Prendre la Mer ( Yann Malau/ Olivier Rech/ Eric Hauchard) à la Fête des vieux gréements ( scène Tonnerre ) à Paimpol, le 10 août 2018 .
Prendre la Mer est l'intitulé donné au programme proposé par les complices Yann Malau, le Guérandais d'adoption, et Olivier Rech, de Vannes. Depuis peu ils se sont adjoints les services du ciseleur Eric Hauchard, ex-guitariste du regretté Michel Tonnerre, pour former un trio redoutable, chantant la Bretagne, son patrimoine, ses causes, ses fils, ses marins, le vent, les vagues et la lumière.
Les trois guitares et trois voix à l'unisson entament le périple avec le bien-nommé 'Prendre la mer', signé Olivier Rech.
Cap sur l'océan, toutes voiles dehors!
Au menu de ce début de soirée, des extraits des albums du Vannais ou de l'unique disque de l'ex-gars du Sud -Ouest, des reprises et quelques inédits.
Olivier est fan d'Alain Barrière, étrangement, son phrasé s'en ressent.
'Gwen ha du' chante l'écume et l'horizon lointain, ensuite, Yann, le corsaire, ramasse un harmonica et le trio nous conte l'histoire de l'oiseau noir en mode sea music folk.
Je sais, c'est saugrenu de voir des Bretons boire de l'eau mais dans la bouteille de Volvic d'Eric il y a de la vodka.
'Le long de la jetée' , le bateau a accosté, que fait l'équipage?
Il file au bistrot, pas d'accordéon ce soir, mais des guitares allègres!
'Matelots de la vie', ' La Vallée des Saints' dépeignant le site de Carnoët , en mode bluesy grâce au jeu stylé d'Eric, la ballade ' La mer me tient' , décorée d'une flûte lyrique, se succèdent, le public apprécie et applaudit.
Sur scène, le facétieux pirate caresse le crâne du brave Eric qui lui glisse un 'salope' inaudible au second rang.
Après cette tranche sentimentale, les mousquetaires bretons proposent un chant d'espoir, 'Tant qu'il y aura' .
Paimpol, on a soif...
Pas de réactions au niveau de l'organisation.
De l'eau et du pain sec pour les forçats, qui entonnent un blues brumeux composé par Michel Tonnerre, 'C'est la mer' .
A la table, ça déconne !
C'était quoi, ces coupures, petit?
Un coup de l'EDF!
Le nostalgique 'Sur ton nuage' est signé Yann, qui va boire un coup accompagné par l'orfèvre, en laissant Olivier se débrouiller seul pour chanter le plaisant petit 'Village' niché sur l'île de Quiberon.
Le gars du Morbihan est attaché à Alain Barrière, il évoque également des gens tels que Pierre Bachelet ou Nicolas Peyrac, soit des représentants d'une chanson française ancrée dans la tradition, à mille lieues de rappeurs inconsistants ou de star académiciens demeurés.
Retour des copains pour une chanson à boire qui précède l'usuelle séquence publicitaire: CD's à vendre!
Bien que nous soyons à Paimpol, nous chantons 'Les falaises de Port-Blanc' et nous continuons à 'Chanter la mer et les marins' comme Gilles Marchal chantait le (Macadam) 'Cowboy'.
Le picker contemple ses doigts ankylosés, j'ai des crampes, souffle-t-il, c'est lui qui distille les griffes perlées décorant les compositions de ses copains.
Michel Tonnerre peut rocker, ' Barbe -Noire' sent la poudre.
Comment gagner 'Le coeur des Bretons', pas en les singeant en tout cas, la Bretagne n'est pas une carte postale!
Sur un texte d'Alain Rech, voici 'Au bal des korrigans' , cette comptine nerveuse excite le boucanier, des fourmis lui picotent les jambes, du coup il se transforme en guitar hero et virevolte sur toute la longueur de la scène.
Le rafiot est sur le point t'accoster, nous voilà à 'La Rochelle', encore un texte mélancolique signé Michel Tonnerre, qui met un terme à une prestation exemplaire.
Un bis?
Ils optent pour le fantastique 'Maureen', précédé d'une intro cinq étoiles d'Eric Clapton Hauchard, il nous joue ' Women of Ireland' à réveiller Rory Gallagher et Jimmy Faulkner!
Dieu, que c'était bon!