samedi 14 mai 2016

Leon Bridges + Ady Suleiman - Het Depot- Leuven- le 13 mai 2016

Leon Bridges + Ady Suleiman - Het Depot- Leuven- le 13 mai 2016

Une quinzaine de jours après le passage de Bettye Lavette, le Depot propose dans la saga Cool presents la nouvelle coqueluche soul, Leon Bridges!
En septembre, le Don Juan de Fort Worth avait mis l'AB à genoux, huit mois plus tard, ce sont les demoiselles de Louvain qui ont craqué.

Le support est assuré par Ady Suleiman!
Un sultan?
Ne sois pas insultant, un petit gars, copain de Robin des Bois, originaire de Nottingham who loves football, skateboarding, surfing and festivals!
Ce fan de James Black, de Jamie Woon et d'Amy  a sorti deux EP's  et une poignée de singles dont ' What's the score' featuring Joey Bada$$.
Tu conclus que le brave garçon  s'ébat dans un univers hip hop, tu as raison, on y ajoute une pincée de reggae, de smooth soul, de pop chaste, avec 'love'  comme thème récurrent.
Niet slecht, fut le verdict de J P, un peu mou, a réagi Wimmeke qui venait de se taper Groezrock!
20:30, ils sont trois sur scène, Ady et sa voix duveteuse, un guitariste acoustique raffiné, Ed Black, et un bassiste, sans doute Eric Appapoulay, assurant honnêtement son boulot, les deux loustics se chargent également des choeurs.
Le trio débute façon polyphonies suburbaines onctueuses  par ' Why are you runnin' away', puis le gentil Ady nous signale qu'il s'agit de son premier passage dans notre riant royaume pour ensuite, d'une voix moelleuse, amorcer le chaloupé, latin flavoured, hit  'What's the score'.
Là-bas,  un gars écrit, he's more  Lily Allen than Finley Quaye, ce qui brosse parfaitement le personnage.
' So lost' te fait penser à Terence Trent d'Arby, tandis que ' Wait for you' baigne dans une bisque  reggae pas trop pimentée.
La tournée s'achève, je tiens à remercier Leon de m'avoir choisi comme avant-programme, this is 'Need somebody to love' .
Chill music  à écouter en sirotant une  piña colada, le petit fond ragga devant plaire aux fans de Selah Sue.
Il nous reste  peu de temps, je vous interprète ' Longing for your love' à l'acoustique.
Ross?
 He has such a distinctive voice which just makes you want to sit there and reflect on life, c'est ce que je me disais, dans la vie,  faut pas s'énerver!
'Serious' et le philosophique 'State of mind' clôturent un set nacré, assez  apprécié par les nymphettes.

Leon Bridges
 Todd Michael Bridges, 26 printemps, un seul album, 'Coming Home', est considéré comme la révélation soul de la décennie.
Les comparaisons flatteuses volent: Sam Cooke, Otis Redding, Marvin Gaye, Al Green..
A tort?
Pas du tout, le Texan ravive la flamme soul, la vraie soul, celle des années 60 et pas l'ersatz né pendant la période de gloire de  MTV.
Tout y est: la voix, bien sûr, le look, tu enfiles le même veston retro et tu passes pour un ringard qui fait rire même la concierge, les pas de danse, le charisme... his music sounds like he looks, résume parfaitement un coco.
Résultat, tout le Depot a succombé aux charmes désuets de Mister Bridges, comme la France avait fondu pour Omar Sy après 'Intouchables'.
21:00, le band on stage: ladies first, la merveilleuse Brittni Jessie aux backings - un  Tom Cruise lookalike, Austin Jenkins ( White Denim) à la rhythm guitar ou à la basse - Jeffrey Alan Dazey au saxophone et/ou claviers - Kenny Hollingsworth à la guitare - Rico Allen aux drums et Andrew Skates à la basse ou à l'orgue.
 Dès les premières mesures le public est surpris par le son énorme.
L'intro pulpeuse fait d'emblée oublier le set gentillet d'Ady Suleiman.
Leon rapplique en souriant comme un candidat aux élections US, après cette entrée en matière façon Las Vegas, il amorce  'Smooth Sailin' qui fut n°1 dans les  charts ricains l'an dernier.
Cool, le mec, il arpente la scène en se mouvant au gré du rythme tandis que sa voix, telle une tiède brise, vient nous caresser les pavillons.
Virage rock'n'roll avec 'Out of line' permettant la mise en évidence du sax convulsif de Jeffrey Dazey, le r'n'b 'There she goes' voit une voisine s'essayer à quelques déhanchements qu'elle devra aller confesser avant de pouvoir communier.
Slow time, babe, ' Pull away' et son crooning à faire pâlir Percy Sledge, éveille en toi quelques souvenirs érotiques lointains.
Le séducteur poursuit son périple avec le  doo-wop  'Better man' ... je traverserais le Mississippi pour regagner ton coeur. T'avais promis  de faire pareil quand la petite Marlène t'avait largué, sauf que t'avais proposé de franchir le Linkebeek, en été.
'Let you down' aurait pu être chanté par Sam Cooke dans les sixties, quant à la 'Brown skin girl' on the other side of the room elle ne doit pas ressembler à Laurette O.
'Lisa Sawyer' a été écrit pour sa mère, Leon nous replonge dans l'atmosphère de la Nouvelle-Orléans en 1963.
Irrésistible, ce morceau, décoré d'un solo de sax épanoui.
'Lonely road' is a new song.
Après cette série de titres lents, il décide de revenir au rhythm'n'blues remuant,  ' Golden room' est secoué par de solides rafales balancées par la lead guitar , ce titre te rappelle quelques Van Morrison d'excellentes factures.
Il s'éponge avec un élégant mouchoir rouge avant de proposer' Hold on' et sa slide sudiste.
Leuven, ready to party?
Le band appuie sérieusement sur le champignon et écrase quelques  'Flowers' au passage.
Sur la lancée, un blues aux relents Ray Charles, 'Twistin' and groovin', avec en mémoire les aventures de son grand-père.
Place au gospel 'Shine' qui précède une prière: can you tell the person standing next to you you love him...pas de bol, c'est Freddie de Rootstime qui finira par se faire rabrouer car il filmait le show,  'Coming home' voit tout le Depot fredonner le chorus et c'est en formation réduite que le show se termine, Leon  à la guitare, Brittni et lui se partagent les vocaux, Andrew les accompagne en sourdine à l'orgue, 'River' émeut!
Il est 22:30', sortie des artistes.

Un double bis amorcé par Rico Allen façon Woolly Bully,  ' Pussy Footin' est le genre de truc à éveiller en toi des fantaisies pas catholiques, 'Mississippy kisses' étant la cerise sur le gâteau!

Pascal, venu avec sa gamine:  Leon, It was my daughter's first concert ever, she adored your music, dance moves and show (congrats to the whole band!).
Pascal, t'as bien éduqué la petite!