dimanche 6 octobre 2024

Girzl Disorder ( part one) avec Verres Cassés et Bibi Rollings à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 5 octobre 2024

 Girzl Disorder ( part one) avec Verres Cassés et  Bibi Rollings à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 5 octobre 2024

 

michel 

Girzl Disorder - le topo: une soirée sur le thème des groupes féminins ou ayant au moins une femme au chant.

Les responsables: Mass prod,  une association  punk-rock artisan créée en 1996 à Rennes. Label de productions vinyles et CD et organisateur de concerts.

En ce mois d'octobre, très rose, l'asso a prévu une petite tournée bretonne "Girlz Disorder", avec trois groupes qui vont tourner ensemble durant trois jours - Nurse's Dead Bodies (punkabilly Lille) / Pussyliquor (punk UK) et Verres Cassés (soul-punk Rennes), à Saint-Brieuc, une quatrième formation était à l'affiche: Bibi Rollings ( punk)  de Brest.


L'avatar se déroule dans le club de la salle briochine, le kick off ( respecté) disait 21h.

En comptant un set de 40 à 45' et un très rapide démontage/montage du matos + balance, toutes les heures un nouveau groupe vient estomaquer tes yeux,  tes oreilles et tes intestins.

Verres Cassés ouvrent dans un fracas de vaisselle brisée.

Pour la petite histoire et pour que tu puisses faire le malin en société, on te communique que 'Verre cassé' est un roman de l'écrivain franco-congolais Alain Mabanckou.

Le combo rennais  naît un jour  ( pas d'informations météo) de 2023, il se compose de vieux briscards: Erwan à la guitare, Mich ( Sleazy Joke)  à la basse, Vincent aux dunun drums ( après un passage chez Wikipedia, on t'informe: A dunun is a rope-tuned cylindrical drum with a rawhide skin at both ends, most commonly cow or goat.), Vincent a déniché trois exemplaires, et un dernier élément qui se nomme Sonji, alias Sonji Darkblack, en provenance des States, une fille ayant trainé à droite et à gauche ( sans connotations politiques): Devil's Rectum , Kalash Sound Terrorists, Jump the Tiger, e a.

On leur connait une démo et ils prétendent jouer de l'afro punk.

C'est parti, ' Who's the winner' .

 Punk? Un soupçon, mais on est plus proche des Bellrays que du hardcore des Dead Kennedys.

Sonji en impose par sa présence, son phrasé et sa conviction, elle nous   régale avec une séquence en parlando, les gars qui l'entourent connaissent leur job et tapissent une toile plus solide que du plastique recyclé.

Après un final fuzz, la basse attaque 'Je suis moi et vous êtes vous', d'une cohérence cartésienne.

Le groove heurté et le côté africain évoquent Bow Wow Wow ou les Belges PPz 30 .

La basse, martiale, et les riffs qui tailladent impressionnent, du coup t'as décidé de baptiser leur cocktail de funk punk, à consommer frappé, une ou deux olives, ou une cerise confite, peuvent décorer le breuvage.

'Boom Pow' dit le papier, ce punk tribal invite à la danse et t'aurais bien vu James Chance y ajouter quelques bribes de sax déjanté, contort yourself, kid!

Quand Sonji nous place ... higher and higher... c'est Tina Turner qui surgit. 

Sur la lancée, ' Back door' et  'Koiça, Koiça' défilent, toujours emmenés par une basse aussi performante que si elle se trouvait entre les mains de Tina Weymouth.

La suivante est pour les loups solitaires, ' Lonely people'.

Vincent, tu leur racontes quelque chose?

Le laïus est suivi par le touffu 'Blue line', Erwan  tirent quelques flèches vicieuses, Sonji dandine, la basse ronfle et Vincent imprime un rythme plus noir que bleu.

Attention, explicit lyrics, 'Make me cum'.

Du groove érotique, it feels like fire ... qu'elle dit, elle ajoute . deeper and deeper..  pour éviter la censure, on n'approfondit pas.

Méfiez-vous du ' Boogie Man', il risque de vous envoûter, après le funk voodoo , on file vers les deux derniers titres du set, l'ondulant ' Shelter' et ' Freedom '  , pas celui de Richie Havens , ni celui de George Michael!

Un poing est tendu haut vers les cieux, la basse soliloque après une brusque cassure, la guitare relance  la machine et c'est par un cri guerrier que Sonji met un terme à un set énergique.

22:00, tonnerre à Brest , car voici Bibi Rollings. 

Bibi roule en cinq chevaux: Ludo 'Ringo Féroce' à la lead guitar et Tof ( Albi), seconde guitare, deux gars ayant vécu, Mequi, casquette fleurie, à la basse,  François Le Dreff (Nguyen Van Hung), très performant, à la batterie et la Miss de service, OC Alynn, alias Ocealine La Bûchette rousse,  au chant !

Bibi Rollings, c'est du punk speedé, salement énervé,  qui fait honneur à la devise 'Punk's not Dead' imaginée par The Exploited!

Pendant 50', les Brestois vont cavaler et enfiler   des  grenades  nettement plus performantes que les M52 yougoslaves et que la gentille rengaine de Clara Luciani.

Démarrage en mode masculin, Ocealine peaufine son make-up, ' Faites place' lis-tu sur le feuillet.

Voilà madame, et c'est parti pour du punk expéditif, virulent et incisif, le chant enragé de la rouquine, excite les passions, les corsaires du Finistère aiment le boulot bien,  et vite, exécuté .

'Welcome', ' Feast of Fools',  'Ma douce' ( elle est bien bonne, celle-là), 'How it goes' défilent tel un ouragan.

Tu penses à The Damned  ( le fantastique 'New Rose' ), les UK Subs, The Addicts et autres vétérans  glorieux de la scène anglaise.

A un mètre de toi, ça s'agite fébrilement, jusqu'ici rien de fâcheux, une ou deux bières renversées et un orteil écrasé.

Faut penser à s'humecter, dit la  chanteuse, avant de repartir au turbin, 'Fight', 'The Giver' dépassent allègrement la speed limit, heureusement les keufs sont au bistrot du coin  où la serveuse, à la poitrine généreuse,  est  assez aguichante.

L'orage est sur le point d'éclater, 'Thunder'  précède 'For u my friend', 'Hope you choke'  et  'Dear piece of shit'  tous des titres répondant au prototype punk.

Les amateurs de pogo s'en donnent à coeur joie, t'as surtout remarqué  un grand échalas, aussi souple qu'une planche à repasser et un petit gars turbulent, coupe Iroquois,  qui vient narguer le voisinage.

Avec  l'exotique 'Ole, Era Una Vez'  on arrive en vue du terminus, 'Fuck' ( them all), un hymne  la dictature,  termine un set spasmodique.

Bibi Rollings, c'est mieux que Bibi Fricotin!


End of part one.