mardi 29 octobre 2024

Cy – EP - Day after day

 Cy –  EP - Day after day

michel

pop atmosphérique

B-Side Production 

CY: Ecole de design à  Cergy-Paris Université?

Raté.

CY: une dessinatrice à qui on doit  'Radium girls'?

Raté.

Essaie  Cyril Peron-Dehghan: musicien marseillais , guitariste, compositeur;  arrangeur, sound designer for films and video games!

Connu pour avoir accompagné Atef (The Voice), Julien Pierson (Nouvelle Star), Don Billiez, Bongi, Kourou Fia (Ba Cissoko).

Il imagine un projet solo en 2021 et publie un premier EP: 'Reaching out' , à classer dans les rayons dream pop/folk, ambient cinématographique.

 On a lu:   des compositions aériennes propices à la contemplation, à rapprocher du travail introspectif  de José Gonzales .

 

Fin octobre 2024, il dévoile un second EP:  Day after day!

 Tracks:

 

  1. Day after day (3:35)
  2. Come back (5:25)
  3. You won’t fade away (5:35)
  4. Décrocher (2:29)
  5. Human feat. Manu Eveno de Tryo (3:14)

 Cy: Composition, lyrics, arrangements, production, vocals, guitar, piano, bass, keyboards, music production,  avec l'aide de Manu Eveno ( guitare, tablas, violon, violoncelle, vocaux) , Adrien Spicca ( batterie), Dimitri Reverchon ( batterie, percussions) et  Benjamin Balthazar ( violon).

La photo de pochette est signée  Béatrice Jouy, elle a casé Cyril dans un décor vallonné, qu'il contemple perdu dans une rêverie non feinte.

Oui, on sait, Badfinger, des protégés des Beatles, ont signé un tube pop  énorme  avec le titre ' Day after day' en 1971.

  Le ' Day after day' de Cy  ne vise pas le sommet des  charts,  mais ce titre doux, satiné, chanté d'un timbre fragile,   flâne , comme un éloge à la lenteur,  sur un fond musical immatériel. Il  invite à la contemplation de choses simples: un nuage qui se meut à la vitesse d'un escargot amoureux, un brin d'herbe qui frémit, bercé par une brise tiède,  des akènes de pissenlit ( note la traduction allemande plus poétique:   Pusteblume)  s'envolant au loin sous le souffle d'un  mioche  espiègle...

C'est joli et apaisant!

La lente prière ' Come back' est ornée de sonorités orientales.

 Manu Eveno ( ex  Tryo) joue également du violon et du violoncelle sur ce lament superbement orchestré et mixant astucieusement instruments traditionnels et sons plus synthétiques.

Si tu aimes les atmosphères rêveuses et les textures sonores éthérées à la Sigur Rós, on recommande cette plage majestueuse.

'You won't fade away',  c'est une promesse,...  l'eschatologie individuelle t'explique qu'il y a une vie après la mort, ton âme continue  un voyage post mortem et tu ne seras pas forcément réincarné en chauve-souris ou en  tarentule.

La métaphysique ne se combine pas vraiment  au mieux avec le hardcore, le grindcore, le rap ou le disco, mais la folk  envoûtante proposée par Cy, convient à merveille au propos philosophique et  les cordes de Benjamin Balthazar doivent aider ton âme à quitter l'enveloppe corporelle sans douleur.

Il te faut une cure de   digital détox,   tu écoutes ' Décrocher'  sur lequel le timbre de Cy prend des intonations Yves Simon.

Oublier internet, la surconsommation, la télé, l'I-Phone...  ce n'est pas demander l'impossible, ni vouloir décrocher la lune,  c'est simplement revenir aux valeurs véritables. 

... Cos I'm only human after all... chantait Rag'N'Bone Man​​, le ' Human' de Cy est la plage la plus enjouée de l'extended play. Sur un rythme africain ( Manu Eveno à la fête), le morceau respire la bonne humeur, l'insouciance et la joie de vivre   et ainsi s'éloigne d'une forme de   mélancolie dont sont imprégnées les chansons précédentes.

 Si maman, si maman, si tu voyais ma vie,  je pleure comme je ris.  Si maman, si mais mon avenir reste gris et mon cœur aussi...

Ça va aller, France, Cy lui aussi  (oh cy ) présentait des côtés moroses pour finalement voir le bon côté de la vie!

Les Kinks ne chantaient-ils pas ... Thank you for the days!




 

 

 

lundi 28 octobre 2024

Food Fight au Chaland qui Passe, Binic, le 26 octobre 2024

 Food Fight au Chaland qui Passe, Binic, le 26 octobre 2024

michel

 

Le Chaland Qui Passe à Binic: ze spécialiste des concerts de dernière minute.

Le dernier en date : Food Fight, qui la veille en fin de soirée a vidé les fûts de Guinness au O' Kenny à Saint-Brieuc.

En 1981, des Villageois, très gais aimant le disco, enregistrent un album, 'Renaissance' , side two, dernier titre: ' Food Fight'.

A Rennes, on aime la musique de foire et les bagarres pendant lesquelles les andouillettes servent de projectiles, du coup, quatre amateurs de musique, de mouvements de jeunesse, de déguisements et de circonspection, décident qu'ils feront du rock sous l'étiquette Food Fight.

Pourquoi pas après tout, certains ont opté pour Foo Fighters! 

C'est qui FF?

Non, c'est pas des gars qui jouent au foot, ils ne sont que quatre: Adrien,  sideburns à la Mungo Jerry et casquette de prolétaire, Daniel^,  au  chant/ Antoine Hue ( un Ready - Mades) , son dada c'est la  basse, il se charge des choeurs, même look Supergrass/ Mungo je ris que le chanteur, / Nicolas Mangin  à la batterie et choeurs ( Abuse,  The Headliners, 103 Pogo, Cul Tur Pub...)/  Jérémy Guézennec à la guitare ( sans pédales) et aux choeurs. 

Pascal les avait croisés à la Brasserie Distoufer en 2023 ( cf papier) , depuis ils se sont farcis ( sans attrape) d'un full album ( Zeitgeist Impressions) , un titre que tu apprécieras si tu as lu Kant, Heidegger, Schiller et Josefine Mutzenbacher.

Très influencés par ce qui vient du UK, les FF ont adopté l' humour de là-bas , donc après les balances , ils lancent,  sans rire, le concert débute à 23h ( il est 18:00, heure d'été).

Vous êtes givrés, constate un client!

'Tryst in the sun' , du soleil, il y avait, mais t'avais pas rendez-vous avec une binicaise.  En formule power pub  pop  rock, accent Cockney en prime, le quatuor nous sert un premier jet aussi digeste  que la cuisine des Undertones, des   Boomtown Rats ou des Dexys Midnight Runners ( des copains de Geno).

Jérémy nous propose un bref solo appuyé, mais c'est surtout le chant à quatre voix qui s'enfonce profond dans le crâne.

Après ' Shenanigans', Adrien nous narre une histoire de loups-garous  tapageurs,  ' Bark into the night', la basse arrondi les angles, la guitare cisaille, les werewolves attendent la tombée de la nuit.

On nous dit que 'What's wrong' dépeint une patronne particulièrement conne ( Thatcher, maybe) , sans attendre sa réaction, ils ont enchaîné sur a French one, 'Destination finale', au texte toujours scandé à l'unisson.

'Permanent departure',  avec ses cool cats,  bouillonne à grosses bulles pour se fondre dans l'hyper nerveux ' Grand Zero' aux effluves The Jam bien senties.

 Un cours d'histoire sociale pour suivre:

 The Battle of 'Orgreave' was a violent confrontation on 18 June 1984 between pickets and officers of the South Yorkshire Police (SYP) and other police forces.

Margaret Thatcher n'avait pas que des amis chez les mineurs! 

Un roulement de tambour annonce la grève, ça va encore  caillasser ce soir!

Que diriez-vous d'un slow moyenâgeux?

'Eleanor Cross'  à la mémoire de  Éléonore de Castille qui a eu la malchance d'épouser Édouard Ier d'Angleterre.

 Retour sur le continent avec ' Toute honte bue', un twist tendance Elmer Food Beat, sans le côté grivois.

Un petit coup de Clash avec ' Unschooled'  précède ' Il pleut sur la France' un rock humide   pour répondre à  Stone et Charden.

Appelez- moi camarade, ' Calling  me Comrade'   est introduit par une basse à la J J Burnel, les riffs de guitare sont là pour flageller tous les opposants au régime.

C'est l'heure d'entamer  l'Internationale, camarades syndiqués!

 La lutte ouvrière continue avec ' Forza Rino',  qui n'est pas un hymne vantant l'AC Milan ou la Roma, mais bien un chant revendicatif.

Cartouche.

Quoi, Cartouche, ton imprimante est à sec?

Non,  il s'agit de Louis Dominique Garthausen, on lui dédie ' Justicing the deplorables' , un nouveau morceau à l'engagement politique non muselé.

Sérieuse accélération pour amorcer la dernière flèche, très punky, d'un set  énergique ' Fireflies'.

Ils  ont encore  du tonus et comme Binic n'en a pas assez , un double bis viendra ponctuer un concert remuant.

Le groovy 'The Night' de Frankie Valli and The Four Seasons  ( 1972) ,  devenu un tube dans le circuit  Northern Soul, si bien dépeint dans The Commitments d'Alan Parker,   est suivi par l'explosif  ' CCTV' , aussi nerveux qu'une attaque de soucoupes volantes façon The Rezillos.

 

Il est temps de ressortir les scooters, les Mods débarquent en Bretagne!

 




 


 





 


mardi 22 octobre 2024

Druid Fluids au Chaland qui Passe, Binic, le 20 octobre 2024

 Druid Fluids au Chaland qui Passe, Binic, le 20 octobre 2024

michel

Les druides et la Bretagne: des fois ça barde, Mona Braz en sait quelque chose, elle a été radiée  du Breudeuriezh Drouized, Barzhed hag Ovizion Breizh .

Sinon, en pays breizh on est du genre accueillant, donc, Binic reçoit Druid Fluids,un groupe d'Adélaïde ( Australia) que tu ne confondras pas avec Fluid Druid de Portland, ni avec le progressive combo du Hertfordshire, désormais défunt,  Druid.

On ne les oublie pas,  les Druids Of The Gue Charette, des spécialistes des messes noires, pratiquant leur culte du côté de Rennes, ils seront dans le coin ( Plouha et Lannion) en fin de semaine!

Revenons aux Druid Fluids, dont la longue tournée européenne passe par le plus petit temple des Côtes-d'Armor, Le Chaland qui Passe, à Binic.

Le chef, Jamie Andrew,  a troqué sa serpe  contre  une guitare, c'est lui qui est à l'origine de la confrérie, il a imaginé ( écriture, chant, interprétation)  l'album 'Then, Now, Again & Again' quasi tout seul , mais sur scène il est accompagné par de brillants fidèles: Finn Larcombe ( guitar, synth), un jeune gars issu du milieu jazz qui s'entend aussi chez  The Genevieves, Plum Jam, Birds are Spies, No Head,  Funky C et  Live Slug Reaction/  aux drums: Lewis Dimitropoulos ( une vague ressemblance avec le batteur des Doors: John Densmore)/ on keys ( deux Korg), guitar et moulin à café: Ned Baulderstone, aussi actif chez Pink Duke/ on bass : Jay Garland (  aucune ressemblance avec  Judy)!

Arnaud  a réussi  à tous les caser dans un coin du zinc, un os: les lavatories sont du coup inaccessibles et Lewis se trouve prisonnier sous la cage d'escalier.  

A l'heure des balances, déjà le public peut se rendre compte que l'usage d'ear-plugs n'est pas à dédaigner, it is going to be rather loud!

17:15', ils se sont sérieusement  ravitaillés ( la Guinness a la cote chez les Aussies)   et sont prêts à en découdre.

Après un court instrumental teinté d'un psychédélisme de bon aloi, c'est ' Flutter by' sur sonorités flottantes qui déboule, de forts relents Pink Floyd, époque Syd Barrett se dégagent , les Beatles sous influence  Maharishi Mahes Yogi, eux aussi se rappellent à notre souvenir.

Comme des volutes colorées flottent au dessus de nos crânes, ce bain de jouvence  a le don de nous replonger à une époque bénie où les colombes volaient  dans un ciel bleu, sans craintes d'être abattues par une meute de chasseurs sanguinaires.

Il y avait Maxime et ses potes qui habitaient une maison bleue, les Grateful Dead qui jammaient pendant des heures, les Blues Magoos ,  Strawberry Alarm Clock ou 13th  Floor Elevators qui s'amusaient avec Lucy, celle que tu pouvais voir in the sky with diamonds.

Ere édénique , si on occulte la guerre du Vietnam!

La plage interprétée au Chaland est vachement plus longue que ce qui est proposé sur l'album, elle est constituée de divers mouvements,  passant du planant, au nerveux avec quelques effluves Spanish Caravan pendant un solo racé.

Next one is called ' Timeline' annonce Jamie.

Petit blanc pour mettre à deux gosses de ramper vers les latrines,  puis vient une amorce fuzzy qui,  bizarrement,  vire valse presque frivole.

Le Korg fermente, des riffs en glissando lui répondent, Lewis et Jay maintiennent le cap .  Là où leurs compatriotes King Gizzard & The Lizard Wizard rencontrent les plus anciens Buffalo Springfield,  tu obtiens une composition acide  propice aux rêves éveillés.

Druid Fluids, ce n'est pas du punk, chaque morceau dépasse tangiblement les six minutes, 'Sour's happy fantasy' ne déroge pas à la règle.

Avant de s'y atteler Jamie remarque it's too hot in here, je me débarrasse  de ma veste , tiens Arnaud, trouve un coin où la déposer,  ainsi je peux montrer mon beau T-shirt marinière acheté à Hoshi.

Revenons à 'Sour's happy fantasy' et à sa suite , si tu te souviens de groupes prog tels que Gentle Giant, Caravan ou Camel, tu peux te faire une idée de la construction de cette plage ( en plusieurs parties)  qui propose différents climats. Tu passes d'une marche  martiale  au ralenti à une accélération brutale, garnie d'effets wah wah meurtriers, quelques émanations '  Jazzy ' pointent le bout du nez, avant de percevoir des accents doorsiens ( 'Electric Shock') qui nous mènent au bout du trip.

We're gonna cool  the things  down, a little bit, qu'il dit, les claviers se retrouvent  sous les spotlights  sur ' Ebbs and flows', une plage non reprise sur l'album,  elle évoque ' Dear God' de XTC.

Arnaud, un tambourin, des shakers, t'as ça dans le magasin?

Si je glisse des grains de café dans le cocktail shaker ça devrait aller.

Tiens, Ned, amuse-toi!

'Then, now, again and again', le titletrack de l'album est lancé, ce superbe tango blues a ravi tous les argentins perdus à Binic.

Finn, tu nous quittes?

Consommation abusive de café, direction l'étage où Madame Pipi l'attend.

' Patterns on the wall' will be the last song, une chanson qui voit Jamie transformé en Ian, pretty flamingo, Anderson,  sans flûte .

Ce dernier titre permet à Jay d'étaler toute sa maîtrise et à Ned  de placer un solo qui grésille , de sérieuses déflagrations nous conduisent vers le terme d'un morceau à rebondissements.

Finalement, Druid Fluids décide de terminer le concert comme il avait débuté, par un instrumental  judicieusement baptisé ' Space Jam', 

Et t'as vu Klaus Schulze  inviter les copains de Popol Vuh pour danser un menuet cosmique.

 

La tournée des Druid Fluids se poursuit en Espagne et au Portugal.

Ils seront à Anvers le 7 novembre!





 

 






lundi 21 octobre 2024

Amaurie au Barbe, Plouha, le 19 octobre 2024

 Amaurie au Barbe, Plouha, le 19 octobre 2024

michel

 Quand t'es dans le désert depuis trop longtemps... t'avais pas les yeux bandés, tu pouvais constater que Le Barbe n'allait pas afficher ' complet' ce soir.

Yann: zéro réservation, ça craint!

Sut le podium, un pied de micro, à droite,  une table sur laquelle traîne un laptop et un sampler,  on n'entendra pas Milan Tabak à la batterie, ni David Huang à la guitare, comme une grande fille ( près du mètre 80), Amaurie se débrouillera seule ce soir.

20:30', Yann lui souffle, on attend encore un quart d'heure, on a rameuté la colonie de vacances, on atteindra peut-être les 18 clients!

20:45', Amaurie d'une élégance aristocratique, se pointe, dénombre les paroissiens et constate que l'âge moyen des fidèles dépasse allègrement les 60 balais, que la gent masculine représente 95%  des curieux, seules deux gamines, pas en âge de consommer des boissons titrant plus de 2° , semblent perdues  dans le débit de boisson, un terme que réfute le patron, Le Barbe est un café-concert ( tiède).

Préambule: le public vieillissant risque d'être déboussolé par la prestation et par le contenu musical de la souriante Amaurie ( Lucile Bitan, prof de chant) .

Ce soir vous aurez droit à d'anciens titres qui risquent de disparaître de mon répertoire dès demain, ainsi qu' à des nouveautés, pas toutes vaccinées.

Les archives: l'album 'Personne ne perd' ( 2021) et l'EP ' Nuance' ( 2023).

La bande est lancée, Amaurie ( une ex Sulfureuse) déambule, se colle face au micro et entame ' Je saurai'  , de l'electro pop qui doit beaucoup à Camille, le chant choral pré-enregistré monopolise l'attention, le fond sonore basé sur des percussions tribales  interpelle, tout comme les rimes acrobatiques.

Bien!

'Aventure'  sent bon Les Demoiselles de Rochefort  et nous rappelle à quel point Michel Legrand était immense.

'Pour que tu la quittes' , propose une voix susurrée sur de gros beats saccadés, Gérard, un voisin occasionnel , a noté  et bien enregistré  la phrase ... J'suis prête à tous les vices pour que tu la quittes... sans oser demander  des précisions.

Il l'a probablement  larguée,  car la suivante a pour nom ' Puisque tu reviens' , elle est précédée d'un message personnel  ( merci, Françoise) sur son I Phone.

Le 'Nuage'  d'Amaurie est plus proche de Moloko ( remember 'Sing it back') que des cumulo-nimbus chers à Django Reinhardt .

Un dance pop à la française irrésistible, dans la veine des meilleurs Videoclub, Pony Pony Run Run ou Superbus.

La setlist annonçait ' Saveur', le titre a été occulté, elle fait appel à notre mémoire et déterre Norman, le king des YouTubeurs. 

 Le gars qui a été soupçonné de viol et de corruption de mineurs,  ça vous dit, du coup elle reprend, en mode second degré,  Nicolas le Pervers, un intellectuel de gauche qui fait passer Elmer Food Beat pour des enfants de choeur, ' C'est pas ma  faute' , d'un niveau pulsions sous la ceinture, ce titre   introduit 'Jeunesse' , un extrait troublant  de ' Nuance', dominé par un piano classique et décoré d'effets caoutchouteux.

Après un second message encodé, c'est ' Discernement'  et ' Basique' qui défilent et précèdent  'Nuance' qui égratigne pas mal ( mais tout en subtilité) le mâle dominant.

On a souri en entendant le clin d'oeil à Sandrine Rousseau  ... Apprendre à se déconstruire...  heureusement on a évité le rapprochement   barbecue et  virilité!

Comme les marins attablés près du podium ne prêtaient qu'une oreille distraite  au message chanté, ils n'ont peut-être pas saisi toutes les nuances, ni réussi à déchiffrer  .... On va pas refaire l’histoire, me dit Edouard.  Femmes invisibilisées,  nuance violet ( qui rime avec violées).

C'est la dernière ligne droite, ' Ecolo' et ses rythmes africains nous donne à penser que c'est n'est pas Marine qui obtient son vote,  le dancetrack  ' Bimbo' , un modèle d'auto-dérision,  termine ce set haut en couleurs.

 

 





 

 

 


samedi 19 octobre 2024

Album- Danni Nicholls “Under the Neem Plum Tree”

 Album- Danni Nicholls “Under the Neem Plum Tree”

 Danni Nicholls Self-released

country

michel

Quand tu nais à Bedford, Bedfordshire, East of England, ville  dont l'un des enfants les plus connus, John Bunyan, est l'auteur du 'Voyage du Pèlerin', un bestseller  au 17è s, rien ne te prédispose à te lancer dans la country music.

 Oui mais la grand-mère ( Philomena Astrid Imelda Gallyot),  de Danni Nicholls, d'origine anglo-indienne, possédait une belle collection de 33 tours de country-, western-  et  rootsmusic des 50s et 60s,   en provenance des States, une musique qu'elle avait appris à connaître via All India Radio.

Et quand à 16 ans, tu hérites d'une  Burns London Short Scale Jazz Guitar de 1963, le microbe, déjà bien installé, vient démanger ton cerveau, tes doigts et tes cordes vocales , tu décides de suivre des cours de songwriting et de te lancer dans la jungle musicale. 

On a lu...  As soon as she knew two chords, she was off writing her own songs.... et c'est sur scène qu'elle s'évertue à les interpréter.

Deux EP's voient le jour: Heavy Shoes en 2009  et Time en 2012, sa rencontre avec Chris Donohue change la donne.

Le fameux  session musician  et producer est  en tournée  au UK, il  tenait la basse pour Emmylou Harris, Danni l'accoste, il accepte de produire un album, ce sera à Nashville.

Elle fait ses paquets et enregistre  'A Little Redemption' et sur la lancée 'Mockingbird Lane' ( nominated at The Americana Music Association UK)  avec quelques cracks du coin pour l'accompagner: Al Perkins (Dolly Parton, The Rolling Stones) Will Kimbrough (Emmylou Harris) et Steve Fishell (Albert Lee, Wille Nelson), Chris Donohue ( of course) ou encore Bryan Owings ( Sue Foley, Buddy Miller...).

Après la compil ' The Vintage TV recordings', d'autres albums paraissent, 'The Melted Morning'  suivi par un Live en 2020.

2024: un nouveau volume s'ajoute au catalogue,  “Under the Neem Plum Tree” pour lequel elle communique:  " Inspired by and made in honour and celebration of my Grandmother, Philomena ‘Phyl’ Gallyot (née Scott), my musical roots and cultural heritage, this album is made up of 5 cover songs, 2 reworked originals from my catalogue and a brand new song which is also the title track."

Tracklisting
01 Under the Neem Plum Tree (3:04)
02 My Happiness (2:47)
03 Crazy (3:03)
04 Between the River & the Railway (3:46)
05 Blue Bayou (3:09)
06 Can’t Help Falling in Love (3:57)
07 Tennessee Waltz (2:58)
08 Ancient Embers (4.43)

Credits:

 Danni Nicholls -  Vocals, Acoustic Guitars
Brett Resnick -  Pedal Steel
Sarah Peacock  - Background vocals , Piano
Shawn Byrne -  Bass, Mandolin
Emerald Rae -  Fiddle 

 

 La cover photo est signée   Laura Schneider, une photographe de Nashville aimant  jouer avec la couleur et dont on reprend la formule illustrant sa page facebook: "Lend me your eyes, I can change what you see - but your soul you must keep totally free." -Mumford & Sons.

La seule nouveauté reprise sur l'album est donc  'Under the Neem Plum Tree'  crédité  Danni Nicholls & Sarah Peacock ( " Sous le margousier", un arbre très courant  au Cambodge et sans doute aux Indes, dont sont originaires ses grands-parents) .

Dès le début, aucun doute ne subsiste, la pedal steel de Brett Resnick  te dépose à Nashville dans les 60's, c'est clair l'album rend hommage à la country music authentique  et indémodable.

Tu ajoutes la voix pure de Danni , elle évoque avec discrétion la romance vécue par ses aïeux, il y a bien longtemps.

Si la pedal steel domine, il serait injuste de passer sous silence le boulot des autres instrumentistes travaillant dans la discrétion  et la sobriété, à noter le jeu subtil de Shawn Byrne à la mandoline.

' My Happiness' date de 1948,  cette romance fleur bleue  a été entonnée , avec succès,  par de grands noms:  un jeune Elvis Presley, Connie Francis, Vera Lynn, Pat Boone ou Fats Domino...

L'interprétation de Danni Nicholls atteint le niveau  de Linda Ronstadt , l'égérie country des seventies, une voix caressante, une pedal steel sage, que faut-il de plus pour être heureux,?

A tender kiss, maybe!

Non, ce n'est pas le ' Crazy' de  Gnarls Barkley qui vient ensuite, mais bien la chanson de Willie Nelson, avec laquelle Patsy Cline a cartonné en 1961.

Le standard n'a pas été trahi dans la version de Danni Nicholls, une nouvelle fois les inflexions  désarmantes de la  pedal steel de Brett Resnick vont  émouvoir toutes les ménagères en bigoudis et promouvoir la vente de mouchoirs jetables  .

"Between The River & The Railway" est un remake du titre qu'elle avait gravé en 2012 sur l'EP ' Time' , cette ballade country typique suit les méandres de la rivière tandis,  que dans la prairie verdoyante les vaches placides regardent passer le tortillard, sans broncher.

Le violon d'Emerald, les lamentations de la guitare sur laquelle glisse le cylindre métallique,  et l'interprétation  sentimentale  de Miss Nicholls touchent, de manière viscérale,  la corde sensible .

Cet excès de mélancolie peut, sans doute,  irriter certains, mais pas les fans de  Tammy Wynette , Jeannue C Riley ou Patsy Cline.

Après ce  détour vers une de  ses compositions,  on revient aux classiques avec ' Blue Bayou' de Roy Orbison. 

Comme Danni Nicholls avait tenu à utiliser some  vintage microphones  ( RCA 44 et Neuman 47 ), les sonorités obtenues s'assimilent à 100%  aux productions de chez 4 Star Records ou de chez Decca, époque Brenda Lee.

T'as pas encore suffisamment  sangloté, tiens-toi prêt car voici 'Can’t Help Falling in Love' popularisé par Elvis Presley  et transformé en folk rock médiéval dans la version de Blackmore's Night.

Pas de bourrelets disgracieux à noter, Danni Nicholls et ses musiciens jouent la carte de la simplicité et de l'authenticité, 

A première vue dans le carnet de Mamie, Danni n'a retrouvé aucun titre des  Kingsmen, donc pas de  'Louie Louie ' , et rien  des Goldie & The Gingerbreads, tu oublies 'Think about the good times'.

S'il est un morceau immanquable dans un recueil country,  c'est bien 'Tennessee Waltz'  un hit immense pour  Patti Page.

T'avais six ou sept ans, une de tes tantes a essayé, en vain,  de t'apprendre les secrets de la valse ( ses pieds s'en souviennent) , bien plus tard,  tu t'es rabattu sur le jerk dont les pas étaient moins compliqués. 

Tu as cependant quelques liens cordiaux avec le Tennessee, pas les mêmes que ceux de Danyel Gérard,...  à y réfléchir   le Jack Daniels  c'est mieux que le guignolet!

'Ancient Embers', un titre retravaillé, paru sur son album de 2019 ' The Melted Morning',  clôture un album  touchant,  porté par une voix immaculée, admirablement soutenue par des musiciens qui ont le mérite de ne jamais en faire trop,  pour se mettre exclusivement au service de la chanson et du texte.

La pondération  est un art de vivre!



 




 

 

mercredi 16 octobre 2024

EP - All I Know – Stiletto Nightmare

 EP - All I Know – Stiletto Nightmare

michel

AOR

  Juvenile Records.

2004, du côté de Courtrai, des jeunes gens fêtent la sortie d'une première demo avec une release party.

A l'époque All I Know se composait de Carmelina Sorvillo (vc),  Ward Dufraimont (vc/g), Michael Neyt (g), Amély Mondy (bs) et  Joeri Dekyvere (dr).

Au menu, des compos et des reprises (  Roxette, Britney Spears, e a ).

2005,   l'entité se réduit à 4 unités, 2008, un premier album 'Vanity Kills', voit le jour .

En Autriche, un chroniqueur note: radiotauglicher Melodic Rock mit ein paar Spritzer Glam.... et avance des noms: Poison, Bon Jovi, Return, Stage Dolls , Bryan Adams...

Sur la pochette il était mentionné "All I Know" is lead singer/guitarist Ward Dufraimont, lead guitarist Michail Neyt and bassist Amily Mondy , while drum duties are fulfilled by various musicians .

On a déniché quelques noms d'invités, pas des crabes ...Karel de Backer drums  ( Dead Man Ray, Flip Kowlier, Rudy Trouvé, Gabriel Rios, Dirk Blanchart.. )  David Poltrock keyboards ( De Mens, Hooverphonic, Triggerfinger....)  Dave Martijn guitar ( Goose, Soulwax...).

L'album ressort en, version deluxe  en 2022, car après une longue interruption All I Know refait surface.

 Echauffement à Den Trap à Courtrai, puis  choses sérieuses en avril 2022, avec un concert au Zik Zak à Ittre, suivi par une kyrielle d'autres prestations ... the Eighties are back.., baby.

2024, un nouvel  EP voit le jour:  Stiletto Nightmare!

Le line-up a été sérieusement remanié: 

  • Ward Dufraimont – Vocals/Guitar
  • Veerle Vanrysselberghe – Vocals/Percussion
  • Joe Reece – Guitar ( Joris Van Poucke)
  • Poncho – Keyboards ( David Goetheyn)
  • James De Jonghe – Bass
  • Kaptain Kurtis – Drums/Vocals (Kurt Deramoudt)

Michael Neyt s'occupe désormais de production ( c'est lui qui a produit l'album)  et gère Wilde Westen,  qui organise des concerts dans la région de Courtrai .

Amély Mondy semble avoir quitté l'univers musical.

 

Tracklist

  1. (Can’t Get You) Outta My Head
  2. As Long As The Night Goes On
  3. Playin’ With Fire
  4. Hidin’ From Love (B. Adams cover) 

 

La pochette: de fines jambes s'arrêtant sous les genoux ( en partant du bas) , l'élégante madame porte des talons aiguilles escarpés, entourés d'un barbelé barbare,  expliquant l'intitulé  'Stiletto Nightmare'.

Almodovar a apprécié, Chromeo a répondu: pas aussi stylé que l'illustration de notre album 'Head over Heels'. 

"(Can’t Get You) Outta My Head" , du calme Kylie, aucun rapport avec le titre qui t'a permis de te payer une villa en Provence, il s'agit d'un morceau  né en 2012 ( avec l'ancien line-up + Mario Goossens aux drums et David Poltrock aux claviers) , retouché en 2022.

Les synthés en vedette pour un morceau catchy en diable, le  chant féminin  (Veerle) attractif , proche des divas  du symphonic metal  ( Tarja Turonen, Simone Simons), charme  l'auditeur, la partie chorale harmonieuse et  entêtante s'imprègne dans tes cellules, le solo de guitare au goût Scorpions et autres Hard FM heroes vient au bon moment et  les petits gimmicks aux claviers en vue du terme sont là pour ajouter une touche originale à cette plage qui remet le melodic rock en haut de l'échelle.

Tu aimes  Jefferson Starship,  Styx , Firehouse  et autres Hair Metal combos , tu vas craquer sur 'As Long As The Night Goes On' , une plage aux effluves eighties enivrantes. 

C'est comme si le temps s'était arrêté, que le rap, le hip hop, la slap house, le glitch et autre computer music, étaient une mauvaise blague destinée à nous éloigner des vraies valeurs du rock. 

Avec une intro aux claviers aussi performante que celle de 'Runaway' de Bon Jovi , la plage démarre sur une bonne base, un des  refrains ... Where do we go from here... évoque 'Games People Play' du Alan Persons Project , un  solo de guitare, plaintif et concis, arrive au bon moment   avant la reprise des envolées de keyboards  sur lesquelles s' emboîte   un chant choral addictif , que tu te surprends à fredonner  dès  la seconde écoute du morceau.  

Strong stuff! 

Le morceau le plus punchy de la rondelle se nomme ' Playin' with fire' .

Attaque bien hard, style  Malinois enragé ( un comble pour des  gars de Kortrijk),  à la gratte, les drums aboient à leur tour,  la voix de Ward  intervient à la manière de Bryan Adams, Veerle le rejoint aux choeurs   (...  she's dangerous... évoque Marie Fredriksson  de Roxette), la machine est lancée, drums, seconde guitare et basse grognent et, en sourdine, les claviers de David lient la sauce, jusqu' au solo  inflexible  de Joris. 

Et c'est qui celle qui joue avec le feu?

Une groupie qui nous suivait partout et pas rien que pour  tirer des  selfies!

Pour conclure l'EP, All I Know a opté pour une reprise, fidèle à l'original, ' Hidin' from Love' de Bryan Adams, un des titres offrant la powerful vibe caractéristique des eighties, au même titre que 'Love is a battlefield' de Pat Benatar, 'We built this city' de Starship , de  'Barracuda' de Heart ( qui date de 1977) ou ' Self Control' de Laura Branigan.  


All I know: un comeback réussi!


 



 



 

 



lundi 14 octobre 2024

The Chris Slade Timeline et Deborah Bonham - La Grande Ourse - Saint-Agathon, le 12 octobre 2024

 The Chris Slade Timeline et Deborah Bonham - La Grande Ourse - Saint-Agathon, le 12 octobre 2024

michel

 

Reprise en fanfare à La Grande Ourse de Saint-Agathon:   The Chris Slade Timeline ou le groupe du rockdrummer qui occupe une place de choix dans les livres d'histoire de la rock culture et Deborah Bonham, la soeur d'un autre fameux cogneur, la légende John Bonham, parti à 32 ans rejoindre un second  géant, qui s'est éteint  au même âge, Keith Moon des Who. 

Un concert le samedi sous la constellation des ursidés, signifie kick off à 21h, oui, mais, t'avais intérêt à ne pas traîner au bar car à 20:50, Deborah and co, qui n'avaient pas l'intention de jouer un set restreint, investissent  la scène.

Deborah,   pas sûr que  Marc Bolan ait conçu le hit de T Rex pour elle,  est accompagnée par un team solide: à la guitare ( et mandoline) , le fabuleux Peter Bullick ( her husband) , avec lequel elle a conçu l'album 'Bonham- Bullick'.

Ce brave garçon,  qui affiche une vague ressemblance avec un autre Zep, Mister Robert Plant, peut se targuer d'avoir accompagné un fameux  crack, Paul Rodgers ( Free, Bad Company, The Firm...).

A la basse  et mandoline, l'élégant  Ian Rowley ( Paul Rodgers, too, Onika Venus...  ) , on drums,  le bouillant Richard Newman ( e a  Steve Marriott, Paul Rodgers, Rory Gallagher, Alvin Lee)  et aux keys et Hammond organ, Gerard Louis ( Paul Rodgers) .

D'emblée, Peter Bullick  fait cracher sa six cordes sur ' See you again', gravé sur l'album ' Bonham -Bultinck' .

Ce midtempo est de la plume de Bernard Fowler ( backing vocalist pour les Stones), la voix , chaude, peut évoquer Elkie Brooks, l'orgue suinte, la rythmique caresse dans le sens du poil et les effets de  guitare confirment le bon goût de Paul Rodgers, des bons guitaristes il en connait , Paul Kossoff, Mick Ralphs et Jimmy Page, of course!

Ils et elles sont nombreux à avoir repris  'Can’t You See What You’re Doing To Me' d'Albert King , et pas des moindres: Ana Popovic, Joanne Shaw Taylor ou Tommy Castro,  ce soul blues convient à merveille au timbre mûr de Deborah.

Pendant près de 7 minutes, ' Bleeding Muddy Water' de Mark Lanegan  va se transformer en jam bluesy, et ce n'est pas parce que je viens de péter une corde qu'il faut interrompre la tirade, j'ai deux jouets en réserve.

Un roadie ramasse la bête blessée,  Peter  lâche des flammes, madame impressionne, ses textes, elle les vit, Saint -Agathon l'a bien compris et applaudit pendant de longues minutes au terme de la tirade.

Pour ' Feel so alive, Peter nous la joue Rory Gallagher en plaçant quelques notes de mandoline.

Deborah s'essaye au français pour les textes de transition.

 Elle se débrouille, remarque un voisin!

I need a sip of whisky, pas étonnant le gosier souffre,  elle a aussi besoin d'amour, le slow blues ' I need love' est chanté avec les tripes.

'Thunder' was written by my brother, you know the drummer who was in a little band called Led Zeppelin.

Un titre forcément orageux, avec effets vibrato à la clé.

'What it feels' joue la carte funky et 'Painbirds'  débute par un piano naïf, avant d'entendre la voix de la Duchess of Blues-Rock enrober ce blues plaintif.

La mandoline passe chez Ian, Peter, qui rêve,  est rappelé à l'ordre, t'es prêt gamin?

No, not yet, quelques réglages s'imposent.

On a eu des vautours, il est normal  d'embrayer sur le zeppelinien  'Fly' , suivi par 'Train' , a new song,  qui défile à une allure plus sérieuse que les fourgons de la SNCF.

Elle interroge le tour manager du regard, on peut continuer?

Approbation!

'Grace' aussi torride qu'un été en Ethiopie,   précède 'No angel' , a slow one dans la veine de 'Piece of my heart' de Janis.

Elle termine cette plage épique  à genoux  avant  de consulter le tour manager une seconde fois.

Bonne nouvelle, il nous reste quelques minutes, voici le sensationnel  ' Mr Big' de Free  avant de terminer par le feu d'artifices 'Rock and Roll' du Zep.

Un concert fabuleux donné par une madame qui a du coeur et des musiciens hors-pair.


Mise en place du matériel de Chris Slade, son   drumkit est phénoménal, il faut un camion pour le transporter, heureusement le montage a eu lieu dans l'après-midi, il suffisait de pousser   le tréteau  de 10 m2 en avant et,  le tour est joué.

Timeline se traduisant par chronologie, bêtement tu imaginais que le concert allait débuter par son époque ( il avait 16 ans)  The Squires, le backing band de son compatriote Tom Jones,  disons que la chronologie aura été élastique ce soir.

Difficile en 14 morceaux de survoler toute la carrière de ce géant chauve de près de 78 ans, il y eut Tom Jones, Toomorrow avec Olivia Newtion - John, Manfred Mann's Eathband, Uriah Heep, Gary Numan, Frankie Miller, Denny Laine, David Gilmour, The Firm, Gary Moore, Asia, Damage Control, Michael Schenker Group, encore une dizaine d'autres .... mais surtout AC/DC!

En 2012, il lance le Chris Slade Timeline, pour lequel il recrute James Cornford ( guitare) , le costaud  Stevie Gee ( basse et chant) , Michael Clark ( guitare et claviers)  et l'impayable  Bun Paul Davis (  chant et humour burlesque) .

C'est aux sons des tambours de Bronx , devenus Gallois, que les musiciens prennent place, une ovation monstre retentit lors de l'arrivée de la légende.

Précisions: Bun Davis s'occupe ( fort bien) des parties vocales consacrées à AC/DC, Stevie Gee se charge de restant , pour rester poli, on dira que son chant est à la fois fatigué, flottant et parfois à côté de la plaque, ce qui n'a pas refroidi l'ardeur d'un public venu pour un trip nostalgique.

Deux bombes des gars de Sydney ouvrent le set, ‘Dirty Deeds Done Dirt Cheap’ et 'Big Gun',  Bun n'a aucune peine à mettre l'audience dans sa poche, il traverse le podium de long en large, se penche vers une madame sagement assise sur un moniteur, tend le micro vers une gamine, bref, un showman de première.

Aïe, on passe à ' Blinded by the light' , version Manfred Mann, car le titre est crédité à Bruce Springsteen, le  chant est flou, ( rendez -nous Chris Thompson) et les claviers hésitants, à l'arrière Chris n'a rien perdu de sa technique.

Puis un revient à AC/DC avec ' High Voltage' et 'Hells Bells' des cloches qui ont résonné jusqu'à Melbourne. 

On subira une  faute de goût  avec ' Parisienne Walkways' de Gary Moore, le chant manque de finesse, la guitare de James balbutie et pourtant jusqu'ici il se débrouillait.

Je suis fatigué,  remarque Chris, on va vous interpréter un slow, quel plaisantin, c'est 'Back in Black' qui est repris par toute la salle.

Retour au top of the pops avec 'Delilah' un hit pour Tom Jones, transformé en karaoké pour l'Ehpad de Montcuq.

Comme dans The Firm il y avait un certain Jimmy Page, il lui vient l'idée de reprendre ' Kashmir'.

Avec tout le respect qu'on doit à la carrière de Chris Slade , on dira néanmoins que c'est très risqué de s'attaquer à Led Zeppelin.

Robert Plant est irremplaçable!

' You shook me all night long' remet les pendules à l'heure et James Cornford sera très bon dans la version de 'Comfortably Numb' du Floyd.

Derrière toi Josette plane , elle a dû voir la Vierge!

Chris a aussi de l'humour, il se transforme en sit down comedian pour introduire l'infaillible  'Thunderstruck'  qui termine le set normal.

Bun y va d'un plongeon risqué dans la fosse, il en ressort vivant et même pas mouillé. 

 

Ils se barrent tous, sauf Chris Slade, moins agile des jambes que des mains, donc il y aura un rappel, 'The razors edge' suivi évidemment par  ' Highway to hell'.

Il  y avait beaucoup de monde dans l'autocar qui devait nous  mener en enfer!








dimanche 13 octobre 2024

Swirls au Barbe, Plouha, le 11 octobre 2024

  Swirls au Barbe, Plouha, le 11 octobre 2024

michel

Il y avait un tourbillon en Australie, il s'est définitivement assagi en 2002.

Il y avait un Von Pariahs ( ex Fats Panda) en Vendée,  ils ont beaucoup tourné depuis leur naissance, en 2009 ( on note un passage aux Vieilles Charrues) , ils sont entrés dans des studios d'enregistrement, ont gravé des rondelles, puis ont décidé  qu'être gueux ça va un moment mais tu ne toucheras pas une retraite mirobolante.

En 2022, ils arrêtent les frais... oui, mais, le microbe est tenace, quatre d'entre eux reprennent le flambeau et se baptisent Swirls, sur la lancée ils tâtent à nouveau de la scène du côté d'Angers et, quelques mois plus tard, enregistrent un premier album: Top of the line.

Fort bien, des noms?

  Sam Sprent ( ex-English) au chant,  pas de changement / Guillaume Cibard, batteur chez Von Pariahs, désormais guitariste/  Hugo Allard, bassiste avant, drums aujourd'hui/  Théo Radière a quant à lui troqué sa guitare contre une Epiphone bass.

Ils étaient catalogués shoegaze/ postpunk/ cold wave, désormais on leur colle l'étiquette baggy en pensant aux Happy Mondays.

Ces jeunes gens sont hyper cool, en attendant le coup d'envoi, ils jouent aux dés et sirotent de la mousse, on ne leur a pas demandé quel était l'enjeu, ce ne devait pas être le perdant paye une tournée générale,  car le patron n'a pas servi 25 Guinness, le nouveau dada des clients du Barbe.

Sur scène, un avertissement: vous pouvez rester assis pour l'instant, mais ça va déménager!

Si 'Young Blood' démarre placidement, très vite le tempo monte de quelques crans, le phrasé du gars de Jersey inclut quelques intonations cockney et pourtant Londres ne se trouve pas sur une île anglo-normande.

Le refrain, catchy, fait de yeah, yeah, yeah's ,  qui pour toi évoquent le brillant Georgie Fame, s'imprègne dans nos cerveaux et demande à être repris en choeur.

Sam, n'étant pas du genre complexé, vient  se balader dans le bistro, en fixant la clientèle dans les yeux.

Sur le papier on lit ' Never land'  on a particulièrement apprécié la ligne ... you don't have to grow old... même si la sénescence  se  ressent dans les articulations.

Casquette visée sur le crâne, le néo-français poursuit  sa promenade  vespérale.

Une basse groovy amorce ' Know it all', le drummer bat la mesure, Sam nous la joue Suggs, tu sais le gars de chez Madness, tandis que la guitare suinte.

La suivante n'est pas une réclame pour nourriture pour chat, dommage , on aurait pu se faire du blé avec ' Red kit white cat ' , Ian Dury a aimé ce truc aussi juteux qu'humoristique , Mickey Mouse un peu moins.

Ce soir c'est : pas sérieux s'abstenir!

'Pointless and precious' tourbillonne plus jovialement   que précieusement, ce morceau nous ramène vers les heures de gloire des Charlatans et autres chantres de la scène Madchester.

La suivante ( Power Station)  est prévue pour un prochain album,  le chef de gare a sorti son sifflet, un passager tentait le coup sans ticket, il est refoulé!

Ouille, Sam, se dirige vers le comptoir où repose ma Tuborg, il  ne compte pas me la piquer, ce salopard...

Pas de panique, il a avisé une autre victime potentielle.

Tu veux du punk sautillant et légèrement foutraque, ' Unavailable' est pour toi.

 'We march' n'a rien d'un chant militariste, des riffs secs, un chant scandé et une rythmique rocket on fire,  habillent ce morceau  fébrile, il est suivi par le tout aussi fougueux ' Rent free' , une lovesong speedée.

Surprise, une reprise, 'Wurlitzer Jukebox' des sous-estimés Young Marble Giants.

Théo jongle, Hugo martèle ( Hugo, pas Charles) et  la guitare de Guillaume place de solides  éraflures, tandis que Sam, à défaut de glisser  a coin dans le Jukebox , nous la chante en parlando.

Un grand morceau, une version démente.

Retour à l'album avec' Rain by  Rungo' , suivi par une seconde nouveauté,  'Can't do without'.

Seconde fausse queue de la soirée, il faut reprendre... my life is a mistake... qu'il dit avant de placer un fuck sec pour terminer le sermon.

' Short Fuse' débute par une amorce mélodique et un chant posé mais quand le drummer fait boum, boum, boum,le vrai départ est donné et tous les fusibles disjonctent.

Plouha, on termine par un chant de Noël scintillant  ' Christmas song' , pour tout ceux qui en ont ras - le -  bol d'entendre  Mariah Carey.

 

Quoi, c'est fini, vous avez bien encore une ou deux boules à accrocher au sapin?

Ben, il nous reste ' Sick' pour  ceux qui n'ont pas digéré le pudding  et comme cadeau bonux on vous refait 'Power Station'.

Pas de fioritures superflues avec Swirls, du rock et du fun, what else ( do we need ?) a ajouté Camille Cottin!

 

 



 

 



 


 






vendredi 11 octobre 2024

Tramhaus et Péniche à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 10 octobre 2024

 Tramhaus et Péniche à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 10 octobre 2024

 

michel

Il y a deux jours Bonjour Minuit affichait sur son site: c'est complet !

Logique tu dis, la capacité du Club de la salle briochine n'est pas similaire au nombre d'auditeurs que tu peux caser à Bercy ( désormais Accor-Arena), nous étions donc 148 sardines, coincées dans une boîte sans excédent d'huile.

Il ne restait à espérer que les détranspirants pour peaux sensibles soient efficaces!

A 21h, un trio, barge, dixit un  habitant de l'atoll Bikini,  largue les amarres: Péniche!

Le chaland  est originaire de Tours/Angers,  les bateliers pratiquent un post/math/noise rock instrumental impétueux.

Deux éléments masculins, une fille: Lucas Pineau ( no comment, on ne boit plus) , le guitariste et Axel Pasquier, un ébouriffé, fan de Pierre Richard  aux drums, ont fait partie du groupe ska La Jambe de Frida.

Axel est encore cité chez Michelle et les garçons, Théophile et Sandwich. 

A la basse, une demoiselle, Léa Fourrier!

En entendant leur bruissement mélodieux, tu n'es guère surpris d'apprendre qu'ils ont été signés chez Luik Records.

Discographie: deux EP's et l'album 'Triplé', un gosse tricéphale, né cette année. 

Les équilibristes travaillent sans filet, ni bouée et tu n'as pas remarqué la présence d'une setlist, heureusement, Axel a la bonne idée de citer quelques titres, c'est d'ailleurs lui qui lance les hostilités, la basse, très mélodique, le suit de près, puis, en catimini, Lucas s'immisce dans le décor, 'K10' est désormais sur les rails.

Si tout avait démarré mollo, une accélération subite a failli faire dérailler la machine.

Tu me diras qu'une péniche ne se meut pas sur des rails, on rétorque qu'il s'agit d'une métaphore, un terme qu'on supporte encore à l'inverse du mot 'résilience' utilisé à tort et à travers de nos jours.

Un peu plus de 3 minutes de math rock bien allumé, donc. 

'Nono 168'  qu'il dit, la basse, gonflée à l'hélium, cavale , la guitare jouée en cliquetis, claque  et Alex  tabasse tout ce qui l'entoure.

Selon le batteur, la suivante  a un rapport avec le football, il faudra qu'il nous explique, car franchement ' Deuxième étoile de mer' et le Real de Madrid, on ne comprend pas.

Sinon, un ballon,  insaisissable, ricoche  à droite puis à gauche, l'arbitre, perdu, ne peut compter sur le VAR, des plaisantins sont venus piquer les câbles en cuivre durant la nuit.

Saint-Brieuc, lui, a accroché et suit sans peine et avec plaisir  les tribulations sonores  de la Péniche .

On embarque pour le 'Vendée Globe', la mer est agitée, Lucas entame un soliloque salé, la basse toujours aussi harmonieuse tient le cap, quand soudain un cri jaillit: un homme à la mer, un récif  de pierres frangeantes,... nos questions restent sans réponse.

Alex sourit, ils n'ont pas remarqué que je me suis trompé en maniant les sticks!

' Guérande BZH' doit décrire une pyjama party .... ils ont de l'imagination sur cette barque

On avait mentionné Luik, du coup on pense à It It Anita ou à La Jungle  et à leur transe rock rocambolesque.

Le temps de s'éponger, de remercier l'organisation et la Hollande, et ils balancent 'Cooloss Cooloss' .

Aussi cool que l'ouragan Milton qui vient de dévaster la Floride, le colosse de Rhodes a failli trébucher.

Crac, crac, crac, Léa, en piétinant une de ses pédales à effets, produit des grésillements étranges, je n'y touche  plus et on enchaîne sur 'QLF' ( que la famille, d'après le maître à penser).

On les croit assagis, c'était un leurre, après une cassure le truc s'agite sauvagement.

Tu jettes un oeil à Léa,   depuis 30', elle  se trémousse  comme un kangourou perdu en Bretagne.

Il en reste une, 'La péniche' pendant lequel trois voix à l'unisson scandent...  la péniche... ce sera le seul titre muni de lyrics.

Péniche, c'est une débauche d'énergie saine et tonique, ils seront à Paris le 16 octobre lors du  MaMa Music & Convention. 


Tramhaus sort du dépôt!

Tramhaus,  il s'agit de  cinq,  des près des 1 500 000 inwoners  que compte le Groot Rotterdam.

C'est LE GROUPE qu'il faut voir avant de passer au cimetière.

Ils connaissent le coin pour être passés  au Binic Folks Blues Festival cet été.

En octobre, ils se tapent un long périple hexagonal avant d'aller boire du Chianti.

Depuis leur dernier passage dans notre Bretagne détrempée, ils ont enregistré un premier full album: 'The First Exit'.

En piste:deux filles, trois garçons!

Nadya van Osnabrugge, guitare et secondes voix, Julia Vroegh à la basse,  ze boys:  la diva  Lukas Jansen au chant ( étrange ressemblance avec feu Charlie De Raedemaeker de Kleptomania), Jim Luijten aux  drums et Micha Zaat à la guitare.

Lights out, 'These boots are made for walking' sert d'intro!

Jim donne le coup d'envoi à la manière de Jimmy Connors, un ace!

Les guitares et la basse rappliquent, puis Nadya entame la partie chantée de 'The Cause' la plage ouvrant leur album, Lukas saisit le micro, la cause est entendue,  ce sera du sauvage, ce soir!

Le public encaisse un  premier uppercut  en pleine poire,.

On leur avait collé l'étiquette postpunk, trop réducteur,  rock,  convient mieux au canevas proposé.

Un passage choral édulcore, légèrement, le titre mais dès que le frénétique  Lukas reprend le micro, le truc dérape pour s'écraser contre le premier platane venu.

On ignore comment il faut prendre ' I don't sweat' car on l'a vu suer, pire qu'Eugène. 

'Once again' is a new song, annonce le chanteur, l'intro à la basse de Julia n'était pas banale, l'accélération qui l'a suivie a déteint sur le public .

Déjà quelques excités malmènent le voisinage.

La Fender de Micha amorce ' Semiotics' par des accents twangy , ce midtempo sensuel et contrasté, proche du travail de Pavement ou de Sebadoh,   est déchiré par quelques beuglements moins sages. 

On nous dit que le  plus ancien 'Marwan' a été inspiré par un sans  abri de Rotterdam, les guitares claquent, la basse groove un max et quelques effets larsen viennent fendre la fin d'une tirade nerveuse.

Lukas se débarrasse de sa chemise pour arborer un marcel blanc, on ne sait si c'était le signal attendu par un  crétin, affublé d'un T-shirt vert, qui, déjà, emmerdait les pauvres spectateurs debout à ses côtés, il se dirige vers le podium pour tâter le fessier du chanteur.

Un geste peut apprécier par Julia qui viendra admonester le malotru  sans mettre de gants.

'Seduction, destruction' et le sombre  ' Worthwhile'  défilent, puis vient  le tube ' Make it happen'  pendant lequel le maillot vert se retrouve dans les airs et flirte avec les spots.

'The goat' ou comment une chèvre peut se transformer en loup et mener une bande de bouchers.

Quel dictateur est visé?

Après le postpunk crasseux 'Karen is a punk'  c'est ' Past me' et ses hurlements de sirène qui est proposé.

'A necessity',  ses guitares métalliques, son phrasé punk, son drumming échevelé et sa basse tonitruante, émoustille davantage les adeptes du pogo, avant l'arrivée du rouleau compresseur, bizarrement appelé ' Amour Amour'.

Un titre nous rappelant les heures de gloire de TC Matic.

'Beep Beep' , ce n'est pas le roadrunner qui se tape un voyage aérien risqué, mais à nouveau la star de la soirée, Mister Greenman. Revenu sur terre, le crâne d' Icare bis fait  connaissance avec le podium.

Fabrice aux premiers rang en perd ses binocles.

Lukas continue de rugir, 'Night shift'  déferle telle une tornade dévastatrice .

Après l'annonce commerciale, c'est le pixien  'Beech' qui dévale le Vaalserberg ( altitude 322 mètres) .

'Minus twenty' est là pour supprimer  toutes tes craintes, suffit de prier punk  avec eux , après une déflagration atroce, Julia pousse un cri à te glacer les sangs.

Un gars  de l'organisation vient glisser un mot à Luka: faut penser à mettre un terme au supplice.

Rien à cirer, on a prévu deux titres, on les joue: 'The big blowout, ',  mais qui voilà, le petit bonhomme  vert  pour un nouvel alunissage forcé sur scène, et enfin ' Ffleur Hari' , plus Idles que nature, avec son rythme haché et ses guitares mordantes.

Nederland is het 6e gelukkigste land ter wereld., normal avec un groupe tel que Tramhaus dans ses rangs, le top drie est proche!







 


jeudi 10 octobre 2024

Of Land and Sea - EP by Amble

 Of Land and Sea -   EP by Amble

michel

Amble Records

folk.

Amble =  to walk in a slow and relaxed way..

Un verbe qui convient fort bien à Oisin McCaffrey, Robbie Cunningham et  Ross McNerney, de gentils bardes irlandais,  ayant monté le trio Amble, fin  2022

Ils n'ont guère chômé, multipliant les gigs ( souvent sold out) et les enregistrements.

Un premier jet, le single  ' Mariner Boy' est suivi par un trois-titres, capté live, peu après un second EP live ( toujours 3 morceaux) le suit, d'autres singles paraissent, pour compléter leur discographie en 2023,  "Of Land and Sea" est leur premier crime commis en 2024.

Ils annoncent déjà un nouvel EP, qui doit voir le jour en novembre.

Quand tu penses que certains combos sortent un disque tous les 10 ans, tu te dis que Oisin, Robbie et Ross ne peuvent être qualifiés de glandeurs. ( natures, si tu insistes Marc Lelangue).

Tracks

Of Land and Sea

Tonnta

Liberty

Shallow River Run

La photo de pochette montre un brave homme, attablé dans un pub typique des Midlands, pas de pinte qui l'attend sur la table, le  bonhomme, concentré, lunettes sur le nez, se consacre à la lecture attentive du Cork Exaniner.

Robbie ( guitar, vocals), ex teacher, qui agit comme frontman  / Ross, ex-Brave Giant, ( mandolin, bouzouki, guitar) et Oisin ( guitar, second voice), accumulent déjà plus de 280 000 auditeurs sur Spotify.

L'extended play débute par le titletrack ' Of Land and Sea'  , la plage, mélancolique, est chantée d'une voix furtivement chevrotante par Robbie Cunningham, mais c'est la délicate mandoline qui retient toute l'attention de l'auditeur.

Rien de neuf dans leur approche folk, we feel like... three old men in the bodies of 25-year-old fit, strong men,.. confiait un jour Robbie lors d'une interview, et c'est  ce côté traditionnel qui plaît au public irlandais, mais pas qu'à eux...

Pour avoir fréquenté pas mal de folkclubs aux Pays-Bas et en Flandre, tu sais que le traditional folk a encore de beaux jours à vivre.

Encore une histoire de mer, de bateaux,  de tempêtes sur la suivante, 'Tonnta' .

Le titre fait - il allusion au festival celebrating the Irish language and Galway, on n'a pas eu l'occasion de poser la question aux songwriters, ce qui est certain c'est qu'ils seront nombreux à fondre en entendant la voix légèrement voilée  de Robbie, les harmonies vocales éthérées et le fond musical,(  fingerpicked guitars et mandoline suave),  d'une pureté authentique qui illustrent la plage.

'Liberty', des gens se disant influencés par John Prine ou Paolo Nutini, ne vont pas t'assommer avec du grindcore, pousser des growls ou percer tes tympans en multipliant les effets larsen, non leur credo ce sont de belles mélodies, des textes pas niais et un accompagnement musical sobre et délié.

S' il te prend l'idée de fredonner le refrain de ' Liberty' avec Robbie, ne te gêne pas!

'Shallow river run' , l'Irlande est verte, on ne t'apprend rien, l'eau des rivières ou des ruisseaux est pure, dans les vallées, les moutons paissent sereinement, les champs d'orge sont bercés par un vent tiède...  toute cette imagerie bucolique se retrouve dans le dernier titre d'un EP qui agit comme une éclaircie dans un climat social et météorologique de plus en plus en morose .

Amble: une bouffée d'air frais dans un univers pollué!

 

 

mercredi 9 octobre 2024

Bad Bangs - Salle De L'Estran - Binic, le 6 octobre 2024

 Bad Bangs - Salle De L'Estran - Binic, le 6 octobre 2024

michel

 

Un concert de dernière minute à l'Estran ce dimanche,  le groupe australien Bad Bangs, en tournée européenne, devait se produire à Vannes,  ce concert a dû être  annulé, la Nef D Fous rebondit et recase le groupe à l'Estran, à Binic.

Quelle bonne idée, concert prévu à 17h 30 ça te permet  de voyager relax.


Léger retard sur le programme, c'est finalement à 17:45 que les Aussies entameront leur set.

T'as lu: Hooks, heart, fuzz and fury! Somewhere between punk and country, folk and garage psych, Naarm 4-piece Bad Bangs bend across genres to form a unique soundscape of their own.

C'est quoi Naarm?

Naarm is the indigenous name for Melbourne,... merci, Monsieur!

En 2017, déjà on trouve des traces de ce quatuor qui a gravé plusieurs singles, un EP et deux albums, le dernier 'Out of character' est tout neuf.

Line-up: Shelby De Fazio - lead vocals & guitar -  Tim Ryles - drums -  Sophia Lubczenko - lead guitar & vocals -  Gab Portocarrero - Bass Guitar

Les filles sont citées chez Sledgehammer et  Sagamore, Tim chez Foggy Nation et Gabriel chez, e a,  Lord Dodongo.

'Philly' démarre par une attaque virulente, émise par les deux guitares en mode fuzz, après une légère accalmie, Shelby, plus frisée qu'un membre de la Wehrmacht , se colle au chant, les guitares grincent à nouveau, à l'arrière, Tim abat un boulot de titan,  la basse de Gab le soutenant à merveille.

Pour revenir à la description du cocktail: pour garage, on adhère, folk et country un peu moins, par contre on y entend des influences The Breeders Throwing Muses ou Sleater Kinney , bref, l'étiquette passe--partout, indie, leur convient à merveille.

Le midtempo 'Spell',  un extrait du premier album présente quelques agréables  relents Siouxsie and the Banshees  

'Sweet thing' ,  chanté d'un timbre nasal, porte bien son nom, et après nous avoir indiqué que c'est leur 19è show sur le vieux continent, c'est 'Hearts' qui défile, toujours porté par les guitares des  filles, qui se meuvent à la manière de deux escrimeuses, sans masque de protection.

Ton cerveau, en ébullition, t'envoie soudain une image de Little Joy, le groupe dans lequel on retrouvait, e a ,  Fabrizio Moretti des Strokes  et la douce Binki Shapiro.

'Some people' et 'Sympathy' , des titres enregistrés sur le dernier né, voient Shelby et  Sophia se partager les vocaux .

Quelques jaillissements noisy tapissent la fin du second  morceau.

Le nerveux 'Too much' justifie le tag  garage, Tim et Gab  continuent à imprimer un tempo soutenu, permettant aux filles de divaguer à l'aise.

Après 'Time', qui  adopte un rythme de valse, vient une cover, le groovy punk  ' Neuroplasticity' de Peep Tempel, un groupe australien à découvrir.

Shelby a abandonné sa guitare pour entamer un  souple pas de danse, Sophia hante la vibrato handle, tandis que basse et drums confectionnent un rondo digne des meilleurs morceaux de Devo.

Une claque!

A nouveau deux guitares pour  'Wild mess', suivi par un enchaînement de trois morceaux, bourrés d'effets métalliques, de soubresauts et de  secousses sismiques,  ' Crush'   'Here',  'Hips'.

Après ce tourbillon décousu vient la dernière du set, 'Contest' , une plage toujours aussi débridée, truffée  de guitares mordantes, soutenues par une  rythmique insolente.

 

Si t'es à Bruxelles ( Anderlecht)  le 17 octobre,  passe par  la Nanobrasserie de l'Ermitage, Bad Bangs viendra faire mousser ta boisson préférée!


PS - setlist sujette à caution!





 

lundi 7 octobre 2024

Girzl Disorder ( part two ) avec Pussyliquor et Nurse's Dead Bodies à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 5 octobre 2024

 Girzl Disorder ( part two ) avec  Pussyliquor et  Nurse's Dead Bodies à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 5 octobre 2024

 

michel

Une bière avant part 2.

Ils viennent d'Arras,  ne sont pas harassés, ont visité les hôpitaux et la morgue, voici:  Nurse's Dead Bodies!

Depuis 2013, les Zombies et l'infirmière terrorisent le Nord  avec leur mix de punk, rock’n’roll et psychobilly.

La blonde cousine d'Edith Cavell, se nomme Audrey Caudron, elle se charge du chant et des rescapés du champ de bataille, les Dead Bodies, pas vraiment éteints, se nomment Julien Venant ( contrebasse, choeurs),   Laurent Sobczak ( guitare) et Timothée Bloquet ( batterie, choeurs).

Plus de 10 années d'existence mais un seul album: 'Beyond the Grave'.

Pendant l'intro pré-enregistrée, le combo observe une minute de silence , puis Timothée donne le signal, immédiatement ça s'agite impitoyablement, 'Ignorance' est lâché

Si la comparaison avec  Hot Lips ( cf M.A.S.H.) ne tient pas la route, Audrey impressionne, d'emblée par la virulence de son chant et par une présence scénique athlétique.

'Wicked mind' vient secouer tous les neurones de ton cortex malade,  quant aux ' Demons' , comme il est bientôt minuit, ils sont de sortie.

Du punk avec une contrebasse, ce n'est pas banal, mais en ajoutant billy ça devient plus logique.

Laurent et Timothée abattent un boulot monstre, mais c'est évidemment  sur Audrey que se fixent les regards.

'We'll be dead' aux relents Celtic punk n'a pas effrayé les amateurs de pogo et autres valseuses,  comme ils ont éclusé au minimum 18 Lancelot, ils se démènent virilement, ce qui n'intimide pas une demoiselle qui vient se frotter à eux en souriant.

'Adam Pussy' est destiné aux pirates, Audrey s'allonge sur le plancher tandis que la guitare gicle.

Tom Jones, pas vraiment un  punk, a chantonné 'What's new pussycat', ça n'a pas plu à la nurse , elle a embrayé sur ' Madness', sans prendre le Night Boat to Cairo.

Le TGV Lille - Saint-Brieuc s'emballe, il oublie l'arrêt de ' Lamballe', c'est 'Back' qui déferle avant de faire la connaissance de  la 'Zombi Queen', revenue de chez des Haïtiens pratiquant le vaudou.

Faut pas la chercher, la petite, tu veux la bagarre, OK, voici ' Fight', tous les coups sont permis!

Morceau emballé, Audrey escalade la contrebasse pour avoir une vue d'ensemble  sur la zone de combat.

Pendant ' Gravedigger' elle s'essaye à un numéro Roger Daltrey, c'est pas encore tout à fait au point, le micro lui échappe.

Le fébrile 'Leftovers' est suivi par un démarrage en slapping pour  'Scarecrows', des cris guerriers sont poussés pour faire fuir corbeaux et corneilles.

' La Santa Muerte' qu'elle dit, et c'est le départ d'un rondo punk sur les pavés de Paris-Roubaix.

Un coup de trompette achève la prière, un engin qu'elle conserve pour ' La Partida' un instrumental  mexicain, suivi par une dernière tirade, furieuse,  en espagnol.

Un concert explosif! 

Pussyliquor

What's in a name... 

De la liqueur visqueuse passée en fraude depuis Brighton, à consommer à petites doses!

Elles sont cinq, t'as pas intérêt à essayer de les draguer, on ne baratine pas des riot grrrls:  Ari Black (vocals), Victoria Lewis Piper (drums), Hannah Villanueva (Fender guitar), Tallulah Turner-Fray (Fender bass), Lucy Priddle ( guitar).

Loverboy Magazine: Describe PUSSYLIQUOR in one word.

 Ari: Cunt -  Vicky: Banter -  Hannah: Mess -  Tallulah: Pussyliquor -  Lucy: Hot

Concert Monkey : beyond description!

Depuis 2016, ces filles malmènent le UK, c'est sur scène qu'il faut les voir, mais tu peux te procurer leurs singles et EP's, ces derniers sont au nombre de deux: 7"Wonder ( 2017) et l'intellectuel  'it's PUSSYLIQUOR not rocket science' ( 2024).  

Il est minuit, mon cher docteur, les filles entament le set dévastateur par ' Pretty good for a girl' .

Fast guitars, une basse qui rebondit, un drumming musclé , délivré par la poupée Barbie  et un chant scandé par la petite Ari, qui paraît légèrement stoned.

Après 60 secondes, elle se paye déjà une incursion dans la fosse pour le plus grand plaisir  des punks locaux.

What's the matter?

Lucy a disparu, un problème avec son kilt?

Hannah, qui balbutie quelques mots in French, mentionne des problèmes techniques.  

'Kitty Kitty' est entamé à quatre, Ari adopte un ton enfantin pour ce morceau qui démarre mollo, Lucy rapplique  et Kitty s'emballe, les choristes la jouent minou  “miaow miaow”.

Lucy amorce ' Buy more shit', Ari se déplace à quatre pattes, on a cherché les dealers, ils étaient au lit, tout le monde se marre lorsqu'elles insèrent ...I'm a Barbie Girl... dans leur laïus.

Next one is about a snake, ' Boa Constrictor' déferle.

Un peu de provoc pour aguicher la gent masculine, c'était pas nécessaire, ils sont 20 à avoir une langue pendante, Ari l'a remarqué et vient se frotter aux plus atteints.

Résultat un début de castagne dans les premiers rangs.

Victoria pleurniche, I need a beer, un brave gars  ramène quatre verres de houblon, en oubliant Lucy.

I don't mind, te souffle-t-elle, j'ai des réserves.

'Pesticide' n'a pas  plus aux Verts, Youenn n'en a a rien à foutre, il est tellement bourré qu'il s'étale sur le podium.

Après quelques considérations gastronomiques, nous sommes en France, bordel, c'est 'Young Love'  qui vient chatouiller nos tympans.

La blonde Ari  Black est décidément intenable, elle vient s'asseoir dans une flaque de bière  aux pieds des plus excités.

L'hymne féministe ' My body, my choice' est scandé à pleins poumons.

La frontlady a flashé sur   un gars arborant un T-shirt   'Satan is innocent' , les filles lui dédient 'All cats go to heaven',   décoré d'un solo de batterie félin, suivi par une série de riffs vénéneux balancés par Hannah.

We've come to the end of the show, are there any politicians you really hate?

Plusieurs noms défilent, au sondage, c'est Darmanin qui l'emporte, 'C.U.N.T' est pour lui.

Après un final chaotique, elles font mine de se tirer.

Girls, can you sign my  plaster, s'enquiert un brave mec  dont le bras est immobilisé suite à une chute au skate.

Elles s'exécutent avec le sourire et sur la lancée propose un bis, 'Hit song', pour lequel les membres des groupes précédents les rejoignent sur scène.

 

T'aurais bien repris un fond de rincette, mais la bouteille était tristement vide!



 



dimanche 6 octobre 2024

Girzl Disorder ( part one) avec Verres Cassés et Bibi Rollings à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 5 octobre 2024

 Girzl Disorder ( part one) avec Verres Cassés et  Bibi Rollings à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 5 octobre 2024

 

michel 

Girzl Disorder - le topo: une soirée sur le thème des groupes féminins ou ayant au moins une femme au chant.

Les responsables: Mass prod,  une association  punk-rock artisan créée en 1996 à Rennes. Label de productions vinyles et CD et organisateur de concerts.

En ce mois d'octobre, très rose, l'asso a prévu une petite tournée bretonne "Girlz Disorder", avec trois groupes qui vont tourner ensemble durant trois jours - Nurse's Dead Bodies (punkabilly Lille) / Pussyliquor (punk UK) et Verres Cassés (soul-punk Rennes), à Saint-Brieuc, une quatrième formation était à l'affiche: Bibi Rollings ( punk)  de Brest.


L'avatar se déroule dans le club de la salle briochine, le kick off ( respecté) disait 21h.

En comptant un set de 40 à 45' et un très rapide démontage/montage du matos + balance, toutes les heures un nouveau groupe vient estomaquer tes yeux,  tes oreilles et tes intestins.

Verres Cassés ouvrent dans un fracas de vaisselle brisée.

Pour la petite histoire et pour que tu puisses faire le malin en société, on te communique que 'Verre cassé' est un roman de l'écrivain franco-congolais Alain Mabanckou.

Le combo rennais  naît un jour  ( pas d'informations météo) de 2023, il se compose de vieux briscards: Erwan à la guitare, Mich ( Sleazy Joke)  à la basse, Vincent aux dunun drums ( après un passage chez Wikipedia, on t'informe: A dunun is a rope-tuned cylindrical drum with a rawhide skin at both ends, most commonly cow or goat.), Vincent a déniché trois exemplaires, et un dernier élément qui se nomme Sonji, alias Sonji Darkblack, en provenance des States, une fille ayant trainé à droite et à gauche ( sans connotations politiques): Devil's Rectum , Kalash Sound Terrorists, Jump the Tiger, e a.

On leur connait une démo et ils prétendent jouer de l'afro punk.

C'est parti, ' Who's the winner' .

 Punk? Un soupçon, mais on est plus proche des Bellrays que du hardcore des Dead Kennedys.

Sonji en impose par sa présence, son phrasé et sa conviction, elle nous   régale avec une séquence en parlando, les gars qui l'entourent connaissent leur job et tapissent une toile plus solide que du plastique recyclé.

Après un final fuzz, la basse attaque 'Je suis moi et vous êtes vous', d'une cohérence cartésienne.

Le groove heurté et le côté africain évoquent Bow Wow Wow ou les Belges PPz 30 .

La basse, martiale, et les riffs qui tailladent impressionnent, du coup t'as décidé de baptiser leur cocktail de funk punk, à consommer frappé, une ou deux olives, ou une cerise confite, peuvent décorer le breuvage.

'Boom Pow' dit le papier, ce punk tribal invite à la danse et t'aurais bien vu James Chance y ajouter quelques bribes de sax déjanté, contort yourself, kid!

Quand Sonji nous place ... higher and higher... c'est Tina Turner qui surgit. 

Sur la lancée, ' Back door' et  'Koiça, Koiça' défilent, toujours emmenés par une basse aussi performante que si elle se trouvait entre les mains de Tina Weymouth.

La suivante est pour les loups solitaires, ' Lonely people'.

Vincent, tu leur racontes quelque chose?

Le laïus est suivi par le touffu 'Blue line', Erwan  tirent quelques flèches vicieuses, Sonji dandine, la basse ronfle et Vincent imprime un rythme plus noir que bleu.

Attention, explicit lyrics, 'Make me cum'.

Du groove érotique, it feels like fire ... qu'elle dit, elle ajoute . deeper and deeper..  pour éviter la censure, on n'approfondit pas.

Méfiez-vous du ' Boogie Man', il risque de vous envoûter, après le funk voodoo , on file vers les deux derniers titres du set, l'ondulant ' Shelter' et ' Freedom '  , pas celui de Richie Havens , ni celui de George Michael!

Un poing est tendu haut vers les cieux, la basse soliloque après une brusque cassure, la guitare relance  la machine et c'est par un cri guerrier que Sonji met un terme à un set énergique.

22:00, tonnerre à Brest , car voici Bibi Rollings. 

Bibi roule en cinq chevaux: Ludo 'Ringo Féroce' à la lead guitar et Tof ( Albi), seconde guitare, deux gars ayant vécu, Mequi, casquette fleurie, à la basse,  François Le Dreff (Nguyen Van Hung), très performant, à la batterie et la Miss de service, OC Alynn, alias Ocealine La Bûchette rousse,  au chant !

Bibi Rollings, c'est du punk speedé, salement énervé,  qui fait honneur à la devise 'Punk's not Dead' imaginée par The Exploited!

Pendant 50', les Brestois vont cavaler et enfiler   des  grenades  nettement plus performantes que les M52 yougoslaves et que la gentille rengaine de Clara Luciani.

Démarrage en mode masculin, Ocealine peaufine son make-up, ' Faites place' lis-tu sur le feuillet.

Voilà madame, et c'est parti pour du punk expéditif, virulent et incisif, le chant enragé de la rouquine, excite les passions, les corsaires du Finistère aiment le boulot bien,  et vite, exécuté .

'Welcome', ' Feast of Fools',  'Ma douce' ( elle est bien bonne, celle-là), 'How it goes' défilent tel un ouragan.

Tu penses à The Damned  ( le fantastique 'New Rose' ), les UK Subs, The Addicts et autres vétérans  glorieux de la scène anglaise.

A un mètre de toi, ça s'agite fébrilement, jusqu'ici rien de fâcheux, une ou deux bières renversées et un orteil écrasé.

Faut penser à s'humecter, dit la  chanteuse, avant de repartir au turbin, 'Fight', 'The Giver' dépassent allègrement la speed limit, heureusement les keufs sont au bistrot du coin  où la serveuse, à la poitrine généreuse,  est  assez aguichante.

L'orage est sur le point d'éclater, 'Thunder'  précède 'For u my friend', 'Hope you choke'  et  'Dear piece of shit'  tous des titres répondant au prototype punk.

Les amateurs de pogo s'en donnent à coeur joie, t'as surtout remarqué  un grand échalas, aussi souple qu'une planche à repasser et un petit gars turbulent, coupe Iroquois,  qui vient narguer le voisinage.

Avec  l'exotique 'Ole, Era Una Vez'  on arrive en vue du terminus, 'Fuck' ( them all), un hymne  la dictature,  termine un set spasmodique.

Bibi Rollings, c'est mieux que Bibi Fricotin!


End of part one.


 

 


 

 

 

 


vendredi 4 octobre 2024

The Bloyet Brothers - Session live Radio Activ' à Bonjour Minuit, St-Brieuc, le 3 octobre 2024

 The Bloyet Brothers - Session live Radio Activ' à Bonjour Minuit, St-Brieuc, le 3 octobre 2024

michel

 

Il est certaines habitudes  qui ne nuisent pas à la santé, ainsi la Session Live de Radio Activ', chaque premier jeudi  du mois.

Bonjour Minuit accueille les animateurs de la radio locale depuis des années, le public ne débourse pas un radis pour voir à l'oeuvre des groupes souvent très buvables.

La nouvelle saison débute sous les meilleurs auspices ( euh, aucun rapport avec un Ehpad) , puisque ce sont les Bloyet Brothers  qui ont accepté la mission d'allumer le feu ( merci, Johnny).

Groucho, Harpo, Chico, Gummo et Zeppo?

Et pourquoi pas, Alec, William, Stephen et Daniel?

Redon n'est pas Hollywood,  Vincent (guitare/chant), Sylvain (a vintage Philicorda/ clavier basse/ moog, chœurs) et Quentin (batterie/ shakers, chœurs) ne font pas de cinéma, leur petit caprice, c'est le rock, celui qui éclabousse et réveille les moribonds.

Pascal avait croisé leur route lors de la Morue en Fête, il n'en a pas dormi pendant trois nuits.

T'avais vu  le gominé Vincent ( on dirait Dujardin, remarque Laurence) en solo à La Coquille Saint-Jacques à Saint- Quay, c'était plus nourrissant que six huitres!

Dernière trace discographique en 2019, 'Family Jewels' ( c'est pas du porno), sous l'étiquette  The Bloyet Brothers and Lourychords, ils étaient quatre à l'époque, Damien  Loury  n'est plus dans le coup.

Lors de l'interview d'après concert Marcus avançait Queens of the Stone Age, les frangins , polis, ne l'ont pas contredit, mais on les voit davantage dans la mouvance  Black Keys, Jim Jones Revue, Rival Sons, The Stone Foxes ou les plus anciens Deep Purple, James Gang ( avec Joe Walsh), The Gun ou Atomic Rooster. 

T'avais avisé un feuillet sous les boots  de Vincent, t'espérais une setlist, c'était une liste de courses, heureusement ce garçon,  affable, t'a griffonné les titres  sur ta carte d'inscription, périmée, au parti communiste chilien. 

Un démarrage  pour démontrer que les Bloyet c'est bien une histoire de famille ( Family affair) , la guitare un brin twangy, les claviers et le drumming restent calmes au début avant une soudaine explosion  transformant le blues rock en éclats de shrapnels meurtriers.

Si Vincent s'octroie les lead vocals, les frangins s'occupent des choeurs  à la façon d'anges déchus.

Le morceau est coupé en deux parties, ce qui a poussé quelques zouaves à applaudir avant la fin.

'Devil's band' s'entend sur la galette de 2019, le clavier basse grince, l'intro, déjà, se montre hargneuse, puis vient une wah wah mordante, Sylvain nous la joue Vincent Crane pour nous rappeler qu'Atomic Rooster avait intitulé un titre ' Devil's answer'.

Un morceau démoniaque!

Les sonorités hard 70's de ' Catch me if you can'  nous amènent à tracer un parallèle avec d'autres bretons  voyageant dans la même galaxie, Colin et Camille Goellaën Duvivier qui n'ont pas opté pour l'identité les Cormoran Brothers mais bien pour Moundrag.

Un coup de slide vient déchirer ' Healed and saved'  , qui va soigner tes hémorroïdes et tes peines de coeur.

Sylvain aurait pu officier comme organiste à l' abbatiale Saint-Sauveur de Redon, , lors du  bridge, son récital  n'avait rien à envier aux jolies envolées de Keith Emerson, à l'époque de The Nice.

Le grave 'Hold on' est prévu pour le prochain EP, il est suivi par un tic tic tic pour amorcer ' Sweet land' , un morceau plus acide que sweet..

Je colle ma guitare à l'ampli  pour quelques effets larsen qui secouent, je me calme pour laisser l'organiste placer de jolies arabesques et je m'adresse à vous, chers Briochins,  car c'est le moment, c'est l'instant, tu chantes avec nous maintenant, capisce?

Sont réceptifs à Bonjour Minuit!

'Don't mess with me'  sonne  aussi bien que  Messin' with the kid', version Rory Gallagher, avec un bel orgue vanillé, à la Vanilla Fudge 

La plage, dépassant allègrement la taille des morceaux punk, permet à chaque intervenant de placer un laïus bien senti, lors d'un ralentissement, la guitare dégouline,  mais,  c'est au galop  que le trio se dirige vers la ligne d'arrivée.

Dans la salle, les hyènes sont lâchées, Jérémy s'époumone, sa voisine l'imite, puis les Brothers annoncent  la dernière, 'Honor' qui devrait bientôt faire l'objet d'un clip.

Un roulement de tambour est suivi de grondements au clavier basse, le chant se fait heurté, voire hargneux,  quelques paroissiens ont allumé un cierge, l'orgue  propose une messe, noire, mais bien vite l'accalmie fait place à la furie.

Heureusement que c'était l'heure de l'apéro car toute ces bourrasques  n'étaient pas faites pour faciliter la digestion.

Un set bluffant,  les Bloyet Brothers ou  la renaissance du power trio!

Il est 19:50', c'est l'heure de l'interview, après laquelle Saint Marcus leur propose de jouer un bis, même si il faut rendre l'antenne.

Très généreux, les enfants Bloyet balancent un double rappel: ' Black Diamond' et 'Fat lips' , deux bombes incendiaires, avec une promenade de santé dans la fosse pour le guitariste,  puis  une fausse fin, suivie d'un passage broderie au point de croix et une détonation finale à réveiller les habitants du cimetière.

Chez toi: c'était comment?

Presque aussi bien qu'un concert d'   Aya Nakamura!

 




mardi 1 octobre 2024

Geoffrey Le Goaziou et Augusta à Bonjour Minuit- Saint-Brieuc, le 29 septembre 2024

 Geoffrey Le Goaziou et Augusta à Bonjour Minuit- Saint-Brieuc, le 29 septembre 2024

michel

Double plateau folk un dimanche, en fin d'après-midi, à Bonjour Minuit.

Si initialement   Geoffrey Le Goaziou et Augusta devaient se produire place de la Grille à Saint -Brieuc, une météo pourrie à obliger les organisateurs  à opter pour un repli dans le club de Bonjour Minuit.

Un club copieusement garni pour l'occasion.

18:00, un tabouret, trois guitares sèches et un jeune homme, le décor est planté.

 Geoffrey Le Goaziou de Nantes va tenir en haleine  un public, attentif et muet, pendant plus de  45 minutes, en interprétant des extraits de son album 'Somewhere Quiet' et de nouvelles compositions en français.

Il débute son set par une intro ouvragée, baptisée 'Interlude', son jeu, racé,  en picking, éblouit déjà les connaisseurs dans la salle, dont le plus grand  fan breton de Neil Young.

L'embryon annonce ' Bili', une plage intimiste,  chantée d'un timbre soyeux qui n'est pas sans rappeler Erlend Øye, la voix délicate de Kings of Convenience,

Avec 'Shell' , il épluche quelques souvenirs d'enfance, époque bénie où le gosse amassait des coquillages sur la plage.

D'autres noms illustres traversent ton esprit, The Tallest Man on Earth, Fleet Foxes, Mumford & Sons, Iron & Wine, Ben Howard, Bear's Den et pourquoi pas, Cat Stevens!

Le titletrack de l'album ' Somewhere Quiet ' inspire l'assistance car 'quiet' ne se traduit pas par courroucé.

Après une intro subtile, aux accents  hispanisants, Geoffrey amorce son single le plus récent ' The river bent'.

Le cours d'eau tisse ses méandres, tu observes le jeu magique de deux ou trois libellules bleues frôlant la surface de l'eau et tu penses à Jean Ferrat sifflotant l'air de ' La Montagne'.

Il vire vers le vocable roman, ' Les saules pleureurs' , ses vocalises et ses murmures, brossent un lavis aussi délicat qu'une toile de Claude Monet.   

Quelle est ta philosophie, Geoffrey?

'J'aime les gens qui aiment' , répond-il, et Louis Chedid se rappelle à ton souvenir.

Toujours dans la langue de Lamartine, il évoque un séjour dans les Pyrénées, puis enchaîne sur 'Les merveilles' , un morceau toujours aussi poétique, avec en toile de fond une nature vulnérable. 

Beau comme 'L'encre de tes yeux' de Cabrel!

On approche du terme du set, il revient à l'anglais  pour  ' Between untold' et la longue plage ' Courtesy Life' à l'amorce raffinée,  proche du jeu de John Renbourn, Allan Taylor ou du merveilleux Jan Akkerman quand il interprète John Dowland.

 Geoffrey Le Goaziou: à découvrir urgemment!

Augusta.

Augusta Gaze, une folksinger franco-anglaise, originaire de Toulouse! 

Toute frêle, on ne lui donne pas plus de 20 ans et pourtant, ça fait plus de quatre ans qu'elle sillonne le circuit folk.

On lui connaît deux EP's:  'the beetles & the bugs' et  'I don't think I do'.

Augusta se présente seule, armée d'une guitare acoustique, le tabouret a disparu.

D'un timbre fragile, la jeune demoiselle entame un titre   baptisé ' Hands'  ( pas sûr que ce soit l'intitulé complet) sur la setlist .

Son jeu de guitare, précis, simple  et minimaliste, est là pour servir la voix, il n'en faut pas plus pour capter l'attention des sages Briochins.

'I'm going changing' a été écrit pour un ami qui s'adapte à ses nouvelles conquêtes en changeant constamment de look.

La délicatesse du rendu  et l'apparente timidité d'Augusta   émeuvent.

Personne n'a envie de la brusquer, elle est comme le petit oiseau tombé du nid, qu'on aimerait protéger.

'Kind words' porte bien son nom, la gentillesse et la grâce  ruissellent de partout, elle énoncera des paroles aimables pour soulager ton esprit.

Il n'existe pas de  baume plus adéquat.

Jusqu'ici je vous ai servi des chansons calmes, attendez-vous à un morceau dramatique!

En principe 'I don't think I do' clôture le set, mais je n'ai aucune envie de voir les gens rentrer chez eux en pleine déprime!

Tu n'as pas versé de larmes, mais elle t'a ému.

De belles  métaphores  illustrent ' The Birds' mais ne va pas croire qu'il s'agit des mêmes volatiles que tu croises dans le horror-thriller d'Alfred Hitchcock.

Augusta invite Geoffrey à la rejoindre, c'est donc en duo que ' No coward' est interprété.

Le garçon s'éclipse, la fille propose ' Give me a reason' qu'elle murmure harmonieusement.

Certains tiennent à la comparer à Laura Marling et à Joni Mitchell, si on peut comprendre le premier rapprochement, on  peine à adhérer au second. 

On penche plus pour This is the Kit ou Tomberlin.

Vous n'êtes pas obligés, mais si vous pouviez assurer les backings sur la suivante, je vous en saurais gré.

... I hear a voice down the telephone' n'a pas encore été enregistré, tout comme ' Bad days'.

Par contre ' The beetles and the bugs' donne son titre au premier EP.

Un de ses frères collectaient des insectes, scarabées et punaises, les enfermaient dans une boîte, c'est devenu une jolie chanson.

Et voilà, that was it, folks!

Saint-Brieuc ne fait pas mine de bouger, elle revient pour proposer ' Spine' qui traite des gens vivant reclus, ils ont fermé toutes leurs portes et fenêtres.

C'est en souriant qu'Augusta et Geoffrey ont accueilli les nombreux nouveaux fans venus les rejoindre à la table de merch.