vendredi 30 mai 2025

Festival Trieux Tonic Blues - Akène Bleu à La Cambuse, Kermouster,le 29 mai 2025

 Festival Trieux Tonic Blues - Akène Bleu à La Cambuse, Kermouster,le 29 mai 2025

michel

Lézardrieux et le blues, 17 ans d'un amour sans nuages! 

Cette année encore, la  presqu'île de la Côte Sauvage du Trégor va vibrer aux rythmes du Deep South, avec comme tête d'affiche la fantastique  Deborah Bonham!

En dehors des concerts payants à la  Salle Georges Brassens, bon nombre d'événements gratuits se déroulent dans  les bars et restaurants partenaires.

En ce jeudi férié ( l'Ascension), c'est à La Cambuse de Kermouster ( endroit idyllique) qu'il fallait être pour assister à la prestation d ' Akène Bleu.

16:00, disait le flyer, partir vers 15:10,  c'était  oublié les embarras causés par les travaux  du pont de Lézardrieux, ( la galère depuis plus de trois ans), un kilomètre de bouchons, des automobilistes  échauffés, un concert de klaxons, je peste, tu fulmines, il/elle râle, nous jurons... 

Sur place, le duo a déjà entamé la cérémonie devant un public nombreux.

Akène Bleu, ce sont  Adeline Haudiquet : chant et  guitare et  Doniphan Laporte guitare ( oh  la belle Harmony Rocket)  et  chant.

Deux musiciens croisés au Barbe ( Plouha) au sein de  Bathtub Review!

En 2024, Akène Bleu remporte le Tremplin Blues des RDV de l’Erdre , ils seront, en principe, à l'affiche du Festival cette année. 

La même année, le  groupe a enregistré un album, ' Dandelion'  .

Un oeil sur la setlist, t'as manqué, 'Up the line' de Little Walter et entendu les dernières notes du classique '   St. James Infirmary' que le duo n'interprète pas en mode Louis Armstrong, mais plutôt à la manière de Roland Van Campenhout, l'infatigable bluesman du  pays plat.

Adeline annonce ' Big road blues' un titre que  Tommy Johnson ( catalogué Delta Blues)  a gravé en 1928, mais c'est en pensant à la version de Bonnie Raitt (une influence majeure) que  le duo a opté pour ce morceau.

La voix  d' Adeline, légèrement graveleuse et envoûtante,  prend aux tripes , le jeu de guitare sec et précis  de Doniphan  n'a rien d'éléphantesque, il a le don de te transporter loin du Trieux, pour t'enfoncer jusqu'aux mollets dans les muddy waters du Mississippi.

Avant de ramasser une guitare, la jeune dame nous la joue Laurent Delahousse: Patrick Swayze ou John Travolta?

L'assistance est indécise et ne comprend pas trop le sens du référendum.

Explication: sur  la bande-son de 'Dirty Dancing' , tu entends 'Love is Strange' du duo Mickey et Sylvia, un hit énorme ( composé par Bo Diddley) en 1956.   

Ces mêmes Mickey et Sylvia ont également interprété ' No good lover', un rock tonitruant, Akène reprend la plage en mode blues saccadé.  

Avec  'Last Kind Words de  Geeshie Wiley, on plonge dans le début des années 30,  Geeshie dépeint son père enrôlé dans l'armée pendant la première guerre mondiale, avant de partir il dit à sa fille "If I die  I want you to send my body to my mother.".

Un titre poignant, superbement rendu par le duo.

Aussi fort que ' The Pirate's gospel ' d'Alela Diane. 

Vous devriez reconnaître la suivante, sourit -elle.

Elle a ramassé un tambourin pour accompagner son  chant et la guitare de Doniphan sur ' On the road again' .

Alan Wilson, The Blind Owl, nous a quittés, il y a déjà 55 ans, son chant, son jeu d'harmonica, le son du tampura resteront à jamais dans ta cervelle.

Si  Dinah Washington est essentiellement considérée comme une chanteuse de jazz, son 'Resolution blues' est du calibre des blues de Billie Holiday.

Le morceau a inspiré pas mal de ladies ayant décidé de déserter le domicile conjugal, ...there's no need for you to cry...  je me tire, je ne te supporte plus, mec!

Si tu vois mon gilet de corps sur la corde à linge, je t'attends, mon mari est absent , ' See my jumper' (  R. L. Burnside, un bluesman libidineux) .

L'adultère chanté à deux voix sur un rythme haletant est suivi par ' Those lonely, lonely night's  une romance douloureuse,  signée  Johnny Guitar Watson.

La guitare dans les tonalités graves et la reverb   accentuent le sentiment d'accablement.

La philosophie de Memphis Slim: tu peux le prendre de haut, étaler ton fric, posséder  4 ou 5 Tesla, à la fin tu te retrouves au cimetière comme nous tous, voilà le propos du slow blues  'Mother earth'!

' Be my husband' de Nina Simone,  décoré de handclaps,  présente un background gospel perceptible, ils embrayent sur ' Sally Go 'Round the Roses' qu'ils avaient interprété au Barbe.

Le morceau des Jaynetts était un des favoris de Grace Slick, de Jefferson Airplane. 

Ce blues psychédélique, amorcé a capella, avant d'entendre la voix d'Adeline prendre de la hauteur, termine le set.

Tony et sa compagne, pas contents, car le pont leur a joué un sale tour, signalent qu'ils n'ont entendu que trois morceaux: un bis est du domaine du possible?

Rien que pour vous, voici ' Love me like a man' .

Non, Ten Years After c'était ' Love like a man', il s'agit d'un titre chanté par Bonnie Raitt et sur la lancée  ils proposent le fiévreux  ' Temperature' de Little Walter.

L'akène est peut-être un fruit sec à graine unique, mais l'akène bleu est loin d'être desséché, leur blues est juteux. 

 

 

 

 

 

   


 

 

 

 


 

 

mardi 27 mai 2025

Drama King au Chaland qui Passe, Binic, le 25 mai 2025

 Drama King au Chaland qui Passe, Binic, le 25 mai 2025

 

michel 

 

Tu connais  Harry Trevaldwyn?

Qui, jamais entendu parler...

Ce jeune homme s'avère être un acteur, scénariste, connu au UK pour son rôle dans la série 'Ten percent '  un remake à la sauce British de Dix pour Cent.

Harry écrit, il est l'auteur d'un  popular YA  ( = Young Adult) Romantic Comedy Book à succès, baptisé  'The Romantic Tragedies of a Drama King' narrant les mésaventures d'un jeune gay désirant à tout prix attirer l'attention , il en fait des tonnes et dramatise tout à l'extrême.

On ignore si  Kevin Gourdin a lu cette fantaisie, mais il a choisi Drama King comme label pour son nouveau projet.

Pascal a eu le premier album du roi du drame entre les mains, il l'a écouté et a estimé que 'Mud and Concrete' était loin d'être fangeux et méritait toute notre attention.

Par la même occasion il nous rappelait le passé musical  du monsieur en mentionnant The Decline, pas les Australiens pratiquant un skate-punk, mais des Rennais tout aussi fidèles au punk.

On signale par ailleurs qu'il aime les sangliers et qu'il a enregistré sous l'étiquette Slim Wild Boar.  

En cette fin d'après-midi pour le quatrième concert de ce frais projet,  il a réuni un collectif mixte pas débile: Alice Lepage, alias Alice H.A,  à la guitare et aux voix,  Marthe Caput ( Brainfreeze, Feu e a...) au piano et voix , Cédric Dayot ( Cobra Jaune, The Decline, Melmor....) à la basse et Nicolas Mangin ( vu ici même avec Food Fight) à la batterie.

17:15': le bistrot est plein à craquer , la pièce peut débuter!

Mais où est le batteur? 

Un fin limier le repère et le conduit derrière son attirail.

Marthe, une cousine de la sainte de Béthanie, amorce une intro ecclésiastique sur laquelle  se greffe une guitare surf, la seconde guitare surgit et brode , tandis que la basse et la batterie, amorphes  à l'origine, rejoignent le peloton pour conclure cette entrée en matière brumeuse.

L'intro se fond dans 'Silent Homes' que Kevin entame d'une voix  encore plus grave que celle de Sivert Høyem.

L'heure est au recueillement, et ce ne sont pas les backings angéliques des filles qui  vont t'inviter à la danse.

On vient de pénétrer dans un univers arty, lynchéen, un monde où règne la lenteur, la piété, le mysticisme!  

'Waiting for the shades',  amorcé par une guitare au son twang, accompagnée par un piano devenu harmonium d'église, pousse encore plus loin le côté sépulcral, des voix célestes s'élèvent dans la cathédrale éphémère de Binic, des ombres, ou des fantômes d'évêques,  transformés en gisants de pierre, viennent effleurer ton épiderme, t'es pas à l'aise, mais la majesté  de cette valse biblique te cloue sur place.

A classer aux côtés de Leonard Cohen,  de Tom Waits, de Scott Walker ( écoutez sa version  magistrale de 'If you go away', à tomber à genoux)  tous considérés comme des âmes torturées. 

Une basse saturée attaque ' Brown and grey', le piano arrondit les angles, mais le ciel ne deviendra pas bleu pour autant, les  cloudy skies , bien bretons , éclipsent le soleil dont les rayons  peinent à nous réchauffer .

Un second mouvement, orchestral, ample, décoré, une nouvelle fois,  d'un  choeur  solennel, nous  conduit au terme d'une plage achevée sur des sonorités de clavecin.

C'est beau, glisse Nadège à son amie

Chut, fait Armand!

Place au morceau éponyme ( Kevin tenait absolument  à  placer ce terme, qui fait peur aux coureurs du Tour de France), ' Drama King' .

Pathos, sons de carillons, envolées prog rock... ton esprit revoit le grandiose  Van Der Graaf Generator.

Le morceau se fond dans ' Broken Wings' , une plage nettement moins pop que la ballade de Mr Mister , elle est  chantée d'un timbre persuasif.

L'orchestration, monumentale,  rappelle les grands moments de Procol Harum.

On perçoit comme un tic tic tic tic  étrange   ' Between the store shelves', c'est un doigt de la main droite de Marthe qui appuie sans répit sur la même touche, alors que l'autre pogne concocte un nocturne symphonique.

Les guitares grésillent, la rythmique  bâtit un fond   brumeux, la poussière traînant sur les étagères s'envolent par la grâce des voix hantées des filles qui soutiennent le crooner à casquette.

Encore une réussite magistrale. 

Kevin fait des  cauchemars, ces nuits sont agitées,   "Every dream that I make takes me back to the start", et tu revois certains long-métrages de David Lynch en te laissant bercer par une bande- son   obsédante,  signée Angelo Badalamenti.

C'est déjà la dernière (  tout l'album a défilé).

 Sur 'Rock'n'Roll lies'  la voix cadavérique de Kevin se balade sur des arpèges de guitare ciselés, il répète .... what have they done to me, rock'n'roll lies... , petit à petit la tension se fait plus dense, le son gonfle, cette montée en puissance nous conduit au terme  d'un concert en tous points remarquable.

 

Le public subjugué espérait un bis mais le stock est épuisé,  magnanime, Kevin Gourdin reprend sa guitare, un pied écrase une pédale pour produire un son d'harmonium, il nous propose une version épurée,  profonde, de 'Dirty old town' d'Ewan McColl.

 

Aux dernières nouvelles, le groupe devrait se produire lors d' Art Bist'Rock à Saint-Brieuc! 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 


 

War Raok’n Roll - avec François Premiers _ La Grande Ourse - Saint-Agathon - le 24 mai 2025

 War Raok’n Roll - avec François Premiers _ La Grande Ourse - Saint-Agathon - le 24 mai 2025

michel

 

Second concert de la journée, inside!

Faut pas croire les historiens,  François Ier  n'est pas né à Cognac, c'est au Havre que les François Premiers  ont vu le jour!

On trouve leurs traces  en 2017, dans la ville créée par un monarque aimant les bals costumés et les arts.

 Frandol ( François Pandolfi,), ex-Roadrunners et Kitchenmen quitte la cuisine et s'associe avec François Lebas (ex- Fixed Up, Backsliders , Asphalt Tuaregs), pour former un  nouveau combo Renaissance ,

Ils auraient voulu n' embrigader que des François,  Clo Clo n'était plus, François Hollande avait d'autres projets et le pape François  chantait faux, donc ils se rabattent sur le bassiste Christophe « Glitter » Paillette, l'acrobate circassien, joueur de mandoline électrique, de sitar électrique et de tambourin, Cyril Doche et, après avoir usé quelques batteurs, ils enrôlent Laury Picard ( ex - Drunk Sincerity ).

Dès leur entrée en scène,  les  festivaliers notent un point: le look  rock'n'roll est de rigueur, cherche du côté de  Black Rebel Motorcycle Club, Lords of Altamont, et autres rebelles without a cause.

Laury, piqué par un frelon de nationalité non vérifiée,  attaque  en force, ' Renaissance Man' revit grâce à   des riffs de guitares saignants.

 La mandoline n'est pas en reste et la basse menace, on attend le retour du Sauveur qui doit nous débarrasser de tous ces politiciens pourris  opprimant le peuple.

Les deux François  ( Premiers tous les deux) alternent le chant, voici 'Ignore me when I'm down' , un truc pour tous les solitaires abandonnés à leur sort.

Cyril vient de ramasser un tambourin ( pas encore hors d'usage), l'agite rageusement, grimpe sur la grosse caisse pour se farcir d'un premier saut périlleux, sans parachute.

Revenu sur terre c'est lui qui amorce 'Franciscopolis' à la mandoline, à la manière de  Rory Gallagher.

T'avais compris que la ville de François, c'était pas Tulle, ni Pau, mais une ville portuaire où sévit un autre baroudeur rock , un certain Roberto Piazza qui n'a jamais joué au basket.

A Franciscopolis on n'aime pas les choses lisses, on préfère un rock rugueux.

'King of the harbour' confirme ce constat, la mer est houleuse, ce soir, les paquebots restent amarrés, c'est le bon moment pour aller vibrer aux sons d'un groupe de rock.

Qui dit shuffle pense blues, ' Salamander Shuffle' c'est du blues bien sale   et pourtant le roi n'était pas considéré comme un  malpropre.

Parenthèse, la salamandre tachetée était l'emblème   du mari de la soeur de Charles Quint.

'Don't put me on', emprunté aux Flamin Groovies, prouve leur attachement au garage rock des sixties, celui des Count Five, des  13th Floor Elevators ou de Paul Revere & the Raiders, une époque bénie des rois, même décapités. 

J'ai dédié la suivante à ' Justine', c'est ma guitare, nous sommes inséparables, explique  Frandol.

La petite ' Justine' de Bill Haley est jalouse.

Pour la seconde reprise du set, le combo propose 'The way you touch my hand' des Revelons, un hit pour les Nomads. 

Cyril décore la tirade de deux ou trois lignes d'harmonica pas trop harmonieuses.

Il abandonne la mandoline, ramasse un sitar,  et rejoint les copains qui ont amorcé ' Initiator' , un titre toujours aussi infernal, qui précède la pub de supermarché ' Two for the price of one'. Laury martyrise une cowbell,  le casse-cou a déniché une paire de maracas en provenance de Marrakech, il vient les branler face à la madame se tenant à ta droite, 

Il n'y a pas que les Viagra Boys à carburer au citrate de sildénafil!

Aucun signe de fatigue à déceler, les gars du Havre balancent 'Who is innocent ' de George Borowski, Cyril escalade un des monitors, en équilibre instable, il bascule, heureusement sans mal, dans la fosse, en fondu enchaîné ' Saturation point ' vient clôturer un set indocile.

Merci, à bientôt, ils prennent la direction des loges, sauf le batteur qui incite la foule à faire du bruit.

Fallait pas beaucoup insister, des cris fusent et tous les François rappliquent.

Un roulement de batterie féroce amorce ' Let me in' , un truc plus furieux que toute la discographie des Sonics.

Un bout de bois vole dans les airs, il lui reste une demi-baguette, 75 cents chez le boulanger, cela ne freine pas ses ardeurs. 

Après avoir expédié ' Night Creatures'  et ' Vacant Box' des Roadrunners  et aussi  un gobelet en direction d'un inconnu près de la table de mixage, Cyril se met à  gratter la guitare de François Lebas avec son tambourin avant de le fracasser sur un élément du drumkit.

Bon prince, il en fait cadeau à Catherine,  ... tiens, un souvenir!

 

Quand les Normands débarquent en Bretagne, ça fait mal, très mal!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

lundi 26 mai 2025

War Raok’n Roll - avec Bops- La Grande Ourse - Saint-Agathon - le 24 mai 2025

 War Raok’n Roll - avec Bops- La Grande Ourse - Saint-Agathon - le 24 mai 2025

michel

 

Elle dit: tu y retournes, t'as pas mal au crâne?

T'as répondu: à un de ces quatre , mon ange, et t'as pris la direction de La Grande Ourse en te fiant à ta bonne étoile.

Comme la veille, quatre groupes au menu, tu comptes  faire l'impasse  sur les Bloyet Brothers et SBRBS vus récemment, il en reste deux!

On commence par Bops, sur la plaine devant un public en grande partie indifférent!

Bops,  un médicament utilisé pour favoriser l'élimination d'eau par les reins?

Non, Magali, un groupe de Rennes qui élimine la mauvaise humeur.

 Louis, Germain et Oscar Cozic ont peut-être été enfants de choeur et membres de la chorale paroissiale de leur bourg, ils auraient pu jouer au foot, mais, non, ils se hasardent dans le milieu musical.

Louis s'achète une basse et un Korg, Germain une guitare et un chapeau feutre et Oscar des baguettes, pas pour manger Chinois, mais pour tambouriner.

Ils chantent tous!

Pourquoi Bops, les petits gars?

Maman n'a pas toujours été Cozic, elle est née Bops!

Euh, c'est qui le quatrième larron, le moustachu  qui joue de la guitare du synthé et  de l'orgue  tout en se démenant comme un diable?

Tom Beaudouin ( Fragments, Simone d'Opale....) . 

Ils ouvrent leur set par ' Seagulls' leur tout frais dernier single, cet indie mélodique étale  une esthétique   British pop  qui les classe dans un  peloton dans lequel roulent Blur, Pulp, Suede ou, les injustement oubliés, Gene.

Un blanc afin de régler un problème sonore, les techniciens s'affairent, bof, fait Bops avant d'enchaîner sur le plus ancien ' Fantasia'.

Comme ce ne sont pas des ploucs, cette fantaisie nous replonge dans les glorieuses sixties, le Swinging London avec des groupes aussi futés que les Kinks, les Small Faces, The Move ou The Smoke ( ils avaient cartonné avec ' My friend Jack').  

Après une intro à l'orgue, la basse et la batterie impriment un tempo serré, la guitare de Germain divague, avant de les entendre tous chanter.

Le chant choral mélodique  semble être leur spécialité , du coup tu te souviens d'un groupe vu à Bruxelles en 2008, les fabuleux Bodies of Water.

'Shoot me' sautille comme les meilleurs  Weezer, Oscar se permet un exposé en spoken-word ayant  étonné un Londonien dans l'assistance qui lui reconnaît un accent cockney.

'Only you' pas celui des Platters  précède une histoire de talus ( oublie Achille) baptisée 'Slope', ce sont encore et toujours les harmonies vocales qui attirent l'attention.

Tiens, Tom, je te refile ma basse, je passe derrière le Roland.

Ouch, un faux départ, on reprend.

T'as déjà cité plein de noms, t'aimerais ajouter XTC, eux aussi marqués par les Beatles!

Saint-Agathon, Ravachol, tu connais? 

Ce sont des pantoufles?

OK, on voit le niveau, Ravachol était un anarchiste, poseur de bombes, on lui rend hommage sous forme d'opéra rock concis!

A Guingamp on dénombre deux ou trois chômeurs, 'No job' est pour eux.

Tu prends une pincée de Supergrass, quelques atomes de Beatles, un brin d'humour breton, tu secoues bien et tu obtiens un titre imparable.

Tu peux danser sur ' A riot' après avoir largué les pavés sur les poulets.

Germain se saisit d'une acoustique avant d'aborder une chanson écolo,  l'énergie  éolienne prend soin de l'environnement..

  Les aigles, busards, faucons, pipits, canaris, perruches et cerfs-volants ne sont pas de cet avis!

On poursuit, toujours en souriant, voici ' Contract', le titre  t'envoie des images du band bruxellois Mountain Bike, suivi par ' On a sofa' qui voit Louis transformé en flamant pas rose,  heureusement Tom vient attacher la sangle de la basse qui cavalait direction la Camargue!

Une séquence mercantile précède le nerveux et capricieux  ' Bouncer'.

Après ' Crack of'  vient  la seule ( et étonnante) reprise du set,   ' The end has no end' des Strokes, une  franche réussite!

Il en reste une, kids: ' Tomboy' , un morceau sec  au chant martelé,   il termine un set tonique.

 

Bops , par sa fraîcheur et sa spontanéité, a le mérite de  se démarquer de la production française routinière et, à ce titre,   mérite toute  l'attention d'un public épris de découvertes 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dimanche 25 mai 2025

War Raok’n' Roll - avec No Money Kids - La Grande Ourse - Saint-Agathon - le 23 mai 2025

 War Raok’n' Roll - avec No Money Kids - La Grande Ourse - Saint-Agathon - le 23 mai 2025

michel

Déjà l'édition 4 pour le festival War Raok'n' Roll , mis sur pied par la Brasserie Distoufer avec le concours de La Grande Ourse ( merci Melrose) .

Les organisateurs ont vu grand en 2025: deux jours de festivités, huit groupes à l'affiche,  des stands de tatouage, de piercing, des food-trucks et des buvettes servant la bière rock qui décapsule .

C'est cher?

Non, Sonny, c'est gratuit.

Début des hostilités à 19h, le programme du vendredi annonce: Sarakiniko, Stade, Nasty Joe  et No Money Kids qui remplacent Dead Chic au pied levé (et au coude levé).

 

T'étais à Trégueux pour Hudson Maker, t'as couru vers le parking, t'as mis le contact,  on fonce, Alphonse, 35 km c'est pas la Manche à boire,  à 22h 40,  tu rallies une  plaine engorgée d'humains assoiffés, certains sont venus pour la musique, sur scène  des Bordelais , pas laids mais pas mous  pour autant, bazardent leur rock'n' roll féroce  pour le plus grand plaisir des  amateurs de sons borderline.

T'as horreur de rater le début du film, c'est pareil pour les concerts, direction une buvette en attendant le dernier groupe de la soirée: No Money Kids.

Depuis 2013,  Félix Kazablanca ( un Parisien, d'ailleurs sur ses papiers tu liras Félix Matschulat) ) et  Jean-Marc Paletan ( pas un Marocain)  sont sans le sou mais pas sans imagination, ils montent le projet No Money Kids.

Félix aux lead vocals et à la guitare, J M à la basse, au synthé, aux samples,  au   theremin et aux backings.

En 2014, paraît un premier EP, au fil des années leur discographie s'enrichit, en 2025, ils sortent ' Fireworks' un cinquième full album.

Sur scène ils sont désormais assistés par l'excellent Alex Berger ( pas un  Malinois) à la batterie ( membre du band  JOKVS).

23:30' pile, Alex tambourine consciencieusement  toms et caisse claire, les copains embrayent, 'Old city blues', un extrait du dernier LP,  est lâché.

Félix, irascible sous sa petite casquette, déverse une flopée de riffs foudroyants, J M,  au four et au moulin, maltraite sa basse et s'occupe de la partie électro tandis qu'Alex  bastonne tout ce qui l'entoure.

Le titre était explicite, il est question de blues, du blues des bas-fonds, vicieux et un brin crade.

Le chanteur termine cette première salve à genoux, on a tous compris qu'on aura pas devant nous un groupe statique. 

Si tu es fan des Black Keys tu vas adorer le graisseux ' Motel way of life' , une bande son idéale pour un film de Tarantino.

Quand  tu baptises un morceau ' Big'   tu ne dois pas t'attendre à une plage planante, c'est d'une efficacité à toute épreuve,  ces jeunes gens adoptent l'attitude scénique qui convient à leur cocktail, au centre,  ça gesticule, ça brandit haut  la guitare, ça fait le grand écart,  à droite ça bûcheronne sans répit et à gauche ça taquine la basse sans douceur.

Après avoir proposé trois titres du dernier né, c'est le tube ' Brother' qui débarque.

 L'élément électro est plus présent, un morceau que tu peux  rapprocher des Kills.

'Story of the  man'  avec son chant lancinant et hallucinant, démarre en mode incantation électro avant de virer blues, quand Félix fait glisser la steel slide sur les cordes.

Après une accélération sérieuse, le guitariste fiévreux se tape un Chuck Berry walk  qui a rendu jaloux tous les canards du coin, une nouvelle fois il se retrouve genoux à terre pour implorer une vierge partie danser dans une discothèque à Saint-Brieuc.  

La basse et la batterie amorcent une intro odieusement groovy, le plus ancien ' Burning game', un volcan en éruption,  enfièvre une assistance  qui ne va pas s'assagir avec '' I'm rollin', un rouleau compresseur décompressé.

Un bref instant paisible pour suivre,  la romance  bluesy 'Take Me to Your Home'  affiche une autre facette du combo.

' Shine a light' qui suit,  démarre   en mode détendu, mais très vite la guitare se met à grogner, plus en retrait. Jean-Marc concocte quelques effets stridents , une nouvelle fois l'ombre des Black Keys plane au dessus de nos crânes. 

Il est vrai que le groupe n'a jamais caché l'admiration portée à Dan Auerbach.

'Rosie', ses riffs obsédants et sa rythmique râblée, encourage ton cerveau à dessiner mentalement l'image d'  une dame à la poitrine  plus généreuse que celle de l'asexuée Twiggy , l'icône des sixties.

Alex se rappelle à notre bon souvenir par une frappe forcenée débutant ' Loaded gun' . Tous aux abris, les balles sifflent à nos oreilles, tandis que deux des artilleurs transformés en kangourous entament une séance  de sauts hasardeux.

 

C'était la dernière, les amis!

Gilbert: faut pas les croire, ils ont de la réserve.

Bien vu, Gilbert, la messe n'était pas dite!

Trois salves fulgurantes vont se succéder : ' No Name' , ' le boogie  multicolore et pyrotechnique ' Fireworks' et enfin l'hymne des stades,  ' Get free',  avant de nous libérer pour qu'on puisse se désaltérer.

 

Oui, Nicole?

No Money Kids, ça déchire!

Grave, et sans fléchir!

 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

samedi 24 mai 2025

Hudson Maker à la Cervoiserie, Trégueux, le 23 mai 2025

 Hudson Maker à la Cervoiserie, Trégueux, le 23 mai 2025

michel

Tu crois que du côté de Rennes on fabriquait des Hot Rods?

Il y là-bas des gens nostalgiques, probablement collectionneurs de vieilles caisses des années 50, style la Hudson Hornet Rat Rod  ou   la Hudson Hornet Sedan,  ils se collent de la brylcreem sur le cuir chevelu, rêvent de Betty Grable,  Bettie Page, de Marilyn ou de Nancy Porter et, pour faire impression, décident de monter un groupe de rockabilly qu'ils baptisent tout naturellement Hudson Maker.

Leur histoire débute en 2013, à l'époque ils sont trois: une contrebasse,  une guitare ( oh, la belle Guild) et une batterie sommaire, ils écument tous les bistrots mal famés du coin, se font un nom et deviennent les chouchous des Wanda Jackson, Janis Martin  ou Linda Gail Lewis lookalikes.

Leur nom dépasse les frontières de  l'Ille-et-Vilaine, ils sont même invités au fameux Folk Blues Festival de  Binic.

Faut une carte de visite musicale,  ça tombe bien  Beast Records  leur ouvrent les portes d'un studio d'enregistrement, deux albums voient le jour: Crazy Train et Hudson Maker!

2025, ils sont toujours là, fringants et  fougueux, ils ne se sont pas payés un synthé, un échantillonneur  ou d'autres brols électroniques, mais ils ont engagé un petit jeune pour former désormais un quartet.

Alban ( guitares, acoustique ou électrique et lead vocals),  Francky  a pris une  retraite  anticipée, qui  donc se chargeait de la batterie, ( un assemblage  qui n'a pas grand chose à voir avec le kit  impressionnant de Chris Slade) et  Christophe Rehault, alias Mr Tof , vu avec Wolfoni ( contrebasse) peuvent  dorénavant compter sur Killyan qui manie aussi bien la guitare que le piano. 

Le placard disait 19:30', c'était sans compter sur un fastidieux exercice de balance.

Les copains dans la salle ne s'en offusquent pas , un plaisantin  raille gentiment Mr Tof  qui du coup se met à aboyer pire que les chiens de chasse d'un voisin, troublant le sommeil nocturne de tout le quartier.

Il est 20 heures, les rockers prennent la direction du dressing-room: on se change, on se maquille, on s'asperge de sent-bon et on revient , buvez un coup en attendant!

20:10, un crochet par le bar histoire de se ravitailler  et c'est parti avec ' Rock-a-billy Boogie' de Johnny Burnette.

La rythmique bien tassée permet au jeune Killyan  d'étaler  son savoir faire à la gratte, Alban l'accompagnant à l'acoustique.

Ils embrayent sur ' Honky tonk mind'  de Johnny Horton, un ballet de balais sur les caisses, histoire de produire un pounding beat soutenu, ce country/rockabilly nonchalant et sautillant invite à frapper le sol du talon.

C'est en 1960 que Conway Twitty a gravé ' Long black train' , une des nombreuses train songs qu'on retrouve au répertoire   des artistes de rockabilly ou d' outlaw country.

Ils enchaînent sur le classique ' Blues stay away from me' de Johnny Burnette, avant d'attaquer Johnny Cash, 'Get Rhythm', .... le rythme ce n'est pas ce qui manquait.

Après cette version propre et fidèle à l'original,   vient ' Just because ', un truc nerveux qu'Elvis chantait à sa copine.

Comme Carl Perkins était sans le sou, il s'est mis à chanter ' Poor boy blues', la vibrato handle ajoute un supplément de sanglots à cette  triste   histoire.

Le train de Conway était noir, celui de Johnny Cash est bleu, le  ' Blue train'  ne risque pas de dérailler, vitesse de pointe 35 miles an hour.

Al l'avait annoncé par erreur , Killian l'a repris,  mais maintenant,  c'est l'heure de 'Tennessee Rock 'n' Roll' qu'il attribue aux Shakin' Pyramids, des Ecossais rêvant de Nashville.

Sur leur album ' Hudson Maker II' tu peux entendre ' I want to scream', Alban ne s'en prive pas, les autres l'imitent,   everybody likes ice-cream!

 Wayne Walker, c'est un pleurnicheur, ' All I can do is cry'  est le titre préféré de Daniel Guichard.

On recommande la version de Robert Gordon pour ' Drivin' wheel', Killyan n'a pas besoin d'une roue de secours pour placer un solo rutilant.

Faut pas confondre le 'All  by myself' d'Eric Carmen  avec le rockabilly track de Johnny Burnette, ce dernier remue sérieusement.

Dans la salle, un plaisantin se permet quelques réflexions perfides qui amusent la galerie mais c'est à la cravache  que la troupe propose ' When  I found you' de Jerry Reed.

I hear the train a coming, vas- y, Johnny chante nous  comment t'as abattu un mec à Reno, ' Folsom Prison Blues' reste un must pour tous les amateurs de country/rockabilly.

'Old beach race' est de leur plume, et  fouette  copieusement.

Alban passe à la Guild, Killian se cale derrière les touches,  après un instrumental pas débile ( ' Cotton picking' The Night Raiders ?)   vient le classique de Carl Perkins ' Matchbox' .

C'était déjà bien nerveux, sur la lancée l'ouragan ' Juke joint Johnny'  secoue tout  sur son passage.

Killian maltraite ses touches à la manière de Jerry Lee, Alban  mitraille gaiement,  la rythmique   tient le cap, Messala peine à réfréner les ardeurs de son canasson.

Un coup de Western swing pour pimenter le menu,   voici le turbulent  ' Sag, Drag and Fall' suivi par 'Broken Heart'  à faire pleurer Petula Clark.

'Me I like' s'entend sur leur première galette , il précède ' Three alley cats' de Roy Hall .

Le comique en remet une couche, Mr Tof sourit, on se pose une question, qui a laissé ouverte la porte de la porcherie,  ' Little pig'  a mis les bouts, le loup rôde.

Après les cochons, ce sont les petits oiseaux et le chien qui se pointent, 'Bird dog'.

Mr Tof  tabasse sa contrebasse,  Killian  enfonce toutes ses touches  , à droite on maintient un rythme bestial, tandis qu'Alban se met à siffler comme un merle asthmatique.

C'est fou, encore une histoire de train, ils ont un contrat avec la SNCF, 'Crazy train' déboule  en ignorant les gares de province.

Avec ' Ding dong' ils pénètrent dans l'univers doo wop  et puis c'est ' Miss Bettie' qui paraît dans toute sa splendeur.

Ce combo ne manque pas de jus, ça fait 90 ' qu'ils se démènent sans sourciller,  la tension monte dans le zinc car ils balancent le monstrueux '  Whole Lotta Shakin’ Goin’ On'.

Du coup le stand up comedian est pris de tremblements convulsifs et entame une danse  spasmodique.

Après ' Rock'n'roll Ruby '   de Warren Smith , gravé chez Sun Records, c'est le King qui lâche ' A Big Hunk O' Love', sur l'original Floyd Cramer se chargeait du piano, Killyan fait aussi bien.

L'établissement va fermer, vite une dernière: 'Diggin' the boogie' de Roy Hall.

Il le dit... we're gonna rock that joint tonight... c'est ce que Hudson Maker a accompli! 


En voiture, t'es attendu à Saint-Agathon pour le festival War Raok' n'  Roll!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

lundi 19 mai 2025

Pony Pracht au Chaland qui Passe, Binic, le 18 mai 2025

 Pony Pracht au Chaland qui Passe, Binic, le 18 mai 2025

michel

Un dimanche  à Binic: du soleil, un marché des créateurs, une fête foraine, quelques travaux en amont, tu additionnes le tout et tu galères pour larguer ton tacot à proximité du port. 

Sur les quais: maman, je veux une glace!

On reviendra dans deux heures, Jules, mon trésor,  jette un oeil à la queue qui se traîne jusqu'à la plage de l'avant-port. 

Jules boude, tu te diriges vers Le Chaland Qui Passe qui accueille une citoyenne de Leipzig, dénommée Lisa Zwinzscher, elle voyage en Europe sous le cryptonyme Pony Pracht, la splendeur du poney.

Tu connaissais The Stone Poneys, featuring Linda Ronstadt et Pony Pony Run Run d'Angers ou The Magnificent Seven par The Clash, pas question de s'offusquer pour un(e) Pony Pracht. 

Avant d'élever des chevaux nains, Lisa évoluait comme Sängerin au sein du band d'indietronica Elephants on Tape, effectivement, on reste au zoo, elle prête également sa voix au Philipp Rumsch Ensemble.

Dans ses petites valises, qu'un ami charitable a aidé à trimballer, il y avait un mini synthé,  un sampler, un Ponyphone pour les vocal samples, des  harmonizers,  un computer muni de différents algorithmes, et une petite souris pour tripatouiller les visuels projetés sur un écran archaïque,  qu'un habitué des lieux a déniché dans son grenier  et prêté à Arnaud qui,  à son tour, a construit un montage branlant reposant sur un fût de bitter ale ( vide).

Le décor est posé, on commence dans cinq minutes! 

Des doigts effleurent les touches du synthé, un autre appuie sur un pad du sampler, des voix célestes s'élèvent vers l'étage supérieur,  Lisa les rejoint en gazouillant en allemand , telle une souple gymnaste, elle nous  fredonne  ' Trapez' en équilibre instable, normal quand on a suivi un cursus d' Improvisierter Gesang.

La voix semble émerger d'une nappe de brouillard, comme d'un rêve éveillé, oui, on collera l'étiquette dream pop sur cette première plage, sans occulter la sphère expérimentale.

Le côté éthéré se dissipe peu à peu, de gros beats germent, la voix est trafiquée  par des effets reverb et en toile de fond les  tic tic tic d'une horloge géante, comme dans Metropolis, se font entendre, c'est   le retour de l'expressionnisme allemand.

Moins de cinq minutes se sont écoulées, nous venons de quitter une zone de confort pour nous  fondre dans l'univers étrange  de Pony Pracht.

Le downtempo vaguement trip hop ' Google poem' est murmuré en anglais .

Elle lève un coin du voile: it is  a little autumn piece that evokes memories and tells new stories.

D'emblée un nom traverse nos esprits:  Björk Guðmundsdóttir.

Les phrasés sont proches, le cadre sonore fait de  couches musicales immatérielles, semblant flotter dans   l'espace, et l'absence du format couplet/refrain,  la comparaison frise l'évidence.

On avance d'autres artistes tout aussi vulnérables et hors- circuit commercial, comme Emilie Simon ou les  islandaises hautement recommandables: Amiina!

' AICS - (The Game)' est étayé d'un support visuel surréaliste.

Lisa jongle non seulement avec sa voix, les différents supports sonores, mais doit également  manier la souris qui est censée régler les images sur l'écran, I need to project the right side on the screen, sorry it takes some time!

Sur background aquatique,  des violons humides épousent des vocalises  spongieuses, heureusement pas d'algues vertes à l'horizon.

L'instrumental ' Fragment' est rehaussé de halètements capricieux  émanant du Ponyphone,  il a désarçonné la dame traversant la boutique pour se diriger vers les lavatories. 

'Wie Ich Dich Halten Kann'  is about a relationship and a break up.

Mais ne sortez pas les kleenex, il y aura,  vielleicht,  une fin heureuse, regardez le personnage sur la vidéo, il danse!

Les inflexions de la langue allemande apportent un plus dépaysant   non négligeable. 

Et là tu revois  Peter Schilling  pastichant  David Bowie  avec son 'Major Tom [völlig losgelöst]'.

Ce matin avec Arnaud nous avons aperçu un phoque se baignant dans le port, c'est un peu le sujet de 'Gomb'  , ce sont les petits détails dans la vie qui peuvent donner naissance à un beau morceau.

La jolie rengaine, quasi enfantine, groove gentiment pour se conclure en bruitages saugrenus qui entament la suivante ( comme sur l'EP 'Lomb'), '  Ohhß', un morceau fait d'oscillations, de frémissements et de remous amphibies ( merci, Marcel Proust), qui ont beaucoup plu à un chien aimant l'eau.

Saviez- vous que Matthias Reim, un chanteur de schlagers, adulé   de Bonn à Dresden, a enregistré une chanson avec Bonnie Tyler?

J'ai adapté  'Ich hab' geträumt von Dir' pour  transformer le titre  en plage synth pop / trip hop.

Une réussite!

'Superhuman' has not yet been released, ce sera le morceau techno de la soirée  qui s'achève en mélopée aux relents asiatiques.

Pony Pracht a indubitablement plus d'un tour dans son sac, elle nous le prouve avec la reprise insolente de 'Computer Love' de Kraftwerk. 

Un étonnant mélange de dreamtronica, de  techno, d'EBM et de chiptune music !

A classer sur la même étagère que Devo!

Si Magma  a inventé le Kobaïa, Pony Pracht se contente  de trafiquer quelques langues pour concevoir des mots qui n'existent pas.

Sur ' Neologisme' , une  voix énumère une liste de vocables  absurdes   tandis que le sampler gronde et que Lisa vocalise.

A l'échéance, 'These words do not exist' se lit sur l'écran  

Dommage, t'avais retenu superscheiße!

 

Binic, merci de m'avoir écouté, il en reste une,  'Darf ich neben dich' , ( je peux m'asseoir près de vous) , le texte murmuré se greffe sur un mince filet électro et termine un concert hors des sentiers battus, qui a tenu le maigre public en haleine de bout en bout.

 

On reprend la description proposée par une salle de concert de Bochum pour conclure ce billet:  Zwischen Avantgarde-Pop und Dreamtronica schwebend, verbindet Pony Pracht den frischen Vibe der 2020er Jahre mit einem Hauch von Cloud-Pop und dem Mindset der Post-Trip-Hop-Generation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

samedi 17 mai 2025

Aorenda - Warm-Up Festival Attrap'Sons à La Cervoiserie, Trégueux, le 16 mai 2025

 Aorenda - Warm-Up Festival Attrap'Sons à La Cervoiserie, Trégueux, le 16 mai 2025

michel

La cinquième édition du  festival Attrap'Sons  est prévue du 22 au 24 août, toujours à Châtelaudren.

Au fil des années, l'événement est devenu un must dans le 22, le  programme (éclectique) de  cette année devrait attirer la grande foule : Gringe, Ministère A.M.E.R, Fatal Bazooka, Pierpoljak, Styleto, Zoufris Maracas, Simone Ringer, Cut Killer, Théa, La Poison, La Cafétéra Roja, Damantra, Klara Ninn!

Fin mars, quatre groupes entraient en lice pour la finale du tremplin, le gagnant  ayant l’honneur de se produire sur la grande scène du festival .

  Point de Côté s'est imposé, les autres n'ont pas démérité, ainsi ce soir  Aorenda est invité à se produire lors d'un Warm- Up d'Attrap'Sons,  le concert se déroule à La Cervoiserie à Trégueux.

19:15', ce n'est pas la meute des grands soirs  qui se presse dans l'établissement  briochin: en cause,  l'appel de la plage, Lyon- PSG en foot féminin  sur Canal Plus, Adèle Castillon à Andel, Vincent Niclo à l'Hermione, Morgan Renaud chez Georgette... who knows!

De quoi refroidir quelque peu l'enthousiasme du combo rennais qui malgré tout se donnera à fond. 

Aorenda naît en 2023, lorsque le groupe   sacrifie Ballbreakers, trop casse-couille, pour devenir Aorenda.

 Morgane Ollivier ( chant),  Grégory Ruz ( guitare)  Frederic Potier ( guitare) ,  Gaël Monier ( basse),  Vincent Lhermenier ( drums)  ont décidé de faire moins de reprises et d'interpréter plus de compos.

Donc face à trois pelés et à quelques copains de Tif et Tondu, Aorenda entame son récital par une intro atmosphérique, rapidement interrompue afin de régler une anicroche sonore intempestive, monsieur Larsen passait dans le coin.  

Après quelques ajustements, le vrai départ est donné, 'Sans issue' permet à Morgane d'étaler de belles capacités vocales, l'élément mâle assurant un fond rock râblé, fait de riffs saignants, collés sur une façade    rythmique  sans lézardes.

Ils emboîtent sur un titre en anglais, 'Fall in' un midtempo dont le chant est entrecoupé de aah, aahs rageurs.

'Absence', sur soubassement reggae, les rapproche de Valérie Lagrange, Greg sent des fourmis lui picoter les mollets, il décide d'aller faire un petit tour dans la salle, la plage est suivie par ' Now', un morceau,  composé il y a des lustres, abordant le thème de liberté.

Le   starter signale un faux départ, retour dans les starting-blocks pour reprendre.

Au jeu des comparaisons quelques noms effleurent ton esprit, les Cranberries, les 4 Non Blondes ou Guano Apes aus Deutschland. 

La suivante est une cover, le sublime   ' Where did you sleep last night'  ou quand Nirvana adapte a traditional American folk song, née dans les Appalaches sous l'intitulé ' In the pines'.

Une version convaincante ayant fait hérisser des poils sur ton épiderme, dommage que l'assistance soit misérable et dissipée, le groupe mérite un peu plus d'attention.

Le midtempo  'So long' a été composé en mémoire de tous ceux qui nous manquent, il est là pour faire vibrer la corde sensible.

Personne ne peut reprocher  un excès d'uniformité dans l'approche du combo.

Constat: dans la vie tu côtoies tous les jours des toxiques qui polluent l'existence,  c'est le sujet de 'Toxic', un titre coup de poing  qui ne doit rien à Britney.

Gaël a droit a un petit solo de basse, les guitares grincent, Morgane s'époumone ... toxic in your brain... ça décrasse le cerveau, effectivement!

Une seconde reprise, logique vu le registre vocal de Morgane, nous vient des Pays-Bas, en 1997, Anouk  avait cartonné avec ' Nobody's wife'.  

Il n'y a pas que Zazie à chanter ' Tais-toi' , chez Aorenda c'est en mode French rock qu'on nous prie de la fermer avant de changer d'avis et de nous demander de reprendre le refrain en choeur. 

On a envie d'ajouter quelques noms à la liste des assimilés, en commençant par Mademoiselle K, Nanette Workman et,  pourquoi pas, les quasi oubliés B B Brune.

On termine le set par le très catchy 'See you again'  qu'on verrait bien passer sur Radio Activ'.

 

Ladies and gentlemen, on  revient dans 30' après la distribution de cadeaux , arrangée par les organisateurs du festival.

 

Fort bien, mais ce sera sans moi, madame vient de me laisser un message: je t'attends, et comme elle n'est pas du genre Dalida, t'as pas  intérêt à glander.

 

PS - Le groupe est annoncé à  Broons-sur-Vilaine  le 4 juin!

 


 

 

 

 

 

 

 

jeudi 15 mai 2025

Album - Je suis là par Mirthe

 Album -  'Je suis là ' par Mirthe

folk/chanson

 Enregistré par les Studios Aphrodite Musique

michel 

Mirthe Verneuil ( née  Van der Spoel ) continue son bonhomme de chemin.

Nederland is ver weg,  maar de taal is ze niet vergeten, sur le nouveau CD, le troisième après l'EP ' Eclosion' et l'album 'Astres & Stries" , elle propose deux  titres dans sa langue natale, le premier baptisé fort à propos ' Moedertaal', le second est emprunté à Boudewijn de Groot / Lennaert Nijgh,

Secondée par son conjoint, Rémy Verneuil  ( peintre, auteur, photographe, vidéaste, parolier) , elle propose 13 chansons,  onze compositions signées Verneuil ( au masculin et féminin) et deux reprises.

Polyglotte, elle chante en français, en anglais en in haar moedertaal et joue de tous les instruments:  guitare,  piano  harpe celtique, ukulélé, cajon et  percussions diverses.

 

La photo de pochette, montrant une Mirthe songeuse dans un cadre verdoyant,  est signée Rémy Verneuil .

Les titres:

 01 J'Pourrais - Radio Edit
02 Le Loup Affable
03 Leaving The Nest
04 Moedertaal
05 Cent Mille Fois
06 Illusions Perdues
07 I'd Rather Be
08 Enfants De Là
09 Machaon
10 Het Land van Maas En Waal
11 Sur Une Barricade
12 Ukraine Je t'aime
13 J'Pourrais - Intégrale 

' J'Pourrais' sonne comme du Joan Baez en français, la voix est maîtrisée, elle la module au gré de ses émotions, l'accompagnement est minimaliste, seulement une guitare acoustique épurée, jouée sans fioritures.

 On est dans le domaine des débuts du folk en France, le folk importé des States ( Woody Guthrie, Pete Seeger, les premiers Dylan... ) et adapté  au goût hexagonal, comme le faisaient Hugues Aufray, Graerme Allwright ou Julie Dassin , la soeur de Jo.

Une fable pour suivre, ' Le loup affable'  , un conte plus proche de Jean de La Fontaine que de 'Les loups sont entrés dans Paris', un texte de Albert Vidalie, chanté par Serge Reggiani.

Accompagnée de sa guitare, Mirthe  narre les aspirations du malheureux canis lupus qui philosophe du haut de sa colline.

Elle passe à l'anglais sur 'Leaving the nest'  une chanson inondée, à la fois de figures de style allant de la métaphore, à la personnification ou à l'allégorie, et de traits moralisateurs. 

La guitare sèche, jouée avec conviction, accompagne le chant que tu peux comparer à celui de Buffy Sainte - Marie. 

Interprété au piano, 'Moedertaal' aborde l'amour filial avec pudeur.

Si Louane chante ' Maman' avec emphase et exaltation  , Mirthe préfère  la sobriété .

 'Cent Mille Fois', qui se penche sur le désamour, pas tout à fait à la manière de Jo Dassin ( Et l'amour s'en va) ou de Françoise Hardy ( L'amour s'en va, Eurovision 1963), débute en mode parlando sur des accords de guitare tristes avant d'entendre la voix chagrinée murmurer un propos fataliste.

Heureusement, au coin d'une rue , Cupidon émerge et l'espoir renaît. 

Pas besoin d'avoir lu tous les romans de La Comédie Humaine de Honoré de Balzac pour apprécier le propos d' ' Illusions perdues' ,   qui n'épargne ni un président arrogant, ni sa cour, ni la haute finance

Guitare et percussions au cajon rythment la diatribe lucide. 

... I'd rather be a sparrow than a snail... Mirthe se contente de 'I'd rather be' me ( emprunté à Heather Nova) , elle le chante avec conviction !

Tu me veux, tu me prends telle que je suis, chante-t-elle passionnément en égrenant  consciencieusement des accords tantôt sereins, tantôt plus secs.

Dans le même ordre d'idées que ' Né quelque part'  de Maxime Le Forestier, Mirthe propose une chanson humaniste ' Enfants De Là '.

C'est en 2017 que Laurence Rossignol , alors  Ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, écrivait dans un manifeste: Aucun individu, enfant ou adulte, n'appartient à quiconque. Les parents ont la responsabilité de leurs enfants mais ils n'ont pas le droit de propriété. 

Quand Mirthe chante un papillon, elle ne pense pas au bagnard  Henri Charrière; ' Machaon' sert de prétexte à une réflexion sur l'amour: monogamie, polygamie,  loups de mer volages, femmes de marins délaissées...    le tout sur fond de harpe chaste et asexuée.

 Boudewijn de Groot is een van de grootste zangers en liedjesschrijvers van Nederland, aux Pays-Bas personne ne le contredira, ce n'est pas un hasard si  notre néo-Bretonne, ex- Néerlandaise, ait choisi de reprendre un de ses titres phares ' Het land van Maas en Waal.

Ce qui nous a permis de constater que Mirthe siffle aussi bien qu' un  bouvreuil pivoine. tandis que la guitare et le piano batifolent dans les prairies verdoyantes du Gelderland. 

'Sur une barricade' ne plaira pas à la gauche révolutionnaire, ni aux radicaux, partisans de la lutte armée, Mirthe se met à nu ( sans montrer une once de peau) et exprime sa  Lebensphilosophie prônant la non-violence, mais pas forcément l'acceptation aveugle.

Une protest song pacifiste, quoi! 

Pink Floyd n'est plus le seul à chanter pour l'Ukraine ( Hey Hey Rise Up, avec l'appui du chanteur de  Boombox, Andriy Khlyvnyuk, a permis de récolter un demi-million de livres ), ' Ukraine, je t'aime' n'a aucun but caritatif , la chanson se veut une prière pour soutenir un peuple en détresse.

 

Pour clôturer l'album,  Mirthe propose une version longue de ' J'pourrais'  jouée à l'ukulélé.

 

Pas de bluff, pas de grandiloquence, pas de drum machines, ni de samplers ou de sequencers, du folk joué à l'antique et à l'authentique, Mirthe est de l'espèce des oiseaux rares, qu'il nous faut protéger. 

 

En concert le 7 juin au Festival des Terres Celtes à  Boisgervilly.

 

 

 

 

 


 

 


dimanche 11 mai 2025

ALISN au Café Lutgarde,Ixelles, le 9 mai 2025

 ALISN au Café Lutgarde, Ixelles, le 9 mai 2025

michel

Le trip en transport en commun avait tout du parcours de combattant: d'Evere à Ma Campagne ( Ixelles) , il a fallu emprunter un premier bus, puis te payer une courte ambulation, au Botanique, tu grimpes dans le tram 92, après trois arrêts, un message:  tout le monde descend, travaux sur la ligne, petite marche pour rejoindre la ligne de métro dans le parc de Bruxelles, un trajet de 2' jusqu'à la station Arts-Loi, changement de rame vers la Porte Louise ( 4 gares plus loin), on reprend le 92, oui mais, il est remplacé par un bus  qui se faufile dans les tranchées partant de la Place Stéphanie jusqu'à Ma Campagne.

Halte peu avant le carrefour, à toi de te débrouiller pour dénicher le café Lutgarde sur la Chaussée de Waterloo, heureusement ton passé ( lointain) de boy- scout t'a aidé.

ALISN est annoncée à 19:30, par miracle tu pénètres dans l'établissement à 19:25, tu t'attendais à un horaire fantaisiste, pas de panique, la Lulu est fraîche et désaltérante.

Vers 20:15, un trio prend place, le guitariste Hugo Cottu , John Bonaparte ( alias John Noesen)  au synthé et à la guitare  et  entre les deux garçons, la chanteuse/ guitariste Alison Salens, alias ALISN.

Avant de se lancer solo, Alison faisait partie de Tuk Tuk Thailand, un quartet  pratiquant du trip hop en vélo taxi ( John était dans le coup, c'est lui qui actionnait la sonnette).

Le groupe a laissé quelques traces audibles sur Spotify. 

ALISN prépare un premier EP, quelques compositions s'écoutent sur YouTube. 

On peut cataloguer ' Add a little mystery',  qui ouvre le set,  de dream pop, la voix est veloutée, Alison et John grattent gentiment leurs guitares respectives, une magnifique Gretsch pour la fille, une blue and white pour le Corse, Hugo se charge de la lead en accouchant d'effets shoegaze atmosphériques proches du jeu de Robin Guthrie.

Un léger bémol, l'acoustique du café n'est pas idéale, les murs en ciment étouffent le son, on s'y fera!

Un backing track est balancé au synthé pour entamer  ' Wrong turn' , un virage qu'ils n'ont pas pris sur les chapeaux de roue, on flotte toujours en apesanteur dans un éther léger, ce que va confirmer la suivante ' Stargaze', un titre radiophonique qui pourrait cartonner.

A classer aux côtés de Portland, Cigarettes After Sex, et, éventuellement,  pas trop loin d'une autre contemplative, plus folky, Shelagh McDonald. 

Avec 'Empty Streets'  ALISN propose une ballade nu soul romantique, non dénuée de groovy vibes.

Effets de voix et fingersnaps habillent  joliment la mélodie. 

A l'origine ' Boys'  se nommait Through all the boys I've ever loved, le titre a été élagué et tu ne penseras pas à Sabrina, ce n'est pas le même créneau.

John, légèrement excédé par le bruit de fond  tapageur, demande le silence, il l'obtient, Alison murmure, le synthé répond,  après une mise en boucle, c'est la guitare de Hugo qui prend le relais avec de plaintifs effets vibrato  rehaussant délicatement  cette plage intimiste.

'Exception' est un titre datant de l'époque  Tuk Tuk Thailand, John l'introduit à la guitare, la lead prend le relais pour cisailler le morceau, le synthé frémit, la voix, fragile, se fait entendre,  le ton  monte pour engendrer un fond trip hop  renvoyant vers les débuts de Hooverphonic  ou de l'oublié Lunascape.

'Strange feeling' has an eighties vibe,  déclare Alison, la présentation se vérifie, on reste dans le domaine du trip hop.

L'uptempo ' Maze'  est construit sur des beats qui cognent, il déclenche l'enthousiasme dans le zinc,  il est suivi par une seconde plage datant de l' époque thaïlandaise, ' Transitions'.

Les bandes  maniées par John  prennent des coloris latino blues lorsque la guitare de Hugo entre en jeu, Alison passant sans  sourciller d'une voix murmurée à un chant plus consistant.

Il en reste une,  Hugo, peux-tu accorder ma guitare, please?

Sure, darling.

John Denver patiente  avant d'entendre une version limpide de ' Take me home, country roads' dont le refrain sera repris par l'entièreté de la clientèle du bistrot, du coup Ixelles se retrouve en Virginie.

Clameurs et battements de mains, un bis s'impose  pour faire taire les We Want More.

'Dreams' de Fleetwood Mac convient parfaitement au timbre d'Alison, le public l'a bien compris,   une seconde salve de We Want More retentit, et c'est de bonne grâce que le trio propose  un ' All night long' ( Lionel Richie)  brûlant.

 

 Alison, I 'm sure  this world is  not killing you, no,  you are at the right place to take it  on!

 

 

 

 

 

 

 

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