mardi 30 août 2022

Album - Grace Solero - Metamorphosis

 Album - Grace Solero - Metamorphosis

Wohone Records

 

Michel

 

Eléments de bio: Grace Solero grandit sur l'île d'Elbe, où elle n'a pas rencontré l'empereur, qui n'a pas regagné la France sur le brick du papa de la belle. On nous signale qu'elle a pas mal bougé, a étudié à Rome,  est passée à New -York, a fait de la gymnastique, de la danse, du théâtre, tâté de l'opéra et du jazz,  pour finalement  jeter les amarres sur une berge de la Tamise, à Londres, où elle s'adonne au rock, après avoir embrigadé des musiciens du cru ou de passage.

Sur scène, elle assure l'avant-programme de quelques stars: Arthur Brown , Phil Campbell ( Motorhead) ou Noddy Holder (Slade), e a ...

Sa disco, avant la sortie de "Metamorphosis", se chiffrait à trois plaques: 'New Moon', 'Hundred Years Apart' et 'Awake'.

Le nouvel album compte neuf titres: 

1.  Lucid Dream
2.  Metamorphosis
3.  Love and Addiction
4.  Awake
5.  Orange Sky
6.  Time Waits For No One
7.  Till You Return
8.  Ocean Star
9.  Shaman

Line-up:

 Grace Solero - vocals, guitar, psaltery
Dan Beaulaurier - guitar, backing vocals
Bjorn Zetterlund - bass
Dave Guy - drums, percussion, singing bowl, glockenspiel
Jonathan Clayton - cello, Hammond B3 organ

more details:

 All lyrics written by Grace Solero
'Orange Sky' and 'Ocean Star' written by Grace Solero
'Lucid Dream', 'Metamorphosis', 'Love and Addiction', 'Shaman' written by Grace Solero, Dan Beaulaurier, Bjorn Zetterlund, Dave Guy
'Awake' and 'Time Waits For No One' written by Grace Solero and Dan Beaulaurier
'Till You Return' written by Grace Solero and Dave Guy

Artwork: Grace en grande prêtresse a vu le Tout Puissant , elle lève les bras à la manière d'une déesse grecque protégeant les Argonautes dans leur quête de la Toison d'Or.

L'élément masculin, au regard absent, apparaît entre les bras écartés de la dame,  les quatre personnages baignent dans un halo mystique.

C'est un  style de pochette  dont sont friands les groupes de prog rock.

'Lucid Dream':  quand tu sais que tu rêves, pas besoin d'avoir fait de profondes études de phénoménologie pour te rendre compte que les petites flammes que tu contemples en dormant sont, en fait, ton petit ami et toi-même.

Entrée en matière sereine ( une guitare ciselée) pour ne pas t'éveiller en sursaut, Dave Guy, par de petites frappes sur les cymbales, annonce un passage plus dru et puis la voix de Grace se fait entendre. On ne parlera pas d'un timbre gracieux, mais plutôt d'un chant passionné et fougueux, évoquant les digressions en contralto de Sandra Nasić ( Guano Apes)  ou les envolées de Marta Jandová ( Die Happy), le ton monte il n'est plus question de guitares folky mais bien d'un alternative rock aux accents grunge mordants.

Un riff grinçant amorce le titletrack ' Metamorphosis', qui très vite s'avère être  une des pièces  les plus nerveuses de l'album. Les éléments de  batterie sont  frappés sauvagement, Grace scande un  texte qui part en spirale , ça cogne de partout, avec une  basse qui cependant  maintient une trajectoire droite, alors que tout le reste tourbillonne comme un typhon asiate devenu fou.

Elle haletait encore quand soudain une fin abrupte interrompt les aventures de Vishnu ou de  Gregor Samsa ( t'iras te renseigner auprès de Kafka)!

La langueur étudiée de ' 'Love and Addiction' installe le titre dans la case grunge/doom , caractérisée par un tempo vaseux et  lourd.  Une batterie métronomique, des guitares se traînant et des  vocaux rogues étoffent le morceau.

  On n'est pas loin des atmosphères affectionnées par les belges Baby Fire.

'Awake':  si tu aimes un éveil en douceur, tu risques d'être médusé,  car après l'intro fluette à la guitare acoustique, l'explosion qui suit risque d'épouvanter tout le voisinage.

Riffs bestiaux et accalmies passagères se succèdent, la blonde diva nous la joue Skin, sa voix vient hanter ton esprit et troubler tes entrailles et ce n'est pas parce qu'un bridge en vocalises éthérées édulcore la plage que tu pourras éviter les coulées de lave de te brûler la plante des pieds, car, évidemment, tu avais laissé les pantoufles dans la salle de bain.

Comment est le ciel ce matin?

Orange!

' Orange Sky' signifie tumultes à l'horizon , si tu n'as pas compris,  écoute le jeu agressif du batteur, les effets sirènes signalant une attaque aérienne imminente et le chant menaçant de la madame.

Les Stones sur ' It's Only Rock 'n Roll' chantaient déjà  "Time Waits For No One", Grace Solero a peut-être lu Yasmina Khadra et repris à son compte la maxime ...Le temps passe et n'attend personne. Toutes les amarres du monde ne sauraient le retenir... encore un titre en mode midtempo qui va s'imprégner dans ton cerveau à la manière d'un hymne satanique engendrant l'addiction.

Une première ballade trouve sa place sur l'album, 'Till You Return' présente des teintes Cranberries pas désagréables, tandis que Dan Beaulaurier place un solo subtil et que Dave Guy, pour une fois, choisit la retenue.

A noter l'astucieux apport d'un violoncelle et d'un orgue Hammond, qui   donnent un caractère prog folk à cette  romance précieuse.

T'as cherché pour rapprocher ' Ocean Star' de trucs que tu connaissais, t'as opté pour Shocking Blue pour le côté psychédélique et les inflexions vocales.

Comme Ulysse contemplant la voûte céleste sur le pont de la galère,  tu t'es laissé bercer par la voix séraphique de la sirène  tout en rêvant d'Ithaque.

Le ' Shaman' qui termine l'album  dispose de 7' 39 pour apaiser ton esprit et te préparer au passage vers l'autre monde.

Ce lament, chanté d'un timbre frêle,  comme sur la plage précédente, voit le groupe opter pour  un environnement prog rock.

Une toile  faite de tapisseries élaborées, de  guitares  orchestrales et autres effets  brumeux.

Un morceau majestueux qui achève un album qui plaira aux amateurs de rock ne craignant pas l'éclectisme, ceux qui acceptent  d'entendre le grunge de Soundgarden  frôler le progressive rock de Nektar, Asia ou Marillion ou le mainstream alternative,  tendance Smashing Pumpkins.

 

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