jeudi 25 août 2022

EP - Dark is the path - The Last Waves

 EP -  Dark is the path The Last Waves

 auto-production

NoPo

 

 Juste en lisant cet intitulé, des mots mélancoliques m'interpellent : 'last' 'Dark'.
La vague vient confirmer son appartenance 'cold' (et anciennement 'new') assumée, voir 'dark' dans le chemin.

Effectivement, le groupe (installé en Isère à Voiron au nord de Grenoble) fait référence aux années 80 de The Cure autant qu'à Human League avec ses voix féminines. On pourrait même aller jusqu'au charme désuet de Kim Wilde.
Ils me font aussi penser au combo de St Nazaire Vertical (vu récemment à Guingamp http://www.concertmonkey.be/reports/anniversaire-brasserie-distoufer-war-raokn-roll-avec-vertical-%C3%A0-guingamp-le-6-mai-2022) et même aux grecs Skags (http://www.concertmonkey.be/albumreviews/album-digital-cage-cursed-generation-skags).
Naissance en 2020, comme quoi la pandémie peut donner de beaux bébés!

Membres:
Romain Champiot (guitare)
Aman dine (clavier/chant)
Isy Wise (chant)
Greg Randon (basse)
Fred ROSSI (batterie)

La bio cite déjà 4 EPs à leur actif. Des traces numériques uniquement de 'Revenge of the blue' avril 2021, et 'In cold colors avenue' juillet 2021, peu importe, bien assez avec le présent disque pour étoffer les setlists.
Le froid pourrait provenir de leurs proches sommets montagneux, près du massif de Chartreuse et du Vercors.

Le bleu (la cold color) semble être leur couleur de prédilection. On la retrouve sur chaque pochette, la dernière confirmant le côté sombre par un fond nocturne.
Les lettres d'identification font (comme les glaciers!) dans le cyan, les 'A', évidés dans leur empattement, ressemblent à des flèches vers le ciel.
On retrouve cette notion d'ascension dans des marches de la même teinte. 'Stairway to heaven'?


L'escalade de la 'Crystal tower' se fait par la basse profonde de Greg à la 'A forest' (The Cure) et la réverb, inévitable, fait rêver.
Les voix, douces et guillerettes, dédramatisent et insufflent une mélodie délicieuse. Les voix? Oui, les 2 jeunes femmes chantent en parfaite harmonie, la tatouée Isy et Amandine la sucrée (forcément!).
En même temps, le clavier d'Aman dine aux chandelles et enveloppe la trame mélodique alors que la batterie régule les battements du coeur que l'on sent ... électriques....
Et la guitare me direz vous? Frottée en accords, elle bourdonne tristement autour de cette tour de cristal (Romain adore Robert Smith).

Rythme prégnant au démarrage de 'Sadness calls me sweetie' avec une basse slappée et une batterie métronome. Le chant s'intercale dans les interstices.
Le synthé installe alors une bluette joyeuse aux vocaux grisants, Amandine venant légèrement souligner la voix d'Isy si facile (trop facile, le jeu de mots!).
Attention! Bluette sans son sens péjoratif, mais dans son orientation légère et sans prétention tout en restant délectable et les babines, je m'en lèche!   

Ici le clavier de 'Last black mass', cadencé aux handclaps, m'évoque la cold wave de Gary Numan. 'Are friends electric'?
Par instants, la syncope provoque l'écart avec le canevas de la guitare neworderienne qui serpente, presque gothique.
Néanmoins, les harmonies entêtantes scintillent et donnent un aspect chatoyant à ce titre qui s'embrase à 2 voix surtout au final.

'Glory or death' inverse la tendance punk des Clash. Le beat marque, minimaliste.
Le gimmick au clavier aérien, particulièrement au milieu du morceau, va chercher le garçon (Taxi Girl) mais cette composition tire vers le haut des développements bienvenus, flirtant avec le prog-rock notamment le passage en voix doublée et synthé/guitare ensemble.
Encore, les voix, décalées, pourtant fragiles (mais justement!), en choeurs sur le refrain, se parent de leur plus beau ramage.

City's night run' doit beaucoup à sa chevauchée guitaristique lumineuse. Romain, champion, d'autant qu'il compose tout!
La batterie, bien soutenue par la basse, impulse un rythme assez élevé qui donne une furieuse envie de danser et s'amuse même, parfois, avec des sonorités discoïdes.
Une fois encore, les voix combinent merveilleusement!


En conclusion, ce disque joue une carte rétro avec beaucoup de réussite.
Le côté ingénu de cette équipe apporte, en fait, beaucoup de fraicheur et de palpable sincérité.
J'écouterais bien leur musique en crapahutant sur les durs sentiers montagnards (on m'a vu dans le Vercors...).
J'avoue, ce style me touche particulièrement telle une madeleine de Proust (je confirme l'escalier vers le paradis).


1.Crystal tower 03:48
2.Sadness calls me sweetie 03:34
3.Last black mass 03:41
4.Glory or death 03:52
5.City's night run 03:20
Autoproduit et masterisé par Benjamin Joubert chez Biduloscope mastering