Mise au point :il ne s'agit pas du magnifique film noir de Jean-Pierre Melville ,avec un Jean-Paul Belmondo du temps où il était acteur-même si le climat glauque ('doulos' =slang for underworld informer) sied au projet de Dez Mona.
Le concert a eu lieu dans un lieu inaccoutumé,effectivement' 't kerkske 'est bien une église transformée en salle de spectacle.Pas une vieille chapelle comme Les Brigittines,non ,un bâtiment moderne situé à Kapellen ,gros bourg à 16 km au nord d'Antwerpen.
Un bar illuminé par des bougies et au decorum' bazar de Lourdes' vous accueille ,pendant que le groupe fait son sound-check.Weird sensation,atmosphère de recueillement pintje ou blanche (voor Fredo) à la main.
A 21 heures une accorte jeune fille aux longues jambes sensuelles (détail soufflé par Fredo ,toujours en quête d'une vierge Marie) nous introduit dans la nef :ouah salle magnifique ,éclairage tamisé .Sur la scène, éclairée par 7 lampes de chevet ,l'accordéon de Roel Van Camp et la contrebasse de Nicolas Rombauts et trois micros (aura-t-on droit à des communiantes-choristes?)
Le groupe Dez Mona (Gregory Frateur fermant la marche) de noir vêtu fait son entrée majestueuse.Applaudissements polis et silence religieux dramatique.
Intro de contrebasse; 'Transparent' ,voix de baryton de Gregory ,le ton est donné.
'I shall be released' de Bob Dylan ,j'ai mis deux minutes pour reconnaître le morceau ,Dez Mona se l'approprie,la voix transformée par une chambre d'écho et des loops donne une dimension abbatiale inquiétante à la chanson. Tu as l'impression d'entendre un choeur de religieuses marmonnant les louanges de Dieu,et il n'y a qu'un seul chanteur possédé qui doit expier ses péchés.
Ambiance inquisition ,on est prêt à avouer nos errements commis sous l'influence du malin.
'red light'
'La nuit' écrit pour une pièce de théâtre,et qui se retrouvera sur le prochain album,une intro nasale murmurée ,un chant femme berbère,devant aider à l'accouchement,très Kurt Weil.
Un sentiment d'angoisse ,de malaise s'empare de toi,des sueurs...
'I lost my power for you lord' évident dans cet endroit.
Deux titres en duo contrebasse/voix:le cheval de bataille 'trial' au chant proche de cris d'animaux torturés ,la basse soulignant la douleur .
Ode à Nina Simone 'Four women' Gregory est habité par les ghosts des esclaves noirs.
Roel a des problèmes de plomberie avec son instrument ,petit tournevis et réparations instantanées ,facture suivra...
Geen paniek :Gregory et Nicolas en remettent une couche (noire) en duo.
'This boy'En fait l'usage des loops différencie le projet'Le Doulos' de Dez Mona,tu connais les morceaux mais Gregory a le chic de nous les servir en version épurée.
'She says it's not for long' - an hour, a day maybe a year.... susurre la diva.
'Beyond redemption' le mysticisme toujours et encore.
'I got to know' un chant possédé,tremblements frénétiques du maestro.
On clôture avec le magistral 'Who knows where the time goes' :what a pity Sandy Denny has left us,elle ne peut féliciter Dez Mona pour cette version d'anthologie.
Rappel 'Lovely': nouveau duo contrebasse (très jazzy) /vocals.
Ite missa est.
Fred, nog een pintje avant de retourner dans le Bronx? Béni,sois-tu,Mr cab-driver!
Direction bar où on peut échanger quelques mots avec l'aimable et élégant Gregory ,il nous signale que le choix de se produire sous le nom du 'doulos' est d'ordre contractuel .Il nous quitte en nous souhaitant bonne route.
C'est dur de passer de l'atmosphère monacale à la civilisation urbaine.