samedi 6 juillet 2013

Dans Dans, Igit @ Plazey, Parc municipal Sainte-Elisabeth, Koekelberg, le 5 juillet 2013

Plazey touche à sa fin, une dernière soirée consacrée aux concerts en ce vendredi grisâtre, mais sans précipitations.
C'est déjà ça, disait un autre!
Public clairsemé, ambiance fête villageoise, il est 19h, Igit peaufine son soundcheck.
 Serein, à la buvette, tu sirotes une mousse en compagnie d'anciens collègues sans te rendre compte, aucune annonce, que les Parisiens ont débuté leur set devant une vingtaine de badauds.
Comme la panade semblait digeste, tu plantes Brigitte et son homme, non il ne se prénomme pas Günter, sur place pour te coller face au podium.
Igit c'est  Antoine Barrau "Igit":chant, guitare, boucles, tu entends loops - Hugo Zanghi: contrebasse et Paul Amboise: batterie.
 Gouaille et accent parigot, ne va pas les comparer à Maurice Chevalier, toutefois, le trio s'ébat dans un univers blues/cabaret/ jazz/reggae/ chanson folk/ blue-eyed  soul / rock français aux odeurs Louise Attaque, épicées de quelques pointes Paul Personne, Têtes Raides, Kurt Weill ou Medi!
Antoine Igit, marcel pas immaculé, nonchalance et coolitude, voix rocailleuse, si tu veux ajouter de fumeur de Gitanes, libre à toi, et gueule  Guillaume Canet, vit ses textes, les jette en pâture en grimaçant  et quand il abandonne ses guitares, c'est pour agripper le micro des deux mains comme pour l'étrangler, bref le petit gars de Montmartre, flanqué de ses  deux comparses, aura convaincu un Cuquelbère ( sic), attentif et charmé.
Du bar, tu ouïs un blues décalé te rappelant au bon souvenir de Charlélie, bye bye Brigitte, merci pour la pils, direction le podium!
Voici notre hit en Birmanie septentrionale... tu te laisses bercer  par un groove aux allures reggae  chanté d'une voix  burinée et chaude ( 'Je suis libre' ?).
Le Titi nous promet une chanson d'amour ( comme tous nos titres d'ailleurs) avant d' attaquer la superbe et amère valse 'Venu'.
La suivante se trouve sur notre EP cinq titres dont on a déjà vendu 16 exemplaires, ' Don't get me wrong', du Tom Waits parachuté sur la butte. Dans un coin Utrillo esquisse le portrait d'un jeune homme grattouillant une six cordes et chantonnant... don't you get me wrong, I'd like you to stay..., les passants s'arrêtent, jettent un coup d'oeil au travail du griffonneur tout en tanguant aux sons d'un cabaret blues ondoyant.
J'achète votre EP, déclame Paulette!
Chouette, 17!
Le graisseux uptempo  'Like angels do'  rocke sec, il sera suivi d'une version hallucinée du classique 'Fever'.
Place au blues convulsif 'Any sense at all', à la lapsteel, sentant bon Morphine!
'Viene se va' aux couleurs du Sud nous apporte soleil  et exotisme.
Aux applaudissements nourris succèdent les merci, merci  et une confidence, c'est notre septième concert en trio et le premier où on est sobre!
Les chaloupés et mouvementés 'The long way home' et 'My home' affichent certaines similitudes avec les titres de Charlie Winston et la confession  'Million Cigarettes' achève ce concert brillant!

Pause, direction le comptoir, tu croises quelques dangereux desperados pour lesquels eau est synonyme de maladie incurable... quoi, Marc ( Mongolito)?
10000 Women Men donne un 10 years reunion show chez Madame Moustache le 24 août, on promet rien mais on note!

21:10' Dans Dans
Bonswar, we zijn Dans Dans, on va commencer, il est temps d'abandonner la cantine, please, come closer!
Le public, se pressant près de la scène,  avoisinera la centaine d'individus!
Dans Dans, des copains de Béjart ou de Wim Vandekeybus?
C'est çà, Tessa...
Trêve de plaisanterie,  Bert Dockx ( The Flying Horseman, Work ...) on guitar -Fred Lyenn Jacques on bass ( la presse cite surtout Mark Lanegan, c'est réducteur...Lyenn a travaillé e.a. avec Marc Ribot, Shahzad Ismaily, Ches Smith, Jolie Holland ... et a sorti avec 'The Jollity Of My Boon Companion' un des meilleurs albums de 2009) - Steven Cassiers on drums, surtout connu pour ses prestations avec Dez Mona, mais tu l'as croisé chez Rackham et il joue également chez Galore.. ont sorti il y a peu un second CD ' I/II' que toute la presse a vénéré.
Mise en marche en mode surf, 'Au Hasard', signé B.Dockx, un travail tout en souplesse du guitariste sur fond sonore filmique.
C'est bien parti, Balthazar!
Sun Ra, 'El is a sound of joy' ( enregistré sur leur premier effort discographique)  démarre sur un roulement de tambour sur lequel se greffe une guitare lyrique, faudra pas attendre longtemps pour que le sound of joy vire jazz rock impétueux.
Bert, vachement énervé, réussi à faire passer Al Di Meola pour un paralytique ayant ingurgité un soporifique puissant.
Marc, pas un con à la gratte, te souffle, j'abandonne la guitare, à partir de demain je me mets au triangle!
De la plume de Lyenn, le midtempo 'Gazelle'.
Gracieux et agile comme une svelte  antilope en pleine course.
'Muskiet' ( Dockx, Lyenn, Cassiers), un voyage saccadé et débridé, tu passes sans entracte du rockabilly sur drumming échevelé, aux expérimentations avant-garde crachées par la guitare du Horseman pendant que Lyenn seconde Steven pour assurer un tempo infernal.
Une déferlante de vagues sonores devant plaire à tous les Taj Burrow, Rob Machado ou Tom Curren de la planète!
Tom Waits, la ballade mélancolique '  Yesterday Is Here', puis 'Waterpoort'  une autre composition de  Bert, un thème à la Dick Dale qui au fur à mesure quitte les eaux californiennes pour pivoter vers un univers psychédélique lancinant et bourré d'effets floydiens.
Reprise du sujet initial  et retour au calme.
Superbe plage de plus de dix minutes pendant laquelle les limites sont poussées à l'extrême, l'équilibriste, maître de son art,  te tient en haleine, tu t'attends à chaque coup à une culbute fatidique, mais non, le bateau arrive à bon port et les matelots seront ovationnés comme il se doit.
Godv., je connais ce titre, pas moyen d'y coller un titre, c'est vachement frustrant, Michel te libère, mais si, 'Le Clan des Siciliens' de Morricone.
Finesse et dextérité se marient à merveille, une nouvelle fois le public sera subjugué.
Clochettes, bruitages incongrus, un ou deux riffs limpides suivis d'effets de saturation, une version étonnante et concise de 'Some Are' de David Bowie.
La dernière,un second Sun Ra, ' Ancient Aiethiopia', du jazz rock fulgurant et sensuel.

Concert flamboyant, Bruxelles ne s'y trompe pas et rappelle les ballerines qui décident d'asséner un Sonny Rollins sulfureux et truffé de méchants impacts de wah wah en rappel, ' Freedom Suite pt.2'.

File chez Lut ( Bestov), disques et T-shirts se vendent bien!