mercredi 12 octobre 2022

Deep Purple + Jefferson Starship @ Rockhal Esch-sur-Alzette Luxemburg, le 9 octobre 2022

 Deep Purple + Jefferson Starship @ Rockhal Esch-sur-Alzette Luxemburg, le 9 octobre 2022

 

 Mitch « ZoSo » Duterck

 

 

DEEP PURPLE + JEFFERSON STARSHIP – Rockhal, Esch-sur-Alzette (LUX) – 2022.10.09
Plus encore qu’à un concert avec une première partie, c’est carrément à une double affiche que nous étions conviés pour la modique somme de 57.00 € en cette bien agréable soirée automnale. En effet, le Jefferson Starship n’est ni plus ni moins que l’une des deux entités nées de la dissolution du légendaire Jefferson Airplane de la belle Grace Slick, en 1973. Il faudrait des pages et des pages pour ne parler que de ce groupe emblématique du mouvement Hippie et du « Summer of Love » mais je sais que vous n’êtes pas venus pour ça, alors je ferai court. Pour l’anecdote, on laisse entendre que le nom de Jefferson Starship trouve son origine dans une expression argotique anglaise qui tendrait à dire que « Jefferson Starship » désigne l'utilisation d'une allumette usagée pour tenir un joint de marijuana lorsqu'il est devenu trop court, afin de ne pas se brûler les doigts. Si ça peut aider à entretenir la légende, personnellement, « je n’ai rien là contre », et « je ne dirai rien en-bas de çà » comme on dit à Bruxelles.
En 45 minutes, la formation américaine va survoler son répertoire et nous replonger dans ce passé social et musical que beaucoup regrettent même sans l’avoir connu. La formation actuelle se compose de David Freiberg, Donny Baldwin, Jude Gold, Cathy Richardson et de Chris Smith. 45 minutes de pur bonheur. A revoir en tête d’affiche en tout cas.
Jefferson Starship Set List:
01.Find Your Way Back.
02.Ride the Tiger.
03.It's About Time.
04.Sara > Nothing's Gonna Stop Us Now.
05.White Rabbit.
06.We Built This City.
07.Jane.
08.Somebody to Love.
Le volume sonore de la machinerie d’amplification vient tout à coup de monter de quelques décibels, les lumières de la salle s’éteignent pour laisser place à celles gérées par le staff technique de Deep Purple. On voit quelques silhouettes se profiler sur scène et se mettre en place, guidées par un rayon lumineux qui leur ouvre discrètement la voie. C’est parti ! Accueillis par une ovation que seules les grandes stars peuvent générer, le pourpre profond apparaît en pleine majesté. Deep Purple, c’est…
Line Up :
Don AIREY: keyboards.
Ian GILLAN: vocals & harmonica.
Roger GLOVER: bass guitar.
Simon McBride: guitar.
Ian PAICE: drums.
Set List:
01.Highway Star. [Machine Head - 1972]
02.Pictures of Home. [Machine Head - 1972]
03.No Need to Shout. [Whoosh - 2020]
04.Nothing at All. [Whoosh - 2020]
05.Uncommon Man. [Now What - 2013]
06.Lazy. [Machine Head - 1972]
07.When a Blind Man Cries. [Machine Head – single only - 1972]
08.Anya. [The Battle Rages On - 1993]
09.Keyboard Solo.
10.Perfect Strangers. [Perfect Strangers - 1984]
11.Space Truckin'. [Machine Head - 1972]
12.Smoke on the Water. [Machine Head - 1972]
13.Hush. [Shades of Deep Purple - 1968]
14.Bass Solo.
15.Black Night. [Speed King - single promo - 1970]
Sans aucun préchauffage vocal, comme à la grande époque où les rails de coke et quelques bouteilles de Jack Daniels étaient la seule médecine connue, Ian Gillan fonce tête baissée dans ce qui constitue un véritable mur vocal (j’en sais quelque chose). « Highway Star », c’est un peu comme défier Michael Jordan en un contre un, n’essaie même pas, tu es mort ! D’ailleurs même si c’est son répertoire et donc sa tessiture vocale, il faudra à ce formidable mister Gillan un couplet, et surtout un de ces terribles refrains qui ne laissent presque pas le temps de respirer, pour être bien dans ses chaussures. On se croirait sur double live, le mythique « Made in Japan ». Il y a encore quelques années de cela, je n’aurais même pas parié un cent sur l’avenir de la formation tant le déclin vocal de celui qui reste un des top leaders en matière de chant hard-rock des années ’70, faisait peine à voir et surtout à entendre. Et puis, à force d’y croire, un miracle s’est produit car la renaissance vocale a eu lieu. Le petit gars de Chiswick (Londres) âgé de 77 ans est à nouveau en grande forme. Bien sûr, il n’atteindra plus jamais les hauteurs stratosphériques et quasiment inhumaines d’un « Child in Time » mais pour le reste, il fait plus qu’assurer, croyez-moi sur parole.
Avec six titres de l’album interprétés, on peut affirmer sans prendre trop de risques que l’accent est mis sur « Machine Head » qui reste l’album numéro un du groupe en termes de succès, tant populaire que commercial. J’ai toujours ce moment d’excitation qui monte à l’approche de « Perfect Strangers ». Je me revois le 22 Juin 1985 à Knebworth Park parmi plus de 100.000 personnes venues assister au retour du Deep Purple Mark II au sein duquel officiaient encore le regretté claviériste Jon Lord, un des fondateurs du groupe, décédé il y a dix ans déjà et surtout, le prince noir, le fantasque et caractériel guitariste Ritchie Blackmore. Le talent n’excuse pas tout! Ce soir-là, Deep Purple a donné ce qui reste pour moi le meilleur concert du groupe auquel j’ai assisté, mais il faut dire que je ne les ai vus que 11 fois, ce qui est très peu comparé au palmarès de mon ami Cédric Janssens qui les a suivis plus de 200 fois dans le monde entier (série en cours) !
Au niveau populaire, le groupe ne s’est pas trompé dans le choix du répertoire et donc, chaque titre joué déclenche, dès les premières notes, une sorte de folie collective surtout lorsque c’est un extrait de … « Machine Head ». C’est bien, il y en a qui suivent. Et le nouveau venu me direz-vous ? Alors, Quid de ce Simon McBride, cet Irlandais dont personne ou presque, ne connaissait l’existence jusqu’à ce qu’il soit officiellement intronisé comme remplaçant du brillant Steve Morse? Âgé de 43 ans, le « jeunot », natif de Belfast a évolué au sein de Sweet Savage dont le membre le plus connu reste un certain Vivian Campbell, guitariste de Dio, Thin lizzy, Whitesnake et Def Leppard, pour ne citer qu’eux. En 2013, Simon rejoint ensuite le super-groupe britannique Snakecharmer, composé de transfuges de Whitesnake, Wishbone Ash, Thunder, etc, avant de travailler pour Don Airey, le successeur de Jon Lord. Avec une carte de visite pareille vous devinez aisément qu’au niveau du bagage technique, le « jeunot » ne doit rien à personne. C’est surtout au niveau des sonorités et d’un jeu moins influencé par la musique classique qu’il se démarque, surtout de Ritchie Blackmore, avec des réglages plus actuels, plus tranchants que ceux de son iconique prédécesseur. Examen d’entrée pleinement réussi en tout cas.
Le king de la soirée sera, comme à chaque fois, l’incontournable « Smoke on the Water », il n’y a pas photo, le riff de ce morceau est entré dans la légende à jamais. Le concert est dynamique et sans longueurs ni pertes de temps. Le solo de basse de Roger et celui de claviers exécutés par Don sont nets, précis et très bien structurés. A aucun moment on ne frisera la complaisance ni l’autosatisfaction.
C’est avec « Black Night » que le Pourpre Profond prendra congé de nous, après 1h40 de bonheur total. Encore un peu de patience et nous rencontrerons Roger et Ian pour une petite bavette et la traditionnelle séance de photos-autographes. C’est avec impatience que j’attends de les revoir le 20 octobre prochain à Londres. Merci à Cédric pour une partie des photos et à Philippe pour la conduite de notre transport.
Mitch « ZoSo » Duterck