lundi 2 mai 2016

Roots and Roses Festival 2016 - Ancien Chemin d'Ollignies - Lessines, le 1 mai 2016 ( part two)

Roots and Roses Festival 2016 - Ancien Chemin d'Ollignies - Lessines, le 1 mai 2016 ( part two)

Il est 16:20', round 8 - stage roots: Phil Cook and The Guitar Heels.
Une des découvertes de ce festival, Phil Cook!
Un explorateur, cartographe?
Non un apiculteur, crétin!
Que dit le moteur de recherche?
 Phil Cook is a multi-instrumentalist, songwriter, and interpreter based in Durham, North Carolina.
Il fait partie de Megafaun ou des Shouting Matches, a collaboré avec les Blind Boys of Alabama ou Amy Ray (e.a.) et ce gars, au palmarès édifiant, vient à peine de sortir un album sous son nom ' Southland Mission'.
Accompagné par un band solide, The Guitar Heels ( avec notamment James Wallace aux claviers), le mec, grand fan de Ry Cooder, tourne en Europe et s'est donc arrêté  dans le coin.
Il débute avec '1922', mon dieu, quel soulagement après la prestation grotesque du clown précédent, de l'Americana haut de gamme.
La suivante est tout aussi soignée, il se présente, Hi, I'm Phil Cook de Caroline du Nord, c'est pas au Japon, je suppose que pas 1% de l'assistance a jamais entendu mon nom, les mecs à mes côtés sont les Guitar Heels, ils ne portent pas de talons aiguilles, on continue avec la ballade  'Anybody Else'.
Superbe!
Le laidbach 'Sitting on a fence' nous rappelle effectivement une certaine langueur qu'on peut retrouver chez Ry Cooder, J J Cale ou Dr.John.
'Lowly road' is a gospel song que je dédie aux Staple Singers.
Luk est aux anges!
John Prine, ' Fish and Whistle' en picking, fameuse version!
Sur l'album, 'Great tide', décoré d'une slide marée basse, un fond sudiste loin d'être désagréable.
La suivante est pour mon fiston de cinq ans, ma femme attend un bébé, j'ai hâte de la retrouver , 'Ellis, it's time to wake up'.
James va vous en chanter une, un formidable rendu du chef-d'oeuvre du Band, 'The shape I'm in'.
Il présente ses collègues et envoie la dernière du set, 'Ain't it sweet'.
C'était plus que sweet, gars!
Chapeau bas!

 The Love Me Nots
A Phoenix, Arizona, les nanas ont une touche singulière, elles portent des bas résilles, des mini-jupes ou mini-shorts très mimi, leur maquillage évite la sobriété, elles attirent les hommes à un degré supérieur aux étrons malodorants au dessus desquels voltigent de nuisibles diptères bourdonnant sans grâce.
En deux mots, nous on aime  Nicole Laurenne ( vocals, organ, poses ultra suggestives) et Christina Nunez ( basse, backings) une fille ayant la même coupe que M, à qui les bas nylon ne conviennent pas.
Elles sont flanquées de Michael Johnny Walker, un buveur de Bourbon, qui manie la gratte plutôt bien et de Jay Lien aux drums.
Genre?
Pas recommandable, sauf si comme nous tu aimes le fuzz-and-farfisa rocknroll with an attitude, ces gonzesses feraient presque passer les Lords of Altamontt pour des has-been!
Go: 'Shuffle', la gent masculine délaisse la buvette  pour s'agglutiner frontstage, 'Dark City', on adore les sonorités du Farfisa et le jeu de jambes hardi de Laurenne.
'Falling', c'est sexy le garage, 'I'm the one' hurle-t-elle.
Quoi, Françoise?
Vulgaires, mais non mon chou!
Pourquoi elle secoue son orgue, une araignée s'est infiltrée entre les touches, babe!
Si vous achetez un T-shirt ou un CD vous aurez droit à un câlin!
Pendant 'Alley' , la coquine vient se frotter au grand Michael qui l'ignore superbement.
Le voyage se poursuit ' Walk around them' suivi par le slow 'Broken' non repris sur la liste mais vachement gluant.
'Move in tight' , 'Make up your mind' , le concis mais méchant ' Voice in my head' se suivent.
Nicole vient caresser son orgue pour entamer le purulent 'Shaken' suivi par 'No myth' et 'Heart on a chain'.
Elle poursuit sa gymnastique provocante  et nous balance 'You're not giving me enough', de toute façon elle ne sera jamais satisfaite, cette allumée.
'You're really something' précède la dernière cartouche' Give them what they want' qui voit deux punks de la première heure, donc dégarnis et l'oeil mauvais, tabasser tout le voisinage, ce qui n'est pas au goût de Hubert qui filmait la prestation des Ricains.
Jay, calme jusqu'ici, s'avise de démolir son kit et de faire rouler la grosse caisse vers les gars de la sécurité!
A great show, guys!

Entre les Bellrays et le Roots and Roses, c'est une histoire d'amour, le gang de Riverside descend pour la seconde fois à Lessines et si tu crois que le moteur du groupe, né en 1990, est usé, tu te trompes sur toute la ligne, Bob et Lisa tiennent une forme que bien des adolescents figés devant l'écran du PC ne peuvent que leur envier.
En 2016  Lisa Kekaula et Bob Vennum sont secondés par un duo basse- batterie super efficace, sans doute Justin Andres et Stefan Litrownik, cette belle équipe démarre en trombe avec 'Black Lightning' et des éclairs il y eut!
'Mine all mine' , a new one selon Lisa, suit, puis vient ' That's not the way it should be' , ça rocke sévère, c'est évident, Lisa a du tempérament, de la manière dont elle secoue son tambourin, celui -ci  risque de perdre ses clochettes, Bob,  son compagnon nous balance quantité de riffs dévastateurs, le public bout.
Puis ton estomac te fait un signe, menneke, c'est le moment de passer à table.
Vite chez le Mexicain, un chili avalé en 5 minutes et retour sous le chapiteau, t'as manqué ' Maniac blues' , la cover de Cheap Trick ' Dream Police' et 'Close your eyes', merde!
Tu entends la fin du slow 'Anymore' chanté de sa chaude et soulful voice avant le retour au rock avec 'The way' et ' 'Power to burn'.
'Living a lie' cogne à fond, Lisa n'a pas besoin de nous le dire mais elle le répète cinq fois, Lessines, this is a rock show, a fucking rock show!
La foule hurle, mes agneaux, make some more noise, this is ' Everybody get up' suivi par 'Infection' pendant lequel Bob, à genoux, pointe son instrument vers les premiers rangs. Sur la lancée 'Coming down' secoue tout autant et quand les Bellrays reprennent 'Whole lotta love' du Zep, c'est la folie totale.
'Man enough' et 'Perfect' sont juste parfaits, quant à la reprise de Black Sabbath, 'Never say die' elle était diabolique.
'On top' et 'Startime' terminent ce set brûlant!

The King Khan and the BBQ Show.
Si King Khan et les Shrines avaient enchanté Lessines il y a deux ans, en 2016 Mark Sultan et Blacksnake ( Arish Ahmad KHAN) n'ont pas vraiment répondu aux attentes.
Une déception aussi vive que le spectacle proposé par Bob Log.
Tu ne fais pas partie des gens ayant apprécié leur numéro  minimaliste garage/ bondage à deux balles.
Pendant une heure les deux catcheurs nous ont jeté en pâture une mixture douteuse qui, à la longue, finit par te faire regretter de ne pas avoir acheté un ticket pour un récital de Céline Dion.
Non, messieurs, vous n'êtes ni des génies, ni des rigolos, juste des pitres se faisant du blé en balançant un pseudo rock mal foutu.
Tout débute par un instrumental de rammelrock pendant lequel le gringalet s'essaye à un Chuck Bery walk.
Puis vient un truc baptisé 'Fish fight', ton poisson rouge a ri!
Vive le Québec libre, gueule King Charles avant de proposer a lovesong 'I'll be loving you', Roméo compte l'intégrer à son répertoire.
Prends ça au second degré, te souffle Jeannot!
Merci, mon ami, je préfère Rika Zaraï!
Vite quelques poses pour les photographes avant la suite, une incantation indienne  bousillée.
Rendez-nous Screaming Jay Hawkins, bitte, ou Plastic Bertrand ou Sttellla, mais épargnez nous vos singeries.
Direction le bar!

Southern Culture on the Skids.
Le set pénible des clowns est oublié dès les premières mesures tricotées par le band de Caroline du Nord ( fondé en 1993).
Un instrumental surf ' Skullbucket' pour se faire les dents suivi par 'Voodoo Cadillac' sentant bon le Creedence, vive le bayou!
 'The Real Nitty Gritty' est chanté par la rouquine tenant la basse, l'impayable Mary Huff.
On ne t'a pas présenté les autres: Rick Miller ( guitar, vox, barbichette) et  Dave Hartman ( mini-drumkit).
Oui, ils ne sont que trois et sonnent comme six!
 A drinking and dancing song  aux saveurs cha cha cha mexicain pour suivre, 'Liquored Up and Lacquered Down'.
Puis 'King of the mountain' à propos d'un type vendant du moonshine, c' est la préférée  de ton voisin qui s'enfile une gnôle imbuvable.
'White Trash' c'est du lourd, style B52's imitant les Cramps.
Tu veux encore du surf?
'69 El Camino' .
Comme chaque année vers 20:30', l'absorption massive de Moinette fait son effet, les inhibitions s'évaporent, un vicaire pas sobre twiste à côté d'une ex-vierge pas bidon, Antoinette, une belle sexagénaire, te glisse un clin d'oeil lubrique, pas que t'as vraiment peur, mais tu retournes frontstage!
La fiesta se poursuit: 'The house of bamboo' un mambo dingo, puis le convulsif  'Rumor's of surf'.
Un album doit sortir en septembre, en voici un petit extrait puis on embarque pour 'Soul City' et ensuite  vous avez droit à un titre country écrit pour les propriétaires de campers ( c à d mobilhomes) ' My house has wheels' .
La Castafiore attaque le downtempo 'Just how lonely' avant le titre 'Bone dry dirt' adressé à tous les fermiers attendant la pluie.
Pour King Khan qui aime les barbecues, 'Pig picking'.
On approche du terme, les brochettes sont quasi cramées, Mary invite un énervé à les rejoindre sur scène, il est tellement beurré qu'il reste sur place, il est remplacé par 5 ou 6 nanas d'un âge certain et par un fonctionnaire du ministère des finances en goguette, tout ce beau monde gravit le podium pour finir le show avec les Sudistes, 'Daddy was a preacher but Mma was a go-go girl', tout un programme!
Distribution de fried chicken pour les danseurs, encore deux salves dont ' Greenback fly', alors que ça cogne pas mou dans la fosse .
Allez vite, un rappel pour calmer les esprits, sont pas chameaux, voici 'The Camel Walk'.
See you, Lessines, we had fun!

Top of the bill: Heavy Trash.
Si lors d'une édition précédente Jon Spencer avait passablement déçu, il en fut tout autre en 2016, le tandem  Jon Spencer / Matt Verta-Ray, flanqué d'un contrebassiste   et d'un batteur pas idiots ont enflammé la scène Roses en la gratifiant d'un set rock/rockabilly sec et sans concession.
Comme le Jon était d'humeur bienveillante, même les photographes se sont amusés.
OK, le showman c'est lui mais la guitare qui fait mal est entre les mains du moustachu Matt Verta-Ray, à l'allure Pulp Fiction.
L'an dernier sortait l'album 'Noir!' une collection d' unreleased tracks  pas forcément prévus pour se retrouver sur un disque.
La première volée est meurtrière, sans setlist on avance sans aucune certitude,  ' Say yeah', 'Justine is alright'  puis ' Gee, I really love you'.
Changement de style avec le tango 'Walking bum', le twang de Matt impressionne tandis que Jon bouffe son micro et multiplie les exercices de stretching.
Egalement au programme:   'Punk rock mama' dans la lignée d'un Gene Vincent ou E. Cochran ou encore le métallique 'Good man'.
Heavy Trash n'a pas l'intention de nous laisser reprendre haleine, pousse davantage sur le champignon et nous glisse 'Sometimes you got to be gentle' avant de faire le relevé des vieux rockers, et pas toujours gentiment, dans ' Jibber Jabber' ...Richie Valens, Big Boppa, gee, we really missed ya... Kurt Cobain, what a punk Blew his mind, ultimate trip... ou ...Jimi Hendrix, Mama Cass, Jim Morrison More foolish, misguided, wannabe artists, using up valuable space Still making money for somebody..
Après avoir réglé ses comptes il nous assène deux country rock pas cons, y insère 'Be Bop A Lula' à la plus grande joie des fans.
C'est au tour de Matt de crooner, 'The female form'.
Sur le côté de la scène tous les membres des Bellrays, Love me Nots et SCOTS  se marrent comme des petits fous et rockent en cadence.
Ja, Luk, 22:40', on doit y aller si on veut éviter la pagaye à la sortie.
Tu quittes Lessines en douce, Heavy Trash achève son périple, t'es réconcilié avec Jon Spencer.

Roots and Roses 2016, un grand cru!