lundi 22 août 2022

Album - Marina Rocks – Austin To Houston

Album - Marina RocksAustin To Houston
 
Two-Fisted Pixie.
 
michel 
 
Marina Jenkins naît à Austin lors d'un été caniculaire, à une époque où le réchauffement climatique ne défrayait pas encore les chroniques.
Comme les poupées Barbie, ce n'était pas son truc, sa génitrice lui offre une guitare et remplit la pharmacie familiale de boîtes de Hansaplast pour soigner les doigts de la petite.
Forcément Marina, qui s'est mis à composer des chansons, se lance dans le très masculin world of rock'n'roll, munie du fruit de son labeur créatif, elle monte un power trio mixant covers musclées et composition de sa plume.
 
Le public texan les apprécie, comme support-act le groupe  ouvre pour quelques gloires ricaines ou européennes: Boston,Styx, Aerosmith, Kansas, Deep Purple, e.a....
Le bon peuple veut une trace de ces prestations, Marina, devenue Marina Rocks, enregistre un album d'une douzaine de ses créations en mode unplugged, dont le morceau ' John Wayne' qui en 2006 s'est retrouvé au sommet des charts texans. 
 
Le net ignore l'existence de ce produit, par après, quelques albums paraissent et ceux-là sont disponibles: 'Believe in Love' ,'The Come Back Kid' , ' Onward'!
 
Tout récemment, the little blond chick à peine plus lourde qu'un caniche au régime ( dixit Steve Rangel), une fille  qui collectionne les awards, a pondu un nouvel opus,  'Austin to Houston'. 
 
Tracks;
Joy Ride
Cray Cray
Sleepy Hollow
Shine
Last Goodbye
Nothin'
Comeback Kid2
Sleepy Hollow (Revisited)
 
Line-up:
Marina Rocks – vocals,guitars and almost all other instruments
Grammy award-winning and Austin Music Hall of Fame inductee, Lloyd Maines – pedal steel (track 4)
Alex Rodriguez – bass (track 1)
Aden Bubeck – bass (track 2,4,5,7)
Pat Menske – drums (track 1,2,7) and production
Additional mastering was done by Nick Landis.
 
Sur la pochette, Marina, bras en l'air, tire ses cheveux en arrière, son top sans manches, muni d'une inscription débutant par JOE, mais trop courte pour faire allusion à un album de Frank Zappa, laisse apparaître des aisselles soigneusement épilées.
Elle fixe l'objectif d'un regard mi-moqueur, mi- tu la tires cette photo , tandis qu'une guitare pendouille sur son bas-ventre.
En arrière-plan:, tu discernes un capharnaüm savamment étudié: une échelle, des illustrations scintillantes et d'autres objets indistincts.
Son nom et le titre de l'oeuvre se lisent en bas du tableau.
 
La virée débute par ' Joy Ride' que tu n'associeras pas avec le thriller de John Dahl, par contre si le titre évoque pour toi le 'Graceland' de Paul Simon, dis-toi bien que tu n'es pas le seul dans le cas, même si
Marina n'est probablement pas passée par Johannesburg .
Le petit Paul avait beaucoup écouté Paulus Masina, on ignore si Miss Austin connaît ce monsieur, mais le ton est à l' allégresse, elle  dégouline à grands flots sur un rythme soutenu tandis que Miss Jenkins  adopte un  flow entre rap et pop à la Cyndi Lauper.
Après cette première plage aux saveurs Hugh Masekela, Marina, sans diamants, propose le foufou  ' Cray Cray' , un roots rocker  proche de l'univers Americana de Lucinda Williams.
Oubliées les intonations hip hop, la voix vire country  rock, tout comme l'accompagnement sonore.
La guitare nous la joue Mike Campbell, un Heartbreaker chez  Tom Petty, Aden Bubeck s'occupe des lignes de basse et Pat Manske du drumming.
La troisième plage, essentiellement acoustique,  porte encore un titre de film, ' Sleepy Hollow' ( Tim Burton) , que Marina interprète tout en retenue,  soutenue par  un bel effet écho , vocalisant quand il le faut pour apporter des touches gospel à ce titre  d'une sobriété  sereine.
Oui, ' Shine'  suggère aussi le monde du cinéma,  Scott Hicks s' est inspiré de la vie du pianiste australien David Helfgott pour ce long-métrage de 1996.
Tout ce qui brille n'est pas or, mais le ' Shine' de Marina Rocks pétille comme le meilleur Chandon Californie.
Des effets de voix allant de l'enfantin aux inflexions plus matures ou moqueuses  et la pedal steel  de Lloyd Maines pour contrer les lignes de guitare de la madame, 'Shine' vaut son pesant d'or!
Si Robert Altman a réalisé The Long Goodbye d'après  Raymond Chandler, en 2004, Jacob Gentry a filmé ' Last Goodbye', décidément Marina tient à nous emmener à Hollywood, son' Last Goodbye' sonne comme une romance country caractéristique, avec une voix bourrée de trémolos et un solo de guitare que n'aurait pas renié Albert Lee.
Elle enchaîne sur une cover, ' Nothin'' de Townes Van Zandt, une chanson déjà reprise par Lucinda Williams, Eric Taylor ou Calvin Russell, e . a.. Elle  habille, le titre, poignant,  d'un costume dépouillé, à ses lignes de guitares finement ciselées, elle ajoute un chant bouleversant, transformant le morceau en pièce maîtresse de l'album. 
 ‘The Comeback Kid’ était le titre d'un album enregistré en 2013, en 2022, elle propose 'Comeback Kid2' , un morceau springsteenien joué en mode  laidback, avec des parties vocales narratives et some handclaps pour soutenir les percussions.
Pour conclure l'album, Marina propose  une relecture de Sleepy Hollow (revisited, si tu préfères) en mode instrumental.
Elle prouve une nouvelle fois avec  ce Delta blues en picking que sa maman peut se féliciter de lui avoir offert une guitare plutôt qu'une maison de poupée.
 
Au Texas, Marina a un copain se nommant Rex, il n'est pas chien et commente ...  Marina is already a star waiting for the sunset...!
 
Tu vas scruter le ciel cette nuit pour admirer cette étoile!