vendredi 4 novembre 2011

Big Noise au Théâtre Marni, Ixelles, le 3 novembre 2011

Place Flagey un jeudi soir, pas une sinécure pour larguer ta voiture, Arthur!
Tu l'abandonnes aux environs du Bois de la Cambre pour te diriger, avec madame, vers le Marni qui propose du jazz au Club ( c à d le bar).

Big Noise
Pas heureux le choix du patronyme, les gars: depuis 1990, Big Noise Records ( Bill Evans, Debra Mann, Bill Fulton....) - Big Noise Films - Big Noise Radio ( rap, hip hop...)- The Big Noise Chorus Ltd- Big Noise ( punk rock aus Colmar) - The Big Noise, 1944, Stan & Ollie- sans compter 'Big Noise from Winnetka' de Bob Haggart et repris par une kyrielle de pointures, tous styles confondus, pointons Bette Midler, Eddy Mitchell, Bob Crosby, The Ventures...

A 21h, le club est blindé, te faut 10' pour commander à boire.
A 21h05, le quartette vient présenter son jouet: ' Power Jazz New Orleans', sorti chez Igloo Records.
Piano, Johan Dupont/trompette et chant, Raphael D'Agostino/batterie, Laurent Vigneron/ contrebasse, Max Malkomes.
Embarquez sur le Natchez Steamboat, ladies & gents, direction le berceau du Dixieland, la Nouvelle- Orléans anno 1920: ses shotgun houses, balcons de fer forgé au Vieux Carré, et, marches, quadrilles, blues ou ragtimes...

Une trompette funèbre, un drumming militaire, une procession noire, l'instrumental blues ' The New Orleans Function', suivi du classique, ' Oh didn't he ramble',
Un piano sautillant, une trompette en délire, typical creole jazz !
Un bain de vase?
'Mississippi mud' avec double scatting.
Oui, darling?
C'est bien, mais tu préfères Bing Crosby.
Moi, la version du Muppet Show!
Un steeple-chase nerveux ' Dinah', une mignonne donzelle s'essaye au charleston.
Ambiance dans le kot et ça ira crescendo.
Slowtime, mes chéris: 'Just a closer walk with thee', encore une des plus jouées lors des jazz funerals.
Séquence handclappings durant 'You rascal you'
...I'll be glad when you're dead, you, rascal, you...
Je sais que tu connais, mon trésor: Gainsbourg/Mitchell: ' Vieille canaille' .
C'est amusant, ça swingue: le piano et la batterie déménagent un max.
Fait soif, mon ange!
Un impromptu signé Dupont, un copain d'Hergé.
Chopin vire ragtime, on enclenche le turbo, pour un speedé 'Saint-Louis Blues', ne ressemblant en rien au classique interprété par Bessie Smith.
Ambiance Mardi-Gras!
Let's slow things down, vous me paraissez fatigués, le mellow tune sentimental ' After you've gone' , le premier pressage date de 1918.
On termine le premier set avec la charge de la brigade légère: ' Tiger rag'.
Le Thalys est arrivé à destination, tout le monde descend, Shere Khan aussi!
Voyage retour dans 20 petites minutes!



Tu parles, Charles, la mi-temps se prolonge... 20 minutes extensibles.
Mailys, la kiné massant les athlètes prend son temps, à moins qu'un druide de la Louisiane leur injecte la même hormone que celle qu'il avait inoculée, jadis, au brave Ricco.
Résultat, quelques vieillards ont déserté le club, l'endroit devient plus respirable, la cohue Rue Neuve un samedi après-midi c'est pas ce que tu préfères!
Si ça continue on suit leur exemple, t'indique, légèrement ulcérée, ta compagne.
Au même instant BN refait surface.
On l'attendait, la suivante, 'Shine', huileux et légèrement bateau.
Les barmen, sous l'impulsion d'une nerveuse jeune personne, dégagent les tables face au podium pour créer un espace danse, aussitôt envahi par des amateurs de Lindy Hop, Balboa, Jitterbug,Charleston, ou St Louis Shag, il manquait Joséphine Baker et quelques chiquitas: chaud, chaud, les marrons,' Hotter than that'!
Pas retrouvé la suivante sur la playlist, mais j'entendis la 'Bourbon Street Parade'.
On ne criera pas au génie, Big Noise est à classer dans le tiroir artisan habile, spécialiste en contrefaçons diverses: Louis Armstrong, Jelly Roll Morton, Kid Ory, Fats Waller, Chick Webb..
Le Marni s'en tape, l'assistance fait preuve d'un enthousiasme démesuré et gigote frénétiquement.
' Bright Mississippi' plus posé, puis un des plus vieux blues existants 'Buddy Bolden Blues' , qui a retrouvé une nouvelle jeunesse grâce à Dr House.
La croisière s'amuse, la trompette se paye un bain de foule.
Deux minutes classiques au piano pour introduire la ballade ' Black and blues'.
Non, Marie-France, je ne danse pas!
Que dis-tu, darling?
Blankenberge by night!
Changement de registre, une purée swing: 'The man from the south' ( with a big cigar in his mouth), ça fumait le calumet dans les cabarets, à l'époque!
Un gospel?
' Jesus on the mainline', vont pas passer avec un panier pour déposer une obole afin de retaper le toit de la chapelle, j'espère... entendis-je derrière moi!
Sur fond Gilles de Binche, on nous annonce 'Basin Street Blues'.
Il est temps de mettre les bouts, des confetti en novembre c'est pire que des moules en février.

Bye, bye le Marni!
De loin, tu peux entendre Big Noise interpréter sa dernière tirade ( avant les probables bis)!