein du duo The Mirrors, le groupe hante les cafés-concert du coin, enregistre un EP 5-titres, baptisé "Tester des Casques", ce qui a plu aux gilets jaunes, tourne chez les jaunes, et décide de faire appel aux dons pour financer un premier album, "Croire au Printemps".

Ils y ont cru, leur petit chapeau s'est rempli de pièces et de billets, ils ont sorti la rondelle et avec le surplus de pognon se sont payés une place pour assister à la débâcle de l'équipe de France à Bucarest.

 
TRACK LISTING:
01. Entrée Plat Décès
02. Acheter Un Oeil
03. Dans Ma Fusée
04. Le Choix
05. Tester Des Vestes
06. Cadeau De Cowboy
07. Malade Menthol
08. Tempête Je T'Aime
09. Marilou
10. Mon Américaine
11. 2056
12. Les Enfants Qui Chantent

LINE- UP:
Clothilde Papier: Guitares / Claviers / Choeurs
Corentin Papier: Claviers / Batterie / Choeurs
Fabrice Papier: Basse / Claviers / Choeurs
Martin Papier: Chant / Claviers
Adeline Guihard: Invité / Piano À Queue
Léo Coley: Invité / Violon
Océane Pesset: Invité / Violon Alto
Suzanne Fisher: Invité / Violoncelle
Yves Brouillet: Invité / Trompette 

 ( t'as remarqué,  ils se font  connaître sous le patronyme Papier, ce qui gonfle l'indice de ce nom de famille en France, il passe de 354 unités à 358).

Pochette- une photo de groupe où les protagonistes, attablés, semblent figés comme les copains de Jésus ayant posé pour la dernière cène, un tableau légèrement moins champêtre que 'Le Déjeuner sur l'Herbe'  mais nettement plus kitsch et fleuri.

Tu dis, Michou... Fleury-Michon, aucun rapport vieux, de plus ils sont tous vegan!

Mise en route pas vraiment comestible avec 'Entrée Plat Décès', boum boum boum font la basse et la batterie,  Clothilde rapplique, puis Martin débite un texte mi-culinaire,  mi- pompes funèbres, digne de
Pierre Desproges.

Le ton monte, ça cogne sévère malgré le choeur convivial, une chose est certaine, tu déclineras l'invitation de cette équipe s'il leur vient l'idée d'organiser un déjeuner entre copains.

La mort aux rats n'est pas ton mets préféré!

Sirène mugissante pour introduire le caustique 'Acheter un oeil' au clip dégoulinant de mauvais goût.

Albert commente: pur délire, Daddy Cool opine:  mais vous êtes des vrais zinzins ,ma parole...

Les fans de rock'n'roll décalé et les copains de Richard Gotainer vont se régaler, les gosses aussi, car  Guignol, ils adorent!

Sinon, on vend de tout sur le net, un ayatollah allumé propose des des boules de Noël pour barbe ( explosives), pas chères, mais pas kasher.  

En pensant au groupe de post-rock, God in an Astronaut,  voici le lunaire et puéril, ' Dans ma fusée' .

Là-haut, ils ont croisé Tintin, Thomas Pesquet, le roi de la com, deux ou trois Chinois égarés, le chien de Gagarine et un milliardaire prospectant sur Mars pour y construire un Club Med pour nantis, pas forcément nantais! 

Ironie on the rocks et chorale stellaire font bon ménage, un cocktail qui se vérifie sur le frénétique et cornélien  ' Le Choix'  démarrant en forme de litanie sur coups de baguettes binaires avant l'explosion prévisible.

Comme  Sabine Paturel dans ' Les Bêtises' , le pauv gars abandonné  a tout cassé dans l'appartement ... Fallait pas m'quitter, tu vois, il est beau le résultat... tant pis pour toi!

Virage punk tumultueux  pour 'Tester des Vestes', le titre destiné à te secouer, toi qui t'endormais face au petit écran.

Nouveau cyclone dévastateur avec  ' Cadeau De Cowboy'  à l'intro évoquant le grandiose 'Walk like an Egyptian' des Bangles.

T'as intérêt à rester couché pour éviter les balles, ce gang est plus dangereux que la bande à Bonnot ou, pour rester à l'ouest ( ils le sont vachement), que les Daltons!

Si musicalement 'Malade Menthol' se rapproche de Weezer, les lyrics incitent  à la réflexion, ... j'ai enfumé tous mes enfants, ils sont tous malades menthol... conséquence,  les cigarettes au menthol sont  désormais interdites à la vente dans toute l'​Europe!

Gainsbourg s'en fout, il ne grille que des Gitanes!

 'Tempête je t'aime' se trouvait déjà sur l'EP de 2019.

Un vent punk rock, violent et irascible,  balaie tout sur son passage,  s'agit-il d'une métaphore, sans doute!

Qui est responsable des désastres climatiques, des cataclysmes qui se multiplient, on sait que c'est trop tard, on est foutus, c'est inéluctable,  donc  chantons la la la la ... et dansons sous la tornade, comme Gene Kelly chantait sous la pluie. 

Socrate disait que les cygnes lancent un ultime chant avant leur trépas,  so darling, save the last dance for me!

Polnareff? 

Non, ce n'est pas la même 'Marilou' , ni Ricky Nelson, d'ailleurs, la 'Marilou' de Parpaing Papier aurait pourtant pu se retrouver au répertoire de crooners style Dick Rivers ou  Lucky Blondo.

La teinte rétro de cette ballade légère  offre un sacré contraste avec les précédents morceaux nettement plus mordants.

Second titre  pop, ' Mon Américaine' se déguste en buvant un coca frais, ou une menthe à l'eau pour ne pas faire de peine à Ronaldo. 

A chacun son rêve américain, pour certains c'était échapper à la pauvreté, d'autres recherchaient l'amour, et, toi, Rita? 

I like to be in America,  Cadillacs zoom in America!

 Faudra te payer une LYRIQ 100% électrique, très chère!

On sort les violons et le violoncelle pour ' 2056' , un interlude futuriste, traité à la cravache.

Pour achever le périple, les gars de Nantes, où,  on te le rappelle, en 1598,  Henri IV paraphait un édit historique, propose 'Les Enfants Qui Chantent', une sorte de  'Foule Sentimentale' illuminée par une guitare déchirante et un choeur manécanterie des Petits Chanteurs à la Croix de Bois.

Ici aussi des cordes agressives accompagnent la candide  chorale, férocité et ingénuité cohabitent à la manière d'un mariage insolite entre le sacré et la bestialité, entre le cantique des cantiques et  la fureur d'un Iron Maiden chantant the number of the Beast.

 

" Croire au Printemps", un premier album aussi solide et fiable que le béton.

 Parpaing Papier , le  matériau idéal pour se construire un avenir rock durable! 

 


 




lundi 28 juin 2021

Acid Arab « Climats », un concert illustré avec Raphaelle Macaron à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 26 juin 2021

 Acid Arab « Climats », un concert illustré avec Raphaelle Macaron à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 26 juin 2021

 

( Michel)

Bonjour Minuit accueille, enfin, le concert événement,  plusieurs fois  reporté suite à l'épidémie d'annulations de  toute manifestation culturelles, la création  " Climats" proposée par Acid Arab et Raphaëlle Macaron,  un projet produit  durant le confinement par le collectif briochin.

La première s'est déroulée à Lyon, au théâtre des Célestins, le 9 juin, en prélude au BD Festival.

Pour ce concert post-confinement, Bonjour-Minuit déroge à ses habitudes, les portes ouvrent à 20h et le concert doit démarrer à 20:30', un horaire qui convient mieux aux couche-tôt.

Jauge réduite et public assis, avec sièges morts, on se demande si un jour on reviendra à la normale.

Malgré ces contraintes, la représentation ne fait pas le plein: désintérêt, concurrence du foot, débats du second tour des élections régionales, Fort Boyard...? 

En attendant les protagonistes, tu contemples le dispositif scénique, la machinerie est installée à notre gauche, la table réservée à l'illustratrice lui fait face, le drap blanc, vierge, attend à l'arrière.

Les acteurs:

Acid Arab ou le duo de deejays  Guido Minisky et Hervé Carvalho, qui depuis 2012 distillent leur acid house pimentée Maghreb aux quatre coins de notre planète en péril.

Ces membres de l'écurie Crammed Discs ont pondu deux albums et quelques EP's et ne sont jamais à court de  scenarii inédits, ou de collaborations insolites ( Rachid Taha, Sofiane Saidi, les merveilleuses A-Wa,  Les Filles de Illighadad...).

Ce soir, ils ont fait appel à Raphaelle Macaron, illustratrice et autrice de BD, libanaise, installée en France depuis six ans, membre du collectif  Samandal ( Fauve de la BD alternative à Angoulême en 2019), dessinatrice pour le  New York Times ou Amnesty International, elle a signé une première BD, Les Terrestres, en 2020.

20:45', après le quart-d'heure académique d'usage, l'éclairagiste plonge le théâtre dans l'obscurité, les protagonistes se pointent.

Un message avant le début des hostilités: Saint-Brieuc, on n'a pas pour habitude de faire de longs discours avant le show, on tient toutefois à vous signaler que le spectacle de ce soir sera tronqué, vous ne verrez pas les animations, ni les vidéos, imaginées  par Raphaelle, notre matos a été dérobé lors du voyage en train vers votre jolie ville, pas de panique, notre amie a récupéré des pinceaux, de la peinture à l'eau et certaines de ses ébauches, elle peindra en "live".

'Climat 3' est basé sur les albums  'Musique de France' et 'Jdid', les titres sont proposés " dans leur plus simple appareil", dit le prospectus.

Une première planche apparaît sur le mur, les compères lancent une intro mixant electro, effets aquatiques, stridences et sonorités asiatico-orientales dépaysantes, Raphaelle a gribouillé " Climats" sur la feuille avant de saisir une seconde page, sur laquelle se profile une métropole stylisée à l'architecture Le Corbusier ,  la dessinatrice y griffonne un visage féminin.

Sur la bande défile le titre 'Stafia' bourré d'effets obi-wah.

L'auditoire, subjugué, reste muet, une troisième séquence est amorcée, tandis qu' 'Electric Mawwal', une tranche de transe syrienne, sur fond de grondements, s'échappe des machines puis une voix mâle, grave,  récite un poème arabe, Raphaelle loge un(e ) conducteur ( trice) dans une Mercedes des années 60 qu'elle peindra en rouge.

Cette BD, sans bulles, sur fond techno chaâbi, tient en haleine et finit par évoquer l'incroyable film d'animation ' Valse avec Bachir', tant le coup de pinceau de la Libanaise rappelle l'esthétisme du long-métrage d'Ari Folman, on est  loin de l'exotisme  des Mille et Une Nuits, par contre des flashes de  Beyrouth sous les  flammes te traversent l'esprit.

Le périple se poursuit , 'Shamlu', ' Metallik Cages'  accompagnent un envol de colombes, puis Ahmed Malek, le le Ennio Morricone algérien, est samplé,  avant d'entendre 'High & fly' et 'Soulan'.

Le lament  est accompagné d'images symboliques, comme un fantôme rouge sang s'élève au dessus des buildings de la grande ville. 

Un incendie? l'âme d'une victime d'atrocités?  Libre à toi d'interpréter à ta guise.

Petit à petit, l'attention faiblit, tu ne t'attendais pas à un concert traditionnel, mais la performance, hyper esthétique et sophistiquée, finit par perdre de ses saveurs pour ressembler à un exercice de style formel, tu ne te sens plus impliqué.

A vouloir trop intellectualiser, on oublie l'essentiel, le théâtre de Luigi Pirandello ou le cinéma d'Art et d'Essai ne sont pas forcément appréciés par le commun des mortels.

De nouvelles esquisses sur fond sonore adapté complètent le recueil, tu regardes et écoutes distraitement, 'Rozzma' est suivi d'une séquence noise faite de vrombissements,  grincements et gargouillis indus, puis vient un remake de Hocine Chaoui pour terminer sur une pièce explosive et colorée, tandis que le mot FIN se lit sur la dernière planche peinte par l'artiste libanaise.


Des applaudissements polis ponctuent la prestation.

 Tu quittes Saint-Brieuc en  ayant l'impression d'avoir assisté à une performance, certes peu banale,  mais t'ayant laissé un amer goût d'inassouvissement.


Une question d'état d'esprit, sans doute!

 


 

 




dimanche 27 juin 2021

Album - MØSI « Noble dans la défaite »

 Album - MØSI « Noble dans la défaite »

Inouïe Distribution.

 

No Po

 MØSI Noble dans la défaite 2021


Joly, de nom de famille, une fois débarqué à Montréal, les 2 frangins quimpérois se baptisent d'abord 'Moosy' (orignal ou élan du Québec, leur Joly Jumper à eux quoi).
Ni moisis, ni cramoisis, ils deviennent MØSI avec le O barré, un signe? Un vide? Le diamètre? Une prononciation scandinave?
Peu importe l'origine ou l'intonation, on ergote, un groupe est né!
1 album en 2017, retour à Rennes en 2019 avec 1 autre album, et cette année, ils se sentent 'Nobles dans la défaite' (pas un pressentiment footballistique j'espère!).

Ils capturent 7 pistes live,  à Saint-Uniac (35) en Brocéliande :
01 Sol
02 La Part Des Anges
03 Alaska
04 Sous La Pluie, Les Deux - Sèvres
05 Le Bourdon Malade
06 Le Temps Où Les Arbres Étaient Vivants
07 Octobre 
enregistrées par Alexis Bouvier et produites par Magnus Lindberg
Marien Joly, guitare et voix
Melen Joly, Batterie


La pochette ah la pochette... fait la part belle à Gina, la petite chienne alors que le contenu déchire des bribes de cette chienne de vie.
Sur un beau fond bleu, l'oeil pétille de vivacité et le poil, aux teintes marrons dégradées, brille comme la soie.

'Sol' creuse une première stridence comme un sillon larsenique (et vieilles dentelles). Guitare lancinante et batterie toolesque font bloc pour enraciner une cadence solide.
Marien possède une belle voix puissante souvent utilisée à plein poumons... La partie instrumentale centrale alourdit encore l'intensité étouffante puis les doigts accélèrent sur la corde sensible.

Cordes pincées au son de cloche macabre puis frottées, plaquées, elles participent à la rythmique de 'La part des anges'. Elles se grattent le do autant que la tête en écoutant les paroles poétiques.
L'osmose entre les 2 frères est éclatante, leur part est consistante, celle des anges. Puis dans la réverbération, l'ambiance épique et glace autant qu'elle réchauffe.

'Alaska' escalade des échos et des gouffres par des cordes épaisses et tendues et une voix à fleur de peau recouverte d'ecchymoses.
Plaies, blessures? Pour sûr et même, morsures!
Le chant du loup finit par s'éteindre, laissant le temps suspendu, et l'oreille accrochée au filet de guitare planté sur pics à toms. 

'Sous la pluie, les deux Sèvres', pas de quoi frimer pour des bretons! Des accords de guitare s'allongent en laissant de l'espace au chemin.
Après l'Alaska, le paysage du Poitou s'annonce moins exotique mais le voyage toujours aussi extatique.
Sans tactique, tout au feeling, le duo avance par touches et nous gratifie d'une partie flamboyante (3'30 à 4'30), guitare enlevée et baguettes virevoltantes.

Une boucle plaintive présente le 'Bourdon malade'. Les balais, comme des ailes froissées, et le frottement des doigts sur les cordes provoquent des vibrations douloureuses.
Une voix lointaine abandonne le vol sans chaîne, et la suite s'enchaîne sombrement...

L'effet violon scelle le son de la guitare, à l'archet, dans un malaise. Soudain, ça frelonne tristement, en corne de brume, dans un accompagnement de frappes rapides sur la charley et le tom en résonance.
'Le Temps Où Les Arbres Étaient Vivants' dénonce la suie de notre époque. Reiser aurait aimé cette 'époque formidable'.
En plein coeur, cordes et frappes s'emballent avec des effets stroboscopique violents, sur le clip, opposés à la douceur de Gina en action.
Le vol régulier finit par être zébré de (g)riffs et de roulements éruptifs, puis la guitare sonne le glas, avant l'arrêt brutal.

Une seconde averse, comme une gwerz bretonne, avec église mais sans pardon.
En 'Octobre', l'eau tonne, la pluie coule en ruisseau et soudain une lave bouillonnante jaillit dans une envolée lyrique de haute voltige : guitare tendue, cymbales crachantes et voix mayday.
La guitare termine en cloche et l'auditeur sonné, voire désarçonné.



Un grand moment! Marien s'en tamponne que son timbre de voix rappelle parfois Cantat. Quant à moi, je trouve sa voix belle et expressive, encore plus, sur sa guitare en distorsion!
Melen sonne parfois Carey (Tool), avec une caisse claire sans timbre (elle), mais ça maçonne une structure que je trouve travaillée et émouvante.
Le chaud mariage de 2 frères, dans un crachin breton mêlé au froid québécois, de quoi en rester coi!

mercredi 23 juin 2021

Syml – Dim EP

 SYMLDim EP

 Label : Nettwerk

( Michel) 

 

Avant de concevoir le projet  SYML, Brian Fennell, originaire de la ville qui a engendré le grunge, Seattle, faisait partie du piano-based combo Barcelona, pas celui qui a évolué dans la sphère indie de 1998 à 2001 en gravant trois albums, non le band formé par  Brian Eichelberger, Brian Fennell, Chris Bristol et  Rhett Stonelake en 2005, et dont la discographie se chiffre à quatre full albums ( le dernier ' Basic Man' sortait en 2016), quelques singles et EP's.

Le groupe a été rapidement affecté dans la catégorie indie-pop/dance, dans laquelle les têtes de file ont pour nom Coldplay ( une influence majeure ), Death Cab for Cutie,  Modest Mouse ou Lifehouse.

Dès 2016, Brian décide de tenter l'aventure solo, il compose pour des pubs, la TV ou le cinéma, et lance SYM. Plusieurs singles ou EP's voient le jour, le titre 'Where's My Love', repris dans 'Teen Wolf', cartonne. Logiquement, un premier album paraît en 2019, simplement baptisé SYML,( à prononcer  Si-mmel) ,  "simple" en gallois, sa famille est originaire du Pays de Galles ! 

Un disque apprécié  aussi bien aux States qu'en Europe, ce  qui permet à SYML de tourner un peu partout sur le vieux continent,  en France; il  remplit La Maroquinerie.

Avril 2021, parution d'un nouvel EP, 'Dim' , à propos duquel l'artiste signale: "This EP is largely about losing those close to us,”.

A la manière d'un tableau de Magritte,  la pochette, aux teintes bleu outremer,  expose une fenêtre ouverte sur une étendue d'eau  paisible,  une chaîne montagneuse s'expose en arrière-plan, , un seul nuage, inoffensif, adoucit l'impression d'obscurité et permet de voir de fluets reflets sur la surface aqueuse.

Image  symbolique, du coup tu t'es mis à penser  à Debussy, et avant d'écouter l'extended-play, en position du lotus, pour aider ton mental à se concentrer, tu as entamé une séance méditative, inopportunément interrompue par les aboiements du griffon des voisins. 

Tracklist:

Stay Close (3:41)
Black Teeth (3:35)
True (3:06)
Yes and Know (4:22)
Dim (4:31)

Credits:

Produced by Brian Fennell and Paul Meany Brian Fennell: vocal, piano, synths, programming, electric guitar, percussion -  Paul Meany: Drums, synths, percussion, piano - Taylor Johnson: Electric guitar, acoustic guitar - Charlotte Lawrence: background vocals - James McAlister: drums, percussion, programming - Bailey Baum: sampled vocal - Brian Eichelberger: violin, viola

 

"Stay Close" a été composé en pensant au père du chanteur qui, depuis de longues années, se bat contre un cancer. Affliction, douleur, impression d'impuissance face à un destin inéluctable, amour filial, vulnérabilité et pudeur, tous ces sentiments se retrouvent dans la retenue du chant et dans l'accompagnement éthéré et sobre habillant cette plage subtile et introspective.

On te la déconseille toutefois si un excès de sentimentalité t'indispose.  

"Black Teeth" se meut dans les mêmes climats mélancoliques, la chanson traite d'une rupture récente, sans cris, ni sanglots déchirants, il semble accepter la séparation et répète... You were an honest mistake, I feel no pain, I feel no shame... , posée sur une couche de synthés laiteux, la mélodie part graduellement crescendo,  sans s'énerver toutefois, une guitare ( Taylor Johnson) discrète se colle sur les nappes électroniques, les percussions se font plus évidentes, soudain une dissidence inattendue, le temps de quelques secondes avant de reprendre un flux paisible.

Le titre semble avoir des vertus thérapeutiques, un auditeur  affirme:
...I miss my ex but SYML made me feel better...

Super, plus besoin d'un love coach pour guérir une peine de coeur.

"True", sorti en single avant la parution de l'EP, doit énormément au dialogue entre la voix caressante de SYML et le timbre énigmatique de la  Dallas native, Bailey Baum,  dont le debut EP ( Over It) est prévu pour fin juillet.

La mélodie, lancinante, et bourrée d'effets de voix, repose une nouvelle fois sur  un tapis de synthés sur lequel se couche un piano timide et  quelques percussions métronomiques.

Spéculant sur le thème du divorce, synonyme pour beaucoup de honte et d'échec, SYML a construit un dreamy r'n'b track  chatoyant et atmosphérique  à rapprocher de l'univers de Margaux Sauvé au sein de Ghostly Kisses.

Place au jeu de mot ' Yes and know',  du jazztronica à la texture fragile  qui devrait   apaiser les esprits  traumatisées.

La musique, un baume pour l'âme, on sait l'expression est galvaudée, c'est pourtant ce qu'on a ressenti à l'écoute de 'Yes and Know'.

SYML conclut son exposé par ' Dim' , le titletrack de l'EP, pour lequel il a fait appel à son ancien collègue de Barcelona,  Brian Eichelberger qui  orne la  plage, brumeuse, de cordes vibrantes. 

The world got a little more dim tonight... mais pas de panique, aie confiance,  I will protect your light, on va s'en sortir....

Un message presque biblique, sous forme de lament, avant de refermer le bréviaire.

"DIM", du travail soigné, exécuté par un artiste sincère, à la recherche de l'excellence.

A écouter l'esprit reposé et ouvert!

  

 


 

 

 



 

 

lundi 21 juin 2021

Les Enfants de Marcel au Bar des Sports à Pléhédel, le 20 juin 2021

 Les Enfants de Marcel au Bar des Sports à Pléhédel, le 20 juin 2021

 

( Michel)

Depuis le 28 octobre 2020, tu n'avais plus assisté à un concert live, tu parles d'une frustration.

Comme beaucoup, tu avais déjà fait une croix sur les Fêtes de la Musique 2021, quand soudain, lueur d'espoir, l'équipe à Manu décide d'assouplir, ce n'est pas la rave party de Redon qui te branchait, t'en as rien à cirer de ces rassemblements de ploucs où la musique est prétexte à la castagne avec la flicaille,  à la consommation massive de dope, aux seringues abandonnées, à la gerbe immonde, aux résidus fécaux et autres joyeusetés.

Tu dis, Louis... c'est une image d'Epinal, c'est pas mieux au foot, o k, on s'en fout, la musique proposée lors d'une rave c'est de la merde, point!

Donc en ce 20 juin, à 18h, tu pries les invités au repas dominical de lever la séance, on t'attend au Bar des Sports où doivent se produire Les Enfants de Marcel.

Tu ne sais pas de quoi, ni de qui il s'agit, la progéniture de Marcel Amont, peut-être, ou les gosses de Marcel Cerdan ou encore ceux de Marcel Barouh, un pongiste ayant connu son heure de gloire dans les années 50/60?

Un mystère!

La fiche d'un bar de Langueux, où la formation a joué il y a une dizaine de jours, mentionne:  Marcel, c’est Marcel Paul, résistant, syndicaliste...

Euh, Google, à l'aide -  début de bio: 
Marcel Paul est né le 12 juillet 1900 à la maternité de Port-Royal, à Paris. Deux jours plus tard, sa mère, Marie Dubois, une couturière de 22 ans qui a quitté son Ille-et-Vilaine natale pour tenter sa chance dans la capitale, l’abandonne. Le bébé est alors pris en charge par l’Assistance publique. Cette institution veillera sur le jeune pupille...

Le gosse fait carrière: résistant,  ministre sous De Gaulle, syndicaliste,  officier de la Légion d'Honneur, et un timbre poste à son effigie....un mythe!

Tu continues tes investigations,  le groupe n'a pas 10 mois d'existence, pas de Marcel Paul dans l'effectif, leur page facebook ne va pas élucider l'affaire,  tu t'obstines et déniches des noms:
“Babouche” Benoit Hillion au saxophone  ( actif au sein de Callipyge ou d' Ar Senic), Jean-François Larher au piano électrique ( Callipyge), Vida Cochard à la guitare ou à la basse et accessoirement au chant  ( Edmée & The Flyroots),  “Babat” Baptiste Béranger à la batterie et Lluvalinka Clara au chant.

T'as laissé les mousquetaires de Jazz ô Château s'installer aux premières loges pour t'attabler à côté des femmes fatales du village, vers 19 h, deux mioches sont poussés sur le podium, ils doivent assurer l'avant-programme.

Après la séquence l'école des fans, sans les facéties de Jacques Martin, le quintette rapplique!

On avait lu la présentation sur leur facebook ( 3 followers, dont toi) :

Le plaisir de jouer de la musique, se jouer des ennuis le temps de quelques notes et de poésie. Faire danser les pensées, les âmes et les corps.
Les Enfants de Marcel : du soleil au coeur, avec des paroles engagées...
 
Le premier titre, '20 ans' ; confirme la description, une chanteuse souriante qui bouge, des musiciens chevronnés, ( cinq étoiles pour le sax), un texte pas con, sur fond cha cha cha qui chaloupe.
Un bémol, tes copines ont choisi une table éloignée du podium, la balance n'est pas top, certains instruments sont  occultés, l'exposé n'est pas toujours perceptible.
Même scénario rétro pour la suivante, 'Si maman avait su'.
Au terme du morceau, tu confies ton demi à madame qui vient d'achever la vaisselle, pour t'approcher de la scène, léger mieux acoustique.
Le groupe passe en mode Caraïbes pour 'Vie belle et cruelle', un merengue ondoyant.
( on te refile les titres avec les réserves d'usage, t'as bien jeté un oeil à la playlist qui ressemblait à un jeu de piste, avec des flèches, des ajouts, des messages codés et une date indiquant le 11 juin).
La guitare au chant pour  ' Jerusalem', une chanson à texte interprétée en piano/voix.
Adamo, qui passait par là, a applaudi et s'est enquis  de l'auteur de cette complainte intelligente, Lluvalinka signalera plus tard que 95% des textes sont de la plume de Vida Cochard.
L'équipe revient au complet pour 'La Barricade' , la pièce maîtresse, musclée,  du répertoire.
Il y a du Boris Vian ou du Léo Ferré dans ce titre coup de poing.
'Par le temps qui court'  évoque Alice Donna au Marie-Paule Belle, Gaëlle, une autre belle, y entend des relents ' La Salsa du Démon'.
Pas con vu les splendides flon flon, farandole les Branquignols.
Chauffe, Marcel, chauffe!
Une valse, Richard?
'Bonjour le Métro' , un sax voltigeur nous fait oublier l'absence d'accordéon. On irait bien boire un petit vin blanc à la guinguette au bord de la Seine, on attendra des jours moins pluvieux. 
Pause pub:
Lieu d’échanges et de discussions par excellence, le piano bleu est le bar intimiste de Saint-Brieuc. Cosy, feutré, chaleureux, on sirote son chocolat chaud, son verre de vin ou sa bière, à l’intérieur ou en terrasse...
T'es pas encore obligé de t'y rendre en voiture électrique...
Donc en hommage à cet établissement briochin, voici ' Le piano bleu', un morceau sensuel qui groove passionnément. 
 C'est déjà la dernière, la basse introduit 'N'importe où, n'importe quand', qui, sur de chauds rythmes de samba carioca, te conduit sur une plage de Rio, où, en sirotant un mojito, tu contemples le  Cristo Redentor écartant les bras du haut du mont du Corcovado..
C'est qui ce mec qui se trémousse avant de s'étaler sur la pelouse, c'est pas Neymar? 
Un bis, les amis?
Une seconde version de ' La Barricade'.

Pléhédel est chaud boulette, pas question de laisser les gosses de Marcel se replier.
On n'a plus rien en magasin!
 Qu'à cela ne tienne, improvisez.
C'est ce qu'ils firent et le boeuf endiablé va durer plus d'une plombe.
En démarrant  par 'Les mots d'amour' de Marya Andrade ( texte de Tété)  en mode Brasilian jazz collant.
Un blanc, Babouche a déniché une flûte amérindienne, et c'est reparti pour un exercice jazz funk avec un guest, doué, au chant hispanique, il enchaîne sur un reggae à base de farine de blé, puis aidé de son portable pour le texte, il reprend Soprano, 'Musica'.
Les rescapés se sont collés au podium, sous le barnum,  tandis qu'une vile pluie inonde le boulodrome, sans nuire à la liesse.
Dans le public on a dénombré pas mal de figures locales maniant un outil musical, ainsi Charlotte Le Calvez ( Acoustic Ladyland, Talkie Walkie...) a les doigts qui la démangent, elle se saisit de la guitare, Jean-François a sorti un ocarina de sa casquette pour entamer une torride ' Lambada'.
Colin Le Moigne ( Talkie Walkie , Sylvain Francois and the Surnatural Katastroff...) qui avait déjà piqué l'instrument de Vida lors d'une tirade précédente, est pris de picotements dans les jambes, il agrippe ton épouse conjugale et la fait tournoyer sur la piste ( sans étoiles) improvisée.
Ambiance au zénith , la clique embraye sur la romance tzigane ' Les Yeux Noirs' , le voyage se poursuit en mode Gato Barbieri avant de virer tango/soul  pour la reprise de ' Back to black' de la divine Amy.
Vamos a bailar, Pléhédel.
Jazz ô Château envoie un émissaire féminin sur scène pour une promenade avec Lou Redd ' Take a Walk on the Wild  Side', la paroisse entière se charge du chorus.
' Wonderwall' d'Oasis et une bamba dénaturée terminent les festivités.
Aucun astre dans le ciel, mais plein de sourires pour fleurir le visage des villageois, heureux d'avoir recouvré une liberté si longtemps réprimée!

 



Album- Grande Royale - Carry On.

 Album- Grande Royale - Carry On.

par NoPo

 

 The Sign Records

 



GRANDE ROYALE Carry on 2021


Grande Royale vient de Suède mais apprécie les sonorités françaises (avec des 'E' en fin de mot) et plutôt le royal cheese que la pizza.
Ils commencent ensemble en 2013 et atteignent, cette année, une chaleur torride avec leur 5è album studio. 

Line Up :
Gustav Wremer - Chant, guitare
Amdreas Jenå - Guitare
Samuel Georgsson - Basse
Johan Häll - Batterie

La pochette mentionne 'GRANDE ROYALE' en rouge et 'CARRY ON' en blanc.
La photo monochrome, sur fond noir, représente les restes de la tête d'une vieille statue égyptienne (après avoir headbangué sur les pistes?), symbole de continuité semble-t-il?


Album autoproduit et mixé par Robert Pehrsson Humbucker
01. Troublemaker
02. One of a Kind
03. Bang
04. Let It All Go
05. Not the Same
06. Carry On
07. Ain´t Got Soul
08. Staying Dry
09. Headbanger's Ball
10. Just as Bad as You
11. Schizoid Lullaby
Label : The Sign Records

Les dix premiers morceaux varient entre 2'19 et 3'02.
Les musiciens craquent, au onzième, s'enflammant jusqu'à 3'58. Comme eux, on va essayer de faire court (c'est pas notre point fort!)
Ça nous fait l'album à la trentaine de minutes ma bonne dame, pas le temps de s'ennuyer!


Et d'ailleurs on s'en aperçoit dès l'entame par le fouteur de merde 'Troublemaker'.
Pas de temps à perdre, les 2 guitares sont vives et survitaminées et la voix chante avec beaucoup de conviction, soutenue par les choeurs scandant 'Calling you a rascal calling me a fraud'.
La batterie frappe sans se poser de questions couvrant la basse pourtant musicale. Une tuerie d'entrée!

Une espèce de haut de choeurs à l'envers surprend l'auditeur 3 secondes. Guitares, basse, batterie et c'est parti!
'One of the kind', dans la même veine que son prédécesseur, déboule sur une piste de F1. On tient comme on peut, à la limite de la nausée, ça va trop vite!

La chorégraphie de 'Bang', en survêt rouge sur la vidéo, fait bien rire. Ce morceau, à la mélodie imparable, jouit d'une grande énergie.
On ne s'attend pas au passage psyche planant mais 'Bang bang', l'artillerie n'attend pas... un canon en puissance!

'Let it all go' dit tout dans le titre. Un riff déchiré, un chant énervé, partagé entre Gustav et Samuel qui lui répond,  et... laisse aller c'est une valse...  pogo en langage Grande Royale!
Un ptit solo court, un break idéal pour la participation du public et... 'Let it all go'.

La suivante? Si si! La même ou presque. On ne change pas une équipe qui gagne. Un riff enjoué revenant de loin mais qui gifle de près.
Argh, on a envie de tendre l'autre joue tout en chantant 'Not the same' sur cette mélodie addictive. Jubilatoire!

'Carry on' continue sans prise de tête avec laquelle on donnerait bien des coups cadencés... dans le vide évidemment.
Le riff sautillant nous entraîne sur la piste des étoiles en reprenant des 'Hey' idiots mais libératoires!

'Ain't got soul' chanté à 2, ensemble ou en se répondant, est une exécution en règle, rapide et sans bavure.

'Staying Dry', se popise sur des ouh ouh et un tempo légèrement ralenti, difficile de rester sec quand même (mais 'alive' oui)!

'Headbanger's Ball' balance, comme la tête au rythme du morceau. Le chant, à 2, donne une impulsion sèche.
Le pont, très rythmique et entraînant, laisse une petite place au solo car le temps est compté et le morceau se termine vite sur des cris hurlés.

Sur le même ton, des cris éructés lancent 'Just as Bad as You'. Le concours du méchant nous tourne en bourrique, insistant sur cette atmosphère survoltée qui sent la bière et les blagues potaches.
La participation de Dregen (The Hellacopters et Backyard Babies), qui s'arrache les poumons, doit y être pour quelque-chose...

On retrouve un balancement plus lent et groovy sur le dernier titre 'Schizoid Lullaby'. 2 voix se partagent des intonations presque langoureuses (tout est relatif, on est chez Grande Royale quand même)
Le solo commence sur un espace plus Southern rock puis tourne au bluesy au bout des cordes vocales dans un gargouillis.

Le style pêchu ne renierait pas une filiation avec les Hellacopters et consorts. Avec cette débauche d'énergie, on trempe dans une sueur à la casino Grande Royale.
J'y entends aussi du Cheap Trick excité qui aurait avalé un pack de boisson à la taurine ou le vintage du Night Flight Orchestra, en plus brut et concis.
Après cette parution, malgré le départ d'Amdreas Jenå, le guitariste, les survivors s'impatientent déjà pour la suite.
Pressés, puissants, accrocheurs, les 'Grande Royale' mènent une party ouverte qui va laisser entrer beaucoup de monde et c'est mérité!





samedi 19 juin 2021

An Invitation To... - EP by The Lost Search Party

An Invitation To... - EP by The Lost Search Party

 Par NoPo

Label: independent

 

 THE LOST SEARCH PARTY An Invitation To…

Les 4 Anglais se regroupent en 2018. Ils viennent de la région du Kent, nom des 2 frères Nick, chant et clavier, et Joe à la basse (Kent du Kent ça plairait à Suzi Quatro, ouch! Bien tirée par mes cheveux celle là!).
Luke Austin (qui n'est pas d'Austin) à la guitare et Shane Brown (qui n'est pas marron) à la batterie complètent le line-up.

5 Morceaux, finalisés durant le confinement, suffisent pour présenter ce jeune groupe.
On voit rapidement à qui on a affaire et ce n'est pas n'importe qui!
Ils apprécient certainement les références classic rock telles que Mr Big, Great White, Tesla, Ratt...
Malgré une production indépendante, le son ne trahit aucune faiblesse d'enregistrement.
Track listing
1 – Oh My Lord
2 – Evil Girl
3 – Backseat Lover
4 – Getaway
5 – River Runs Dry

La pochette, elle, reste des plus sobres. Elle affiche le logo sur un fond gris marbré, doublement encadré de noir.
Au milieu, une bande (FM sans doute), noire aussi, encercle les 3 lettres 'L' 'S' 'P' combinées verticalement en un symbole assemblé.
Le nom de la bande (des 4) s'inscrit dans les parties haute et basse de l'arrondi.
'An invitation too...', en police script noire encore, achève la carte de visite. Nice to meet you!

On tire sur la corde pour ouvrir par 'Oh my lord', 2è single, inspiré, ni de Nick Cave ni de George Harison. 3 Voix a capella, sur roulements de toms, nous accueillent délicieusement.
Le titre respire une ambiance Southern rock, aux effluves gospel, démarrage, très agréable.
Un 1er  solo de guitare fait éruption derrière une cascade de rebonds à la caisse claire. Un second solo, très différent, pique une dernière fois les voix a capella.
Les quelques variations bienvenues ne perdent personne en route, guidé par une basse bourdonnante, on suit sans envie de lâcher le voyage.

'Evil girl' harcèle d'une griffe féline. Le chant la repousse avec puissance.
Le riff, dans un tourbillon chiadé, rafle la mise. La pulsation légèrement retenue monte un groove chaud bouillant.
Le solo de guitare, quasi instinctif, coule avec naturel et facilité.
Simple, direct et totalement convaincant!

Tout de suite à l'aise avec le riff de guitare tournoyant, on apprécie la frappe puissante qui met 'Backseat lover' sur de bons rails pour un premier single.
L'Evil girl serait passée à l'arrière?
La basse se fait presque oublier tellement elle se fond magnifiquement dans l'orchestration. La voix mélodieuse, au léger grain, fait penser à Eric Martin de Mr Big.
Par instants, elle appelle les choeurs qui interviennent quant il le faut pour renforcer la dynamique.
On a envie d'y retourner dès la dernière note.

C'est fini maintenant 'Getaway', je m' casse et je rentre chez moi! Le 3è single, phare, se la joue machistadore.
La morsure de la guitare ramène des souvenirs de The Cult. L'ajout d'une seconde guitare double l'effet énergique et mélodieux.
La voix principale et les choeurs demeurent traditionnels du style hard-rock flamboyant de la fin 70's.
On a l'impression d'écouter un classique de cette période et c'est un compliment.
Un pont, sensuel, ralentit la cadence sur un arpège léger pour laisser la place au solo incisif.
On tape du pied, on dodeline de la tête, bon signe, une décharge en plein dans le mille!

Asséché, on se prendrait bien une petite mousse en écoutant le dernier 'River runs dry'
Ah, une ballade à l'intro guitare acoustique sur filet de clavier/piano? La voix décide de prendre des allures enjôleuses et les choeurs légers s'alignent.
La baguette frappe le bord du cercle et la basse roucoule.
Passé les 4 minutes, le tempo s'élève d'un cran et la voix devient plus vigoureuse.
La guitare alterne les accords et les riffs rendant le morceau très attrayant.
Le ton monte crescendo plus d'une minute puis s'installe confortablement et la chanson s'allonge sans aucun ennui avec mariage voix guitare des plus lumineux.
Les 8 minutes, avec outro au piano, devraient certainement gonfler encore dans un morceau de bravoure, lorsque le public en redemandera.


Les musiciens composent en continu la matière étoffée pour un prochain CD.
Ce jeune groupe, prometteur, assimile les canons du style et tire à boulets rouges.
Les invitations étant lancées, nul doute que le public trouvera, sans se perdre, le chemin des concerts et autres fêtes des Kents et autres ducs.