Kannibal Swing
au Centre de Congrès à Saint-Quay-Portrieux, le 27 décembre 2019
C'est une tradition, à Saint-Quay-Portrieux, Noël se fête à toutes les sauces et pendant deux semaines....
Enumérons les événements: un marché de Noël, une pièce de théâtre ( entrée libre), des spectacles jeune public, le film 'Bugsy Malone' pour les 8 à 16 ans, la boum du Père Noël, une soirée jazz, une soirée lyrique et le bain de fin d'année face au Casino.
En ce jour, où tu peux souhaiter bonne fête à Jean, Gianni, Giovanni, Sean, Shawn, John, Joao, Johannes, Yaya, Yannis, Vania, non pas Natracare mais Juanito ou Yann et même Fabiola, la municipalité et Jazz ô Château, par le biais de l'association "quand le Jazz est là", ont invité Kannibal Swing pour égayer en musique les indigènes et les touristes.
Kannibal Swing, c'est un quartet monté par le duo Nid de Coucou ( Raphaëlle Garnier, chant, trompette, shakers, métallophones, grimaces, gouaillerie, également illustratrice, conteuse et clown/ Jean-Marc Le Coq, le Monsieur auquel elle a dit oui pour le meilleur et le reste à l' accordéon) , ils sont accompagnés par deux virtuoses de la six-cordes, Gérard le Louet ( Lulu Swing Trio, le duo Gérard Le Louët et Dominique Carré, Swing Bazar etc...) et Antoine Lahay , que tu as vu aux côtés de Denez.
Après une brève intervention de l'organisation, Raphaëlle et les garçons, qui trépignaient d'impatience, entament leur odyssée par un titre qui doit alléger l'estomac après la dinde et le foie gras, 'La bicyclette', une chanson immortalisée par l'immense Yves Montand.
Il n'aura pas fallu 145 secondes pour se rendre compte que la cousine de l'arrière-petite-fille d'Alfred Garnier est du genre farfelu, la séquence La Castafiore qui orne la rengaine de Francis Lai /Pierre Barouh était du meilleur effet.
La clique embraye sur une version française de 'Bei mir bist du schon', ls guitaristes alternent pompe et lead, l'accordéon gambade, madame a trouvé une pomme à grelots, qu'elle secoue joyeusement avant de se mettre au scat.
Louis Armstrong a souri, ton épouse a applaudi, en ajoutant "elle est terrible", et t'as pas pensé à Johnny.
"Rendez-vous sous la pluie"
J'ai mes chaussettes
Qui font trempette
J'ai des frissons
Mes pieds sont des glaçons
Et dans la brume
J'attrape un rhume...
Jean Sablon et Django Reinhardt, c'était pas de la crotte.
La nana saisit une trompette, la secoue, je suis comme les huîtres, je vide l'eau, tu penses à Catherine Frot, la troupe attaque 'Swing 39' du maître gitan.
Profitant d'une accalmie, Miss trompette vient poser un tendre bisou sur le crâne de son Jules tandis que les copains rivalisent d'adresse.
Jean-Marc, je t'ai entendu, c'est pas bien de dire ... on s'en fout de ce que tu racontes..., voici Charles Trenet, ' Vous oubliez votre cheval', suivi par 'Les abeilles', une fable éducative composée par Bourvil, pour laquelle la fantaisiste a sorti un kalimba , déniché dans le désert du Kalahari.
Après un interlude valse musette, Raphaëlle reprend du service pour nous asséner 'La Flambée Montalbanaise' façon acrobatique, en mode Marie-Paule Belle.
Après un instrumental brodé, c'est l'épatante Blossom Dairy qui est à l'honneur, le caressant ' Tout doucement' nous prouve, s'il en était besoin, que le registre de Raphaëlle Garnier est étendu.
On nous avait dit 3/4 d'heure, on a paumé la Rolex, on vous emballe une dernière avant la pause pipi et/ou buvette, 'Them their eyes' en tempo accéléré. Les guitaristes tirant en rafales, la tirade clôture la première manche.
Le second set démarre par une babiole manouche enjouée, peut-être "I Can't Give You Anything But Love" , elle est suivie par le standard ' Nuage' , une version chantée.
Avec une pensée pour les voyageurs de la SNCF , les cheminots accidentels proposent ' Take the A train', le fourgon ne te déposera pas à Montparnasse mais du côté de Harlem, si tu mets un tigre dans le moteur.
Bien sûr, il y a Edith Piaf, Louis Armstrong, Grace Jones, Lady Gaga et des tas d'autres, tu as un faible pour Melody Gardot... ' La vie en rose'. Elle fait baisser mes yeux et battre mon coeur et pourtant elle ne m'a jamais pris dans ses bras.
Conciliabule, quoi celle-là, bof, et celle-ci, je n'aime ni l'une, ni l'autre, bon, en sol ou en mi?
'Indifférence' exige une maîtrise vocale exceptionnelle, pas peur, se dit la Garnier, elle jongle, cabriole, rebondit et enflamme, Saint-Quay en a le souffle coupé.
Elle a déniché un second métallophone dans le Vuitton déposé à ses pieds, en solo elle nous refile une version minimaliste, presque une berceuse africaine, de 'Love for Sale'.
De la magie pure!
' Some of these days' doit dater de 1910, il paraît que c'était une des chansons préférées de Jean-Paul Sartre.
Il est enfumé ce bar, il est traître ce cocktail, elle a une classe folle la fille qui chante 'Why don't you do right' .
C'est par une amorce liturgique et des vocalises sacrées que le quartet attaque ' C'est magnifique' qui, sans prévenir, vire ' Tutti Frutti', la lady dressed in red en fait des tonnes, tes voisin(e)s sont plié(e)s en deux, ton épouse pousse des cris de groupie ayant aperçu John Lennon sortant du cabriolet, on était en 1963, plus pondéré, tu bats des mains, elle achève son numéro, la salle se lève et lui fait un triomphe.
Un sourire, merci, le rappel!
On commence par un titre très connu que nous avons adapté à votre moyenne d'âge...
Vermine!
Heureusement, ' Love me tender' en duo accordéon/voix nous met tous d'accord et quand elle se fait rossignol, la romance décolle.
On n'a pas tout vu, le clou du show vient avec ' Come di' de Paolo Conte, une monstrueuse session de trompette buccale nous a asséné le coup de grâce!
Merci, Kannibal Swing!