jeudi 4 avril 2013

Juke Boxes- Joy Simar à l' Ancienne Belgique ( Club), Bruxelles, le 3 avril 2013.

20h : pas trop de monde dans l'AB Club lorsque la toujours aussi séduisante, Joy Simar, flanquée du percussionniste togolais  Daniel Dzidzonu ( trompettiste de formation) , se pointe sur le podium.
L'Ancienne Belgique annonçait Joy, pour ne pas créer de confusion avec le trio de Marc A. Huygens, on s'en tiendra à Joy Simar.

Après avoir enterré 1060, Joy a pris du recul vis-à-vis du milieu musical, mais le microbe est tenace et, en novembre dernier, les premiers signes de rechute apparaissaient, comme pour les adeptes du régime avant de sortir le bikini du placard, la tentation est trop forte, eux/elles, un jour, se remettent au foie gras et au gratin dauphinois, Joy ramasse une guitare, va voir le tenancier d'un bistrot pour lui demander si elle peut jouer quelques titres et l'aventure recommence.
Quand un gars lui propose un avant-programme à l'AB, pas d'hésitation, gimme a five, marché conclu: Joy, une guitare, Daniel , deux ou trois congas, shakers, wooden claves en piste pour 35' de soul/nu-soul/funk/r'n'b de haut vol.

Intro:  battements sur la guitare, quelques fingersnaps pour rythmer la mélodie puis, a capella,  de sa voix chaude une variation sur 'People in the Middle'.( Spearhead)
Il a fallu 66 secondes à JP Fotoman pour être convaincu: ze klinkt als Selah Sue...
Oui, JP, mais elle a débuté avant la petite Selah, menneke!
Le 'Who is he and what is he to you' de Bill Withers devient 'Who is she', la situation demeure la-même ... c'est qui cette nana, bordel de merde!
Un soul blues à te faire frissonner l'échine.
Une escapade nu-soul sur fond de guitare minimaliste: '  Sexy Food Song'.
A qui tu penses, te demande Sergio?
Jill Scott, Lauryn Hill ou Erykah Badu, au choix!
Evidemment Joy à l'acoustique, c'est pas le crack Francis Perez, mais la voix étonnamment noire se suffit à elle-même, de plus l'enfant possède l'art inné de manier les foules, comment a-t-elle pu un seul instant imaginer abandonner la scène?
Another song about heartbreaks and breakups, le r'n'b saccadé,  ' All I wanted'.
 Some raggamuffin sounds, les petits gars?
'Boyfriend' , le club bat la mesure.
Solo, a slow song:  'Certainties' et une dernière, à nouveau en duo, 'Outro' ( Chicken grease), d'Angelo  aux fortes effluves James Brown.
Joy Simar: a chick with guts!

Juke Boxes
Green l.f.ant Music croit dur comme fer en la réussite du produit Juke Boxes: une release party du CD ' King Dying' à l'Ancienne Belgique ( après plusieurs dates au UK), une campagne de promotion de grande envergure, headlines dans les grands quotidiens nationaux ( euh, francophones), des comparaisons audacieuses ( Cat Power, Portishead, Throwing Muses ( !)...), ce battage publicitaire a-t-il quelques raisons d'être?
Bof, c'est pas à chier, mais au décompte on ne criera pas au génie, une denrée acceptable, assez fade malgré les édulcorants.
Le style de truc passe-partout, bien lisse et bien propre, n'en déplaise aux comiques qui y entendent du Bats for Lashes.
La mignonne Juliette Bosse ( voix céleste, guitare, claviers) et la casquette  Kevin Mahé ( batterie, sampler, seconde voix,  de temps en temps, claviers) furent Arther , un album en 2008, avant d'opter pour Juke Boxes, car me dit Bernard, la combinaison J B gagne à tous les coups: James Brown, James Blake, James Bond, Jean Baltazaarrr..
Qui?
Le fils du Père Fouettard et j'oublie Justerini & Brooks ..
Ce soir, ils sont secondés par Nicolas Castiaux, à la basse, et Jeff Dhont, à la guitare.
La playlist annonce 'Soldier', une amorce bruitages Star Wars: sirène étouffée, basse caressée à l'archet, ebow dévastateur, coup de tonnerre, avant d'entendre la voix éthérée de Juliette qui a tous ses esprits.
Oui, il y a du Beth Gibbons dans le timbre, non ce n'est pas du trip hop, mais de l'indie pop calibré Pure FM et quand Kevin vient accompagner la blonde et frêle enfant en harmonies soyeuses, tu penses à Cocoon.
Bémol, une inquiétante et désagréable odeur de brûlé règne dans la salle, avec JP on essaye de dénicher ce qui crame, ces inconvénients dureront cinq minutes.
Elle passe derrière le piano, 'Hang out' : gentille rengaine, bien ficelée, Bruxelles accompagne en battements.
' Nunca Mas',  Kevin s'essaye à quelques jongleries avec son attirail percussif , avant une longue intro ébauchant une ballade conventionnelle.
' The Alarm', pas de quoi s'alarmer, un petit tour sur le manège, chevaux de bois bien sages et nourris à l'avoine dégraissée.
Heureusement, il reste la jolie voix de celle qui, à Vérone, aima Roméo.
Trois claviers, 'Electro' ( ?) ..I'm scared to be old...
Miroir, gentil miroir, qui est la plus belle du royaume?
Ce slow Belle au Bois Dormant s'agite mollement,  à la longue les grimaces du batteur commencent à épuiser tes facultés de tolérance.
Autour de toi, le peuple apprécie...il est un fait: I'm not scared to grow old, I am old!
Une version Korgis sans âme et  passablement indigeste de 'The Crying Game', JP se tire!
Il aura manqué la berceuse ' Waste'.
Une oreille distraite  entendra 'Insensible mind', 'Unsound' au final présentant de sérieux relents Arcade Fire et ' King Dying', le titletrack, avec deux guests: Big Moustache David et le sosie du fils de Michèle Morgan auxquels on a refilé une guitare pour qu'ils fassent dzing dzing dzing... les enfants, ça va cogner, c'est notre titre rock!
Du coup, le grand Kevin se prend pour la danseuse ridicule de 'La Corrida' de Francis Cabrel.
... Je ne vais pas trembler devant ce pantin, ce minus!
Je vais l´attraper, lui et son chapeau
Les faire tourner comme un soleil...
Heureusement, la bête était restée dans l'enclos!


Merci, Bruxelles, bye, bye!
Un bis: le fast food hit: ' Stop to run'!

PS: certains titres sont sujets à caution!