vendredi 31 décembre 2010
The Jazzinvaders au Bar du Matin, Forest, le 30 décembre 2010
Avec Fabienne, l'artiste et Willy, l'aveugle clairvoyant et dragueur, on se coince près de la scène en attendant l'heure du kick-off!
A 21h15, la légion hollandaise prend le bar d'assaut.
Le centurion: Phil Martin ( drums et programming) et sa centurie réduite à quatre éléments virils (le wizard Berthil Bustra aux keyboards - Guido Nijs: sax tenor, direction musicale et deux remplaçants de luxe : Milan Bonger au sax alto et Ray Bruinsma à la trompette, les membres originaux ( Rolf Devos et Jan Van Duikeren) cuvant leur cuite au jenever chez Beatrix ) et à une tigresse moins mâle ( Linda Bloemhard) , qui pendant les deux premiers titres peaufine son make-up, en piste!
Ces Jazzinvaders ont déjà sorti 3 plaques, la dernière '3' étant toute fraîche.
'Wo Ya'( sur le CD 'Up& Out') : Phil lance les beats, Berthil accentue le tempo aux claviers, les cuivres s'invitent au bal, c'est bien parti pour un jazz/rock aux teintes afro beat, funky en diable!
'Art Mbeki' ( sur 'Blow') , du funk/nu-jazz/ fusion combinant les sonorités sexy du Average White Band au soul jazz des Crusaders ou aux envolées groovy de Donald Byrd.
Leur truc est infernal, dur de rester assis et de ne pas te laisser aller à danser comme une gogo girl excitée.
Un travail superbe de BB , ce mec a dû prendre des cours chez Herbie Hancock ou chez George Duke, il swingue à mort.
Les cuivres tricotent à l'aise sur une assise rythmique canon.
Phénoménal!
Linda vient de ranger son lipstick, s'empare d'un micro et annonce: 'Bonswar, nous sommes les Jazzinvaders' , elle introduit les brave jongens et attaque 'Reverse', un acid jazz sentant bon Corduroy ou les Brand New Heavies et autre James Taylor Quartet.
Ray nous régalant d'une intervention de trompette gluante.
This is an oldie: 'Max Roach' , me rappelle avoir vu cet as de la batterie à Marciac Jazz il y a des lustres!
Ces Kaaskoppen sont plus black que les natifs de Harlem, leur truc est hot, hot, hot..., et quand les saxes entament un duel sans merci tu te dis que t'as bien fait de quitter ton intérieur cosy pour venir suer au bar!
Pas des caves, ces Bataves!
Une question à ne pas se poser selon Linda: 'Why I?' un downtempo aux vocaux cajoleurs.
'Up and Out' sans la vocaliste.
Latin beats démoniaques, une salsa pimentée, des cuivres en folie et une rythmique sauvage.
Great vibes in da house.
'Make it work' voit le retour de la sulfureuse madame et une nouvelle fois le Berthil nous assène un solo monstrueux.
Une crapule, ce gars!
'More of that stuff', on est tous d'accord, surtout que cette matière hip hop nous fait renaître Guru de Jazzmatazz, parti bien trop tôt jammer avec Bob Marley.
'Leave it at that' une symphonie aérophonique en funk majeur.
' What the Bleep' catchy housebeat.
Le dancefloor est depuis longtemps envahi par quelques attrayantes nénettes, souples et agiles et leur nombre décuple à l'annonce du dernier morceau, 'Perugia' : funky horns and latin riffs, vitalité, exubérance et un impressionnant solo carioca du leader, de Heer Phil Martin.
Fiesta nocturne au Bar du Matin qui veut poursuivre ses leçons de zumba.
Un bis instrumental: 'Dutch Flies'.
On veut bien jouer la danse des mouches signalent Milan et Ray, mais on n'a pas les partitions.
Les claviers et la batterie partent en éclaireur, le brave Guido fouille sa mallette en quête des feuillets adéquats.
Eureka, gueule Archimède dans la langue de Cruyff, saxes et trompette piquent un sprint pour rejoindre les échappés, les mouches heureuses volent gracieusement à hauteur du plafond , avant de voir un voisin irascible rappliquer avec un flacon de Vapona pour mettre fin à la fête!
Les envahisseurs regagnent leur plat pays!
jeudi 30 décembre 2010
Eve Beuvens Quartet au Bonnefooi, Bruxelles, le 29 décembre 2010
Direction le Bonnefooi, rue des Pierres, juste face à ce qui fut l'entrée de l'Ancienne Belgique du temps de Mathonet.
Le Eve Beuvens Quartet est au poste et, à l'arrivée du responsable/mixeur, bricole un soundcheck sommaire.
Le combo s'apprête à jouer dans des conditions pénibles.
Yannick, la contrebassiste va se taper une rhinopharyngite aigüe, c'est une évidence en la plaçant près de la porte de rue s'ouvrant et se fermant toutes les 26 secondes, un courant d'air glacé vient caresser son instrument et ses membres.
La faune peuplant le muziekcafé ne vient pas pour assister au concert mais pour picoler et discuter le coup, à l'exception d'une dizaine de curieux s'étant collés à 1 mètre du quartet.
Un bruit de fond vachement casse-bonbons servira de background peu discret aux deux sets des musiciens.
22h10', le band en action.
C à d: Eve Beuvens au piano - son frangin, Lionel, aux drums - la souriante Yannick Peeters ( un sosie plus jeune et plus sexy de Caroline Gennez, qui tient la barre au SPA - non, c'est pas la société qui protège les copains de Brigitte...) à la contrebasse et Joachim Badenhorst au saxophone.
Ce sont les mêmes que tu apprécias au Brosella 2009!
Un standard pour démarrer: 'All the things you are' , une version plus proche de Dexter Gordon meeting Bill Evans que de Mario Lanza.
Un sax suave, une rythmique ronronnante, un break suivi d'une magistrale envolée au piano.
Lionel s'agite, martèle ses fûts , avant que le public n'ait droit à une démonstration du talent de Miss Peeters.
Cette longue plage permet la mise en évidence de chaque intervenant.
' Jessica' non c'est pas celle des Allman Brothers, mais une ballade composée par l'élément masculin chez les Beuvens.
Lyrisme, sensualité, langueur pour aboutir à un climax dramatique et explosif.
'44' (Eve Beuvens) se trouve sur l'album 'Noordzee' sorti en 2009.
Du jazz lumineux, pur et fluide . Tu laisses ton embarcation flotter au gré d'une brise légère sous un azur immaculé.
Epicurien, tu savoures l'instant présent, l'esprit libéré de toute contrainte triviale.
Le saccadé 'Snow, wind and wings' (Eve Beuvens) viendra mettre un terme à ta douce rêverie.
Eve, habitée, a depuis longtemps quitté le club et semble entamer un dialogue avec les esprits hantant son cerveau.
Elle grimace, se contracte, halète, parle aux touches ...
Impressionnante performance!
Une dernière oeuvre de la copine d'Adam ' Silly Sally' mettra fin au premier set de 60'.
Cette bête Sally est un animal exotique, ressemblant vaguement au 'A Night in Tunesia' de Dizzy Gillespie.
A walking bass, rythmes nerveux pour éclater en final barbare et hypnotique.
Les CD's se vendent aux auditeurs attentifs .
Set 2 à 23h35'
Lee Konitz : ' Subconscious-Lee' , du cool jazz/ avant-garde.
Une intro bourrée d'effets, avec la charmante barmaid broyant de la glace en guest.
Le thème, tout en arabesques avec le sax en évidence, est abordé avant de voir Melle Beuvens reprendre sa conversation intime avec son piano-forte.
Je passe le relais au père Lionoël qui en profite pour placer un solo tout en retenue.
Que pasa: le barbu laisse échapper une baguette couverte de givre.
Pis de panaque, je continue sans les mains et je sors un grissini antidérapant de ma hotte.
Ni vu, ni connu!
'Nocturne pour Adrien' ( Eve Beuvens) du Liszt impressionniste.
Eve cède le témoin au sax , Joachim prend la clé des champs.
Un atterrissage tout en douceur, place au duo Yannick/Lionel pour un face à face distingué.
Les voltigeurs rappliquent, il est l'heure de coucher le brave Adrien non sans assister à une dernière salve musclée de Lio.
Elle fait +/- vingt minutes, cette plage complexe!
' Noordzee': Eve se met à triturer les intestins du Steinway à la recherche de crevettes, le frérot gratte les cymbales à la baguette et, tu revois ton abominable et sadique prof de math faisant crisser un bâton de craie sur le tableau pour émoustiller les jeunes lycéennes!
Pervers!
Vous semblez vous amuser, les frangins, vais vous souffler quelques notes dissonantes pour jouer avec vous, annonce Horst les Bains, et moi, je pince une ou deux cordes, les malaxe, les étrangle et les écoute expirer, imagine la gentille Yannick.
Assez ri, le sax entame une lente et sombre complainte sur background austère.
Une gouache mélancolique de Spilliaert.
La tension monte d'un cran, les flots s'agitent, tu retiens ton souffle, un drame va se dénouer de manière Shakespearienne, il est temps de quitter la plage et de s'enfiler une Rodenbach, la tragédie, ça craint!
'Fragile' (Lionel Beuvens), non c'est pas du Sting!
Si l'introduction piano/sax baigne dans un climat romantique, lorsque contrebasse et batterie entrent en action, le climat s'échauffe méchamment.
Eve, jalouse du frangin, tambourine le clavier, le ton monte et la délicate mélodie vire rondo enivrant pour mourir aux sons d'un sax plaintif.
Notre dernier morceau, on occulte l'intro pour entrer immédiatement dans le vif du sujet: ' Litla Prump' (Joachim Badenhorst): aux résonances sud-américaines prononcées.
A nouveau une heure d'un jazz novateur de haut niveau!
En 2011( avril), Eve Beuvens doit tourner avec Mathilde Renault dans le cadre des Jazzlab ladies!
Consulte ce site:http://www.jazzlabseries.be/seizoen-2010-2011/jazzlab-ladies/
mardi 28 décembre 2010
Passeport Provisoire au Bar du Matin, Forest, le 27 décembre 2010
Les communes ont épuisé leur stock de sel de déneigeage. Depuis plusieurs jours, le réseau routier est transformé en gigantesque patinoire.
Bruxelles prend des allures moscovites, la population, en état de léthargie forcée, hiberne.
Le taux de disputes conjugales atteint des sommets alarmants.
Tu te munis des indispensables accessoires hivernaux, sautes dans ta luge pour te diriger vers le Bar du Matin programmant Passeport Provisoire!
Un emergency travel document devant te permettre un saut de quelques heures à Ouagadougou. En pleine saison sèche, le thermomètre y monte à 39°C, ai refilé mes moufles à un Marocain qui traversait la chaussée d'Alsemberg.
Sont quatre à se promener avec ce morceau de papier orné de sceaux!
Pascale Seydel, professeur de Djembé , tama, et autres engins percussifs, elle fit partie de Ryth'Miss, qui écuma, jadis, nos festivals colorés ( les Francofolies, Couleur Café...): au chant, percussions et kamale n'goni (le n'goni est un instrument à cordes , ressemblant vaguement à une harpe montée sur une calebasse trouée, faite en peau de chèvre, de zébu ou de rhinocéros).
Le n'goni à l'origine joué par les griots connaît une version moderne fabriquée par des chasseurs rebelles: le kamale n'goni!
Olivier Stroobant ( membre des groupes Djenkafo et Mali mali ), également formé aux percussions africaines: chant, kamale n'goni, percussions.
Et les petits nouveaux:
Martine Noschese( Mali mali, Belles Agogo): bukarabu, callebasse, oudou, râpe à parmesan... et backings vocals.
Et l'impressionnant Kalifa Koné.
Un maître au djembé, dunun mais aussi au balafon.
Tu te pointes à 20h23', Passeport Provisoire vient d'entamer son premier titre me souffle Fred Cerise en mode kirsch.
'Deniya' une engageante mélodie burkinabe, alliant adresse et générosité.
Le son enivrant du n'goni te transporte du côté de la savane dans laquelle damalisques, hippotragues ou phacochères gambadent sans passeport et insouciants.
Les habitués du Bar ont, tous, le visage épanoui et troquent leur bovril contre un zoom-koom rafraîchissant.
Même scénario enchanteur pour 'Nimagnanibi'.
Pour le Dieu de la musique, 'Apollo' , douceur et vigueur se côtoient sur fond de rythmes lancinants, propices au voyage spirituel.
'Orodara' une berceuse décorée de sonorités étranges, produites par un vase africain, l'oudou.
'Baba' seul titre non-originaire de Bobo-Dialousso, ville ayant vu naître Cheikh Lô.
Un festival de percussions.
'Taso Denu' retour au pays des hommes intègres pour ce blues entêtant qui sera suivi d'une chanson d'amour culinaire voyant Kalifa malmener la cucurbitacée transformée en tamtam, et, pour donner du goût au légume, Martine sort la râpe pour citrus et assaisonne la ballade.
Succulent!
Une autre chanson populaire de l'ex Haute- Volta, ' Sinte Kono Fe'.
Pascale, l'étymologiste, nous explique l'origine du titre/dicton: l'oiseau n'a pas de sein mais Dieu nourrit ses enfants. ( sic!)
Oui, c'est Dolly Parton qui signe la version country!
'Sabou' en hommage aux chasseurs du Mali, créateurs du n'goni moderne.
Une locale, Miss gazelle rouge, gratifie l'assemblée d'une performance dansée fort appréciée.
Un instrumental exotique au balafon et déjà le dernier titre, l' agité 'Anga Faso'.
Le Bar réclame un bis, ce sera 'Nimagnanibi' bis!
Out of Africa: passeport périmé, avec un brin de nostalgie: back to Siberia...
samedi 25 décembre 2010
BluesDealers - Deluxe - :'Goin' the extra mile'
Cette formation avait gravé ( en 2002) une démo six titres 'Delta Blues'!
Puis vint Mighty Roy and the Blues Dealers.
Roy, le costaud, c'était le fringant Roger, toujours guitariste, mais devenu chanteur - second guitariste: Chris Cadillac, que tu verras accompagner Harmogene dans Hobo Jungle - basse: Mark Fisher - drums: Luc Sterckx, alias Lucky Fly et, au début, en guest, puis membre définitif, à l'harmonica: Sainte Geneviève.
Mighty Roy et sa troupe écument les scènes blues du pays jusqu'en 2007, époque où Roger traverse une crise de doute et, par la force des choses, met le band en veilleuse.
2008, l'énergique Gene reforme une équipe et les BluesDealers - Deluxe- naissent sur les cendres du combo de Roger Reynaert.
Geneviève et Chris Cadillac sont toujours de l'aventure.
Pour les lead vocals et à la guitare acoustique, ils embrigadent Olivier (Loli) Decoene, la voix éraillée de Spirit of the Seventies .
Le Hollandais, Pieter Van Leeuwen tiendra la basse et derrière les fûts on retrouve Chris Thirion.
Tout ce beau monde tourne dans le même circuit blues que les prédécesseurs: c à d, le Grain d'Orge, le Petit Tonneau, la Péniche à Ronquières, le Jazz Marathon, Le Bistro à Jette etc...
En avril 2010, les BluesDealers - Deluxe sortaient un CD 7 titres ' Goin' the extra mile', devant leur servir de carte de visite!
Sept plages teintées des différentes colorations de l'univers blues: le typical Chess sound, le swamp, le boogie, le rural blues, le folk blues, le bluesrock ou cabaret rock.
'Standing on the corner', un traditional Chicago blues, ouvre les hostilités.
Une intro en shuffle, à la Jimmy Reed, la voix chaude de Loli se greffe sur les three chord riffs avant d'entendre le mouth harp s'inviter à la fête.
Tes pieds battent la mesure, ta tête dandine: c'est bon signe.
Ta limousine vient de monter sur la blues highway.
On reste du côté du Jump avec 'Kiss me or Cuss me' (Jim Wallace) que Francis Delvaux a déjà programmé dans son Classic 21 Blues.
On citera un auditeur: 'merci Francis, ça déchire!'
Mr Wallace is a great harp player nous raconte son collègue Bill Rhoades.
Faut que le petit Bill passe par notre plat pays pour écouter Miss Dartevelle!
'Going Down' Paul Lamb.
C'est pas un agneau, Paulo, qui s'entoure de King Snakes.
Le meilleur du British Blues à la sauce Manneken Pis!
Changement de cap avec ' Clap Hands' de Tom Waits .
Pas sûr que Loli se soigne au Bourbon assaisonné de chili peppers , mais ce que produisent ses cordes vocales ressemble comme deux gouttes de tord -boyaux aux roucoulements rocailleux du copain de Jim Jarmusch.
A deux mains qu'on applaudit ce formidable 'Clap Hands'.
'Pretty lil thing' de Sonny Boy Williamson.
Un voodoo shuffle traînant au Bo Diddley beat lancinant, sur lequel l'harmonica voltige fébrilement.
Sorcellerie et envoûtement à tous les étages.
Le swampy 'Too much of everything', des Fabulous Thunderbirds .
Humide, collant et addictif.
Le standard 'You don't love me ', de Willie Cobbs, clôt de bien belle façon cette démo magistrale.
You don't love me, pretty baby,
you don't love me, yes I know.
You don't love me, pretty baby
you don't love me, yes I know.
Après Junior Wells, les Allman Brothers , John Mayall, Booker T, Otis Rush... ou le Dead , les BluesDealers Deluxe nous gratifient d'une version qui déménage sec.
BluesDealers-Deluxe: 'Goin'the extra mile': 33'45"
Recorded at Studio Tuta Weza!
mercredi 22 décembre 2010
Yan Yalego et Dannecker à la Salle des Fêtes de Saint Antonin Noble Val, le 17 décembre 2010
Située à la limite du Rouergue et aux confins de l'Albigeois et du Quercy, nichée au creux d'un cirque de hautes falaises blanches surplombant les gorges de l'Aveyron.... etc, pour la suite, tu consultes le site de cette accueillante municipalité du Tarn & Garonne!
A une semaine du réveillon de Noël, l'association 'Même sans le train' organise un double concert folk/blues à la Salle des Fêtes locale.
Le début des festivités est annoncé à 21h, mais le culturel du côté Midi-Pyrénées souffre du même manque de ponctualité que son confrère bruxellois, il sera 21h30' lorsque Dannecker se présentera sur scène devant un public clairsemé.
Philippe Dannecker est un touche à tout: photographe, illustrateur, concepteur de sites web et guitariste hors-pair!
Pendant 45' instrumentales , il fera preuve d'un bel éclectisme, passant du blues rural, au blues malien, au bluesrock, au folk anglo-saxon, au classic rock, au jazz rock, toujours en faisant preuve d'une maestria magistrale.
Il entame le set par une composition hypnotique en hommage au John Lee Hooker africain: Ali Farka Touré!
'Family blues' qu'il a écrit il y a un quart de siècle, un fingerpicking aux relents bluegrass, sera suivi d'un boogie sec et nerveux.
Fait froid dans la salle, les séances d'accordage se succèdent.
Merci pour votre patience: une gaillarde classique à la Jan Akkerman interprétant John Dowland!
Brillant, les bravi fusent!
Changement de registre: pour Johnny Winter, un blues albinos féroce et ensuite un folk baroque, un croisement Bert Jansch/Leo Kottke.
Retour aux States pour un blues des années 20.
Honni soit qui Mali pense: un nouvel hommage, à Tinariwen ce coup-ci!
Quelque peu didactique, mais super efficace!
Changement de jouet et de style: à la slide un western blues sentant bon le Duane Allman et un bluesrock vicieux avec le même artifice.
Dannecker termine le set par une belle ballade romantico bluesy, le three inches long tube glissant toujours sur les cordes de la guitare.
Du savoir-faire, de la créativité et du vécu..
Good job!
Courte pause et Yan Yalego.
Yan n'est pas breton, Marseille est son port d'attache.
Yalego ne joue pas aux boules, sa C I indique 'Travailleur indépendant du secteur Musique'.
Y Y n'est pas adepte de Vincent Scotto, ses deux amours sont le banjo et le ukulélé , qu'il troque parfois contre un banjolélé.
Y Y chante, d'une voix traînante et noire, du jazz primitif, pour les rosbifs présents dans l'assistance: le early jazz!
Un classique, tout droit sorti de l'American folksongs book, pour démarrer dans le tragique 'St James Infirmary'.
Cab Calloway meets Arlo Guthrie sur background de banjo.
Un humoriste, le petit Yan au chapeau, pas du style Fernandel mais du genre second degré.
J'étais adolescent, MacGyver squattait le petit écran, c'est lors d'un des exploits d'Angus que j'ouïs pour la première fois 'Trouble in mind'... I'm blue, but I won't be blue always... comme le chantait si bien Nina Simone, vais décorer ma version d'un intermezzo de trompette buccale, peux pas me payer un vrai bugle et ma Vuitton est déjà pleine avec mes trois instruments à cordes.
Interprétation à la fois sobre et poignante.
Donc, cette miniature est un banjolélé, le fils bâtard du coït entre le banjo mâle et le ukulélé femelle, il va servir pour vous jouer une berceuse de la Guadeloupe 'Mon petit à moi' ( le petit amwé ? en créole), du travail d'archéologue dans la veine Ry Cooder déterrant Bix Beiderbecke!
'Les haricots sont pas salés' = 'on est dans la merde' chez les Cajuns.
Fayots sans sel mais zydeco épicé!
Je reprends mon banjo ténor pour le standard 'Why don't you do right', vais vous la jouer Roger Whittaker et son Mexican whistle.
En route pour le Delta du Mississippi:Robert Johnson 'Rambling on my mind'!
Fait pas torride sur les bords de l'Aveyron, un petit tour chez les vahinés ça vous dit?
Une carte postale en provenance d'Honolulu: ' Dream Melody' (?) ... stars are shining bright... , un petit effort d'imagination et tu aperçois Elvis en bikini !
1925 : le charleston, Louise Brooks, une coupe garçonne, le porte-cigarettes... 'Yes sir, that's my baby'!
Art Deco rétro!
Dannecker where are you?
Dépose ton verre et viens souffler dans ton harmonica, gars, ' Careless love' , dédié à une grande chanteuse de jazz dont je ne sais plus le nom.
Rihanna, Lady Gaga, Céline Dion, Rika Zaraï, peut-être?
Pourquoi pas Madeleine Peyroux?
Encore un petit Robert Johnson: ' Malted Milk', boisson idéale si t'as le cafard.
Et on termine la soirée par un chant créole sentant bon le Henri Salvador: 'Ti kannoooo' ...man pati à la nag...
Joli et frais.
Délicieux moment de poésie et de rêverie!
dimanche 12 décembre 2010
"Baby, it's cold outside" à l'Archiduc, Bruxelles, le 11 décembre 2010
En ces préparatifs de festivités de fin d'année , ce sera un cocktail concert faisant la part belle à nos crooners locaux les plus glamour: Patrick Ouchène, George 'Burlesque' Bangable ( un mix Clooney/Clark), en guest le Brusseleir, Miel Van Hasselt, alias Mr. Day et pour les fines bouches, la pin-up, Miss Lolly Wish, qui décore sous forme de poster géant tous les Daf, Man, Scania, Berliet, Saviem, ou autre Fageol écumant nos belles autoroutes.
A 17h10, le bar est blindé et bruyant, peuplé d'une foule de touristes, de citadins ayant fourgué leurs emplettes dans leur petite automobile et de quelques m'as-tu vu de tous poils.
Manque à l'appel, le beau Patriiiick, coincé dans les embarras de circulation du Sabati dies.
Il te reste à reluquer les affriolantes créatures sirotant leur coupe.
17h45', le maître de céans annonce : Miss Lolli Wish.
Tu tombes de ton tabouret en voyant la réincarnation 2010 de Jane Mansfield, sobrement dévêtue, un lipstick agressif, un sourire Baby Doll et un mouvement de cils à faire blêmir un évêque pédophile.
Et la délicieuse enfant chante ( sur bandes pré-enregistrées) 'All that jazz', c'est mieux que Catherine Zeta Jones.
'Babe,
Start the car I know a whoopee spot
Where the gin is cold
but the piano's hot! '
Vais l'emmener là-bas dans ma Lincoln Continental!
Shit, mon jardinier cubain l'a fauchée prétextant 6 mois de gages non payés.
Pas grave, je passe chez mon banquier et la traîne chez Van Cleef & Arpels... Comptes bloqués, suspicion de fraude fiscale.
Ce sera le Marriott's Hotel à deux pas d' ici, on y sert de fabuleux Daiquiri. On nous refuse l'accès du lounge bar, Mia, qui t'y accompagna il y a deux jours, avait vidé son verre sur le tuxedo d'un espèce de cheikh déguisé.
En fouillant tes poches, tu trouves 3€, volés, rue Neuve, à un aveugle qui n'y a vu que du feu: une Carlsberg, please!
Ouchène enfilant sa tenue de scène, le gérant du bastringue poussera la chansonnette ' I've got you under my skin'.
Bravo, super, il pourra la refaire lors du second set.
On alterne, voilà le Copycat, une version Dean Martin de 'Let it snow' sur mixing chaotique.
On gare les rennes pour passer les rênes à Mister Day, très handsome dans son costard bleu de France, in 't Vlaams: 'De stoepen en de straten', que tu peux entendre sur son album 'Oostende'.
Belle romance de saison et il nous en balance une seconde 'Alle dingen die ik doe'.
Ouchène et le mambo: 'Sway', direction Mexico City, pour virer Las Vegas et une version Elvis de 'Blue Christmas', c'est moche de se retrouver seul sous le sapin.
Une Carlsberg, bitte, dois noyer le chagrin.
Lolli en piste pour un Broadway tune, probablement composé par Hugh Hefner... do you want to be a Daddy's babe...
Faut qu'on assiste à un de ses 'Burlesque' shows , elle est piquante, cette petite!
Le quatrième larron ,' Top hat white tie and tails', un charmeur Monsieur George!
Un duo George/Patrick : 1934, 'Winter Wonderland'.
A short Martini break..
Second set.
Ce cher George ouvre le bal: 'It had to be you', pour la petite histoire, on préfère Doris Day à Barbara Streisand!
Retour de la sulfureuse platine pour une nouvelle perle Judy Garland/ Rita Hayworth/ Jane Russell aux parfums Gentlemen Prefer Blondes, et avanti pour un teasing show torride.
Le Runnin Wild Domino vire country crooning avec le single composé par Robert Mitchum ' Little old wine drinker me' , une des meilleures booze related songs.
Miel et son Vlaamse kustrock et, à 10 jours du solstice d'hiver, il nous exprime un souhait...ik wou dat het altijd zomer was... pas très Noël, Emile!
George déterre Ol Blue Eyes: 'You do something to me' , ça pouvait pas rater Miss Monroe rapplique aussi sec ' Anyone can see I love you'
...lock me in your arms forever...
Veux bien, moi, mais où dois-je déposer ma Carlsberg, bébé?
"Elle a roulé sa bosse, elle a roulé carosse
Elle a plumé plus d'un pigeon "
Qui, Monsieur George?
'La Marie-Vison'
A Hollywood?
T'es trop con, péquenot!
Revoilà Patrick Brylcream, après un petit détour par le Vesuvio: 'That's Amore' !
That's a gay tarentella, Patrizio!
Champagne, Mademoiselle Wish fête ses 22 printemps ce soir ( depuis 5 ans, je crois) !
Un duo avec Herr Bangable, un pétillant Noël hawaïen, Santa Claus en bikini!
Bing Crosby 'I'm dreaming of a White Christmas' se devait d'être ajouté à la playlist, Ouchène s'y colle, suivi par 'Puttin on the Ritz' featuring George Astheure.
Ecoute, gars, t'avais de l'oseille plein les poches, now all you got to offer me's a drink of gin: 'Why don't you do right' .
Lolly, j'ai 26€ sur mon compte d'épargne, après le calcul des intérêts ils sont à toi!
'I've got you under my skin': bis!
Dean Martin a la cote ce soir: "Everybody Loves Somebody", on rallume les lights sur le Las Vegas Strip!
Nat King Cole 'In other words' par George avant le retour de Mr Day et de sa 'Baby so sweet' , de la pop ensoleillée comme les hits des Tremeloes dans les sixties.
Le duo Burlesque nous la joue Victor Victoria: ' Le jazz hot' et, pour mettre fin à cette avant-soirée Christmas Carols, le standard 'Santa Claus is coming to town' .
Patrick Ouchène nous signant la version 475 689 sous les applaudissements de toute la maison d'Autriche et de son prince!
Envolés les rêves.
Adieu mascara, strass et paillettes, retour à la sinistrose ambiante!
samedi 11 décembre 2010
Artères au DNA, Bruxelles, le 10 décembre 2010
Au calendrier, Artères: du rock alternatif coronarien ne souffrant pas d'artériosclérose!
Le myocarde est desservi par quatre conduits, deux mâles et deux femelles!
Athane Adrahane (paroles, chant, guitares) Tara Daguirys (clavier, piano, basse, percussions), Guillaume Sens Deterre (guitares, piano, clavier, percussions) et Tom ( batterie, claviers).
Le muscle principal, Athane, est philosophe de formation, poète et essayiste, ce bagage influencera l'écriture des morceaux.
20:45'
Après avoir tourné en cage pendant trente minutes, le matos étant monté, le quatuor s'installe sur scène.
Mains moites, jambes molles, bouche sèche: le trac peut se lire sur tous les visages, normal c'est le baptême du feu: un tout premier concert!
On a beau être dialecticien, affronter un public, même s'il est composé de têtes connues, n'est pas une sinécure.
'Kids Devil'... dans les caves divines se terrent les inutiles...
Ce ne sera pas du Loana, ni du Michèle Torr... mais du French rock sec et chaotique, lorgnant vers Noir Désir avec quelques touches de Sinsemilia.
Crispée, Athane agrippe le micro, ses compagnons, eux, sont déjà plus confiants et s'appliquent à
décorer les lyrics d'un fond sonore urbain intense.
Les instruments sont interchangeables, après avoir bastonné, Tara passe derrière ses claviers: ' Cher monde adulte' , un cri digne d' Edvard Munch!
Temps mort incommodant entre chaque titre , l'art de meubler les vides s'acquiert au fil des concerts!
' ? les dents' en plus d'être philosophe, Athane s'est tapé des études médicales et l'ordonnance, comme il se doit, est illisible pour les profanes... mon regard traverse le brouillard... nous dit-elle avant de piquer une crise hystérique.
Elle a la rage, cette enfant.
Aubert au bout du fil la conseille: Crache ton venin, petite!
Une chanson d'amour (sic) : 'Le Petit Prince' ou Saint Exupéry rencontrant Polnareff, du romantisme déchirant.
' Saloyatheweya' un yodeling oriental baignant dans une purée de clavecin.
'Le petit enfer' un trip hop Sartrien sur fond de tempête de sable.
Nine Inch Nails croisant Haendel et Lawrence d'Arabie dans le الصحراء الكبرى , sur lyrics Maldoror.
Pas banal!
'Vers où' mais si tu préfères 'Verrou' c'est OK.
Et ver roux, pour pêcher la sardine dans le Molenbeek?
Du cinglant post punk/new wave.
'L'ourson' , Winnie est petit, le titre sera bref. Du Bach sur bruitages Sonic Youth.
'Solitaire, solidaire' tragique romantic pop sur coulis de noires et blanches Chopin.
Une chanson exorciste (sic, bis), Athane a reçu une mini-guitare du bon saint et elle se défoule comme un gosse qui sait que dans 10' il devra aller faire dodo dans la grande chambre noire: ' I'm not': du punk rageur agrémenté d' une séquence lecture Charles Baudelaire au féminin!
'Guérison' du rock épique après une visite chez Sigmund, ça cogne et ça hurle, on va arriver à la catharsis!
La suivante fut composée en pensant à Antonin Artaud , c'est une chanson de canicule (sic, ter) : 'La Forgia', un chant guerrier théâtral et tribal.
Un électrochoc brutal.
La dernière, pour laquelle Athane sort son second cadeau de Saint-Nicolas, une espèce de saz ou d'oud miniature: ' Hadale' direction les enfers d'Orient à la poursuite de Brian Jones.
60' intéressantes, Artères, un groupe au potentiel énorme!
jeudi 9 décembre 2010
Emily Jane White - Faustine Hollander à La Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 8 décembre 2010
L'annonce vient de tomber :
'We're very sorry to inform Janelle Monae has cancelled her show due to problems with her voice.' !
Le concert de ce mercredi soir 8 décembre 2010 au Botanique ne peut malheureusement avoir lieu.
Il était sold-out!
Sold-out à La Rotonde également, mais ce concert-là aura bien lieu!
Faustine Hollander
Toujours elle... heureusement, l'héroïne de Nina Companeez ne déçoit jamais!
20h, seule en piste, armée d'une électrique, qu'elle devra constamment accorder: a blues dying song 'Fixing to die' de Bukka White!
Faut oser reprendre ce titre qui était au répertoire de Tonton Bob, Faustine ose tout!
Episode fixing my guitar et 'Missing girl' une lente et fantomatique complainte anti-folk... the girl disappeared ....she left no sign...on la recherche, on tombe sur un mec avec une barbe si longue, si longue que les oiseaux nichaient dedans...
Elle a fumé?
Ecoute fieu, malgré son jeune âge, Faustine est une enfant de Woodstock.
'You're no good', son pote Clément JoieJoieJoie rapplique pour la seconder et nous servir du Jesse Fuller, version fingerpicking à la Chet Atkins.
Faustine aime les vannes, à chaque concert elle te sort des propos aberrants et naïfs: sa marque de fabrique!
Une libellule de bataille 'Dragonfly' , une autre tonalité avec l'apport électrique.
De fabuleuses harmonies.
'Shoes inside' superbes close harmonies ( bis) pour cette country ballad.
'Untitled' = pas d'inspiration pour imaginer un titre!
Un concert de Mademoiselle Faustine, ça ressemble toujours à une soirée entre potes, avec 1 ou 2 guitares, des discussions, des fous rires, de la bière ou de la grenadine, un joint en option: c'est cool!
Clément entame ce sans titre, sa copine embraye... all around they went..et la Rotonde succombe à ce folkpop charmant.
'Les Indiens': le mec ayant pris place derrière la grosse caisse c'est Maxime, les indiens sont déplumés , c'est un instrumental!
'Sol' sonne comme les Byrds ou C S N&Y pour les ancêtres, comme Ida, Bon Iver ou Iron & Wine pour les jeunes pousses, bref, c'est pas dégueulasse, François et Valérie estiment même que c'est excellent!
Une dernière: 'Had it coming' .
Tarantino, présent ce soir, compte l'utiliser pour son prochain long métrage.
Un dernier sourire et Faustine nous quitte!
Mes copains flamands s'enquièrent: kende je dat meisje, dat was goed hé?
Hollanders zijn heel goed!
Emily Jane White
Passage annuel de la dark singer/songwriter from Fort Bragg, California, et un nouvel album en prime: 'Ode to Sentience'!
21h, en français dans le texte (Emily Jane est distribuée par Talitres en Europe): Bonsoir tout le monde, merci d'être venu... et elle prend place derrière le piano pour amorcer le set par un de ses titres les plus connus 'Wild tigers I have known', Jen Grady, la fidèle violoncelliste, termine le titre en chorus avec la sombre Miss White.
Le ton est donné: recueillement, écoute contemplative, élévation spirituelle.
Un troisième larron se joint aux amies d'enfance, à la guitare: le Bordelais Julien Pras, leader du groupe Calc et auteur d'un album solo ' Southern kind of slang'.
Pas d'envolées lyriques, ni de riffs gras mais un travail tout en finesse, que ce soit à la slide ou en utilisant les effect pedals: un orfèvre!
Emily à l'acoustique, le lancinant: 'A shot rang out'.
Retour au piano et comme des milliers d'autres elle encense this venue, it is like a womb, me souviens plus comment c'était dans le ventre de ma maman...'Frozen Heart', une valse habitée aux couleurs Tim Burton.
Un premier titre de la nouvelle plaque: 'Oh Katherine' qui ouvre le CD, un cello souverain, des harmonies vocales d'une pureté séraphique, la musique édénique!
'The Cliff' un blues gothique et suicidaire.
Du Strauss sombre ' Requiem Waltz', un piano classique et un violoncelle frémissant: la chair de poule!
Le soyeux 'Black Silk', de la dentelle mélancolique.
Un détour vers la country ' Broken Words' , suivi du magistral et dramatique 'I lay to rest ' (California).
La Rotonde retient son souffle, tu entends des articulations craquer, des asthmatiques gémir, c'est angoissant!
Pour Edgar Allan Poe, Charles Baudelaire, This Mortal Coil ou Dead Can Dance : 'The Ravens' ... oh my broken bones crippled and thrown to the wayside...
Personne ne rit, crois moi!
Plus rythmé:'Hole in the middle' extrait de sa première oeuvre.
'Liza' Où es-tu allée? Je te rejoindrai au paradis, en enfer.
A spooky song, intense et ténébreuse.
Vous êtes si calmes, Bruxelles, vous me donnez les chocottes.
Bien sûr, Miss, ton folk prête à rire peut-être?
Attention, chef-d'oeuvre: 'Stairs' une symphonie en trois mouvements aux riches arrangements.
'The Preacher' retour au dernier CD.
Le trio termine par 'Victorian America', du romantisme seconde moitié du 19è siècle:Walt Whitman, Emily Dickinson et la Victorian poetry...
75' de grâce et de profondeur.
Un triple encore.
Solo: la poignante prière 'Dagger' .
Puis le trio pour la ballade ' The country Life' , et elle finira en duo, avec Julien, en nous prévenant, it's a song we didn't practise, l'interprétation sera immaculée : ' Clipped Wings' majestueux et toujours aussi obscur.
Emily Jane White: l'Emily Jane Eyre Charlotte Brontë du 21ème siècle!
mardi 7 décembre 2010
Caro Emerald - Sarah Ferri à l'Ancienne Belgique, le 6 décembre 2010
L'événement était annoncé flex assis, vu l'engouement, ce sera l' AB Box!
20:00 Sarah Ferri
On vous l'avait prédit en septembre, après sa remarquable prestation au Music Village, la petite Sarah va rapidement se faire un nom.
La veille, elle assure l'avant-programme de Simply Red au Sportpaleis, ce soir l'AB!
En 30' elle a conquis tous les bouffeurs de maatjes et leurs Gerda, Joke, Leen, Magda, Saartje ou Anneke par sa fraîcheur, spontanéité et osons le mot: talent!
Toujours assistée du fabuleux Jan Oelbrandt à la guitare, de Steven Van Holsbeekà la contrebasse, de Jonathan Callens à la batterie et des deux admirables choristes, Tine Roelens et Emmanuelle Schotsaert, Sarah entame le gig par 'Dancing at the Supermarket', une valse/ cabaret comme t'en entends guère chez Carrefour.
'Springair' un swing printanier à forte odeur forties.
'Boemboeling' , pour une petite fille à la figure ronde comme une Boule de Berlin.
JP, à tes côtés, te souffle, étonnant on dirait du Vaya Con Dios, époque 'Just a friend of mine'.
Oui, ket, avec les accords initiaux de 'The cat came back'.
Vachement bien foutu!
A qui le dis-tu, Lulu!
'On my own' un gypsy swing que Dobrojean décore d'une méchante rafale.
Un faux gospel, 'The man who was bored'.
On l'espérait, la cover 'Music to watch girls go by'.
Pas à dire, le set est varié, tu passes des Andrew Sisters à Burt Bacharach en croisant Tori Amos!
Vais gratter cette acoustique: ' The hungry vilain', un voodoo blues avec de petites touches Willy De Ville.
Méfie-toi de ce gars, il pourrait t'ensorceler, il a sorti les gris-gris, le Jan fait glisser une slide vicieuse.
Sarah est amoureuse: 'The woman in your cave' et une ballade sobre chantée d'une voix inaltérée ' This is a moment'.
Poignant comme du Alela Diane!
Je présente l'équipe et on vous joue un dernier titre 'Were you there' , un piano rock mettant en évidence la parfaite maîtrise vocale de Miss Ferri!
Pause et : Caro Emerald
Caroline Esmeralda van der Leeuw est restée avec Deleted Scenes from the Cutting Room Floor pendant 27 semaines en tête des hitparades des albums aux Pays-Bas.
Sur le coup de 21h, son band fait une entrée théâtrale, style Aldo Maccione, Jacques Brel et Lino Ventura dans 'L'Aventure c'est l'Aventure'.
Huit costards chicos et eau de toilette Dolce & Gabanna, achetée démarquée chez C&A : 4 cuivres (trompette, trombone, saxes) - un piano- une basse/contrebasse - une rutilante guitare blanche, maniée par un schnouf ayant 86 photos de Chris Isaak dans sa chambre + une casquette aux turntables.
Une intro flamboyante Big Band 1942 sur fond de scratching 2010, ils l'appellent 'Krupa', mon cher Eugène!
On va pas se faire chier, tu te dis, ça swingue un max!
Une annonce: here she is, ladies and gentlemen, bla bla bla... the magnificent Caro Emerald, qu'un des cuivres est parti cueillir en coulisses pour la guider, comme une jeune mariée, sur le podium.
Imposante et souriante matrone qui d'une voix assurée et chaude attaque' That Man' , un mambo jazz délicieusement rétro.
En fermant les yeux c'est Marilyn, habillée glamour, que tu vois faire sa moue boudeuse.
En route pour Hollywood, baby!
Seconde sucrerie cinématique 'Just one dance', avec les garçons se la jouant Count Basie's Orchestra plays Montreux.
Le gros hit irrésistible, mais bien pute: 'Back it up'!
Amy Winehouse baise Britney Spears, qui fait de même avec Mariah Carey. La mamie, à tes côtés, se trémousse comme une pisseuse de 12 ans, rêvant de Tokyo Hotel.
Où va le monde?
Un Walt Disney jazz aux allures Dean Martin fait son numéro de crooner: 'You don't love me'.
Solo de trombone Las Vegas style, c'est la totale et ça marche!
Tu commences, petit à petit, à te dire que le produit sent le fabriqué, que les ballroom jazz tunes se vendent bien en cette saison.
OK, le Bon Dieu a attribué à la chère Caro des cordes vocales pas bidon, le mini big band connaît la musique mais, ça sent l'étude de marché et le marketing.
'The other woman': éternel dilemme, il t'embrasse, fillette, mais tu restes the other woman!
Un soul/jazz lament virant mambo: Cab Calloway meets Billie Holiday!
D'inspiration Ennio Morricone ou soundtracks des séries sixties made in the US: The man from UNCLE, The Invaders, Mission Impossible....:'Lipstick'.
Les Whodads ou Fifty Foot Combo avaient les mêmes influences.
Et un petit coup de guitare surf et une trompette 'Il Silencio'.
Un emballage cadeau, monsieur?
Une chorégraphie Musical pour 'Absolutely Me', un swing Puppini Sisters.
Sortez la Renault Caravelle, en route pour la Côte d'Azur: ' Riviera Life'
Qu'est ce que j'enfile, Alain?
Ta robe à pois, Mylène, grouille, on nous attend pour une Martini party.
Moins rigolo que Nouvelle Vague couvrant 'Too drunk to fuck', mais Bruxelles semble apprécier, même si le truc te fait plus songer à Blankenberge qu'à Monte Carlo.
Notre seule cover, Lady Gaga ' Bad Romance'.
Qu'est ce que t'as JP, t'as perdu ton nonos?
Ra ra ra ra... Bordel, y a t-il un vétérinaire dans la salle, m'a mordu ce salopard!
Carnaval à Bruxelles, mais au goût de Heineken fade, de frites plates et de mayonnaise sucrée!
Un Comedy Capers: 'Dr Wanadoo' , sorti du rayon farces et attrapes.
C'est plus Saint-Nicolas, c'est Mardi (très) Gras!
On a un nouveau single, vais en balancer 3 ou 4 dans la cage, catch people...
On vous le joue: ' Night like this' .
Tiens, ça me rappelle Boney M, Luv, The Cats et Middle of the Road...
C'est purulent, mais tu fredonneras l'air toute la nuit.
55', l'AB acclame Caro et ses rigolos!
Bis
Sans les cuivres, avec un subtil solo de piano, le downtempo collant ' I know that he's mine' .
Et le gros hit, un ska bâtard, 'Stuck', because, on était un fantastisch publiek!
Show bien huilé, presque dégoulinant.
Tout le monde il est content...
lundi 6 décembre 2010
Hundreds, Nina Kinert à l'Ancienne Belgique (Club) , Bruxelles, le 5 décembre 2010
Hundreds
Sont pas des centaines ces Hambourgeois, sont que deux, les Geschwister Eva und Philipp Milner.
En avril sortait leur CD éponyme et, à 21h15', ils vont enchanter le club avec leur indie pop mitt Elektro-Einflüssen, sentant bon les Notwist, Björk, Lali Puna, Moloko, Hecuba ou Portishead...
Philipp au laptop, synthé, piano et backing vocals et la séduisante Eva: Stimme, glockenspiel et auto harp.
'Intro': le barbu seul en piste pour envoyer quelques electrobeats sur lesquels voltigent de délicats vocaux samplés, une ou deux notes de piano classique et arrivée de la blonde Eva , la soeurette aux pieds nus à l'instar de l'icône sixties, Sandie Shaw.
La belle enfant inspire 2 ou 3 fois théâtralement et attaque 'Wait for my raccoon' du synth-pop minimaliste atmosphérique.
Un wunderbare jeu de lumière crée une atmosphère à la fois mélancolique et futuriste, il t'est difficile de quitter la jeune hanséatique des yeux.
Ne suis pas le seul à être tombé sous le charme, l'élément mâle délaisse le bar et vient se coller frontstage.
'Machine' some shuffle beats et un glockenspiel Fritz Lang.
'Fighter' le phrasé devient récitatif, les beats t'invitent à la danse.
'Grab the sunset' un piano majestueux, Eva marmonne à la Beth Gibbons.. I haven't seen your face for too long...insidieusement Philipp lance les beats et tes pieds battent la mesure , on va saisir le lever du soleil ensemble ...and we'll walk into the light....stimmungsvoll und zauberisch!
Le zither pour 'Song for a sailor' , si Popeye avait connu Eva il aurait refilé Olive à Brutus.
'I love my Harbour' un poème électro lent, la voix envoûtante de Fraulein Milner nous rappelant celle de Inne d'Amatorski.
Le poppy et dansant 'Happy Virus' sera suivi d'un dernier track, le fluet ' Let's write the streets' , des nappés de claviers transparents, des gimmicks percussifs militaires et un timbre hypnotique.
Hundreds a impressionné le club!
Nina Kinert
C'est en avril 2008, au Bota, que tu vis Nina en avant-programme pour Ane Brun.
Tu pouvais pas rater son retour sous nos cieux bienveillants, d'autant plus qu'elle rapplique avec une nouvelle plaque 'Red Leader Dream'.
En 2010, plus question de folk intimiste mais bien d'indie pop mystique aux relents sci-fi ( Star Wars) ou psychédélique.
La voix, presque surnaturelle, demeure et, sur scène, grâce aux 4 musiciens l'accompagnant , le spectacle te donnera souvent la chair de poule.
Au cello, à la basse et aux vocalises célestes: Linnea Olsson (Paintbox) - guitare, basse, percussions et backings: Sara Wilson- drums, un peinturluré, probablement: Pontus Levahn ( Torpedo and Tiger Lou)- aux keyboards et moog, tout aussi déguisé, probablement Jon Ölmeskog ( Silverbullit).
Nina jouant, elle aussi, de claviers.
Le Red Leader Dream Tour s'achève à Bruxelles, mais aucune trace de fatigue ou de ras-le-bol, un show bien réglé pendant lequel l'émotion ne sera pas absente.
' Wings' une dream pop baignant dans les mêmes eaux que Bat for Lashes ( cf le maquillage) , Lykke Li ou The Knife, pour rester en Scandinavie, quelques envolées à la Kate Bush, un zeste de Björk et, comme pour Hundreds, un light show féerique. Imagine-toi flotter dans une voie lactée sonore où le rose et le bleu ciel dominent.
Mieux que les illuminations Electrabel décorant la Grand-Place!
'Down in heaven' il est rouge vif le paradis et les anges, nourris à l'acide, jouent du violoncelle ou de la basse.
'Play the world' débute par une séquence handclappings , suivie d'un délire de percussions, les filles martelant quelques cowbells made in Stockholm.
De la new age cosmique.
Une ballade, Bruxelles?
Le mélancolique 'Tiger you' .
Sur le CD précédent ( 'Pets & Friends'): 'The art is hard' au ton voodoo, un chant en chambre d'écho, un drumming oppressant et des lignes de guitare ciselées .
Public hypnotisé!
Une entrée en matière empreinte de classicisme (piano/cello) pour 'My Girl',... has anybody seen my girl...susurre Miss Kinert.
Où l'as -tu égarée?
...stop talking...qu'elle répond.
Bien, madame!
'Moonwalker', non c'est pas une cover de Wacko Jacko qu'elle va nous interpréter.
Wait a moment, annonce-t-elle à ses compagnons:bartender, can we have 5 Jägermeister, bitte!
Sorry madame, on n'a pas ce médicament, on vous prépare une autre potion dans 2'.
Bon on va rejoindre Tintin et le capitaine sur le satellite lunaire: trois voix féminines pointues pour une rêverie nous faisant côtoyer quelques lorialets blêmes et chastes.
Le violoncelle plaintif accompagnant le chant poignant de Nina en fin de voyage.
Faut regagner la navette et redescendre sur notre planète tellurique.
'Push it' pendant lequel Sara sème quelques coquilles de son handshaker exotique.
'Combat Lover'
...com com com...
On vient!
Mais non: com- com- com, combat lover....
Extraordinaire numéro vocal de Linnea Olsson pour ce titre coup de poing.
Faut goûter ce truc brun.
Skit, ça arrache, lâche-t-elle en grimaçant!
Une chanson de soumission: 'Original Sin' .
I am, I am your animal, je serai tout ce que tu voudras...
Belle et lente complainte, grave, sombre, tout en retenue.
Le dernier morceau du CD finira le set, le nerveux '25'!
Elle nous gratifie d'un bisou, s'éclipse avec ses copines et laissent les garçons achever le titre.
55' se sont écoulées.
Bis
En duo, piano/violoncelle, la ballade '4-Ever' et toute la troupe pour le formidable 'I shot my man', un blues psychédélique lancinant.
Soirée réussie!
vendredi 3 décembre 2010
Festival Europavox - jour 1- au Botanique, Bruxelles, le 2 décembre 2010
Objectif: promouvoir la production musicale européenne dans toute sa diversité.
2010, Europavox émigre vers l'ensoleillée ( -8°c) Bruxelles, c'est le Botanique qui accueillera les trois jours de festivités.
En ce radieux jeudi, Europavox s'associe avec les Journées Européennes du Développement pour offrir aux Bruxellois frigorifiés un menu de qualité.
7 groupes pour 8€, donnant accès aux 3 salles du complexe de la Communauté Française.
A 19h30' à la Rotonde : Jaqee!
Rien à voir avec un fromage blanc , ni avec le crabe sévissant au Club Dorothée, Jaqueline Nakiri naît en Ouganda en 1977, pour ensuite suivre papa et maman dans leurs pérégrinations qui aboutissent à Göteborg, capitale du death metal suédois.
En 2009 Jaqee s'installe à Berlin.
Quatre albums à ce jour, le dernier 'Kookoo Girl' ('Land of Free' chez le petit Nicolas!).
Elle s'ébat aussi bien dans la nu-soul, le gospel, l'old skool reggae, le riddims reggae, le ragga, le jazz, le rhythm'n blues... et va casser la baraque chez nous, c'est sûr, après son show d'hier soir!
Pour l'accompagner, trois citoyens dont la CI mentionne France ( en principe le groupe compte 6 membres).
Romain Germerie, a reggae drummer- Sébastien Houot: guitare - et le peu chevelu mais bondissant, Thierry Lechauve à la basse.
Ce trio nous balance une intro reggae laissant augurer de bonnes vibrations.
Voilà Jaqee.
Quelle fille... imagine le mannequin préféré des chauffeurs de taxi bruxellois, Waris Dirie, tu ajoutes une voix à faire passer Amy Winehouse pour un canari aphone et t'auras une petite idée du phénomène.
'Land of the Free' un chaud reggae teinté de soul , un truc tellement langoureux que t'oublies qu'il y a 10' t'étais transformé en bonhomme de neige.
'Natty Dread' ma voisine se déhanche à faire baver 2 ou 3 mâles sous Viagra.
'Take it or leave it' : on prend sans hésitations, ce soulful downtempo sensuel.
Un reggae/blues incroyable: 'Letter to Samson', avec de superbes envolées jazzy tricotées par Sébastien accouplées à une basse groovy du chauve.
Jaqee affiche une bonne humeur et un enthousiasme constants, cet état d'esprit positiviste gagne l'assemblée.
Prêt pour un singalong, Bruxelles?
Sautez dans le wagon ' Take the train'.
Un hipshaker pour Dumbo et Alecia Beth Moore,'Pink Drunken Elephant' .
Une pile électrique, cette nana!
Un membre de l'organisation affiche, en vain, un carton 'only 2' left', elle est dans son trip et attaque ' Karma' d'un album précédent.
Tu penses à Malia , une autre grande voix d'Afrique, et vaguement à Khadja Nin, qui vint vivre sous nos cieux cléments.
Quelques cris de chimpanzé puis d'ara avant de voir Jaqee devenir Barbara Hendricks: superbe!
Vite 'Moonshine' et je vous laisse danser avec les garçons!
Belle découverte!
Pitcho à l'Orangerie: impasse!
Idem, plus tard, pour Baï Kamara Jr ( déjà vu 10 x) et Carlton Rara.
Madjo à la Rotonde!
Evian- les- Bains: il y avait la Société Anonyme des Eaux Minérales de Cachat, le Lac Léman, le Splendid, le casino et il y a Madjo.
Madjo , 27 printemps, un des chouchous de la presse musicale hexagonale, les Inrocks en tête.
On comprend, the new chanteuse on the rise (Aurgasm) a toutes les cartes en main pour s'installer aux côtés des Yael Naim , Keren Ann et autres Brisa Roché: un joli minois, des mélodies imparables, un univers onirique charmant et une présence scénique tonique.
Tu ajoutes qu'elle est accompagnée par une fine équipe: Ju-Ju aux percussions et beatboxing et deux choristes doués: Claire ( percussions/claviers) et Joro (basse) et, pour la seconde fois ce soir, tu ne regrettes pas d'avoir affronter la bise et les frimas.
Son album 'Trapdoor' sortait en 2010.
'Insomnia' un folk fragile, cf Joanna Newsom, chanté à 4 voix, des arrangements élaborés et un beatboxing décoratif.
Bruxelles sourit.
'Heading for trouble' un background soul et un phrasé à la Camille.
Irrésistiblement soft, mélodieux et ample à la fois: ' Leaving my heart', décorés de handclappings subtils , le chant haché te rappelle au bon souvenir d'Alela Diane.
'Le nid des 100 soucis' démarre en murmure gospel pour éclater en swing sautillant.
Hit potentiel!
Une guitare électrique et une basse ronronnante, des percussions tribales pour 'Mad mind' qui swingue gaiement, du Charlie Winston féminin.
..blinded by the light
do I have the right to chose...
La voisine de tout à l'heure tangue sensuellement.
Un titre aux rythmes exotiques, non mentionné sur la setlist , suivra et puis ' Trapdoor in a wall', une joyeuse rengaine enfantine pour dérider les esprits les plus maussades.
'Je claque des doigts' séance fingersnapping pour toute l'équipe.
Groovy time!
On clôture avec 'Le coeur hibou' qui débute par un choeur samplé avant une avalanche de sons débridés et hypnotiques , servis sur lit de lyrics bourrés de métaphores.
Madjo ou la joie de vivre!
Gros succès.
Mayra Andrade à l'Orangerie.
Direction le Cap-Vert: la saudade, la morna, le métissage, la grâce féline, le charme et une voix de velours: Mayra Andrade, ses 25 ans et son physique de Miss Universe.
Accompagnée par un duo de guitaristes hors-pair ( acoustique/électrique/cavaquinho) , dont Benoît Medrikovsky , 30 ans ce 3 décembre, d'un souple bassiste , d'un batteur local et d'un percussionniste plus coloré, la belle va nous la jouer diva au sourire éclatant.
Du jazz brésilien, des rythmes africains, des ballades langoureuses portés par une voix envoûtante et pétrie de sensualité: l'élément mâle du public est gâté et la gent féminine adore le côté romantique.
Tout le monde il est beau!
'Juana' sur le CD 'Storia, Storia' 2009, démarre en complainte Cesaria Evora avant de virer tempo Bahia de Salvador.
Mayra voue une profonde admiration à Elis Regina ou Maria Bethania, on le sent!
'Tchapu na bandera' tout aussi chaloupé.
La femme/enfant présente ses titres dans un français impeccable et fait preuve d'une gentillesse naturelle presque indécente dans ce monde de brutes intolérantes et cyniques.
'Odjus fitchadu' samba time, avant de passer à un titre plus profond ' Konsiensia', qu'elle composa en s'arrêtant sur la photo d'un enfant malheureux, illustrant la cover d'un magazine.
Un message humain décoré de fines lignes de guitare.
'Storia, Storia' un funana originaire de l'archipel atlantique, aux rythmes africains volcaniques omniprésents.
'Seu' une complainte déchirante.
'Mon carrousel'
...Sans un seul mot la tendresse s’ en va... du Edith Piaf créole, mais le manège tourne carnaval de Rio.
Cinq minutes participatives, les oranges bruxelloises au chorus pour 'Nha Damacha', orné d' une méchante guitare Carlos Santana.
On peut encore vous en jouer une: ' Tunuka' un dernier afro/latino jazz affriolant.
Zont même pas de rhum/pontche de coco au bar du Bota!
Souad Massi
L'Orangerie a perdu quelques fruits, l'heure du dernier métro à Bruxelles est passée, mais plus un seul agrume n'a quitté la salle après les premières notes envoyées par Souad Massi.
Encore un concert extraordinaire, du folk algérien aussi fort que du Joan Baez en 1968, la classe.
La singer/songwriter de Bab El-Oued est, elle également, accompagnée par une fine équipe: aux guitares, dont une 12 cordes, le fidèle J F Kellner, le plus africain des guitaristes marseillais - Rabah Khalfa aux percussions ( derbouka, tombak, qraqeb, bendir...) et secondes voix - et probablement, Stéphane Castry à la basse et David Fall à la batterie.
Forte de cinq albums, Souad a de quoi jouer plus de deux heures, il faudra se contenter de 50 petites minutes.
'Deb' un folk/blues kabyle plus proche de Bob Dylan que de Khaled.
Un timbre poignant et un accompagnement tout en sobriété.
'Si Ahmed'
C'est qui ce mec?
Un pas recommandable, un ancien maire qui a détourné des fonds publics pour s'acheter un palais au coeur de la Casbah.
Une protest song acerbe et allègre à la fois.
'Ô Houria' oui, l'influence de Cabrel est évidente, mais franchement où est le mal?
Ce titre est imparable: poésie, tendresse, beauté!
Une mélopée arabo-andalouse enivrante: ' Ghirenta', et un nouveau folk ' Samira Meskina' , avant de changer son fusil d'épaule et d'amorcer un rock canon 'Tout reste à faire' .
Le Kellner se déchaîne, les copains le suivent au galop.
On poursuit sur la lancée 'Ilham', ça cogne sec, c'est aussi rentre-dedans que l'Orchestre National de Barbes s'attaquant aux Stones.
La Fender crache 26 notes à la seconde et les backing vocals de Rabah pénètrent, perfidement, dans ta cervelle ramollie.
Une grosse explosion.
Petit coup d'oeil à la tocante: 24h25', on aurait déjà dû fermer boutique!
Le quintet fait semblant de se tirer et revient nous balancer un nouvel hymne arabo-andalou mixé à du Michel Legrand 'Ya Kelbi', une basse tout en douceur et un chant exalté.
Une merveille!
Pour terminer avec un rock aux saveurs Jacques Dutronc ,'Belibik', une wah wah tonitruante pour nous faire danser avant d'affronter la neige.
Ovation mille fois méritée, et Souad revient seule pour une ballade épanouie, 'Hayati' (?).
Bye, bye l'Oued, direction la Sibérie!
jeudi 2 décembre 2010
Hugh Cornwell au Botanique, Bruxelles, le 1 décembre 2010
Paraît qu'en 1875 c'était pire, Bismarck-Schönhausen, Otto Eduard Leopold von, nous signale que le 1er décembre, le thermomètre pointait - 29°C à l'ombre, à Hamburg.
19h30' Hugh Cornwell et son équipe sont coincés du côté de la gare du Midi, on n'ouvrira pas les portes de La Rotonde avant leur arrivée.
Enervés, ils rappliquent à 19h50', ignorent les chasseurs d'autographes et après avoir installé leur brol, entame un soundcheck.
A 20h25 le public est invité à se chauffer sous les étoiles de l'hémicycle bruxellois!
A 21h: Hugh Cornwell monte sur scène.
Lui et ses potes n'affichent pas un sourire béat!
Hugh, qui fut la voix des Stranglers jusqu'en 1990, demeure affûté, mince et sec.
Vocalement il dégage toujours la hargne et, comme dit un gars de N Y City, he sure plays a mean guitar.
Il a pas chômé après avoir purgé sa peine d'étrangleur: plusieurs albums solo et pas mal de collaborations ( avec Robert Williams du Captain Beefheart e.a.), il vient avec un live 2010 dans son escarcelle ' New Songs for King Kong'.
Ses acolytes sont pas des petits jeunes, ils connaissent toutes les ficelles et assurent une rythmique d'enfer: Chris Bell aux drums ( Spear of Destiny, Gene loves Jezebel, Thompson Twins...) et Mr Rockin the Bass, Steve Fishman, un pêcheur ressemblant à un catcheur et arborant un T-Shirt des Stooges (Paul McCartney- James White & the Contortions- Blondie- Tim Simenon- Julian Cope....)!
Ce trio va mettre le feu à la salle en alternant le vieux matériau des Stranglers et des titres du frontman.
Un drumming lourd, une basse furieuse suivie par une méchante guitare, c'est pas des étrangleurs, c'est des saigneurs/seigneurs: 'Nice 'n Sleazy'.
Encore plus brut 'Goin to the city' , vont pas à la rue Neuve pour faire leurs achats de Noël, ça va chauffer dans les bars!
Un petit Stranglers 'Duchess' ...Says she's got time to kill
Time to kill... Elle pourrait tricoter une écharpe!
'Rain on the river' sur 'Hooverdam', avec le brave Steve aux backings.
La suivante on l'a gravée aux studios ICP, ici quelque part, vous étiez pas nés, bande de snotneuzen: ' No Mercy' .
Une guitare métallique et tes voisins qui sautent comme des ours en rut.
Catherine, qui n'a peur de rien, certainement pas de quelques tarés éméchés, se joint au pogo, armée de sa double chope: rock'n roll!
'Black hair, black eyes, black suit' superbe social rock à la Velvet Underground.
'Golden Brown' joué en roue libre.
Un peu bizarre sans les claviers, mais quand Tonton Cromwell lâche un petit solo de gratte, l'assistance se met à hurler à l'unisson.
'Beat of my heart' fréquence cardiaque élevée.
Catherine aime pas 'Always the Sun', c'est pas assez méchant.
Ce hit est irrésistible, maske!
Les crapules en profitent pour balancer 'No More Heroes', l'hymne punk de 1977.
Pas une ride, frontstage y avait un ancêtre de 86 piges faisant des bonds Tia Hellebaut d'avant sa grossesse.
Impressionnant!
Chers électeurs, un break de 10', on va boire une limonade et on revient vous jouer l'entièreté de
'Rattus Norvegicus'!
Eh Cath., où cours-tu?
Bête question, papy, au bar!
Wat zeg je, Kris?
Aah, tu la suis, een pintje 25 cl voor mij, suis pas Allemand!
Coucou, nous revoilà..
Fieu, sans lumière je peux pas jouer, éclaire ma guitare!
..Someday I'm gonna smack your face... reste derrière tes boutons, mec, panique pas, c'est le premier titre de Rattus: 'Sometimes'!
Nostradamus prédit la fin de Toulouse: boum,boum, boum... le Chris mime le début du cataclysme ' Goodbye Toulouse'.
Un punk bestial: 'London Lady' .
Fishman au chant pour un phénoménal punk/blues: 'Princess of the street' .
La Rotonde effervescente!
'Hanging around' Devine où ils traînent?
A l'église?
On sert de la Guinness dans les chapelles?
Du sang, du sang...
Une bagarre aux pieds du podium, des mecs se tabassent à tes pieds comme en 14.
Sauvons Jupiler!
Le trio, imperturbable, continue à pistonner et nous balance le meilleur titre des Stranglers: 'Peaches'.
Pêchu, peuchère!
'Get a grip on yourself': de la maîtrise, que diable!
French is such a poor language, vous avez pas une traduction convenable pour 'Ugly'!
Ugly toi-même, buveur de lait!
1977, année punk!
Un fou furieux martèle la cadence en se cognant la tête sur le podium.
Maman, j'ai cassé mes lunettes...
C'était journée portes ouvertes à l'asile!
Et la suite kilométrique ' Down in the sewer' met fin à ce concert fabuleux.
Intoxicant, délirant, infernal .. et sache que Hugh Cornwell affiche 61 balais!