dimanche 8 juin 2025

Festival Art Rock jour 1 - Claude ( scène B) - Saint-Brieuc, le 6 juin 2025

 Festival Art Rock jour 1 - Claude ( scène B) - Saint-Brieuc, le 6 juin 2025

michel

Après Solann, direction la scène B où tu comptes faire la connaissance de Claude.

Madame Claude?

Non, Claude c'est Claude et tu ne trouveras jamais mon identité véritable.

La presse française le loue ( pas cher), le qualifie de nouveau  Zaho de Sagazan, lui trouve une filiation avec Eddy de Pretto, bref, voit en ce jeune homme, au look geek parfait, le futur du rock made in France ( sans huile de palme).

Et?

Zorro est arrivé, avec deux copains qui vont s'acharner, l'un sur une batterie électronique, l'autre  sur une batterie de synthés et de claviers, Claude, lui,  tripote une petite machine ( un OP1, une Xoxbox?)  produisant des sons à faire tourner le lait d'une vache bretonne, normande ou Cadillac.

Max et Antoine sont les premiers à se pointer, le petit comique, un fan des leçons d'aerobics de Jane Fonda, les suit de près et vient achever avec eux un instrumental techno vachement addictif, qu'il a judicieusement baptisé ' Réveille-toi'.

Pour te faire une idée pense à Kraftwerk baisant Fad Gadget sous l'oeil inquiet de Jean-Michel Jarre et de tous les membres de Daft Punk. 

Sur l'album ' In Extremis', ' L'addition' suit 'Réveille-toi', sur scène, il préfère attaquer ' La pression' .

Au second degré, le truc passe sans que tu fasses une dépression, les gimmicks musicaux aident à aire couler la bière dans ton gosier asséché.

L'ex - Geisler poursuit avec 'Ode à Mark' au démarrage intimiste et au propos émouvant, la voix prend des intonations Michel Polnareff et effectivement l'ombre d'  Eddy de Pretto plane dans le coin. ( PS, le Mark en question se nomme  Zuckerberg)

Une amorce  lyrique liturgique  ébauche ' l'Addition'  où le jeune homme dévoile ses peurs de l'engagement.

Bien, ce texte,  efficace, l'habillage sonore.

Changement  d'orientation avec le cru ' Baisodrome' qui inspire la fille à tes côtés, légèrement émoustillée.

Après ce techno sex track pour accro à YouPorn, il propose   'Les reproches' , un titre toujours au stade de la gestation, sur lequel il décortique les joies du couple.

Interlude, on boit, et on vous fait le plus ancien ' Les accords de Lenny' au phrasé proche de Stromae et au propos  mélancolique, truffé de trouvailles verbales.

Tout ça est bien beau et pourtant tu finis par décrocher, l'habillage sonore manque d'originalité,  toutes ces musiques   passées au shaker finissent par se ressembler, une fois l'effet de surprise passé, tu te mets à surveiller le vol des goélands et mouettes,  guettant deux ou trois frites échappées du cornet de Loïc, qui s'empiffre avec élégance.

Vont défiler,  'Signes vitaux'  décrivant l'hypocondrie ( c'est grave, docteur),  le trou dans la sécurité sociale, c'est moi!,  ' La Nausée' ( oui, il a lu Sartre),  ' In extremis'  sur lequel il aurait pu être accompagné par Les Petits Chanteurs à la Croix de Bois, ' Soustraction'  un peu  d'arithmétique technologique blasée, et enfin 'Avec', une confession chagrine.

 

Verdict mitigé: intéressant du point de vue textes mais   emballage sonore  finalement lassant.

Conseil: écoutez les disques!