jeudi 23 octobre 2014

Lee Fields & The Expressions, Loumèn @ Rotonde du Botanique -Bruxelles, le 21 octobre 2014

Tandis que la tempête  Gonzalo fait rage , alerte orange sur le territoire, le Bota affiche par deux fois complet: The Neighbourhood à l'Orangerie ( un public de lycéennes) et Lee Fields à la Rotonde pour  les adeptes de soul pur jus!

Support:  Loumèn!
La jolie chanteuse belge, Congolese roots, se produit en formule duo ce soir, sa soulful voice, chaude et voluptueuse pareille à celle des sirènes qui tentèrent d'enchanter les Argonautes afin de les attirer vers les récifs et une basse, maniée de main de maître par Rene Calvin Moneze.
Pas de piano, ni de batterie!
Un EP, 'Upside Down', sorti en septembre.
Un début sensuel avec le tango/mambo/cabaret  'Whatever Lola wants'... Lola gets
And little man, little Lola wants you... popularisé par l'immense Sarah Vaughan.
Le duo poursuit avec une adaptation étonnante et élégante de 'My Baby Just Cares For Me', devenu 'Mon bébé' avant de proposer un hommage à Amy Winehouse, '23rd of July', la date fatidique correspondant au décès d' Amy Jade Winehouse.
Le contact avec le public est réel, en moins de deux la charmante nana a séduit l'assistance non seulement par la qualité de son chant mais également par sa présence scénique chaleureuse.
Madonna, ' Material girl' en version minimaliste, puis une compo personnelle, 'Runnin'.
La vie est une course folle, by the way pouvez-vous compenser  l'absence de drummer en tapant  dans les mains?
Clap, clap, clap...
Un traité de philosophie pour suivre, 'Live in peace',  et, enfin, le titletrack du EP 'Upside down' aux effluves Macy Gray.
D'ailleurs tout le set mixe nu soul/soul et jazz!
Surprise, après s'être débarrassée du foulard retenant sa coiffure, Loumèn se dépouille de sa perruque pour arborer une seyante  coupe big-chop.
Elle termine le concert en nous rappelant que nous sommes en plein octobre rose, un mois dédié à la sensibilisation au cancer.
So, ladies take care of yourself!
Parenthèse, Loumèn a elle-même  subi une mastectomie et suivi un traitement en chimiothérapie, par après elle a participé à la campagne Saint- Sein.
Une chanteuse douée, une femme attachante!


Lee Fields and The Expressions

Si tu ne savais pas que le dernier album du band s'appelait 'Emma Jean', Lee Fields était  là pour te le rappeler, avec François et Valérie on a essayé de dénombrer le nombre de fois où le vétéran nous a cité le titre, on s'est arrêté à quinze avant d'abandonner, sa seconde phrase fétiche après avoir énoncé un titre étant...and it goes like this!
Le succès tardif de Lee Fields, comme celui de Sharon Jones ou de Charles Bradley, est dû à l'équipe de Daptone Records, il faudrait leur ériger une statue pour avoir remis en avant-plan des artistes pratiquant une soul authentique, héritière des grands, dont ils sont d'ailleurs contemporains, James Brown, Joe Tex, Wilson Pickett, Sam and Dave, Marvin Gaye, Curtis Mayfield, Al Green pour n'en citer que quelques uns...
Quel bonheur de pouvoir jouir d'un show où prime la sueur, les tripes, le sexe, la sincérité plutôt que de subir une mascarade aseptisée, tout ça pour te dire que pas une âme à La Rotonde n'a regretté sa soirée.
The Expressions, des jeunes gens, blancs, connaissant tous les trucs des vieux requins noirs des sixties, en fait ils sont le house band  de Truth and Soul Records.
Comme à l'époque, the Expressions sont les premiers à entrer en piste, on avance les noms suivants, à prendre avec des pincettes, Vincent John - guitar, Nick Movshon - bass, Evan Pazner - drums, Toby Pazner - keys, David Guy - trumpet , Michael Buckley - tenor sax car au mois d'août en Allemagne on notait Jason Colby - trumpet et Kevin Raczka - drums.
En intro le gluant 'All I need', Nick agrippe le micro et annonce Mister Lee Fields à grand renfort de cuivres, un petit pas de course, qui sort de coulisses?
Little JB , une tenue impeccable, un futal sombre et tuxedo jacket bariolée bleu/noir, il achève le morceau avec les Expressions avant de lancer OK, we might as well get the party started....
Que la fête commence!
'My World', la plage titulaire de l'album de 2009.
James Brown, le nom est lancé!
A tes côtés des filles venues  to dance their hearts out to the soul-crushing voice of Lee Fields ont commencé leur ballet.
'I still got it' affirme le vétéran, pas une âme pour en douter .
Oublie tous les fake stars, Lee Fields is the real thing!
On the new CD 'Emma Jean' , du nom de sa maman, ' Standing by your side', dégoulinant de soul.
Un sale petit solo de Vincent, des cuivres poisseux et la voix capable d'amener la nana la plus frigide à jouir sans le vouloir.
Du grand art!
Slow time, ' Still gets me  down', style 'When a man loves a woman', si tu te remaries un jour tu le veux pour entamer le bal!
T'as vu, te glisse François.
Quoi?
Notre nouveau premier ministre s'est recyclé et joue de la trompette!
Après 'Talk to the somebody', il revient chatouiller la corde sensible, son ' You just can't win' et ses oooh oooh sirupeux est tout bonnement génial.
La complainte  ' Don't leave me this way' n'a rien à voir avec Thelma Houston ou les Communards, mais si la madame l'entend elle va revenir pour le prendre par la main .
Lee se donne à fond, sue comme un boeuf charolais et réussit à faire pleurer la nana enceinte assise à côté de Steven, qui n'est pas le papa.
Hands in the air, Brussels, this a song for all the lovely ladies,'Ladies' à la Marvin Gaye.
Lady, I don't know your name dit-il à une jolie frisée du premier rang, but I'm sure que tu dois satisfaire ton homme.
Un petit jeu répété trois fois.
Il enchaîne sur le groovy 'Two Timer' suivi par 'Don't walk' et son solo de trompette magistral.
Double pirouette pendant 'Money is king', le mec tient une forme éblouissante, un jeu de jambes à faire pâlir Jacko.
Le set arrive à son terme, ' Faithful man' achevé par le groupe tandis que Lee Fields se retire sous les vivats d'un public euphorique.
Fausse sortie, il rapplique, félicite ses Expressions, vient serrer nos pinces et achève la rengaine.

La Rotonde tremble, 500 pieds battent le plancher, retour du band, un instrumental au goût Northern soul, 'Riot' , même scénario qu'il y a 70 minutes, la basse annonce Lee Fields qui revient fringué d'un coloré gilet sans manche pour attaquer la sucrerie 'Honey Dove' au final hystérique.

Pendant tout le trajet du retour tu as chantonné  "Baby love / my honey dove / we can make it like it was..."