dimanche 7 août 2022

OozZ au Bar des Sports, Pléhédel, le 5 août 2022

OozZ au Bar des Sports, Pléhédel, le 5 août 2022

 

michel

 

Week-end festif à Pléhédel à l'occasion du pardon: le jeudi, deux courses cyclistes , le vendredi, concert, le samedi, brocante, kermesse, restauration, bal, feu d'artifice, le dimanche, fest-noz, patates au lard .

Vendredi, 19h, direction le Bar des Sports!

Une petite mousse avant de prendre place sur la terrasse où un quartet se démène, séance d'échauffement ? Balances? Début du set?

En mode jazz fusion, les mousquetaires élaborent un jazz fusion harmonieux, aux forts accents brésiliens, il y a du Joe Sample avec ses copains les Crusaders ( sans les cuivres) dans leur couvée, après deux autres plages tout aussi groovy  dans l'approche, la clique s'attaque au ' So What' de Miles Davis, toujours sans un mot d'explication. Les client  commencent à affluer, la basse en slapping amorce une nouvelle tirade, le Nord Stage 3 la rejoint et place une offensive caoutchouteuse, la batterie appose un tempo rectiligne tandis que la guitare darde la mélodie de petits aiguillons pointus et puis l'orgue s'aventure  en randonnée solitaire, en empruntant une voie tracée par Jozef Dumoulin et son Fender Rhodes, ça pulse rond, les attablés savourent.

Ces mecs, aussi sérieux que le pape lors d'un conclave, se concentrent sur leur jeu, ce qui fait dire à une encyclopédie que  George Benson,  Jaco Pastorius, Josef Zawinul et  Ben Riley sont de passage dans le petit village du Goëlo et que les manchots sont restés sur ce qui reste de la banquise.

Le batteur  se permet un petit exercice nerveux avant le vrai départ.

Nous sommes OozZ indique le bassiste, c'est notre premier concert depuis le Covid.

Les quatre garçons, à l'abri du vent, sont rejoints par un élément féminin, tout bleu, maniant la flûte et chantant délicieusement. 

Domitille Ferey, prof de chant, nous confiera, après coup, qu'elle a rejoint le groupe récemment et que c'était son premier concert avec eux.

Eux, qui?

Quentin Dumas Doré, à la basse, omniprésente/ Guillaume Baurens à la guitare / Thomas Caserus à la batterie/ Jonathan Grosnathan Briat  au piano électrique. 

Donc, jusqu'ici c'était un hors-d'oeuvre, le concert va débuter.

Après une longue intro, funky en diable, 'Something real' est sur les rails.

On voyage en milieu acid jazz/ jazz fusion/ nu funk, cher à des combos tels que Brand New Heavies, Galliano ( le groupe) ou Shakatak.

La voix est souple, le support sonore chaud et danceable.

La guitare, sans avoir l'air d'y toucher, place un petit solo  qui aurait plu à Kenny Burrell.

' Obviously' démarre en mode ballade avant de chalouper mollement et comme Domitille répète quelque fois le terme 'Curiosity' pendant son chant, tu te poses une question, mais qu'est donc devenu le groupe Curiosity Killed the Cat qui avait pas mal marché dans les early nineties.

L'heure n'est plus aux déhanchements lascifs, ' Party' délivre un message clair, let's party all night long,  c'est un peu comme si Kool et son gang étaient descendus à Pléhédel, et là tu bouges ou tu meurs!

Après avoir épongé la sueur coulant sur ton front, OozZ nous propose une ode à la paresse, car nous sommes devenus des ' Modern Slaves'.

Flow effervescent  , rythme saccadé, il y a du Guru's  Jazzmatazz dans leur jazz teinté de hip hop.

Hey, braves gens, vous voulez du funk ( tu prononces founk), écoutez ce medley fonk qui fond dans la bouche.

Prince, James Brown,  George Clinton, Maceo Parker P-Funk, Sheila E , Bootsy Collins, ils étaient tous dans le coin to get funked up.

 Domitille a ramassé sa flûte elle place de petites pointes bien sympathiques, Quentin tente d'échauffer les buveurs de Coreff, say yeah, ils sont deux à réagir, le groupe ne semble pas désabusé et repart de plus belle, pendant près de dix minutes, il se démène sans faiblir.

Le record de Rare Earth avec ' Get Ready' n'est pas battu, mais on salue la performance!

Pause.

Le second set démarre avec l'instrumental, décoré de quelques vocalises, ' Interlude' , il est suivi par ' Silence' , un titre apprécié par Depeche Mode.

La voix, veloutée,  de Domitille évoque pour toi celle de Sara Moonen, la chanteuse des bruxellois Whocat.

' Newzz' est plus fébrile, Miss Ferey s'essayant au scat.

Le feu passe au rouge, dix secondes de patience, voilà ' Green Light',  il faut cinq secondes pour atteindre la vitesse maximale autorisée par le code.

Chant démonstratif, piano et guitare à l'unisson avant le prochain feu de signalisation.

On aime ces accélérations, peu présentes sur les voitures électriques.

' Flooz', pour Jo Lemaire, débute sur un motif oriental, la flûte, charmeuse de crotale, et le fond lancinant évoquent l'univers ethno d'Esinam, la plage monte en puissance pour s'éteindre subitement.

Retour au  funk avec ' Hey everybody', non, pas have you heard the news, mais clap your hands and feel the groove.

Quentin en slapping, Mark King applaudit, Jonathan reçoit le bâton et place une arabesque sinueuse, soudain, l'intellectuel du village se colle face aux musiciens et entame une danse des canards imbibés, non retenue par Béjart pour son prochain ballet.

Une devinette à deux balles avant d'entamer ' Candle' , un premier titre au format chanson que même Shirley Bassey aurait pu interpréter, elle a regagné les coulisses laissant le soin aux musiciens de tirer la roquette à charge explosive.    

Le brûlant ' Locomofunk', avec le brillant Thomas en  vedette, met un terme à ce set remuant et hautement apprécié!

Oui, vous avez droit un bis!

Ils reprennent ' Party'.

Sur la lancée et à la demande des clients ayant manqué le premier set, OozZ ajoute trois autres salves à ce premier dessert, du coup  le canard quitte la mare pour une nouvelle prestation grotesque.

Tout ça est bien beau, mais l'époque où le Grateful Dead jammait pendant 3 heures 30' est révolue, en freestyle, le groupe a allongé le set final de près de 30', faut faire gaffe à l'indigestion!