mardi 18 octobre 2022

Album - Naari - Naari

 Album - Naari - Naari 


House of Strength Records

michel.

Naari ou Nārī signifie femme en sanskrit, c'est le nom de scène sélectionné par Neeraja Narayanasamy, née à Bangalore ( sud de l'Inde), qui désormais vit à Berlin, après avoir suivi des cours de Music education à l' Université  du  Sussex à Brighton.

Premières traces musicales, elle fait partie de Laguna , un combo post punk de Berlin.

Après avoir gravé un premier EP en 2020, elle est repérée par Fink, le musicien, deejay,  chanteur, producteur, dont un des hauts faits d'armes est d'avoir collaboré avec Amy Winehouse à ses débuts, son  album 'Hard Believer' s'est tapé un top ten dans les charts néerlandais.

  Fin Greenall ( Fink) décide de produire le premier album de la demoiselle, disque qui a vu le jour tout récemment.

On a lu ceci, Fink enlisted friends from all over the world to make the album.... c'est sympa, le hic, c'est que l'identité de ses copains n'a pas été dévoilée. 

En fouillant sur le net on a recueilli quelques informations, ainsi sont crédités sur le titre 'Maybe it's love' ,les musiciens suivants: vocals: Naari
Guitar: Ethan Dalziel, Fin Greenall, Naari
Bass: Chrissi Breinl
Drums: Nicki Hustinx
Sitar: Megha Rawoot

Tracks:

Maybe it's love

Mr Hyde

Pain is a faithful Lover

Ghodts

Invocation Song

Ther's no Magic

Kids

Ordinary World

Ego

 

Photo de pochette: sur fond cérulé, un ciel azur dans lequel les nuages brillent par leur absence,  la jeune fille exprime sa joie,  les bras élevés, haut dans le ciel.

Bleus sont les cieux, roses est son avenir! 

L'album débute par la gracieuse ballade, ' Maybe it's love', la voix de Naari, délicate et pure comme un ru alpin,  vient flatter nos pavillons, elle s'harmonise aux sonorités d'un piano sensible, les guitares et les percussions restant en arrière-plan.

Ce gentil dream folk prend une tournure plus indienne avec l'apparition du sitar qui jongle avec les vocalises de la Berlinoise.

Une plage qui évoque toute la douceur que l'on retrouve chez une artiste comme Narissa Nadler.

Tu n'associeras pas ' Mr Hyde' à la parodie de la nouvelle de Robert-Louis Stevenson imaginée par le facétieux Jerry Lewis, 

Le Mr Hyde dépeint par la chanteuse indienne est plus proche du héros créé par l'écrivain écossais,... he makes love like an angel but he  will make your daughter cry .... mr Hyde offre deux visages, in fact he is a monster deep inside.

En mode folk noir, en s'accompagnant d'une guitare électrique accentuant le propos sombre du texte, Naari convainc l'auditeur.

Il existe sur YouTube une version épurée voix / guitare, déjà frappante, sur l'album, piano, percussions  et backing vocals gonflent le son sans trahir la description du triste personnage que n'étouffent pas les  scrupules.

Retour à la ballade romantique avec ' Pain is a Faithful Lover', sur laquelle  Fink a sorti les violons. Un piano instable et  un drumming méthodique accompagnent le chant serein de la demoiselle qui psalmodie son speech poétique aux images sensuelles ... If you were earth, Id water you like the rain...  nous renvoyant vers  l'univers de Jane Austen et, sur le plan pictural, vers les femmes idéalisées du mystique Fernand Khnopff.

Romantisme, encore et toujours, puisque la suivante a été baptisée ' Ghosts'.

A - t-elle lu  toute l'oeuvre d' Edgar Allan Poe?

 Maybe!

Tout compte fait, ces fantômes n'ont pas l'air bien malfaisants, the ghosts are watching over me, donc pas de panique!

La gentille guitare acoustique et le chant angélique se faufilent subtilement dans ton cerveau à la manière d'une substance immatérielle, ce qui a beaucoup plu à Descartes et aux adeptes du  Sāṃkhya.

Si il est  une chanson qui porte bien son titre c'est 'Invocation Song' qui nous renvoie en 1969, lorsque George Harrison en pleine période spirituelle prend conscience de la philosophie hindoue, il grave son fameux ' My Sweet Lord' et  produit le  Radha Krsna Temple  qui pond  la litanie  'Hare Krishna Maha-Mantra' qui restera pendant 9 semaines dans les UK charts.

Profondeur, ferveur et mysticisme,  émergent des tréfonds de la terre en grosses bulles, contenant chacune une voix murmurant un hymne védique analeptique.

La dernière fois que tu t'étais senti atteindre  la sérénité de l'âme et de l'esprit, c'était à l'écoute de l' E P ' Rise' de  Willow et   Jahnavi Harrison.

Changement de style avec ' There's no magic' , qui se décline en mode nu soul à la Amy Winehouse.

La guitare caustique se cale en contrepoint du chant heurté de Naasri,il faut attendre plus de 60 secondes avant l'entrée en piste du drummer, qui  vient rythmer un  morceau  quasi monolithique, quelques effets de voix parent la mélodie, un piano apparait et, contrairement à ce qu"elle affirme, la magie opère et tu t'inclines.

Les tonalités de 'Kids' expriment à merveille l'insouciance, la légèreté, l'innocence  et la liberté de l'enfance, les voix qui se superposent, l'orchestration soyeuse, tout transpire  la paix intérieure et l'ingénuité.

Elle peut être plus prosaïque comme sur cet 'Ordinary World' qui présente des dispositions d'esprit moins frivoles.

Le morceau se conjugue en mode downtempo, la voix, narrative, mise en boucle lors d'un second mouvement,  est soutenue par un orgue délicat,  avant l'entrée en piste d'une guitare éloquente qui respecte les climats réservés voulus par la compositrice. 

Elle termine par une mise à nu de son 'Ego' ... no need to prove myself , I got no ego... en confessant ne pas en avoir.

Excès de modestie, imposture, manque d'estime de soi, défaitisme...on n' y croit pas, cette jeune fille respire l'équilibre et l'harmonie et vient de donner naissance à un premier album captivant.


Pour conclure, on reproduit un message laissé sur sa page facebook:Thank you for all the love, the listening and support. I strive to only perfect what I'm doing and bring you music, performance and words that you might remember. This is my quest, and always will be.