samedi 22 octobre 2022

Birrd en sortie de résidence à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 21 octobre 2022

Birrd en sortie de  résidence  à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 21 octobre 2022

 

michel

 Birrd est en résidence de création à Bonjour Minuit du 17 au 21 Novembre 2022. Cette résidence s'inscrit dans le cadre de la production mutualisée de son nouveau spectacle, par Bonjour Minuit, les Trans Musicales de Rennes et Le Tétris au Havre.

Nous avons le plaisir de vous inviter à assister au filage..

Stefan Vögel débute dans les cabarets, avant de se faire un nom à l’international en tant que scénariste et dramaturge....

C'est pas celui-là!

Stefan Vogel ( il niche à Rouen)  a choisi Birrd comme nom de scène, oui, tu doubles le r, car Ronnie Bird, Jade Bird, Andrew Bird,   Charlie Byrd, The Byrds, Emily Loizeau, Edith Piaf,  et quelques autres, avaient déjà opté pour une approche à plumes.

Le créneau de Birrd, c'est la musique électronique, proche de la space music, tout en incluant des éléments dark ambient , industrial techno, minimal techno ou deep house dans son cocktail!

En cette fin d'après-midi, le drôle d'oiseau compte nous jouer l'intégralité  de l'EP 'Alba' devant sortir fin novembre chez Yotanka Records.

16:30', le showcase s'annonce mal, de sérieux problèmes techniques entravent la mise en route des machines. 

L'ordi, le moog, les divers synthés, refusent obstinément de générer quoi que ce soit, tous les gens compétents s'affairent, ils mutent (tu prononces miout) , démutent  ( idem) les différents éléments électroniques, vérifient tous les câblages, mais les machines se montrent récalcitrantes.

Au bout de 20' ,  oscillators, arpeggiators, samplers, keyboards, etc, répondent enfin aux consignes de la table, l'artiste peut débuter son trip sonique qui s'étendra sur  près de 45 minutes, sans interruption.

Birrd nous signalera avoir joué neuf morceaux, certains n'ont pas encore été baptisés, mais on a entendu ' Void Loop', 'Alba, ' No time to shine', ' Metropolis' et ' Sailing to Bastia'.

Tout s'enchaîne sans blanc, le fondu enchaîné fonctionne du début à la fin.

Une bande est donc lancée, le moog intervient, quelques cliquetis giclent, c'est parti. Tandis que les lasers strient la pièce , de gros beats jaillissent des machines, ça pulse un max.

Space effects, bruissements abstraits, environnement textural industriel et beats techno, se marient ou se succèdent. A chaque retour des beats hypnotiques, Stefan  se démène, en cadence, sur la rythmique répétitive en hochant la tête,  se déhanchant, agitant les bras,  et pliant les genoux.

Il ne voit personne, sa musique, il la vit!

Un mouvement grandiloquent est suivi par un passage apathique, avant le retour des éléments  effervescents empruntés à l' electro body music.

L'auditeur est happé par le mix technoïde , impossible de rester impassible, comme l'oiseau noir, tu suis le rythme, secoue le crâne et frappe le sol du talon.

Comme rien ne distingue la fin d'un morceau de l'amorce du suivant, c'est à toi de concevoir si on vient d'entamer le troisième ou le quatrième titre.

Après une séquence pointilliste,  ressurgit le magma  nerveux .

Flux et reflux, déferlantes, ressac, tu tangues, plonges,  refais surface, replonges,  soudain une voix féminine se fait entendre, en sourdine, ce doit être celle d' Anna qui décore la plage ' No time to shine'.

Et pourtant, elle brille!

Après un léger ralentissement, comme un râle de mourant, une nouvelle pièce majestueuse, symphonique, est lancée.

La messe techno est embellie par un chant céleste, mais l'architecture sonore reste complexe, bigarrée,  en présentant des détails baroques .

Les auditeurs avertis citent Rone,  ou les pionniers de la Chicago House ( Jesse Saunders) comme influences , on entend également des traces de  Mat P Jarvis ( Gas) et d'autres papes de la musique électronique, tels The Orb.  

Stefan n'en a cure et fignole la confection de son soundscape. Des palpitations esthétiques, lestées de vocaux féminins satinés amorcent un nouveau tableau , qui succède au minimaliste  ' Metropolis', titre  répondant au fascinant  ' Metropolis' des précurseurs Kraftwerk.

On n'ose affirmer que 'Sailing to Bastia' soit le dernier épisode du roman musical,  mais le vieux port corse, au flanc de la montagne,  avait belle mine et Napoléon, sur son socle,  a trouvé sympa qu'un producteur futuriste dépeigne une des villes essentielles de l'île de beauté.

 

Birrd sera fin prêt pour le concert du 10 décembre lors des Trans Musicales à Rennes!