dimanche 28 juillet 2013

Baron Samedi au Café 't Leeuwke, Sint-Pieters -Leeuw, le 27 juillet 2013

Vers 21h, le calme règne à Sint-Pieters-Leeuw, les orages de la matinée sont digérés, à la terrasse du Leeuwke, les habitués sirotent leur houblon, binnen, quatre aristocrates, sans particule, montent leur matos à la manière du beau Zorro.
Le patron, qui gère aussi le Merlo, leur a suggéré de démarrer la sauterie à 22:00, ici, pas de baisser de rideau précoce imposé par la municipalité.
Godv., une heure à glander = 5 Stellas!
 Les protagonistes (Baron Samedi) en profitent pour tailler une bavette avec les acharnés de la buvette, un nom revient sans cesse, feu JJ Cale. Roger ( vocals, gt)  te cause d'un beau-frère qui vend des casques et dont le compte en banque doit équivaloir à tous les avoirs financiers de ta nombreuse famille ( 498 membres) multiplié par 100.
Eric ( mouth harp) se souvient de son temps avec les Parking Meters, Giani ( baguettes)  les confond avec Burt Blanca et Cédric ( bass), le plus jeune, se dit j'espère que je vais pas devenir comme eux!

Le carillon sonne, 't is tijd, Baron Samedi au fond du bastringue pour entamer la première mi-temps!
C'est de qui encore 'Spoonful'?
Sylvie Vartan!
Ferme-la, Johnny ..Bonnes gens, 'Spoonful' de Willie Dixon, popularisé par Howlin Wolf.
Spongieux à souhait!
A train song, 'Cold blue steel', pas de risque de dérapage comme avec le Renfe fou, ce tortillard arrivera à bon port sur tempo country blues nonchalant.
Un second Jim Wallace, 'Kiss me or cuss me', trempé dans un jus Chicago graisseux.
'Blues is gonna wreck my life'.
Oscar Benton et  son ragtime piano ?
Non, Roger le renard et son boogie confessionnal.
Tout baigne, le moteur a été révisé, la machine est prête à se taper 200000 kilomètres de plus, malgré le titre pas de naufrage à craindre, Marie-Antoinette!
Le traditionnel 'Ride with your daddy' sera servi à la sauce Mardi-Gras pour finir sur deux mesures de cha cha cha...la croisière s'amuse!
Some Texan shuffle, people?
Envoie, fieu!
'Let's buzz'
Ils ont décidé de foutre le feu au roadhouse.
 A tes côtés ça picole ferme, le Rosse a une descente que tu peux aisément comparer aux chutes du Niagara.
 Studebaker John & The Hawks ,  'Two Time Boogie'
Tu dis, Gary?
Bad ass tune..
Guitare et blues harp digressent tels des papillons ivres, Giani et Cédric assurent un tempo  de malade, Ginette, à la terrasse, bat la mesure en tapant sur la table, ses sandales baignent dans une flaque sentant la Palm.
Fleetwood Mac, ' Looking for somebody', suivi du baraqué 'Hate to see you go', les bluesmen et les nanas, pas besoin d'un dessin!
Lester Butler, ' Automatic' avant le ravitaillement!

Pendant  la pause, armé d'une Stella, tu vas discuter  le coup avec Jack et Bernadette, pas le temps d'écluser ton bock que brusquement les cieux se déchirent, vomissent des trombes d'eaux sur fond d'éclats lumineux et de détonations fracassantes, de loin t'entends Du Bellay...Et ne vaut-il pas mieux quelque orage endurer, Que d’avoir toujours peur de la mer importune ?... ça ne te fait pas rire, au comptoir tu t'installes, une bière tu réclames!
Le notable entame le second set!
Un leste instrumental blues/western swing ' Going down'.
Puis un vieux gospel attribué à Blind Willie Johnson,  ' In my time of dying', suivi d'un autre standard, 'Baby you don't have to go'.
Muddy Waters?
Ja, et les Stones et Jerry Lee et Jimmy Reed et...
Stop, t'es désespérant!
Justement, 'Desperate man'.
Vous, mesdames qui, sur un site de rencontre, êtes en quête de l'homme idéal, méfiez-vous: "The desperate man has low self-esteem, a poor self-image and needs to constantly hear how great he is and be assured of things.", fuyez le!
'Early in the morning', il y a un décalage horaire sans doute, car l'horloge indique 23h50' .
Sinon cette plage sent bon le blues typique, Giani tambourine tel un métronome, la basse de Cédric ronronne paisiblement, Roger se prend pour un Pingeon voyageur, Eric attend son tour. Après s'être savonné et rincé les mains, la guitare cède le relais au souffleur qui débite un sermon pas catholique.
Ginette sourit candidement.
Me semble qu'on a oublié le slowblues réglementaire.... 'Electric man'.
Un des highlights du set, mention spéciale à la stance non-amplifiée du sieur Nobels.
Slide time, 'Roll and Tumble Blues' ( "Rollin' and Tumblin' "), Manente jongle dans le style cheerleader grisonnante, les autres l'ignorent!
Timing respecté, 'After midnight boogie', Ginette pique une crise, elle vocifère comme une groupie ménopausée.
Ton voisin stoïque, ajoute, on dirait ma femme quand elle va voir Julio Iglesias!
Le Baron en a vu d'autres, puis se souvient que le mec qui accompagne la virago tenait à jouer un air avec eux, Eric lui refile un Hohner Meisterklasse, c'est parti, 'I gotta leave'.
Ginette exulte... bravo, chéri!
Une dernière en hommage à J J,  'Call me the breeze'!

La troupe regagne son fief , tu pensais faire comme elle, quand, tout à coup, tu te trouves devant un couple de Stella.
Bois, fieu, te dit le Rosse!
Life can be real hard!