Yvan Guillevic and Friends
à Ploufragan (Salle des Villes Moisan) , le 21 septembre 2018
Ploufragan, situe-nous!
A 5 min de Saint-Brieuc, une église, un menhir, un barbier/barman, un centre culturel + médiathèque ( Espace Victor Hugo) et la Salle des Villes Moisan, un autre lieu attaché aux spectacles, c'est là que se déroule la présentation de la nouvelle saison culturelle de la municipalité.
Le concert d' Yvan Guillevic and Friends revisitant Pink Floyd est précédé d'une allocution à trois voix, détaillant le programme 2018/2019.
Exit Jean-Pierre Stéphan, Kristof Hamonic et Nathalie Lemée, les techniciens au turbin pour la mise en place de l'équipement ( moins volumineux que celui du Floyd) de Yvan Guillevic et de ses amigos, Jean-Pierre ne manie pas la langue de Charles Dickens.
Le récital devrait débuter vers 21h, d'après Miss Météo. des prévisions tangibles!
Yvan and co se pointent, Jean-Noël Rozé ( ni d'Anjou, ni de Provence, mais de Lorient) au piano, Morgan Marlet et Nelly Le Quilliec aux vocaux.Le chef, Yvan Guillevic, s'installe à droite pour nous, sur un strapontin placé près de ses acoustiques.
Yvan Guillevic, ce sont divers projets, sans mentionner les groupes auxquels il a participé en culottes courtes: Wired/PYG/ Heroes/Empty Spaces, un tribute big band to Pink Floyd/ Yvan Guillevic et Anne Sorgues et, enfin, Yvan Guillevic and Friends, un tribute allégé et acoustique to Pink Floyd.
Jean-Noël, la boule à zéro, est de l'aventure Empty Spaces, pianote chez Sweet Dream en rêvant de Norah Jones et fait du trip hop, sans huile de palme, avec Nutty/ Morgan fait partie de tous les projets d'Yvan, sauf un, il s'ébat avec Live Fever et déambule avec la Fanfare des Playbobil, quant à Nelly, elle rêve aux côtés de Jean-Noël, chante pour Nutty, et s'affiche dans différents projets d'Yvan.
Le groupe a accouché d'un album en 2015: 'Acoustic Tribute to Pink Floyd'
Démarrage soyeux avec la longue intro piano/acoustique de 'Breathe', un des nombreux chefs-d'oeuvre de 'Dark Side of the Moon' , pendant laquelle les chanteurs ont pris la position des Welsh Guards de Buckingham Palace, crée d'emblée une impression de raffinement subtil et quand les voix, aériennes; se greffent sur la mélodie planante, tu entends une dame derrière toi murmurer "je t'aime" à son compagnon, toute la force du Floyd réside en ces instants magiques.
'Time' et la reprise du thème de 'Breathe' confirment le propos, si Jean-Noël ne dispose pas comme Rick Wright d'un Fender Rhodes, son toucher est toutefois des plus délicats..... Far away across the field, the tolling of the iron bell calls the faithful to their knees to hear the softly spoken magic spells...écrivait Roger Waters, et c'est bien de sortilèges qu'il s'agit!
Une version impressionnante, malgré l'instrumentation réduite, du sombre 'Welcome to the machine' succède à la finesse des titres précédents.
On quitte George Orwell pour ' Shine On You Crazy Diamond', la symphonie psychédélique, en hommage à Syd Barrett, parée de vocalises mixtes du meilleur effet, avant la partie chantée lumineuse.
Le quartet a le bon goût de ne pas s'en tenir à un copié/collé, il s'approprie le morceau sans le trahir ou le profaner, du boulot d'orfèvres.
'Money' reçoit un traitement aux teintes jazzy blues du meilleur effet, le groupe embraye sur 'The great gig in the sky' à l'amorce récitée par Morgan avant que Nelly ne reprenne le rôle confié à Clare Torry sur l'album, en moins de deux notre échine sera parcourue par des centaines de frissons.
Quelle voix, maman!
The grass was greener
The light was brighter
The taste was sweeter....
'High hopes' , le titre pastoral, extrait de 'The Division Bell' demeure d'un lyrisme exacerbé!
Morgan, pour suivre, nous invite à écouter quelques pépites extraites de The Wall, en commençant par 'In the flesh' empreint de majesté et de théâtralité, puis vient ' Hey You' et son crescendo imparable, illustré par les arpèges caractéristiques de Gilmour, la salle retient son souffle, ils ont attaqué ' Young Lust' en mode funky, un peu comme Bowie pouvait l'être sur Young Americans.
Qui dit Floyd dit musique planante, 'Young Lust' fait mentir l'adage, les fingersnaps, le groove, les vocaux à la Joe Cocker, ce r'n'b est absolument irrésistible, la salle bout!
On arrive au bout de la setlist, ils ont opté pour 'Wish you were here, illuminé par un épatant dialogue guitare/voix.
Les musiciens se redressent et font mine de s'éclipser, Ploufragan les rappelle aussitôt, le premier bis démarre sur fond bourdonnant et quand les locaux ont reconnu 'Another brick in the wall', ils sont tous redevenus gamins chahuteurs pour clamer ...Hey, Teacher leave those kids alone! et c'est avec la pépite ' Comfortably numb' que le groupe prend congé.
Tous au bar pour le drink offert par la ville, that's the bright side of life, dehors une lune, blême, se cache derrière des nuages!