lundi 2 mai 2016

Roots and Roses Festival 2016 - Ancien Chemin d'Ollignies - Lessines, le 1 mai 2016 ( part one)

Roots and Roses Festival 2016 - Ancien Chemin d'Ollignies - Lessines, le 1 mai 2016

Le premier mai à Lessines,  c'est le rendez-vous annuel des amateurs de roots music, de bière artisanale, de bonne bouffe, d'oxygène et de verdure, ils étaient nombreux à vouloir assister à la septième édition du plus bath festival se déroulant dans notre patrie salement malmenée depuis des mois.
Il est 10:40',  Roots and Roses, on arrive!
 Luk a garé sa charrette à 150 mètres de la plaine, le temps de s'approvisionner en tickets et on se dirige vers la stage "Roses" qui accueille la première des treize formations programmées en cette radieuse ( enfin) journée printanière: Scrappy Tapes!
Un duo guitare/batterie pratiquant un garage/swamp blues rugueux.
Je sais, encore un, vas-tu rétorquer en avançant les White Stripes, Black Keys, Black Box Revelation,  The Bonnevilles,  Two Piece Empire ou Stone et Charden, tu as probablement raison, mais Degryse Jochen ( guitar, vocals) et Van Snick Matthias ( drums) tirent drôlement leur épingle du jeu.
En trente minutes ils ont gagné les lève-tôt à leur cause.
Un EP ( 7 titres), et un album 'Pickin' Marmelade' au magasin, ils prévoient la sortie d'un petit frère dans un avenir proche.
Le fiévreux  boogie/garage  ‘Break Out Like The Measles’ ouvre, pas à dire, ça déménage sec, ton voisin a dur à digérer le croissant beurre ingurgité il y a deux minutes.
Godv. die gasten zijn wild!
Le point de vue prend tout son sens avec les suivantes ' You keep me hangin on' et 'What I really need'.
Vu le côté minimaliste, tu ne marques aucun étonnement à les voir comparer à Seasick Steve.
Le carré et concis 'While I'm spitting' précède 'Turn your heat down' et ' Like a little boy' a tune with some country blues flavours.
'Please, stay' est tout nouveau et la slide sur  'No direction' glisse de manière vertigineuse.
'I have all the time' met fin aux 30' réglementaires.
Les Courtraisiens seront à Hummelo (NL) le 18 juin!

T'as 2' pour te retrouver frontstage de la scène "Roots", on n'est pas certain que The Holmes soient très roots mais ce qui est sûr, c'est qu'ils sont très garage/blues.
Après une soirée Loud en 2013, un Magasin 4, plus tard, c'est ta troisième rencontre avec les affreux  provenant du bassin houiller du Centre: Adriano De La Vega : bass and cigarettes, Mr. Shanka ( non pas Ponk, mec, c'est pas le même) : guitar, vocals and cigarettes et  Don Serpico : drums, vocals and cigarettes.
Le seul qui s'abîmait les bronches était  Don Serpico, un cousin louviérois d'Al Pacino, que certains connaissent sous l'identité de Giacomo Panarisi!
Au pied des  drôles  gît une playlist, elle mentionne 'Punch' comme premier méfait, à première vue il s'agit de la romance 'Bad boy from dusk till dawn'.
Tout est crasseux dans leur garage, mais les clients aiment ça!
'We are The Holmes' façon Beastie Boys secoue vache et les suivantes sont du même acabit.
Dans le champ voisin une laitière vient d'adresser une plainte chez les képis locaux, son breuvage a tourné.
Tes talons n'ont pas arrêté de piétiner la pelouse quand tout à coup Shanka de la Vega s'avise d'utiliser le micro de sa guitare pour nous chanter une berceuse qui risque de ne pas favoriser le sommeil des mioches, à l'arrière Romano, le nerveux, travaille tel un bûcheron matinal, l'après-midi, l'animal boit!
Encore une ou deux salves psychédélico-bordéliques, râblées et efficaces et les Holmes nous quittent pour assaillir le bar.
Wat zeg je, Hans?
Ils sont méchants, ces gens du Sud!

Moaning Cities.
Adieu cambouis, lubrifiant et air saturé, bonjour l'éther psychédélique.
N'y allons pas par quatre chemins, Moaning Cities aura été pour beaucoup une des découvertes de la journée.
Bien des choses ont changé depuis décembre 2012, lorsque tu fis la rencontre des Bruxellois à la Maison des Cultures de Saint-Gilles, pas vraiment au niveau musical, même si le band s'est aguerri, mais  le line-up a évolué, désormais, il se compose de Valérian Meunier: Vocals , Guitar / Juliette Meunier: Bass, keys, Vocals / Timothée Sinagara: Sitar, Guitar, Bass et de la fougueuse Mel: Drums, Percussion.
Après l'EP portant leur nom , le groupe a sorti l'album  'Pathways Through The Sail'.
Avril les a vus tourner en Suisse, la semaine dernière ils jouaient au Prog-Resiste à Soignies.
'Easter', avec un retard de cinq semaines, entame les débats.
Les sonorités orientales du sitar nous transportent au delà des océans et des siècles, un gars nous rappelant, fort à propos, que Brian Jones jouait de cet instrument sur 'Paint it black', c'était en 1966.
 Jean-Paul Smismans avait promis une version de 'Roots and Roses' (Fred Lani), la voici, étonnante!
L'instrument cher à Ravi est rangé, 'Sex shells' sera électrique et échafaudé avec de multiples changements de tempo, il est suivi par le bluesy 'Please to lose'.
La ballade ' Vertigo' jouée à l'acoustique nous rappelle au bon souvenir de  Tyrannosaurus Rex de feux Marc Bolan et Steve Peregrin Took.
'Insomnia' n'a donné  des cauchemars à personne!
Tiens, Tim, je te refile ma basse, je vais pianoter et danser, dit Juliette avec esprit, 'Shipbreakers' tourbillonne.
Le set se termine par deux plages, mixant univers planant et flambées explosives avec effets wah wah aériens, qui figureront sur le prochain effort discographique.
Le groupe sera à l'affiche de Dour et des Ardentes!

Pas à dire Roots and Roses est éclectique cette année,  on passe au folk avec Laura Gibson!
Une  singer/songwriter d'Oregon qui vient de pondre un quatrième CD, ' Empire Builder' et qui tourne sur le vieux continent pour promouvoir la galette.
Son produit précédent, 'La Grande', datait de 2012, année où tu as croisé la grande Laura au Bota, elle était flanquée de deux musiciens, ce midi elle est entourée d'une mignonne nana maniant les claviers et le violon, d'un batteur ( sans doute Dan Hunt de Neko Case)  et d'un guitariste pas niais ( peut-être Dave Depper de Death Cab for Cutie).
Une ballade lumineuse 'Damn Sure'  pour ouvrir les débats, ensuite 'The Cause' la première plage de 'Empire Builder'.
La voix de la madame est toujours aussi soyeuse, l'accompagnement sonore s'avère des plus subtils.
On embarque sur the 'Empire builder', te voilà  passager du train qui traverse les States  à vitesse modérée, tu vois défiler des paysages divers, coalmines , lonely pines... tout en soupirant!
Beau!
'The search for Dark Lake et  ' Not harmless' se succèdent et enchantent.
You know we've never played in a circus before, c'est promis on joue aux acrobates après le show.
Une nouvelle ballade, 'Louis', précède le poppy et rythmé  'La Grande' avant de revenir à la lecture du dernier né avec 'Two kids', probablement la mélodie la plus catchy de l'album.
We have a couple of more and we will sell cd's, records and t-shirts after the show.
Ces deux ultimes chansons s'intitulent 'Caldera, Oregon' et la bien nommée 'The last one'.
Laura Gibson and band, une bouffée d'air frais a caressé Lessines!

Giuda.
Le hard rock band romain compte de nombreux fans dans nos vallées, à commencer par Frau Blücher. Elle proclame, Tenda, il est beau et viril , t'as beau lui dire que tu préfères Justin Bieber, la furie ne veut rien savoir.
Après leur prestation de 45', tu dois reconnaître que les Transalpins ne manquent pas d'énergie, que leur glam/punk/hard est bien torché mais également horriblement daté!
Les revivalistes s'en tapent, d'après eux c'était génial!
Le quintette nous balance l'amphétaminé 'Working class man' dans les gencives, du boogie/punk carré.
'Tartan pants' et son refrain bien pute succède à cette entrée en matière musclée,  pas le temps de prendre la pause, ils envoient 'Back Home', non Bert, pas celui des Golden Earring, un punk pas méchant.
'Coming back to you' et 'Mama got the blues'( très AC/DC) suivent.
Sont efficaces, pas question de le nier!
Slade, les Sweet, Suzy Quatro, c'était le bon temps, t'étais capable d'écluser 45 pintjes sur une nuit.  En 2016, t'es décrépi, pas Giuda, ' 'Maybe it's over, now', 'Get it over', 'Watch your step' défilent.
Au fond, dans le genre, tu choisis Danko Jones ou les Datsuns, plus mordants!
'Bad days are back', depuis un petit temps déjà, les petits gars!
' Wild tiger woman' , 'Get on the line', 'Roll the ball', le moteur tourne à plein régime, ce ne sont pas Giacomo et Greg des Sons of Disaster qui vont te contredire, ils gigotent comme des groupies de douze ans.
'Let's do it again', 'Hey hey'  et 'Roll on' achèvent la ducasse!
Sur ce je m'en vais écouter 'Tiger feet' de Mud, avance Eugène!

The Give 'em Hell Boys
Du hillbilly/country/bluegrass en provenance d'Edmonton, Canada.
Surfing Airlines leur a dégotté une tournée au Benelux, ça fait un mois qu'ils consomment de la Duvel, ce qui les a rendus encore plus fougueux!
Ils se présentent:  San Quentin, Charlie Scream, Doctor Proctor, Barn Jovi, Bootsy Cline, t'es pas obligé de prendre leurs révélations à la lettre.
En gros, il y avait une casquette à barbe, une nana qui rigolait constamment, un banjo tatoué, un guitariste féroce et une barbe à casquette qui frappait sur des caisses, ces joyeux ont foutu le feu dans la tente!
Ils démarrent par un instrumental, 'Calaboose stomp', qui a vu danser les habitants du cimetière voisin.  Pour suivre, leur philosophie de vie ' Drink until I drown', ils vivent toujours!
Puis on part à la recherche d'une 'Gypsy woman', on a vu le Rio Grande, l'Amazonie et Steenokkerzeel!
A little bluegrass tune, folks?
Fais, comme tu le sens, mec!
'Forsaken' et on continue avec 'Come lately' et ses accords mexicains puis 'All said and done' sentant bon le Cash.
Tu veux dire le pèze?
Non, Johnny!
La suite, garçon: ' Bizarre love triangle' un hit aux Bermudes, a country ballad ' Ain't gonna write no song today', je vais rester peinard face au petit écran.
Notre tournée s'achève, notre stock de CD's est épuisé, il nous reste trois T-shirts, on  vous les lance. Ce soir, on joue chez vos voisins oranges, on continue avec a funeral song, 'Play Hank Williams at my funeral'.
Ta voisine veut Mireille Mathieu, c'est pire!
Un harmonica agité décore le  farouche 'North Saskatchewan Blues' .
 Vous m'avez tous l'air d'être de satanés pécheurs, on vous conduit à l'office, 'Glory Hallelujah'.
Folle ambiance dans la chapelle mais le plus beau reste à venir, une version destroy de 'Wicked game' de Chris Isaak suivie par 'Ace of Spades' .
The Give 'em Hell Boys ma tuer, maman!

Bob Log III

Daft Punk, observe un gamin, sauf que le roi du DIY a acheté son casque en 1927, les Daft Punk suçaient encore le sein de maman!
Le fêlé  était déjà de la partie en 2011, il t'avait amusé, ce n'est plus le cas cinq ans plus tard!
C'est parti pour un premier lo-fi  blues/thrash/punk fait de trois accords et  chanté (?) d'une voix trafiquée, puis l'homme-canon vient serrer deux ou trois pinces.
You wanna party?
Un pied pour actionner le marteau qui vient frapper la grosse caisse, des vocaux distordus, deux riffs pourris, il pourrait te chanter A la claire fontaine ou Malbrough ou Ne me quitte pas ( faut pas lui suggérer), ça n'a aucune importance, le truc restera kitsch selon certains, foutraque, voire nul, selon d'autres.
A la longue, les tours de ce magicien fatiguent, d'ailleurs le seul prestidigitateur que tu supportes se nomme Ursula Martinez qui termine son numéro dans la tenue d'Eve.
Comme t'as pas vraiment envie de voir Bob à poil, tu vas te payer une Moinette.
Tu reviens et remarques que le plaisantin a dévoyé la bassiste des Canadiens qui se demande ce qu'elle fout à côté du guignol.
Qui me paye une bière?
Bobby  fait la manche et ça marche, bordel!
Les mendiants doivent se procurer un casque plutôt qu'une soucoupe dégueulasse!
16:10: goodbye, motherfuckers!
C'était une blague, il relance la machine de plus belle avant de prendre place dans un canoé orange pour se taper la descente de la Dendre.
Bon voyage, fumiste!

Suite au prochain numéro!